La journée avait été une des pires journées que j’avais eu à traverser depuis quelques temps. Notre dernière intervention avec Andréa s’était résumée à un échec cuisant, arrivant trop tard. Les lieux avaient été nettoyés, aucune trace d’un quelconque passage et ma colère s’était retournée contre l’équipe d’analyse, voulant obtenir des informations plus vite, plus précises et plus utiles. J’étais comme un loup dans une bergerie, prêt à étriper celui qui oserait sortir des rangs. C’était souvent comme cela quand je n’avançais pas, détestant stagner. Andréa était la tête j’étais les bras. Du moins dans ces moments-ci. C’était comme cela jusqu’à maintenant. Jusqu’à aujourd’hui. Car durant cette après-midi passée à ranger les dossiers, éplucher des relevés d’ADN à la recherche d’une preuve qui aurait pu nous échapper, elle s’était livrée comme on le ferait à un collègue avec qui les relations professionnelles avaient été dépassées du fait de l’ancienneté de leur relation. Et au détour d’une des confidences, elle m’avait avoué avoir rencontré quelqu’un depuis quelques mois maintenant. Et mon monde s’était écroulé. N’étais-je pas assez bien pour elle ? Mes signaux assez visibles ? Et comme par habitude, j’avais souris et l’avait félicité, faisant mine d’être heureux pour elle. Car après tout, c’est ce que ferait un collègue lambda non ?
J’avais décidé de partir plus tôt, prétextant un imprévu à mon domicile. Il était rare que je me comporte de la sorte, mais je ne pouvais pas rester plus longtemps avec elle, pas aujourd’hui. J’avais besoin de me défouler et je savais très bien où cela serait possible. J’avais alors quitté le commissariat, reprenant ma moto pour quitter le quartier de Spring Hill et rejoindre celui de Logan City avec un seul objectif : retrouver le dojo de la famille Riley. Je considérais toujours l’endroit comme un échappatoire, une sorte de repère et même du haut de mes vingt-sept ans, je restais comme un enfant quand je poussais la porte de l’endroit. Puis je savais qu’à l’heure qu’il était, il y avait de fortes chances que je retrouve Danika en train de s’entraîner. J’avais du mal à la voir ces derniers temps, me plongeant souvent dans le travail tandis qu’elle se donnait tous les moyens pour atteindre ses objectifs. Je n’étais pas peu fier de ses résultats, de sa force de caractère et de sa réussite. Il y avait bien longtemps que je n’étais plus considéré comme le plus fort de nous deux quand on se retrouvait sur un tatami. Bien longtemps que son père nous observait du haut de son bureau nous battre pendant des heures sans intervenir. Nous étions comme deux enfants, et j’avais besoin d’elle pour passer cette soirée sans déprimer.
Laissant ma moto sur le parking tout en enclenchant la béquille, je retirais le casque en dézippant mon blouson en cuir, poussant de l’épaule la porte battante du dojo. Le bruit qui émanait de la salle laissait entrevoir les différents cours qui avaient lieu. Je saluais le mur d’honneur avant d’adresser un signe de main à Isaac, montant quatre à quatre les marches menant au bureau du père de Danika. « Salut, c’est moi ! » criais-je en poussant la porte comme pour m’annoncer, me retrouvant face à un bureau vide. J’avais probablement dû rater de peu le père Riley et je laissais mes affaires sur l’un des fauteuils présents du bureau, refermant la porte derrière moi. Je n’avais pas aperçu Danika aux cours collectifs pour mon plus grand étonnement et je décidais donc de m’éloigner du tatami central, me dirigeant vers l’une des salles annexes. Sans même demander la permission, j’enclenchais la poignée pour ouvrir la porte, apercevant de la lumière jaillir des plafonniers. Bingo. J’avais toujours du flair pour la repérer.
Refermant la porte derrière moi, je l’observais exécuter ses katas dans un coin de la salle, en silence, adossé au mur. Son acharnement au travail m’impressionnerait toujours pour son jeune âge. Délicatement, je retirais mes chaussures, m’avançant sur le tatami pour entrer dans son champ de vision, tout en m’abaissant légèrement pour la saluer, un léger sourire aux lèvres. « Tu serais presque parfaite ! Ton nœud ? » lui fis-je remarquer d’un signe de doigts en attendant qu’elle se stoppe pour m’approcher d’elle. Je m’avançais, l’étreignant entre mes bras tout en embrassant sa tempe. « Tu m’as manqué, ça fait combien de temps que l’on ne s’est pas vu ? Deux jours peut-être trois ? » ironisais-je en la relâchant. « Je suis passé voir dans le bureau de ton père mais il n’était pas là… Je me suis douté que tu serais ici… » lui dis-je en montrant le lieu de la main. « Depuis combien de temps tu t’entraines ? Tu devrais t’arrêter un peu ? »
Ma voix était presque inquiète en attendant la réponse de la jeune femme. Je savais qu’elle pouvait se mettre énormément de pression quand il s’agissait de réussir dans le milieu, mais je ne voulais pas que sa santé en pâtisse. Je me reculais, m’asseyant face à elle, contre le mur à l’extérieur du tatami, les bras croisés, un léger sourire narquois aux lèvres. « Allez, montre-moi ça… Que je te dise ce que j’en pense… » ironisais-je. Il était bien loin le temps où j’avais encore quelque chose à lui apprendre entre ces murs. Je regrettais presque de ne pas avoir pris les clés de mon casier pour récupérer mes affaires. « C’est quand même bien mieux de te regarder que de m’affaler sur mon canapé face à un documentaire sur les pécaris… Tu ne sais pas si je n’ai pas laissé un double du cadenas de mon casier à tout hasard ? » lui demandais-je avant de reprendre. « Non pas que je ne veuille pas abimer ma tenue, mais je serais quand même plus à l’aise pour te battre à plat de couture en étant en kimono ! ». Je me moquais certes mais toujours avec respect. Car je savais après tout, que si vraiment l’envie me prenait, j’irais la défier peu import la tenue. « A moins que mamie soit fatiguée… Dans ce cas là… Je te borderais comme quand tu étais petite !» Je laissais les quelques mots en suspens, me redressant pour relever ma garde, bien conscient que ces paroles risquaient d’avoir déclenché la vengeance de Danika.
C’était probablement pour cela que j’étais venu ici. Car voir Danika m’avait fait oublier à quel point ma journée avait été horrible. Ma soirée elle, s’annonçait bien mieux depuis que j’avais croisé son sourire..
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Dernière édition par Keith Weddington le Mer 13 Mai 2020 - 11:39, édité 1 fois
J’aurais pu rester plusieurs heures à l’observer effectuer ses katas, analysant chacun de ses enchaînements, ayant un œil bien plus critique que ce que je pouvais avoir avec un élève lambda. Danika n’avait rien de lambda et son père l’avait compris depuis longtemps, ne lui accordant aucun répit. J’étais d’ailleurs satisfait que les exigences de James Riley ne soient plus autant focalisées sur moi-même. Je n’avais plus le même temps à accorder au karaté et j’avais préféré mettre à profit mes connaissances en acceptant de donner des cours de self-défense ou des cours aux débutants. J’adorais apprendre même si j’étais considéré comme l’un des professeurs les plus exigeants… Après les Riley bien sûr. Et à en croire le rouge pourpre qui avait pris part des joues de Danika, elle n’était pas exigeante qu’avec les autres, elle l’était bien plus avec elle-même.
