«
J’ai beaucoup de chance. T’es vraiment incroyable. » Je n'ai rien d'incroyable, je ne le suis pas, loin de là, mais pourtant je n'ai pas la volonté de le contredire. Ça me plaît qu'il pense ça de moi, même si je sais que c'est uniquement parce qu'il ne me connaît pas encore qu'il me croit incroyable. Je n'ai rien fais pour mériter qu'il me considère comme étant incroyable mais je n'ai pas envie de le décevoir, pas si tôt. Je suis bien à ses côtés, vraiment bien et je ne veux pas lui donner de raisons de partir. Alors je me contente de sourire largement à ses paroles, à ce compliment à mon égard. On est là tout les deux, visiblement c'est ce qu'il veut et ce que je veux aussi et pourtant je sens un léger malaise, une indécision émanant de lui. Il s’assoit, se lève, me demande de m’asseoir, boit, gesticule beaucoup et j'ai, à plusieurs reprises, envie de lui demander de se calmer mais je ne fais rien parce qu'au fond, je suis moi même un peu gênée par cette situation et par ce que sa présence ici dans cette pièce me fait ressentir. Je suis attirée par lui, j'en ai conscience et c'est peut-être ça qui me trouble. Avoir conscience de ce que j'ai envie, mais avoir conscience aussi que ce n'est pas ce que je veux montrer de moi. Alors je le regarde sans rien dire, sans rien faire me contentant de le regarder boire sa bière à coups de grandes gorgées. Il finit par s'allonger dans le lit, il s'allonge à quelques centimètres de moi et finalement j'en fais de même quelques secondes après lui. Laissant une distance entre nos deux corps, pour m'aider à gérer cette situation. Je suis dans un lit avec cet homme qui me plaît, m'attire et que je désire alors la distance est plus qu'utile pour éviter de vraiment craquer et céder à ce que j'ai en tête depuis notre baiser, même depuis la veille finalement. Il m'attire et je me suis faite une raison, sauf que je ne veux pas tout gâcher alors je contente de ce que j'ai actuellement. Sa présence ici ce soir dans mon univers. Même si clairement il ne semble pas s'y plaire ou du moins pas se sentir bien puisqu'il me demande de lui parler de la méthode que j'ai évoqué lorsque l'on était dehors quelques minutes avant d'être interrompu par mes amis. Je me redresse et je le regarde, surprise par sa demande mais aussi un peu perturbée par l'idée que ça puisse être ma présence qui le gêne. «
Non, non pas du tout ! C’est moi le problème. Pas toi. » J'ai un peu de mal à le croire surtout qu'il évite de me regarder quand il se redresse et je ne sais pas comment le prendre. Il est mal à l'aise c'est tout ce que je sais finalement et s'il prétends que ce n'est pas moi le problème, je ne sais pas comment faire pour l'aider à être plus à l'aise. Enfin si je sais, mais je doute qu'il apprécie. Et pourtant, je finis par lui proposer mon idée. Hésitante, sans vraiment l'assumer, sans le prononcer de façon claire, je nous prépare un joint avec la crainte qu'il risque d'être déçu, ou pire dégoûté. Mais il a demandé et je crois qu'en plus j'en ai besoin aussi finalement. Alors je me lance dans la préparation et avant même de le rejoindre je prends une première taffe, tout en lui demandant s'il a déjà fumé. Sa réponse me surprends un peu et je lui tends la fameuse cigarette tout en m'asseyant dans le lit. Je le regarde tirer sur le joint et tousser presque aussitôt. Il ne semble clairement pas habitué alors pourquoi il m'a dit que ça lui arrivait d'en fumer ? Je ne comprends pas son mensonge mais je ne dis rien, espérant quand même qu'il n'essaye pas de se donner un autre genre juste pour me plaire. Je ne sais pas pourquoi je me pose cette question, pourquoi d'un coup le fait qu'il m'ait visiblement menti me perturbe. Je reste silencieuse, prenant une bouffée du joint que l'on partage et c'est lui qui met fin à ce silence entre nous. «
T’as passé une bonne journée ? » Il me prends le joint et je le regarde tirer plusieurs fois dessus. «
