| take me back to a simpler time (grace) |
| | (#)Jeu 21 Mai 2020, 15:16 | |
| Morgane fraîchement déposée chez son père, tu trépignes. Parce qu’Abel avait un concert dans un bar vendredi soir, tu as gardé Morgane avec toi jusqu’au samedi matin la lui laissant dimanche soir en échange. Il n’a pas encore abordé l’idée de changer votre mode de garde mais tu sais qu’il y pense, tu peux le voir dans son regard à chaque fois qu’il dépose sa fille le dimanche soir ou quand il passe la voir les week-en où elle n’est pas avec lui. Tu n’es pas prête à affronter cette discussion, tu n’es pas prête à faire face à cette demande malgré le fait que tu en aies parlé à Grace la dernière fois que vous vous étiez vues. Tu ne seras pas celle qui amènera le sujet sur la table, tu seras patiente pour une fois. Morgane étant avec son père, tu ne rentres pas à Bayside. A la place, tu prends la direction du sud de Brisbane pour prendre l’autoroute qui t’amènera à ta destination. Un sourire en coin sur les lèvres, il te tarde déjà d’y être et de pouvoir y retrouver Grace. Tu ne sais pas exactement à quelle heure elle a prévu d’y arriver, elle aussi était occupée ce matin mais vous y serez toutes les deux en début d’après-midi et c’est le plus important. Te retrouver avec Grace un week-end, loin de Brisbane, tu en avais besoin. Depuis l’ouverture de son exposition de photo, tu n’avais pas eu la chance de la voir pour la questionner au sujet de Lola et de ce qui se passait réellement entre la brune et la blonde. A tes yeux, elles formaient un couple ce soir là mais la discussion que tu avais eue avec Grace quand elle était rentrée d’Islande te laissait penser que ce n’était sans doute pas aussi simple que cela. Peu importe ce qui se passait, tu étais bien décidée à percer le mystère. Et si entre temps Grace t’offrait quelques séances photos, c’était encore mieux ! Parce que oui, dans la valise que tu avais mise dans le coffre, il y avait quelques maillots de bains et quelques ensembles de lingerie tous droit sortis de tes derniers shoots qui n’avaient pas encore été publiés. Tu aimais garder les ensemble quand on te le permettait et qu’ils te plaisaient. Peut-être que vous ne les utiliseriez pas, peut-être que Grace préfèrerait les ensembles que tu as amenés avec toi. Tu n’en savais rien mais tu ne voulais fermer aucune possibilité. Dans les derniers messages de ton amie, tu avais cru comprendre que son boulot ne se passait pas aussi bien que prévu et si elle avait besoin de rebooster sa motivation, tu voulais bien essayer de l’y aider.
C’est toi qui avais réservé l’Aibnb à Burleigh Heads à un peu plus d’une heure de Brisbane. Une maison au bord de l’eau, un peu en dehors de la ville mais pas assez loin pour que vous ne puissiez pas rentrer à pied si vous décidiez de sortir. Tu avais envoyé les photos à Grace en lui proposant un week-end entre filles et quand sa réponse positive t’était arrivée, tu avais été soulagée. La réservation s’était déroulée de manière simple et tu étais désormais en route pour un week-end loin de tes responsabilités. Tu les fuyais comme la peste en ce moment. Tu t’occupais toujours autant de Morgane mais à côté, tu te laissais porter par des choix douteux dans l’espoir de ne plus être la fille parfaite, la mannequin parfaite, la mère parfaite que tout le monde voyait et attendait. Tu n’avais pas envie de l’être, tu n’étais pas parfaite et en ce moment tu le montrais. Oh tu n’avais encore rien fait de bien grave mais tu prenais bien plus de risques que d’habitude comme la mise en péril de ton amitié avec Danika. Tu ne lui avais pas parlé depuis votre aventure sur la plage et tu n’avais pas envie d’avouer qu’elle t’avait blessée et que c’était certainement de ta faute. Chassant ces pensées de ton esprit, tu accompagnes la radio en chantant le dernier tube à succès.