Je fis semblant de grimacer en sentant les quelques gouttes de sueur se poser sur ma propre joue, l’essuyant du revers de la main avant de venir pousser le haut de son épaule. « Taper sur le système ? Fais gaffe que je ne tape pas autre chose Riley. Et là non plus tu ne le verras pas passer ! » Donnant-donnant. C’était comme cela avec nous et peu m’importait qu’elle vienne me provoquer, elle savait qu’elle aurait un client en face d’elle. Je soupirais déçu d’avoir raté James de peu à priori mais j’étais tellement satisfait que ses projets soient une réussite. Mon père aurait été fier de lui aussi. Je souriais légèrement, haussant les épaules. « En même temps il y laisse de l’énergie, heureusement que ça paie… Et tu sais qu’il le fait aussi pour toi n’est-ce pas ? Donc c’est normal qu’il t’en parle… Mais en attendant… Il faudrait que tu marches bien toi aussi au niveau national… » ironisais-je en pointant du doigt le tatami.
Je savais que je risquais de la piquer dans son égo, ayant toujours eu l’habitude d’être considérée comme trop petite, trop fragile. Jusqu’à ce qu’elle entre sur le tatami. Et là tous les stéréotypes s’envolaient avec une force que j’avais rarement vue. Une juste récompense de toutes ces heures d’entraînements qu’elle avait passé à fournir un travail acharné, travail que je venais perturber de ma présence. « Deux semaines ? Et tu ne m’as pas envoyé mon invitation encore ? Je note que tu ne veux pas que je vienne te voir… Peur de perdre c’est ça ? » la taquinais-je tandis que je venais lui demander de me montrer son enchaînement. Quitte à être ici, autant que je puisse me rendre utile. Mais à priori la proposition venait de créer un court-circuit auprès de la jeune femme qui ne semblait ni vouloir répondre, ni vouloir se mouvoir. Il m’en fallait peu pour que je vienne dans son espace vital, la provoquer. Inconscient ? Non je savais parfaitement ce que je faisais. A tel point que mon avant-bras venait rencontrer la plante de son pied, juste à quelques millimètres de mon visage, ne cillant pas. « Trop prévisible… » ironisais-je tandis que je décalais ma tête légèrement sur le côté pour la regarder, lui offrant un visage blasé, faussement déçu. « C’est bien ce que je disais… Une mamie non recyclée… Riley tu m’as habitué à mieux… Même si atteindre une cible d’un mètre quatre-vingt-huit n’était pas donné à tout le monde… Mais toi quoi ! » Je riais presque aux éclats une fraction de seconde, avant de reprendre un air des plus sérieux.
Venait-elle de vanner mes occupations journalières ? Parfaitement et elle avait saupoudré le tout d’un sourire moqueur qui aurait pu me faire vriller s’il n’avait pas été le sien. Je laissais retomber mon bras, soufflant longuement tout en croisant les bras contre mon torse. « Que sais-tu des tracés de mon torse Riley ? As-tu simplement tenu les comptes ? Tu veux jouer à ça ? Soit. Vérifions que les donuts n’aient pas attaqué vicieusement mon corps ! » ironisais-je en me tournant de dos à elle pour retirer mon tee-shirt. J’attendais quelques instants, repliant mon haut avant d’aller le déposer contre le mur que j’avais au préalable quitté. Je faisais exprès de rester de dos à Danika, baissant la tête pour observer mon torse, pas peu fier de ne pas voir les résultats des écarts constants sur ce dernier. Après tout, je passais autant de temps à m’entretenir physiquement qu’à travailler. Je riais à sa remarque sur la taille probable de mon futur kimono, profitant de la remarque pour me retourner face à elle, les bras légèrement écartés. « Tu as peut-être raison, un torse pareil risquerait d’être à l’étroit dans mon ancien kimono… » ironisais-je avant de secouer la tête. « Je te rappelle le nombre de fois où tu t’es retrouvée au tapis Riley ? Ton père ne t’a jamais appris à ne pas être si sûre de toi ? » lui demandais-je en m’approchant d’elle d’un pas déterminé.
Je maintenais mon regard dans le sien, la défiant un léger sourire au coin de mes lèvres, tandis que j’attrapais les deux pans de son kimono, l’approchant de moi dans un même geste. « J’ai hâte de voir ce que la mamie a dans le ventre… Montre moi si tu es prête pour Melbourne… » murmurais-je dans le creux de son oreille avant de la lâcher et de me retourner, me reculant pour sortir du tatami. « Tu as peut-être besoin d’échauffer tes chevilles non ? J’ai l’impression qu’elles ont gonflé… » dis-je en portant une main sous mon menton pour me donner l’air de réfléchir. « Même en jean, je pourrais te battre encore et encore Danika… » dis-je en riant tandis que je décidais de m’allonger pour effectuer quelques pompes, décidant d’échauffer de ce fait la partie haute de mon corps. Mon regard restait longuement fixée sur la jeune femme, pendant que mon corps montait et descendait dans un rythme constant et rapide, ne laissant aucune trace d’essoufflement apparente. « N’essaie pas, tu risquerais de te froisser un muscle… Admire et respire… Parce qu’une fois que je serais prêt… Tu te retrouveras au sol… » Lui rappelais-je une fois de plus, probablement bien trop sûr de moi comme souvent. « Celui qui perd invite l’autre à manger chez lui. » lui dis-je. Car bien souvent nos combats avaient des prix à la clé. Tout était prétexte pour se battre. Même une soirée pizza-télé. Surtout avec Danika.
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Dernière édition par Keith Weddington le Sam 9 Mai 2020 - 15:26, édité 1 fois
J’étais sur le qui-vive. Non pas par crainte de recevoir un coup que je n’aurais pas anticipé de la part de Danika. Non pas par peur de ne pas avoir la répartie nécessaire pour la renvoyer dans les cordes à chaque fois qu’elle tentait de riposter. Ce n’était pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Non, j’étais à l’affût de la disparition de ce sourire qui pointait sur ses lèvres et qui la caractérisait tant. Celui qui me rendait fier à chaque fois que je l’apercevais. Car depuis toutes ces années, je m’efforçais à ce que cette petite fille puis maintenant cette jeune adulte ne manque de rien et surtout pas de bonheur. Alors l’entendre riposter que mon absence d’invitation était due à mon planning overbooké me fit rire de façon courte. Je secouais la tête comme pour lui montrer que la boutade ne prenait pas cette fois-ci, la connaissant par cœur. « Dixit celle qui a refusé ma dernière proposition de soirée parce qu’elle devait se lever le lendemain… Alors Mademoiselle Riley, plutôt que de trouver un prétexte pour me faire comprendre que je vous manque, invitez-moi à cette compétition et je vous ferais l’honneur de ma présence ! » ripostais-je sans ciller. J’avais appris à traduire certaines de ses tentatives d’humour, n’étant pas moi-même le meilleur quand il s’agissait de communiquer. Et fort heureusement, je n’étais pas là pour me livrer sur ce que je ressentais.
Car même si en poussant les portes de ce dojo, en croisant le regard de Danika tout semblait s’être apaisé, je ressentais encore cette douleur interne me rappelant que la femme que j’aimais était probablement dans les bras d’un autre. Et c’était ça que j’étais venu oublier ici. Et j’allais m’efforcer d’y arriver. Tout comme je voulais prouver à Danika que même en jean, elle restait en danger face à moi. Alors oui, jouer de ma plastique en répondant à sa provocation était petit. Tout comme sa réflexion faussement arrogante sur mon physique digne d’une téléréalité. Mais pourtant, je ne perdais pas mon sourire sarcastique, penchant légèrement la tête pour l’observer. « Ouais je vois bien… Le truc que tu mattes en rentrant chez toi en te demandant ce que tu pourrais bien faire à l’un de ces coqs s’il était présent dans ton canapé… » Je riais à ma répartie, voulant la rendre fébrile en abordant un sujet que nous n’abordions quasiment jamais : nos désirs. Je ne me voyais pas parler de mes envies sexuelles ni même de mes relations avec Danika tout comme elle ne le faisait pas. Pourtant c’était indéniable qu’à son âge et avec sa plastique, les choses avaient bien changé. J’avais renforcé ma surveillance quand nous sortions et je m’étais surpris à vouloir assommer plus d’une personne qui aurait posé son regard avec trop d’insistance à plusieurs reprises. Me rendre à la plage avec elle était presque signe de guérilla. Fort heureusement, les moments se passaient relativement bien, Danika ne faisait pas attention à ce qui pouvait se passer à côté quand nous étions ensemble. C’était peut-être pour cela que je restais méfiant pour deux. Mais ici… Il n’y avait aucun risque. Non. Vraiment aucun.
