« Et personne ne lui dit rien ? » Tu hausses les épaules. Personne n'en a rien à faire de qui est fidèle à qui et qui est infidèle à qui. Ça ne surprend personne ces histoires là. Ça ne fait pas de scandale. C'est juste la routine. « Tout le monde s'en moque. C'est un joli monde ici, mais juste en apparence. » Parce qu'il n'y a toujours que ça qui compte, les apparences et rien d'autre de génération en génération. Cette horrible tradition qui se perpétue sans cesse. Vous ne faites pas exception à la règle. Comment auriez-vous pu élever votre enfant différemment de vous ? « Et en un seul mensonge c’est l’explosion ? » « C'est toi qui a décidé que c'était une explosion. Moi, j'ai rien dit. » Bien sûr, ça fait mal. Bien sûr que tu es en colère, que tu aurais envie de lui refaire le portrait. Vous n'en êtes pas à votre premier nuage noir sur votre mariage et vous avez toujours réussit à passer par dessus ça. Le temps guérit tous les maux, ou du moins, il parvient à les faire oublier... pour possiblement exploser plus tard. Peut-être que c'est une explosion. Tu n'en sais rien. Aujourd'hui, tu es en colère. Demain, tu lui pardonnera peut-être. « Je peux faire beaucoup de choses. Je peux t’aider à exécuter n’importe quel plan, n’importe quand. On est tous les deux aussi touché par cette histoire, je suis pas ton ennemi. » Ton regard se porte dans le sien, alors qu'un silence s'installe entre vous deux. Tu sais pas. T'es pas prête à prendre une décision. Pas tout de suite. Pas avant que ton mari ait choisit sa maitresse en face de toi.

« T’as pas une copine qui s’est déjà mariée 6 fois et a déplumé ses ex maris qui pourrait te donner des tuyaux ? » « Peut-être » C'est qu'elle aime bien se vanter ces greluches. Est-ce que toi tu as envie d'aller là ? Tu ne sais pas. Pas encore. La blessure est trop neuve pour que tu puisses y réfléchir convenablement. Si Cosimo n'existerait pas, ce serait différent. Tu n'hésiterais pas une seule seconde, mais tu n'as pas envie de détruire ta famille. Attends, qui l'a vraiment détruite ? Non. Ce n'est pas toi. C'est lui.

Avant même que tu puisses vraiment l'en dissuadé, Jet est déjà passer sur le toit. Et merde. Ton regard passe de lui, en hauteur, à la baie vitré qui te donne un dernier regard sur cette soirée ennuyeuse. Sans vraiment savoir pourquoi, tu décides de la suivre. « Si ça se trouve tu viens d’assomer quelqu’un. » Ton regard passe par dessus la barrière pour voir le désastre. Merde. C'est claire que tu vas te les faire voler, s'il n'ont pas explosé au sol. Tant pis. Il donne mal au pied de toute façon. Jet vient donc attraper ta main et en une fraction de seconde, tu te retrouves à la même hauteur que lui. « Viens on va là-bas. » Tu le suis, ta main dans la sienne dans un endroit plus à l'abris des regards indiscrets et surtout, des oreilles indiscrètes. Tu viens t'asseoir sur le rebord de l'édifice, alors que tes jambes se balancent dans le vide. « Tu es doué au poker ? J'suis certaine qu'il détesterait perdre contre toi. » Ton regard posé vers le vide en bas se détourne vers Jet. Saül déteste toujours perdre. Contre le pseudo-petit-ami de sa copine ce serait sûrement l'orgueil qui prendrait un coup. Peu importe. L'idée est posé, il en fera bien ce que tu veux. Tu t'en contre-fou.

