“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
Alex entre dans son troisième mois de grossesse et les choses commencent à se concrétiser de plus en plus. Elle a maintenant un petit ventre qui commence à se faire voir et qui me fait vraiment craquer, ses sauts d’humeur sont toujours aussi fréquents et elle continue à me tenir pour principal responsable de tous les inconvénients de la grossesse. Mais malgré tout ça je crois que je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie parce que peu à peu je réalise que dans quelques mois je vais être papa et cette pensée suffit à elle toute seule à me combler de bonheur. Même si l’idée d’avoir des jumeaux me fait toujours un peu peur je m’y suis fait et pour rien au monde je ne changerais ça. Il y a une semaine je suis même rentré de mon après-midi avec Romy les bras remplis de peluches, bricoles et vêtements en tout genre pour les bébés. J’attends la naissance avec impatience et la prochaine échographie également pour pouvoir savoir si nous allons avoir des filles ou des garçons. Tous les soirs je m’endors une main posée sur son ventre et c’est aussi avec impatience que j’attends de pouvoir les sentir bouger et également de pouvoir enfin l’annoncer à tout le monde. Leur dire que je serai papa dans quelques mois, que je n’aurai pas un mais deux bébés. Le premier trimestre se termine bientôt pour pouvoir laisser place au second et qui dit deuxième trimestre sous-entend également que le risque d’une nouvelle fausse-couche sera nettement en baisse. Raison pour laquelle j’ai finalement préféré attendre le début du troisième mois pour annoncer cette nouvelle à ma famille et mes amis. Parce que pour l’instant seule Romy est au courant, je n’en ai même pas encore parlé à Prim ni même à mes parents. Et ils seront les premiers que je compte mettre au courant. Je sais déjà qu’ils vont être fous de joie à l’idée d’être grands-parents même si ma mère risque de me dire que cette nouvelle lui donne un sacré coup de vieux. Je l’entends déjà me dire ça un grand sourire aux lèvres et les yeux remplis de larmes. Elle sera ensuite certainement bien trop tactile en me prenant dans ses bras mais faisant de même avec Alex. Enfin bref, j’ai maintenant vraiment hâte de pouvoir crier sur tous les toits que dans quelques mois des bébés seront dans ma vie pour me combler de joie et de bonheur.
C’est pour une nouvelle après-midi shopping que je me prépare mais cette fois pas avec Romy mais plutôt avec Alex. Et ce n’est pas non plus dans des magasins de puériculture que je m’apprête à passer des heures et des heures mais dans des magasins de vêtements. Parce qu’hier soir Alex a littéralement pété un câble parce qu’elle n’arrivait plus à refermer ses jeans. Au moins un million de fois je lui ai dit que ce n’était pas grave qu’elle commence à prendre du poids et qu’au contraire moi ça me plaisait parce que ça voulait dire que les bébés grandissent et grossissent bien sauf que ça n’a pas semblé lui plaire. Rien ne semble lui plaire en ce moment de toute façon, alors c’est sans aucun enthousiasme que je descends de la voiture. Faire du shopping avec Alex c’est certainement l’activité que j’aime le moins faire avec elle, tout simplement parce que je n’ai jamais aimé faire les magasins et elle le sait en plus. J’en viens presque à me demander si elle n’a pas mis en place un stratagème pour me faire payer les kilos en trop que la grossesse commence déjà à lui donner. « Pourquoi t’as pas demandé à une de tes amies de t’accompagner ? » Je lui demande d’un air complètement dépité et blasé bien que j’ai presque peur de la réponse qu’elle va me donner. Pour une fois c’est sans aucun mal que je la laisse diriger, je la suis parce qu’elle connait cet endroit bien mieux que moi. C’est donc main dans la main que nous entrons dans un premier magasin, j’aimerais me dire que ça sera le seul mais je ne me fais pas d’illusion. Moi quand je dois m’acheter un pantalon un magasin et cinq minutes dans celui-ci me suffissent largement. Masi il y a dix ans je me souviens d’une fois où elle m’avait traîné dans les magasins pour s’acheter un jeans et au final on en est sorti une heure plus tard avec deux jeans et si mes souvenirs sont bons elle avait également acheté une robe et certainement beaucoup d’autres choses. Je fais semblant de m’y intéresser un peu alors qu’elle est en train d’arpenter tous les rayons du magasin et elle ne semble pas y trouver son bonheur. Je regarde quelques pantalons avant d’en prendre un pour le lui montrer. « Lui il est bien, non ? » Et en plus il est à sa taille, enfin sa taille habituelle mais je suis sûr qu’elle rentrera quand même dedans. Je lui donne ce pantalon en espérant très sincèrement qu’elle accepte de l’essayer et mieux encore, qu’elle rentre parfaitement dedans et qu’elle décide de l’acheter pour que nous puissions déjà rentrer chez nous. Mais je sais que je ne dois pas me faire d’illusion et que les choses ne vont pas aussi bien se passer ça serait beaucoup trop beau pour être vrai. J’avance toujours dans les rayons mais j’essaie cette fois de m’investir un peu plus dans les recherches sinon je sens que je vais m’attirer ses foudres, et une Alex enceinte et en colère croyez-moi ; vous n’avez pas envie de voir ça. Alors je cherche moi aussi, vraiment j’y mets de la bonne volonté mais je finis par m’égarer en m’éloignant du rayon des pantalons et je me retrouve face à une très belle robe noire, moulante et avec un magnifique décolleté. Je la prends pour la regarder de plus près et j’imagine déjà Alex dedans ; elle serait tellement, tellement belle. Je trouve tout de suite sa taille et je considère ça comme un signe ; elle doit l’essayer et elle doit l’acheter. « Bébé il faut absolument que tu essaies cette robe, tu vas être magnifique dedans. Et elle mettra parfaitement ta poitrine en valeur. » Cette deuxième phrase est accompagnée d’un petit sourire. Je la regarde fier de ma trouvaille et je sais qu’elle devrait l’aimer cette robe, c’est son style. « Tu sais quoi ? Je te l’offre. Non encore mieux, je t’offre tout ce que tu vas t’acheter aujourd’hui. » Parce que j’ai presque l’impression que je ne lui ai rien offert depuis beaucoup trop longtemps et des cadeaux, j’aime lui en faire. Pour lui montrer que je l’aime et que je pense souvent à elle. Et puis là je dois bien avouer que cette robe serait presque aussi un cadeau pour moi tant je suis sûr qu’elle serait magnifique dedans.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
C'est simple, je n'ai même pas encore commencé mon deuxième trimestre que je dois déjà me résoudre à renoncer à mes anciennes affaires, déjà. Fini les robes décolletées qui me compriment la poitrine, fini les jeans que je ne peux plus fermer, je n'ai plus rien à me mettre. Enfin si, mais plus rien que j'ai envie de me mettre, et plus les jours passent, plus j'ai l'impression de devoir renoncer encore à des vêtements, et j'en viens presque à me demander comment je vais faire pour renoncer à ma garde robe, je ne veux pas moi. J'ai l'impression de grossir à vue d’œil et le pire c'est que je sais que je ne suis encore qu'au début. Et Caleb continue de s'extasier sur mon ventre comme si le voir s'arrondir semblait être la plus belle chose du monde. Et peut-être que ça l'est mais j'ai clairement pas l'intention de passer le reste de ma grossesse vêtue de ses chemises et d'un short de pyjama, seul truc assez large dans lequel je me sens pas oppressée. Je ronchonne, je m'énerve en vidant une énième fois mon armoire sur le lit, je crois que les hormones sont censées se stabiliser au deuxième trimestre, et bien même moi j'attends ce moment avec impatience. Parce que je me rends compte que je dramatise parfois, mais sur le moment, je prends les choses à cœur, trop à cœur mais j'y peux rien. Entre les hormones, la fatigue et les nausées un peu moins présentes mais quand même encore là, je suis toujours sacrément émotive et ma dernière crise en date nous a poussé à nous retrouver, Caleb et moi, dans ce magasin pour renouveler un peu ma garde robe et surtout me trouver des pantalons dont je pourrais fermer le bouton, comme toute personne normale. « Pourquoi t’as pas demandé à une de tes amies de t’accompagner ? » Je sens son enthousiasme débordant, et j'ai presque envie de le secouer et lui dire que c'est de sa faute -en partie- si j'en suis là et qu'il doit faire un effort. « Je te rappel qu'on est là parce que mon ventre de 'femme enceinte' m'oblige à renouveler mes vêtements, donc tu es le seul qui puisse faire ça avec moi. » Il est le seul qui puisse m'accompagner, parce qu'il est le seul au courant et que j'aurais sans doute du mal à justifier cette prise de poids soudaine sans devoir trahir ce secret, qui n'en sera bientôt plus un, et après tout il m'a bien aidé à prendre ce poids, et il semblait s'en réjouir. J'avoue que finalement, le voir faire la tête, me réjouis un peu, chacun ses contrariétés, même si ça m'agace de le voir si peu enthousiaste. Il me prends la main et je l’entraîne avec moi dans le magasin, lui laissant aucune chance de repli, parce qu'il n'a réellement pas le choix pour aujourd'hui, il est là avec moi et je ne rentrerai pas chez nous sans vêtements à me mettre et il est hors de question que j'aille au rayon femme enceinte. J'ai mes habitudes ici, sauf que plus j'avance dans le magasin plus je réalise que quoique je fasse, je ne peux pas acheter les même vêtements que j'ai déjà. Exit tout les vêtements serrés, et je désespère de ne plus trouver de quoi m'habiller sans devoir me réfugier derrière les vêtements avec des pieds dessus et une grosse flèche marqué 'bébé à bord'. « Lui il est bien, non ? » Caleb me sort de mes pensées en me tendant un jean, très clairement un jean dans mon style, mais je suis sûre qu'il finira comme les autres et je crois que ça me désespère d'avance mais je ne veux pas me montrer défaitiste, alors j'ajoute le jean dans mon panier et pour le moment il est bien seul. Je m'avance dans les rayons, et j'ajoute quelques hauts plutôt larges, enfin je crois qu'ils ont l'air larges, je me retourne et Caleb n'est plus là. Enfin il est plus derrière moi, et je le trouve au rayon robe, me montrant avec enthousiasme une robe ultra sexy, au décolleté plongeant qui a sans doute attirer son regard. « Bébé il faut absolument que tu essaies cette robe, tu vas être magnifique dedans. Et elle mettra parfaitement ta poitrine en valeur. » Il est tout fier de sa trouvaille, tout heureux de me montrer cette robe et je n'ose pas casser son enthousiasme parce qu'au moins il semble vraiment s'investir pour le coup. « Pour mettre en valeur ma poitrine, ça j'en doute pas. » Ok, peut-être que le sarcasme n'est pas le meilleur moyen de saluer son effort, mais cette robe, j'en ai envie aussi mais je sais que mon corps ne sera pas de cet avis et ça me frustre d'avance. « Je vais l'essayer juste pour toi. » J'ai envie qu'il me voit dans cette robe, qu'il me voit sexy, comme avant mais j'ai l'impression que plus rien ne me rends sexy, et je commence sincèrement à être en manque aussi. Foutue grossesse, foutues hormones et foutue abstinence aussi. Voilà qu'une simple robe me fait rager, et je me vois déjà passer le reste de ma grossesse en jogging, désespérant. Je lui prends la robe des mains et l'ajoute au panier, avec une pointe de frustration tout en ayant en moi la certitude que cette robe ne sera pas compatible avec ma nouvelle silhouette avec laquelle je dois composer. « Tu sais quoi ? Je te l’offre. Non encore mieux, je t’offre tout ce que tu vas t’acheter aujourd’hui. » Je lui souris malgré ma frustration, parce que je sais qu'il veut me faire plaisir et au vue du début du shopping, je devrais pas lui coûter trop cher. « Merci chéri, mais tu sais que j'ai toujours rien à me mettre encore et quelque chose me dit que c'est pas prêt de changer. » Je tire toujours ce panier au milieu des rayons qui habituellement ne résistent pas à mon désir de tout acheter, mais aujourd'hui, je désespère. Je sais que ma taille habituelle ne me vas plus, mon placard me l'a rappelé assez depuis plusieurs jours et pourtant je lutte pour ne pas prendre une taille au dessus. Je crois que moralement je suis pas encore prête et c'est tellement débile. Je finis par me résoudre à attraper des vêtements en peu au hasard, au détour des rayons, je remplis le panier, sans réellement apprécier ce que je choisis, juste parce que je ne compte pas passer les prochaines semaines en jogging, il en est hors de question. « On part pas d'ici tant que je n'ai pas des trucs potables à me mettre, vraiment. » Des bas qui se ferment, des hauts qui ne soient pas ou trop serrés ou trop courts, des vêtements normaux quoi. Et voilà que je dramatise encore. Pourtant cette prise de poids et ce ventre, prouve que la grossesse se déroule bien et c'est tout ce que je veux. J'apprécie même quand il passe sa main sur mon ventre déjà arrondi, mais pourtant, ça m'énerve de ne rien avoir à me mettre. « Jamais je porte ça, jamais. » Cet espèce de haut trop large, sans forme, sans style, et je sais que Caleb ne peut pas comprendre ce que je suis en train de vivre mais mon corps change vite, un peu trop vite pour moi, alors que personne ne sait que je suis enceinte, je ne peux même plus le cacher. Je soupire en attrapant un autre haut, tout sauf sexy. « Je vais déjà aller essayer tout ça et je t'interdis de te moquer. » J'ai perdu un peu de mon envie d'un coup, frustrant même le shopping devient problématique et pas amusant. Vivement que les hormones me laissent tranquille et arrêtent de tout gâcher. Je me dirige vers les cabines d'essayages, sans réellement y croire, je sens que je suis pas sortie de ce magasin encore.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