Je ne voulais qu’une chose : me battre, comme lorsque j’étais enfant. Je n’étais pas du genre belliqueux mais le sport de combat m’avait appris à prendre sur moi et à ne jamais réagir sous le coup de la colère ou de l’impulsivité. Et même encore aujourd’hui, cela me servait dans ma profession tout comme dans cette salle. Je préférais jouer avec ses nerfs et sa patience, et m’adonner à quelques exercices d’échauffement, tout en continuant à l’observer. Toujours avoir un œil sur sa cible. « A quoi tu… » lui demandais-je en la voyant attraper sa ceinture qu’elle défaisait, laissant tomber la fin de ma phrase en comprenant qu’elle se délestait du haut de son kimono, m’arrachant un soupir, fermant les yeux. « A égalité d’arme ? Vraiment ? Je ne savais pas que mes pectoraux rivalisaient avec ta poitrine... Et ne me dit pas que ce haut de kimono entravait ta liberté de mouvement ! » lui fis-je remarquer dans un sourire tandis que mon regard se posait sur sa poitrine. Je stoppais mon exercice, décidant de me mettre en équilibre sur les mains, appuyé contre le mur qui se trouvait derrière moi, avant de reprendre mes mouvements de bas en haut. « Même renversée, tu parais raide. » Doux mensonge, restant étonné de la scène qui se dessinait face à moi. « Je peux faire pareil hein… Sans jean… Pas sûr que ce soit une tenue très respectueuse des lieux Dani… si ton père entre… » tentais-je d’argumenter pour l’obliger à se rhabiller. Il y avait peu de chance que quelqu’un ne vienne nous interrompre, je le savais, James ayant probablement demandé à Isaac et Kyle de s’assurer que personne ne vienne déranger sa fille. Par chance, j’étais l’un des rares privilégiés qui possédait ce passe-droit. C’était surtout pour m’éviter toute tentative de distraction. Car je restais un homme et mon regard ne pouvait s’empêcher de parcourir ses formes. Elle le savait et elle en jouerait. C’était une évidence. A moi d’être plus fort qu’elle. Il n’y avait pas que le physique, il y avait le mental… Et sur ce point, j’avais un train de retard, très probablement.
Retombant sur mes pieds, je me tournais vers Danika, saluant de nouveau avant d’entrer sur le tatami. « J’espère que tu t’es bien étirée, je ne voudrais pas te claquer en te faisant gouter au tatami… » ripostais-je tout en secouant la tête face à sa langue pendue. Je commençais à analyser ses mouvements, lui tournant autour comme bien souvent. J’étais handicapé dans l’amplitude de mes mouvements de jambes, moi qui voulais profiter de mon allonge plus longue que la sienne, je me retrouvais à devoir esquiver voir bloquer certaines de ses attaques. « C’est gentil de t’inquiéter de savoir si je prends soin de moi ! Il est tellement plein que ce soir je m’invite chez toi. On calmera l’ardeur de ton côté louve en rentrant en marchant tiens ! » ironisais-je en tentant de lancer un coup de poing dans sa direction tout en maintenant ma garde levée. Elle était maline, elle était restée assez loin de moi pour éviter mon coup. Je riais en me rendant compte que mes coups étaient portés dans le vide. Chose qu’elle ne mit pas longtemps à me faire remarquer, m’arrachant un grognement. Elle savait que je détestais mon nouvel âge, ce nouveau cap qui se dessinait face à moi et surtout quand elle me faisait remarquer que je me ramollissais.
Pourtant un léger rictus s’empara de mes lèvres quand je m’aperçus de l’erreur d’inattention qu’elle venait de commettre en rentrant dans mon espace. Je ne me fis pas prier pour venir attraper son bras, l’attirant à moi, son dos contre mon torse, tandis que je venais bloquer ses bras d’une clé de bras, mon souffle contre sa nuque. Je restais quelques instants dans cette position, savourant presque cette supériorité que je venais de me créer ou plutôt qu’elle m’avait offert sur un plateau d’argent. Je ne voulais pas la blesser, ayant conscience que son père ou elle-même risqueraient de m’étriper le cas échéant. Alors je desserrais mon étreinte, tout en maintenant le minimum de pression pour l’empêcher de bouger. « Et avant vingt-cinq ans, c’est là où on engrange l’expérience… tu t’es fait avoir comme une bleue Dani… » murmurais-je contre son oreille. La proximité ne m’avait jamais réellement dérangé, mais sentir sa peau brulante contre mon torse me rendait un peu plus fébrile que d’habitudes. J’avais face à moi l’occasion de terminer le combat, de la mettre au tapis et pourtant je ne choisissais pas cette facilité. « Tu as de la chance… Je veux gagner à la loyal… » riais-je délicatement en la lâchant, prenant soin d’effleurer son dos de mes doigts avant de me reculer d’elle. « Allez Riley, montre-moi la championne qui réside en toi ! J'aurais presque plus de résistance face à Kyle, sérieux ! » la défiais-je en lui faisant signe de s’approcher d’un mouvement de la main. « Tu parles trop… » rajoutais-je en tentant de balayer son pied d’appui en venant frapper à l’intérieur afin de la déséquilibrer pour lui faire rejoindre le tapis, signe de victoire. Je ne voulais pas avoir à regretter le fait de lui avoir laissé une seconde chance et me retrouver au tapis. Alors j'enchainais avec une seconde tentative de balayage, me retrouvant légèrement déséquilibré et bloqué par mon jean m'en voulant mentalement de ne pas l'avoir retiré.
Quoi que… Je ne savais pas si ce serait vraiment regrettable que de me retrouver au sol.
Parfois la nature faisait bien les choses. Parfois elle me rendait la vie compliquée. Pourquoi ce soir en particulier mon esprit voyait ce qu’il n’avait jamais vu ? Je m’en voulais mentalement d’imaginer bien plus avec Danika en particulier. Pourquoi la voir dans cette tenue m’obligeait à garder un œil sur sa poitrine comme si c’était la première fois que je l’apercevais. Pourquoi entrevoir l’élastique serré autour de sa taille me donnait envie de tirer sur ce cordon juste pour me permettre d’apercevoir la courbe de ses hanches, le sillon de ses cuisses ? Je secouais la tête pour chasser ces images qui me prenaient. Je ne pouvais pas. Pas ici, pas avec elle, pas ce soir. Après tout, j’étais le premier à crier sur tous les toits que Danika était comme ma sœur. Je l’avais vu dans un berceau, dans les premiers jours de sa vie alors que je n’étais qu’un petit garçon. J’avais assisté à ses premiers pas au sein du dojo, ses premières dents, ses premières peines, ses premiers combats… La liste était longue, bien trop longue pour que je ne puisse me permettre de penser de la sorte. Dieu que j’aurais préféré qu’elle reste habillée.
