Elle te pince la main et tu sais que t’es allé trop loin avec cette phrase chantée. Tu vas vers une pente qu’il vaudrait mieux éviter Jordan. Tu le sais. Mais depuis qu’elle a frappé à ta porte et déballer tout ce qu’elle a sur le coeur, tu prends toutes les mauvaises décisions. Tout ce qui n’est pas raisonnable. Et t’as bien fait. Parce qu’elle ne quitte pas tes bras pour autant. Elle rit même si elle t’a pincé. Tu comprends pas du tout comment vous en êtes arrivé là mais t’es content que ça ait été le cas. « Is it possible to have your arms for the whole night? » Oh my god. T’as pas les mots. Elle a dit tout haut ce que tu veux tout bas. C’est beaucoup trop beau pour être vrai. T’as l’esprit qui part un peu ailleurs là, même si t’es complètement ailleurs depuis bien longtemps. Mais faudrait que tu répondes un truc Jordan là. LA TERRE A JORDAN. DO YOU COPY ? « Maybe i should leave you, your friend must arrive right? » Ah voilà, Lennon qui parle de partir ça te sort de tes pensées bien plus vite.

« He isn’t supposed to come. I haven’t invited him. If he knocks, I’ll kick him out. » Oh you’re a bitch. I’ve got a cute girl who wants to spend the night in my arms. Tu sais qu’il doit y en avoir plus d’une Jordan. Mais c’est tellement compliqué pour toi de te connecter aux gens de cette façon là. Y’en a pas beaucoup avec qui tu te laisses aller de la sorte. Ton nez qui retourne se plonger dans ses cheveux. « And you can totally have my arms for the whole night. I… » C’est ton visage entier que tu niches contre sa tête. Comme si tu essayais de te cacher. Sauf que t’oublies qu’elle ne peut pas te voir là. Ou peut être dans le reflet de la vitre ? T’as pas pensé à ça. Tu reformules ta phrase qui s’est fini en hésitation. Tu veux pas laisser place au doute. Tu veux pas qu’elle s’en aille maintenant qu’elle a émit son souhait de dormir dans tes bras. « I would love to have you in my arms for the whole night. » Tu souffles cette confession dans un murmure. Des années lumières depuis la dernière fois que tu as dormi avec quelqu’un d’autre que Rosa. Tes yeux fermés, tes bras qui la gardent bien contre toi. Elle va rester. Elle a envie, elle va le faire non ? En plus elle est déjà en pyjama… Et toi aussi.

Son ami n’était pas supposé venir, pourtant elle crut comprendre que c’était le cas. Tant mieux, se disait-elle intérieurement. Personne ne viendra les déranger dans leur bulle, dans cette atmosphère électrique qu’ils s’étaient créées. Elle sourit lorsqu’il assurait à Lennon que si son ami toquait à la porte, il le foutrait dehors. Lui aussi avait envie d’un moment de tranquillité avec Lennon. Ce n’était pas étonnant qu’il saute sur l’occasion car c’était rare qu’il tombe sur Lennon apaisée, calme et sans prise de tête. Profitant sagement de la chaleur de ses bras. « And you can totally have my arms for the whole night. I… » Elle se mordilla la lèvre, un sourire idiot sur les lèvres. Elle était sûre qu’il n’y avait pas son manque d’affection dans tout ça. Ce n’était pas sa fierté qui parlait. À l’heure actuelle, elle s’en foutait de jouer à celui qui apprécie le plus. Elle était juste certaine que s’il était comme ça avec elle ce soir, c’était qu’il y avait plus également de son côté. Mais le questionner sur ses ressentis n’était pas le sujet de ce soir ni d’un autre soir d’ailleurs. Depuis qu’elle était arrivée chez lui, les choses s’étaient faites naturellement. Autant laisser les choses se faire et s’installer si quelque chose devait se développer entre eux. Lennon n’était ni pressée ni prête pour un engagement pour l’instant. Elle savait juste que ce soir elle était dans ses bras, et c’était le meilleur endroit où elle pouvait se trouver. « I would love to have you in my arms for the whole night. » Lennon fondait littéralement, et ses jambes se dérobaient de la même façon que la fois où il l’avait embrassée. Elle sentait sa tête enfouie dans ses cheveux, ses murmures chatouillant sa peau. Lennon sentait son étreinte forte comme s’il ne voulait pas la laisser rentrer chez elle. Il n’avait pas à s’inquiéter, tant qu’elle avait la garantie de rester dans ses bras, elle ne franchirait pas le seuil de la porte. Conquise par ses petits mots, elle se retournait pour lui faire face, les yeux vers lui. « So, let's watch Drop Dead Gorgeous. » Elle ne savait pas s’il connaissait ce film, mais pour Lennon il était culte. Kirsten Dunst, Denise Richards, les débuts d’Amy Adams au cinéma… Elle avait neuf ans quand ce film était sorti et il était resté dans sa liste de films préférés. Des reines de beauté qui se crêpent le chignon pour la première place et les dialogues comiques qui allaient avec, rien de plus simple. Elle pouvait rester des heures debout dans ses bras, qu’elle caressait désormais. Mais il fallait bien faire quelque chose désormais, ils allaient finir par mourir de faim ou de soif. Elle mit fin à l’étreinte une seconde fois et se déchargea enfin de son manteau qui lui imposait une couche d’épaisseur inconfortable dans les bras de Jordan. Elle le posa sur le dossier d’une chaise. Elle ne préférait pas réfléchir à la difficulté de se sortir de ce câlin mais elle avait sa main dans la sienne, pour ne pas rompre totalement le contact. « You're lucky, tomorrow I'm not working in the studios. » Ce qui insinuait que demain elle travaillait de chez elle dans son bureau et qu’elle n’avait pas besoin d’être à huit heures tapantes au travail. Elle n’aurait pas besoin de partir comme une voleuse à six heures du matin. Sa main toujours dans la sienne, elle l’entraînait vers le salon avant de se retourner et de plonger son regard dans le sien. Un sourire aux lèvres. « Who would have thought ? »