Ce n’est que le début de la grossesse et pourtant je suis déjà comblé et impatient de pouvoir rencontrer mes enfants. Et dire ça, ça fait encore un peu bizarre. Mes enfants. Je vais avoir des enfants, dans quelques mois je serai papa et c’est la plus belle chose qui me soit jamais arrivée de toute ma vie. Et c’est avec Alex que je vais avoir ces enfants, qui aurait pu le croire ? S’il y a un an – même six mois – quelqu’un m’avait dit qu’en 2020 j’allais acheter une maison et faire des enfants avec elle je ne l’aurais jamais cru. Parce qu’on revient de loin quand même tous les deux. L’année dernière a été mouvementée mais au final on a réussi à régler tous nos problèmes et nos différents. J’ai réussi à lui pardonner même si je sais bien que personne ne comprend pourquoi j’ai fait ça. Mais il y avait toujours ce petit truc entre nous, cette attirance, cette connexion qui me poussait à essayer de la comprendre pour pouvoir potentiellement lui pardonner. Ça n’a pas été facile, ça n’a pas été de tout repos et nous avons eu besoin de plusieurs mois pour reconstruire entièrement notre relation mais nous y voilà un an plus tard : main dans la main en entrant dans ce magasin dans l’optique de lui acheter de nouveaux vêtements parce qu’elle porte nos enfants et que ça commence à se voir. Elle ne peut plus fermer la plupart de ses jeans et si moi, ce petit ventre arrondi me fait complètement craquer je sais bien que pour elle les choses sont différentes. « Je te rappel qu'on est là parce que mon ventre de 'femme enceinte' m'oblige à renouveler mes vêtements, donc tu es le seul qui puisse faire ça avec moi. » C’est pas faux. Je ne dis rien je ne fais qu’acquiescer d’un signe de tête alors que nous entrons dans un premier – et dernier, j’espère – magasin. Contrairement à d’habitude elle ne se jette pas sur un vêtement à peine arrivée et elle n’a pas les bras remplis d’articles différents. Ses bras sont vides, elle ne trouve pas son bonheur et venant d’elle c’est assez inhabituel. Je lui propose un premier jean et elle ne réagit pas vraiment et elle se contente simplement de me le prendre des mains pour le lancer dans son panier. Il doit se sentir seul, ce pantalon, alors on continue tous les deux nos recherches et j’ai même l’impression que ce shopping lui fait tout autant plaisir qu’à moi ; c’est-à-dire pas du tout. J’avance dans les rayons sans trop savoir où je vais et mon regard est attiré par cette robe. Cette très belle robe noire dans laquelle j’imagine très bien Alex. « Pour mettre en valeur ma poitrine, ça j'en doute pas. » Je sens comme un peu d’ironie dans cette phrase ? Ou du sarcasme ? Je ne sais pas mais en tout cas je n’ai pas l’impression qu’elle apprécie la robe. « Je vais l'essayer juste pour toi. » Je ne peux pas contrôler ce grand sourire qui se dessine sur mes lèvres en entendant cette phrase et je me penche vers elle pour l’embrasser doucement sur la joue. « Merci mon amour. » Parce qu’elle pourrait m’envoyer chier en me disant qu’elle n’a pas envie d’être sexy en ce moment et pour être tout à fait honnête je m’attendais à ce genre de réflexion mais pourtant, elle me prend la robe pour l’ajouter au panier. « Merci chéri, mais tu sais que j'ai toujours rien à me mettre encore et quelque chose me dit que c'est pas prêt de changer. » De nouveau, un sourire s’étire sur mes lèvres. En soit elle peut continuer à porter mes chemises sans rien en dessous, moi je trouve ça vraiment très sexy alors je ne vais pas m’en plaindre. « J’ai deux options pour toi : tu passes le reste de ta grossesse toute nue, enfin seulement quand tu es avec moi. Ou bien tu portes encore mes chemises pendant quelques mois. J’aime beaucoup ce style sur toi. » Et si nous avions été seul je l’aurais embrassé mais étant assez peu démonstratif en public je ne le fais pas mais pourtant ce n’est clairement pas l’envie qui m’en manque. Et puis de toute façon, elle pourrait partie un sac poubelle en guise de vêtement je peux vous assure qu’elle restera la plus belle femme au monde à mes yeux et même si je lui dis ça une dizaine de fois par jour elle ne me croit jamais et j’ai même l’impression que quelque fois ça peut l’énerver un peu. « On part pas d'ici tant que je n'ai pas des trucs potables à me mettre, vraiment. » Naturellement mes yeux se baissent sur ce panier qu’elle a rempli en à peine une minute de vêtements qu’elle ne regardait que très peu et je relève les yeux vers elle. « Prends pas autant de vêtements ça sert à rien, dans quelques semaines tu auras encore grossi et on va devoir revenir ici pour te reprendre d’autres vêtements. » Mais qu’est-ce que je viens de dire ? Je me rends compte peut-être un peu trop tard que je n’aurais jamais dû lui dire ça, elle va mal le prendre et va certainement se défouler sur ma pauvre épaule qui en prend pour son grade depuis quelques semaines maintenant. Je prie pour qu’elle ne réagisse pas, parce que cette phrase était tout de même très maladroite de ma part et j’hésite même à m’excuser avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit mais au final je préfère ne rien dire et continuer à avancer à ses côtés sans vraiment faire attention à ce qu’elle met dans son panier, je sors mon portable de ma poche pour répondre à des messages et je l’entends se plaindre. « Je vais déjà aller essayer tout ça et je t'interdis de te moquer. » Cette phrase suffit à me faire décrocher de mon téléphone. « Je suis sûr que tu seras toujours magnifique Alex. » C’est vraiment sincère en plus. Et je la suis jusqu’aux cabines d’essayages, cet endroit où elle pouvait passer beaucoup trop de temps, j’en venais même à me demander ce qu’elle faisait. Je m’assois sur le fauteuil en face de sa cabine en soupirant et constater que je ne suis pas le seul dans le cas est assez amusant. Quelques hommes sont dans la même situation que moi ; traîner ici par leur copine sauf que je doute que pour eux aussi leur femme soit également enceinte. J’attends, je ne sais pas combien de temps mais elle n’ouvre pas les rideaux pour me monter ses essayages. Je patiente encore environ cinq minutes mais je finis par me lever pour pouvoir voir où elle en est. J’entrouvre légèrement les rideaux pour simplement y laisser passer ma tête et je la regarde, d’abord quelques secondes sans rien dire et je me rends compte que le jean que je lui ai choisi tout à l’heure ne lui va pas puisqu’elle ne l’a pas fermé. Voyant qu’elle est tout de même habillé j’ouvre un peu plus les rideaux et avant de parler, je prends une grande inspiration. « Tu veux que j’aille te chercher la taille au-dessus ?» Bien que je ne sois pas réellement sûr que cette phrase lui plaise énormément, mais il va falloir qu’elle se fasse à l’évidence : elle grossit et elle est obligée de passer aux tailles au-dessus.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
J'ai toujours aimé faire les boutiques, à l'inverse de Caleb qui lui n'aime réellement pas être ici. Ou en tout cas pas avec moi. Mais après lui avoir subtilement rappelé que c'était en partie sa faute si je devais me trouver de nouveaux vêtements, il semble s'investir un peu. Presque même plus que moi finalement puisqu'il est le premier à trouver de quoi remplir mon panier avec un jean dont je sais pourtant qu'il sera comme tout ceux que j'ai déjà chez moi. Mais je le prends, tout comme je prends la robe qu'il me tends avec sourire parce que ça semble réellement lui faire plaisir, et envie aussi. Et je dois avouer que j'aimerais me sentir sexy, désirable, et si cette robe peut m'y aider, alors autant tenter le coup. Et puis ça semble le ravir que j'accepte de l'essayer pour lui puisqu'il m'embrasse sur la joue quand je l'ajoute au reste des vêtements choisis, c'est à dire au jean et uniquement ça. Et ça me désespère. J'aime les boutiques, j'aime choisir de nouveaux vêtements, j'aime essayer, j'aime acheter, j'aime me mettre en avant, en valeur et aujourd'hui, je ne prends pas de plaisir. Parce que finalement je sais que ça ne sert à rien, que mes choix habituels ne vont pas m'aller, que rien ne va m'aller finalement et je ne trouve rien pour remplir ce fichu panier. Et quand je lui fais part de cette réalité, lui il sourit mais j'ai pas envie qu'il sourit parce que c'est pas drôle. Du moins, je ne trouve pas ça drôle moi. « J’ai deux options pour toi : tu passes le reste de ta grossesse toute nue, enfin seulement quand tu es avec moi. Ou bien tu portes encore mes chemises pendant quelques mois. J’aime beaucoup ce style sur toi. » Ok, je comprends pourquoi il sourit, mais ça n'est pas une solution plausible au problème que je rencontre actuellement, bien que ses chemises soient une option possible, je ne peux pas me contenter de ça pour les six mois à venir. « Tu sais que j'aime tes chemises, mais demain je vais en course habillée d'une de tes chemises, et uniquement ça, tu n'y vois aucun inconvénients bien sur ? » Question qui ne nécessite pas de réponse de sa part, je sais très bien qu'il ne serait pas pour cette idée et moi non plus d'ailleurs. « La troisième option, c'est le jogging, ou le pyjama pour le reste de la grossesse, et pas la nuisette sexy que tu m'as acheté, rêve pas, elle me va plus non plus. » De toute façon plus rien ne me vas, plus rien avec un peu de forme sexy. Plus rien à ma taille habituelle, plus rien des choses que j'aime porter. J'avance dans les rayons, déposant des trucs plus ou moins potables dans mon panier avec une forme de résignation, alors que la plupart des trucs, ça me semble presque impensable que je les porte. Mais même s'il propose l'idée que je vive nue, c'est pas une solution que j'envisage, pas encore du moins. Et je ne peux pas repartir sans au moins un vêtement qui soit à ma taille. Qui me permette de couvrir mon corps, que je puisse fermer et qui ne soit pas sans forme. « Prends pas autant de vêtements ça sert à rien, dans quelques semaines tu auras encore grossi et on va devoir revenir ici pour te reprendre d’autres vêtements. » Je m'arrête nette et je le regarde. « Encore grossi ? » Je répète ses mots, oui j'ai pris du ventre, des seins, sans doute des hanches, mes pieds sont gonflés, mais si c'est une réalité que j'ai grossi. Mes fichus jeans me le prouvent tout les matins. L'entendre me dire que j'ai grossi, et bien 'étonnamment' j'apprécie que moyennement, voir même pas du tout. Je suis enceinte, pas grosse non ? « Tu viens de gagner le droit de m'accompagner à faire les boutiques à chaque fois que je serais trop GROSSE pour rentrer dans ces fichus fringues que j'aime même pas. Et c'est à tes frais bien sur mon lapin. » Je prends encore quelques trucs que j'entasse avec aucune délicatesse dans le panier, avant de me diriger vers les cabines d'essayages avec l'idée que cet essayage va être un carnage et je lui demande, enfin lui interdis de se moquer, même si je ressemble à rien boudiner dans ces vêtements. Il me flatte, encore. Et le pire c'est que je sais qu'il est sincère, mais j'aimerais pouvoir moi aussi me sentir bien, me sentir belle avec des vêtements que je pourrais porter avec aisance et plaisir. « Tu es pas objectif toi de toute façon. » Et c'est vrai, il ne l'est clairement pas, mais pourtant je me sens belle quand il me regarde, il a toujours su me faire me sentir désirable et belle, sauf que mon nouveau corps semble me faire complexer et ça c'est assez nouveau finalement et je dois m'adapter à tout ça et accepter que mon corps change, se modifie, sauf que pour le moment, j'en suis pas encore là. J'en suis même loin puisque me voilà dans la cabine à essayer un énième haut sexy à ma taille habituelle. Je peux l'enfiler oui, mais entre ma poitrine bien trop compressée, et le haut qui est trop court pour couvrir tout mon corps, je ressemble littéralement à rien. Après trois hauts essayés avec la même conclusion, j'en essaye un quatrième, large, qui semble a peu près s'adapter à ma nouvelle morphologie, qui couvre mon corps entièrement, qui ne compresse pas la poitrine et qui ne semble pas se coller à mon ventre arrondi. Mais je n'aime pas. Je n'aime pas, parce que c'est pas moi, pas l'ancienne moi en tout cas. Je finis par enfiler le jean trouvé par Caleb, sans conviction aucune. Je l'enfile sans difficulté, jusqu'au moment ou je dois fermer le bouton. Je m'observe dans le miroir, le jean ouvert, le tee-shirt sans forme et sans style, et je soupire. J'ai accepté d'être enceinte, j'ai accepté l'idée de devenir mère, j'ai même accepté qu'ils allaient être deux, j'ai pu accepter tout ça, et m'y préparer. Mais pourtant j'ai bien plus de mal à accepter cette prise de ventre –de poids- bien trop rapide. Je vois Caleb qui passe sa tête dans la cabine pour me regarder et je le laisse faire, pour qu'il se rende compte de lui même que rien ne va, sans que je n'ai à me plaindre encore. Il m'observe en silence, et après avoir ouvert le rideau, il réagit à mon nouveau style. Jean ouvert et haut tout sauf agréable à regarder. « Tu veux que j’aille te chercher la taille au-dessus ?» Je me tourne vers lui, faisant un pas en dehors de la cabine, me rapprochant de lui avant de laisser mon poing frapper son épaule. Ce geste est devenu le signal pour dire qu'il m'a vexé, ou qu'il a dit un truc qu'il ne devait pas dire et qui me met en rogne dans des proportions exagérées par les hormones. « Je te jure que si tu oses redire ça encore une fois, je me fâche vraiment. » C'est pourtant l'option la plus logique et la plus censée non ? Mais après m'avoir dit que j'avais grossi, le voilà qu'il veut me faire changer de taille. Oui j'ai du ventre, il est pas obligé de me rappeler l'évidence. Et pourtant, c'est le seul de nous deux qui semble raisonnable. « Je vais essayer la robe, peut-être que par miracle ça ira. » Je referme le rideau, avant de retirer ce haut et ce jean, prête à enfiler la robe noir, aux décolletées plongeants. Je l'observe quelques secondes, ouvrant la fermeture tout en sachant pertinemment qu'elle ne m'ira pas. Mais je dois l'essayer, comme pour me résoudre à devoir y renoncer. Alors je l'enfile et après quelques secondes de bataille avec la robe, le tissu, et après avoir tirer dessus avec un peu plus de force qu'il n'en aurait eu besoin en temps normal, je peux m'observer dans le miroir, la fermeture encore ouverte. Et Caleb avait raison, ma poitrine est mise en valeur ça c'est sur. Mon ventre aussi d'ailleurs, et ça pourrait presque être mignon si j'étais capable de fermer cette fichue fermeture mais en voyant la distance entre les deux bouts de la robe, je comprends bien vite que c'est même pas la peine d'essayer. Et c'est dans cette robe ultra moulante, que je réalise réellement tout les changements de mon corps. Cette poitrine déjà bien plus volumineuse et ce ventre arrondi, je me regarde quelques minutes dans le miroir observant mes nouvelles formes, m'adaptant à ce que je vois. A la fois subjuguée par ce ventre qui prouve leur présence, et déstabilisée aussi. Résignée à l'idée que cette robe, ce jean ou tout autres vêtements que j'aurais aimé porter dans ma taille d'origine, semblent à proscrire, j'essaye de retirer la robe. Je dis bien j'essaye parce que je n'y arrive pas. J'ai tellement tiré dessus, elle est tellement moulante que je n'arrive pas à l'enlever, mes mouvements étant restreints par la robe alors qu'elle est toujours ouverte. Je passe ma tête en dehors de la cabine, tout en appelant Caleb pour qu'il m'aide. « J'ai besoin de toi. » Je me décale pour le laisser entrer dans la cabine, avant de lui expliquer mon problème avec une pointe de honte dans la voix. « J'arrive pas à l'enlever. » Je soupire alors que je commence quand même à me sentir un peu -beaucoup- à l'étroit dans cette robe, que je soupçonne même d'être mal taillée de base, parce que merde j'ai pas grossi autant non ? « Te moques pas, c'est déjà assez humiliant comme ça. » Je le regarde, levant les bras, avec une certaine difficulté, pour qu'il m'aide à retirer cette robe, en évitant de devoir la couper ou la déchirer. Je suis totalement dépitée par cet essayage désastreux, y'a rien qui me va, rien qui me plaît et mon corps va continuer à grossir encore et encore comme il me l'a si bien rappelé, avec courtoisie et bienveillance. Mais pour le moment, j'aimerai surtout qu'il m'enlève la robe parce que si elle est faite pour être sexy, elle est clairement pas confortable. Et elle me rappelle surtout que cet essayage est en train de m'énerver vraiment.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