Cela m’aurait évité, pendant le moment de proximité que j’avais entamé par ma clé de bras, de sentir chaque pore brulant de son corps contre le mien. Mon souffle se calait contre le sien et mes doigts en redemandaient, sentant des pulsions que je n’avais jamais ressenti. Pour notre bien-être réciproque, je devais m’éloigner d’elle. Je devais empêcher ce contact. Pourtant je restais là, à inspirer son parfum, à imaginer une fraction de secondes bien plus que ce qu’il y aurait entre nous. Mon visage se rapprochait de son oreille et l’idée même de laisser courir mes lèvres sur son épaule traversa mon esprit. Une fois de plus, il était urgent que je m’éloigne. Et tout prétexte était bon pour le faire. Je devais rester concentré sur le combat. Sur le jeu. Sur la victoire. Tout le reste n’était que distraction. Je le savais et pourtant cela allait m’emmener à ma perte. J’avais vu son regard changeait. Je connaissais cette détermination, celle qui l’habitait quand son égo était touché. J’avais poussé la comparaison un peu plus loin pour elle. Je savais qu’elle détestait quand je faisais allusion à l’efficacité de son affrontement. La cataloguer à une catégorie qu’elle ne supportait pas. Celle de femme fragile. Celle que nous, les hommes, étions prêts à laisser gagner pour apercevoir un sourire. S’en était trop et je savais que le déséquilibre que mon attaque imprécise avait crée était la signature de ma défaite.
J’eus à peine le temps de tenter de lever mon avant-bras pour tenter de parer son coup que son pied venait percuter le haut de mon abdomen, m’obligeant à retrouver le tapis. La force du coup était indéniable et heureusement que j’avais la carrure pour l’encaisser sans difficultés, mon dos claquant contre le tatami dans un bruit sourd. Je grimaçais, un mélange de dépit et de brûlure face au choc contre le sol tandis que je me figeais en la sentant grimper sur moi. Ma mâchoire se serrait tandis que j’haussais un sourcil sentant ses mains venir bloquer les miennes. N’était-ce pas assez humiliant que d’être au sol ? Non, pas quand c’était Danika qui m’y mettait. Je secouais la tête, presque résigné face à sa remarque. « Tu aurais été incapable de te battre si j’avais fait ça Riley… » soufflais-je tandis que je suivais son regard, mon souffle court. Je ne savais pas si c’était le contre-coup du choc ou bien la présence d’une tension entre nous. J’aurais voulu avoir le plein usage de mes mains pour les laisser parcourir dans son bas-dos. Mes lèvres. Je me sentais électrisé, l’apercevant fixer mes lèvres… Avait-elle la même idée que moi à cet instant précis ? Non, impossible. Elle me l’aurait dit ou aurait fait comprendre depuis le moment où j’étais rentré. Puis… Elle ne cessait de répéter à qui voulait l’entendre qu’il n’y avait rien de son côté. Pourtant son visage est prêt du mien… Trop prêt peut-être. L’occasion se présentait… Tout comme celle que j’avais eu quelques secondes auparavant. Deux fois en si peu de temps. N’était-ce pas un signe du destin ? Je commençais à me redresser avec aisance, le poids de Danika étant trop faible pour m’empêcher de me mouvoir quand elle se décida elle-même à quitter sa position, pour mon plus grand désarroi.
Je me laissais retomber contre le tatami dans un soupir, prenant le temps de m’étirer de tout mon long avant de me relever en effectuant un saut carpé, puis me tournant vers elle, j’acquiesçais à sa question m’apprêtant à lui répondre avant de me rendre compte qu’il était trop tard, Danika avait déjà filé à la douche. « C’est ça, laisse-moi ranger la salle… » soupirais-je tandis que je reprenais mon tee-shirt pour me rhabiller. J’avais l’habitude d’éteindre la salle et sans m’en rendre réellement compte, je finissais de vérifier l’état des lieux, claquant la porte derrière moi. Je fis un signe de tête négatif à l’attention d’Isaac qui savait pertinemment ce qui s’était passé durant cet instant, qui me rendit le tout par un sorte de rire moqueur, agrandissant ma fausse mauvaise humeur. Je grimpais deux à deux les marches me séparant du bureau du père de Danika, récupérant mon blouson et mon casque tandis que je saluais Isaac d’un signe de main en quittant le dojo, attendant la jeune femme dehors.
J’étais appuyé contre ma moto, envoyant rapidement quelques textos à Hayden pour prendre des nouvelles tandis que je rangeais mon portable en apercevant Danika qui sortait enfin, lui accordant un large sourire en découvrant sa tenue, et surtout sa façon de vouloir constamment ébouriffer mes cheveux. « Cesse donc, c’est trop haut pour toi… » me moquais-je tendrement. Le sourire se transforma bien rapidement en fou rire, lui tendant le casque dans sa direction. « Madame a oublié que Monsieur avait un fidèle destrier ? Fais attention que personne ne puisse voir tes dessous… tu t’es déjà assez déshabillée pour la journée ! » ironisais-je en continuant de rire, enfilant mes lunettes de soleil. Je préférais lui laisser le casque plutôt que de risquer sa vie en cas d’accident. Même si j’étais assez confiant sur ma capacité à conduire, je doutais plus fréquemment des automobilistes que je croisais. J’acquiesçais, enfourchant ma moto tandis que je la démarrais. « Tu auras le droit au meilleur des repas qu’un roi puisse t’offrir… Pizza, bières. N’est-ce pas le top ? » ironisais-je en retirant la béquille. « Allez monte donc… Et fait attention à ta robe… Puis ne me casse pas d’autres côtes, je crois que tu as oublié que je restais un être humain quand tu as frappé… » lui rappelais-je juste pour le plaisir de la faire culpabiliser.
Sciemment, j’ignorais sa question sur ma journée et je démarrais au quart de tour. Dani avait l’habitude de monter derrière moi, l’emmenant partout dès le jour où j’ai eu ma première moto. J’avais toujours fait plus attention quand quelqu’un était avec moi sur le véhicule, préférant arriver entier plutôt que plus rapidement. C’est donc une trentaine de minutes plus tard que je coupais le contact, face à ma maison, me tournant vers Danika. « Madame est arrivée… Tu descends que je puisse la ranger dans le garage ? A moins que tu veuilles de l’aide… » lui demandais-je en venant tapoter son nez du bout du doigt. Je respirais enfin en sentant son corps se décoller du mien. J’avais été en apnée une bonne partie du trajet, m’étant imaginé plus d’une façon de finir cette soirée. Ses mains contre mon torse, son corps contre mon dos, tout avait permis de me faire espérer qu’à bien plus qu’un simple combat dans un dojo. « Entre en attendant, je dois avoir des bières au frais… Enfin fais comme chez toi quoi » ironisais-je en rentrant la moto sur ces paroles. J’avais besoin de reprendre mes esprits, ne comprenant pas comment je pouvais divaguer ainsi.
J’étais resté de longues minutes dans le garage, prenant soin de recouvrir la moto, de ranger mon blouson et le casque, refermant derrière moi tandis que j’entrais par la porte menant directement dans la cuisine, m’arrêtant dans l’entrebâillement, m’arrachant un rire en apercevant Danika dans ma pièce à vivre. « Moi qui pensais que le repas serait prêt ! Même pas ma bière est servie ? Tu risques de le payer très cher t’es au courant ? » lui demandais-je en venant percuter affectueusement son épaule pour la décaler du frigo et ouvrir la porte, sortant deux bières avant de lui en tendre une, lui esquissant un léger sourire avant de me mordre la lèvre inférieure, par réflexe. « Une pizza, ça te convient ? Le roi que je suis n’a pas le courage de cuisiner après une journée pareille… Et avant que tu ne me dises que j’ai ignoré tes questions, je préférais me changer les idées que de parler de ces enquêtes qui n’avancent pas… Tu ne m’en veux pas j’espère. » lui demandais-je en venant lui voler un baiser sur la joue, ne faisant même pas attention à ses lèvres que je venais d’effleurer, trop préoccuper à mettre la main sur le prospectus de la pizzeria du coin dans le tas de papiers qui traînaient sur le meuble de l’entrée. Une fois le précieux retrouvé, je me tournais vers la jeune femme, un large sourire fier aux lèvres. « Allez y Madame, dites moi ce qui vous ferez plaisir, je tacherais de vous l'offrir...» murmurais-je en lui tendant le prospectus.