@jeremiah etish  

Ce monde est vraiment pourri à l’intérieur, c’est terrifiant. Et c’est certainement pour ça que je n’ai pas vraiment de mal à m’adapter. Je vis dans le mensonge depuis que je suis enfant. Mais je hoche la tête, j’écoute Elise qui essaie de cacher à quel point toute cette histoire la blesse. “Tout le monde sait que ce genre de monde est composé de gens plus faux les uns que les autres.” C’est connu, ils ne s’en cachent absolument pas. Et moi j’observe de temps en temps, mais je reste moi-même. Je ne compte pas changer, même pour entrer dans ce monde. C’est moi, ma personnalité qui fait que ma musique plaît. C’est mon personnage, et ça, j’espère que Sébastian l’a compris. C’est effectivement moi qui ai parlé d’explosion, parce que c’est ce qu’elle a fait dans ma vie Ariane, elle a tout fait exploser en une petite seconde. Mais peut-être qu’Elise peut garder espoir. “Ok ça a pas encore explosé.” Et j’aimerais bien que Saül finisse par l’éloigner de lui pour retourner vers sa femme. Elle serait brisée et cette fois je ne serai pas là pour la ramasser, mais je serai là pour l’enfoncer encore un peu plus. “Tu peux peut-être encore sauver ton couple et ta famille ?” Je ne sais même pas si elle a une famille. Peut-être qu’ils sont seulement eux deux et qu’il n’y a jamais eu d’enfant, je n’en sais absolument rien et je m’étonne de m’y intéresser. Et elle a certainement des amies qui ont divorcé, et qui ont tout donné pour détruire leurs maris. Et elles auront certainement de meilleurs conseils à donner que moi. “Quel mystère.” Elle ne me fait toujours pas confiance et c’est réciproque, mais ça continue de m’amuser.

Je monte sur le toit, et je ne pensais pas qu’elle me suivrait. Mais elle enlève ses chaussures, elle relève sa robe et elle me demande de l’aider. C’est ce que je fais, et en moins d’une minute elle se retrouve avec moi sur le toit. J’aime les toit, c’est les endroits les plus calme qu’on peut trouver. Personne n’ose jamais y monter. Surtout quand ils sont aussi difficile d’accès. Je n’ai pas le vertige, et j’aurais gardé sa main dans la mienne jusqu’à ce qu’on se retrouve assis sur le rebord du toit. Il n’y a pas de terrasse en dessous de nous. Juste le vide, des rues minuscules à cette hauteur, c’est tout juste si on peut reconnaitre une voiture. “Je suis bon au poker.” J’y joue depuis un moment maintenant. “Je pourrais facilement le battre j’en suis certain.” Et ça c’est ma confiance en moi qui me fait rarement défaut. “Sébastian m’a dit que je devais chanter pendant une soirée que ton mari organise.” Il m’en a vaguement parlé mais je ne peux pas dire non à une telle occasion. “Je n’inviterai personne cette fois.” Et si la rousse se ramène c’est que Saül lui aura demandé de venir. “Tu seras là toi ?” Et pourquoi tu poses ce genre de question Jet ? Elle a tourné la tête vers moi et j’ai tourné la mienne vers elle. Il n’y a personne pour dire quoi que ce soit ici.

« Ok ça a pas encore explosé. » Pas encore non. Mais le détonateur est plus fragile que jamais. Il suffirait d'un innocent mot mal placé pour que tout explose. Si Saül vient vraiment à choisir Ariane plutôt que sa famille, ce sera le point de non-retour. « Tu peux peut-être encore sauver ton couple et ta famille ? » C'est qu'il doit te trouver barge d'encore espérer qu'il reste un once d'espoir, aussi petit soit-il. Il peut pas comprendre. Lui et Ariane c'est rien comparativement à toi et Saül. C'est vingt ans d'une vie. Pourquoi s'est donné autant de mal durant toutes ses années pour que ça se termine ainsi ? Ça te semble tout simplement illogique. Mais voilà. Il n'y a rien de logique dans tout ce qui est en train de se produire. « J'en sais rien. Il faudrait qu'il veuille lui aussi. Ça ne semble pas être le cas » Parce qu'il est là-bas alors qu'il devrait être ici. Parce qu'il boude comme un enfant, alors qu'il devrait te supplier de tout lui pardonner. Il y a des tas de choses qu'il devrait faire, mais il ne fait rien.

« Je suis bon au poker. Je pourrais facilement le battre j’en suis certain. » Bah voilà. S'il veut ça vengeance qu'il la fasse. C'est pas toi qui va l'en empêcher. Tu sais pas trop si être bon est suffisant. Saül doit quand même être un bon adversaire si vous n'avez jamais fait faillite. Vous avez beaux être plus que riche, un problème de jeu, ça peut mener à une faillite quand on est trop gourmand, trop arrogant. « Sébastian m’a dit que je devais chanter pendant une soirée que ton mari organise. » Soirée. Saül. Sebastian. Ça l'air d'un ennuie mortel. « Je n’inviterai personne cette fois. » Et alors ? « Tu seras là toi ? » Il y a de bonnes chances. Tu es toujours là où Saül a besoin de toi. Il aura encore besoin de toi là ? Il y a quand même ton sourire qui s'élargit, qui s'amuse de la question. Où est-ce qu'il veut en venir ? « Pourquoi t'as envie de m'inviter ? » que tu lui demandes alors que ton sourcil se hausse. C'est vraiment n'importe quoi cette soirée.

