“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
La journée dans le magasin avait mal commencé, et au vue des premiers essayages, j'avais peu d'espoir pour la suite de cette journée et pourtant plus les minutes passaient et plus je commençais à croire que j'allais pouvoir tirer quelque chose de positif de cette journée. J'avais des vêtements, une robe sexy, et l'envie de poursuivre cette journée dans un autre magasin avec lui. Mais alors que l'on se retrouve à la caisse du magasin, tout s'écroule en quelques secondes. Il n'a fallu que quelques mots, l'évocation des futures grossesses qu'il prévoit pour nous, pour que je m'emballe et que je ne laisse les paroles sortir sans prendre conscience de ce que je disais, sans me rendre compte que j'étais en train de tout gâcher. Je parle, je m'énerve, je réagis à ses mots sans réfléchir à ce que je dis, sans réaliser que plus je parle, plus j'attise la tension entre nous. Mais à ce moment précis, je suis énervée parce qu'il parle de bébé, de grossesse, encore et encore et j'ai l'impression que ce sujet sera toujours un sujet de tension entre nous et ça m'énerve. Ça m'énerve, et le sentir énervé m'énerve encore plus. Alors que c'est moi qui suis responsable de tout ça, je me laisse emporter par mes émotions, par mes mots, par la tension entre nous, sans réussir à aucun moment à calmer la situation. « Mais bien sûr que je suis sérieux ! Arrête d’agir comme si tu venais de l’apprendre, ça m’énerve. » Et lui non plus, il ne calme pas la discussion. Enfin je sais qu'il ne fait que répondre à ma question avec sérieux, mais ça me confirme juste qu'on est encore pas sur la même longueur d'onde, sur ce sujet là en particulier et qu'on est en train de se disputer dans un magasin à cause de ça. Je soupire à ses mots, ça l'énerve, et bien au moins voilà une chose sur laquelle on est d'accord. « Moi aussi ça m'énerve que tu en veuilles toujours plus. » Je suis vraiment sur les nerfs, j'ai chaud, et j'ai envie de partir d'ici. Et au fond, je savais qu'il voulait d'autres enfants, mais là maintenant, je suis enceinte de ses deux enfants, et il continue à en vouloir toujours plus. Et on est pas d'accord encore, mais cette discussion nous éloigne encore un peu plus, parce que je suis incapable de lâcher, incapable de me taire, incapable de comprendre que parfois, quand les émotions prennent le dessus, le mieux c'est de fermer sa bouche. A la caisse du magasin, on se dispute sur un sujet qui est quand même loin d'être anodin, et c'est tout les deux énervés que nous quittons le magasin, dans un état moral pire que celui dans lequel nous étions en entrant ici. Il est loin le moment dans la cabine ou il me dévisageait d'envie alors que je portais cette robe. Loin les moments ou je souriais enfin dans la cabine, et ou il me complimentait. On est tout les deux en colère, et il ne me parle plus, juste pour me dire qu'il ne fera pas de vasectomie, et c'est tout. Il soupire quand je lui répète que je ne veux pas entendre parler d'autres grossesses, et c'est tout. Il avance jusqu'à la voiture, sans me répondre, dans un silence horrible qui me laisse le temps de réfléchir à ce que je peux dire et à ce que j'ai déjà dis surtout. Et c'est une fois dans la voiture, que je comprends que j'ai été trop loin, vraiment trop loin. Encore. Que ce n'était ni le moment, ni le lieu pour avoir cette discussion. Je soupire, je réfléchis aux mots que j'ai employé, réalisant peu à peu que c'était déplacé, réalisant aussi que j'ai encore foiré avec lui. Une fois de plus. Et je m'excuse de m'être emportée, je m'excuse pour ce que j'ai dis, et notamment d'avoir parlé d'une vasectomie. Je m'excuse parce que je me sens mal, alors que je réalise que j'ai encore fait une scène. Mais si moi je fais un effort en allant vers lui, lui ne me réponds pas. Il ne me jette même pas un regard. Et je me sens de moins en moins bien, alors que la tension entre nous est de plus en plus palpable et que je me rends compte que je l'ai vraiment, vraiment énervé et blessé cette fois. Il m'ignore totalement et je n'aime pas ça du tout. Pas en ce moment. Je me sens coupable et je m'en veux sincèrement d'avoir dis ce que j'ai dis dans ce magasin, je m'en veux d'avoir générer cette dispute entre nous, j'essaye de rattraper le coup, de m'excuser et de lui expliquer ce que je ressens, mais il semble à peine m'écouter. Et ça c'est inhabituel et ça me déroute un peu. Il soupire, encore une fois avant de me répondre, mais je sens que la situation est loin d'être apaisée. Alors que je lui dis que je veux me concentrer sur ma grossesse actuelle et uniquement ça, la seule chose qu'il semble retenir c'est qu'il ne doit plus me parler d'une autre grossesse. Et si c'est ce que je veux, je veux aussi qu'il arrête d'être distant envers moi, qu'il me dise que cette grossesse, que les jumeaux sont sa priorité et qu'il n'y a rien d'autres qui compte. Mais il ne dit rien de tout ça, il ne dit rien de plus d'ailleurs. Il ne me regarde même pas quand je lui demande s'il veut toujours aller au magasin. Il met du temps avant de répondre, mais quand il finit par s'exprimer, je regrette qu'il l'ait fait finalement. « Pour que tu puisses encore faire une de tes crises et nous afficher devant tout le monde ? Certainement pas non. » Ses mots me font mal, et ils me perturbent vraiment parce que je ne suis pas habituée à ça de sa part. Je ne suis pas habituée à ce qu'il me parle avec autant de froideur, à ce qu'il n'essaye pas d'arranger les choses, de calmer les tensions. Il refuse d'aller dans un magasin dans lequel il se faisait pourtant une joie d'aller, et je sais à ce moment précis que j'ai vraiment abusé et que je l'ai énervé au delà de ce que je peux faire habituellement. Et je comprends en plus qu'au delà de mes mots, c'est mon attitude qui l'a énervé, enfin c'est moi quoi et je me sens conne, vraiment conne