J'avais conscience du double-sens de mes propos, espérant simplement qu'il n'était pas partagé par Dani... Car je ne donnais pas cher de ma capacité à rester impassible face à ses charmes ce soir.
Je riais à sa remarque. Depuis quand je la prévenais de mes visites inattendues ? Depuis quand prévoyions-nous la suite de nos soirées ? Alors comment aurais-je pu la prévenir de ne pas mettre cette tenue qui lui allait à ravir au dépend d’un jean ? Je secouais la tête en guise de réponse, venant taper de mon poing le haut de son épaule avec délicatesse. « Pour mériter un repas digne d’un chef cinq étoiles, ce n’est pas avec moi que tu dois traîner, je te l’ai déjà dit… Mes cinq étoiles je les ai ailleurs que derrière un fourneau ! » ripostais-je, faussement blasé. J’espérais bien qu’un jour, un homme saurait lui faire plaisir en lui offrant ce genre de diner. Je n’avais aucunement la prétention de pouvoir la satisfaire d’une simple pizza, mais je savais que ce n’était pas tant ce que nous mangions qui nous importait mais surtout le fait de passer un moment l’un avec l’autre. Et c’était déjà suffisant.
J’avais senti sa tête venir se caler contre mon dos, m’arrachant un léger sourire satisfait et j’avais appréciais le trajet malgré les tours que me jouait mon esprit. Mon cœur avait raté quelques battements quand je m’étais imaginé le corps de Dani allongeait sous le mien, me laissant découvrir l’un de ses nombreux tatouages. Non, je ne pouvais pas penser de la sorte et je décidais de me concentrer de nouveau sur la route, appréciant ce silence qui était d’or à chaque fois que nous voyagions ensemble. Et même ces quelques instants seuls, tentant de reprendre mes esprits qui divaguaient inlassablement quand mon regard croisait la silhouette de Danika n’était pas suffisant. La tension était à son comble et je me devais de la subir, de la maîtriser. Après tout, ce n’était pas la première soirée qu’elle passait chez moi. Mais pourquoi ce soir, j’avais envie de goûter aux délices de son corps contre le mien ? Je n’en avais aucune idée et cela me torturait à petit feu. Je lui tendais le prospectus, tout étant un prétexte pour me changer les idées, tout comme cette bouteille de bière qui m’attendait, buvant une longue gorgée tandis que je la laissais réfléchir à sa commande. Mon regard s’était posé sur ses lèvres et je restais accroché face à ses mimiques qu’elle avait quand elle réfléchissait, déglutissant avec difficultés. Seule sa voix réussit à me sortir de ma torpeur et encore, il me fallut quelques instants pour relever mon regard de sa bouche à ses yeux. « Euh.. Alors… Je vais prendre une Napoli comme d’habitudes… » murmurais-je encore perturbé. Ma bière était ma bouée pour ne pas céder à la tentation, et une fois encore je vins porter le goulot à mes lèvres, prenant cette fois-ci plus de temps pour savourer le breuvage.
J’espérais que cet élan d’alcool ramènerait mon esprit dans le droit chemin… Perdu. Je ne lachais aucunement Danika du regard, m’apprêtant à lui faire une remarque sur le stéréotype qu’elle débitait encore sur mon métier de flic mais je restais figé en l’observant s’asseoir sur mon plan de travail, comme si de rien n’était. Détournant le regard, je riais nerveusement bien plus par la gêne que je ressentais que par les quelques mots qu’elle venait de dire. Valait mieux que je commande les pizzas, chose que je préférais faire en composant le numéro, restant de dos à Danika pour tenter de reprendre contenance une fois de plus. Vingt minutes à attendre avant la livraison. J’acquiesçais et raccrochais, tournant simplement la tête par-dessus mon épaule pour observer du coin de l’œil la jeune femme. « Toi ? Prof ? » répétais-je avant de jeter mon portable sur le canapé face à moi et de revenir vers le plan de travail à proximité de Dani, l’air faussement hésitant. Je vins poser mes mains sur chacune de ses cuisses, écartant légèrement ces dernières pour venir me glisser dans l’espace libre, sans la lâcher du regard. « Je pense que tes élèves auront beaucoup de chance de t’avoir… » avouais-je en gardant le contact avec elle. « Il faut simplement oublier l’esprit de compétition car toute personne n’a pas cette envie là en poussant les portes du dojo… Reste à savoir quel cours ton père va te proposer… » avouais-je en lui adressant un sourire pour la rassurer, une de mes mains venant se poser sur sa joue avec délicatesse. « Et surtout… Il faudra que tu leur dise que ton seul et unique modèle s’avère être moi… » finissais-je en me reculant, prenant conscience que je jouais avec mes propres limites et que je ne me contrôlais plus.
Je me détournais donc de son corps, attrapant ma bière avant de m’avancer dans le salon, me posant sur le canapé dans un soupir de satisfaction, comme après une terrible journée. « C’est une merveilleuse nouvelle que ton père te propose ça… Vraiment je suis fier de toi. » lui avouais-je avant de me pencher sur le côté opposé de mon canapé, attrapant ma guitare qui était gentiment posée sur son pied, venant la caler sur mon genou. « Après tout on a encore un peu de temps… » riais-je en commençant à jouer quelques arpèges, finissant par interpréter le morceau Glory Box sans oser regarder Danika, bien trop concentré par la musique. Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui avaient la chance de m’apercevoir jouer, restant bien souvent enfermé dans mon salon avec ma guitare. Une sorte de jardin secret qui ne l’était aucunement pour Danika.
Seule la sonnerie qui retentissait dans l’entrée me sortit de mon morceaux, l’air faussement désolé en direction de Danika de lui avoir infligé ça. Je reposais la guitare sur son pied, me levant pour aller ouvrir tout en sortant ma carte bancaire tandis qu’un flash attira mon attention. « Ne me dit pas que… » et je l’observais si fière d’elle, que je ne pus m’empêcher de rire à mon tour, installant les pizzas sur la table basse. « Tu pourras donner mon adresse à tes amies, je me ferais un plaisir de leur montrer mon torse si affreux à cause de tous ces donuts que j’aurais avalé. » ripostais-je en me levant pour attraper le rouleau de sopalin et sortir une nouvelle bière, finissant la mienne sur le trajet du frigo.
« Je suis d’ailleurs étonné que tu n’ais pas participé au combat tiens donc… » fis-je remarquer en me réinstallant sur le canapé tout en lui demandant de me rejoindre d’un signe de tête, commençant à ouvrir les cartons pour lui positionner sa pizza face à la place anciennement vide qu’elle venait d’occuper, son corps contre le mien. Ma main se resserra instinctivement contre l’emballage de ma propre pizza, un frisson parcourant mon corps en sentant sa peau contre mon jean. J’étais incapable de m’éloigner de ce contact, posant une feuille de sopalin sur sa jambe dans un petit rictus « Parce que tu te taches souvent… Je ne voudrais pas devoir te nettoyer vois tu… Tu risquerais de trouver cela trop agréable ! » riais-je en me penchant contre elle pour l’embêter avant de me redresser pour reporter mon attention sur ma pizza. Dieu que je n’avais pas faim en réalité… Pourtant je restais un long moment à observer la pizza avant d’enfin en prendre une part. Je devais m’occuper plutôt que de penser à Danika. « Voilà Madame, tu as mérité ton repas… Enfin tu l’as mérité parce que je t’ai laissé une seconde chance… Sinon tu serais en train de faire brûler des pâtes dans ton appartement là… » lui fis-je remarquer. Je n’aimais pas perdre et je me devais de lui rappeler que je lui avais en quelque sorte offert cette victoire. « D’ailleurs… » dis-je en reposant ma part de pizza dans le carton, retirant une fois de plus mon haut avant de me tourner vers elle. « Regarde l’hématome que je vais avoir ! » lui fis-je remarquer en posant mon doigt sur la partie encore rougit où le coup de Danika avait été porté, tel un enfant qui rappelait ses blessures. « Tu sais ce que cela signifie ? » lui demandais-je le regard rieur.