J’ai l’impression qu’à chaque fois que j’ouvre la bouche pour parler je suis sur le point de dire une connerie et qu’Alex va me fusiller du regard pour se défouler sur mon épaule. C’est ainsi que ça se passe depuis quelques semaines. Je parle pour dire une connerie – complètement involontairement – Alex se vexe et j’en entends parler pendant plusieurs heures. Alors j’essaie de faire un peu plus attention et je décide de fonctionner par l’humour peut-être que c’est une meilleure approche. « Tu sais que j'aime tes chemises, mais demain je vais en course habillée d'une de tes chemises, et uniquement ça, tu n'y vois aucun inconvénients bien sur ? » Je fronce les sourcils en l’imaginant habillée d’une de mes chemises dans un magasin avec certainement beaucoup trop de regards d’hommes pointés sur elle. Et je confirme son sous-entendu : cette idée ne me plaît pas. D’un naturel assez jaloux et possessif je n’ai jamais aimé quand un autre homme regarde d’un peu trop près et un peu trop longtemps ma petite-amie, alors je sais qu’elle connait très bien la réponse à sa question. « La troisième option, c'est le jogging, ou le pyjama pour le reste de la grossesse, et pas la nuisette sexy que tu m'as acheté, rêve pas, elle me va plus non plus. » Même en jogging et pas maquillée, elle est belle. Vraiment très belle. Alors je suis sûr que dans un pyjama tout sauf sexy elle ne perdra en rien sa beauté à mes yeux. Je me retourne vers elle tout en haussant les épaules. « Bébé, que ce soit en jogging ou en pyjama tu seras toujours la plus belle femme au monde à mes yeux. » De toute façon elle peut porter n’importe quoi je ne doute en rien de sa beauté. Elle est belle, Alex. Elle est même bien plus que belle à mes yeux et j’aimerais qu’elle comprenne et qu’elle me croit quand je lui dis qu’elle n’a pas besoin de tous ces artifices ni même de ses vêtements sexy. Elle est belle au naturel et elle a de la chance parce que ce n’est pas donné à tout le monde. Bien que la voir en nuisette sexy me manque et risque de me manquer durant les prochains mois, je n’ai pas besoin de ça pour la regarder avec des étoiles dans les yeux j’en suis persuadé. Sauf qu’il a fallu que je fasse une gaffe et là, je comprends très vite que je viens de dire quelque chose qui ne lui plaît pas du tout. Je lui dis qu’elle continuera à grossir dans les prochaines semaines et qu’acheter beaucoup de vêtements n’était pas forcément utile. Et en soit c’est vrai, non ? On ne peut pas dire que je dis n’importe quoi mais je me rends compte que cette fois je l’ai vraiment vexée. Elle s’arrête net, elle ne marche plus à mes côtés et j’ai l’impression qu’elle est en train de me tuer avec son regard. « Encore grossi ? » À mon tour je m’arrête et me retourne vers elle. « Tu viens de gagner le droit de m'accompagner à faire les boutiques à chaque fois que je serais trop GROSSE pour rentrer dans ces fichus fringues que j'aime même pas. Et c'est à tes frais bien sur mon lapin. » Je grimace en l’entendant insister sur le mot « grosse » ce qui m’aide à me rendre compte que j’ai effectivement, vraiment dit une connerie. Je passe une main dans mes cheveux en la regardant continuer à remplir ce panier de divers vêtements dont elle ne prête quasiment aucune attention. Il suffit qu’elle prenne le genre d’habits qu’elle porte habituellement mais une taille au-dessus, non ? Elle dramatise beaucoup trop la situation mais si je lui dis ça je risque de me faire tuer sur le champ. « J’ai pas dit que tu étais grosse arrête... » Je pourrais continuer à argumenter mais je préfère me taire de peur de dire encore un mot de travers. « Excuse-moi. J’aurais pas dû te dire ça, je suis désolé. » Pourtant elle sait ô combien je la trouve belle, je n’arrête pas de lui dire encore et encore depuis que l’on s’est remis ensemble. Elle décide d’aller essayer tout ça alors je la suis, priant très fortement que ça ne soit pas trop long et que dans dix minutes on sera tous les deux à la caisse en train de payer pour sa nouvelle garde-robe. Sauf que je suis bien loin de la réalité, je l’accompagne jusqu’aux cabines d’essayages et j’attends. J’attends de la voir sortir un sourire aux lèvres en me montrant à quel point elle est magnifique dans ses futurs achats. J’attends et puis rien. Elle ne sort pas. Elle reste dans la cabine. Je me permets alors d’entre-ouvrir légèrement le rideau pour y passer ma tête et la regarder. Elle ne sourit pas, au contraire elle semble presque au bout de sa vie et quand elle se retourne vers moi je sens qu’elle attend une réaction de ma part. Le haut qu’elle porte ne lui ressemble pas mais au moins, il lui va, bien qu’il cache malheureusement son ventre légèrement arrondi. Le vrai problème c’est le pantalon. Elle n’a pas réussi à le fermer donc je suppose qu’elle est trop petit mais la solution me paraît très simple mais une nouvelle fois, je vois qu’elle n’aime pas ma façon de penser puisqu’elle fait quelques pas vers moi pour laisser son poing partir à la rencontre de mon épaule. Je grimace et pose pendant quelques secondes une main sur mon épaule tout en soupirant. Ce coup-là n’était pas mérité. « Je te jure que si tu oses redire ça encore une fois, je me fâche vraiment. » Je ne sais même plus quoi lui dire parce que j’ai peur de dire quelque chose de travers et j’essaie de me répéter en boucle que ce sont simplement ses hormones qui la rendent aussi lunatique et autant de mauvaise humeur. Mais cette fois je ne m’excuse pas parce que prendre la taille au-dessus me semble être réellement le meilleure –et la seule – option. De toute façon elle referme très vite le rideau me signalant qu’elle allait essayer la robe. Alors je m’assois, je reprends ma place et je soupire et une nouvelle fois j’attends son signal. J’attends de la voir ouvrir ce rideau mais je commence par me dire que lui demander d’essayer cette robe n’était pas la meilleure des idées. En temps normal c’est avec un grand sourire qu’elle aurait essayé cette robe mais je n’y crois plus vraiment. « J'ai besoin de toi. » Je relève les yeux vers elle pour voir sa tête dépasser du rideau et je me lève pour la rejoindre dans la cabine. Elle a essayé la robe, et mon dieu qu’est-ce qu’elle est belle. Je la regarde de haut en bas et j’avais raison ; sa poitrine est réellement mise en avant dans cette robe et c’est même sans m’en rendre compte que je m’attarde sur cette partie de son corps. « J'arrive pas à l'enlever. » Et ce n’est qu’en l’entendant me parler que je relève les yeux sur son visage « Te moques pas, c'est déjà assez humiliant comme ça. » Me moquer ? Mais elle sait très bien que ce n’est pas mon genre de faire ça. Elle lève les bras et je lui enlève la robe sans trop de difficulté et puis je la regarde à nouveau mais cette fois dans les yeux. « Moi je te trouve toujours aussi belle Alex, je t’assure. Crois-moi. » Et je ne lui dis pas ça parce qu’elle est en sous-vêtements devant moi. « Bouge pas je reviens. » Je l’embrasse sur la joue avant de sortir de la cabine et je repars dans les rayons de ce magasin pour essayer désespérément de lui trouver quelque chose à avoir sur le dos. Je prends alors des vêtements dans son style habituel, des hauts, des pantalons et des robes qu’elle devrait aimer mais tous une taille au-dessus. Elle ne veut pas l’entendre mais c’est pourtant la seule solution pour qu’elle puisse s’habiller convenablement. C’est soit ça, soit elle doit se trouver des vêtements de grossesse et je pense qu’entre les deux le choix sera vite fait. Un peu plus de cinq minutes plus tard j’entre de nouveau dans sa cabine et pose tous les vêtements que je viens de choisir pour elle. « C’est juste temporaire, d’accord ? » J’essaie de la rassurer parce que je sais très bien qu’ne voyant la taille elle risque de vouloir me tuer et j’ai déjà envie de protéger mes épaules d’une possible future attaque de sa part. « C’est qu’un chiffre la taille, ça n’a aucune importance. Te focalise pas là-dessus. Dis-toi que c’est pour la bonne cause. » Mes mains se posent sur son ventre et je souris doucement. « Au moins ça veut dire qu’ils grandissent bien. » Et pour moi c’est ça le plus important, si elle grossit beaucoup pendant la grossesse et qu’après l’accouchement elle doit continuer à porter une taille de vêtements au-dessus de ses habitudes, ça n’a aucune importance pour moi. « Je te laisse essayer tout ça ? Je t’aime. » Je l’embrasse avant de quitter la cabine pour passer de l’autre côté des rideaux et j’espère sincèrement qu’elle va accepter d’essayer tout ça sans me maudit parce que je la force à acheter des vêtements qui ne sont pas à sa taille habituelle. Je suis sûr qu’elle sera très belle.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
Je suis déjà dépitée par cette journée shopping qui commence mal, puisque rien ne semble me plaire parce que je sens que rien ne va m'aller. En plus, je me sens d'humeur peu joueuse, et c'est Caleb qui prends mes remarques, comme trop souvent depuis quelques semaines. Il essaye de me faire rire, comme quand il propose l'idée que je reste nue ou avec une de ses chemises pour le reste de la grossesse, mais je ne suis pas vraiment d'humeur à rire avec lui sur ce sujet. Pas maintenant, alors qu'habituellement, ça aurait sans doute été le sujet de blague de ma part, cette fois, je lui réponds en provoquant un peu son côté jaloux, et je vois bien à sa réaction, que l'idée de me voir me balader dans Brisbane en chemise ne lui plaît pas. Ce qui devrait lui faire comprendre, que j'ai réellement besoin de vêtements, du moins j'espère. Parce que sinon l'option jogging et pyjama que je lui avance risque de devenir réelle et c'est une option qui me plaît pas, parce que ce n'est pas ainsi que je veux qu'il me voit. « Bébé, que ce soit en jogging ou en pyjama tu seras toujours la plus belle femme au monde à mes yeux. » Il m'énerve mais pourtant il arrive à me faire décrocher un sourire quand même. Parce que je sais que pour lui c'est sincère, qu'il pense ce qu'il dit, je le vois dans ses yeux, sauf que moi, je ne me sens ni belle, ni sexy en jogging ou en pyjama et que j'ai envie, malgré ma grossesse, de me sentir désirable, pour lui mais aussi pour me sentir bien. Je veux juste pouvoir apprécier mon corps malgré le changement. Je sais que lui il apprécie tout ça, mais j'ai encore du mal à m'y faire. Les hormones, la fatigue, les contrariétés de ce début de grossesse, le manque de sport, la gestion de ma sobriété, ça fait beaucoup à gérer et je crois que mon corps canalise toutes mes angoisses en ce moment. Alors quand il me fait une remarque sur mon poids et sur le fait que bientôt je serais encore plus grosse, je crois que je le prends un peu mal et je lui fais bien comprendre que sa remarque me dérange, avant de remplir mon panier de choses et d'autres. De toute façon, quelle importance ça fait ? Il a raison dans quelques semaines, plus rien ne m'ira encore, et ça sera la même chose encore et encore et je crois que ça me dépite légèrement. « J’ai pas dit que tu étais grosse arrête... » Je m'arrête quelques secondes pour le regarder. Je sais qu'il a pas dit ça, enfin qu'il a pas voulu dire ça. « Excuse-moi. J’aurais pas dû te dire ça, je suis désolé. » Je lève les épaules, me force à lui faire un sourire parce que je sais qu'il n'a pas dit ça pour me blesser et qu'il est désolé. « Excuses acceptées, mais tu échapperas pas aux prochaines sessions shopping quand même. » J'essaye de dédramatiser, j'essaye vraiment, sans grande conviction. Je dépose un dernier haut dans le panier, mais même si j'essaye d'y mettre de la bonne volonté, l'idée de rejoindre les cabines d'essayages ne me comble pas de joie tant je crains le déroulement de cette séance d'essayage. Je crains et je vois venir le désastre. Désastre qui arrive inlassablement, avec des tee-shirts trop courts, trop serrés et un jean qui se ferme pas. Tout pour mettre à mal ma motivation et mon humeur, et quand après plusieurs minutes à désespérer devant le miroir, il me dit que je dois prendre la taille au dessus, je crois que j'évacue encore une fois ma mauvaise humeur sur lui. Un coup sur son épaule pour lui montrer que son idée ne me plaît pas du tout, alors qu'en soit, c'est peut-être la seule idée logique, mais je ne veux pas. Pas encore, c'est trop tôt, ou du moins trop tôt pour moi et ça je ne peux pas l'expliquer à Caleb, parce que je n'ai pas d'explication à ça. Juste cette idée m'énerve et mon poing sur son épaule, lui a sans doute fait comprendre ça. Je referme le rideau de la cabine pour tenter d'essayer la robe qu'il a repéré quelques minutes plus tôt. Et l'enfiler a été le point final de cet essayage merdique. Un dernier essai pour véritablement me prouver que je dois changer quelque chose. Cette robe extrêmement serrée sur mes nouvelles formes, j'en viens à devoir demander à Caleb qu'il m'aide à l'enlever et si c'est un sacré signe pour me prouver que je dois vraiment penser les choses autrement parce que ne pas pouvoir retirer toute seule cette robe, c'est vraiment la loose. Lui me dévisage, enfin il a les yeux perdus dans le décolletée de la robe, et je le comprends, faut dire que la robe met vraiment en valeur cette partie de mon anatomie. Mais je le coupe dans ce moment de matage, pour qu'il m'aide à enlever la robe parce que je suis vraiment pas à l'aise dedans et je me sens honteuse de ne pas pouvoir le faire seule. Je me sens honteuse et terriblement bête aussi, d'y avoir cru, d'avoir voulu mettre cette robe tout en sachant qu'elle ne m'irait pas, parce que j'ai l'air d'une cruche maintenant. Une cruche sexy mais une cruche quand même, et j'ai presque envie de mettre fin à cette journée maintenant, sauf que je suis en sous-vêtements et que j'ai toujours rien à me mettre. Les bras ballants, je suis presque résignée. « Moi je te trouve toujours aussi belle Alex, je t’assure. Crois-moi. » Je relève la tête vers lui, avec un regard un peu dépité par la tournure qu'ont prit les événements. « Je te crois, je le vois à ta façon de me regarder. Mais j'aimerais juste me sentir bien dans mes vêtements et dans mon corps. » Je lui avoue tout en regardant mon corps dans le miroir et en faisant une moue inquiète. « Et je dois accepter que mon corps change. » Nouvelle résignation de ma part. Oui mon corps change, oui plus rien ne me vas et je ne sais pas comment faire avec tout ça. Mais lui semble savoir comment agir. « Bouge pas je reviens. » Vu que je suis en sous-vêtements, je ne risque pas d'aller bien loin, mais il m'embrasse sur le joue et quand je me retrouve seule dans la cabine, je reste debout devant le miroir à regarder ma poitrine et mon ventre comme si je tentais de me faire à tout ça, comme si les vêtements me prouvaient réellement que les choses avaient déjà changé. Je me regarde de profil, j'observe ce petit ventre et j'ai un léger sourire en sachant qu'il cache nos futurs bébés. Je dois me concentrer sur ça pour le moment, comprendre que mon ventre va continuer à s'arrondir encore, et que mon corps va changer. Je dois penser qu'à ça pour le moment, avant de paniquer et de partir en crise de larme pour des vêtements. Ce dont je suis totalement capable. Je ne sais pas combien de temps il met avant de revenir, mais quand il revient les bras chargés de vêtements, je comprends qu'il a fait un sacré effort juste pour moi, et je vois vite que les vêtements sont dans mon style mais pourtant, je croyais qu'il avait comprit que ça ne m'allait plus. « C’est juste temporaire, d’accord ? » Un sourcil levé en entendant sa remarque. Juste temporaire ? Je prends le premier haut et je me rends compte qu'il n'a pas prit en compte ce que je lui ai dis. « Je t'ai dis non Caleb, je ne veux pas acheter ça. » Je soupire en constatant que tout est à une taille qui n'est pas la mienne. « C’est qu’un chiffre la taille, ça n’a aucune importance. Te focalise pas là-dessus. Dis-toi que c’est pour la bonne cause. » Je baisse les yeux sur ses mains qui sont désormais sur mon ventre. La bonne cause oui c'est sur, mais c'est pas lui qui voit son corps être déformé, qui subit les nausées, les effets des hormones, alors la bonne cause c'est facile et en plus voilà que maintenant je me sens presque coupable de ne pas accepter cette prise de poids. Ok, je suis encore en train de m'énerver. Je sens que je prends mal ses propos, alors qu'il veut juste me rassurer, mais au lieu de lui dire encore une méchanceté, je me tais et je le laisse profiter de mon ventre. Si moi j'ai du mal à m'y faire aujourd'hui, voir que lui il s'y fait très bien, ça a au moins quelque chose de positif. Il sourit, je le regarde et je finis par sourire aussi, parce que là, je suis en sous-vêtements dans une cabine, et lui me regarde avec sourire malgré ma mauvaise humeur, ses mains sur mon ventre. Cette vision me fait sourire légèrement parce que franchement, ça n'a rien de commun. « Au moins ça veut dire qu’ils grandissent bien. » Il