« Tu vas le regretter » qu'elle souffle, contre ses lèvres, elle qui mélange ses baisers maintenant aux siens. Il n'a pas pris le temps de calculer la suite Jack, il ne le fait jamais. Il ne se contente que du présent, est incapable de se projeter, de prévoir, de s'imaginer un futur qu'il ne bousillera pas d'un claquement de doigt.

Pourtant le futur, il se le crée, là, de suite, et elle avec. Quand il sent ses paumes se lover contre sa nuque et qu'il laisse échapper un soupir, inaudible pour quiconque sauf pour elle, soupir qui se noie contre sa peau glacée. « Je le regrette pas, là. » quel idiot, quel naïf personnage, quelle stupide âme qui croit que tout va, que tout ira. C'est pas Jack de regretter, ça l'était pas du moins y'a un long moment, des années au compteur et des dizaines de nuits où il laissait ses envies guider le reste. Il regrettera au matin. Il regrettera demain. Il regrettera les doigts qu'il égare lui-même de la naissance de sa mâchoire jusqu'à l'arrière de son crâne. Il regrettera ceux qu'il autorise pourtant à se noyer dans ses mèches ébènes parfaites, ses cheveux si doux qu'il s'y sent tout sauf à sa place un instant, avec son épiderme rêche, avec ses phalanges usées. Elle n'a rien à faire avec un homme comme lui et il devrait se l'intimer Epstein, il devrait le réaliser.

Pourtant, il est trop occupé à relancer le baiser pour lui insuffler de mauvaises intentions, pour la voir comme celle qui prend alors que c'est lui qui ne fait que tout donner. Il est ainsi à l'aise Jack, il n'en veut pas plus, il s'en contentera. Si Elise ne met pas un terme, il se laissera guider par ses râles, il se laissera guider par ses étreintes. Il la laissera tout contrôler le musicien, lui qui n'oserait jamais lui imposer quoi que ce soit, mais qui lui autorise tout ce qu'elle veut, et tout le reste avec.

La guitare est depuis longtemps oubliée, délaissée quand le soleil de fin de journée tatoue leur peau et que leurs silhouettes se confondent l'une à l'autre. « Et je regrette pas, maintenant non plus. » il fait état des choses Jack, ce con au sourire qui complète le portrait. Lui qui a encore les lèvres rosées des baisers qu'ils se sont échangés. Ils en sont restés là et pourtant il ne les compte plus les secondes, ni même les heures et les minutes. Il ne compte que les endroits qu'il couve de sa chaleur sur sa peau à elle, il les compte à l'infini.

@elise williams

« Je le regrette pas, là. » Il devrait. Et toi encore plus. Pourtant, tu ne regrettes pas toi non plus, alors que la guitare prend rapidement le bord pour détruire ces quelques centimètres qui vous séparait, que tes lèvres retrouvent un peu trop naturellement le chemin vers les siennes. Quand, malgré la chaleur suffoquante à l'extérieur, il y a tout ton corps frissonne au simple contact de ses doigts contre ta peau. « Et je regrette pas, maintenant non plus. » Il est encore temps de regretter. Il est pas trop tard pour rebrousser chemin, pour faire comme si cette journée n'avait jamais eu lieu. Il est pas trop tard pour faire comme si ses regards ne voulaient rien dire, pour oublier à quel point sa présence te déroute. C'est maintenant ou jamais. Et c'est là que tu brises les millimètres quasi inexistant entre vous deux. C'est là que ta jambe passe par dessus les siennes pour lui faire face, que ton corps se presse contre le sien. Tu as la tête qui tourne. Tu réfléchis trop vite, ou tu ne réfléchis pas du tout plutôt. Tu te perds dans les baisers, dans les soupirs, dans les caresses. Qu'est-ce qui te prend ? C'est pas ton genre tout ça. C'est pas toi de faire un faux pas. Est-ce la douleur qui te pousse dans ses bras ?

« Attends. » Attends pas.
« Ça va trop vite. » Ça va pas assez vite.

Et la voilà, ta main qui se pose contre son torse, qui impose une minime distance que tu avais toi-même choisit de détruire et qui est, de toute façon, bien loin de suffire pour calmer tes ardeurs. Il y a toujours ton souffle qui se perd avec le sien. Il y a encore le bout de ton nez qui frôle son visage, qui part à la recherche du sien. Il doit se dire que tu ne sais pas ce que tu veux Jack. Et il aurait complètement raison. C'est que tu as horreur de ne rien contrôler. Tu voudrais qu'il te raisonne, alors que c'est toi la raisonnable des deux. Il y a ta tête qui parle, qui raisonne, que tu devrais écouter, mais il y a aussi tout ton corps qui hurle le contraire. Et il parle plus fort que ta tête.

« J'sais pas ce que je veux. » que tu murmures contre ses lèvres, alors que l'envie d'y replonger n'est pas bien loin. Tu te questionnes à savoir c'est quand la dernière fois que tu t'es sentie comme ça et tu n'arrives même plus à t'en souvenir. C'est mal si tu n'as pas envie que ça s'arrête ? Si, totalement. Pourtant, tu voudrais qu'il t'assure du contraire.