mais son attitude envers moi, me pousse à me tenir moi aussi à distance, parce que je suis énervée et je suis vexée aussi par ses mots. Je regarde la route, et je vois qu'il a prit la direction de mon quartier, alors j'abdique, je me tais et je rumine dans mon coin tout en essayant de ne pas envenimer encore les choses entre nous. J'ouvre la fenêtre pour avoir un peu d'air, je ferme les yeux tout en essayant de me calmer. Je déteste ce silence entre nous, je déteste vraiment ça mais c'est mieux le silence qu'une autre dispute. La voiture s'arrête et j'ouvre les yeux au moment ou il sort de la voiture. Je ne suis pas pressée de rentrer chez moi, vu la tension entre nous, je prends quelques secondes avant de sortir et d'aller l'aider pour récupérer les sacs. Le tout en silence, sans un regard, sans un mot, juste le bruit du coffre qu'il claque et qui me fait sursauter. Je soupire bruyamment, je n'aime pas du tout l'ambiance entre nous et je n'arrive vraiment pas à me calmer, à faire redescendre la nervosité que je ressens depuis notre départ du magasin. Je le suis jusqu'à mon appartement, en silence toujours, et à plusieurs reprises j'ai envie de lui dire d'arrêter ça, d'arrêter de m'ignorer, d'arrêter d'être en colère contre moi, mais ça ne fonctionne pas comme ça. Il est énervé, je le suis aussi et j'ai besoin de me calmer, sauf que je ne sais pas comment faire. Je ne peux plus rien faire, foutue grossesse. J'ai envie de fumer, j'ai envie de faire du sport, j'ai même envie de boire, tout ce que je ne peux plus faire. Dobby s'approche de nous et je laisse Caleb s'en occuper, sans même m'arrêter pour le caresser. Je dépose les paquets sur le canapé et je me laisse tomber dessus. Je frotte mes tempes pour chasser le mal de tête que je commence à ressentir. Cette journée devient pire de minutes en minutes. « Je vais aller promener Dobby t’as besoin que je m’arrête quelque part pour t’acheter quelque chose ? » Je relève la tête vers lui mais lui ne me regarde pas, il ne reste même pas quelques secondes ici avec moi. « Tu vas vraiment sortir là maintenant ? » Encore un nouveau soupire, en le voyant prendre la laisse de Dobby. Oui il semble qu'il va vraiment sortir. « Non, laisse tomber, je veux rien. » Faux, je veux pleins de choses mais décidément rien de bon pour moi et je voudrais aussi qu’il ne fuit pas la ça m’agace parce que normalement c’est moi qui le fait. Je le vois avec la laisse de Dobby et j’hésite à lui demander de rester. Je ne veux pas rester seule, je ne veux pas le laisser partir alors qu’il est fâché contre moi. Je veux vraiment pas rester seule alors que je me sens submergée par un tas d'émotions. Et pourtant ma colère ou ma fierté m’empêche de lui demander de rester par peur qu’il se montre encore plus distant avec moi. Alors je le laisse partir avec Dobby et une fois la porte refermée je passe mes nerfs sur le coussin du salon. J’évacue ma colère sur ce pauvre coussin sans parvenir à réellement me sentir mieux. Je ronchonne, je cherche vraiment à évacuer les raisons de ma colère, cette dispute, mes propos débiles, cette distance entre nous. Mais après plusieurs minutes à m’énerver et à ressasser tout ça sans pouvoir en tirer du positif. Je me lève précipitamment du canapé, j’enfile mes baskets et je me mets en tête de le rattraper. L’une des leçons que j’ai apprise en cure, c’est qu’il faut que j’apprenne à gérer les choses qui me perturbent, que j’apprenne à faire preuve de calme même quand je me sens dépassée par mes émotions. Je dois être capable de gérer même les discussions les plus désagréables, sans fuir, m'énerver ou refouler les choses. Je dois pouvoir le faire comme une adulte et sans faire de crise inutile. J’ai appris à le faire, et aujourd’hui je dois réussir à me montrer mature parce que je supporte pas la tension entre nous. Je n’aime pas ce que je ressens, cette colère, cette culpabilité et cette idée qu’il m’en veut. Je n'aime vraiment pas ça, alors que j'ai l'impression d'être de nouveau vulnérable face à mes émotions. Je l'ai blessé et si c'est pas la première fois, c'est la première fois que je le sens si froid et distant. Je marche d'un pas rapide, évitant de courir alors que je prends le chemin que l'on fait habituellement espérant le rattraper. J'ai le temps de réfléchir à ce que je veux lui dire, mais au fond je ne sais même pas ce que je peux lui dire. Je ne pouvais juste pas rester toute seule dans mon appartement à me culpabiliser pour cette dispute et à attendre qu'il revienne pour savoir s'il allait me détester. Je ne sais pas ce que je vais lui dire, mais j'ai besoin de le voir, c'est tout ce que je sais. « Caleb attends moi. » Je l'appelle alors que je l'aperçois à quelques mètres de moi. Essoufflée je me rapproche de lui, essayant de capter son regard. « Je suis désolée, vraiment désolée pour la scène que j'ai fais au magasin. » Je reprends ma respiration, et j'essaye de parler le plus doucement possible pour que personne ne puisse nous entendre ou même nous repérer. « Je sais que j'ai merdé, je le sais vraiment. Je n'aurais pas du m'emporter au magasin, et je sais que je t'ai déçu et blessé et je m'en veux. J'ai tout gâché, mais s'il te plaît, ne sois pas en colère contre moi. » Je sais que mes paroles ne vont pas tout régler, surtout qu'il reste, en suspense, encore le véritable sujet, celui qui a été à la base de mon emportement, mais j'ai juste envie d'être auprès de lui à ce moment précis. « Je ne veux pas qu'on se dispute, tu n'es même pas obligé de parler ou de dire quelque chose, je veux juste marcher avec toi si tu veux bien ? » Je ne sais pas pourquoi, en temps normal, j'aurais sûrement pu me renfermer, et pleurer encore, sauf que là, je veux juste être à ses côtés. Même s'il ne me parle pas, même s'il est toujours fâché, je ne veux pas être seule, et même s'il est distant, sa présence m'apaise un peu.