a raison, comme souvent, pour ne pas dire toujours. Ce ventre prouve que la grossesse se passe bien, que les deux bébés se développent, et c'est tout ce que je veux finalement. « Tu as raison et ça m'énerve. » Je murmure à peine ces mots, comme si je les assumais pas réellement. Il a raison et il m'énerve, parce que ça rends tout mes sentiments actuels débiles et futiles. « Je vais m'y faire, enfin je crois. » Je regarde la pile de vêtements qu'il a déposé pour moi, tous d'une taille supérieur à celle que je portais il y a encore quelques jours, et je me résigne à au moins essayer parce qu'il a fait un sacré effort pour moi. Il a fait les boutiques juste pour me trouver des habits à essayer. « Je te laisse essayer tout ça ? Je t’aime. » Il m'embrasse avant de sortir de la cabine, et je me retrouve de nouveau seule avec pleins de vêtements à essayer. Je passe ma tête à travers les rideaux pour le regarder. « Je t'aime aussi. » Je referme le rideau et j'attrape un premier haut que j'observe, mes yeux se focalisant sur la taille. Ce n'est qu'un chiffre, ce n'est qu'un chiffre, et j'essaye de me concentrer la dessus. Je l'enfile, avant de me regarder dans le miroir, pour constater qu'au moins, le haut est assez long pour couvrir mon corps, sans donner l'impression que j'ai bien trop mangé, et sans que le tissu semble prêt à exploser au niveau de la poitrine. Bon au niveau des épaules, c'est trop large, mais ça c'est sans doute parce que je cherche les défauts pour justifier de ne pas avoir à acheter des vêtements qui dans d'autres circonstances auraient été trop grands pour moi mais qui aujourd'hui me vont presque parfaitement. Ok j'ai grossi, faut que je m'y fasse, faut que j'accepte et c'est à cause de Caleb tout ça. Enfin de nous deux, et de ce que l'on a fait. Je prends un jean qu'il a choisit, encore une taille au dessus de ma taille habituelle et je l'enfile. Et je peux fermer le bouton, chose assez incroyable, même si franchement je ne suis pas des plus à l'aise quand même. J'ouvre le rideau sans sortir de la cabine pour lui montrer que j'essaye, que je fais un effort et qu'il avait raison. « Tu sais que je vais avoir envie de pleurer toute la soirée si je dois acheter ça Caleb ? » Un peu dramatique moi ? Pas du tout ! Mais au moins, j'ai de quoi m'habiller ce qui en soit est un progrès, un vrai progrès, même si ça ne m'enchante guère. Mais quitte à devoir acheter des vêtements trop grands, autant me faire plaisir non ? « J'essaye le reste, pendant ce temps, tu irais chercher la robe sexy dans une autre taille ? » J'ai vu comme il me regardait dans cette robe et je crois que j'ai besoin qu'il me regarde encore comme ça, quelque soit la taille, il faut juste qu'elle ferme et que Caleb puisse me dévorer du regard pour que j'oublie que mon corps change beaucoup trop. Je m'approche de lui, pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Faut qu'elle ferme pour que tu puisses l'ouvrir. » Je lui fais un sourire avant de refermer les rideaux de la cabine et de me replonger dans les vêtements trop grands. J'en essaye quelques uns, beaucoup enfaîte, essayant vraiment de faire abstraction de la taille et de me contenter de garder les vêtements qui me vont et qui me permettent de cacher les premières formes de la grossesse. Finalement c'est tout ce que je dois faire. Trouver des vêtements pour cacher mes nouvelles formes, et puis avec Caleb, il y aura toujours l'option chemise ouverte, parce que tant qu'il me regarde avec ses yeux habituels, je sais que je pourrais m'y faire à ce nouveau corps. Pas tout de suite, mais peut-être.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
Elle me sourit, mais je vois tout de suite que ce n’est pas sincère. C’est un sourire forcé, je comprends alors très vite qu’elle m’en veut. Vraiment beaucoup. Alors je m’en veux aussi et je me maudis d’avoir eu la merveilleuse – horrible – idée de lui rappeler qu’elle allait continuer à grossir dans les semaines à venir. Mais en même temps c’est vrai, non ? Et moi ça ne me dérange pas, je ne la regarde pas différemment, je lui dis toujours aussi régulièrement que je la trouve belle. Je pense même que je lui dis encore plus souvent puisque j’ai l’impression qu’elle ne me croit plus quand je lui dis tout ça. Alors je m’excuse. Je m’excuse de lui avoir dit qu’elle allait continuer à grossir et c’est là que je vois son sourire forcé. Et je déteste ça. « Excuses acceptées, mais tu échapperas pas aux prochaines sessions shopping quand même. » Je lâche un soupir. Certainement un peu de désespoir et d’agacement mélangé mais surtout je ne dis plus rien de peur de l’énerver une nouvelle fois. Je la suis jusqu’aux cabines d’essayages et je prie pour que tout lui aille, pour pouvoir quitter cet endroit que je déteste par-dessus tout. Et d’autant plus aujourd’hui parce que je sens que je ne vais pas y passer de bons moments avec Alex et mon idée se confirme quand elle me frappe sur l’épaule alors que je lui ai simplement suggéré de prendre la taille au-dessus. Et c’est pourtant la seule solution logique à son problème mais elle ne semble pas l’entendre ou du moins, l’accepter. Vient le tour de la robe qu’elle ne parvient pas à enlever, elle reste coincée dans la robe noire que j’ai choisie pour elle et me demande de l’aider à l’enlever. J’aurais aimé lui enlever dans un autre contexte, cette robe. Surtout qu’elle met parfaitement en valeur sa poitrine et son ventre arrondi et j’adore ça. « Je te crois, je le vois à ta façon de me regarder. Mais j'aimerais juste me sentir bien dans mes vêtements et dans mon corps. » Lui dire dix fois par jour que je la trouve belle ne l’aide pas à se sentir bien dans son corps ? Parce que je ne sais pas comment l’aider autrement, je ne peux pas lui donner de merveilleux conseils sur comment réussir à se sentir bien dans son corps, je n’ai pas assez confiance en moi pour ça. Et je pense que j’ai aussi du mal à comprendre pourquoi elle n’arrive pas aimer ce petit ventre qui commence à prendre forme. « Et je dois accepter que mon corps change. » Oui. Ça serait un bon début. Doucement, je hoche la tête tout en la regardant. « Moi j’aime ton corps comme ça. » Je ne dis pas ça simplement parce qu’avec la grossesse sa poitrine a grossi. Qu’elle prenne cinq ou dix kilos pendant la grossesse, qu’elle parvienne à les perdre ou non, je m’en fiche et j’aimerais toujours autant son corps. C’est ce que j’essaie de lui faire comprendre et puis, je ne sais pas quoi lui dire de plus. Un énième compliment pour la journée et je quitte la cabine pour retourner dans les rayons mais cette fois je suis seul. J’essaie de trouver des vêtements qui lui ressemblent, le genre de vêtements qu’elle aime habituellement sauf que je les prends tous une taille au-dessus de ses habitudes. Je sais qu’elle va m’engueuler en voyant ça mais c’est la seule solution que j’ai pour elle. Des t-shirts, des pantalons, des robes, j’essaie d’en prendre un maximum en espérant qu’elle en aime au moins la moitié et surtout qu’elle accepte de les essayer parce qu’elle est butée et quelque chose me dit que les choses ne seront pas aussi simples. Lorsque je la rejoins dans la cabine je la retrouve toujours en sous-vêtements, debout devant le miroir. Je pose tous les vêtements sur les porte-manteaux et mes yeux se baissent quelques secondes sur son ventre alors que j’essaie de la convaincre de les essayer avant même qu’elle ne puisse parler. « Je t'ai dis non Caleb, je ne veux pas acheter ça. » Elle soupire et je l’imite, passant une main dans mes cheveux. Elle est en train de me rendre fou mais clairement pas dans le sens positif du terme. « Alex, c’est soit tu essayes et tu achètes ça, soit tu prends déjà des vêtements dans le rayon grossesse. » Je commence à perdre un peu patience mais j’ai l’impression qu’elle ne m’écoute pas et qu’elle reste bloquée sur la taille. Alors que ce n’est qu’un chiffre. Rien d’important. Juste. Un chiffre. Je me rends vite compte qu’en plus, quoique je dise, quoique je fasse ça ne changera rien ou ça ne fera que l’aider à me détester encore plus. Alors j’essaie une dernière fois de la rassurer mais je vois bien que c’est réellement peine perdue et qu’elle semble agacée par mes propos. Pourtant cette fois je n’ai rien dit de mal j’en suis sûr. Elle dramatise énormément déjà tout sans être enceinte alors imaginez un peu son état alors que ses hormones sont en pleine crise. « Tu as raison et ça m'énerve. » Pour une fois je sais que j’ai raison et que je ne mérite pas forcément cet acharnement. Mais je sais aussi que ce n’est pas contre moi personnellement qu’elle en a. Je l’embrasse et je lui dis que je l’aime avant de quitter la cabine pour la laisser seule pour les essayages. Bien qu’en soit, je pourrais totalement rester avec elle – ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais vue nue ou en sous-vêtements. – « Je t'aime aussi. » Je lève les yeux de mon portable pour voir sa tête entre les rideaux et je lui souris légèrement avant qu’elle n’entre de nouveau à l’intérieur pour, j’espère, essayer les vêtements que je lui ai trouvés. J’observe les gens autour de moi. Il y a des hommes qui accompagnent leur copine en shopping, et des amies entre elles. Tout le monde semble heureux d’être là ce qui me donne l’impression d’être le seul à faire la gueule. Enfin disons qu’Alex est dans un mauvais jour et c’est moi qui prends tout et même si je ne lui en veux pas, c’est pas toujours très agréable. « Tu sais que je vais avoir envie de pleurer toute la soirée si je dois acheter ça Caleb ? » Je ne sais vraiment plus quoi lui dire. Je la regarde et je constate qu’elle a essayé les vêtements et qu’ils lui vont très bien. Elle est belle, comme toujours et je sais que je dois lui répondre mais j’ai l’impression d’avoir déjà fait le tour de toutes les réponses possibles. « C’est qu’une taille, Alex c’est vraiment pas important. » Ou du moins ça ne devrait pas l’être. Je lui dis ça d’un air dépité et en soit, je le suis vraiment. Je suis aussi à court d’argument. « J'essaye le reste, pendant ce temps, tu irais chercher la robe sexy dans une autre taille ? » Elle s’avance vers moi et dépose un rapide baiser sur mes lèvres. « Faut qu'elle ferme pour que tu puisses l'ouvrir. » Elle sourit. J’avais presque oublié qu’elle pouvait encore sourire. « Ok, j’y vais. » Je lui réponds en me levant et je pars une nouvelle fois en direction des rayons à la recherche de la fameuse robe noire et j’espère sincèrement trouver la taille qui lui faut parce que je ne sais pas comment elle va réagir si je reviens les mains vides. Heureusement je trouve mon bonheur et je reviens avec la robe qui est à la bonne taille – ou du moins la taille au-dessus – et je me suis même permis de lui prendre des soutien-gorge également plus grands que ceux qu’elle porte d’habitude. Parce que sa poitrine a vraiment grossi et que sa taille habituelle doit la serrer. Enfin, je suppose. Je passe ma tête à travers les rideaux pur lui donner la robe et les soutien-gorge, sans oser une parole de plus, parce que j’ai vraiment l’impression de l’énerver ou la vexer à chaque fois que j’ouvre la bouche, alors je préfère garder pour moi mes commentaires.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
Caleb est patient avec moi, il est patient, à l'écoute, et toujours la pour me rassurer et me valoriser. Et pourtant, je m'en prends à lui quand même. Quand je suis énervée. En colère. Déçue. Triste. Inquiète. C'est lui qui prends quand je suis contrariée et avec les hormones de la grossesse gémellaire, je me rends compte que je lui en fais voir de toutes les couleurs, mais même si je m'en rends compte, quand je suis énervée, je n'arrive pas à gérer. Il y a beaucoup trop de choses que je dois gérer en ce moment et les éléments de frustrations sont nombreux. Je dois le gérer, je le sais mais aujourd'hui dans ce magasin, y'a rien qui semble aller et ça me dépite autant que ça m'énerve. Parce que mon corps change, et si c'est un élément normal pour toute grossesse et que je dois l'accepter, il en va de la santé des bébés, ça reste perturbant. C'est mon corps, mais j'ai l'impression de ne plus savoir comment faire avec mes nouvelles formes. J'aimerais comprendre toute la frustration que je ressens en essayant ces vêtements devenus trop petits. J'aimerais comprendre pourquoi je suis aussi susceptible et pourquoi ça me touche autant alors que je n'ai jamais eu de problème avec mon apparence. J'aimerais juste pouvoir me sentir totalement sereine, et à l'aise avec mes nouvelles formes et pour le moment je n'y arrive pas, pour une raison inconnue, mon corps semble être l'élément sur lequel je canalise toutes mes frustrations. J'ai pourtant accepté la grossesse, j'ai vraiment accepté cet élément, je suis heureuse, et j'aime quand il pose ses mains sur mon ventre le soir, mais moi dans ce magasin, je m'énerve de constater que je n'arrive pas à trouver des vêtements dans lesquels je me sente bien, à l'aise, belle, sexy. « Moi j’aime ton corps comme ça. » Caleb a beau me le dire, me le répéter encore et encore, qu'il me trouve belle et je le vois dans son regard qu'il est réellement sincère, mais c'est à moi d'accepter ce corps, et de me sentir totalement à l'aise avec. Je lui souris quand même, parce que je vois les efforts qu'il fait pour essayer de rendre cette journée un peu moins compliquée. Je le vois vraiment, même si je reste focalisée sur les vêtements qui ne me vont pas et sur cette robe qui dans d'autres circonstances aurait pu être parfaite pour me faire me sentir sexy. Sauf qu'aujourd'hui, j'ai juste eu l'air d'une conne avec une robe trop serrée. Et pourtant j'ai vu comme il regardait ma poitrine, comme il me regardait dans cette robe, et ça me frustre encore plus. Parce qu'au fond, je crois que j'ai besoin qu'il me prouve qu'en plus de me trouver belle, il me trouve toujours désirable et sexy mais pour le moment, c'est compliqué. Pas par choix et je crois qu'au fond, ça commence à me peser. Mon corps ne m'appartient plus vraiment. Depuis le passage aux urgences, mon corps est à eux. Plusieurs examens, des restrictions pour les protéger, plus de sport, plus de sexe, je fais tout pour eux vraiment, mais m'habiller et être sexy, c'est pour moi que je voudrais pouvoir le faire. Et au lieu d'expliquer tout ça à Caleb, de toute façon je serais incapable de lui expliquer avec des mots clairs, je m'énerve sur les vêtements, je m'énerve sur lui qui ose me dire que je grossis, et je m'énerve quand il ose m'amener des vêtements au-dessus de ma taille habituelle. « Alex, c’est soit tu essayes et tu achètes ça, soit tu prends déjà des vêtements dans le rayon grossesse. » Je fais une grimace à l'idée de devoir acheter des vêtements de grossesse et je bouge ma tête de gauche à droite. Je n'ose pas lui répondre, parce que pour la première fois depuis qu'on est dans le magasin, je le sens réellement agacé et au lieu d'être méchante encore avec lui, je préfère me taire. Alors qu'au fond, j'ai presque envie de laisser tout en plan et partir, sans rien acheter. Sauf qu'il a fait des efforts pour moi, je regarde ce qu'il m'a ramené, et il a vraiment fait les rayons tout seul dans l'unique but de me trouver des vêtements qui pourraient me plaire dans une taille qui pourrait m'aller. Et si l'idée d'essayer ces vêtements ne me remplie pas de joie, j'abdique pour lui. Et aussi un peu pour moi, parce que c'est moi qui n'ai plus de vêtements à me mettre. Il quitte la cabine, me laissant seule avec les vêtements à essayer et les miroirs partout. Je passe un premier haut et un jean et le tout semble s'adapter à ma nouvelle morphologie, terminant le constat que j'ai définitivement déjà pris une taille