@jack epstein

« Attends. » et il attend Jack, il ralentit, se dégage même. Il est certainement pas là pour la brusquer ni même pour la forcer à quoi que ce soit, il ne suit que le mouvement, et le mouvement, elle veut qu'il cesse. Son souffle retrouve une cadence normale, lui-même s'attendant à être déstabilisé par la suite des choses, par une potentielle fuite aussi. Elle va se tirer et il restera là à devoir gérer ce qu'il ne sait pas gérer, de toute façon.

Mais même pas qu'il pense à l'après, même pas qu'il l'anticipe, l'appréhende, quand la voix d'Elise précise, murmure. « Ça va trop vite. » ça déboule et ça se précipite, ça s'empresse et ce qu'il voudrait lui, c'est presser à nouveau ses lèvres sur celles de la brune. Attends qu'elle disait. Attends, qu'il obéit. « J'sais pas ce que je veux. » elle est fragile mais si forte, si puissante, si stoïque, et si fragile encore. Elle est humaine Elise, derrière les masques, derrière les barricades, les barrages. Elle est authentique et elle est vraie et elle a peur, elle est terrifiée.

Il en prend l'habitude Jack, de désormais la rassurer d'un baiser sur son front. Son bras passe autour de ses épaules, il la ramène à lui d'une bien plus chaste façon. Le temps que sa poitrine cesse de remonter pour descendre tout aussi vite. Le temps que sa respiration cesse d'haleter au point où il en frissonne Jack - non, c'est pas que pour ça, qu'il le sent se casser le long de sa colonne vertébrale, l'immense frisson qui est éternellement suivi d'un autre quand elle est désormais dans les parages.

« T'es pas obligée de décider quoi que ce soit. » qu'il commence, la voix douce, se noyant dans les mèches qui le sont encore plus de celle qu'il rapproche encore un peu plus de lui si c'est possible. « T'es pas obligée de vouloir quoi que ce soit non plus. » il la dédouane, il lui laisse la carte blanche et le paquet en entier si vous lui demandez. Il veut simplement qu'elle aille mieux - et si pour aller mieux elle n'a besoin que de se reposer un peu, de souffler, de retrouver son rythme, alors il sera là, alors il attendra avec elle.

@elise williams

Il se dégage et tu en regrettes presque tes paroles. Tu as dit attends, pas va t'en. Ta main vient se glisser dans tes cheveux, alors que tu souffles un coup pour imposer à ton corps de reprendre un rythme cardiaque normale, pour demander à ton coeur d'arrêter de s'affoler. Ça va trop vite. Tu sais pas ce que tu veux. Ou plutôt ce que tu veux entre en confusion avec ce que tu peux. Tu as le droit à rien. Tu veux tout. Il y a tes yeux qui se ferme doucement quelques secondes lorsqu'il vient poser délicatement un baiser sur ton front. Tu te cales contre lui alors qu'il glisse son bras autour de tes épaules. Tu es bien là. Tu es trop bien. Tu devrais pas.

« T'es pas obligée de décider quoi que ce soit. » Tu sais. Tu voudrais que ce soit simple quand ça ne peut pas l'être. Tu t'es mis dans quelque chose qui te dépasse. Enfin, tu n'as pas vraiment choisis. Ça t'es tomber dessus tout simplement. « T'es pas obligée de vouloir quoi que ce soit non plus. » Il le faudra bien, un jour ou l'autre, non ? Ta tête se redresse vers la sienne, alors qu'un doux sourire se glisse sur tes lèvres. « Pourquoi t'es si gentil ? » Alors que toi, tu ne l'avais jamais été avec lui. Bon, tu n'avais quand même pas été horrible avec lui non plus. Tu as juste choisis de l'ignorer pendant des années, à pratiquement faire comme s'il n'existait pas, alors qu'il restait quelqu'un d'important dans la vie de Saül. Est-ce que ça l'aurait été pareil si vous auriez pris le temps des années plutôt ? Est-ce que vous auriez ressenti ce que vous ressentez aujourd'hui ? Et si sa femme était toujours là ? Au moins, il pourrait comprendre ton conflit intérieur.

« Tu brouilles mes cartes » Ton esprit. Ta vie au grand complet. Toi qui n'a jamais commis un pas de travers. Il aura simplement fallu des sourires en coin, des regards qui veulent tout et rien dire, un minimum d'attention dans un moment de faiblesse et tu lui as cédé, trop rapidement, trop facilement à ton goût. « C'est- » Ta main qui vient de nouveau se glisser jusqu'à l'arrière de sa nuque. Ton regard qui scrute le sien comme s'il avait la réponse absolue à tous tes conflits. « -terrifiant. » Carrément. Il a hésité, Saül, la première fois ? Il la regretter peut-être ? Ou s'il a tout pris sans jamais que tu ne traverse son esprit une seule fois ? La deuxième option est sûrement la plus probable. Parce que qu'est-ce que ça peut te faire ? Ses paroles à lui qui te glace encore le sang. Tu vas finir par grincer des dents à force de la ressasser dans ta tête.