Ton visage qui n’est plus dans ses cheveux parce qu’elle s’est retourné. Elle te fait face. « So, let's watch Drop Dead Gorgeous. » What? T’as pas signé pour ça mais il est vrai que de toute façon, il est tôt - minuit - et tu ne vas pas t’endormir sous peu. T’es complètement décalé et t’as plus vraiment envie de continuer ton boulot. Y’a des chances que tu cèdes. Surtout qu’elle est en train de caresser tes bras et t’as quelques frissons qui se font sentir. Et puis la voilà qui enlève son manteau. Finally. Et tes yeux qui vont sur son corps. Elle qui est dos à toi. Tu te dis que ça a l’air d’être super glissant comme tissu. Tu imagines déjà tes doigts dessus… « You're lucky, tomorrow I'm not working in the studios. » Tu sors de tes pensées. Ca te fait sourire de l’entendre dire ça comme ça. Donc tout ça c’est juste pour toi. C’est cadeau. C’est une fleure qu’elle te fait. C’est une fleure que tu cueilles avec plaisir. Mais c’est elle qui revient prendre ta main dans la sienne. Jesus Christ. Pour quelqu’un qui croit pas en Dieu tu jures souvent en son nom. Et ses yeux qui reviennent droit dans les tiens. Do. Not. Kiss. Her. « Who would have thought ? » Tu t’attendais pas du tout à ce qu’elle dise ça, tu laisses sortir un grand rire. Oh. My. God.  « Not me ! » Tu ris encore et tu la tires de nouveau tout contre toi. Tes bras qui l’enveloppent. Tes bras qui commencent à s’habituer un peu trop à ça parce que c’était facile cette fois. Elle avait déjà remis le contact entre vous deux.

« Let me go back down my studio to close a few things. » Tu embrasses le dessus de sa tête de nouveau. Tu sais pas pourquoi tu te dis que ce geste est autorisé parce que tu l’as fait déjà quelques fois et qu’elle n’a rien eu à redire. Tu te détaches d’elle doucement.« Open Netflix and we’ll pick a movie. » Parce que tu veux quand même pouvoir choisir. Tu connais pas son film et t’es moyen emballé. Tu voudrais pouvoir regarder un truc qui gardera ton attention ailleurs que sur le diable de ton épaule qui te dit de l’embrasser. Tu vas ouvrir ton MacBook qui est sur le canapé, tu le déverrouilles et lui laisses libre accès. T’as bizarrement confiance en elle. Elle ne va pas fouiller ton ordi. Elle va juste ouvrir Netflix et te faire une sélection. Enfin, tu crois.

Et tu descends à l'étage du dessous une dizaine de minutes.