Parce que si j’avais perdu sur le tatami, je n’étais pas sûr d’avoir perdu ma soirée.
Tout doucement nos deux corps s’éloignaient de la paroi, nous poussant dans la falaise de cette tension. Si mon cœur cessait de battre à chacun de ses mouvements, qu’en était-il du sien ? Pourrions-nous encore jouer à des jeux bien trop dangereux pour nous deux ? J’aimais le danger tout comme je détestais les réactions qu’il provoquait. Pourquoi ces lèvres qui m’avaient effleuré un nombre incalculable de fois ces dernières années laissaient une douce sensation d’incandescence sur leur passage ce soir ? Pourquoi ces mains que j’avais serré à de nombreuses occasions me semblaient-elles si douces ce soir que j’aurais voulu les laisser parcourir plus en détail chaque parcelle de mon torse ? Pourtant mes mains posées sur ses cuisses m’électrifient. Je devais me concentrer sur sa voix. Fixer son visage. Ses lèvres. Je dérivais. Mon regard se posa sur le haut de sa cage thoracique, suivant chacun des mouvements de sa respiration pour être sûr que le temps ne s’était pas arrêté. Non ils étaient bel et bien en vie, et à entendre la remarque de Danika, elle ne semblait aucunement perturbée par la proximité que j’avais instauré. « Tu détestes perdre… Dois-je te rappeler que la dernière fois que tu as perdu, tu es restée plus d’une heure et demi assise en silence, à faire ce qui s’apparentait à du boudin venu d’ailleurs… » lui rappelais-je aisément en tapotant de mon index le haut de son épaule.
J’avais rompu ce rapprochement qui devenait insoutenable et m’était plongé dans mon instrument. J’en avait même oublié la présence de Danika le temps d’un instant. Ce ne fut que lorsque je l’aperçus dans mon sillage, le visage posé sur sa main que je lui adressais un léger sourire, faussement gêné. Après tout, n’avions-nous pas dépassé toute partie de gêne absolue à partir du moment où elle s’était retrouvée à moitié habillée, à cheval sur mon corps ? Je n’eus pas l’occasion de faire un seul commentaire, le livreur de pizza venant subitement nous sortir de cette torpeur. Je remerciais l’air frais que l’ouverture de la porte venait de laisser passer tandis que je coupais le courant d’air bien rapidement, déposant notre repas sur la table. J’avais l’impression d’être brulant alors que je savais très bien qu’il ne s’agissait de rien d’autre que d’une effusion d’hormones que je ne maîtrisais plus. Et si Danika avait saisi la moindre de mes failles face à son image, j’avais conscience des cartes qu’il me restait abattre. Le prétexte était parfait pour ôter mon haut, et rester à tendre chacun des muscles de mon torse sous son regard. L’apercevoir manquer s’étouffer me donnait presque raison, me faisant jubiler intérieurement. « Ça signifie surtout qu’il va falloir que tu rattrapes ça » murmurais-je en guise de réponse retenant un grognement sous l’appui de son pouce. « Et pas de cette façon… je te pensais délicate… » ironisais-je tandis que je l’observais, la tête penchée sur le côté. Tout comme moi, elle tentait de fuir cette tension qui s’était installée sans doute à notre insu. Si elle l’avait ressenti aussi fortement que je l’avais fait, alors pourquoi ne cédait-elle pas à mes signaux. Je l’avais vu se mordre la lèvre tout comme j’aurais eu envie d’y goûter. Elle avait raison il fallait manger.
Du moins essayer, parce que pour l’une des rares fois, ni moi ni elle ne réussissait à finir notre pizza entière. J’acquiesçais, fermant ma pizza de la même façon qu’elle. « Tu repartiras avec… » lui dis-je comme pour la rassurer avant de rire légèrement. « Tu as chaud ? Moi ça va mieux depuis que… » lui dis-je en montrant mon torse tandis que je me levais, me rendant vers la baie vitrée qui donnait vers mon jardin, l’ouvrant puis me dirigeant vers ma cuisine, je fis de même pour créer un courant d’air avant de sursauter en entendant le cri forcé de Danika. « Nooooooooooon dis-moi pas que ce n’est pas vrai ! » me moquais-je en me redressant, bombant le torse avant d’ébouriffer mes cheveux, prêt à combattre comme je l’avais deviné à son regard. Pourtant ce n’était pas même l’idée de me battre qui me plaisait. C’est qu’elle m’offre une occasion de me rapprocher. « Viens prendre ta revanche Riley… » murmurais-je en m’avançant d’elle sans même prendre le temps de me mettre en position. J’étais déterminé et mes bras vinrent entourer sa taille, la faisant pivoter une fois de plus sans prendre la peine de coincer son bras. Non j’avais simplement envie de la sentir contre moi et mon cœur avait cessé de battre à son tour. Mon souffle se voulait court et j’en oubliais presque que je me battais pour une glace que je ne mangerais probablement jamais. « Dis le… » murmurais-je comme si je tenais absolument à être déclaré vainqueur d’un combat inexistant. Pourtant je sentais mon bassin se coller un peu plus au sien, mes mains venant se faire plus ferme sur son ventre tandis que mes lèvres se rapprochaient dangereusement de sa nuque. Il eut suffi d’une fraction de seconde… Une seule pour me rendre compte que le corps de Danika m’avait échappé, l’ayant libéré de cette torture que je voulais lui infliger autant qu’à moi.
Pour la première fois, je ne regrettais pas d’avoir relâché mon attention. Car sans demander mon reste, Danika vint faire exploser cette tension contre mes lèvres en une fraction de secondes. Je ne me fis pas prier pour lui rendre son baiser, ma main attrapant son poignet tandis que mon corps la repoussait contre le mur le plus proche, venant plaquer sa main au-dessus de sa tête. Je ne réfléchissais plus, je laissais mon corps réagir à chacune de ses envies. Mes lèvres brulantes glissèrent le long de sa nuque quelques instants, venant de nouveau recapturer l’instant avec passion et désir. Il n’y avait plus de glaces, plus de combats et il était temps de passer à autre choses. Mon bras libre vint se glisser sous ses cuisses, m’aidant de l’autre pour la soulever comme une poupée de cire, et venir l’allonger sur le canapé, l’observant quelques instants d’en haut, un regard presque satisfait, me mordant le coin de la lèvre inférieure. « Tu as toujours chaud ? » demandais-je en venant me glisser par-dessus, remontant sa robe dans ce même et unique mouvement. « J’ai une autre solution… » murmurais-je au creux de son oreille d’une voix sensuelle qui n’attendait qu’à avoir une bonne raison de se taire. Et cette raison s’avérait être la bouche de Danika que je venais de nouveau embrasser avec ardeur, laissant mes mains voguaient sur la peau chaude de ses cuisses, mon pouce découvrant chaque parcelle de muscle pour son plus grand plaisir avant d’écarter ses jambes pour me permettre d’entourer ma taille. Mon regard ne cachait plus mon désir tandis que mes lèvres descendaient à la naissance de son cou. « Déshabille-toi. » lui ordonnais-je, mon ton se voulant plus ferme tandis que je restais sur elle, l’empêchant volontairement de s’exécuter, une main fermement posée sur le centre de sa poitrine, l'observant d'en haut, un sourire narquois. J’avais envie de jouer. Et je n’allais pas m’en priver après avoir été autant torturé.
