| LORIS & IVY ▬ If I needed someone |
| | (#)Jeu 30 Avr 2020 - 22:10 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
D’après moi, il existe trois genres de femmes à rencontrer en boîte de nuit : les prises de tête, les saintes-nitouches et les marie-couche-toi-là. Les premières sont de loin les plus dangereuses. Elles ont l’air tranquilles, mais en réalité, elles espèrent encore trouver le grand amour. Alors, je les fuis comme la peste, au même titre que les secondes qui quelquefois, aguichent pour mieux se dérober, nous laissant frustrés. C’est souvent là qu’interviennent les dernières. Anatomiquement différentes – elles ont le cœur situé entre les cuisses – elles n’ont pas besoin de grand-chose pour nettoyer les écueils des précédentes. Pour peu qu’elles soient imaginatives, il arrive qu’elles nous amusent durant la nuit, mais jamais bien plus longtemps. Quoique certaines collent un post-it avec leur numéro de téléphone sur le frigo ou sur le miroir de ma salle de bain, je n’aspire que rarement à les revoir. Elles se servent autant de moi que le contraire. Je n’aime pas la solitude. Je présume que nous partageons le sentiment. C’est, en quelque sorte, un service rendu pour chacun d’entre nous. Toutefois, récemment, j’ai fait une rencontre qui m’a forcé à revoir mon opinion. En plus des trois catégories précitées, il en est une, à part, unique en son genre – tout du moins n’en avais-je jamais rencontré – que je me surprends à voir régulièrement : Ivy. Grande, blonde, les jambes fuselées et un minois enfantin, sa bouche tombante et ses grands yeux lui donnent des airs de madone et ça me plaît. Ça me plaît parce que la relation s’est construite naturellement autour du sexe, certes, mais qui tend doucement vers une sorte d’amitié étrange. Je n’ai jamais cru en ce genre de lien entre un homme et une femme. Il est toujours une des deux parties qui finit meurtri par le voyage. Sauf qu’Ivy a été la première à baliser ce qui s’est apparenté à une habitude et ça m’a rassuré, d’autant qu’en plus de m’éviter d’avoir à aborder cette conversation difficile – elle a tendance à provoquer sur le sexe opposé une pathologie hystérique dont le symptôme principal est une diarrhée verbale – elle avait l’air sincère, assez pour que nous nous voyons, souvent, quand on s’ennuie et qu’on n’a pas envie d’être seul. C’est notre point commun, si bien qu’il est aisé, pour moi, de lui confier mes quelques soucis avouables. On ne se connait pas. On ne se doit rien. Nous ne souhaitons pas nous caser. Qu’avons-nous à risquer ? Que cette histoire tourne à la comédie romantique ? La bonne blague ! On n’est pas à Hollywood. Les frontières sont bien définies : on ne s’embrasse pas, on ne s’envoie pas de messages pour se souhaiter une agréable journée ou une nuit colorée de rêves. Les contours n’ont rien de flou. Aussi, n’ai-je aucun problème à m’endormir à ses côtés un soir ou l’autre par semaine et à me réveiller auprès d’elle. Ce fut le cas ce matin-là. Sans faire de bruit, j’ai quitté la chambre pour la cuisine et, buvant mon café, j’ai consulté les petites annonces. Je ne peux pas rester dans cet appartement. Tout du moins, je n’en ai plus envie. Il recèle des souvenirs désagréables et j’ai envie d’autres choses, un truc plus grand avec des colocataires pour m’amuser quand je me sens au plus bas. C’est rare, mais je suis un être humain, ça m’arrive, comme tout le monde. |
| | | | (#)Jeu 30 Avr 2020 - 22:51 | |
| Ca fait déjà quelques semaines que je suis à Brisbane. J’ai déjà repéré les plus beaux bars avec les meilleurs coins VIP. Les coins les plus branchés, et j’ai croisé quasiment toutes mes riches connaissances de la ville. Et je compte bien en rencontrer des tas d’autres. C’est pas ce qu’il manque dans ce coin de l’Australie. Je m’occupe de flairer les meilleurs poissons pour arriver à mes fins. C’est ce que j’aime le plus faire. Mais j’aime m’amuser sans me prendre la tête aussi. Et les paparazzis sont bien moins présent depuis que je suis dans cette ville. Comme si Brisbane était coupé du monde people. Et je ne sais pas si je trouve ça bien ou si ça m’ennuie. Et je déteste m’ennuyer. Alors je profite de mes soirées sans les flashs. Je fais quelques photos de temps en temps avec des gens qui me reconnaissent mais je n’ai encore fait aucune couverture de magazine people à scandale. Etonnant. Papa doit être fier de moi si il en a encore quelque chose à faire de ce qui m’arrive. Je n’ai pas donné de nouvelles, il n’en a pas donné non plus. Et je ne céderais pas, j’ai encore de quoi tenir, et je sais que je vais pouvoir m’en sortir en réfléchissant un peu.
Donc je suis sortie, et j’ai rencontré quelques personnes. Des types sans intérêt, incapable d’attirer mon attention. Je n’aime pas les gars qui sautent sur tout ce qui bougent, ce qui n’ont pas un minimum de personnalité ou de répartie. Ce sont les plus chiants. Donc je discute sans vraiment le faire, mais je n’aime pas être seule. Alors je m’entoure toujours d’une petite armée de fan, dans laquelle je trouve quelquefois des mecs un peu intéressants avec lesquels m’amuser le temps d’une soirée. Et j’ai rencontré Loris. Il a de la conversation, il est vraiment beau et il ne me connaissait pas avant de me rencontrer dans ce bar. Donc je me suis un peu intéressée et on a fini dans son lit. D’habitude je ne revois que rarement ces mecs là, mais allez savoir pourquoi on s’est revu, plus d’une fois. On est assez semblable sur certains points, et ça peut être rassurant des fois. Mais j’ai été clair, je ne cherche pas de petit ami pour m’encombrer dans la vie. Mais à Brisbane je ne connaissais encore que très peu de monde quand je suis arrivée. Et comme je l’ai déjà dit, j’aime pas être seule, lui non plus. Donc il nous arrive de trainer ensemble, et je crois qu’on commence à s’apprécier en tant qu’amis.