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
On a toujours fonctionné plus ou moins comme ça avec Alex, on se dispute tout le temps. Enfin du moins régulièrement et la plupart du temps c’est à propos de sujets un peu cons et sans importance. On est juste jamais d’accord, sur rien. Absolument rien. En général la dispute est assez rapide et on se réconcilie tout aussi vite. Sauf que cette fois je sens bien que la situation est différente. Parce que pour une fois ce ne sont pas réellement ses propos qui me blessent ou m’énervent mais c’est elle. Son attitude. Elle se comporte comme si seulement son avis avait de la valeur et que le mien n’était pas bon à entendre. C’est ainsi que je le perçois et c’est extrêmement désagréable, tout ça me donne l’impression qu’elle se fiche complètement de ce que je peux ressentir. Je sais qu’elle a toujours été assez égoïste, ce n’est pas nouveau et non je ne m’en rends pas compte seulement maintenant. Mais là cette facette de son caractère est d’autant plus flagrante et ne la met pas franchement à son avantage. Est-ce que c’est comme ça que ça va se passer dans notre couple ? Alex qui fait un caprice parce que je lui fais savoir que je ne suis pas d’accord avec elle ? Non. Je refuse de me laisser faire cette fois-ci alors moi aussi je hausse le ton et je lui fais bien comprendre que son comportement ne me plait pas du tout. Le trajet jusqu’à son appartement se fait sous tension, on ne se parle pas, on ne se regarde pas, pas une seule marque d’attention présente entre nous et c’est quelque chose d’assez rare. Elle m’a tellement énervé que je refuse même de me rendre au magasin de puériculture alors que je me faisais une joie de pouvoir aller dans ce genre de magasin avec Alex. Le silence, la tension. Voilà ce qu’on perçoit entre nous en ce moment-même. Une fois garé devant son immeuble je sors directement de la voiture alors qu’elle y reste encore quelques secondes. Toujours en silence nous montons jusqu’à son appartement. Enfin Dobby brise le silence quand il aboie et alors que je m’occupe de lui en arrivant Alex l’ignore complètement alors qu’il demandait simplement quelques caresses. Je décide alors de m’en occuper et de le sortir un peu, je fais un effort en demandant à Alex si elle veut que je m’arrête au magasin pour lui acheter quelque chose – bien que je vienne de dépenser une petite centaine de dollars pour lui acheter des vêtements et elle m’a remerciée de la pire des manières. – « Tu vas vraiment sortir là maintenant ? » Oui, et ? Il faut le sortir plusieurs fois par jour vu qu’il n’a pas d’extérieur pour se défouler. « Je vais juste le promener. » Je lui réponds le plus simplement du monde tout en enfilant à Dobby sa laisse et elle m’assure n’avoir besoin de rien. Je la sens agacée quand elle me donne sa réponse et je ne comprends pas pourquoi. Au moins je lui ai demandé si elle voulait quelque chose, j’aurais pu partir sans un mot. Mais honnêtement je ne cherche pas à comprendre et c’est sans un mot de plus que je prends les escaliers pour descendre et à peine dehors j’allume une cigarette et qu’est-ce que ça fait du bien. J’en avais besoin, vraiment besoin pour vous dire à quelle point cette dispute m’a mise sur les nerfs. J’avance doucement, au rythme de Dobby et je savoure chaque bouffée de tabac. Quand Dobby s’arrête je m’arrête avec lui quand il se met à aboyer en voyant un autre chien j’essaie de le calmer un peu. Dès qu’on le peut on essaie assez régulièrement de le promener à deux avec Alex sauf qu’aujourd’hui je pense qu’on était tous les deux bien trop énervés l’un contre l’autre pour une promenade en amoureux avec notre chien. Alors c’est seul que je suis partie le promener et j’avoue que même si elle m’a vraiment énervée, sa présence à mes côtés me manque presque un peu. Sa main dans la mienne et l’écouter me parler de tout et n'importe quoi. « Caleb attends moi. » Je m’arrête net et avant même de me retourner je sais bien qui vient de m’appeler, tout simplement parce que je reconnais sa voix et son accent qui en temps normal me fait toujours craquer. « Je suis désolée, vraiment désolée pour la scène que j'ai fais au magasin. » Elle est essoufflée. J’ai envie de lui dire qu’elle n’aurait pas dû courir pour me rattraper, parce que ce n’est pas bon pour les bébés et qu’elle aurait dû attendre que je rentre si elle voulait s’excuser. Mais je ne dis rien, je la laisse s’expliquer et je la regarde tout en tirant sur ma cigarette en prenant bien soin de ne pas recracher la fumée dans sa direction. « Je sais que j'ai merdé, je le sais vraiment. Je n'aurais pas du m'emporter au magasin, et je sais que je t'ai déçu et blessé et je m'en veux. J'ai tout gâché, mais s'il te plaît, ne sois pas en colère contre moi. » Pour le coup c’est trop tard parce que je suis déjà en colère contre elle mais la colère n’est pas irréversible et finira par s’estomper je n’en ai aucun doute. « Le problème c’est pas vraiment ce que tu as dit mais surtout ton comportement, Alex. » Au cas où elle ne l’avait pas encore compris, au moins je suis honnête avec elle. « Mon opinion a autant d’importance que la tienne, c’est comme ça que ça fonctionne dans un couple. » Je lui rappelle, parce qu’elle semblait l’avoir un peu oublié tout à l’heure. « Je ne veux pas qu'on se dispute, tu n'es même pas obligé de parler ou de dire quelque chose, je veux juste marcher avec toi si tu veux bien ? » Est-ce que j’accepte qu’elle reste avec moi le temps de la promenade de Dobby ? J’ai surtout un peu peur qu’on finisse par s’engueuler de nouveau alors je ne sais pas tout de suite quoi lui répondre et je la regarde sans lui répondre tout de suite. Tout à l’heure je me disais que sa présence à mes côtés pendant la promenade de Dobby me manquait alors peut-être que je devrais accepter. Je regarde ailleurs pendant quelques secondes et tire une dernière fois sur ma cigarette avant de l’écraser à terre. « Si tu veux, oui. » J’hausse doucement les épaules et je recommence à avancer. Elle a fait des efforts en venant jusqu’ici, en me présentant des excuses alors je sais que c’est à mon tour d’en faire un peu. Sauf que pour l’instant je n’en ai pas forcément envie. J’avance en silence, ne sachant vraiment pas quoi lui dire alors je me concentre sur Dobby. Je ne souris pas je ne parle pas et je me contente d’avancer tout en me creusant la tête pour trouver une manière de briser la glace entre nous mais j’ai beau y réfléchir, je n’en ai vraiment aucune idée. « Je voulais inviter mes parents quand on aura emménagé pour leur annoncer la grossesse. Si tu es d’accord. » Pas terrible comme première approche mais je peux vous assurer qu’après plusieurs minutes de recherche je n’ai pas trouvé mieux.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