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Dernière édition par Keith Weddington le Mer 13 Mai 2020 - 11:43, édité 1 fois
Ce n'est que le début, mais tu auras été prévenu si tu cliques...:
Il y avait des jours où l’instinct reprenait le dessus. Celui d’un homme attiré par ce qu’il considérait beau à voir, agréable à toucher et désireux de goûter. Des jours où la raison et le cœur étaient débranchés, permettant de voir ce que nos regards taisaient. Cette attirance ne pouvait pas être nouvelle pour être si évidente. Comment mon corps pouvait réagir au quart de tour en sentant sa peau contre mon torse ? Comment pouvais-je résister ? Même avec la meilleure des volontés, je savais que je ne réussirais pas. Alors pourquoi continuer à se torturer l’esprit ? Parce qu’elle l’avait décidé ainsi. Elle. Celle que la nature avait construite de la plus belle des manières et qui était dans son âge d’or. Adieu toute question de sentiments vis-à-vis d’autrui, ce soir il n’y avait qu’elle et moi. Sa peau contre ma peau. Cette chasse frénétique du contact de ce corps, de ce frisson, de cet élan d’animalité. Ses jambes contre mon bassin eurent raison un peu plus de moi. Chaque baiser était une dose d’adrénaline directement injectée. Cette pulsion guidant chacun de mes mouvements comme si mes mains prenaient la place qu’elles désiraient depuis tellement longtemps. Celle du corps de Danika que je découvrais. J’avais ce besoin de toucher, d’effleurer chacune de ses courbes, chaque grain de sa peau, le tout saupoudrer de ces baisers si brûlants que je ne pouvais que le lui rendre avec la même ardeur. Je soupirais presque de sentir le creux de ses reins entre mes mains, signe d’appréciation de sa part.
Et sans transition, nos corps vinrent se retrouver sur le canapé précédemment occupé, prenant soin d’admirer la beauté de la jeune femme dans un sourire satisfait. Je sentais la pression de ses ongles contre mon crâne, riant légèrement avant de venir l’étouffer contre sa peau, effleurant le haut de sa poitrine que la robe me laissait à vue du bout des lèvres. J’aimais sentir sa peau frissonner au passage de ces dernières, et j’étais presque frustré de n’avoir que ces quelques centimètres à embrasser. Elle était bien trop habillée pour l’occasion. Et je lui fis comprendre en oubliant toute forme à mes propos. Je n’avais pas le temps de les mettre. Je voulais bien plus que ce qu’elle m’offrait pour l’instant et je me devais de lui faire comprendre. Pourtant je l’observais jouer avec ses bretelles, mon regard envieux dans le sien tandis que je me mordais les lèvres. Ma main remonta vers son épaule maintenant dénudée, laissant parcourir le bout de mes doigts sur sa peau avant de cesser tout mouvement, sentant ses mains parcourir mon torse. Chacun de mes muscles se contractèrent au passage de sa peau contre la mienne, brûlés par le feu de son corps et de son regard. Elle descendait jusqu’à ma ceinture m’arrachant un grognement que je venais lâcher contre son cou, profitant de cette proximité pour venir mordre délicatement ses trapèzes, plaquant mon bassin contre le sien avec fermeté.
Une fraction d’inadvertance, perturbé par ce décolleté que j’aurais voulu plus plongeant. Un moment d’égarement qu’avait utilisé Danika pour intervertir nos positions, non pas pour me déranger. Je riais ayant en esprit cette même position quelques heures auparavant dans un contexte tout différent. Pourtant l’envie n’avait fait que grandir et je soufflais longuement en l’entendant relever mon manque de forme. Mes mains vinrent se poser de part et d’autre de ses hanches, mes doigts découvrant ses fesses sans aucune gêne tandis que mon regard ne lâchait pas le sien. « Faut-il que je me répète ? » dis-je en commençant à remonter la robe de la jeune femme, venant jouer avec l’élastique de son dessous que je vins faire claquer à la fin de ma phrase contre sa peau, frissonnant sous l’effleurage de ses cheveux. J’étais comme un pantin entre ses mains, tout mon corps réagissant à chacun de ses gestes. Je relevais mon bassin pour me mouvoir entre ses jambes que je tenais fermement, tandis que je tentais de m’asseoir pour lui rendre toute sa passion, son désir et sa langueur. Mes dents vinrent claquer contre la peau de son épaule tandis que sa main jouait avec ma ceinture.
N’avait-elle pas assez joué ? A priori, non. Et s’il y avait bien un jeu auquel je ne déméritais pas, c’était celui-ci. Instinctivement, ma main droite passa de l’arrière de ses fesses à l’intérieur de sa cuisse, laissant simplement la pulpe de mes doigts se mouvoir en remontant lentement vers son entre-jambe avant de redescendre à quelques centimètres du but. Puis en la défiant du regard, je poursuivais le même mouvement, venant l’effleurer au moment où elle fit de même avec moi, m’arrachant un soupir. « Tu vois c’est nous qui devrions nous déshabiller. » rectifiais-je dans un souffle, venant jouer une fois de plus avec son dessous, me mordant les lèvres d’envie. Ma main libre vint se caler dans son dos maintenant nu, mon regard se baladant sur l’intégralité de son torse maintenant nu, me décrochant un sourire. Puis rapprochant son haut du corps de mes lèvres, je venais lécher avec fougue le tour de son mamelon, jouant de la pression de mes lèvres contre sa poitrine, souhaitant sentir son sein se durcir contre ma bouche tandis que mes yeux la fixaient au même moment, l’observant jeter son haut au sol dans un élan d’assurance qui la rendait encore plus sexy.
Ma main qui était présente entre ses jambes quitta rapidement l’endroit pour venir faire sauter la ceinture de mon jean avec une aisance, mon souffle se voulant plus court. Très rapidement, je relevais mon bassin, soulevant par la même occasion le corps de Danika avant de venir faire glisser mon jean au bas de mes chevilles d’un mouvement sec, laissant apparaître la preuve de mon désir contre le corps de Danika. « Tu disais ?... » Murmurais-je en venant de nouveau faire basculer nos corps sur le côté vers l’intérieur du canapé pour éviter toute juste involontaire, coinçant son corps contre le dossier de la méridienne tandis que mon corps était blotti contre elle, une de mes mains coincées sous son flanc tandis que l’autre s’était glissée à l’intérieur de son dessous dans le mouvement, jouant avec subtilité de mes doigts. Je passais de l’effleurage léger contre sa peau à une découverte plus en profondeur, sachant exactement où stimuler pour faire monter un peu plus le plaisir, recommençant à plusieurs reprises ces mouvements de va-et-vient tandis que mes lèvres parcouraient son flanc dans de multiples baisers remontant jusqu’à sa poitrine. J’aimais sentir les effets de mes gestes sur son corps, et je venais l’embrasser avec passion, oubliant toute délicatesse, décidant de retirer ma main de sous son blanc pour venir la glisser dans ses cheveux, rapprochant nos visages avec force. Je n’avais plus besoin de lui faire comprendre mon désir, et j’étais prêt à alimenter son plaisir. Alors je me retirais de ses lèvres, glissant les miennes le long de son cou, puis de sa poitrine, venant tracer une ligne imaginaire jusqu’à son nombril pour finir à embrasser son entre-jambe, relevant un regard vers elle, un léger sourire en coin, puis, je remontais en suivant exactement le trajet inverse, prenant soin de me frotter en passant mon corps sur le sien.