Je me suis encore endormie chez lui la nuit dernière, et il s’est réveillé avant moi. J’ouvre les yeux et j’enfile un tee-shirt avant de le rejoindre dans sa cuisine. L’appartement est un peu trop petit à mon goût mais ça fait toujours l’affaire pour une nuit avant de retrouver les grandes maisons de Savannah ou Bella. J’observe sans faire trop de bruit, il regarde des annonces pour des appartements. “Ton appart te plaît plus ?” Je fronce les sourcils en me servant un café. “Tu veux changer de quartier ?” Je lui pose des questions avant même de savoir si il compte réellement changer d’appartement ou si il est juste tombé sur la mauvaise page en ouvrant son ordinateur.
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| | | | (#)Sam 2 Mai 2020 - 0:29 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
Concentré sur l’écran de mon PC, je range dans mes favoris quelques appartements intéressants, mais je ne suis pas convaincu par l’efficacité de ma recherche. Et pour cause, je ne suis pas certain de ce que je cherche. Une nouveau home sweet home ou, le cas échéant, une colocation sympa dans un immeuble au cœur de l’activité festive de la ville ? Je ne suis pas décidé et me gaver de café – c’est déjà ma troisième tasse, n’a pas l’air de m’aider à y voir plus clair. Afin de m’illusionner de la sensation d’avance, j’ai modifié mes critères de recherches pour ma seconde option. Certaines de ces petites annonces étaient tout bonnement impayables et, tandis que je m’esclaffe, je n’ai pas perçu dans mon dos le pas d’Ivy. Je n’ai même pas sourcillé alors qu’elle servit un café : je ne l’ai pas vue, si bien que j’ai sursauté dès lorsq qu’elle m’a hélé. « Tu es croisée avec un chat ou quoi ? » ai-je lancé loin d’être vexé. Ainsi vêtue d’un t-shirt, elle est ravissante et je me suis demandé mes pupilles ne sont pas instantanément et machinalement braquées vers ses jambes. « Je t’ai pas vue venir, ce qui est étonnant d’ailleurs. » Je lui ai adressé un sourire goguenard, mais je ne me suis pas attardé en compliments ou en invitation à la luxure. Elle ne me dérange pas. Je dirais même que sa présence m’est agréable. Sauf que j’ai un objectif en tête et qu’il est parfois difficile de m’en détourner. Tellement que j’en oublie de la saluer, quoiqu’elle ne soit pas encombrée de bienséance non plus. « Ouais ! Enfin, non ! Je l’aime bien. Pour moi tout seul, c’était parfait, mais je suis plus sûr d’avoir envie d’être seul. » Et, que dire du quartier puisqu’elle me pose la question ? Il est dynamique, mais il est loin du monde de la nuit. D’antan, ça me convenait parfaitement. Sauf que pour me procurer ce dont j’ai besoin pour atténuer les douleurs de plus en plus régulières de mon épaule, je dois me rapprocher des coins où la jeunesse s’use en boîte de nuit, s’enivre dans les bras et se procurent des cachetons de toutes sortes auprès des dealers stationnés à chaque carrefour des discothèques. « Et, ouais, j’aimerais bouger, voire autre chose, me rapprocher de là où il y a de la vie. » Usuellement, à mon âge, on cherche à se caser, à cultiver notre indépendance. Peut-être que, sans mon accident, je me serais contenté de mon quotidien actuel. Pourquoi ai-je l’impression qu’il ne me suffit plus ? Serait-ce d’avoir frôlé la mort ? Ai-je l’impression de ne pas avoir assez vécu ? « Fortitude. Ça me tente bien. Tu vis où toi ? Je t’ai jamais demandé. » Parce que nous passons moins de temps à discuter qu’à batifoler, mais ça arrive. C’est étrange, bizarre, mais c’est de plus en plus fréquent. |
| | | | (#)Sam 2 Mai 2020 - 2:47 | |
| Je me lève et je l’observe un peu alors que je vois qu’il est concentré sur son ordinateur. Je regarde ce qu’il cherche, et apparemment j’arrive vraiment à être discrète puisque mes premiers mots le font sursauter. “On se détend.” Il aurait presque pu me faire peur aussi à faire un tel bond sur sa chaise. J’aurais pu m’annoncer mais ça aurait été bien moins drôle. “Peut-être bien.” Je suis féline pas vrai ? Je m’assoie à côté de lui et je le vois qui me regarde de haut en bas. “Mes jambes sont plus intéressantes que les appartements?” Je penche légèrement la tête sur le côté avant d’entamer le café. Je croise mes jambes et me penche par dessus son épaule pour regarder quel genre d’appartement il recherche. Je l’écoute parler, il me donne quelques détails sur pourquoi il veut partir de l’appartement qu’il a déjà. “Oh tu cherches quoi ? Un colocataire ?” Je tourne ma tête vers lui et j’attends qu’il me donne quelques réponses. Ce genre d’informations pourraient m’intéresser.