J'ai passé la journée à attendre cette soirée. » A attendre de le revoir pour être plus précise. Il me rends le joint, et s'empare cette fois de ma bouteille d'alcool. Et après avoir enchaîné les taffes dans le joint, je le regarde enchaîner les gorgées d’alcool à même la bouteille et je dois bien avouer que je suis à la fois un peu inquiète et pourtant un peu plus détendue d’un coup parce qu'il semble complètement être dans mon monde là. Il grimace et je rigole quand il me dit que c'est vraiment dégueulasse. J'entends son rire et je ris aussi. «
Doucement quand même je ne veux pas que tu sois ko, la soirée ne fait que commencer. » Il reprends quelques gorgées, avant de me demander si je fais souvent des soirées de ce genre. «
Ça m’arrive de temps en temps. » Je suis un peu en train de lui mentir là, ou au moins de minimiser, mais il m'a bien menti lui aussi en prétendant fumer des joints. Mais je ne vais certainement pas lui avouer que cette soirée est plutôt ce que je pourrais appeler soft. Que j’ai vécu un an et demi de folie avec des fêtes dans lesquelles jamais je ne pourrais l’imaginer se rendre. Je me suis un peu calmée, légèrement et je me garde bien de lui dire que le joint semble bien futile à côté de ce que j’ai pu tester par le passé. «
J’aime bien faire la fête, mais c’est surtout un prétexte pour passer du temps avec mes amis et profiter de la vie. » Profiter et découvrir de nouvelles expériences après avoir été muselée et contrôlée par mon père durant des années. Je suis libre et aujourd'hui j'ai vingt ans, et je suis au côté de cet homme qui me plaît. Je lui prends la bouteille des mains pour en boire à mon tour une longue gorgée, même si j’ai déjà bu une quantité d’alcool assez grande depuis le début de la soirée. Le liquide me brûle un peu la gorge, et alors qu'il semble s'habituer au joint puisqu'il ne tousse plus à chaque latte qu'il tire, je le regarde fixement. «
Tu sais tu n'es pas obligé de faire tout ça pour me plaire. Et un petit conseil, évite de mentir, tu es pas vraiment pas doué. » Boire de l'alcool fort, fumer un joint, mentir sur ses habitudes face à moi, autant de chose qu'il n'est pas obligé de faire ou qu'il ne doit plus faire pour moi. Je pose la bouteille au sol et je lui prends le joint des mains pour le finir avant de m'avancer devant lui et de rester quelques secondes à le regarder. A le fixer tout en me mordant légèrement la lèvre. Je ne sais pas si c'est l'alcool, le joint ou cette proximité ou le tout mais je n'ai plus vraiment envie de me contenir. Je viens de lui dire que je voulais profiter de la vie, et je compte bien arrêter de perdre mon temps à penser à ce qui doit être fait ou ce que les autres pourraient penser. Je pense à moi, à ce que je veux vraiment parce que j'en ai réellement envie. Je me penche vers lui et je l'embrasse, d'abord doucement puis en quelques secondes, mes mains que j'ai gardé loin de lui, se balade sur son corps sans réfléchir au message que je lui envoie. Je le pousse doucement sur le lit sans que mes lèvres quittent les siennes, et les sensations que je ressens me font oublier tout les doutes que j'avais. Parce que ce baiser vaut le coup, réellement. Peut-être parce que j'ai essayé de refouler ce désir ou parce que ce mec me plaît réellement, j'en sais absolument rien et de toute façon je ne sais plus grand chose à ce moment. Je ne pense même pas à ce qu'il peut penser, à ce qu'il veut lui, je ne pense qu'à moi et à ce que je veux. A ce désir égoïste que j'ai envie d'assouvir sans même savoir s'il le veut aussi, s'il ne va pas me prendre pour une fille facile. Je suis allongée sur lui, dans ce lit en train de l'embrasser et je n'ai plus qu'une envie, aller plus loin, toujours plus loin avec lui. Mes mains glissent sous sa chemise, caressant son torse remontant doucement jusqu'à ses épaules alors que mon baiser devient encore un peu plus passionnel. «
Je peux arrêter si tu veux. » Je détache mes lèvres de lui quelques secondes juste pour m'assurer qu'il est sur la même longueur d'onde que moi, parce que tout va vite et après l'avoir fait boire et fumer, je ne veux pas le forcer à aller plus loin malgré tout le désir que je ressens pour lui à ce moment précis.
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