de vêtements. Merci les jumeaux. Et j'ai sincèrement presque envie de pleurer, c'est tellement bête, j'en ai conscience mais c'est juste ce que je ressens. Et quand je fais part de ça à Caleb, lui disant que je vais avoir envie de pleurer toute la soirée, je sens bien qu'il commence à en avoir marre. « C’est qu’une taille, Alex c’est vraiment pas important. » Je soupire à nouveau, parce qu'il ne comprends pas que c'est peut-être pas important pour lui, mais ça l'est pour moi. Pour une raison débile, ça compte et ça m'énerve. « Tu peux pas comprendre. » Je soupire ces mots entre mes lèvres plus pour moi que pour lui, parce que je ne veux pas être méchante avec lui. Je ne veux pas, mais ce n'est pas qu'un chiffre, c'est mon corps, l'image que j'en ai. Et je crois que pour la première fois, si lui ne me comprends pas, moi je le comprends. Du moins, je comprends ce qu'il peut ressentir quand il doute de son corps. « Ça te plaît ? » Je lui demande avec un léger sourire, très léger mais qui a le mérite d'être présent sur mes lèvres. Parce qu'à défaut de me plaire à moi, si lui approuve ça devrait me permettre de trouver un sens à ces achats. Et après avoir abdiquée, décidant de me résoudre à essayer le reste de ses choix, je repense à la robe, et à la manière avec laquelle il me regardait quand je la portais. La journée est mauvaise, mais peut-être qu'on peut finir par en tirer quelque chose de positif ? Pour lui, et pour moi. Peut-être que si la robe s'ajuste à mon corps, que je peux la fermer et que Caleb me regarde comme il l'a fait plus tôt, peut-être que je pourrais finir par oublier la taille ? Il s’éclipse et moi je reprends l'essayage, essayant vraiment de ne pas regarder les étiquettes, triant au fur et à mesure les vêtements, privilégiant ceux qui ont une chance de pouvoir m'aller plus de trois semaines et qui pourront s'adapter au changement de mon corps. J'essaye plusieurs vêtements, et je dois avouer que Caleb me connaît plutôt bien et que ses choix sont bons, si je mets de côté la taille, la plupart de ses choix me plaisent niveau style. Et j'ai l'impression de me retrouver un peu. Avec des vêtements qui me ressemblent. Je prends mon temps pour essayer, pour m'observer, pour me calmer aussi un peu. J'enfile une robe, et finalement je me sens pas si mal dedans, m'observant dans les miroirs jusqu'à ce que je vois la tête de Caleb apparaître dans la cabine à travers le rideau. Je le regarde dans le miroir, et je souris quand je vois qu'il a la robe et qu'il a même pensé au soutien-gorge. Je me retourne et je le débarrasse de toutes les choses qu'il a dans les mains. « Tu sais que tu as vraiment des bons goûts, je savais pas que tu pouvais être aussi utile dans un magasin. » Je l'embrasse sur la joue, un baiser accompagné d'un sourire, presque comme si je m'excusais de mon comportement, sans le faire réellement. « J'ai sélectionné quelques trucs, peut-être qu'au fond, ça sera pas si long que ça et qu'on pourra faire un autre type de magasin. » Quelques trucs, c'est encore une fois un euphémisme, il avait cas pas m'amenait autant de choses, mais au moins ça prouve que je me résigne et que je fais des efforts. Beaucoup d'efforts. Et peut-être que finalement, on va pas finir tout les deux énervés par cette journée. Je l'attire dans la cabine, sans lui demander son avis, et je referme le rideau correctement, avant de retirer la robe que j'avais dans l'optique d'enfiler l'autre robe. Celle bien plus sexy. La noir au décolletée plongeant qu'il a réussi à trouver, et je ne regarde pas l'étiquette. En culotte, dos à Caleb, j'enfile la robe avec une petite appréhension quand même. J'ai réellement besoin que cette robe se ferme, j'en ai besoin pour mon moral. Je l'enfile et c'est avec beaucoup plus de facilité que je peux faire glisser le tissu le long de mon corps. Reste la dernière étape voir si la robe me va, si quelque chose de sexy s'adapte encore à ce corps ? Si je peux me sentir sexy en étant enceinte. « Alors ? Verdict ? Est-ce que tu peux fermer la robe ? » Je lui demande son aide, et je sens la fermeture qui se ferme dans mon dos resserrant la robe sur mon corps sans pour autant m'empêcher de respirer. Je me tourne vers lui, après m'être observée quelques secondes dans le miroir, et je le regarde avec une certaine attente. Et je ne sais pas ce que j'attends, mais j'attends immobile, en le regardant dans cette robe qui épouse parfaitement mes formes.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
Pourtant je suis patient je peux vous l’assurer. Je dois être l’un des mecs les plus patient que vous connaissez, mais là je commence à m’énerver et à perdre un peu patience. Je peux lui dire n’importe quoi, elle reste butée sur son corps et sur sa prise de poids qui est pourtant rassurante à mes yeux. Mais j’ai l’impression de l’énerver à chaque fois que je prends la parole. Et non, elle a raison je ne peux certainement pas comprendre. Je ne la comprends pas du tout. Elle commence déjà à en faire tout un drame alors qu’elle n’a pris qu’une seule taille de vêtement et qu’elle n’entre qu’à peine dans le deuxième trimestre et je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que ça sera quand son ventre aura doublé voire même triplé de volume. Parce qu’avec une grossesse gémellaire elle va forcément prendre bien plus de poids qu’avec une grossesse normale, mais quelque chose me dit qu’elle le sait déjà et que si j’ose le lui dire elle va encore s’acharner sur moi. Alors j’ai opté pour l’option du silence qui n’est pas si étonnante venant de moi. Je ne dis plus rien jusqu’à ce qu’elle me demande mon avis sur la tenue qu’elle porte. Je relève le regard vers elle pour l’observer en prenant bien soin de ne louper aucun détail de sa tenue. Je la regarde de haut en bas et j’hoche positivement la tête. « J’aime beaucoup, t’es très belle. Et cette couleur met tes yeux en valeur. » En l’espace de vingt minutes je ne sais pas combien de fois je lui ai dit à quel point elle est et restera belle à mes yeux mais je pense que j’ai battu mon record. Si elle ne le comprend pas je ne sais pas ce que je peux faire de plus pour elle, et même si elle m’a – un peu – énervé – ou du moins ses hormones m’ont énervés – je pars à la recherche de la robe sexy à la taille supérieure comme elle me l’a demandé. En parcourant les rayons de ce magasin je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter un peu pour les mois à venir. Quand elle n’aura pas d’autres choix que d’aller s’habiller dans le rayon grossesse. Psychologiquement elle n’est clairement pas prête pour ça et je me demande comment elle va réagir quand elle sera en train d’essayer des vêtements de grossesse. Je me demande aussi comment elle a fait pour la première grossesse parce que même si c’était aussi de mon enfant qu’elle était enceinte je n’étais pas présent, contre ma volonté. Mais elle a déjà dû passer par-là ce n’est pourtant pas la première fois pour elle. Est-ce qu’elle a gardé des vêtements de sa première grossesse ? J’en doute. Et ce n’est pas réellement le genre de question que je peux lui poser, trop risqué. Ça créerait certainement un malaise pour nous deux ça pourrait nous replonger dans de mauvais souvenirs alors toutes ces interrogations je les garde pour moi et je les laisse de côté quand je passe ma tête entre les rideaux pour lui passer la robe et quelques soutien-gorge dans lesquels elle devrait se sentir plus à l’aise. « Tu sais que tu as vraiment des bons goûts, je savais pas que tu pouvais être aussi utile dans un magasin. » Elle me sourit tout en m’embrassant sur la joue après m’avoir débarrassé de la robe et des sous-vêtements. Elle sourit, vraiment ? Elle qui passe son temps à râler, soupirer et m’engueuler depuis tout à l’heure je ne m’attendais pas à un sourire de sa part. Mais je lâche un petit rire suite à sa réflexion. « Compte pas sur moi pour devenir ta meilleure amie pour faire du shopping. » Et puis je n’ai pas spécialement bon goût, je connais juste les siens, ce qu’elle aime c’est tout. C’est elle qui a bon goût, qui sait se mettre en valeur je n’ai absolument aucun mérite là-dedans. « J'ai sélectionné quelques trucs, peut-être qu'au fond, ça sera pas si long que ça et qu'on pourra faire un autre type de magasin. » Je fronce les sourcils et je jette un coup d’œil dans la cabine et elle semble effectivement avoir fait un tri. Deux piles bien distinctes dont une bien plus grosse que l’autre. Quelque chose me dit que cette histoire va encore me coûter une petite fortune. « Un autre type de magasin ? » Je lui demande pour lui faire comprendre que je ne comprends pas où elle veut en venir. « On rentre pas après ? » Cette fois je lui pose cette question peut-être d’un air un peu désespéré, et je le suis. Elle m’attrape le bras pour m’attirer dans la cabine et je la laisse faire sans râler. Je m’assois sur le petit tabouret et la regarde enlever une robe, certainement pour pouvoir enfiler celle que je viens de lui ramener. Elle est dos à moi mais je l’observe je ne la quitte pas des yeux, regardant un peu plus longtemps le bas de son dos et ses fesses. Mais je peux aussi la regarder dans le miroir et c’est ce que je fais, je ne me prive pas. Après tout c’est sûrement un peu pour ça qu’elle a voulu que je sois avec elle dans la cabine, non ? Enfin je n’en sais rien après tout mais j’approuve cette prise d’initiative. « Alors ? Verdict ? Est-ce que tu peux fermer la robe ? » Avant de lui dire quoique ce soit je la regarde. Elle est toujours dos à moi et comme tout à l’heure je regarde son dos, ses fesses, ses jambes et puis je la regarde dans le miroir tout en me levant pour venir fermer la robe, doucement. Je caresse du bout des doigts ses bras toujours en la regardant dans le miroir. Mes yeux sont immédiatement attirés par ce décolleté qui ne me laisse clairement pas indifférent, je la regarde avec amour et certainement avec envie aussi. « …waw…» C’est tout ce que je lui dis et je pense que c’est de toute façon assez expressif pour qu’elle puisse comprendre que j’aime réellement cette robe sur elle. Je l’embrasse dans le cou alors que mes mains se posent sur son ventre arrondi que fait également ressortir cette robe. « T’es vraiment magnifique. » Je me pince les lèvres alors que je me place devant elle pour pouvoir l’embrasser doucement laissant mes mains entourer sa taille pour la rapprocher de moi au maximum. Si comme ça elle n’arrive pas à comprendre qu’elle me fait toujours autant d’effet qu’avant c’est qu’elle le fait exprès. « Je t’achète cette robe. » C’est une affirmation que je lui fais et je compte bien honorer ma parole. Comme quoi cette journée shopping n’est peut-être pas si catastrophique que ça, peut-être que l’on va réussir à en tirer quelque chose de bon.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
Résignée, je le suis un peu au moment ou j'enfile les vêtements qu'il a été me chercher. Mon corps change et je dois me résoudre à accepter cette réalité qui va de pair avec la grossesse. C'est normal de prendre du poids, je le sais et pourtant ça semble réellement me perturber et m'agacer alors que ce n'est que le signe physique qui prouve que la grossesse se déroule bien. Je devrais me réjouir et regarder ce ventre avec affection et émotion comme lui le fait, mais pour le moment, j'ai encore du mal à accepter ce changement de taille, de morphologie et de silhouette. Et pourtant, j'ai enfilé les premiers vêtements qu'il m'a ramené, et je me tiens devant lui, en attendant son avis. Parce que son avis compte pour moi. Et si moi j'aurais tendance à trouver le haut un peu trop large au niveau des bras, et le pantalon trop grand au niveau des genoux et des mollets, je sais que c'est mon côté critique et pessimiste qui ressort. Alors je m'en remets à lui, lui demandant si ça lui plaît, sous-entends, si je lui plaît toujours même dans des vêtements trop grands. « J’aime beaucoup, t’es très belle. Et cette couleur met tes yeux en valeur. » Je n'avais même pas fait attention à la couleur, me focalisant uniquement sur la taille et sur les défauts que je pouvais trouver à cette tenue. Il me complimente -encore- et je crois que ça m'aide un peu. C'est peut-être bête à dire, mais s'il y a une chose dont je n'ai jamais vraiment douté, c'est de mon corps. Je n'ai pas confiance en moi, en celle que je suis, ne me voyant pas comme une bonne personne la plupart du temps, mais mon corps, c'est un atout, peut-être mon seul atout. Alors s'il vient à me lâcher, et si je me mets à douter qu'est-ce qu'il me reste ? Je demande à Caleb d'aller me chercher la fameuse robe sur laquelle il avait flashé, dans l'espoir de pouvoir tester mon pouvoir de séduction. Et pendant ce temps, je me résigne, enchaînant les essayages sans motivation mais sans faire la gueule non plus. Je sais que je dois faire des efforts, parce que lui il en fait beaucoup. Alors je sélectionne des vêtements, j'arrive même à apprécier certains articles qu'il a choisi pour moi, me retrouvant un peu dans des vêtements qui sont semblables à ceux que j'aurais pu mettre il y a quelques semaines, mais dans une taille supérieure. Mais ce n'est qu'une taille, et j'essaye vraiment de faire abstraction de tout ça, pour ne pas tout gâcher encore. Je veux vraiment essayer cette robe, et au fond, je garde un espoir qu'elle puisse me redonner le moral. Je repose presque tout sur une robe, c'est risqué mais j'y tiens vraiment. Quand j'observe la pile de vêtements que je me suis décidée à acheter, je me rends compte que c'est pas si mal finalement. Je ne suis pas dans une situation si désespérée que ça, et je vais pouvoir m'habiller, au moins pour les trois semaines à venir, pour le reste je verrais le moment venu et je m'observe une dernière fois, avec cette robe, simple mais qui a le mérite d'être un bon compromis entre le style habillé tout en restant confortable. Je ne pourrais pas cacher ma grossesse avec cette robe, mais je peux au moins être habillée sans me sentir à l'étroit ou boudinée. Et c'est au moment ou je me décide à la prendre et à l'ajouter au reste des vêtements déjà sélectionnés, que Caleb apparaît dans la cabine, avec la fameuse robe. Je ne sais pas si c'est lui ou la robe qui me fait sourire, mais je lui souris, mettant ma mauvaise humeur (et ma mauvaise foi) de côté quelques temps, le félicitant au passage pour ses goûts et son utilité aussi, compliment qui semble le faire rire. « Compte pas sur moi pour devenir ta meilleure amie pour faire du shopping. » Cette fois c'est moi qui ris un peu à sa remarque, il aime pas faire les magasins, en tout cas pas MES magasins, et je suis assez lucide pour savoir que ça deviendrait source de tensions entre nous s'il devait m'accompagner à chacune de mes sorties shopping, mais je le fais un peu marcher quand même. « Tu sais que c'est vraiment pas con ce que tu dis. J'y avais pas pensé avant, mais tu es celui qui connaît le mieux mes goûts alors c'est logique que ce soit toi désormais qui m'accompagne. » Je lui souris comme pour lui montrer que je ne suis pas sérieuse, mais l'imaginer en porteur de sac, à déambuler dans le magasin pour m'apporter tout un tas de vêtements à essayer et à me donner son avis sur mes tenues, ça a quelque chose de marrant. Même s'il y a un problème de taille dans ce plan. « Mais en vrai tu serais mauvais en meilleur ami de shopping, quoique je porte tu dirais que c'est parfait même si c'est pas vrai. » Et c'est autant sa faute que la mienne. Il n'est pas objectif avec moi, et mon caractère, surtout en ce moment, n'est pas forcément simple alors je comprends qu'il ne puisse pas se risquer à dire la vérité. Mais ce petit échange a le mérite de me faire penser à autre chose qu'à cette