“Alors pour ça je peux pas t’aider je connais pas assez bien Brisbane.” Je ne serai pas la personne qui pourra lui indiquer le meilleur quartier, les meilleurs prix… Mais je peux être la personne qui lui dit que les appartements qu’il regarde sont bien trop petits pour pouvoir mettre 2 personnes à l’intérieur. Je n’accepterais jamais de vivre dans un truc pareil, et, même si pour le moment je n’ai pas mon mot à dire, je le donne quand même. “C’est beaucoup, beaucoup trop petit.” Je fronce le nez, il n’y a même pas de dressing. Qui peut bien vivre dans une maison sans dressing ni terrasse ? “Oh moi…” C’est vrai qu’il ne sait pas. On a pas vraiment l’habitude de discuter de ce genre de choses généralement. “Je suis arrivée à Brisbane y’a que quelques semaines en réalité. Et je dors chez des connaissances.” J’aime les maisons de mes amis fortunés mais c’est vrai qu’avoir un appartement à moi commence à me manquer un peu. J’attrape l’ordinateur pour changer les critères de recherche. “Aaaah voilà, ça c’est mieux. Comme quoi y’a quelques appartements pas trop miteux vers le centre.” J’ai mis fortitude mais je sais que ce n’est pas le quartier le plus chic. “Tu sais que Bayside c’est plus chic ?” C’est peut-être la seule chose que je sais sur cette ville, parce que la majorité des gens que je connais et que je fréquente vivent là-bas.
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| | | | (#)Sam 2 Mai 2020 - 21:52 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
Je le suis, détendu. A priori, mon épaule n’est pas encore douloureuse, si bien que j’ai l’agréable impression que c’est derrière moi, que j’ai enfin dompté la douleur et que je vais pouvoir reprendre le cours normal de mon existence. Ô bien sûr, ce n’est qu’une illusion. Je sais que mon mal me surprendra tôt ou tard et au pis des instants. En attendant ce jour sans impatience, je suis parti en quête d’un nouvel appartement et, éventuellement, de colocataires sympathiques avec lesquels tuer mon ennui. Peut-être qu’une fois que j’aurai repris le travail, leur présence m’agacera, mais j’en doute. Je suis un animal social. J’ai besoin de me sentir entouré. Serait-ce la particularité des enfants d’une grande fratrie ? « Je ne serais pas surpris que tu le sois. » ai-je rétorqué à Ivy qui s’amuse de ma comparaison. Elle a un côté discret, voire un peu fourbe, défaut que l’on prêterait à ceux qui ont toujours tout eu et qui ont bien vécu. « Et tes jambes sont nettement plus belles que ce que j’ai sous les yeux. » Je ne suis vraisemblablement pas doué pour les recherches sur internet. Je ne dois pas rentrer les critères qu’il faut ou pas assez précisément. « J’ai l’impression d’avoir vu que des taudis jusqu’ici et je n’ai pas envie d’e vivre dans un taudis. » Mais, est-ce bien utile de le préciser ? Mon chez-moi actuel n’est pas bien grand. Une chambre, une salle de bain spacieuse, un living avec cuisine ouverte lumineux. Je n’ai pas à me plaindre, d’autant qu’il a été décoré avec goût sous les bons conseils de Leah. Toutefois, j’ai plus que jamais la sensation d’étouffer. « Ouais. Ça se pourrait. Pourquoi ? Ça t’intéresserait ? » De vivre avec ton plan cul à disposition ? L’idée, quoique traduite sur le ton de la boutade – ç’en était une – serait presque séduisante. Dans les faits, il suffirait de discuter des règles et borner l’aventure de limite à ne dépasser sous aucun prétexte. Ceci étant, c’était à ce stade une plaisanterie boutée par la fragrance de son parfum dès lors qu’elle s’est penchée par-dessus mon épaule. « Moi je connais. Je connais bien le coin et je sais que je me fais chier royalement dans celui-ci. » Pourtant, il y a de l’animation à Redcliff, mais elle n’a rien de celle qui saura m’agréer en ces temps compliqués. Depuis ma rencontre avec Ivy, je l’ai rarement interrogée sur sa résidence. La mienne est bien assez agréable pour ce que nous entreprenons lorsque nous sommes ensemble. Néanmoins, alors qu’elle s’intéresse de près à mon projet, je suis surpris d’apprendre qu’elle vivote et s’endort là où ses pas la mènent : des amis, des connaissances, quelque autre de ses amants. « Des connaissances… » Je ricane en hochant de la tête, goguenard, mais peu étonné. « Et, ça ne te dit pas de trouver un endroit à toi ? Un ou c’est toi qui pourras inviter des connaissances ? » ai-je insisté sur le nom commun pour appuyer ma taquinerie. Je suis loin d’être dupe, elle le sait, tout comme elle semble parfaitement au clair avec sa notion du luxe. L’appartement qui attire son attention est trois fois – quatre ? – comme celui-ci. « Ouais. Il est chouettos celui-là. Il y a des perles sur Fortitude et je crois que c’est là que j’ai envie de m’installer. Je n’ai rien contre Bayside qui est plus réputé, mais c’est trop loin de tout. Je suis un oiseau de nuit. » Tout du moins, je le deviens. « J’ai besoin de savoir que je peux tout avoir à disposition, absolument tout. » Et l’allusion est large. |
| | | | (#)Dim 3 Mai 2020 - 1:23 | |
| ”Je sais” mes jambes sont bien mieux qu’un écran d’ordinateur il n’a pas besoin de me le dire ça. Mais c’est toujours plaisant de l’entendre. Je joue en riant avec mes jambes juste à côté de lui avant de me concentrer sur les détails de l’écran. Et moi je m’intéresse plus à ce qu’il cherche qu’à mes jambes ou aux siennes. “Tu vas pas vivre dans un taudis.” Parce que je dors quelques fois dans son appartement. Et je ne compte pas entrer dans un taudis, même pour une seule nuit. Et si il n’en a pas envie, il a qu’à chercher mieux que ça. Mais il n’a pas l’air d’être très doué avec les ordinateurs, alors je prends les choses en main et rajoute des critères très importants pour moi. Quoi ? C’est pas mon appartement ? C’est un détail ça.