@jeremiah etish  

J’avais pas envie de penser à tout ça. Mais on m’a emmené dans un endroit que je connais, sur une terrasse qui renferme beaucoup de souvenirs et un visage connu. Et ce visage connu a l’air désespéré, et je n’ai pas envie de l’ignorer cette fois. Elle est aussi seule que moi, et passer notre soirée ensemble me semble être une bonne idée. Elle est un peu moins chiante que le reste de l’assemblée à ce que je vois. Ou c’est que exceptionnellement on se trouve des points communs en la trahison d’Ariane et Saül. “Si il veut pas…” Je me tourne vers elle et je capte une nouvelle fois son regard. “Fais lui regretter.” Je sens qu’elle en a les capacités, qu’il suffit d’un seul coup de pouce, de la goutte d’eau qui fera déborder le vase pour découvrir le monstre qui se cache encore à l’intérieur de cette femme. Et je pourrai l’aider, parce que Saül et Ariane ont tout brisé sur le passage, et qu’ils méritent de payer. Ils méritent de souffrir autant que moi.

On se retrouve sur le toit. Oui, on, parce qu’elle m’a suivi et que j’ai laissé ma main dans la sienne pour l’emmener vers un endroit où on sera seul. Plus personne d’autre que nous, plus de fête, plus de costume, plus rien. Juste les étoiles et le bruit des rues au loin. “Elle va être chiante cette soirée.” Je hoche la tête même si elle le sait déjà. Elle en a fait bien plus que moi des soirées comme celle qui nous attend. “Sauf que je vais chanter.” Et un sourire en coin naît sur mon visage alors que je me tourne un peu vers elle. On peut rire même si nos vies se brisent au même moment pas vrai ? Alors j’essaye, parce qu’on est loin de la fête, parce qu’il n’y a personne. Mais c’est elle qui me fait sourire quand elle me demande si je veux l’inviter. Je hausse un sourcil, amusé. “Tu veux que je t’invite ?” Je pourrais, ça ferait beaucoup de problèmes et ce serait amusant. Mais je cherche dans ses yeux à savoir à quel moment elle est sérieuse et à quel autre elle ne l’est pas. Elle est difficile à cerner, c’est sûrement ce qui la rend aussi intéressante ce soir. Je m’allonge et je regarde le ciel, comme je le fais toujours quand je suis sur les toits de Brisbane. “Non je vais pas te sortir un monologue sur les étoiles et l’astrologie j’y connais rien du tout.”

« Si il veut pas… Fais lui regretter. » Et dès que ton regard croise le sien, il y a cette étincelle de malice qui s'y forme autant dans le sien que dans le tien. Oui. S'il la choisi elle. Tu détruis tout. Il n'aura pas de deuxième chance pas là dessus. Il t'a assez humilié comme ça.

« Elle va être chiante cette soirée. » Dis donc, ce qu'il est doué pour vendre une soirée. Il devrait pas dire ça, même si c'est vrai, s'il a envie qu'on se déplace pour venir l'écouter. « Sauf que je vais chanter » Ce qu'il est prétentieux. Il arrive à te faire rouler les yeux à nouveau. Ça fait combien de fois depuis le début ? Ce n'est certainement pas une chanson qui sauvera l'ennuie de cette soirée. « Tu veux que je t’invite ? » Tes yeux le zieute rapidement de la tête au pied. « Dans ce costume ? Sûrement pas. » Ah. Elise la superficielle qui revient d'un bond. Il prendra peut-être ça pour une blague, mais ça en est pas une. Il faudrait qu'il soit parfait pour que tu acceptes de déambuler à ses bras. Et encore là, tu n'es pas certaine d'être prête à t'afficher publiquement avec quelqu'un d'autre que Saül, le commérage ça part vite et n'importe comment.

« Non je vais pas te sortir un monologue sur les étoiles et l’astrologie j’y connais rien du tout. » Il a pris ses aises Jet. Il s'est allongé sur le toit, la tête vers le ciel. Tu montes à ton tour la tête vers les étoiles. Vous êtes chanceux. Le ciel est parfaitement étoilé ce soir. Tu finis donc par t'allonger à ton tour juste à ses côtés. « Il y a la Grande Ourse » que tu commences alors que de ton doigt tu pointes la première constellation dans le ciel. « Puis, la Petite Ourse. » Il dérive un peu ton doigt. Elles ne sont jamais bien loin l'une de l'autre. « Et l'étoile polaire juste... là. » Les classiques. Tu n'es pas trop une pro d'astrologie toi non plus, mais, ouais, tu connais la base.