fameuse taille en plus que j'ai pris en même pas trois mois. En tant que mon nouveau compagnon de shopping, je lui montre les piles de vêtements que j'ai faites, lui montrant que j'ai fais des efforts, beaucoup d'efforts et que finalement, le shopping ne va peut-être pas être si long, du moins dans ce magasin. Et j'ai déjà des idées pour la suite de la journée, qui j'espère pourront lui montrer que je peux être chiante, mais que je pense à lui aussi. « Un autre type de magasin ? On rentre pas après ? » Sauf que là tout de suite, il semble dépité quand il m'entends évoquer un autre type de magasin, et j'ai presque envie de le taquiner. Mais je sais que c'est à cause de moi qu'il est désespéré par cette journée, à cause de mon humeur qui est changeante et de ma capacité à m'en prendre à lui à chaque contrariété, alors que je veux juste trouver une idée qui pourrait lui plaire, pour me faire pardonner et éviter que l'on rentre chez nous énervés tout les deux. « Cache ta joie. J'ai besoin de chaussures. » Je commence à lui dire ça, n'ayant pas pu retenir mon envie de voir sa tête quand même, mais je ne laisse pas traîner la blague, ne voulant pas me risquer à le pousser à bout - plus que je ne l'ai déjà fais. « Je rigole, enfin j'ai vraiment besoin de chaussures, mais j'ai une autre idée et je pense que ça devrait te plaire. Enfin j'espère, et rassures toi, c'est pas un magasin de vêtements ou de chaussures pour femmes. Mais tu verras ça tout à l'heure. » De toute façon, je ne suis clairement pas prête pour une nouvelle session d'essayage et lui non plus. Mais avant ça, il me reste quelques trucs à essayer, dont la fameuse robe, celle sur laquelle je fonde tant d'espoirs, sans vraiment savoir pourquoi j'ai tant besoin qu'elle m'aille. Enfin si je sais, je veux juste me sentir sexy malgré la grossesse, je veux juste que mon corps ne soit pas uniquement un ventre sur pattes. En culotte dans la cabine avec Caleb, je prends mon temps pour enfiler la robe quand je le surprends à me regarder avec insistance, j'aime ce regard, j'aime lui plaire tout simplement. Je finis par enfiler la robe, la fameuse robe et quand je peux faire descendre le tissu le long de mon corps, je commence à espérer et à y croire. Je veux que cette robe se ferme, j'en demande pas trop non ? Mais pour ça j'ai besoin de l'aide de Caleb et après quelques secondes, je sens la robe qui se ferme doucement et Caleb qui se tient derrière moi, qui me caresse les bras tout en me regardant par le biais du miroir. Je le sens juste derrière moi, et je souris quand je vois son regard dans le miroir. C'est ce regard dont j'ai besoin là maintenant. Il pourrait me dire n'importe quoi, ce que je vois dans ses yeux me suffit. Je le regarde, toujours par le biais du miroir, en souriant. Un vrai sourire, j'ai complètement oublié la taille de cette robe, j'ai oublié aussi le carnage du premier essayage, ses yeux sur moi, je me sens belle, mais plus que ça encore, je me sens sexy dans des vêtements qui pourtant mettent en avant les formes de ma grossesse. Je me sens sexy en étant enceinte, et c'est peut-être une première. Je sursaute légèrement en sentant ses lèvres se poser dans mon cou, je ne l'avais pas anticipé ça et je souris toujours en le sentant si proche. Ses mains sur mon ventre, je me regarde dans le miroir. Je regarde ce ventre arrondi mit en avant par la robe, je regarde les mains de Caleb posées dessus et finalement contre toute attente, je suis émue par cette vision. Par ce ventre qui a pourtant été le sujet de mes colères. « T’es vraiment magnifique. » Il est désormais devant moi et je n'ai plus à passer par un miroir pour le regarder, pour fixer son regard et me perdre dedans. Il m'embrasse, sentant ses mains qui me rapproche de lui, je prolonge ce baiser tout en passant mes mains dans ses cheveux quelques secondes. Et c'est à contre cœur que je met fin à ce baiser mais il le faut parce que mes hormones sont toujours aussi capricieuses. « Je t’achète cette robe. » Je ris parce que je le sens enfin un peu plus enthousiasme, cette robe fait des miracles sur mon moral, mais sur le sien aussi visiblement. « Non la robe c'est moi qui l'achète, c'est un peu mon cadeau pour toi. » Je sais que c'est pas comme ça qu'on s'excuse normalement, mais c'est un peu ma façon de le faire, là maintenant. Pour tout ce que je lui fais voir depuis le début de la grossesse. Ça ne vas pas excuser mon caractère de merde, mais pour aujourd'hui, je me dis que c'est déjà un début. « Et puis, toi tu as déjà tout le reste à acheter. » Je lui montre la pile de vêtements tout en déposant un rapide baiser sur ses lèvres. J'attrape les vêtements que j'ai choisi et je les dépose dans ses bras, et c'est à ce moment que je me rends compte, qu'il y en a quand même beaucoup. Sans doute un peu trop – beaucoup trop - mais j'ai clairement pas envie de refaire un second tri. Alors même s'il risque de faire une remarque ou de dire que j'abuse et que de toute façon, je vais encore grossir et que ça ne m'ira plus -enfin non il ne redira pas ça- mais qu'importe je le laisse se débrouiller avec tout ça dans les bras. Je le pousse en dehors de la cabine avec un sourire, le temps de finir les essayages des soutiens-gorges notamment. Le rideau encore ouvert je m'adresse à lui. « J'essaye les derniers vêtements, et après on va dans un magasin spécialisé dans les trucs pour bébés. Enfin si ça te dit bien sur. » Et ça c'est la deuxième façon que j'ai trouver pour m'excuser auprès de lui. C'est sans doute étonnant, ou pas du tout quand on connaît Caleb, mais je sais qu'il apprécie acheter des trucs pour nos futurs bébés. Suffit de faire un tour chez moi pour s'en rendre compte. Et si moi je suis beaucoup plus mesurée encore, lui, il les gâtes déjà et je sais que ça lui fait plaisir de le faire. Alors j'espère juste lui faire plaisir en espérant que mon humeur, et mes hormones ne viennent pas tout gâcher.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
S’il y a bien une raison pour laquelle je refuse tout le temps – ou presque – d’accompagner Alex faire les magasins c’est parce qu’elle y passe beaucoup trop de temps. Elle va rester vingt minutes, une demie heure voire même plus, dans un seul magasin à faire tous les rayons et à en regarder tous les vêtements. Ensuite vient le moment des essayages qui dure une éternité également. Elle va essayer la dizaine d’articles qu’elle a sélectionnée et en analyser les points forts et les points faibles pendant une autre éternité. Bref. C’est trop pour moi déjà quand ses hormones ne lui jouent pas des tours et là, j’ai l’impression que tout ça s’est multiplié par deux voire même plus. Ça plus sa mauvaise humeur. Enfin bref, rien ne va, c’est la seule chose que je retiens réellement. « Tu sais que c'est vraiment pas con ce que tu dis. J'y avais pas pensé avant, mais tu es celui qui connaît le mieux mes goûts alors c'est logique que ce soit toi désormais qui m'accompagne. » Mon visage se décompose au fur et à mesure de sa phrase. Mais il est hors de question que je l’accompagne à chacune de ses virées shopping. Vraiment, je le refuse catégoriquement. Je la vois sourire ce qui me rassure parce que, je suppose, ça veut certainement dire qu’elle n’était pas sérieuse alors je souffle doucement tout en levant les yeux au ciel un petit sourire accompagnant ce geste. J’y ai presque cru. « Mais en vrai tu serais mauvais en meilleur ami de shopping, quoique je porte tu dirais que c'est parfait même si c'est pas vrai. » Ça, c’est vrai je ne peux pas le nier mais en même temps c’est de sa faute à elle. Ce n’est clairement pas de ma faute si elle est aussi belle avec n’importe quoi sur le dos. « Mais c’est parce que tout te va à la perfection. C’est pas de ma faute. » J’hausse les épaules. Pas une seule fois je ne l’ai pas trouvée belle alors je ne vais pas lui inventer des défauts juste pour lui faire plaisir. Et d’ailleurs elle devrait être touchée voire même soulagée de savoir qu’à mes yeux elle est toujours et sera toujours aussi séduisante. Et elle peut faire tout ce qu’elle veut rien ne changera à ce sujet. Alors que je commence par me dire que nous allons certainement enfin bientôt pouvoir quitter ce magasin pour rentrer chez nous Alex me ramène bien vite à la réalité en me disant que notre prochaine destination de la journée est toujours un magasin. « Cache ta joie. J'ai besoin de chaussures. » Des chaussures ? Vraiment ? Je me demande si elle me fait marcher mais je n’ai pas l’impression. Je soupire, moyennement – pas du tout – emballé par cette nouvelle. « Alexandra t’as au moins un centaine de paires de chaussures ! » Oui j’ai utilisé son prénom entier mais non je ne suis pas en colère. Juste blasé. Et je ne la comprends pas du tout pour le coup et je me demande où elle compte ranger toutes ses paires de chaussures et ses vêtements dans la maison que nous avons achetée. Certes elle a un dressing pour elle toute seule mais si elle continue tous ses achats, le dressing bientôt ne suffira même plus. « Je rigole, enfin j'ai vraiment besoin de chaussures, mais j'ai une autre idée et je pense que ça devrait te plaire. Enfin j'espère, et rassures toi, c'est pas un magasin de vêtements ou de chaussures pour femmes. Mais tu verras ça tout à l'heure. » Elle a vraiment besoin de chaussures. C’est presque tout ce que je retiens de sa phrase, j’en oublie presque qu’elle vient de me dire qu’après nous allons aller dans un magasin qui devrait me plaire à moi aussi. Je laisse couler, je cède, je ne dis plus rien parce que je suis réellement en train de me demander comment elle peut avoir besoin de chaussures. Le nombre de chaussures que j’aies n’est même pas égal à la moitié de sa collection et moi je ne ressens pas l’envie ou le besoin d’acheter une nouvelle paire. C’est officiel ; parfois je ne comprends vraiment rien aux femmes. Mais en la voyant dans cette magnifique robe je ne pense plus aux chaussures, je ne pense plus à rien parce qu’elle est magnifique. Elle l’est vraiment et je ne me cache pas de lui dire. Cette robe met parfaitement ses formes de femme enceinte en valeur et j’aime ça. Que ce soit son ventre ou sa poitrine, je profite de tout ça et je maudis de plus en plus cette foutue abstinence demandée par les médecins jusqu’au deuxième trimestre. « Non la robe c'est moi qui l'achète, c'est un peu mon cadeau pour toi. » Et quel cadeau. Je lâche un petit rire amusé et avant que je ne puisse dire quoique ce soit elle reprend la parole. « Et puis, toi tu as déjà tout le reste à acheter. » Mon regard se pose sur la pile de vêtements qu’elle me montre et qu’elle met dans mes bras juste après. Ça en fait des vêtements quand même… « Tu vas me ruiner. » Oui je sais que c’est moi qui lui ai dit que je voulais lui acheter tous les vêtements qu’elle voulait prendre mais je ne m’attendais pas à une pile aussi importante. Et en plus de me refourguer tous ces vêtements elle me pousse en dehors de la cabine. Pas cool. Je m’apprête à râler. Vraiment. Je suis à deux doigts de le faire mais elle m’en empêche en étant plus rapide que moi. « J'essaye les derniers vêtements, et après on va dans un magasin spécialisé dans les trucs pour bébés. Enfin si ça te dit bien sur. » D’accord, maintenant je n’ai plus du tout envie de râler, allez savoir pourquoi. Pas bien compliqué à comprendre. Elle me propose une virée dans un magasin de puériculture et là, tout de suite je suis beaucoup plus intéressé par les minutes à venir. Je souris et lui vole un baiser. « J’ai déjà hâte d’y être, dépêche-toi. » C’est à mon tour de la pousser à l’intérieur de la cabine et de refermer le rideau juste après. Je reprends place sur l’un des fauteuils destinés aux personnes qui ne font pas des essayages et je profite de ce moment pour remettre un peu d’ordre dans les vêtements qu’elle m’a donnés, je les plis tous, les uns après les autres. Non je ne suis pas maniaque, j’aime simplement quand les choses sont bien parfaitement bien rangées. Au bout de quelques minutes Alex ressort de la cabine et je récupère les soutien-gorge qu’elle a décidé de garder – c’est-à-dire un bien trop grand nombre. – Sans attendre plus longtemps j’avance vers la caisse qui semble avancer le plus vite. Simplement une personne devant nous et un couple de personnes âgées qui se placent derrière nous. Notre tour arrive rapidement, je salue la caissière et au fur et à mesure qu’elle scanne tous les articles je vois le prix monter en flèche. Je me penche vers Alex pour lui dire doucement. « C’est officiel t’es vraiment en train de me ruiner. T’as intérêt à garder tous ces vêtements pour tes futures grossesses parce que je vais pas refaire ta garde-robe à chaque fois. » Et quand le prix final s’affiche j’ai l’impression que mon cœur va s’arrêter de battre tant il est élevé. Je regrette presque de lui avoir promis de lui offrir ses nouveaux vêtements.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
S'il y a bien une chose qui prouve que mon humeur semble meilleur depuis quelques minutes, c'est le plaisir que je prends à le taquiner. J'aime ça, parfois à son grand désespoir, comme en ce moment, ou je lui fais croire qu'il sera désormais celui qui me tient compagnie dans les magasins. Et je vois bien à son visage qu'il n'est pas vraiment -pas du tout- partant pour cette idée et qu'il semble dépité de affirmer ça. Et moi ça me fait sourire de le voir marcher dans la blague, il semble penser que je suis sérieuse, pendant au moins quelques secondes et moi je n'arrive pas à rester sérieuse, alors je souris davantage, lui faisant comprendre que je n'étais pas sérieuse et je vois à sa réaction qu'il a comprit la blague. Le voir lever les yeux au ciel deviendrait presque une habitude qui m'amuse aussi, mais il sourit alors je sais qu'il n'a pas mal prit ma courte taquinerie à son encontre. Et après lui avoir fait une petite frayeur, je lui rappelle avec plus de sérieux pourquoi il ferait un meilleur ami de shopping pourri, et sa réponse me fait sourire encore un peu plus. « Mais c’est parce que tout te va à la perfection. C’est pas de ma faute. » Je lâche même un petit rire, tout en levant les yeux au ciel à mon tour en l'imitant. « Arrête les belles paroles, on dirait que tu essayes de te faire pardonner un truc. » Je sais que ce n'est pas le cas, et qu'il pense sans doute tout ce qu'il dit, mais il a tord, tout ne me va pas à la perfection. Mais, j'apprécie réellement ses compliments, depuis que l'on est entré dans ce magasin, et même chaque jours depuis plusieurs semaines, il me couvre de compliments et je crois qu'il ne sait pas à quel point ça compte pour moi. Je m'approche de lui, dépose un baiser sur sa joue et je lui dis plus sérieusement. « Mais merci de me dire tout ça, ça compte beaucoup. » D'autant plus en ce moment que je me mets à sérieusement douter de mon corps, de moi. Mais ce qui semblait parti pour être un carnage, semble finalement prendre une tournure pas si mal, au vue des vêtements que j'ai réussi à sélectionner malgré un refus catégorique, j'ai fini par les essayer et j'ai 'quelques' vêtements pour les semaines à venir, et j'en ai tellement que je considère qu'un second magasin n'est pas utile, et surtout j'en ai pas envie. Pas plus que Caleb, j'en suis persuadée. Lui il veut juste quitter les magasins et rentrer chez nous, et je vois bien qu'il n'apprécie pas trop l'idée d’enchaîner avec un autre style de magasin, surtout pas quand j'évoque les magasins de chaussures, mais encore une fois, je m'amuse à la taquiner alors que clairement sa patience a déjà été mise à rude épreuve par mes sautes d'humeurs. Il soupire, et quand je l'entends employer mon prénom entier, je comprends qu'il trouve pas l'idée des chaussures