“Est ce qu’une colocation m’intéresse ?” Et là je me mets à réfléchir. Parce que ce n’est pas une si mauvaise idée, mais si il me propose une colocation, c’est moi qui vais faire des recherches pour cette appartement pour être sûre qu’il ne choisisse pas n’importe quoi. Mais l’idée reste étrange, est ce que ça se fait de vivre avec un plan cul ? Je ne veux pas qu’il finisse par se faire des idées et s’imaginer des choses entre nous. On est d’accord sur ça depuis qu’on se voit, mais est ce que ça peut le faire si on décide de vivre ensemble. “Donc Fortitude tu crois que c’est le mieux ?” Est ce que je cherche un peu ? Peut-être.
“Des amis de Sydney si tu préfères.” Parce que je n’ai pas vraiment eu le temps ni l’occasion de trouver des personnes capable de rester dans ma vie depuis que je suis ici. Il y aura peut-être quelques exceptions, mais je n’ai pas vraiment besoin d’avoir des gens sur qui compter dans ma vie, je me suffis à moi-même. “L’idée pourrait bien me plaire.” Je suis ouverte à la discussion, mais il faudrait tout un tas de règles, et surtout, un appartement bien plus grand que ce qu’il a commencé à chercher. “Alors…” Je cherche, j’écume le site pendant de longues minutes pour trouver quelque chose que je juge acceptable. Et je tombe sur une perle certainement. Un appartement au dernier étage, avec terrasse et accès sur un toit qui fait également terrasse. Plusieurs chambres, 2 salles de bains, une grande cuisine et une pièce commune. Un appartement presque aussi grand que celui que j’avais à Sydney. “ça c’est acceptable, je l’aime bien celui-là” comme si elle avait son avis à donner. Parce que, pour le moment, c’est uniquement l’appartement de Loris. “Absolument tout.” Je fronce un peu les sourcils. “Et y’a quoi de si important à Fortitude ?”
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| | | | (#)Dim 3 Mai 2020 - 21:24 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
Si j’ai imaginé Ivy dans le rôle de la bonne âme qui prend en main l’opération : "nouvel appartement" simplement pour me rendre service ? Assurément, non ! Elle avait l’air d’avoir grandi dans l’argent et j’avais tendance à considérer que les filles à papa, les gamines nées avec une cuillère en or dans la bouche, tendaient davantage vers l’égoïsme que l’altruisme sans précédent. Mais, n’est-elle pas une exception, la jolie blonde ? Elle m’a surpris à plusieurs reprises depuis que nous nous sommes rencontrés. À ce rythme, ça deviendra une coutume et, qu’importe, sa compagnie est plaisante et, dans l’absolu, je dois bien admettre qu’elle m’ôte une épine du pied en prenant les choses en main. Tout comme il convient d’avouer que je suis frustré qu’elle n’ait pas répondu à ma question, si ce n’est pas une autre. « Je pense que Fortitude est le mieux pour moi par rapport à ce que je recherche. » De l’animation, des dealers à disposition, des lounges bars bondés dans lesquels noyer ma peine à grand renfort de rires et de sourires. Evidemment que je suis conscient de faire un bond en arrière dans ma propre vie. À mon âge, je devrais dénicher le grand amour afin de fonder une famille. Je devrais peut-être espérer gagner du galon au sein de la police. Je n’en suis pas là. Je n’avance pas. Je stagne à cause de mon accident et, si je m’en tracasse, j’agis, je prends la route, même si c’est la mauvaise. « Et, tu n’as pas répondu à ma question. » Au profit d’une qui m’intéresse moins : ses connaissances de Sidney. « Tu faisais quoi là-bas ? Pourquoi tu t’es barrée ? » me suis-je enquis en buvant une gorgée de café et en reculant ma chaise pour en tirer une pour elle, une juste devant mon PC. « Avoir un endroit à toi où tu parles d’autres choses ? » Va-t-elle le lever, ce silence ? Elle a réveillé mon côté obsessionnel et je sais, par avance, que je ne la lâcherai pas tant qu’elle n’aura pas craché le morceau. En attendant, je me penche sur l’appartement qu’elle a déniché. « Ah ouais, il est pas mal. » Et le loyer est abordable. Le nombre de chambres est aussi acceptable. Il me permettrait de prendre un coloc supplémentaire dans l’éventualité où le premier venu soit une femme. C’est si facile de tomber dans l’ambiguïté. Tout comme ce serait terriblement aisé d’être trop bavard et de satisfaire la curiosité de mon interlocutrice alors que, plus tôt, elle a volontairement éconduit mon interrogation. « Pourquoi je te le dirais ? » ai-je avancé en haussant un sourcil. Je ne lui répondrai pas par la vérité. Je ne peux pas lui avouer que j’ai besoin de me procurer des cachets pour que mon épaule ferme sa gueule. Je ne peux pas, mais je peux lui raconter ce que je veux : je ne lui dois rien. « Pourquoi je le ferais quand toi tu fais semblant de ne pas entendre mes questions quand elle ne t’arrange pas alors qu’il est évident que tu as très bien compris. » Que la suite, si elle m’avait dit “oui, j’aimerais une coloc“, serait une proposition allant dans ce sens. |
| | | | (#)Mar 5 Mai 2020 - 1:56 | |
| Je reste à côté de lui en me concentrant un peu plus sur ses recherches que sur lui. Les appartements qu’il cherche sont affreux, pas assez chers, trop petits, trop moches. Et je ne me retiens même pas de soupirer fort et de prendre son ordinateur pour prendre les choses en main. Je rajoute des tas et des tas de critères, un peu comme si je cherchais un appartement pour moi. Et c’est peut-être ce que je fais au fond. Parce qu’il cherche une colocation non ? Mais est ce que je suis réellement capable de vivre avec quelqu’un tout le temps ? Est ce que Loris serait capable de me supporter dans son appartement ? Et je me mets à sérieusement envisager cette possibilité, alors je cherche un appartement qui me plaît à moi aussi au cas où il me propose vraiment d’habiter avec lui. “Ok ce sera Fortitude alors.” Il y a quelques bars que j’aime bien dans ce quartier, et les coins VIP sont plutôt bien fait.