Après avoir roulé pendant une heure et demie, tu arrives enfin à Burleigh Heads et tu suis les indications de ton GPS pour trouver la maison réservée. Quand tu passes le portail électrique avec le code donné par le site, un grand sourire se dessine sur ton visage. Tu te gares devant la maison, attrape ta valide que tu traines dans la maison. Le fait que cette dernière soit ouverte t'indique que Grace est déjà là. La maison est magnifique et exactement comme sur les photos. Alors que tu entres dans le salon, Grace apparaît dans la pièce et tu vas la prendre dans tes bras avant de déposer un baiser sur sa joue. « Salut toi ! » Lui dis-tu tout sourire. Etre ici, dans cette maison, avec Grace avait quelque chose de grisant et peut-être d’interdit. Cela te rappelle l’époque où chaque moment passé en la compagnie de la belle brune était une aventure. C’était exactement ce que tu ressentais aujourd’hui. « Comment tu vas ? Tu as fait bonne route ? » Demandas-tu en allant te servir un verre d’eau dans la cuisine ouverte à quelques mètres de là.
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Sam 23 Mai 2020, 01:09 | |
| Jessian avait raison : la maison est tout aussi belle que sur les photos, voire plus encore ; le petit jardin qui la borde et qui annonce la plage avec une humilité presque désarmante est le premier détail qu’elle remarque en descendant du Uber qui l’a amenée jusqu’à Burleigh Heads. Grace s’est bien dévoilée de révéler ses plans de fin de semaine à qui que ce soit : sa fratrie aurait mis sa tête sur le bûcher, de la savoir aussi près d’eux sans qu’elle ne daigne venir les voir. Avec raison, sûrement : ça faisait longtemps, qu’elle n’avait pas donné signe de vie, et si son réflexe premier en temps difficile était de se réfugier parmi les siens, elle n’avait pas envie de se retrancher à Gold Coast, cette fois-ci. Non, cette fois-ci, elle a décidé de dédier sa journée et demi de repos à Jessian. La jeune femme est la seule personne qu’elle a envie de voir, de toute façon ; principalement parce que c’est la seule de son entourage qu’elle se sent d’affronter.
La proposition de week-end est venue se poser comme une libération dans un quotidien devenu étouffant. Si elle avait pu lui dire en ces termes exacts, Grace l’aurait fait, mais elle le sent : il y a trop de passif à cet endroit-là pour qu’elle ne s’autorise à disserter quant aux raisons de sa piètre humeur. Au lieu de ça, elle s’est contentée d’une gratitude tacite sous forme de présents : elle traîne plusieurs bouteilles de vin dans son sac à dos, avec ses affaires de rechange ; son matériel photo est blindé de victuailles diverses au cas où elles n’aient pas envie de cuisiner, et elle coince sous son bras comme elle peut un sac isotherme avec sûrement moins de précautions que ce qu’elle ne devrait entretenir. Cinq minutes de galère pour récupérer la clé, ouvrir la porte sans ne rien faire tomber et passer la petite marche de l’entrée sans s’y aplatir et Grace découvre l’intérieur de la maison, au moins aussi impressionnant que l’extérieur : s’avère que non, la proximité plage n’était pas l’atout-charme de la propriété, à moins que chaque pièce en elle-même ne compte comme atout-charme. Le salon tout en baies vitrées offre une ouverture imprenable sur la mer, et la cuisine spacieuse et ouverte promettrait le même type d’ambiance, si ce n’était pas la pièce que Grace évitait le plus au monde. La jeune femme expédie le rangement, pose en vrac ses affaires dans le salon et monte rapidement faire le tour du propriétaire en haut : une large chambre peu personnalisée, aux murs blancs, faisant face à une salle de bains tout aussi blanche avec baignoire et douche italienne. Retour en bas avec une moue d’approbation : Jessian n’avait pas fait les choses à moitié.