@jack epstein

« Pourquoi t'es si gentil ? »
« Je suis canadien. »

Comme il est idiot, avec sa parfaite défaite, avec la réputation que son pays se coltine d'un côté à l'autre du globe. Elle est belle l'excuse qu'il est poli et qu'il est gentil et qu'il est doux et qu'il pardonne le monde entier et certainement toujours elle parce qu'il est canadien.

Essaie encore Jack, essaie plus fort - et arrête de sourire contre ses lèvres à elle, arrête, parce qu'elle la verra de suite, la supercherie. Peut-être qu'il veut qu'elle la voit, de toute façon. Peut-être qu'il veut qu'elle sache, que son "je suis canadien" c'est des conneries, qu'il le serait envers et contre tout, gentil, avec elle.  

« Tu brouilles mes cartes »
« Et tu brouilles les miennes. »

Le jeu de la balle qu'ils se renvoient, le jeu de la bombe à retardement qui passe des mains de l'un à l'autre sans qu'ils ne bronchent. C'était pas censé se passer ainsi et pourtant ça fait tant de sens qu'il s'étonne que ça ne soit pas arrivé plus tôt, Jack. Probablement parce qu'il voulait vraiment bien faire les choses pour une fois dans sa foutue vie. Probablement parce qu'il tentait d'être un homme bon, à défaut d'avoir été un homme tout court trop longtemps. Il a brisé des coeurs par dizaine et celui de Jude bien plus souvent que qui que ce soit d'autre - il n'aurait jamais voulu imposer ça à Elise, ni même à son mariage. Son cerveau voilant les noms et les visages, surtout celui qui se rattache à l'alliance qu'il sent se mêler à ses mèches, glaçant sa nuque.

« C'est - terrifiant. » « T'as pas l'air terrifiée quand je fais ça. » oh Jack, tu fous quoi?

Qu'il penserait, qu'il penserait vraiment, s'il n'était pas grisé par le contact de ses lèvres à lui sur sa nuque à elle. S'il ne laissait pas un souffle se perdre contre sa peau qu'il couve de sa chaleur, lui-même brûlant à entendre la brune souffler à son tour. « Ni ça. » et ses lèvres, les ingénues, les fourbes, elles remontent jusqu'à leurs homologues. Attrapant celles qu'Elise pinçait, une seconde plus tôt, attrapant le contact de toute la douceur dont il est capable. « J'arrête si c'est ce que tu veux. » une dernière fois, un dernier rappel. Il arrête, si c'est ce qu'elle veut, quand c'est tout l'inverse à ses yeux.


@elise williams

« Et tu brouilles les miennes. » Tu as du mal a y croire, lui, qui semble si à l'aise dans une situation qu'il ne devrait pas. Toi qui réfléchit trop. Lui qui ne réfléchis pas du tout, qui vit simplement ce qu'il a envie de vivre, alors que toi, tu en es incapable. Tu vis pour les autres depuis beaucoup trop d'années. Depuis toujours même. Il serait peut-être temps que tu penses un peu à toi, non ? Non. Tu devrais penser à ta famille. À ta parfaite famille qui n'a sûrement plus rien de parfait aux yeux de Jack depuis que tu lui a étalé tes problèmes. Et il est encore loin de l'ampleur du gâchis...

« T'as pas l'air terrifiée quand je fais ça. » « Jack... » Un avertissement qu'il ne prend pas, que tu ne prends même pas toi-même. Ta tête qui se penche légèrement sur le côté pour lui laisser toute la place dès lors que tu sens ses lèvres contre ta peau. Un contact qui te fait frémir. Il a tord, Jack. Tu n'as jamais été aussi terrifiée de toute ta vie. C'est terrifiant des sentiments, des désirs, quand tu ne les comprends pas, quand ils n'ont pas droit d'exister, quand ça te semble tout simplement impossible qu'il existe. « Ni ça. » Ça ne mènera jamais à rien cette histoire. Tu es en convaincu. Une femme comme toi n'a rien à faire avec un homme comme lui. L'inverse est aussi vrai. Alors, comment se fait-il que le monde arrête de tourner dès la seconde où il pose ses lèvres sur les tiennes ? Comment est-ce possible que lorsqu'il te dit « J'arrête si c'est ce que tu veux. » ta tête lui fais signe que non, alors qu'elle devrait lui dire l'inverse. C'est pas justement ce que tu venais de lui demander quelques secondes plus tôt ? Tu dérailles. Tu fais n'importe quoi. Il avait quoi dans ce thé au juste ?

« J'veux jamais que ça s'arrête. » Pour ce soir, du moins. Qu'il te fasse tout oublier; tes problèmes, tes chagrins, tes déceptions, tes principes de merde, tout. Qu'il te fasse sentir vivante à nouveau le temps d'une nuit. Que ce soit juste lui et toi, et tes baisers qui se mêlent aux siens, et tes mains qui explorent, découvrent, pour la première fois, qui se glissent contre la chaleur de sa peau. Que ton monde, et même le sien, n'existe plus. Juste le temps d'une nuit. Juste ça. Est-ce trop demandé ? Pour une femme mariée ? Oui, carrément.