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On est sur les toit de Brisbane. Ces endroits font partie de mes endroits préférés. C’est loin de tout, on surplombe la ville et chacun de ses habitants. Et mes pieds sont dans le vide alors que mon regard fait des allers retour entre les rues de la ville et la brune qui se trouve à mes côtés. Je ne suis pas à l’aise dans ce costume, ce n’est pas une tenue pour se balader sur un toit pendant toute une soirée, toute une nuit. La remarque me fait rire, parce qu’elle parle de mon fameux costume que je n’aime pas, mais qu’elle n’a pas dit non. Est ce qu’elle pourrait vraiment envisager l’idée ? “C’est pas un non !” Et mon sourcil se hausse quand j’essaie de capter son regard qu’elle aussi elle laisse divaguer sur les rues sombres de la ville. “Tu pourrais toujours avoir le droit de regarder les costumes et même faire les noeuds de cravate correctement.” Elle l’a déjà fait une fois qu’est ce qu’il l’empêcherait de recommencer ? Mais mon ton reste joueur quand elle elle a l’air sérieuse. Ce ne sont que des propositions pas vrai ? Des suggestions même, alors je ne risque rien à continuer de la taquiner sur le sujet. Jusqu’où elle est capable d’aller ? C’est la question qui me pousse à les chercher les limites de la brune.

Je m’installe, on est bien ici. C’est bien plus intéressant de traîner au bord du toit plutôt que de discuter avec tous ces gens insipides. Si je n’avais pas besoin de Sébastian pour m’élever et devenir célèbre, je n’aurais jamais accepté de venir. Je regarde les étoiles, c’est magnifique. Et je sors un joint de ma poche, c’est une habitude. J’en ai toujours un ou deux sur moi au cas où l’envie se fasse ressentir. J’ai aussi plusieurs sachets mais je ne les afficherai pas devant cette femme dont je ne connais rien. Elle pourrait en parler, faire des suppositions, beaucoup de choses contre moi et mon activité à côté de la chanson. Elle me parle des étoiles, elle a l’air de s’y connaitre et j’essaie de voir ce qu’elle me montre. “Où t’as appris ça ?” Est ce que c’est le genre de trucs que tous les riches savent parce qu’on leur apprend le plus de choses inutiles possibles dès la naissance ? J’allume le joint et en prend une longue bouffée avant de lui tendre, elle le prend ou pas, c’est comme elle veut. “Je cherche pas à te droguer, ça détend c’est tout.” Et on était encore très tendu il y a quelques minutes sur cette terrasse.

« C’est pas un non ! » « Et c'est pas un oui. » Ça aussi, c'est important qu'il se le rappelle. Tu n'as pas dit non et tu as encore moins dit oui. Ce serait complètement déraisonnable d'aller là-bas avec lui, non ? « Tu pourrais toujours avoir le droit de regarder les costumes et même faire les noeuds de cravate correctement. » Un sourire amusé ce glisse doucement sur tes lèvres. Vraiment ? Il te laisserait tout choisir, tout faire ? Il ne sait vraiment pas dans quoi il s'embarque. Lui, qui n'avait supposément pas besoin de "tout ça". « C'est vrai ? C'est que tu dois vraiment avoir envie de m'inviter alors. » Et pour quelle raison ? Ah oui simplement rendre sa copine jalouse quoi d'autre ? C'est pas comme s'il pouvait vraiment avoir envie de t'inviter toi, pour juste toi, sans aucune arrière pensée malsaine.

« Où t’as appris ça ? » « Dans un cours. » Tu hausses légèrement les épaules, alors que ton taux de jugement niveau dix te fait penser que lui n'as sûrement jamais obtenu son diplôme. Oh, c'est mal conclure sans connaître. Tu pourrais être surprise... C'est ce que tu te dit jusqu'à ce qu'il sorte un joint de sa poche. Joint, drogué, pas de diplôme, musicien. Voilà, c'est claire dans ta tête. Son chemin est déjà tout tracé. Il en hume une bouffée avant de le tendre vers toi. C'est une blague, c'est ça. « Je cherche pas à te droguer, ça détend c’est tout. » « Quoi, tu trouves que j'ai besoin de me détendre ? » Répliqué aussi impoliment, oui, tu aurais carrément besoin de relaxer un peu. Comme ça ? Non. Peut-être. À vrai dire, juste l'odeur suffit à te lever le coeur. Pourtant, il te le pointe toujours sous le nez. « Tu commences à pousser ta chance un peu trop loin. » Non. Tu ne fumera pas avec lui. Encore moins ici. Tu as aucune idée de quelle genre d'effet ça aurait sur toi et tu n'as pas envie de le découvrir alors qu'il y a un public juste en dessous de vous. Le toit vous donne l'impression d'être seul au monde, mais ce n'est pas le cas.