Elle voulait jouer et j’étais joueur.
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Dernière édition par Keith Weddington le Mer 13 Mai 2020 - 11:45, édité 1 fois
Un homme averti en vaut deux, c'est un jeu dangereux que d'appuyer ici..:
Le besoin s’était transformé en envie. L’envie en désir. Et mon corps n’appelait plus que celui de Danika. De ses lèvres à ses mains, de ses reins à ses seins. C’était presque devenu vital tellement c’était bestial. Mes gestes étaient faits avec une telle puissance, un tel savoir faire que j’en oubliais qui j’avais entre les bras. Il n’y avait plus que deux pulsions à rassasier, deux être à satisfaire. L’évidence était frappante tout comme l’appétence qu’elle avait fait naître en moi en moins de temps qu’il en avait fallu pour réaliser ce que nous étions en train de faire. Mais à quoi bon ? J’avais cette impression de me retenir depuis bien trop de temps pour accepter de rester loin de son corps, loin de ses hanches et de ce bassin qui convoitait le mien. Son corps sur le mien dégageait une telle puissance qu’elle en était lascive. Mon souffle ne faisait plus qu’un avec le sien. Si elle chavirait, je tomberais dans ce désir ardent de la même façon. Ses lèvres venaient sur les miennes, laissant ma langue lui offrir le meilleur des baisers, ma main venant se poser fermement sur l’arrière de son crâne comme pour l’empêcher de se retirer de cette étreinte que je savourais trop pour la stopper.
Elle savait y faire, c’était indéniable. Tant avec ses charmes qu’avec mon corps que je ne pouvais retenir, réagissant à chacun de ses mouvements, de ses gestes, de ce qu’elle m’offrait. Il était bien loin le jeu que nous menions habituellement. Et si perdre à ce premier me gênait, j’aurais pu me montrer perdant à celui-ci tous les jours pour avoir ce genre de spectacle sous les yeux ou sous les mains. Son soupir me rendait fou, mes mains parcouraient chacune des parcelles que je n’avais encore pas découvert, mes lèvres venant embrasser le haut de son épaule, son flanc, revenant vers le centre en longeant sous son sein. Je sentais ses frissons et je continuais à les alimenter en faisant entrer en action mes doigts. Il était fou ce qu’un toucher pouvait procurer comme sensation selon les zones effleurées. Et par pure mesure de confirmation, je venais poser mes doigts sur son entrejambe, restant strictement immobile comme dans un élan de défi, sentant ses jambes s’écarter, moment que je choisissais pour rompre tout contact avec la zone en question, préférant remplacer mes mains par la pression de mes lèvres. Je l’entendais murmurer mon prénom et c’était presque jouissif de l’entendre me supplier. Mais il était encore trop tôt… J’avais encore un peu de ressource avant de sombrer dans ce jeu dont on connaissait la fin.
C’est le moment qu’elle choisit pour me déshabiller, laissant ses mains se délester de mon boxer tandis que mon regard l’observait, désireux de savoir ce qu’elle avait en tête. Je me frottais à elle, mes mains resserrant leur pression contre son corps pour le rapprocher au maximum du mien, mon souffle se raccourcissant au fur et à mesure où son bassin se risquait à la proximité du mien et que ma raideur s’amplifiait. Pourtant le moment fut vite interrompu, sentant son corps se détachait du mien pour quitter l’endroit. Je restais immobile, la bouche ouverte de surprise tandis que je l’observais quitter le dernier bout de tissus. Ses mots étaient autoritaires et pourtant je restais à la détailler du regard, salivant d’avance face à ce paysage. Je découvrais même des tatouages que je n’avais jamais imaginé, riant légèrement. Puis décidant de me mettre en action, j’enjambais le dessus du canapé avec une facilité déconcertante, me retrouvant en quelques secondes à ses côtés. Mes bras vinrent attraper son bassin, la soulevant bien aidé par ses jambes qui venaient de s’entourer autour de mon bassin pour mon plus grand plaisir. Mes lèvres vinrent capturer ses lèvres, une de mes mains remontant vers sa nuque tandis que mes doigts se serraient autour de l’endroit. J’étais presque satisfait de connaître mon domicile par cœur pour pouvoir me diriger aisément. Je poussais de mon dos la porte de ma chambre, ne voulant aucunement lâcher son corps puis je l’allongeais sur le lit, m’apprêtant à me glisser par-dessus sans en avoir l’occasion. Danika était déjà sur moi, me forçant à grogner de satisfaction. C’était euphorisant une femme qui prenait les devants surtout en la sentant contre ma peau, son bassin contre le mien. J’amplifiais le frottement de nos deux corps, donnant un coup de rein en sentant ses lèvres se refermer en un suçon. Mes yeux s’étaient fermés, mes mains dessinant le contour des muscles du dos de Danika dans un moment de tendresse. Puis mes mains qui étaient placées au préalable contre les omoplates de Danika se retrouvèrent sur ses épaules puis retombèrent sur mon torse, sentant le corps de Danika descendre le long de mon torse qui se tendait sous ses lèvres. Je devinais parfaitement le chemin qu’elle était en train de parcourir et je posais spontanément ma main sur le haut de son crâne, ma tête s’enfonçant dans le matelas. Mes yeux se fermèrent et mes doigts vinrent jouer avec les mèches des ses cheveux, accentuant la pression qu’elle effectuait par moment, m’épanchant de quelques soupirs que je ne cachais plus. Mon bassin se cambrait de désir et d’envie de plus, tandis que ma main libre vint chercher le sein le plus proche, venant jouer subtilement avec le bout de ce dernier entre mon pouce et mon index, puis le prenant à pleine main, je me surpris à râler en la sentant remonter vers moi. Bien rapidement, ma main vint pousser son épaule, faisant pivoter son corps sous le mien, tandis que je profitais de cette rotation pour glisser mes doigts en son sein, jouant d’un va-et-vient léger sur son clitoris. Ma lèvre vint mordre sa lèvre inférieure, et je glissais mon autre bras sous ses hanches, venant me saisir de ses fesses avec fermeté. D’un mouvement circulaire, je jouais avec mes doigts, amplifiant mon mouvement avant de l’accélérer, insistant un peu plus sur ce dernier. Puis bien rapidement, je glissais mon majeur, reprenant mon mouvement circulaire du bout du pouce dans un soupir contre elle. Mes dents vinrent mordre son lobe, mon souffle court contre sa peau, tandis que je murmurais presque suppliant. « J’ai envie de toi. » avant de venir l’embrasser à pleine bouche, retirant ma main pour venir écarter ses cuisses et me glisser dans l’emplacement libre.
Ma main vint attraper sa cuisse, relevant sa jambe pour venir faire reposer son mollet sur mon épaule et m’inclinant légèrement. Puis d’un mouvement de bassin minutieusement calculé, je m’insérais d’un coup sec en elle, restant quelques instants à savourer ce premier contact. L’une de mes mains vint bloquer la sienne au-dessus de sa tête tandis que l’autre caressait la fesse que la position actuelle me donnait à proximité. Mes mouvements de bassins se voulait lent et langoureux, profitant de l’amplitude que m’offrait son bassin. Puis le temps passant, mes mouvements se voulaient plus rapide, plus précis et plus vifs, mes lèvres venant se poser dans un baiser intense, liant ma langue à la sienne avec passion.
Mon souffle se voulait plus court, mes mains plus pressantes, et j’étais à l’affût de chacune de ses réactions, voulant lui apporter le même plaisir que je prenais à être en elle.