Autant de cuteness, c’était trop pour Lennon. Elle allait mourir sous ses élans de tendresses qu’elle n’avait pas l’habitude de recevoir. Enfin, ça faisait deux ans qu’elle n’avait reçu autant d’affection de la part d’un homme. Elle en avait fréquenté quelques-uns, durant des dîners au restaurant ou des simples nuits. Mais ce type d’attentions sincères, ça faisait trop longtemps qu’elle n’y avait plus goûté. Et quand il la tira vers lui pour une troisième étreinte, elle oublia de respirer. Ces câlins commencèrent à devenir une habitude inattendue. Mais elle devait prendre du recul face à cette situation parce qu’elle en voudrait à n’importe quel moment de la journée, à force. Comment ferait-elle un soir où elle voudrait être dans ses bras ? Elle pensait déjà à l’éventualité que ça puisse lui manquer. « Let me go back down my studio to close a few things. » Elle fit une moue boudeuse pendant qu’il déposait un bisou sur son front. Ça aussi, ça devenait une habitude. Ce n’était pas une bonne idée. Ils étaient tous les deux en train de se laisser aller et à une vitesse fulgurante. Il y a une semaine, au vernissage, ils avaient envie de s’étrangler et maintenant, ils ne pouvaient plus se lâcher. « Open Netflix and we’ll pick a movie. » Elle hocha doucement la tête. Jordan déverrouilla son ordinateur avant de la laisser seule pendant qu’il descendait au studio. En temps normal, la curiosité de Lennon lui aurait fait défaut. Elle l’aurait fouillé son ordinateur sans scrupules, et aurait lu ses messages privés. Mais ce soir n’était pas un temps normal, rien n’était normal et Lennon était autrement. Elle ne fouillera pas son ordinateur, il pouvait lui faire confiance. Elle posa les yeux sur l’écran, il y avait seulement des fichiers « finalmix_2 » et des photos. Elle cliqua sur safari et chercha un film sur netflix. Elle se souvint qu’elle était seule, elle eut envie d’envoyer un message à Mila pour lui dire où elle se trouvait mais changea d’avis. Elle lui racontera tout ça en temps voulu. Lennon devait trouver un film qui allait les captiver. Un film drôle, comique pas un film à l’eau de rose où les deux protagonistes s’embrasser ou coucher ensemble. Il ne fallait créer de gêne ou regarder quoi que ce soit qui pouvait les tenter. Même si elle se doutait qu’ils ne coucheraient pas ensemble ce soir, elle avait cru deviner le lien compliqué que Jordan avait avec les relations sexuelles depuis la mort de Rosa. Mais, elle n’avait pas envie d’être tentée de l’embrasser encore une fois. Un film drôle, mais pas nul. Trouver le film parfait lui mettait une pression dingue.
Dès qu’elle choisit enfin le film, Jordan lui, revint enfin à l’étage au bout de dix minutes. Cette petite coupure avait créé une sorte de hâte de retrouver ses bras du côté de Lennon. C’était étrange. Elle lui sourit et lui fit signe de s’asseoir à côté d’elle. « I chose very bad trip, I was not inspired so if you have a better choice ... » Elle lui fit un clin d’oeil avant de s’emmitoufler dans le plaid qui traînait sur le fauteuil. En y réfléchissant, ce choix de pyjama était un hasard des plus stratégiques. Elle était partie sur un coup de tête sans vraiment réfléchir à ce qu’elle avait sur le dos, elle aurait pu porter un pyjama licorne. Mais heureusement, elle portait son pyjama en soie préféré.« Come and don't leave now. » Elle appréhendait tellement le moment où il allait s'asseoir à ses côtés, car elle savait qu'ils finiraient par s'allonger et que la tension serait plus qu'électrique.

Tu sors de chez toi. Tu descends. Is this real life? Tu as la tête carrément ailleurs quand tu entres dans ton studio et que tu enregistres tout les trucs qui étaient en cours. T’as tout laissé en plans. T’as quelques messages de Johnny sur ton téléphone que tu n’as pas touché depuis un moment. Tu lui envoies un audio. « Sorry mate, I got a very cute girl at my door and now we’re going watch a movie spooning each others. I’ll send you the last mix tomorrow or I don’t know when. But you’ll have them first baby bye bye bye. » Sur l’air des Nsync bien sûr. Tu check rapidement tes emails au passage, rien d’important qui est arrivé. Tu vois l’écran de téléphone s’éclairer. Une réponse de Johnny.