Et oui je l’ai éludé sa question. Bien évidemment que j’ai cherché à lui faire oublier parce que j’ai pas besoin de répondre à cette question. Parce que ça ne le regarde pas, donc je peux toujours mentir. Tout le monde m’a toujours dit que j’étais une très bonne actrice. Je roule des yeux à m’en décoller la rétine parce que je ne vois pas ce qu’il cherche en me posant cette question. Quoi ? Il veut qu’on se fasse des confidences sur notre passé ? Parce que moi aussi je peux lui poser des tonnes de questions auxquelles il ne voudra pas répondre. “J’avais besoin d’un peu d’air, d’autonomie. Je voulais m’éloigner de mes parents.” Mensonge, mais bonne actrice. Alors mes yeux ne lâchent pas les siens pour prouver lui faire croire que ce que je dis est vrai. J’ai des années de pratique, et il ne me connait pas assez pour pouvoir décrypter des failles si jamais j’en avais.
Je m’assois sur la chaise qu’il a ramené pour me retrouver de nouveau devant l’ordinateur. “Avoir un endroit à moi et tolérer une autre personne qui vivrait à l’intérieur.” Je rajoute des critères, j’en enlève, et bingo, j’en trouve un à mon goût. Bien assez grand pour un, juste assez pour deux. Et il y aurait même la place pour un troisième. “Je pense qu’on peut trouver plus grand. Avec une terrasse plus grande et un deuxième dressing.” ça se trouve ça non ? Il y a bien quelques appartements luxueux dans le quartier qu’il aime. “Parce que je te le demande.” Et il va me répondre parce qu’il m’a obligé à répondre lui aussi. Bon, j’ai menti, mais c’est un détail ça. “Je t’ai répondu avec un temps de retard, mais tu l’as ta réponse.” Mes yeux sont plantés dans les siens, je ne me démonterai pas et ça il doit commencer à le savoir. “”Alors, tu veux ton dressing ou non ?” Parce que cette discussion sur l’appartement et la colocation est loin d’être terminée.
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| | | | (#)Mar 5 Mai 2020 - 23:21 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
Plus elle se concentre sur ce qui, normalement, était ma recherche d’’appartement, plus je suis convaincu qu’il ne me faudrait pas la brûler pour qu’elle accepte l’éventualité de le partager avec moi. Non seulement, elle met du cœur à la tâche, mais qui plus est, elle choisit des critères particulièrement personnel. Je ne parle pas du dressing. Je suis un féru de monde. Ma garde-robe est pleine à craquer et je range des boîtes pleines de fringues dans des caisses en plastique sous mon lit. Je fais plutôt allusion à la taille et au standing. Je tiens également pour preuve de son intérêt qu’elle a exigé, avec douceur, que j’argument le quartier que j’avais en vue. N’est-ce pas là des signes évidents que l’hypothèse ne la rebute pas ? Et moi ? Est-ce que ça me dérangeait finalement ? Non ! Elle a l’air cool, Ivy. Elle n’est pas de ces filles prises de tête qui me feront la tête au carré sous prétexte que j’ai ramené une amante potentielle. Dès lors, tandis que je jette un coup d’œil aux différents appartements qu’elle me propose, je procède à un rapide calcul de ce qu’il pourrait coûter en loyer. Seul, c’est inabordable. Diviser en deux, c’est accessible, si bien que je me laisse tenter entre deux questions plus personnelles. Son départ de sa ville natale par exemple. Je ne suis pas né à Brisbane, mais j’y suis assez attaché pour ne plus avoir envie de quitter cette métropole. Dois-je donc me satisfaire de ces explications que son regard roulant dans ses orbites tend à déconstruire ? Affirmatif. Je n’ai pas envie de l’oppresser et de verser dans la discussion indiscrète. Nul besoin pour moi de lui confier mes sales petits secrets. Nous n’en sommes pas là, Ivy et moi. Nous n’y serons peut-être jamais. « Moi, je m’ennuierais sans ma famille. » ai-je toutefois rétorqué après avoir gardé ses yeux prisonniers des miens. Ce n’était pas une tentative de séduction. Celle-là, elle surviendra certainement plus tard. J’ai plutôt jaugé de la véracité de son propos avant de statuer que, finalement, ça ne me regarde pas. Tandis qu’elle tourne l’ordinateur vers moi et que défilent les photos du loft sur lequel elle a jeté son dévolu, mes lèvres s’étirent dans un sourire satisfait. « Je l’aime bien. Tu as du coup. Il est situé où ? » ai-je demandé sans espoir d’obtenir une réaction. Elle s’est déjà lassée, la jolie blonde. Elle a revu ses critères à la hausse. « Une terrasse plus grande. Ouais. Si tu veux. » Si elle veut ? Elle a réellement son mot à dire ? « Mais, je la veux plein sud dans ce cas. Qu’elle soit ensoleillée toute la journée. » Je vis pour cet astre. Je me nourris par photosynthèse quand je vais bien. Cet été, la douleur m’a souvent éloigné de la plage tant elle était insoutenable. Je déteste me l’avouer, mais c’est l’une des raisons de mes envies soudaines de déménagement. Me rapprocher de la pègre et des dealers me facilitera la vie au quotidien, mais ce n’est pas avouable. « Et donc, sous prétexte que tu demandes, tu dois obtenir, c’est ça ? » ai-je rétorqué, sourcil relevé. « Ce qui veut dire, que si je te demande de chercher un appart avec un deuxième dressing, un pour moi et un pour toi, j’obtiens, c’est bien ça ? » Mon instinct me souffle que je ne m’en sortirai pas à si bon compte. Dès lors, j’ajoute : « Tout comme des bars, des discothèques, des filles, de quoi s’amuser tranquillement. » Avec un temps de retard, d’ailleurs. Je pensais que j’avais passé l’âge. |
| | | | (#)Mer 6 Mai 2020 - 0:20 | |
| Je réponds à sa question, et c’est quand même un peu vrai. Je m’éloigne de ma famille, même si c’est pas ma décision à la base. Mais je m’éloigne quand même. Et je ne lâche pas son regard, je suis très forte au jeu de celui qui lâchera le dernier. Je n’ai jamais eu de problème avec ça. Certaines personnes sont incapable de fixer quelqu’un, moi, ça ne me gêne pas. Il y a même des fois où je m’en amuse bien plus que de raison. Mais ce n’est pas le sujet. Là, on parle d’un appartement, de critères précis, de quelque chose de bien plus concret qu’un simple jeu de regard. Mais je joue quand même, je suis capable de faire deux choses en même temps. “T’as une grande famille ?” Oui ce n’est pas le genre d’informations qu’on échange en général. Mais il y a un début à tout, alors je pose la question parce que je suis de nature curieuse.