Cette dispute n'est pas anodine, et même si j'ai l'habitude que l'on ne soit pas d'accord, ce n'est rarement aussi tendu et froid entre nous. On ne se regarde pas, on ne se touche pas, aucun geste de tendresse, juste des soupirs et une distance qui s'installe entre nous. Et je sais que cette fois les choses ont été trop loin. Le fait qu'il parte promener Dobby sans même me proposer de l'accompagner me montre qu'il est vraiment en colère contre moi, ne me voulant même pas avec lui à ses côtés. Et quand il sort sans même un regard, sans m'embrasser avant de partir, je réalise qu'il est vraiment en colère, ou déçu. Et je sais pas ce qui est pire. Il est très rarement en colère Caleb, alors si aujourd'hui il l'est c'est que j'ai vraiment été trop loin, sans le vouloir mais être seule dans cet appartement me laisse le temps de comprendre que je n'aime pas ça. Je n'aime pas ce que j'ai dis, je n'aime pas ce qu'il a dit, mais surtout ce que je n'aime pas et que je ne supporte pas, c'est cette distance et cette froideur entre nous. J'essaye de me calmer, d'évacuer la tension que je ressens, mais y'a rien à faire, je le revois partir avec Dobby et je pourrais l'attendre sagement, nous laisser le temps de nous calmer, mais j'ai besoin de le sentir à mes côtés. C'est complètement insensé, mais j'ai besoin de le savoir proche de moi, même s'il est en colère, même s'il est déçu ou quelque soit les émotions qu'il ressent, j'ai besoin de lui à mes côtés pour sentir que malgré cette dispute, ça va aller. Tout va bien se passer, tout va s'arranger. Alors je sors de chez moi, et je me précipite à sa rencontre. Je voudrais courir pour le rattraper plus vite, mais je marche vite, et ça suffit à me donner l'impression d'avoir couru un marathon, mais ça vaut le coup quand je fini par l'apercevoir sur le trottoir. Je dois m'excuser, je dois lui donner une raison de me pardonner, lui montrer que je suis sincèrement désolée pour ce que j'ai dis, fais enfin pour mon comportement. Lui donner une raison de ne pas me tenir à distance plus longtemps. Il me regarde, il m'écoute et c'est déjà une bonne chose, il ne m'ignore pas. Je le regarde aussi, et mes yeux finissent par se poser sur sa cigarette et que c’est dur de ne pas lui piquer pour tirer une latte ou deux. J’ai beau avoir arrêté depuis quelques semaines maintenant, ça reste tentant surtout là maintenant alors que mes nerfs sont bien tendus. Mais je ne peux pas fumer, je ne peux rien faire de toute façon, et je dois me débrouiller pour gérer mes émotions toute seule. Et si en temps normal, j'aurais été tenté de lui faire une remarque sur le fait qu'il est vraiment pas cool de fumer alors que moi je ne peux pas le faire, jouant un peu avec lui pour le taquiner et le faire culpabiliser de s'adonner à ce qui était il y a peu, mon truc à moi. Aujourd'hui je ne dis rien, aucune remarque, alors que je finis par lui demander de ne pas être en colère contre moi. « Le problème c’est pas vraiment ce que tu as dit mais surtout ton comportement, Alex. Mon opinion a autant d’importance que la tienne, c’est comme ça que ça fonctionne dans un couple. » Il me réponds et c’est déjà un point positif par rapport à notre relation depuis qu’on a quitté le magasin. Et je lui réponds un peu trop vite. « Ton opinion compte je t’assure et parfois bien plus que la mienne. » S’il savait comme son opinion est importante à mes yeux. Enfin son opinion sur moi surtout parce que son opinion sur moi est bien meilleur que l’opinion que j’ai de moi même et que j'ai besoin qu'il me montre que je ne suis pas l'horrible personne que je pense être. Sauf qu'aujourd'hui, clairement je me sens horrible et ce n'est pas lui qui va m'aider à ne pas me sentir aussi mal. Mais alors que je lui réponds ces mots, je sais que ce n’est pas ce qu’il sous-entendait, qu'il ne parlait pas de ça mais de ma façon plus globale de penser et d'agir. De mon comportement. De ma manie de le tenir à l'écart parfois, de ne pas m'investir autant que lui dans notre couple, de ne pas penser à nous avant de penser à moi. Et je prends peu à peu conscience de ce qu’il veut dire, de ce qu’il me reproche. Et de ce qu’il n’a pas aimé aujourd’hui. On est ensemble désormais, un couple et je dois penser à lui, à ses désirs aussi. Mais je n'ai jamais eu d'exemple de couple stable, solide qui partage tout et qui échangent leurs opinions de manières respectueuse et égale. Et je prends conscience de ses reproches et du message qu'il me donne: je suis égoïste. Je suis comme mon père. Voilà la vérité. Mais je ne suis plus seule désormais. Je ne peux plus faire ce que je veux quand je le veux sans tenir compte des autres. Faire passer mes désirs et mes envies avant celles des autres. Pas me concerter avec lui avant de prendre une décision qui nous concerne. Et je sais qu’il a raison même si ça ne me plaît pas de l’avouer. Il fait des efforts énormes pour que ça marche entre nous, malgré mon caractère compliqué, et moi je continue de me comporter comme la gamine égoïste que j’étais à l’époque. Je ne veux plus être cette fille là. Je ne peux plus. Je déteste cette fille. Celle qui l’a quitté enceinte