Johnny wild night ahead bro

Tu penses deux secondes à envoyer un message à Grace mais l’envie est partie aussi vite qu’elle est venue. T’as pas envie qu’elle te dise que c’est pas une bonne idée. Tu le sais déjà. Mais t’as pas envie de réfléchir plus ce soir. Tout à l’air d’être claire entre toi et Lennon là. Même si ça commence à te donner envie de plus… Ce qui d’ailleurs te surprend énormément. Tu éteins tes consoles, tu mets ton ordi en veille. Les lumières y passent aussi. Tu verrouilles la porte en sortant et tu retournes en haut, ton téléphone en plus avec toi. « I chose very bad trip, I was not inspired so if you have a better choice ... » Tu penses forcément au documentaire de Lil Peep que tu veux voir depuis un moment mais t’as toujours pas eu les couilles de le faire. Pas du tout une bonne idée de le regarder avec Lennon. Des larmes vont être au menue et nope. Il vaut mieux éviter. Le clin d’oeil de Lennon te fait kiffer. Elle commence à jouer elle aussi. Dear god. Tu sais pas où vous allez, mais apparemment vous y allez tous les deux. « Come and don't leave now. » Un sourire amusé se forme sur ton visage. Tu t’assois à côté d’elle.

« You’re so demanding. » I love this ffs what are you doing ?  Tu vas prendre ton ordi sur tes genoux, allongeant tes jambes sur ta table basse. « Ok let’s see… » Tu parcours Netflix et tous les titres qui te font envie sont en rapport avec la musique. She’s going to kill me. Et puis tu le vois. Là. Le film qu’elle va accepter de regarder avec plaisir avec toi. « Ok I’ve found what we’ll watch. Trust me. You will love it. » Tu prends la télécommande pour mettre le bon canal sur ta télé et pas voir en petit sur ton ordi. Tu prends d’ailleurs soin de le mettre tourné, pour pas qu’elle voit de quoi il s’agit avant que ça s’affiche sur ta télé. T’es tout fier de toi et tu mets play. Le film qui commence direct après le toudoum. Y’a pas beaucoup de place au suspense. C’est Miss Americana que tu as mis. Tes yeux sur Lennon alors que tu te cales dans le canapé.

« Shut up. » Dit-elle en lui donnant une petite tape sur sa cuisse. Non elle n’était pas trop exigeante, c’est juste qu’elle n’aimait pas quand il disparaissait plus de dix minutes. Mais ça elle ne lui dira pas. Il ne semblait pas si emballé par son choix de film, c’est pour cette raison qu’il prit les commandes de la soirée netflix en posant son ordinateur sur ses genoux, l’air concentré sur la liste de films suggérés par l’algorithme du site de streaming. Lennon ne pouvait s’empêcher de regarder ce qui se tramait sur l’écran de Jordan mais ce dernier ne semblait pas du même avis, laissant place à la surprise. « Ok I’ve found what we’ll watch. Trust me. You will love it. » Elle haussait un sourcil, et priait pour que ce ne soit pas un film d’action (qu’elle détestait) ou un film à l’eau de rose qui pourrait lui donner de compliquer encore plus la situation et de faire des choses interdites. Jordan ne voulait surtout pas Lennon sache de quel film il s’agissait et cacher même l’écran de son ordinateur pour ne pas gâcher cette fameuse surprise. Il avait l’air assez sûr du choix qu’il avait fait, et plus les secondes passées et plus Lennon était intégrée. « What ? Miss Americana ! I’m so excited ! » Il avait visé juste avec Miss Americana, c’était son documentaire préféré sur une de ses artistes préférées. Que demander de plus ? De plus, ce n’était pas le genre de documentaire qui donnait envie de faire l’amour ou quoi que ce soit d’autre. Elle s’était redressée, surprise, sur le canapé. C’était juste tellement mignon. « And you just remember that… Oh my god, I’m so happy, we gonna sing ! And I’m gonna cry because she’s too touching in it. » Elle tapait des mains comme une gosse. Même si le but était de passer un moment dans les bras l’un de l’autre devant un film, avec Miss Americana, c’était raté. Le documentaire commençait sur Taylor au piano et Lennon ne pouvait cacher sa joie. « That’s so cool that you want to watch taylor swift. Miss Americana and the heartbreak prince. » Chantait-elle en bougeant la tête. C’était comme si il lui avait fait le plus des cadeaux ce soir, alors qu’il s’agissait seulement d’un documentaire. Elle avait beau avoir tout ce qu'elle voulait,  se permettre tous les achats, Lennon restait quelqu'un de simple et ce genre d'attention la faisait fondre. « You'll see, it's cool. » Assise sur le canapé, elle passa ses bras autour de son cou avant de déposer un bisou sur la joue. « At least, singing will distract me from hugging or kissing you » Elle se sépara de lui pour retrouver le plaid et l’oreiller de son côté, essayant de se concentrer sur Taylor qui racontait ses débuts.