Et je cherche, vraiment. Je me concentre en buvant mon café. On pourrait presque croire que je cherche pour moi. Et c’est peut-être vrai, parce qu’il a proposé l’idée de la colocation. Il ne m’a pas directement demandé, mais je le prends comme une proposition. Et j’y réfléchis, et plus le temps passe, plus je regarde les appartements, plus je me dis que je serais bien mieux dans une colocation que dans la chambre d’ami de Bella. Mais je ne dis rien, je continue de faire comme si je ne cherchais que pour lui, et pour les éventuels colocataires qu’il pourrait trouver. Il ne trouvera pas mieux que moi mais il peut toujours essayer après tout. “Tu demande Fortitude, je trouve à Fortitude.” C’est dans les critères de recherche. Et apparemment, il y a beaucoup d’immeubles dans cette zone fortement fréquentée. “Bien sûr que la terrasse et les baies vitrées sont plein sud j’ai besoin de ma dose de soleil.” Oups le lapsus. Et mon sourire s’agrandit un peu alors que je pince les lèvres pour me concentrer de nouveau sur les photos. “Ouaip c’est comme ça que ça marche en général.” Je hoche la tête parce que je finis toujours par avoir tout ce que je veux. “Ca pourrait se négocier si j’ai la plus grande chambre.” Est ce qu’on négocie vraiment pour l’appartement ? Est ce que c’est possible qu’on soit vraiment en train d’envisager une colocation ? Je crois bien que oui. “Pourquoi tu veux que je te trouve des filles et des boites parce que t’es pas capable de le faire tout seul ?” Il n’avait pas l’air de galérer tant que ça quand il est venu vers moi. “Alors comme ça tu me proposes une colocation ?”
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| | | | (#)Jeu 7 Mai 2020 - 21:58 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
« Ça dépend de ce qu’on entend par grande. » ai-je répliqué en haussant les épaules, bien que le geste n’ait aucune signification particulière. « J’ai deux frères et une sœur. On s’entend bien. » Certes, quelquefois, il y a entre nous des dissensions, mais n’attestent-ils pas que nous nous aimons ? Un conflit ne vaut-il pas mieux que l’indifférence n’est pas encore parvenue à creuser son trou dans une relation, quelle qu’elle soit ? Leah et moi, par exemple. Nous nous chamaillons beaucoup, mais nul ne saurait reconnaître, en nous voyant tous les deux, que nous sommes unis par un lien fusionnel. Depuis combien de temps ne l’ai-je pas appelé, d’ailleurs ? Trois jours ! C’est beaucoup trop long. Et cet appartement, celui que me propose ma probable future colocataire ? Il est pas mal, assez pour deux, voire pour trois. « Ouais. Je vois ça. Tu as bien fait de venir. » ai-je souligné en sirotant mon café qui n’est plus tout à fait chaud et songeant qu’elle m’aura été aussi utile physiquement que dans cette tâche ingrate qu’est la quête d’un futur chez soi. Je déteste ça. Je déteste jusqu’à l’idée d’emballer mes cartons et de les transbahuter d’un point A. vers un point B.. Qu’à cela ne tienne, cependant, je n’en peux plus vivre dans ce coin. Je ne supporte plus être seul non plus. J’ai toujours aimé être entouré. Je le suis depuis petit finalement. J’ai appris à gagner ma tranquillité en m’isolant dans ma chambre, je reproduirai ce réflexe aujourd’hui. Je recule ? Peut-être. Mais, ce n’est pas bien grave. Souffrir en silence est une chose, mais vivre sans que personne ne puisse nous venir en aide en cas de pépin – et il me pend au nez, ce dernier – c’est autre chose. « Je vois qu’on a les mêmes valeurs. Je suis fait pour lézarder au soleil. Je pourrais passer des heures à la place sans me lasser. » Quoique je n’y fais pas que bronzer. J’y fais du sport aussi, tout du moins, j’en faisais. Depuis l’accident, chaque séance s’était soldée par le retour fracassant du mal de mon épaule dès le lendemain. Je réduisais donc les efforts à son minimum, faute d’avoir sous la main de quoi atténuer la douleur et, par conséquent, parvenir à l’ignorer. Cette possibilité était englobée dans ce “ tout“ déclaré plus tôt et qui titille la curiosité de la jolie blonde. Évidemment, je ne lui ai pas offert la vérité sur un plateau d’argent. Je ne veux pas qu’elle me voie comme un drogué : je n’en suis pas un. J’ai juste besoin d’un coup de pouce, de temps en temps, à cause de la fatalité. Rien de plus. « Tu sais qu’avec moi, ça ne fonctionnera que si j’y trouve mon compte aussi ? » l’ai-je dès lors avertie, un sourire narquois relevant mes lèvres, puisque je lui mens, ouvertement et qu’elle n’obtiendra rien de plus. « Si j’ai le plus grand dressing, tu peux avoir la plus grande chambre. En revanche, il faut deux salles de bain. J’aime avoir mon espace. » Parce que j’ai un côté gonzesse assumé : j’adore prendre soin de moi. « Et, que les choses bien claires, Ivy. Je ne te propose rien du tout. Je relève dans ton comportement et ta façon de parler que l’idée ne te déplaît pas, ce n’est pas la même chose. » Du reste, au sujet des bars et des nanas, elle est la preuve vivante qu’usuellement, je me débrouille parfaitement tout seul. |
| | | | (#)Ven 8 Mai 2020 - 22:03 | |
| J’apprends qu’il a une famille. C’est le genre d’informations anodines qu’on a jamais échangé. Parce que c’est pas important, parce qu’on est pas ami et parce qu’on a jamais vraiment pris le temps de se parler. Ca fait que quelques semaines que je le connais. Mais j’aime bien rester chez lui de temps en temps, sa compagnie n’est pas désagréable contrairement à certains autres hommes de cette ville. Alors, des fois, comme aujourd’hui en réalité, je reste la nuit et la matinée chez lui. Je bois une partie de son café et trouve des trucs à grignoter dans son placard avant d’aller ailleurs. Aller vider le café et les placards d’une autre personne. “Wahou ça fait carrément une grande famille ça.” J’ouvre de grands yeux étonnés. J’aurais certainement pas pu survivre avec autant de frères et soeurs. “Ils vivent ici aussi ?” Il a dit qu’il aimait être proche de sa famille, donc ça semblerait logique.