très tentante. Moi, je souris, genre une centaine de paires, il abuse légèrement quand même. Mais oui, j'ai beaucoup de chaussures, sauf qu'à cause de lui, et de sa non-aptitude à mettre une capote correctement, mes pieds vont gonfler encore et encore et encore, et j'ai pas vraiment envie de déformer certaines paires de chaussures. Et puis dans la centaine de paires (que je n'ai pas) je dois aussi renoncer à prêt de la moitié dont les talons trop hauts, ne sont pas vraiment compatible avec ma nouvelle condition. Mais je l'ai assez taquiné sur ce sujet je crois, et même si je maintiens qu'il me faudra de nouvelles chaussures, ce n'est pas ce à quoi je pensais en parlant de magasins, mais je garde la surprise encore un peu. Et j'enfile la robe noir, en espérant pouvoir lui faire une première surprise en portant cette tenue sexy rien que pour lui, et je vois à sa réaction, que la surprise est réussie. Ses yeux parlent pour lui et ses compliments confirment que je lui plais ainsi et c'est finalement presque tout ce qu'il me fallait, parce que ce que je veux d'autres, on doit encore attendre. Alors je me contente de lui qui me dévore du regard et de ce désir que je sens entre nous. Et je lui annonce que la robe, c'est moi qui l'achète. C'est un peu un cadeau pour lui, mais aussi pour moi, même si je sais que je ne pourrais pas la porter très longtemps, je vais la porter autant que je le peux, parce que je veux vraiment qu'il n'arrête jamais de me regarder comme il le faisait à travers le miroir. Et si le moment dans la cabine était plutôt intéressant entre nous, je le ramène à la réalité, lui montrant TOUT ce qu'il va devoir payer, et je n'ai pas besoin de l'entendre me le dire pour en avoir conscience, ça va lui coûter cher. Peut-être un peu trop, mais si je dis que je prends quelque chose pour payer, il va sans doute refuser et il est hors de question que je refasse un second tri, faudrait que je réessaye tout un par un et je n'en ai pas envie. J'ai d'autres projets, des projets pour lui faire plaisir que je lui dévoile et je vois à son sourire qu'il semble bien plus enthousiasmé par le magasin de puériculture que par le magasin de chaussures quelques minutes plus tôt. « J’ai déjà hâte d’y être, dépêche-toi. » Je rigole quand il me pousse et m'enferme dans la cabine, voilà qui me confirme une chose, il n'a rien contre les magasins, il n'aime juste pas MES MAGASINS. Par contre pour eux, il est déjà prêt à passer des heures dans les magasins, sacré Caleb. Je passe ma tête à travers le rideau, un grand sourire sur les lèvres. « Tu as l'air plus motivé d'un coup, puisque tu es en forme, on peut en profiter pour passer dans un magasin de chaussure avant. » Je lui fais un clin d’œil alors que je referme le rideau. Je retire à contre cœur la robe, que je pose délicatement sur le siège dans la cabine et j'essaye les soutien-gorge qu'il m'a ramené, étonnée de voir qu'il arrive à suivre l'évolution de la taille en fonction de l'évolution de ma poitrine. J'apprécie qu'il puisse choisir à ma place, parce que ça m'évite surtout d'avoir à perdre mon temps devant certains modèles plus vraiment adaptés. Je finis par en prendre un certain nombre, tout en sachant pourtant que dans pas si longtemps, je devrais passer à des modèles adaptés à la grossesses, mais j'évite de me concentrer sur cette pensée. Je ne veux pas être de nouveau submergée par des émotions négatives que je n'arriverai pas à contrôler. Je finis par me rhabiller, après un long moment passé dans la cabine, et je lui donne les derniers vêtements sélectionnés pour qu'il les ajoute à sa pile, vraiment trop imposante. Je me contente de prendre la robe et de ne rien oublier derrière moi, et après une arrivée dans les magasins ou clairement tout s'annonçait mal, c'est finalement avec un sourire que je quitte les cabines, et j'apprécie de pouvoir me dégourdir les jambes un peu et de quitter ce coin clôt ou il faisait trop chaud. C'est aussi à ce moment que je me rends compte que mon corps change, parce que je viens d'essayer des vêtements, beaucoup certes, mais j'ai comme l'impression d'avoir fais une séance de sport. Je suis Caleb jusqu'à la caisse, en évitant de regarder à nouveau vers les rayons pour ne pas être tentée par un éventuel coup de cœur de dernière minute. Et après avoir traversé le magasin, on arrive aux caisses et je réalise à mesure qu'il pose les vêtements sur la caisse, que j'ai peut-être légèrement abusée. « Merci pour tout ça. » Ok je culpabilise un peu quand même, mais ça vaut le coup, même s'il l'a proposé, l'idée de vivre nue n'a pas semblé être une option valable alors je dois bien avoir des trucs à me mettre non ? Et alors que je regarde les articles défiler, Caleb se penche vers moi. « C’est officiel t’es vraiment en train de me ruiner. T’as intérêt à garder tous ces vêtements pour tes futures grossesses parce que je vais pas refaire ta garde-robe à chaque fois. » Je relève les yeux vers lui, un sourcil levé, le regardant en essayant de desceller une part d'ironie dans sa phrase. Cherchant à voir s'il a vraiment pensé ce qu'il disait, et il semble sérieux. Il semble vraiment sérieux alors qu'il vient de me parler de MES futures grossesses ? Il est en train de payer mes achats et je le regarde quelques secondes, en essayant de vraiment savoir comment réagir face à sa phrase qu'il a prononcé de façon anodine alors que ça ne l'est pas réellement. « Attends rembobines deux minutes, je crois que j'ai mal entendu, tu as vraiment dis futures grossesses ? » Je ne suis pas énervée, mais plutôt surprise, vraiment surprise. Je pensais pas qu'il avait encore en tête l'idée d'avoir pleins d'enfants. Il a aussi ajouté qu'il n'allait pas refaire ma garde-robe à CHAQUE fois, et c'est à ce moment que je comprends, qu'il est réellement en train d'envisager une -et même plusieurs- futures grossesses ? Alors que je suis au premier trimestre de ma grossesse et que je me prépare à faire face à une grossesse spéciale avec des jumeaux. En ce moment, me parler d'une future grossesse, c'est absolument hors de question. Je dirais même inenvisageable dans l'état actuel des choses. On va avoir deux bébés et ça me semble déjà bien assez compliquée à gérer pour pouvoir envisager d'autres grossesses. C'est pas une discussion que je veux avoir dans un magasin, mais je ne peux pas le laisser penser qu'il y aura des futures grossesses. « Mais tu rêves mon chou. Y'aura pas de future grossesse, je voulais attendre avant de t'en parler, mais avant la naissance des JUMEAUX tu vas faire une VASECTOMIE mon chéri ! » Je suis sérieuse en lui disant tout ça, comme lui il l'était en évoquant mes futures grossesses. Sauf que moi je ne le pense pas réellement, c'est plus un moyen pour moi, de lui faire comprendre que je ne compte pas avoir des futures grossesses, pas maintenant en tout cas, vraiment pas dans un futur proche, ni même lointain. Pour le moment je porte nos deux enfants et ça me semble déjà assez incroyable pour penser à revivre ça encore plus tard. Et tant qu'il parlera de future grossesse, je parlerais de vasectomie, ça me semble équitable. Ou pas, mais c'est moi qui décide pour ça. « Et si tu refuses, prépares toi à renoncer aux parties de jambes en l'air. » Peut-être que cette phrase aurait mérité un peu plus de discrétion de ma part et c'est au moment ou j'entends un soupire que je me rends compte que le couple de personnes âgées derrière nous semblent avoir des problèmes d'ouvertures d'esprits mais pas de problèmes d'audition. Et je ne sais pas si c'est à l'entente du mot vasectomie, ou parties de jambes en l'air, ou peut-être que c'est le fait que je ne veuille pas de futures grossesses, mais la vieille semble choquée en me regardant. Et si elle savait comme je me moque du jugement que je peux lire dans ses yeux, c'est pas elle qui est tombée enceinte de triplés, qui en a perdu un et qui doit gérer un début de grossesse compliquée. Alors, si j'ai envie de dire que je ne veux pas entendre parler de futures grossesses alors que je suis encore en pleins dans les désagréments d'un début de grossesse, je le fais et je me moque que la manière choque les autres. Le seul qui doit comprendre le message c'est Caleb.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
Ce ne sont pas des belles paroles et non je ne dis pas ça pour me faire pardonner d’une quelconque connerie mais elle en a l’air pourtant persuadée. « Tu préfères que je te dise que je ne te trouve pas belle et que les vêtements ne te mettent pas en valeur ? » Ça serait mentir, clairement, mais elle semble vouloir que j’arrête les nombreux compliments que je lui fais alors si c’est ce qu’elle souhaite, je peux le faire. Mais au final je sais très bien que ce n’est pas ce qu’elle voulait dire et je doute très fortement qu’elle voudrait que je me mette à la dévaloriser. « Mais merci de me dire tout ça, ça compte beaucoup. » Je lui réponds par un simple petit sourire. En soit, je comprends un peu ce qu’elle peut ressentir en ce moment. Enfin pas si on parle de son trop-plein d’hormones mais au niveau de ses interrogations sur son corps. Je n’ai pas vraiment confiance en moi c’est un secret pour personne. Et ce sentiment dévalorisant désagréable de qui ne te quitte pas moi, je l’ai depuis toujours. Sauf que pour Alex c’est nouveau. S’il y a bien une chose dont elle n’a jamais douté c’est bien de son physique alors oui pour le coup, je peux dire que je la comprends et c’est assez rare pour être souligné. On a souvent tendance à ne pas se comprendre, comme quand elle me parle de son envie et surtout son besoin de s’acheter des nouvelles chaussures. De nouveau, je ne la comprends pas et je ne comprends même pas qu’elle me fait marcher et qu’elle ne compte pas me traîner dans un magasin de chaussures. Dans un sens heureusement qu’elle n’était pas sérieuse parce que je n’avais vraiment pas envie de l’accompagner pour le coup. Les vêtements je veux bien, elle veut mon avis sur sa nouvelle garde-robe alors même si ça ne m’enchante pas je peux encore le comprendre. Mais par contre ses chaussures honnêtement je m’en fiche complètement. Tant qu’elle ne porte pas des talons trop hauts. Ou pas de talons du tout même dans l’idéal pour moi parce que quand elle le fait, j’ai l’impression d’être encore plus petit – et ce n’est pas vraiment qu’une impression – et je déteste ça. Voilà quelque chose que je ne lui ai jamais dit par exemple. Heureusement pour moi elle avait en tête de passer dans un magasin de puériculture après et cette pensée suffit à me redonner le sourire très vite. « Tu as l'air plus motivé d'un coup, puisque tu es en forme, on peut en profiter pour passer dans un magasin de chaussure avant. » Je lui réponds simplement en secouant la tête de droite à gauche un petit sourire aux lèvres et en lui jetant en pleine figure le premier vêtement situé au-dessus de la pile qu’elle m’a confiée. Et je la laisser terminer les essayages des soutien-gorge – je suppose. – Je ne suis pas sûr d’avoir pris la bonne taille pour ses sous-vêtements, je connais bien sa taille de soutien-gorge habituelle mais deviner sa nouvelle taille de sous-vêtements s’est avéré plus compliqué que pour les vêtements. Elle ressort de la cabine et à peu près au même moment je finis de bien replier tous les vêtements qu’elle a décidé de garder. « Ravis de constater que tu as décidé de garder mon préféré. » Je lui dis un petit sourire en coin quand elle ajoute les soutien-gorge à la pile des vêtements que je vais lui acheter. Et quand nous attendons à la caisse que ce soit notre tour elle me remercie et à nouveau je me retourne vers elle pour lui répondre en lui adressant un petit sourire en coin. Après tout comme elle aime tant me le rappeler si elle est dans l’obligation de refaire sa garde-robe c’est à cause de ma non-aptitude à mettre correctement une capote. Alors que c’est à notre tour de passer en caisse le prix des articles augmente à vue d’œil et n’est pas prêt d’arrêter son ascension. Je préviens alors Alex qu’elle va devoir garder tous ces vêtements pour les prochaines grossesses et cette information ne semble clairement pas lui plaire. « Attends rembobines deux minutes, je crois que j'ai mal entendu, tu as vraiment dis futures grossesses ? » Oui ? Mais ce n’est pas la première fois que je lui dis vouloir plusieurs enfants, je lui en avais parlé à l’hôpital mais comme j’en avais eu l’impression à ce moment-là elle ne m’a pas cru. Les sourcils légèrement froncés, je la regarde et lui réponds. « Bah oui, je te l’ai déjà dit que j’en voudrai encore des enfants. » J’ai définitivement l’impression de l’avoir énervée et je ne comprends pas pourquoi parce qu’elle devait s’en douter enfin elle le savait même. La dernière fois je lui avais même dit que je voulais quatre enfants. C’est ce que j’ai toujours voulu et je ne compte pas la laisser avoir le dernier mot. Bien qu’au final c’est forcément elle qui aura le dernier mot puisque c’est son corps. « Mais tu rêves mon chou. Y'aura pas de future grossesse, je voulais attendre avant de t'en parler, mais avant la naissance des JUMEAUX tu vas faire une VASECTOMIE mon chéri ! » C’est donc à la caisse d’un magasin qu’elle décide de m’annoncer qu’elle refusait catégoriquement d’avoir d’autres enfants après cette grossesse mais ce n’est même pas le pire. Elle me parle d’une vasectomie et en entendant ce mot mes yeux s’écarquillent. Ce n’est vraiment pas le genre de conversation qu’on devrait avoir ici. « Non non non attends deux minutes là, il est hors de question que je fasse une vasectomie. » Et c’est un non catégorique et cette fois c’est elle qui n’a pas son mot à dire sur la situation. Je ne le ferais pas et elle ne peut pas m’y obliger. « J’ai que trente-et-un an jamais je ferai ça, tu rêves.» Pour le coup je me demande si elle est sérieuse mais à en croire son visage et le regard qu’elle me lance, oui elle l’est. Sauf que moi aussi je lui monte que je ne reviendrais pas sur ma décision. « Et si tu refuses, prépares toi à renoncer aux parties de jambes en l'air. » Beaucoup trop de regards sont posés sur nous et en même temps on dirait vraiment qu’elle essaye d’attirer l’attention sur nous, elle sait que je déteste ça. « T’es pas sérieuse là ? » Du chantage sexuel c’est pas cool. Pas cool du coup et c’est vraiment petit de sa part. La petite mamie derrière Alex semble réellement choquée par cette conversation et son mari me regarde avec un air presque compatissant. Après avoir dépensé une somme astronomique dans ses habits, je prends les nombreux sacs que la caissière me tends et quitte ce magasin en compagnie d’Alex toujours en me torturant l’esprit à savoir si elle pense vraiment tout ce qu’elle vient de me dire ou non. « Je ferai pas de vasectomie, Alexandra. » Le ton de ma voix ne laisse aucun doute sur le fait que je sois réellement sérieux et que la discussion s’arrêtait là. Et je continue à penser que c’est une conversation que nous aurions dû avoir à l’abris des regards.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