@jeremiah etish  

On ne fait que des hypothèses ce soir, rien n’est sûr, rien n’est acté. On vit dans un futur qui n’existe pas encore et qui n’a rien de sûr. Un futur qui j’espère sera moins douloureux pour elle et pour moi, mais infernal pour les personnes qui sont la cause de ce mal être. Je ne mets même plus de nom sur ces deux personnes vous les connaissez déjà bien, et est ce qu’ils ont vraiment besoin qu’on leur accorde plus d’attention ? Je ne pense pas. Je préfère penser à autre chose, taquiner la brune alors qu’elle continue de sembler sérieuse. Elle ne sait vraiment pas se détendre et je trouve ça dommage pour elle. Sa vie doit vraiment être chiante. “Mhmh.” C’est pas un oui mais rien que le fait qu’elle envisage la possibilité de m’accompagner m’amuse et me paraît étrange. Pourquoi elle accepterait ? Je n’en ai aucune idée, c’est une énigme cette femme. “Si t’acceptes c’est soit que tu adores les noeuds de cravate bien fait soit que t’as vraiment envie de m’accompagner.” Un clin d’oeil et je reste concentré sur son visage une minute de plus. Peut-être que ça arrivera. Si ça se passait, je suis sûr que la soirée pourrait être terriblement intéressante.

Je suis allongé et elle l’est elle aussi juste à côté de moi. On observe les étoiles, elle connait quelques noms. Des trucs que j’ai déjà entendu mais que j’ai jamais vraiment enregistré. Peut-être qu’un jour je m’en souviendrai. “T’es le genre de personne qui a suivi des cours d’astronomie ?” Oui je connais des vrais mots, longs et qui veulent dire quelque chose, ça doit l’impressionner Elise. Je me demande ce qu’elle pense de moi, elle doit être tellement loin de la vérité. J’allume un joint parce que c’est le meilleur moment pour fumer sous les étoiles et sur un toit. Je lui tends, un automatisme. Je me doute qu’elle ne le prendra pas et ça m’arrange. Mais la fumée passe sur son visage et ça me fait rire. “Oh que oui, et ça fait certainement des années que tu devrais songer à te détendre.” Elle a l’air d’être coincée depuis sa naissance, et personne n’est là pour la surveiller. Même pas son mari. Mais c’est elle qui se bloque, qui s’empêche de s’amuser un peu. Dommage pour elle, tant mieux pour moi et mon joint. Je pouffe de rire en prenant une nouvelle bouffée. “Tu me diras quand je serai allé trop loin.” Je hoche la tête, c’est bien ce moment qui m’intéresse, celui où elle aura atteint une quelconque limite. “En attendant t’es toujours là.” Alors que personne ne l’oblige, et ça ça veut dire que ses limites sont encore loin.

« Si t’acceptes c’est soit que tu adores les noeuds de cravate bien fait soit que t’as vraiment envie de m’accompagner. » « Pour les noeuds de cravate, assurément. » Pour quoi d'autre ? Pour t'imposer à une soirée que tu ne serais pas invité ? Peut-être. Parce que si tu y vas avec Jet, c'est que Saül ne t'y amène pas. Et s'il t'amène pas, il amène qui ? Personne ? Ou sa dulcinée ? Tu rages juste a pensé qu'il te remplace aussi vite, qu'il s'affiche avec quelqu'un d'autre aussi vite. Non. Il ne ferait pas ça... ou peut-être que si ? Ouf. La curiosité. C'est probablement ce qui te ferait accepter de l'accompagner, Jet. Voir ce qui se trame là où on ne veut pas de toi, dans un sens.