« Salut toi ! »
La voix chaleureuse de la jeune femme l’accueille immédiatement, l’enveloppe dans cet autre monde qu’elle a commencé à se forger lors de la visite : ici, le quotidien n’a pas sa place, et les soucis qui vont avec non plus. “Oh, merde ! Je t’avais pas entendue arriver. T’es là depuis longtemps ?” Son plus grand sourire, pour Jess. Toujours. Elle répond à son étreinte, réfugie son nez dans son cou une demi-seconde puis se détache, à regret. Une main secoue ses cheveux : “Je viens d’arriver, en fait. J’ai un peu fait le tour. T’as pas déconné avec la déco !” Elle désigne l’espace de sa main valide avec un air qui se veut admiratif. Elle n’a même pas tiqué sur la présence d’une seule chambre ; autant mettre ça sur l’habitude. “Ca va. Longue semaine de boulot. Et toi ?” Ne pas s’étendre, sous peine de ne plus en sortir : Grace préfère slalomer autour des sujets qui fâchent, laisser son engueulade aux relents de rupture derrière, sa carrière au point mort en arrière plan, ses aventures avec une femme mariée encore plus loin, si possible… Ici, rien de tout ça n’a sa place : elle a envie d’être loin de tout, d’être avec Jessian avant tout, et celle-ci a toujours su faire en sorte que ce voeu se réalise. “Merci, au fait, d’avoir proposé ce week-end. J’avais besoin de m’évader et t’es tombée pile au bon moment. Comment tu fais ça ?” Sourire de diversion : ce n’est rien d’important si elle ne leur donne pas d’importance. La jeune femme lève d’un coup un index, virevolte jusqu’à la cuisine jusqu’à faire une courbette en ouvrant la porte du frigo : à l’intérieur de celui-ci, un gâteau gise au milieu des quelques fruits qu’elle a ramenés. “Bon anniversaire, au fait. En retard. Mais en face, cette fois.” Elle n’aurait pas toléré de s’acquitter que d’un SMS pour l’occasion, pas alors qu’elle n’aurait jamais imaginé célébrer un autre anniversaire avec Jess un jour ou l’autre. “J’ai ramené du champagne, aussi. Et du vin. Et de quoi faire deux-trois joints. Je savais pas exactement ce que t’avais prévu comme emploi du temps pour ce weekend.” |
| | | | (#)Lun 25 Mai 2020, 07:51 | |
| Retrouver Grace c’était toujours un bonheur parce que quand tu la voyais, tu avais l’impression que tu pouvais laisser tous tes problèmes derrière toi, tu avais l’impression que tout allait bien se passer. Le lien qui t’unissait à la jeune femme faisait qu’elle était une des personnes qui te connaissait le mieux et cela te permettait de pouvoir être toi-même sans avoir peur d’être jugée. Même si tu ne laissais pas le regard des autres te dicter ta conduite, quand on est sous le feu des projecteurs, on ne peut pas tout se permettre non plus. Ce week-end loin de Brisbane, tu ne te voyais le passer avec personne d’autre que ton amie. Quand elle avait acceptée, tu avais été soulagée. Après tout, elle aurait pu avoir envie de passer son week-end avec Lola, ce serait compréhensible vu que c’était sa petite-amie mais tu étais bien heureuse de lui voler Grace pour quelques heures pour l’avoir rien que pour toi. Egoïste ? Peut-être mais cela ne te dérangeait pas le moins du monde. La maison était aussi belle que ce que tu avais vu sur les photos. Lumineuse, spacieuse, un jardin qui semblait être très mignon … Il te tardait d’en découvrir plus mais pas avant d’avoir salué ton amie que tu ne tardas pas à trouver alors qu’elle descendait les marches pour revenir au salon. « Oh, merde ! Je t’avais pas entendue arriver. T’es là depuis longtemps ? » Tu n’hésites pas à prendre Grace dans tes bras pour la saluer. C’est même un passage obligatoire à tes yeux. Tu te sens toute excitée à l’idée de ce week-end que vous allez passer ici. Tu as des questions pour Grace, bien sûr que tu veux savoir ce qui se passe avec Lola mais en même temps, tu as envie de profiter de l’océan, de profiter de ton amie et de faire quelques photos si vous en aviez l’occasion. « Je viens de passer la porte ! Même sans avoir vu le reste de la maison, je sais que