sans jamais le prévenir. Celle qui avait réussi à se convaincre que c’était le meilleur choix pour tout le monde alors que c’était uniquement le meilleur pour moi et encore juste à l’époque. Je ne veux plus être cette fille immature et égoïste qui le blesse constamment, qui blesse tout le monde. Je ne veux vraiment plus être comme ça. Mais pourtant, je ne veux pas d’autres grossesses et ça, c’est compliqué à aborder à nouveau avec lui. Comment faire pour que son avis et le mien compte autant alors qu’on est sur un sujet ou on peut difficilement faire des compromis ? Je reste silencieuse, ne voulant pas risquer d'aborder à nouveau un sujet, me contentant de réfléchir sur le sens de ses mots en silence. On est un couple et je ne veux pas passer ma vie à le blesser, j'en suis plus là, je veux que ça fonctionne parce que j'ai réellement besoin de lui. « Tu comptes tellement pour moi, n'en doute pas stp. » Ça ne va pas excuser mon comportement d'aujourd'hui ou mon comportement depuis quelques temps, ça ne va pas arranger les choses, mais je ne veux pas qu'il pense qu'il ne compte pas, que je me moque de lui. Parce que c'est vraiment pas le cas, j'ai besoin de lui. Comme la maintenant, j'ai besoin de sa présence à mes côtés, même s'il est encore en colère, même s'il est encore blessé par mon comportement, et qu'il ne veut pas forcément que je reste avec lui, moi je veux l'accompagner. Il hésite, mais il finit par accepter que je l'accompagne, enfin il accepte sans vraiment le faire. « Si tu veux, oui. » Sauf que c'est pas si je veux moi, parce que moi je le veux oui. Mais si lui le veut et j'ai encore un doute, pourtant je n'insiste pas. Il se remet à avancer et je marche à ses côtés, sans trop le coller, perdue dans mes pensées, réfléchissant à tout ça. A moi, à nous, à mon comportement, à tout les sacrifices qu'il fait pour que ça marche entre nous malgré nos différences. J'ai tendance à parler beaucoup trop, et pourtant, là je suis silencieuse. J'ai envie de lui parler, mais j'ai peur d'être maladroite encore. Alors je marche à ses côtés, hésitant à plusieurs reprises à lui prendre la main mais je ne fais rien. Et c'est lui qui fait le premier pas, en brisant ce silence, en me parlant d'inviter ses parents. « Si tu veux, oui. Ils pourront voir la maison comme ça. » Le déménagement se précise, la grossesse aussi, et je sais que Caleb a hâte de partager ça avec sa famille, avec tout le monde même. Et, je crois que je l’envie un peu sur ce point. Se réjouir d’annoncer qu’il va devenir papa auprès de ses parents, faire d'eux des grands-parents. Partager cette nouvelle aventure si importante avec eux. Et je sais qu’ils seront là pour lui, je ne les connais pas énormément, mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils seront capable de partager la joie de Caleb. Alors oui je l’envie un peu mais ce n’est pas de sa faute si mes parents ne font plus partie de ma vie et je ne peux pas le priver de ce bonheur de partager ça avec ses proches et avec ses parents surtout. « Tu penses qu’ils vont être heureux ? » Ma question est presque bête, parce que j’ai peu de doute sur le sujet, ses parents vont être heureux pour Caleb, mais c’est ma présence dans l’équation qui me fait me demander s’ils seront vraiment heureux. Est-ce qu’ils vont finir par m’accepter réellement ? Ou est-ce que, eux aussi vont trouver que je ne suis pas assez bien pour Caleb ? Pour leur famille ? Avec cette grossesse, je me lie à Caleb, mais aussi avec sa famille, et ses parents notamment, et j'ai finalement un peu peur de ne pas réussir à m'intégrer vraiment à cette famille, à ne jamais me sentir à ma place avec eux. Faut dire qu'on a jamais vraiment fait partie du même monde eux et moi. Pas les mêmes valeurs, pas la même façon de vivre, et s'ils n'arrivent jamais à m'apprécier ? Si eux aussi continuent de penser que nous n'avons rien en commun Caleb et moi ? Si eux aussi pensent que je suis trop égoïste et que notre couple ne va pas tenir ? C'était ce qu'ils pensaient à l'époque, et s'ils le pensent encore ? Et s'ils avaient raison au fond ? Voilà que je me remets à douter, qu'un tas de questionnements se bousculent dans mon esprits et les mots de Caleb sur le fonctionnement d'un couple, quelques minutes plus tôt me trottent dans la tête encore et encore. « Je crois que je ne sais pas comment faire fonctionner un couple Caleb. » Révélation surprenante, enfin pas vraiment finalement. Mais c'est plutôt la façon avec laquelle je lui avoue qui est surprenante. Parce qu'au fond, que ce soit à l'époque, ou même encore maintenant, je ne suis pas la compagne la plus facile à vivre au quotidien, mais à la différence d'avant, je le réalise maintenant. Je réalise que mon comportement n'est pas compatible avec une vie à deux et peut-être que le voir me tenir tête me fait réaliser ça. Peut-être qu'il est vraiment temps que je prenne en compte ce qu'il me dit, et que je me comporte avec lui comme lui le fait avec moi. « Mais je t'aime, ça je le sais et je veux être avec toi. Je te promets de faire des efforts, de t'écouter et de prendre en compte ce que tu veux. Je veux que ça marche Caleb, je veux vraiment te prouver que tu as eu raison de nous laisser une chance, parce que je t'aime et que je ne supporte pas de te voir si distant. » Tout a été vite ces derniers mois entre nous et peut-être que j'ai pas pris assez de temps pour me questionner sur mon comportement, sur ce que je lui faisais vivre, sur ce qu'il avait besoin et sur ce qu'il attendait de moi. Et alors que je m'ouvre à lui, je me sens légèrement vulnérable réalisant que je l'ai peut-être négligé, encore. Ma main s'approche de la sienne, mais par peur de le voir me repousser je ne glisse pas ma main dans la sienne, je reste là, à côté de lui le dos de ma main qui frôle sa main. Réalisant peu à peu, que j'ai vraiment beaucoup d'efforts à faire pour être quelqu'un de bien, pour être à la hauteur de la femme qu'il mériterait d'avoir.