Il me dit que j’ai bien fait de venir et je hoche la tête. Je viens de lui trouver un appartement en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Et je continue de boire mon café en observant les photos que je fais défiler à de nombreuses reprises. “De toute façon il faut visiter pour être sûr.” Les propriétaires savent très bien y faire pour mettre les appartements en valeur même si ce sont des taudis, alors autant vérifier par soi-même. Ou faire vérifier par quelqu’un de confiance, ça c’est certainement une meilleure idée même. Ca me fatiguerait moins. “Je suis carrément d’accord.” Bronzer et lézarder au soleil est certainement une deuxième nature chez moi. Alors je m’imagine déjà passer des heures et des heures allongée sur une grande terrasse pour passer du bon temps. “T’es gagnant déjà parce que je peux envisager l’idée d’habiter en colocation.” Et mes sourcils se haussent alors que j’ai lâché l’ordinateur des yeux pour le regarder lui. Je grogne un peu. “La plus grande chambre est pour moi alors.” J’accepte d’avoir un tiroir de moins dans mon dressing pour plusieurs mètres carrés. Je suis gagnante là. “Y’a déjà une salle de bain par chambre.” Parce que c’est pas le genre d’endroit que j’aime partager. “Oh donc tu proposes pas.” Je m’avance un peu vers lui en souriant. Il a carrément proposé une colocation. “Pourquoi l’idée te déplaît toi ?” Je pose la question mais je connais déjà la réponse, il n’est pas du tout réticent.
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| | | | (#)Sam 9 Mai 2020 - 20:32 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
Étant donné sa réaction, je présume qu’elle est fille unique ou que sa fratrie se compose d’un larron supplémentaire. C’est peu étonnant finalement. Elle a des manies d’enfant ayant grandi sans frères et soeurs et je ne fais aucune allusion à ses goûts de luxe. Ceux-là, ils font référence à ce qu’elle est née privilégiée et je ne saurais la blâmer. Ce qui me permet d’avancer sans prendre de risque qu’elle n’est pas habituée à partager, c’est sa manie de tout vouloir, tout savoir et, de préférence, de suite, dès qu’elle l’a exigé. D’après moi, ça sous-entend qu’elle a été pourrie gâtée par ses parents et, là encore, je ne juge pas. Sa générosité peut se borner à ce qui se passe sur mon oreiller. Du reste, ça ne me regarde pas et ça ne me concernera pas davantage si nous décidons de vivre sous le même toit. Ce n’est pas qu’une supposition. Ça a l’air plutôt bien parti et je dois lutter pour me contenter de sourire face à son commentaire lorsque celui qui traîne sur mes lèvres ressemble à : “voilà ce à quoi tu t’exposes en visites de courtoisie“ « Ils vivent tous à Brisbane, oui. Mais, celle que je vois le plus, c’est ma sœur. Ma petite sœur. » Autrement dit, elle sera susceptible de la rencontrer tôt ou tard si, d’aventures, j’interprète bien son intérêt pour mon futur appartement. Au moins, avons-nous des critères communs : dressing, deux salles de bain et une terrasse plein sud. Ce n’est pas négligeable. J’ajouterais même que l’idée de devenir colocataires tend de moins en moins vers le “complètement fou“ ou le “terriblement idiot“ « Tu l’envisages ? Seulement ? Moi, vu d’ici… » Depuis le tabouret de ma cuisine. « J’ai l’impression que tu prends ton rôle d’agent immobilier très à cœur. On dirait presque que tu cherches pour toi. » Exception faite du quartier : elle a manifesté, plus tôt, un goût plus prononcé pour Bayside. « C’est donc moins une proposition qu’une évidence à ce stade. » l’ai-je taquinée, mon visage penchant dangereusement vers le sien sous l’impulsion de ce corps – qu’elle a fort joli – qui s’est rapproché. « Non ! L’idée ne me déplaît pas. Pas du tout, même. » L’espace d’un instant, je me suis demandé si ma réponse était en lien à l’envie de l’embrasser ou à m’installer dans une chambre attenante à la sienne. « Je me suis interrogé, juste, sur le fait que ça sera peut-être bizarre en fait. » Et, quelque part, je sais que ce n’était pas commun. Ça l’est d’autant moins maintenant que ses lèvres semblent réclamer ma bouche, à moins que ça ne soit l’inverse. « Je suppose que ce serait possible si on délimite certaines règles, importantes, pour le bon fonctionnement de la coloc. Et je ne parle pas du tour de vaisselle. » On s’offrira bien les services d’une femme de ménage : on ne sera pas à une dépense près. |
| | | | (#)Sam 9 Mai 2020 - 21:55 | |
| Il vit proche de sa famille et je trouve ça étonnant. Je ne sais pas pourquoi, je ne le connais pas vraiment de toute manière. Donc je ne vois pas pourquoi il aurait pu avoir l’idée un jour de me confier un truc pareil. Mais je l’écoute, il me parle d’une petite soeur qu’il voit souvent et je hoche la tête. “Pourquoi tu vis pas avec ta soeur si vous vous entendez bien ?” Au moins, il n’aurait pas de problème pour rechercher un ou une colocataire. Mais vivre avec sa famille à 30 ans, ça n’est certainement pas tous les jours facile. La conversation tourne autour de et si ? Parce qu’aucun de nous deux ne veut réellement proposer l’idée. Mais je commencerais presque à m’y habituer, à cette idée. Ca peut paraître étrange, mais on se trouve plusieurs points communs sur les recherches de cet appartement, alors pourquoi pas envisager d’en partager un ?