« Tu préfères que je te dise que je ne te trouve pas belle et que les vêtements ne te mettent pas en valeur ? » Je grimace à sa remarque, parce que finalement, ça me plaît bien qu'il soit généreux en compliment, comme ça me plaît de savoir que je lui plaît, même si ces derniers jours, je doute de mon corps. Ça me rassure qu'il continue de me complimenter, de continue de me dire qu'il me trouve belle, j'en ai besoin, surtout en ce moment. Et sans vraiment lui apporter de réponse concrète à sa question, je le remercie plutôt de me complimenter, de continuer à valoriser mon apparence, lui avouant que ça compte beaucoup pour moi. Parce que je suis en train de douter de mon corps, de mes nouvelles formes, je doute de ne plus être attirante, de ne plus le combler, de ne plus être à l'aise alors que ma grossesse devient de plus en plus visible. Et je n'épargne pas Caleb aujourd'hui à cause de mes doutes et pendant les premières minutes, je m'en suis pris à lui pour tout et n'importe quoi. Lui faisant part de ma mauvaise humeur, de mes doutes, de ce refus infondé et insensé d'essayer des vêtements dans une taille adaptée à ma prise de formes. J'ai pas été de bonne compagnie encore, alors que lui faisait déjà un effort en m'accompagnant ici. Mais finalement, je me suis calmée et j'ai fini par essayer les vêtements qu'il avait trouvé pour moi. J'ai fini par accepter que ma taille habituelle n'était plus la taille que je pouvais porter désormais et que si je voulais pouvoir m'habiller, je devais me résoudre à accepter de passer à la taille au dessus. Ce n'est pas avec joie, mais je le fais, je sélectionne des vêtements, beaucoup de vêtements et je finis aussi par me calmer. Épargnant un peu Caleb de ma mauvaise humeur, et gardant un peu pour moi les doutes que je ressens encore sur ce nouveau corps avec lequel je dois m'habituer et qui me fait douter. Et j'en doute vraiment, et finalement mes doutes se calme un peu au moment ou j'enfile cette robe et que je constate par moi même, que Caleb continue de me regarder avec un désir certain dans le regard. Et après un baiser passionné échangé dans la cabine, et au vue de la pile de vêtements que j'ai déjà choisi de garder, je partage avec lui l'idée de continuer notre shopping dans un autre type de boutique, plus dans ses goûts, et devant son enthousiasme nouveau, je le taquine un peu. Je suis de bien meilleure humeur et après l'avoir saoulé avec ma mauvaise humeur, je joue un peu avec lui et s'il ne me réponds pas directement, le vêtement qu'il me jette au visage prouve qu'il a comprit que je plaisante et qu'il prends plutôt bien la blague. Sans doute parce qu'il sait surtout que nous n'allons pas vraiment aller dans un magasin de chaussures, mais bien dans un magasin de puériculture. Je termine les essayages pour aujourd'hui, et je dois bien avouer que j'en ai assez pour aujourd'hui. Déposant les soutien-gorge sur la pile de vêtements qu'il a replié et qu'il tient désormais devant lui me permettant ainsi de vraiment me rendre compte de la quantité d'habits que j'ai choisi, encore une fois, j'ai peut-être légèrement abusé mais tant pis. « Ravis de constater que tu as décidé de garder mon préféré. » Je souris à ses mots. « Ton préféré ? Tu me diras lequel c'est, je pourrais peut-être le porter avec une de tes chemises ce soir. » On est en train de se diriger vers la caisse avec un tas de vêtements, et la première chose à laquelle je pense, c'est de lui piquer une chemise. On s'installe tout les deux en caisses, lui avec un nombre impressionnant d'article, et moi avec uniquement la robe et le partage n'est vraiment pas équitable et je culpabilise un peu de voir le prix grimper et les bips s’enchaîner mettant en avant le grand nombre d'article. Ma culpabilité s'envole très vite quand j'entends Caleb évoquer des futures grossesses, j'oublie le nombre d'article, le prix des article, et aussi le fait que l'on soit dans un magasin alors que je lui demande une confirmation sur ses paroles. « Bah oui, je te l’ai déjà dit que j’en voudrai encore des enfants. » Des enfants ? Il avait bien parlé de quatre enfants, mais je pensais peut-être naïvement que deux d'un coup ça suffirait à lui faire passer l'envie de penser à d'autres enfants. Du moins pour le moment. Mais non, il a toujours l'envie d'avoir pleins d'enfants, et moi je suis loin de partager son envie. Très loin même, n'ayant aucun projet de futur grossesse, et je compte bien lui faire comprendre, avec mes moyens. Et sans réfléchir, je lui parle d'une vasectomie. C'est le seul truc que j'ai trouvé là maintenant pour lui faire comprendre que j'étais sérieuse, et aussi définitive sur mon envie ou plutôt mon non-envie d'avoir d'autres enfants. Et je vois à son regard que j'ai peut-être été trop loin. « Non non non attends deux minutes là, il est hors de question que je fasse une vasectomie. J’ai que trente-et-un an jamais je ferai ça, tu rêves.» Et si à aucun moment je n'ai vraiment pensé que cette option pouvait être sérieuse, et que ce n'était qu'une façon de lui montrer le côté définitif de mon choix, à sa réaction, je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à calmer la situation, qui s'est envenimée bien trop vite. Il ne veut pas, c'est son choix, mais ne pas vouloir d'une autre grossesse est aussi un choix et j'ai choisi d'être aussi catégorique que lui pour défendre ma position. « Et toi tu rêves pour que je sois de nouveau enceinte. Pas après les jumeaux. » Je ne sais même pas pourquoi, ni comment on en est arrivé à là, à ce moment précis ou je lui annonce que je ne veux pas d'autres enfants dans un magasin et ou j'en viens même à le menacer d'une abstinence forcée sous le regard choquée de la vieille derrière moi. « T’es pas sérieuse là ? » Je lève les épaules tout en le regardant. « J'sais pas. Ça dépends si tu es sérieux toi avec tes idées de futures grossesses ? » Après tout c'est lui qui a commencé, c'est lui qui a évoqué tout ça. Je soupire, et j'entends la vieille derrière faire savoir à son mari que ce n'est pas un comportement approprié, je me tourne vers elle et je me retiens de lui faire savoir ce que je pense de son comportement approprié, me contentant de lui jeter un regard noir. Et je quitte le magasin suivant Caleb, l'ambiance en a prit un sacré coup, tout ça parce qu'il a évoqué la possibilité de futures grossesses, et que je n'ai pas su me taire, ne faisant qu'envenimer les choses. Quelques secondes de silence, alors que nous avançons vers sa voiture, quelques secondes qu'il finit par couper en affirmant qu'il ne ferai pas de vasectomie. « Et moi, je ne veux pas entendre parler d'autres grossesses. » Je lui réponds avec le même ton, la même détermination dans la voix. Je pose le sac contenant la robe dans le coffre et je monte dans sa voiture sans le regarder, énervée par cette discussion. Pourquoi, il a tenu à aborder l'idée d'autres grossesses alors que je trouve que la situation actuelle n'est pas vraiment très simple à gérer, et que je considère que nous avons bien assez à gérer avec deux bébés à venir. Je sens que je m'énerve, et cette fois c'est même pas les hormones, c'est juste la situation, ce sujet, cette tension qui me met sur les nerfs. Je ne veux pas me fâcher avec lui, je ne veux vraiment pas. Enfin je peux me fâcher avec lui pour des conneries, ça arrive, surtout en ce moment. Mais là, c'est pas une petite dispute à propos d'un sujet peu important. Et je réalise que j'ai peut-être encore un peu trop parlé avant de réfléchir et que je n'aurais pas du réagir ainsi, que c'est pas un sujet sur lequel nous pouvons faire valoir nos positions et voir lequel est le plus têtu pour avoir le dernier mot. Je soupire un coup, pour évacuer la colère que je ressens, je me sens tellement mal alors que je prends conscience des mots déplacés que j'ai utilisé dans le feu de l'action. « Je n'étais pas sérieuse pour la vasectomie, je sais pas pourquoi j'ai dis ça et encore moins pourquoi j'ai insisté alors que je sais que j'aurais pas du dire ça. Je me suis emportée et je suis désolée. » J'assume l'intégralité de la responsabilité de la dispute, je ne cherche pas à mettre en avant le fait qu'il n'aurait pas du parler d'autres enfants ou quoi. Je suis celle qui parle trop, et qui gâche tout, et je sais que je l'ai blessé, agacé, énervé et je m'en veux sincèrement. « Je veux pas qu'on se dispute, mais pour le moment, on a déjà assez à gérer avec cette grossesse sans penser au reste. Je veux juste penser à eux et à rien d'autres. Tu comprends ? » Je veux juste pouvoir gérer cette grossesse qui est déjà plutôt compliquée, entre les hormones, les nausées, la prise de poids t les complications. Je veux juste penser à eux, s'assurer qu'ils aillent bien, s'inquiéter pour la suite de cette grossesse, pour ces enfants déjà présents, sans avoir à m'inquiéter pour des choses encore bien trop hypothétiques. « Tu veux toujours aller au magasin ? » C'est la question fatidique, s'il refuse, je devrais me faire à l'idée que j'ai vraiment été trop loin, alors que s'il accepte, je sais que j'ai encore une chance de rattraper cette journée. En me concentrant pleinement sur cette grossesse et sur ces bébés avec lui, et sur rien d'autre parce que je n'ai besoin de rien d'autre en ce moment.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
L’ambiance se détend un peu mais malheureusement pas pour très longtemps. On arrive en caisse et alors que je lui glisse une phrase qui me semble plutôt anodine j’ai l’impression qu’elle déclenche comme un truc en Alex et elle se transforme de nouveau en cette personne tout sauf agréable. On dirait qu’elle vient d’apprendre que j’aspirais à avoir une grande famille et qu’après les jumeaux j’avais en tête d’avoir encore des enfants. Deux dans l’idéal. À en croire sa réaction on dirait vraiment qu’elle ne le savait pas alors que je lui en avais déjà parlé et certes, elle ne m’avait pas répondu mais je pensais qu’elle m’avait au moins écouté ou retenu mes paroles. Elle nous affiche en parlant de ce sujet – assez privé ne nous le cachons pas – d’un volume sonore beaucoup trop élevé à mon goût et c’est ça qui m’énerve. Ça et sa demande de vasectomie. Elle essaie de me l’imposer sauf qu’elle n’y arrivera pas tout simplement parce que là-dessus elle n’a pas son mot à dire. C’est comme si j’essayais de la forcer à aller se faire ligaturer les trompes juste après l’accouchement. Ça serait ridicule de ma part, non ? Et bien là pour elle c’est la même chose. Sa requête ne tient pas debout, elle ne me plait pas, elle est même presque ridicule à mes yeux et je tente de lui faire comprendre. « Et toi tu rêves pour que je sois de nouveau enceinte. Pas après les jumeaux. » D’accord très bien. Donc on aura eu cette discussion très importante devant un public de quelques personnes et avec cette pauvre vendeuse entre nous qui attend patiemment que je paie pour que l’on puisse s’en aller. « J'sais pas. Ça dépends si tu es sérieux toi avec tes idées de futures grossesses ? » C’est ridicule. Je me rends bien compte que la dispute qu’on est en train d’avoir est réellement ridicule. Mais moi je n’y peux rien, c’est sa réaction, ses mots et le ton qu’elle a employé qui m’ont tout de suite déplu. Et me faire du chantage basé sur le sexe pour me pousser à céder et lui donner ce qu’elle veut c’est petit. Très petit. Même pour elle. « Mais bien sûr que je suis sérieux ! Arrête d’agir comme si tu venais de l’apprendre, ça m’énerve. » Elle m’énerve. Et puis de toute façon je suis énervé, elle a réussi à m’agacer et à peine une minute, elle a vraiment un don pour ça. C’est dingue. En plus de tout ça je suis mal à l’aise parce qu’à cause d’elle on vient de se donner en spectacle et qu’est-ce que je déteste ça. Moi qui préfère être à l’abris des regards avec elle je suis servi. De toute façon c’est un dialogue de sourds puisqu’elle campera sur sa position et moi aussi alors je ne vois pas pourquoi on devrait continuer à en parler. C’est sans issu. « Et moi, je ne veux pas entendre parler d'autres grossesses. » Je soupire. Elle compte le dire combien de fois ? J’ai compris et je ne suis clairement pas prêt à lui en parler de nouveau. Après les jumeaux c’est fini elle ne veut plus d’enfant, j’imprime cette information dans un coin de ma tête. Mais en même temps je ne lui ai jamais demandé de tomber enceinte l’année prochaine ni même dans deux ans. Mais soit. Je préfère ne pas lui répondre parce que là, je suis surtout en colère contre elle alors je monte dans la voiture en silence bien que mon visage se soit fermé, on voit facilement mon énervement sur mon visage et la tension est palpable entre nous. « Je n'étais pas sérieuse pour la vasectomie, je sais pas pourquoi j'ai dis ça et encore moins pourquoi j'ai insisté alors que je sais que j'aurais pas du dire ça. Je me suis emportée et je suis désolée. » Elle n’était pas sérieuse ? C’est une blague ? C’est presque encore plus énervant. À croire que ça l’amuse. Je ne lui adresse pas un regard, je ne lui réponds même pas. Elle s’excuse, très bien j’en prends note mais ça ne change absolument rien à son comportement dans le magasin et elle ne peut pas le mettre sur le dos des hormones. Ce qu’il vient de se passer c’était du pur Alex, tout simplement. « Je veux pas qu'on se dispute, mais pour le moment, on a déjà assez à gérer avec cette grossesse sans penser au reste. Je veux juste penser à eux et à rien d'autres. Tu comprends ? » Je soupire tout en secouant la tête de droite à gauche. Le truc c’est que je ne lui ai jamais demandé de réfléchir à une possible prochaine grossesse dans l’immédiat, elle s’est juste emballée toute seule. « Oui oui, t’inquiètes pas c’est bon j’ai bien compris et je t’en reparlerai plus. » Je me doutais un peu qu’elle ne serait pas pour une autre grossesse de si vite mais je ne pensais pas qu’elle serait aussi catégorique. Je ne devrais pas me plaindre parce que dans quelques mois je serai papa de jumeaux et que deux enfants c’est déjà vraiment très bien, mais c’est juste bien loin de ce que je m’imaginais. Je vais m’y faire sans aucun doute. « Tu veux toujours aller au magasin ? » J’en avais vraiment envie il y a encore dix minutes, pouvoir partager ce genre de moment avec Alex me faisait envie et j’avais hâte d’arriver dans ce magasin pour que l’on puisse peut-être commencer les achats pour les bébés. Je ne lui réponds pas tout de suite et je ne la regarde toujours pas parce qu’au final je ne suis pas moins en colère que tout à l’heure. « Pour que tu puisses encore faire une de tes crises et nous afficher devant tout le monde ? Certainement pas non. » Parce que finalement c’est surtout ça qui m’a mis en colère. L’entendre crier dans le magasin que je devais me faire une vasectomie que si je refusais elle allait faire la grève du sexe jusqu’à ce que je cède à son chantage et surtout, qu’elle dise à mainte et maintes reprises qu’elle refusait de tomber enceinte une nouvelle fois dans les années qui suivent. Si elle voulait rebondir sur ma phrase initiale en me disant qu’elle n’était pas obligée de le faire dans ce magasin en essayant d’attirer l’attention sur nous. Alors je roule en direction de son appartement, réellement agacé que la sortie se termine comme ça mais je ne me vois pas aller dans ce magasin de puériculture en faisant comme si rien n’était. Une fois garé devant son immeuble, sans perdre une minute je ressors de la voiture et pars récupérer quelques sacs dans le coffre et une fois qu’elle en a elle aussi récupérés je referme le coffre certainement un peu trop fort. Cette situation m’a tellement mis sur les nerfs que je ressens terriblement le besoin de fumer, ce que je fais habituellement très rarement - bien qu'en ce moment ce soit de plus en plus fréquent. - Moi non plus je ne veux pas me disputer avec elle mais pourtant je pense que c’est plus ou moins ce qu’on vient de faire, non ? La porte de l’appartement à peine franchie que Dobby nous saute directement dessus. Je pose les sacs sur la table et caresse Dobby qui semble surexcité. « Je vais aller promener Dobby t’as besoin que je m’arrête quelque part pour t’acheter quelque chose ? » Je fais un effort en lui posant cette question, je pars chercher la laisse Dobby pour lui enfiler alors qu’il ne semble pas se calmer, il saute, il aboie et le voir aussi excité me fait sourire. Au moins il lui a l’air de passer une bonne journée.