j’ai fait le bon choix, c’est magnifique. L’étage est tout aussi beau ? » Demandas-tu à la jolie brune vu qu’elle en descendait. Tu pris ensuite de ses nouvelles en lui demandant si le voyage s’était bien passé. Tu savais qu’en demandant de ses nouvelles ainsi, tu donnais à Grace l’opportunité de ne pas vraiment répondre à la question si elle n’allait pas bien mais si c’était le cas, tu le sauras bien assez tôt. « Je viens d’arriver, en fait. J’ai un peu fait le tour. T’as pas déconné avec la déco ! Ca va. Longue semaine de boulot. Et toi ? » La réponse vague de Grace ne te disait rien qui vaille mais tu n’étais pas là pour jouer au détective. Si ton amie voulait se confier, elle pourrait le faire plus tard, quand vous vous seriez installées. Tu te dirigeas vers la cuisine pour y prendre un verre d’eau avant de lui répondre : « Je ne fais jamais les choses à moitié, tu devrais le savoir. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu ne savais pas si c’était une bonne chose vu que c’était ce genre d’attitude qui t’avait poussée à te marier si rapidement avec Abel mais tu n’allais pas changer soudainement. « Je vais bien, toujours aussi occupée avec Morgane et mon boulot d’où la nécessité de tout mettre sur pause le temps d’un week-end. » Dis-tu en haussant les épaules. Cela ne te dérangeait pas de faire preuve de vulnérabilité et de dire que tu avais besoin de faire un break de tout ce qui se passait à Brisbane. Alors que tu venais de fêter tes vingt-huit ans, l’approche de la trentaine commençait à se faire sentir et tu commençais à te remettre sérieusement en question. « Merci, au fait, d’avoir proposé ce week-end. J’avais besoin de m’évader et t’es tombée pile au bon moment. Comment tu fais ça ? » Un sourire amusé se dessina sur ton visage. Tu étais apparemment tombée au bon moment si tu en croyais ton amie et cela te faisait plaisir. Toutefois, c’était un pur hasard. « C’est mon intuition, elle ne se trompe jamais. » Répondis-tu à Grace un sourire en coin sur les lèvres. Il était évident que c’était une coïncidence mais tu n’avais aucun problème à rentrer dans le jeu de ton amie. Cette dernière ne tarda pas à se lever pour ouvrir le frigo dans lequel tu découvris un gâteau : « Bon anniversaire, au fait. En retard. Mais en face, cette fois. J’ai ramené du champagne, aussi. Et du vin. Et de quoi faire deux-trois joints. Je savais pas exactement ce que t’avais prévu comme emploi du temps pour ce weekend. » Un grand sourire illumine ton visage alors que ton coeur bat un peu plus vite. Tu ne t’étais pas attendue à ce genre d’attention et cela te touchait beaucoup. Tu n’avais pas fait grand chose pour ton anniversaire à part le fêter en famille et sortir ensuite avec quelques amis mais cela avait été minimaliste comparé aux fêtes que tu organisais quand tu n’étais pas maman à plein temps. « Tu n’aurais pas dû mais merci. » Dis-tu à Grace en la prenant de nouveau dans tes bras. Tu avais toujours été quelqu’un de très tactile, tu ne pouvais pas t’en empêcher. « Je n’ai rien prévu de spécial pour ce week-end, je voulais voir avec toi ce qui te tentait. J’ai principalement envie de profiter de ta présence, du calme et du charme de cette maison. La plage est jolie ? » Demandas-tu à Grace mais elle n’avait peut-être pas été visité cette partie de la maison. Tu ouvres donc la baie vitrée pour arriver dans le jardin où se trouve un jacuzzi que tu n’avais pas remarqué sur les photos mais pourquoi pas ? Tu suivis le petit chemin tracé dans le sable et bientôt, tu arrivais les pieds dans le sable, devant un portillon qui ouvrait sur la grande place australienne. « C’est vraiment très beau. Je connaissais pas ce coin mais c’est magnifique. Tu veux faire quelque chose en particulier toi ? » Demandas-tu à Grace en posant ton regard sur elle alors qu’elle t’a rejoint. « J’ai aussi amené quelques trucs, on peut toujours faire notre petit fête à deux. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil.