@jack epstein

« Jack... »
« Hm? »

Oh, le fourbe. Qui murmure contre ses lèvres. Qui y presse les siennes, encore, toujours. Qui perd avec une tendresse infinie ses doigts dans ses cheveux. Ceux qu'il caresse la seconde d'après, ceux à travers lesquels sa peau glisse si naturellement qu'il doute parfois même de s'y battre vraiment. Il se bat pas Jack, il se bat plus, quand il se laisse envahir par son parfum à elle et rien qu'à elle. Les thés sont oubliés, la guitare toute autant. Le jardin est à eux au même titre que l'absence de barrière qu'ils ont fait sauter au même moment où elle a ajouté ses soupirs à elle à ceux à lui.

« J'veux jamais que ça s'arrête. » elle voudra, un jour. Elle voudra qu'il disparaisse, elle voudra qu'il ne se voit que comme une passade. Elle voudra qu'il l'oublie et il lui dira qu'il le fera, il osera probablement même le promettre quand bien même il n'y arrivera jamais. Il pourra pas oublier que lorsqu'il l'embrasse ici, elle réagit comme ça. Il pourra pas oublier que lorsqu'il perd sa chaleur par là, elle répond ainsi. Il tituberait Jack, s'il était debout, lui qui sent sa silhouette se pencher, s'apposer sur celle d'Elise sans même forcer quoi que ce soit. Ils ont du bon, les coussins éparses, elles ont du bon, les couvertures mal assorties, quand ils servent de cocon que lui-même a aménagé sans même se douter qu'elle allait passer. Qu'elle voudrait, passer.

Il ne s'y attendait pas, et pourtant les baisers qui se voulaient volés la seconde d'avant deviennent de plus en plus naturels. De plus en plus instinctifs au fil de ses lèvres qui découvrent et redécouvrent sa nuque, ses joues, ses lèvres encore, sa peau toute entière. « On a pas besoin de bouger. » qu'il souffle, qu'il cède, lui qui a ironiquement déjà cédé bien avant. « On peut rester ici, on est bien, ici. » ils sont bien tout court, si vous lui demandez.

@elise williams

« On a pas besoin de bouger. » Non. Pas besoin.
« On peut rester ici, on est bien, ici. » Très bien. Oui.

Tu aurais dit non. Ça aurait été n'importe qui d'autre (pour ne pas dire Saül), tu aurais dit non. Tu aurais possiblement casser l'ambiance, accusant les voisins de pouvoir vous surprendre. Pudique que tu es. Raisonnable que tu es. Tu ne fais jamais de folie Elise. Jamais. Mais, on est bien ici, perdue dans les coussins, dans les baisers surtout. On est si bien ici que tu en oublie même l'endroit peu raisonnable où vous êtes. Demandez-lui où elle est et c'est avec lui qu'elle répondra. C'est tout ce qui compte en ce moment même. Lui et son corps qui se presse contre le tien. Ton coeur qui s'emballe à chaque nouveau baiser, à chaque nouvelle caresse. Ta respiration qui s'accélère sous son souffle contre ta peau, sous ses soupirs qui deviennent de plus en plus nombreux.

Et la nuit vous appartient. On regrettera demain.

* * *

« T'en a souvent des mauvaises idées comme ça ? » que tu lui demande alors que tu sens la lueur du soleil te brûler la peau. Pour sauver ton look homard, c'est raté. Dormir à la belle étoile, quelle mauvaise idée quand on pense au soleil flamboyant du lendemain matin. Personne n'y a pensé hier. Surtout pas toi qui ne voulait plus bouger d'un poil après t'avoir confortablement blottit contre lui. Après toutes ces nuits à mal dormir. Tu étais rapidement tombé au combat, il faut l'avouer. L'endroit où vous alliez dormir était le dernier de tes soucis. Ce matin, tu le regrettes un peu. Est-ce la seule chose que tu regrettes ?

« Ellie est rentrée ? Ou tu veux que j'appelle la police ? » Tu ris doucement contre ses lèvres avant de venir doucement lui voler un baiser. Mais sérieusement, elle est rentrée sa fille ? Tu dois filer en douce ? C'est plutôt ça la vraie question. Là dehors, tu ne t'es pas rendue compte de rien. Et probablement que lui non plus. Et, surtout, heureusement qu'elle non plus. Si elle est rentrée, bien sûr. De toute façon, une ado ça doit bien se lever passer midi. Tu as encore amplement le temps de te tirer sans qu'elle ne se rende compte de rien. Tu finis par te redresser doucement, tentant de rapatrier la totalité de tes vêtements perdu ici et là.