“Qui te dit que je suis pas en train de trouver le meilleur appartement pour envoyer mon dossier pour qu’il te passe sous le nez ?” Il ne peut pas savoir, il n’a pas proposé, moi non plus, donc aucun des deux n’a dit oui ou non. Ca ressemble un peu à un jeu, un jeu qui me plaît bien alors je continue. “Oh une évidence... “ C’est vrai que je ne cache pas mon enthousiasme à l’idée d’avoir un appartement à moi. Surtout quand les photos de celui que je trouve au dernier étage d’un immeuble de Fortitude ne s’arrêtent plus de défiler et de me faire de l’oeil. Quand son visage s’approche du mien je lâche l’ordinateur des yeux, il est bien plus intéressant à regarder qu’un écran. Et je ne bouge pas, je ne recule pas, ce serait mal me connaître que de croire que je ne soutiendrais pas son regard perçant. Ses lèvres ne sont pas loin, son visage non plus. Les recherches d’appartement risquent d’être compromises. “C’est presque un oui alors.” Et mon sourcil se hausse de nouveau alors que je souris un peu plus. Je me rapproche d’un centimètre de plus et la tension est palpable. Ca pourrait être bizarre, mais, dans tous les cas, ils ne seront pas enchainés à cette appartement pour la vie, alors pourquoi se prendre la tête ? “On a besoin d’une liste de règles.” Il parle de vaisselle et je fronce le nez sans m’éloigner. “Je compte pas toucher à la vaisselle.” Les tâches ménagères, très peu pour moi. “Alors, des idées pour les règles ?” Si ils se mettent d’accord sur ça, l’idée de la colocation pourrait ne plus être seulement une idée.
@Loris Baumann |
| | | | (#)Dim 10 Mai 2020 - 22:32 | |
| IF I NEEDED SOMEONE EXORDIUM.
La question méritait d’être posée, je le lui reconnais. Tout comme l’idée de cohabiter avec ma sœur m’aurait fait réfléchir à une époque. Elle a raison, Ivy. Nous nous entendons bien et, pourtant, tandis que je dresse rapidement la liste des avantages et des inconvénients, je concède au sort qu’il a bien fait les choses. Nul doute que vivre ensemble nous aurait compliqué la vie. Leah et moi ne sommes plus des adolescents et accessoirement – principalement ? – mon épaule est un secret qu’il me faut conserver jalousement. Je n’ai pas envie qu’elle découvre le pot aux roses, qu’elle s’inquiète et qu’elle me force à subir cette intervention chirurgicale que je refuse à cor et à cri. « Parce qu’elle a déjà des colocs et que je me vois mal lui demander de la quitter pour qu’elle s’installe avec moi. » ai-je déclaré avec conviction. L’époque n’est plus aux caprices : je ne suis plus un enfant. « Parce que tu sais que j’ai un job, sûr et respectable, que j’ai de références. » Quoique non, cette partie-là de l’histoire, elle ne la connaît pas. « Et que tu n’aurais aucune chance de me le ravir sous le nez, à moins d’être un juge d’instruction ou un fonctionnaire de l’État ? » Et, pourquoi pas, après tout ? « Enfin, je dis ça, mais je ne sais même pas ce que tu fais dans la vie. » ai-je admis en réalisant que si elle appartenait à l’une ou l’autre de mes hypothèses, je rirais de bon cœur avec autodérision. Je ne l’exclus pas. J'estime sincèrement qu’Ivy a de l’esprit, bien assez que pour avoir envisagé de consacrer sa vie à de longues et passionnantes études. Je la trouve juste trop décontractée pour mener une vie aussi oppressante que celle de ceux à la carrière précitée. « Ouais ! C’est une évidence. Tu dis déjà mon…. Tu dis mon plus que ton d’ailleurs. » Et, ça ne m’ennuie pas. Au contraire, j’aime le postulat que nous nous associons pour partager un loyer. J’aime également la possibilité qu’elle devienne une partenaire de sortie appréciable. Et que dire de l’avoir à ma disposition si, d’aventures, nous ressentions l’envie de tremper tout entier dans l’océan de la luxure ? « Si c’est presque oui, j’ai une presque liste de règles. Tu es prête ? » Je me suis levé de mon tabouret pour me faire couler un café. D’un signe de la main, je lui en ai proposé un autre. Et, en attendant sa réponse – un signe de tête suffirait – j’énonce les premiers principes d’une vie commune réussie quand deux êtres de sexes opposés se lancent dans une telle entreprise. « Un, chacun vit sa vie sans rendre de compte à l’autre, mais on ne s’ignore pas. Deux, on décide d’un code à mettre sur la porte pour prévenir si on ramène quelqu’un. Trois, chacun range ses affaires et on prend une femme de ménage. On partage les frais. Quatre… J’n’ai pas de quatre. Tu as un quatre ? » Son tour de paroles était arrivé. |
| | | | | | | | LORIS & IVY ▬ If I needed someone |
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