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Ven 29 Mai 2020, 17:38 | |
| Le week-end arrive comme une bouffée d'air sur une fin de journée caniculaire et Grace a l'impression d'avoir retenu son souffle toute la semaine jusqu'à cet après-midi là. Depuis la proposition de Jessian, en réalité, elle n'avait pas pensé à grand-chose d'autre qu'à ça. Par confort, bien sûr, par lâcheté, aussi ; c'était plus facile d'ignorer le désagréable dans toute son actualité et de se projeter à un événement futur bien plus plaisant. Ç'avait été une constante, dans les six mois depuis leurs retrouvailles, et surtout quelque chose qu'elle avait retrouvé avec un soulagement flagrant après huit ans : tout était toujours simple, avec Jess ; rien ne nécessitait de questions complexes et de sujets fâcheux, parce qu'il n'y avait rien de plus facile que de simplement être avec elle sans se soucier du reste. Ce qui était leur motto à l’époque était resté ancré comme une évidence dans leurs rapports : retrouver la jeune femme signifiait se retrouver elle-même avec huit ans de moins et toute l’insouciance du monde. Un soulagement vécu comme une salvation, aux vus peu probants de ses perspectives d’emploi, de relation, et d’amitiés stables. Pour l’instant, elle aimait autant prétendre que ça n’avait pas plus d’importance qu’à l’époque.
« C’est mon intuition, elle ne se trompe jamais. »
Jessian rentre dans son jeu sans plus de questions et Grace sent ses épaules se décrisper un peu plus. Elle se permet, sans craindre de s’exposer à un retour de flammes, de rester vague sur son état actuel : pas besoin de commencer le week-end sur cette note. Certes, son job l’ennuie au possible, présence divertissante de Heather ou non, sa relation avec Lola baigne dans des miasmes incertains et peu prometteurs dont elle se détache au mieux par instinct de survie, et cette solitude retrouvée la ramène à l’époque où elle passait ses semaines à l’hôpital, mais l’objectif de l’excursion est justement de penser à autre chose. Si possible, d’y revenir lundi matin avec un regard nouveau et plus optimiste, bien que pour le coup, ce fut franchement risible de naïveté. Elle balaie l’idée d’un revers de main mental et valse jusqu’à la cuisine, soucieuse de passer à autre chose une bonne fois pour toutes : c’était l’anniversaire de Jessian, quelques jours avant, et elles n’ont pas pu fêter ça dignement. “Tu déconnes ! Le premier qu’on passe ensemble en huit ans, j’allais pas laisser passer ça.” Elle se détache de l’étreinte et s’appuie contre le plan de travail à côté du frigidaire, adressant son sourire le plus large à la jeune femme. Elle est sincère : Jessian a toujours été une des présences les plus importantes dans sa vie et c’est moins un cadeau d’anniversaire qu’un remerciement pour ces retrouvailles.
“Pas vu la plage, encore. Enfin, de loin, mais elle a l’air tout à fait charmante.”