Spoiler:
@Caleb Anderson Alex réalise qu'elle est pas une bonne personne il lui en a fallu du temps
“So don't even bother asking if you look okay, you know I'll say. When I see your face there's not a thing that I would change 'cause you're amazing just the way you are. And when you smile the whole world stops and stares for a while, 'cause, girl, you're amazing just the way you are”
J’ai accepté de l’accompagner dans ce magasin moyennement motivé et blasé d’avance à l’idée de me dire que l’on allait certainement passer des heures et des heures à faire les boutiques, à la regarder essayer des jeans qui se ressemblent tous autant que les autres. Mais j’en ressors en colère et ça, ce n’était pas vraiment dans mes plans. Au fond je ne suis pas réellement étonné de savoir qu’après cette grossesse elle ne voudra pas d’autres enfants. La connaissant je m’en doutais un peu, donc ce n’est clairement pas ça le vrai problème. C’est tout simplement son comportement et la façon dont elle m’a dit tout ça. En criant des conneries dans un magasin, là où elle allait pouvoir avoir un petit public pour assister à cette conversation qui devrait pourtant être privée selon moi. Et je ne suis pas sûr qu’elle le comprenne réellement ça alors au lieu d’envenimer cette dispute je préfère rester silencieux dans la voiture et j’en fais de même quand nous sortons de la voiture pour rejoindre son appartement. D’ailleurs je profite de Dobby pour fuir. Pour m’éloigner un peu. Pour me calmer, parce que je sais que si elle reste à mes côtés ma colère ne va pas redescendre. Sauf qu’elle ne semble pas d’accord avec moi puisqu’après quelques minutes elle finit par me rattraper. Je l’écoute parler sans l’interrompre et j’essaie de lui expliquer ce qui m’a déplut sans son comportement de tout à l’heure. « Ton opinion compte je t’assure et parfois bien plus que la mienne. » Ses mots sont en totale contradiction avec le comportement qu’elle a eu à la caisse du magasin mais je la laisse dire et je ne lui réponds pas. Au fond ce n’est pas réellement nouveau, Alex a toujours été égoïste et j’ai toujours réussi à accepter ce défaut et à vivre avec sans le lui reprocher. Les disputes ne sont pas rares entre nous et finalement ce n’est pas si étonnant que ça : on a très peu de points communs, on est jamais d’accord sur rien mais jusqu’ici on arrivait toujours à passer outre et à faire des compromis sauf que ce sujet est bien trop important pour qu’on puisse en faire. C’est elle qui aura le mot final sur le nombre d’enfants que l’on va avoir ce que je trouve normal. C’est son corps. Elle en fait ce qu’elle veut. Mais me rendre compte qu’avant même que les jumeaux soient nés elle m’affirme qu’elle ne voudra pas d’autres enfants me questionne un peu. Peut-être que je me pose trop de questions. « Tu comptes tellement pour moi, n'en doute pas stp. » Il n’a jamais été question de ça, comme elle le fait tout le temps elle remet tout en cause alors que ce n’est pas le sujet de la dispute. « Mais ça je le sais, Alex. » Juste après elle me demande si elle peut continuer la ballade de Dobby avec moi et je lui réponds de faire comme elle le veut. Si elle veut rester, elle reste, si elle veut rentrer, elle rentre. Vraiment, ça m’est égal et penser ça me fait presque culpabiliser. J’aimerais pouvoir oublier tout ça et simplement profiter de cette ballade avec elle comme on le fait habituellement. Le point positif c’est que ma colère a tout de même diminuée même si je lui en veux toujours. J’essaie de briser la glace et cette distance désagréable qui s’est installée entre nous en lui parlant d’inviter mes parents chez nous quand on aura officiellement emménagé. J’acquiesce d’un simple signe de tête à sa réponse et je continue à marcher à ses côtés en silence. Bien qu’il commence à être pesant, je ne sais pas ce que je peux lui dire alors je préfère largement ne rien dire. « Tu penses qu’ils vont être heureux ? » La réponse à sa question me semble pourtant bien évidente et je ne doute absolument pas du bonheur de mes parents quand ils vont apprendre que dans quelques mois ils auront des petits-enfants à chouchouter. « J’en suis sûr. » Je lui assure. « Je pense qu’ils commencent à désespérer à l’idée de pouvoir devenir grands-parents un jour alors oui ils seront vraiment heureux. » La dernière fois qu’ils ont revus Alex c’était à Noël mais je sais très bien qu’ils ne veulent que mon bonheur et c’est avec elle que je l’ai retrouvé – même si aujourd’hui ce n’est pas vraiment flagrant – alors oui, je sais qu’ils seront heureux et qu’ils attendent d’avoir des petits-enfants avec impatience. « Je crois que je ne sais pas comment faire fonctionner un couple Caleb. » Révélation un peu étrange et surprenante dans ce contexte. Je fronce les sourcils en me retournant vers elle pour la regarder. Je suis le seul homme avec qui Alex connait la vie de couple alors au fond, finalement, non cette révélation n’est pas si étonnante. Pendant nos huit années de séparation elle ne s’est pas remise en couple, elle a vécu une vie dont je me passe bien d’avoir tous les détails. Moi j’ai fini par retrouver l’amour, par vivre en couple avec une autre femme qu’elle. J’hausse doucement les épaules. « Il n’y a pas de secrets, Alex. Il suffit de ne pas penser qu’à soi. » Cette fois mon reproche est beaucoup plus clair et direct qu’il ne l’a été tout à l’heure. Je