@jack epstein

Il grommelle quelque chose d'inaudible quand elle se dégage d'un centimètre à peine, Jack l'enfant gâté qui a fini par passer un bras autour de la taille d'Elise, qui a blotti son nez contre sa nuque entre une étoile filante et une autre. « T'en a souvent des mauvaises idées comme ça ? » il la sent qui fait volte face, il sent son souffle à elle se casser sur sa peau à lui quand l'inverse lui plaît tout autant. « C'est toi qui est venue me voir, cette fois-ci. » c'est donc elle, qui se tient garante de l'idée qu'elle qualifie de mauvaise quand jamais il ne la verrait ainsi. Son sourire en coin dédramatise, le gamin qu'il personnifie garde encore ses paupières closes. Il feint un sommeil que ses paroles enrouées ont depuis longtemps trahi, resserre son bras autour d'elle pour profiter des quelques secondes qui lui restent avant que l'aube ne devienne matin. Que le matin s'effrite en une journée où elle a toutes les raisons saines et sensées de s'en aller. Encore une seconde, juste une.

« Ellie est rentrée ? Ou tu veux que j'appelle la police ? » « Il est trop tôt pour poser autant de questions. » qu'il gémit, le grand idiot, véritable lâche occupé à nicher ses lèvres là où elle laisse une part de peau dénuée délaissée. Son rire résonne dans le jardin qu'ils ont investi pour la nuit comme une belle mélodie. Mais elle part Elise, elle part même s'ils n'ont pas du tout la confirmation qu'Ellie est là, qu'elle est rentrée simplement. Il est trop tôt pour poser autant de questions et il est trop tôt pour anticiper une raison de partir, quand toutes celles justifiant qu'elle peut rester sont aussi bien alignées. Epstein abandonnerait presque, si elle ne mettait pas une seconde de trop à ses yeux à chercher son chemisier, lui qui utilise ses orteils pour éloigner le vêtement fourbement le plus loin possible d'elle.

L'instant d'après il se redresse le musicien, dégage la nuque de la brune de ses mêmes mèches éparses. Elles qui s'éparpillaient sur sa peau maintenant que ce sont ses lèvres au canadien, qui s'y éparpillent. « Tu pars déjà? » qu'il demande, l'ingénu, haussant la voix d'un décibel juste un pour jurer avec un air outré dont il n'a absolument pas le droit. Y'a des tas de choses dans cette scène qui ne devraient pas lui être autorisées. Pourtant il se jure qu'il y pensera, quand elle ne sera plus là. En attendant, sa paume remonte au creux de ses hanches par-delà son ventre qu'il couve, ses mots se camouflent à son oreille. « T'as même pas fini ton thé. » son rire espiègle qui compte comme une douce expiration, il complète le reste.


@elise williams

« Il est trop tôt pour poser autant de questions. » Il est quelle heure au juste ? Tu as un peu perdue la notion du temps. Tôt apparament. Trop tôt pour poser trop de questions. N'importe quoi. Même si tu as besoin de le tirer de son sommeil pour lui poser une question, tu le feras quand même, qu'importe l'heure. « Tu m'enverras l'horaire de la période de question pour la prochaine fois. » La prochaine fois, donc ? « J'suis pas très douée pour suivre un horaire. Je préfère t'avertir tout de suite. » Tu es toujours celle un peu en retard, si juste un peu. Celle qui n'a pas d'horaire, pas de routine. C'est ça de n'avoir aucun boulot. Tu fais ce que tu veux quand ça te dis tout simplement. Il apprendra à attendre après toi. C'est un combat déjà perdue d'avance, aussi bien s'y faire.

Tu as assemblée la majorité de tes vêtements en un temps record. Il te manque juste ton chemisier, juste...là. Dès que tu t'étires ton bras pour le ramasser, Jack se charge de le mettre hors de ta portée en un claquement de doigt. Sérieusement ? Tu es sur le point de te lever, juste un peu pour arriver à l'atteindre. Mais il est plus rapide que toi, Jack. Déja, il se retrouve à la même hauteur que toi, ses lèvres retrouvant bien trop naturellement le chemin contre ta nuque, tout comme ce frisson qui répond un peu trop vite à ses avances. Combien de fois encore il va te trahir, ton propre corps ? « Tu pars déjà? » « Tu me complique un peu la tâche, là » Et il s'en réjouit. Son sourire espiègle te le confirme. Tu as envie de lever les yeux au ciel au même niveau que tu as envie de voler ses lèvres au passage.

« T'as même pas fini ton thé. » qu'il vient murmurer contre ton oreille, alors que ton nez en profite pour venir s'enfouir dans le creux de son cou. « Je peux pas rester. » que tu débutes d'un ton que tu trouves toi-même peu convaincant. Tu peux pas rester, mais tu comprends aussi qu'il voudrait que tu restes encore. Tu voudrais la même chose. Parce que qui sait ce qui se passera après aujourd'hui ? Peut-être que c'était l'histoire d'une nuit. Peut-être que c'est plus que ça. Va savoir. C'est peut-être déjà terminé alors que ce n'est même pas commencé. D'ici là, il y a ton nez qui remonte doucement le long de sa nuque laissant derrière lui une pluie de baiser. Ta main qui se glisse, qui se perd dans ses cheveux. Tes lèvres qui ne tardent d'aller se presser de nouveau contre les siennes. « Pas longtemps » Dans un souffle entre deux baisers. Juste un peu. Pas longtemps. « Juste le temps d'un café. » Qu'il ne vienne pas te dire qu'il est trop tôt pour un café. Ça, c'est vraiment impossible.