Elle hausse un sourcil à ta phrase. Elle est pas impressionnée. Wait for it. Parce que tu sais qu’elle va réagir plus ou moins fortement. Elle est fan. C’est obligé. C’est comme si on te foutait un documentaire sur Avril Lavigne sous le nez. Tu serais déjà en train de sauter partout et ta voix irait dans les aigües. « What ? Miss Americana ! I’m so excited ! » Voilà. Un peu comme ça. Et tu parlerais beaucoup, tu taperais dans tes mains. Y’aurait du rire et des larmes. « And you just remember that… Oh my god, I’m so happy, we gonna sing ! And I’m gonna cry because she’s too touching in it. » Un peu comme ça. Ton sourire est si large sur tes lèvres de la voir si enthousiaste. « That’s so cool that you want to watch taylor swift. Miss Americana and the heartbreak prince. » Est-ce qu’elle est en train de sous entendre qu’elle est Miss Americana et donc par extension tu es…? Nah. Nan elle ferait pas ça. Mais t’aimes l’entendre chanter. « You'll see, it's cool. » She is so cute. Et elle approche son visage du tiens pour t’embrasser la joue, ses bras se trouvant autour de toi. Ok. Tu fais plus trop le fou parce que son visage EST TRES PROCHE.

« I’ve seen it already. » Mais elle a pas l’air de t’avoir entendu, elle est dans sa spirale fanatique, elle parle encore et à moitié en même temps que toi.  « At least, singing will distract me from hugging or kissing you » MAIS TU L’ENTENDS TRES BIEN LA FIN DE SA PHRASE. Elle se défait de toi, se cale dans ton plaid et regarde le film mais toi t’arrêtes pas de te repasser sa phrase dans ta tête. She wants to kiss me. Bien sûr qu’elle veut t’embrasser Jordan. Tout comme t’as envie de l’embrasser aussi. I know. Mais c’est pas une bonne idée.

« Come here. » Et tu l’attires contre toi, ton bras autour de ses épaules. Tu réalises que debout c’était quand même plus safe de l’avoir contre toi. Elle est si petite, tu peux pas atteindre ses lèvres si facilement. More like SHE can’t kiss me. Parce que tu te demandes si elle va pas tenter un truc à un moment ou un autre du coup. Elle a accès là. Oh my god. Mais tu entres dans le film et tu caresses son épaule en même temps. T’as vraiment très bien choisi le film parce que ça t’intéresses plus que tout tout ce qu’il se raconte. Tu t’identifies à certaines parties. Tu commentes de temps en temps, mais tu parles pas de toi. Juste de Taylor Swift. Lennon t’en apprend plein d’autres trucs que tu ignorais. Tu kiffes trop. Tu bois ses paroles. Tu passes vraiment un très bon moment. « Only the young… Only the young… Only the young. Can run. » Que tu chantes à la fin du documentaire et ton visage qui se baisse vers celui de Lennon qui a l’air toute émue. Elle est trop chou comme ça. Tu l’avais jamais vu sous ce jour là. Tu vas poser ta tête sur la sienne en regardant les crédits et écoutant la chanson qui passe dont tu ne connais pas toutes les paroles. Tu restes silencieux, tu veux pas briser son moment. Tu sais ce que c’est. C’est beaucoup d’émotions.