« T’es le genre de personne qui a suivi des cours d’astronomie ? » Tu souffles un peu. Il ne comprendrait jamais quelle genre de personnes tu es, ou tu étais. Il comprendrais pas. Il jugerait, se moquerait. Tout comme toi tu ne comprendrais jamais quelle genre de personne il est. « J'étais le genre de personne à faire ce qu'on lui demandait de faire. » À faire tout ce que Papa voulait. À exceller dans tout pour qu'il puisse vanter à quelle point sa fille était meilleure que celle des autres. Au fond, tu répètes les mêmes erreurs que lui ? Ou peut-être que tu le comprends un peu mieux aujourd'hui ? Pourquoi tu ne retiens pas plutôt à quel point tu détestais ça et à quel point Cosimo devait se sentir pareil ? « Oh que oui, et ça fait certainement des années que tu devrais songer à te détendre » Et la fumée, l'horrible fumée qui t'arrive en plein visage te fait froncer le nez. Et il le fait exprès le con. « Je sais très bien me détendre. J'ai pas besoin de ta merde pour ça. » Te détendre ? N'importe quoi. Il a parfaitement raison, mais tu ne lui diras jamais.

« u me diras quand je serai allé trop loin. » Il pouffe de rire. Tu roules les yeux. Un classique. « En attendant t’es toujours là. » « J'suis toujours là... » que tu répètes après lui. Tu ne sais même pas pourquoi. Que tu es encore là. Probablement parce qu'il n'y a rien de mieux en bas, rien de mieux chez toi. Parce qu'en ce moment il reste ta meilleure option. Vaut mieux lui à cette solitude qui te pèse depuis des jours, à ces horribles pensées qui te hante continuellement. Là, tu penses à rien d'autres, ou presque. Tu tournes la tête vers lui quelques secondes avant de reperdre ton regard dans les étoiles. « Elle est comment, ta Ariane ? » Une question que tu regrettes immédiatement d'avoir posé. Heureusement qu'il n'est pas en état de vanter à quel point elle est merveilleuse. Heureusement. Finalement, peut-être qu'elle te suive jusqu'ici, tes horribles pensées.

@jeremiah etish  

Je la sens rager à côté de moi et au fond je suis ravi. Ravi de voir qu’elle est dans le même bateau que moi. Parce que je sens qu’elle pourrait être un monstre si elle le décidait, si quelqu’un la mettait sur la bonne voie assez rapidement. La bonne voie, ou la mauvaise selon les points de vue. J’ai juste envie d’embarquer quelqu’un dans cette chute là. Parce qu’elle sera bien différente de toutes celles d’avant. Parce que je ne vais pas chuter comme le monde l’entend. Je vais juste fermer mon coeur, oublier mes sentiments, et juste penser à mon ascension. Je ne ferai plus confiance à Ariane, plus à qui que ce soit d’ailleurs. “Quoi t’es pas encore tombée sous mon charme ?” Est ce que je la charme vraiment ? Non, même pas. Je suis juste aller chercher des informations, j’ai juste voulu réveiller ses démons. Mais elle est belle Elise, elle a du caractère, alors pourquoi ne pas tenter de la charmer. Ca, ça pourrait énerver et surprendre tout le monde. Je penche la tête en captant son regard, et, soudain, ça me semble être une excellente idée.

Je regarde le ciel, elle est allongée à côté de moi et je suis encore surpris qu’elle m’ait suivi jusque là. Pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi elle est pas simplement restée sur la terrasse ? Je sais pas et j’ai pas envie de lui poser la question. Elle apprécie certainement ma compagnie, mais elle ne sait pas dans quoi elle s’embarque la brune. Moi je le sais, et pourtant je ne l’éloignerai pas, bien au contraire. “Et t’as jamais eu envie d’être libre ?” C’est une vraie question, je me moque pas je m’intéresse. Est ce qu’elle connait vraiment la vie ? Ou est ce qu’elle a vraiment toujours dans sa tour d’ivoire sans avoir le droit de tester de nouvelles choses ? Ce serait presque triste. “T’as peur ?” Mon sourcil se hausse, elle est terrifiée. Je le sens, elle n’a jamais testé et les gens sont toujours apeuré la première fois. La proposition est toujours d’actualité, le joint est entre mes lèvres. Si elle le veut, qu’elle vienne le chercher.