lui dis qu’elle est égoïste et que ça m’énerve mais pourtant je l’aime quand même, mais ça ne veut pas dire que je n’aimerais pas qu’elle change cette partie de sa personnalité. Je m’en veux presque immédiatement de lui avoir dit ça et je suis à deux doigts de m’excuser. Je suis d’ailleurs prêt à le faire. J’ouvre la bouche pour m’excuser mais je me rétracte en dernière minute. Je pense que si je lui ai dit ça c’est qu’il fallait que ça sorte. « Mais je t'aime, ça je le sais et je veux être avec toi. Je te promets de faire des efforts, de t'écouter et de prendre en compte ce que tu veux. Je veux que ça marche Caleb, je veux vraiment te prouver que tu as eu raison de nous laisser une chance, parce que je t'aime et que je ne supporte pas de te voir si distant. » Bien sûr que j’ai eu raison de nous laisser une chance, elle porte nos enfants je pense que c’est une raison suffisante, non ? Je la regarde un moment sans savoir quoi lui dire parce que je me rends compte que je ne sais pas du tout quoi lui répondre. Une nouvelle fois. Elle me dit qu’elle va faire des efforts et je prends ça en note sans réellement y croire parce que le naturel revient toujours même quand on essaie de le chasser. « J’ai peut-être moi aussi eu une réaction un peu disproportionnée. » Mais je dois vous avouer que quand elle m’a parlé de vasectomie j’ai vraiment cru qu’elle était sérieuse – et la connaissant elle le pourrait – et après en la voyant se braquer et me dire un nombre incalculable de fois qu’elle refusait d’avoir d’autres enfants, ça m’a non seulement poussé à la réflexion mais bizarrement ça m’a aussi blessé. Parce que je nous avais imaginé une famille avec plusieurs enfants. Encore une fois je me suis emballé. « Désolé. » Même si je continue vraiment de penser qu’elle n’aurait pas dû faire cette scène dans le magasin et que cette conversation ne regardait que nous et surtout pas les gens autour. Naturellement, sans vraiment y réfléchir je prends sa main dans la mienne alors que nous avançons toujours avec Dobby. Encore une fois, cette dispute aura pris des proportions ridicules mais je veux simplement qu’elle comprenne qu’elle doit apprendre à me traiter autrement et à penser un peu à moi et à nous avant de penser à elle.
“SO DON'T EVEN BOTHER ASKING IF YOU LOOK OKAY, YOU KNOW I'LL SAY. WHEN I SEE YOUR FACE THERE'S NOT A THING THAT I WOULD CHANGE 'CAUSE YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE. AND WHEN YOU SMILE THE WHOLE WORLD STOPS AND STARES FOR A WHILE, 'CAUSE, GIRL, YOU'RE AMAZING JUST THE WAY YOU ARE”
Cette dispute me fait peur autant qu’elle m’énerve, parce que cette fois il n’est pas là pour calmer les choses. Il est juste parti en colère contre moi, fâché et déçu. Pourtant les disputes ne sont pas rares entre nous, mais habituellement ça ne dure pas. Pas autant en tout cas. Aujourd’hui, les choses sont différentes parce qu’il me laisse le temps de ruminer dans mon coin, il me laisse le temps de réfléchir à mon comportement et surtout il s’éloigne de moi et je n’aime pas ça. Pas du tout. Il me laisse seule avec ma colère et mes nerfs à vifs. Il est parti promener Dobby sans moi, et si lui a tenu à mettre une distance entre nous, moi je décide de le rattraper et de m’excuser. Parce que je n’ai que ça à faire. C’est ma faute cette dispute, j’en ai conscience alors m’excuser semble être la seule chose à faire. Et je voudrais que ça suffise, que des excuses sincères lui suffisent à me pardonner. Parce qu’habituellement ça fonctionne. Mais pas aujourd’hui. Il est en colère encore, et il m’en veut. Il me reproche de ne pas prendre en compte son opinion, et j’aimerai lui prouver qu’il a tord, mais je ne peux pas vraiment. Je ne peux pas le faire mentir et lui montrer que son opinion compte, même si j’essaye de prétendre le contraire. Son opinion compte quand ça m’arrange, quand j’ai besoin que son opinion me rassure, mais le reste du temps je sais que j’ai tendance à n’en faire qu’à ma tête. Je le sais ou du moins j’en prends peut être conscience aujourd’hui. Ou je prends conscience que ça le blesse vraiment mon attitude et je ne veux pas le blesser, encore et encore. Je pensais en avoir fini avec ça. Je ne peux pas lui prouver qu’il a tord alors à défaut je lui dis à quel point il compte pour moi. Si son opinion ne compte pas toujours, lui il compte et ça me semble déjà être un point important. Sauf que ça semble pas vraiment être ce qui compte à ce moment pour lui. Il me dit qu’il le sait, alors pourquoi j’ai l’impression qu’il semble toujours aussi distant ? Parfois je comprends rien aux relations, parfois j’aimerais que tout soit plus simple mais pour ça c’est à moi d’être un peu moins compliquée non ? Pourquoi je ne sais pas juste profiter de ce que j’ai simplement ? Juste apprécier l’homme que j’ai la chance d’avoir à mes côtés. Et finalement voyant que quoique je dise, Caleb semble toujours distant, je lui demande de l’accompagner pour le reste de la promenade. Et s’il ne semble pas enthousiaste, il ne refuse pas ma demande. On avance ensemble en s’imposant une distance bien inhabituelle pour nous, même si en public Caleb est bien moins tactile, ne pas sentir sa main dans la mienne me déplaît fortement. Je ne sais pas s’il veut que je parle ou s’il veut juste que je me taise parce que j’en ai déjà dis beaucoup. Alors ne sachant pas quelle attitude adopter, je réfléchis