Alors qu'elle exprimait encore sa joie de regarder Miss Americana ce soir, Jordan la tirait vers lui d'un simple : « Come here. » Tout était bizarre mais semblait étrangement naturel. Il y a une semaine de ça, il n'aurait jamais agi de cette façon-là à son égard. Lennon posait instinctivement sa tête sur son épaule, comme si c'était normal d'agir ainsi. Comme s'ils avaient l'habitude de se retrouver sur ce canapé tous les soirs devant un film. Son bras est resté sur son épaule tout le long du documentaire. Elle avait chanté, fredonné des paroles de chansons, lâché de petites larmes quand Taylor était dessus de ne pas être nominée aux Grammys ou lorsqu’elle évoquait son procès ou l’histoire avec Scooter Braun. Une grande dame cette Taylor, qui a longtemps été assignée à cette image de petite princesse de l’Amérique à la chevelure bouclée et dorée comme les blés. Petite princesse jouant avec sa guitare chantant des chansons d’amour au rythme country qui devait se contenter de dire « oui » et de sourire. Elle devait rester dans sa case pour ne pas froisser ou déranger. Elle ne devait pas donner son avis aux risques de subir le même sort que les Dixie Chicks. Et pourtant, elle avait réussi à s’imposer et de passer de la chanteuse country adorée à la femme d’affaires aguérie. Lennon se retrouvait un peu dans Taylor, pas dans la femme d’affaires aguérie, mais plutôt en ce qui concernait de rester dans sa case et de ne pas y bouger. Fille d’une universitaire et d’un chirurgien, ils n’étaient pas ouverts aux débordements ou autres choses qui pouvaient faire sortir Lennon de sa trajectoire. Elle avait un chemin à suivre et elle n’avait jamais eu le droit à l’erreur. Pas d’années de césure pour faire le tour du monde, pas d’expériences extraordinaires pour apprendre à se connaître… Par son éducation conventionnelle, Lennon a appris à être sage comme une image. Elle ne donnait jamais son avis, et ce n’est que depuis qu’elle s’est émancipée financièrement qu’elle a enfin pu s’imposer mais il reste encore du travail personnel. « Only the young… Only the young… Only the young. Can run. » Jordan posa sa tête sur la sienne, pendant qu’elle était obnubilée par la fin de la chanson. Elle laissait toujours s’échapper une larme à la fin du documentaire (parce qu’elle l'avait vu plusieurs fois). « It’s just a matter of time, up there’s the finish line. » Le documentaire prit fin et Lennon prit l’initiative d’éteindre la télé. Le silence s’empara de la pièce et ils étaient toujours l’un contre l’autre. Elle regarda l’heure sur son téléphone, presque deux heures du matin. Il était peut-être l’heure de se coucher. Tellement hypnotisée par la vie de Taytay qu’elle connaissait que bien, elle avait oublié cette partie de l’histoire qui concernait le moment où tous les deux allaient devoir se lever du canapé pour se diriger dans sa chambre et dormir. C’était assez stressant comme pensée et appréhender ce moment était plus fort que Lennon. Il allait forcément se passer quelque chose, elle ne savait quoi mais elle savait que ça allait encore plus les enfouir dans la merde. « It’s time to go to bed, right ? »  Elle avait toujours la tête sur son épaule, ne prenant pas le risque de la lever pour lui faire face parce qu’elle savait déjà qu’elle se retrouverait à quelques centimètres de son visage. « Unless you want us to watch another movie? As you want. By the way, can you bring me some water please ? »

« It’s just a matter of time, up there’s the finish line. » Tu kiffes l’entendre chanter en retour. Petit duo improvisé d’une phrase chacun pour terminer ce visionnage. Perfect. Et elle éteint assez rapidement la télé. Oh oh. Tu oses rien dire. T’as l’impression qu’il va se passer un truc. Tu sais pas quoi mais d’un coup là, le malaise est de retour dans l’air. Tu le sens très bien. « It’s time to go to bed, right ? » Ah. C’est donc ça. Le moment d’aller dans ton lit avec elle. Ah. T’arrives même pas à retrouver avec qui t’as dormi en dernier dans ton lit à part Grace et Rosa. Sûrement quelqu’un qui n’avait pas pris la peine de partir après avoir tiré votre coup. T’as aucune idée de qui a profité d’une nuit de sommeil avec toi. « Unless you want us to watch another movie? » Tu sors de tes pensées. « As you want. By the way, can you bring me some water please ? » Water.

« Yeah. Sure. » Tu te détaches d’elle assez rapidement mais délicatement en même temps. T’es loin d’être un brute. T’es aussi loin d’elle maintenant. Tu sors deux verres d’eau parce que c’est vrai ça fait un moment que tu t’es pas hydraté aussi et il faut boire pour vivre. Tu prends ta carafe d’eau au frais. Tu prends bizarrement beaucoup de temps pour faire tout ça. T’es aussi en train de réfléchir. Tu te mordilles la lèvre. Tu reposes la carafe sur le plan de travail et tu regardes les verres mais la tête complètement ailleurs. Tu prends quelques secondes de plus avant de retourner vers elle avec de quoi boire. Tu t’asseois de nouveau sur le canapé. Tu poses les verres. Te connaissant c’est un petit miracle que tu n’aies rien renversé au passage. Tu vas d’ailleurs poser ton ordinateur plus loin parce que on sait jamais.

« I really want to kiss you too but I… » TROUVE TES MOTS PLUS VITE JORDAN. T’avais trouvé dans la cuisine, où est passé tout ton petit speech tout prêt ? « I want you to stay the night and… » Tu souris en pensant à une chanson que tu aimes beaucoup et qui colle parfaitement à la situation mais non tu vas pas te mettre à la chanter. Elle ne colle pas tant que ça. Eternel indécis. Tu remontes tes yeux à ceux de Lennon en essayant de virer ce sourire alors que t’es en train de dire un truc.