Elle est toujours là, moi aussi, super observation. On ne sait pas pourquoi on est là et on y réfléchira certainement pas. Je ne suis plus en capacité de réfléchir correctement de toute manière. Je tourne la tête vers elle, et ce n’est certainement pas moi qui lâcherai son regard en premier. “Et t’es bien non ?” Comment être mieux ? On est seul, loin de cette fête, loin d’absolument toutes les merdes qui arrivent dans nos vies. Ma Ariane, mes dents se serrent. J’aurais pensé moi aussi qu’elle était ma Ariane il y a quelques semaines. Mais maintenant, elle n’est plus rien. Elle est juste rien du tout, une tâche noire dans ma vie que j’ai envie d’éliminer. “Elle est égoïste, elle tombe amoureuse de tout ce qui bouge apparemment. Elle aime pas les choses compliquées, et j’ai hâte qu’elle se rende compte qu’en faisant ses conneries elle brise une famille.” Mon sourire mauvais étire mes lèvres. “N’ais pas de pitié pour elle. Et si tu veux la détruire en même temps que ton mari, t’aurais raison.” Je hoche la tête alors que je n’ai toujours pas regardé ailleurs que son visage. “Il est comment ton mari ?” Il faudrait le cerner pour savoir comment le détruire facilement, et rapidement.

« Quoi t’es pas encore tombée sous mon charme ? » Sérieusement ? Tu pouffes de rire. Aucune chance. C'est pas ton genre et tu es probablement encore moins le sien. Vous ne pourriez pas être plus à l'opposé l'un de l'autre. « Tu devrais réviser ta technique de drague, elle est vraiment nulle. » Il te drague pas. Ou tu ne t'es rendue compte de rien. L'ambiance n'est pas flirteuse. Loin de là. Elle est presque triste, presque pathétique.

« Et t’as jamais eu envie d’être libre ? » Si. Tu en a déjà eu envie, mais la peur était bien plus présente. C'est que tu avais presque peur de respirer quand ton père était dans la même pièce que toi. Même aujourd'hui encore, ton corps en entier se crispe quand il est dans les parages. Oh ce qu'il serait horrifié que sa petite fille n'arrive pas à préserver son si parfait mariage. « J'en ai jamais eu droit. » C'est triste, oui. Mais c'est toi qui t'es laissé imposé tout ça sans rien dire. « T’as peur ? » Vous êtes encore en train de parler de ce joint ? Est-ce vraiment si scandaleux que tu n'en veux pas ? « J'ai pas peur. » En ce moment dans sa vie, c'est vraiment la dernière chose qui la terrifie. La vie sans Saül, ça, c'est terrifiant.

« Et t’es bien non ? » Oui. Tu es mieux ici que chez toi. Tu es mieux avec lui que d'être toute seule. Tu as été seule toute ta vie. Tu n'as plus envie de l'être. Il y a un sourire qui s'installe sur tes lèvres. Il est mince, discret, mais il est là lorsque tu hoches la tête pour affirmer ses paroles. Oui. T'es bien.

« Elle est égoïste, elle tombe amoureuse de tout ce qui bouge apparemment. Elle aime pas les choses compliquées, et j’ai hâte qu’elle se rende compte qu’en faisant ses conneries elle brise une famille. N’ais pas de pitié pour elle. Et si tu veux la détruire en même temps que ton mari, t’aurais raison. » C'est pas vraiment un portrait que tu t'étais imaginé. Ça ne la décrit pas vraiment. Ça ne te dit pas vraiment qui elle est, mais peu importe, il n'a pas envie de vanter ses louanges et tu le comprends. « Ta copine. Ton problème. » Tu n'as pas envie de gérer tout ça. Tu pourrais l'aider, oui, mais tu ne pars pas en guerre contre elle. Tu as suffisamment de problème comme ça sans la rajouter à la liste. « Il est comment ton mari ? »  Tu tournes de nouveau la tête vers lui. Bien sûr que la question se retourne vers lui aussi. « Intouchable » Il a toujours fait ce qu'il voulait quand il voulait. Il a toujours écrasé ceux qui se mettait à travers de son chemin et tu l'as toujours admiré pour ça. Saül, l'intouchable. Celui qui prend tout et qui ne laisse rien. Celui que tout le monde admire, que tout le monde veut en affaire. Celui que personne n'ose détrôner.

@jeremiah etish  

”Tu l’aurais su si j’avais commencé à te draguer.” Elle est belle Elise, ce n’est pas le problème. Au contraire. Si on avait pas été dans cet état, je l’aurais sûrement dragué effrontément. Mais je ne suis pas ici pour ça, je ne sais même pas vraiment pourquoi je suis ici en fait. Je suis dans mon élément là, sur un toit à observer les étoiles, qu’Elise connait apparemment. Ca ne m’étonne pas vraiment, elle ressemble au genre de personne qui connaissent un peu de tout, sans jamais avoir rien approfondi. “Tu devrais le prendre maintenant.” Je la brusque peut-être, et c’est peut-être carrément le but. J’ai l’impression qu’elle est endormie face à tout ça, et ça m’énerve un peu. Comme si son mari pouvait avoir une bonne excuse. Il s’est tapé une autre femme, il a brisé sa famille. Je ne vois pas comment, ou pourquoi elle envisagerait de lui pardonner. “T’as l’air terrifié.” Je ne lâche pas son regard, elle a peur. Je ne sais pas de quoi, mais ça se voit.