à ce qu’il m’a dit, en silence, lui laissant la responsabilité de choisir s’il veut briser la glace entre nous. Ce qu’il fait après de longues minutes de silence en parlant d’inviter ses parents. Et après un bref échange très très bref, le silence reprends sa place et je ne veux pas le laisser se réinstaller. Je ne veux pas que ce soit si froid entre nous, qu’on en vienne à ne plus savoir quoi se dire ou comment se le dire. Alors je lui demande si ses parents vont être heureux, même si la réponse semble logique, je veux avoir son avis. Parce qu’ils vont être grands parents mais de mes enfants, et j’ai toujours un peu peur de ne pas convenir. Il me confirme qu’ils seront heureux, et ça me rassure un peu. Même si l’interrogation à mon égard reste en suspens, je préfère garder à l’esprit que pour une fois, je vais, en partie, pouvoir rendre heureux quelqu’un. Je me retiens de demander à Caleb s’il est heureux lui aussi, mais je ne dis rien parce que je sais que ce n’est pas en remettant en cause tout ce que l’on construit que je vais réussir à calmer sa colère. Je pense à ses mots, je pense à ses parents et au couple qu’ils forment depuis des années, je pense à mon comportement et je réalise juste que je ne sais pas comment faire fonctionner un couple. Je ne sais pas, tout simplement. Je ne sais pas, mes parents n’ont jamais été un modèle et je ne me suis finalement jamais réellement investie dans un couple. Pas comme je le fais aujourd’hui avec lui. Je n’ai jamais donné autant de place dans ma vie à quelqu’un comme je le fais avec Caleb, et je dois apprendre à vivre avec un autre. A partager mon quotidien avec lui. J’ai toujours pensé à moi, toujours moi et uniquement moi, et désormais je suis en train de comprendre qu’il n’y a pas que moi, mais un « nous » et j’ai encore tendance à l’oublier trop souvent. Je suis en train de le comprendre où plutôt il me le fait comprendre. De manière assez claire. Un peu dur mais clair et sincère. Il suffit que j’arrête de ne penser qu’à moi. Je peux le faire ça, je pense que je peux le faire. Je pense parce que j’ai réellement besoin de lui et que je pourrais faire tellement pour éviter de le perdre à nouveau. Après tout je suis sobre pour lui, je suis une thérapie pour lui, je suis même prête à avoir des enfants pour lui, enfin avec lui. Parce que je l’aime, et c’est ce que j’essaye de lui expliquer. Je ne sais pas comment fonctionne un couple mais je veux que ça marche pour nous, ça doit marcher parce que je suis folle de lui, et que je ne vois pas ma vie sans lui. Sans lui et sans nos enfants qui grandissent en moi. Je tiens à lui et à cette famille qui l’on construit et il a raison, il est peut être temps que j’apprenne à me concentrer sur nos besoins de couple, avant de me concentrer sur les miens. Il finit par s’excuser à son tour de sa réaction disproportionnée et si je ne comprends pas pourquoi il s’excuse pour ça, j’apprécie son geste. Parce qu’il semble prêt à m’excuser ma crise. « C’est moi qui me suis emportée, j’ai gâché notre sortie. Je suis vraiment désolée. » Je m’excuse une nouvelle fois, mais je me sens toujours coupable de l’avoir blessé et déçu. Il finit par me prendre la main, et à ce moment je me sens rassurée. Un peu moins tendue parce que le sens physiquement prêt de moi. Je serres ma main dans la sienne. Et j’avance avec lui et Dobby dans les rues de mon quartier. De nouveau un petit silence s’installe entre nous mais il n’est pas pesant, pas autant que celui qu’il y avait quelques minutes plus tôt et cette fois, je n’hésite pas à rompre ce silence sans craindre de l’énerver. « J’avais vraiment envie d’aller avec toi dans un magasin et te voir t’enthousiasmer devant des peluches ou des bavoirs. » Je souris un peu, le premier sourire depuis celui dans la cabine d’essayage. Je sais que les effets de cette dispute ne vont pas disparaître en quelques secondes, mais j’essaye de nous changer les idées à tout les deux. Parler un peu comme je le fais habituellement pendant nos balades. « Si ça te dit. Demain ou après-demain en fonction de tes horaires on ira et j’achèterai tout ce que tu veux pour nos enfants. » Nos enfants. Et à ce moment je réalise que l’on vient de se disputer pour savoir si on aurait d’autres enfants. Alors que ces deux là ne sont pas encore nés. Alors qu’on a encore tant de choses à vivre et à découvrir ensemble, en tant que couples mais aussi en tant que parents. Et je sais que c’est sans doute ce que j’aurais du dire à Caleb, lui dire que l’on pourrait rediscuter de nos envies d’enfants après la naissance des jumeaux, après avoir juger de mes capacités à être une mère pour nos enfants. Mais ce n’est pas ce que j’ai fais et je le regrette désormais. Mais je n’ai pas envie de remettre le sujet de notre dispute dans la discussion. « Merci pour les vêtements. » Et après l’avoir remercié d’avoir dépensé une belle somme pour moi, je continue de lui parler en marchant à ses côtés. Je lui parle de choses et d’autres sans même être certaine qu’il écoute tout ce que je lui dis. Mais ça me rassure. Main dans la main, nous continuons la promenade de Dobby, profitant des rues de Brisbane pour se calmer avant de rentrer chez moi en espérant pouvoir laisser derrière nous cet incident de la caisse et de la vasectomie.
Spoiler:
@Caleb Anderson Alex réalise qu'elle est pas une bonne personne il lui en a fallu du temps