« And I’m sure I’m going to kiss you at some point because… Stuff have changed and… But… I… You… » JORDAN RESPIRE. Et tu reprends la parole en évitant son regard cette fois. « You’re fucking adorable and I want to kiss you but I don’t want this to mean more than just a kiss. I mean. I don’t know… I’m sorry I feel like I’m just stating the little lines of a contract because I don’t want to hurt you and I don’t know what I want except that I really want to kiss you right now. I’m sorry I’m making everything even more complicated. I’ve spent a really good evening with you for what it’s worth… »

Parce que t’es sûr qu’elle va partir.

Pendant qu’il trouvait refuge dans la cuisine, chargé de rapporter l’eau, Lennon était assise, les jambes sur le canapé. Elle fixait le mur, dans ses pensées. Elle savait qu’il avait trouvé refuge dans la cuisine car elle l’avait senti se crisper au moment où Lennon supposait que c’était l’heure d’aller se coucher. Enfin, ce n’était pas une vérité absolue, juste une éventualité ou une proposition. Ils pouvaient tout aussi bien rester sur le canapé à regarder un deuxième film ou même à passer la nuit à bingwatcher une série. Ça éviterait de créer la gêne que tous les deux redoutaient tant. Quoi que, Jordan semblait être plus angoissé que Lennon. Mais c’était justifiable parce que leurs rapports aux relations amoureuses n’étaient pas les mêmes. Elle sentait bien qu’il réfléchissant dans son coin, mais plongée dans ses pensées elle aussi, elle n’avait pas remarqué que cette coupure avait été plus longue que prévue.  Il retrouva place sur le canapé. Mais Lennon était toujours dans ses pensées, son index tortillant une mèche de cheveux (ça l’aidait à réfléchir) jusqu’au moment où la voix de Jordan brisa le silence. « I really want to kiss you too but I… » Mais quoi ? Lennon se tourna vers lui, l’air neutre dans l’attente de la suite de sa réponse. Mais quoi ? C’était ce ‘mais’ qu’elle avait subitement de travers, sans faire attention au début de la phrase. Cette soirée serait-elle gâchée par un simple ‘mais’ ? Il semblerait bien, enfin s’il arrivait à trouver ses mots plus rapidement Lennon arrêterait de se pincer les lèvres. But what? But you’re so into me and that scare me?  Il mettait tellement de temps à trouver ses mots pourtant Lennon fit preuve de patience, accoudée au dossier du canapé. Elle espérait vraiment que son discours ne prenne pas cette direction aux risques d’engendrer son départ. « I want you to stay the night and… » Et il sourit. Légèrement rassurée, les épaules de Lennon s’affaissèrent. Son discours n’avait pas l’air de prendre une tournure dramatique et elle baissa sa garde de nouveau. Comme quoi, même si elle était différente avec Jordan, il y avait toujours une part de l’autre Lennon qui pouvait refaire son apparition à tout moment. Une dualité de personnalité imprévisible et assez compliquée à comprendre, même pour la principale concernée. « And  I’m sure I’m going to kiss you at some point because… Stuff have changed and… But I… You… » On arrivait au moment le plus intéressant de la conversation. Son interlocuteur fuyait son regard cette fois-ci, assez gêné de mettre ça sur le tapis. « You’re fucking adorable and I want to kiss you but I don’t want this to mean more than just a kiss. I mean. I don’t know… I’m sorry I feel like I’m just stating the little lines of a contract because I don’t want to hurt you and I don’t know what I want except that I really want to kiss you right now. I’m sorry I’m making everything even more complicated. I’ve spent a really good evening with you for what it’s worth… » Il respirait enfin. Lennon n’avait pas eu besoin de prendre une bouffée d’air car elle avait réussi à gérer sa respiration pour la première fois depuis le début de la soirée. Comme si le moment où il est allé chercher de l’eau l’avait aidé à reprendre le contrôle de ses émotions, et par conséquent le contrôle de la situation. C’était comme ça, dès qu’elle contrôlait ses émotions, elle se sentait capable de gérer tout ce qui gravitait autour. Elle avait analysé chaque mot prononcé, impassible. Elle était venue, de base, en paix pour s’excuser et clarifier les choses avec Jordan donc elle en était plus que reconnaissante qu’il fasse de même de son côté. Ce qui avait causé tous ses désaccords était le manque de clarification. Depuis leur rencontre, ils nageaient dans des eaux troubles et ce n’est qu’aujourd’hui, au bout de deux mois qu’ils rendirent compte mutuellement qu’il était préférable que tout soit clarifier.
Ok, elle avait montré plus d’intérêt pour lui que Jordan pour elle depuis le mois de mars, mais ça l’agaçait qu’il précise qu’il souhaiterait que ce baiser ne représente pas plus qu’un simple baiser. Lennon n’était pas non plus une désespérée mendiant de l’amour à Jordan. C’était sa fierté qui parlait, parce qu’elle s’adoucit intérieurement quand il précisait qu’il ne voulait juste pas lui faire de mal. C’était comme les lignes d’un contrat, exact. Peut-être que rédiger un contrat comme dans À tous les garçons que j’ai aimés, pouvait garantir une relation claire et limpide sans sous-entendus ou quiproquos qui pourraient mettre l’autre en face en porte-à-faux ? Mais il était deux heures du matin, ce n’était pas vraiment le moment pour rédiger les conditions d’un contrat pour après aller se coucher main dans la main. Trop bizarre. « I told you that i’m feeling alone too and I know it was complicated between us before. So if you have the need to tell me that cleary to make sure that we are ok on both sides, it's okay. My interest or me wanting to kiss you doesn't mean that i'm into you at the point of die of it. Don't worry, that's just an attraction and we can cuddle, hug, kiss or something else each other without any meaning and any engagement. We're just two humans who feel alone et want some of attention and sweetness.  » Elle était ouverte à la discussion et c’était sûr que Jordan n’en reviendrait pas du fait qu’elle soit restée sur le canapé au lieu de sauver. Elle se sentait seule aussi, depuis bien trop de temps. Un peu d’attention par-ci par-là pour combler ce vide ne pouvait faire de mal à personne. Elle caressait la joue de Jordan avant de se rapprocher délicatement de son visage. « So run. » Il était bien trop ailleurs pour le faire lui-même, Lennon décida de sceller ses lèvres aux siennes. Un peu d’attention ne faisait de mal à personne, mais cette histoire pouvait vite se transformer en bourbier. Elle savait qu'elle pouvait agir de la même façon que ces derniers jours, mais elle se promettait intérieurement de faire un travers sur elle, même si le petit diablotin sur son épaule se marrait d'une telle pensée, incrédule. Ils enchaînaient les mauvaises idées. Personne ne pouvait contrôler ce genre de relation, la direction qu’elle prenait ou les sentiments qui pouvaient se développer. Pas même celle qui avait l’habitude de tout contrôler.