Elle est bien là, et je réponds à son sourire. Qui ne serait pas bien là ? Isolé du reste du monde. Je continue de tirer sur mon joint sans faire attention à où va la fumée. C’est dommage, tout se passait bien avant qu’elle parle d’Ariane. Je me ferme là, parce que je la déteste, et que j’ai tout sauf envie de parler de la rousse. On aurait pu parler des étoiles, de n’importe quoi d’autre. Mais pas d’eux, pas du couple qui nous a gâché la vie. “C’est pas ma copine, ça l’a jamais été.” Ou il y a très, très longtemps. “Ca t’arrives pas toi d’embrasser des gens juste pour te marrer ? Moi je le fais tout le temps.” J’ai dit que je m’étais fermé, et là, même le joint n’arrive pas à me détendre. Quelle mauvaise idée Elise.”Toi tu peux sûrement le toucher. Mais faudrait que tu oses.” Moi j’ose lui dire ce qu’elle n’a peut-être pas envie d’entendre, et je continue de fumer. Attendant le moment où elle se dira que je vais trop loin et où elle décidera de partir.

« Tu l’aurais su si j’avais commencé à te draguer. » « J'suis pas trop inquiète là dessus » Tu es pas son genre, qu'il vienne pas clamer le contraire tu ne le croirais jamais. Ce serait purement par vengeance si jamais il s'essaie. Tu tombera pas dans le piège. Il est encore moins ton genre que tu es le sien. Bonjour les préjugés. « Tu devrais le prendre maintenant. » Tu sais. Bon sang que tu sais. Tu aurais du le prendre il y a tellement longtemps. Tu te demandes tout ce que tu as manqué de ne pas t'avoir choisis toi. Aurais-tu eu une meilleure vie ? En aurais-tu eu une pire ? Tes parents t'auraient sûrement renier. Sûrement. Tu  te serais retrouvé avec plus rien. Ouais, ça n'a pas l'air si marrant finalement quand tu y penses. Plus un rond. Ça aussi, c'est terrifiant. « T’as l’air terrifié. » Ah géniale. Ça te parait dans le visage en plus. Et ton silence, il confirme ses paroles. Et tu rages qu'il sache, sans qu'il ne sache vraiment. C'est un peu dure à suivre oui.

« C’est pas ma copine, ça l’a jamais été. » Oh qu'il n'a pas aimé ta phrase Jet. Tu l'entends dans sa voix qui prend une toute autre tournure. Il est pas content. Tu aurais du la fermer, sans vraiment savoir pourquoi ça te dérange qu'il soit furieux. « Ta distraction si tu préfères » Ou peu importe ce qu'elle est ou était pour lui. Même si tu sais qu'elle était plus que ça. Ça ne l'enragerait pas si ce n'était pas le cas. « Ca t’arrives pas toi d’embrasser des gens juste pour te marrer ? Moi je le fais tout le temps. » Tu fronces un peu les sourcils. Qu'est-ce qu'il y a de marrant là dedans ? Tu embrasses même pas ton propre mari pour te marrer. Tu embrasses personne depuis longtemps. Vaut mieux ne pas mettre de chiffres là dessus, c'est trop humiliant. « Non. » Et qui ça étonne ? Personne.

« Toi tu peux sûrement le toucher. Mais faudrait que tu oses. » Faudrait. Est-ce que tu osera ? Sûrement pas. Tu ne penses pas. Pas encore. Tu as encore naïvement espoir qu'il revienne à sa famille dès lors que Ariane ne l'amusera plus. On finit toujours par se lasser d'un nouveau jouet. C'est ce qu'elle est belle, nouvelle, jeune, belle. Elle fait sûrement des trucs cool que l'ancien modèle ne fait pas. Okay. Faut vraiment que t'arrête de penser à ça. « Tu m'énerves. » Lire ici; j'ai plus envie de parler de ça. « Tu m'as assez fait perdre mon temps. J'm'en vais. » Et soudainement, sans avertissement, tu t'en va. Tout simplement. Tu le laisse là en plan, le coeur tourmenté.

@jeremiah etish