@jack epstein

« Tu me complique un peu la tâche, là » n'avait-elle pas déjà déclaré que c'était peine perdue, qu'il lui compliquerait la vie déjà il y a des années de ça? Ne l'avaient-ils pas presque décidé, tous les deux ce soir-là, que ç'aurait été compliqué jadis, et que ça le serait encore aujourd'hui? Les traces de son parfum ont depuis longtemps tatoué sa peau de Jack, il la retrouve au creux de ses mèches tant ses doigts s'y promènent, tant ses lèvres suivent la cadence. « Je peux pas rester. »

Je sais, qu'il aurait dû répondre, plutôt que d'embrasser sa nuque.
Je te retiens pas, qu'il aurait dû préciser, doucement, plutôt que de doucement retrouver ses lèvres à elle, les garder en otage une seconde de trop.
Je vais arrêter de tout compliquer, qu'il aurait dû statuer, lui qui déteste presqu'autant l'idée qu'elle parte que l'idée qu'elle devrait partir.

Il était adepte des lendemains matins, avant. Lui qui les cumulait quand rien ni personne ne s'en serait étonné. Pourtant, depuis qu'il est emménagé en Australie avec Ellie, il limite ses conquêtes Jack, il n'en a presque eu aucune. Ses doigts n'arrivent pas à les compter, il s'est perdu dans ses responsabilités de père lui qui n'arrivait jamais à rester sage, trop volage. Trois ans et des poussières de flirt, le voilà qui se demande déjà à quand il pourra à nouveau l'entendre rire, la voir sourire Elise. Probablement plus jamais, du moins, plus jamais comme ça.

« Pas longtemps » il a été fourbe, quand il s'est assuré d'enregistrer toutes ses faiblesses, celles qu'elle daignait lui montrer, les parcelles d'épiderme dévoilées qui lui arrachait quelques soupirs une fois embrassées. Il a été fourbe au point de les couver de sa chaleur les unes après les autres jusqu'à ce qu'elle cède, qu'elle reste, un peu. Il se dirait que c'est à cause de ça et certainement pas de rien d'autre, qu'elle accepte. Pas parce qu'elle a envie, mais bien parce qu'il a été trop rusé. « Juste le temps d'un café. » la notion de temps lui convient, il ne se verrait pas insister comme il ne se verrait pas retirer son bras d'autour de sa taille, comme il ne se verrait pas non plus cesser de couvrir sa mâchoire et ses joues à elle de ses lèvres à lui.

Il n'est pas du matin Jack, mais il a fait un effort considérable quand il s'est investi de la mission de faire du café, un café, pour elle, pour lui. Elle erre au jardin ou à la salle de bain ou n'importe où dans la maison, mais elle erre et ça lui suffit. Quand ses cheveux en bataille et son vieux jogging qui a vu la guerre servent de bases au tableau qu'il improvise, deux tasses dépareillées entre les mains, le tourne-disque qui laisser glisser un vinyle d'ambiance, la machine à café qui infuse et la cuisine qu'il investit. Pauvre idiot, elle verra clair dans son jeu, quand il s'est assuré que les tasses qu'il avait choisies étaient les plus grandes qu'il avait dans ses placards, et qu'il les remplies jusqu'au bord.

« Juste un café. » qu'il nargue Epstein, gamin en puissance, quand il la rejoint pour lui tendre son dû. « Grosse journée au programme? » il ne s'invite pas, il n'oserait jamais, il questionne seulement. Certains diraient qu'il s'intéresse - et ils n'auraient absolument pas tort.

@elise williams

Il finit par se détacher Jack, rentre dans la maison pour s'attarder à la tâche café. Toi, tu en profites pour assembler ton chemisier au reste de tes affaires. Il n'y a plus personne pour t'en empêcher maintenant. Tu profites de son absence pour enfiler tes vêtements avant d'investir à ton tour sa maison sans trop savoir si c'était sage de rentrer à l'intérieur. Tu te diriges tout de même vers la cuisine, tu l'observes silencieuse quelques secondes lui qui sort les tasses, qui prépare le tout. Il y a un sourire qui s'installe tout seul contre ton visage sans même que tu ne t'en rendes réellement compte. C'est que tu pourrais t'habituer à tout ça, un peu trop facilement à ton goût. Tu n'as déjà plus envie de partir.

« Juste un café. » Tu prends la tasse qu'il te tends. Tu te demandes même comment il a réussi à se rendre jusqu'ici sans en renverser la moitié par terre tant elle est pleine. Un sourire en coin s'immisce à la comissure de tes lèvres à voir tous les efforts qu'il fait pour simplement te garder quelques minutes de plus. C'est adorable quand tu repenses à Saül qui fait tout en vitesse pour se tirer le plus rapidement possible. C'est deux extrêmes, deux personnes qui ne pourraient pas être plus a l'opposé l'une de l'autre. « C'est une grosse tasse. » que tu commentes d'abord. « Et elle est pleine. » que tu ajoutes par la suite en penchant la tête vers la tasse histoire de prendre une première gorgée et éviter la catastrophe. Bon après la courte nuit que vous avez passé et un réveil à l'aube, tu ne seras sûrement pas la première à te plaindre d'un niveau plus élevé de caféine. Tu en auras assurément besoin.