Tu vois bien qu’elle ne bouge pas à côté pendant que tu sors tout ton speech. Doesn’t look good. T’es tellement sûr qu’elle va partir. Ca se confirme dans son langage corporel. Tu sais pas si t’oses la regarder directement après avoir dit tout ça… Tu t’es juste recalé dans le canapé… En attendant qu’elle parle, ou qu’elle reste, ou que quelque chose… Et puis… Elle parle. « I told you that i’m feeling alone too and I know it was complicated between us before. So if you have the need to tell me that cleary to make sure that we are ok on both sides, it's okay.» And breathe. Ok. Mais elle a pas fini. Même si ça te rassure qu’elle le prenne bien. « My interest or me wanting to kiss you doesn't mean that i'm into you at the point of die of it. Don't worry, that's just an attraction and we can cuddle, hug, kiss or something else each other without any meaning and any engagement. .»  What ? T’es sur le cul là. C’est beaucoup trop beau pour être vrai. What the fucking fuck ??? « We're just two humans who feel alone et want some of attention and sweetness.  » Oh my god. Tes yeux qui se sont retournés vers elle au milieu de son speech. T’es choqué. Dans le bon sens. What the fuck Lennon? Tu étais à mille lieux d’imaginer qu’elle puisse dire ça. Elle s’est rapproché, elle a sa main sur ta joue. Tes lèvres sont entrouvertes, encore sous le choc de ses mots.

« So run. » Oh. My. God. Qu’elle chantonne ça juste avant de poser ses lèvres sur les tiennes c’est juste plus que parfait. Ton coeur bat si vite. Tu sais que c’est l’addition de la chanson, de ses mots, de sa présence, de ta solitude, de ton besoin de chaleur humaine. Tu réponds à son baiser. Tu vas poser une main sur sa joue et ce baiser n’a rien à voir avec celui de votre sweet escape. Celui là tu le sens bien. Tu laisses échapper un petit gémissement. Tu te détaches après un moment, gardant ton visage proche du sien. « Thank you. » Et tu retournes l’embrasser parce que tu peux. Parce que tu veux. Tu la tires doucement contre toi.