« Grosse journée au programme? » Tu hausses un peu les épaules. Oui et non. Grosse, non pas tellement, mais elle était prise, oui, par quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus important. Celui qui surpasse tous les autres. « Pas vraiment. C'est juste que je dois aller chercher Cosimo. Il vient passer quelques jours à la maison. » Il n'avait quand même pas été si facile à convaincre. Il n'était jamais vraiment revenue, sauf en coup de vent, depuis qu'il était partie du nid familiale. Il avait probablement juste finit par dire oui pour que tu arrêtes de l'harceler. Il faut dire que le fait que son père était absent pesait beaucoup dans la balance. Vous en aviez besoin de retrouver un semblant de stabilité familiale. Autant lui que toi. « C'est pas facile entre lui et Saül c'est temps-ci... On en profite vu qu'il n'est... pas là » Tu prends une nouvelle gorgé de ton café pour étouffer ton -le?- malaise d'avoir prononcé ce prénom qu'il tâchait probablement encore plus que toi d'oublier. « Et toi ? Tu as prévu quelque chose ? » Changer de sujet. C'est probablement mieux.

@jack epstein

Il s'applique bien plus qu'à l'habitude Jack, quand il valide quatre fois et une infinité d'autres si la tasse qu'il lui tend est propre. Si y'a pas un poil de chat errant qui s'est logé sur son rebord, si la poussière des tablettes ne lui a pas joué de tours. « C'est une grosse tasse. » elle constate Elise, il aurait éclaté de rire si ses yeux étaient pas dédiés à la vaisselle qu'il lui offre sans pouffer. S'il en échappe une goutte il en échapperait pléthores d'autres, et c'est pas une option qu'il envisage. « Et elle est pleine. » « T'as toujours été meilleure que moi pour remarquer les détails. » c'est elle qui a maintenant le dû entre ses paumes, il peut rigoler Jack, il peut narguer. Il peut oublier aussi qu'il tient son homologue, et que les soubresauts de ses épaules la font se renverser au sol. Oups.

« Pas vraiment. C'est juste que je dois aller chercher Cosimo. Il vient passer quelques jours à la maison. » « Il va bien? » le plan de la journée est acté. Lui, il se moule et s'adapte, il a bien quelques priorités nichées au creux dans sa tête, mais c'est clairement pas sa priorité là, dans l'instant. Quand il noie ses lèvres dans son café bouillant mais qu'il ne le montre pas si la température du liquide le brûle tant que ça. Il ne voit qu'elle. « C'est pas facile entre lui et Saül c'est temps-ci... On en profite vu qu'il n'est... pas là » et maintenant, il le voit lui. C'était inévitable, c'était qu'une question de temps, le chronomètre s'est enclenché et avec lui vient le semblant de raison qu'ils devraient étrenner. « Et toi ? Tu as prévu quelque chose ? »

Alors, ils font ça. « Faut que j'aille au studio, y'a des trucs à finaliser. » ils reviennent à Elise et Jack, aux banalités, aux conversations posées et aux quelques sobres mots échangés. Ça va, c'est mieux que rien qu'il pense le canadien, hochant de la tête comme s'il approuvait son horaire quand il l'invente au fur et à mesure. Il y a toujours des trucs à finaliser parce que si l'entièreté de sa maison et même de son univers semble décousu, il est le pire des perfectionnistes avec sa musique, et celle des autres. Il connait sur le bout des doigts chaque détail et chaque gamme, un peu comme il s'est surpris à mémoriser le grain de peau d'Elise qu'il tente - je dis bien tente, pas réussit - à se retirer de la tête la seconde qui suit.

« C'est pas facile pour lui, et pour toi aussi, n'est-ce pas? » oh qu'il s'en veut, de poser la question. Oh qu'il n'aurait pas pu faire autrement, de toute façon.


@elise williams

« Il va bien? » Honnêtement ? Tu n'en sais rien. Il ne va pas mal, non. Mais tu n'es pas prête à dire qu'il va bien. Ça lui pèse toutes ces disputes, tous ces secrets dont on lui refuse l'accès. Il fait comme si de rien n'était la plus part du temps, mais il tente sa chance à chaque fois Cosimo et ça te brise le coeur de voir le chagrin et surtout la déception dans son regard. « Je sais pas. » Tout comme tu ne savais pas pourquoi tu ne lui répondait pas simplement qu'il allait bien comme tu l'aurais fait avec n'importe qui d'autre. « J'crois qu'il va pas très bien. » Et que tu es foutrement trop égoïste pour l'aider à aller mieux. Mais tu allais faire de ton mieux aujourd'hui et pendant les prochains jours pour que ce soit moins pire. Si tu peux arriver à lui faire sortir de la tête ce serait encore mieux. « Faut que j'aille au studio, y'a des trucs à finaliser. » Pourquoi ça ne t'étonnes pas du tout ? Tu es persuadé qu'il est du genre a y passer beaucoup trop de temps.

« C'est pas facile pour lui, et pour toi aussi, n'est-ce pas? » C'est pas rendue un peu tordu de parler de lui ? de parler de Saül ? C'est toi qui a ouvert la porte idiote. « Tu voudrais que ce le soit ? » Pas facile pour toi. Parce que si c'est le cas, tu reviendra chercher du réconfort, tu reviendras soigner tes blessures dans ses caresses. Si ce n'est pas le cas, tu ne reviendras possiblement jamais, et ce qui s'est passé cette nuit n'aura rien voulu dire, n'existera même plus. Ton regard, il cherche le sien. Il pourrait si facilement y lire la réponse sans qu'il ne dise quoique ce soit, mais tu changes de trajectoire. Vaut mieux ne pas savoir. « Désolé. Répond pas » Sérieusement, répond pas Jack. Parce que la réponse elle est terrifiante. Sans trop savoir si c'était le oui ou le non qui te terrifiait le plus. Tu n'es pas trop doué pour ces histoires là, celles qu'on arrive pas à étiqueter.

« Tu me le ferais visiter ? Ton studio ? Une prochaine fois. » Et ta tactique pour éviter le malaise, pour simplement dévier la conversation, elle est complètement nul. Il est peut-être juste temps que tu t'en ailles avant de t'enfoncer encore plus. « Il marche bien ? » Pourquoi tu continues à lui parler encore au lieu de prendre tes jambes à ton cou ? Pourquoi tu bois ton café d'une telle lenteur que son niveau n'a même pas descendu d'un millimètre ? Parce que c'est peut-être la dernière fois.

@jack epstein

« J'crois qu'il va pas très bien. » il hoche doucement de la positive Jack, il a remarqué. Pas qu'il se soit alarmé non plus, mais la dernière fois où Cosimo était passé dans le coin il semblait plus perdu dans sa tête et dans ses idées qu'à l'habitude. Sans plus, sans sa juridiction, il n'avait pas questionné bien qu'entre eux deux il y avait toujours eu un climat bon enfant, les confidences remontant. « Je peux essayer de lui parler si tu veux. » et il n'en est absolument pas conscient Epstein, du potentiel ingrat de sa proposition. Les choses ont changé et la nuit est passée avec ; elle aurait toutes les raisons de vouloir le garder loin de son fils, surtout après avoir mentionné son mari - le meilleur ami.

Il se met les pieds dans la gueule Jack, plutôt que de boire tranquillement son café et de profiter en silence des dernières secondes de leur rendez-vous. Il l'aurait fait pour qui que ce soit d'autre, sans faire la moindre vague. Mais avec elle c'est différent, ça le semble du moins. « Tu voudrais que ce le soit ? » ses sourcils se froncent, à trop se questionner sur lui il en a oublié que les questions remontaient d'abord et avant tout pour elle. « Désolé. Répond pas » « Je répondrai pas. » qu'il la dédouane doucement, essayant d'attraper son regard quand elle le dégage des prunelles du canadien avec un soubresaut qu'il n'aime pas du tout. C'est lui qui a avancé l'interrogation, c'est à lui de (tenter de) réparer les pots cassés. « Mais si j'avais répondu, j'aurais dit que non, je voudrais pas que ça le soit pour toi. » jamais il n'a voulu compliquer quelque chose, et jamais il ne voudrait qu'elle en ait l'impression ou que ça se complique de même. L'ambiance est tendue entre eux deux pour de bien autres raisons qu'elle l'était avant. Ou alors, est-ce simplement parce qu'ils ont appris à les voir, ces raisons-là?

Elle change de sujet, il accepte la déviation d'un soupir muet. « Tu me le ferais visiter ? Ton studio ? Une prochaine fois. » s'il n'avait jamais été assuré de l'entendre poser ce genre de demande voilée, il n'aurait jamais non plus pu croire qu'ils partageraient les derniers moments également. La vie est pleine de surprises apparemment. « Il marche bien ? » sa tasse qu'il dégage de ses lèvres, celle d'Elise qu'elle touche à peine. « Quand tu veux. » il est brûlant le café. C'est pour ça, que pour ça, qu'elle patiente. Rien d'autre. « Mes artistes vont bien. » les finances moins, mais ça, c'est l'éternel dilemme de Jack. Il préfère bien plus que ses gens soient heureux que qu'ils soient mal, il mise sur eux et le fric n'a jamais eu la moindre importance pour lui ni jadis ni désormais.  « On - il y a un festival, au Canada. Dans un mois. » qu'il commence, sans vraiment savoir comment il va finir.  « À Vancouver. Y'en a quelques uns qui y ont été signés et... ça t'ennuie pas trop, que je te parle de ça? » et il pense y aller. Et il pense le mentionner. Et ça, ça ne l'ennuierait pas trop, s'il y a une invitation qu'il laisse traîner?

@elise williams