Nouveau large sourire fier : on est presque en territoire de Gold Coast, ici, et elle en connaît les plages aussi bien que les recoins de sa chambre d’enfance. La jeune femme suit la mannequin à l’extérieur, main en pare-soleil pour protéger ses yeux. “Y a même un jacuzzi ! Y a trop de choses à faire en si peu de temps.” Un week-end, une semaine, un mois, rien n’aurait suffi à Grace, de toute façon. “En particulier… Non, rien, mais maintenant que j’ai vu le jacuzzi, je vais être un tout petit peu plus exigeante”, déclare-t-elle avec un sourire de gamine. Tout ce qui touche au luxe l’a toujours un peu impressionnée, qu’importe ses origines relativement aisées, et maintenant qu’elle vit dans un 35m², la vénalité de la chose ne lui échappe pas. Loin d’elle l’idée de s’en excuser, cependant. “T’as amené quoi ?” relance-t-elle à la remarque de la jeune femme, piquée de curiosité. Leur conversation à propos de la séance photo lui revient, et si elle aussi est venue préparée, elle n’est pas sûre d’être prête.
“J’ai envie de tester la mer. Pas toi ? En plus, ça me donnera une raison d’étrenner mon nouveau maillot de bain.”
La pointe de fierté dans sa voix n’aurait échappé à personne et pourtant, Grace, dans toute sa splendeur de je-m’en-foutiste de carrière, n’avait aucun complexe à traîner trois jours en dessous chez elle et à la fenêtre si elle estimait que le temps y était adapté. L’achat de nouveaux maillots, presque trois ans après ses dernières dépenses dans le domaine, l’avait poussée à se reprendre un peu, de manière globale : plus question de se laisser traîner comme après l’AVC, ou d’entretenir à moitié ce temple du déchet qu’était son corps. D’une main habile, elle ôte son haut pour se retrouver directement en maillot. “En plus”, ajoute-t-elle non sans un sourire, “je suis manchote, mais je sais super bien tenir les bouteilles de champagne au-dessus des vagues.” Boire à la bouteille tout en étant dans l’océan était une sacrée performance, mais elle se pratiquait facilement avec un peu d’habitude. Elle est presque sûre de l’avoir perdue, mais qu’importe. Elle retourne à l’intérieur, sort son paquet de cigarettes de son sac et extirpe une bouteille du frigo. “A moins que tu veuilles bronzer ?” lance-t-elle, plus fort, le temps de revenir à l’extérieur. “Si t’es toujours partante, pour les photos, je pense qu’avec le coucher du soleil, ce sera au top. Sur la plage ou à l’intérieur, avec les baies vitrées.” Elle glisse une cigarette entre ses lèvres, l’allume et tend par réflexe son paquet à Jessian. Son jean s’échoue prestement sur la table et, pour la première fois depuis longtemps, la brise du bord de mer réveille son épiderme. Elle débouche d’une main experte la bouteille, rappel intemporel des soirées qu’elles avaient passées dans les piscines privées et les plages des hôtels à foutre du champagne ou du vin dans l’eau par mégarde. “J’ai même pas eu le temps de te demander. T’en as pensé quoi, de l’expo, au fait ?”
@Jessian Reed |
| | | | (#)Dim 31 Mai 2020, 11:01 | |
| La fuite n’est jamais la solution. C’est quelque chose que tu sais et pourtant, tu es bien consciente que Grace comme toi étiez en train de profiter de ce week-end pour fuir la réalité qu’était votre vie à Brisbane. Pendant quelques heures, vous alliez pouvoir laisser vos responsabilités derrière vous, comme vous aviez l’habitude de le faire à l’époque. L’idée de ce week-end t’était venue lors d’une discussion avec ton agent qui essayait de te remonter le moral après que tu aies été rejetée une nouvelle fois pour un contrat. Il t’avait fait remarquer que changer d’air pouvait te faire du bien. Mais tu n’aimais pas être seule face à toi-même et le nom de Grace comme compagnon de week-end s’était imposé sans peine. Tu sentais qu’elle aussi était heureuse de pouvoir fuir la ville quelques temps et tu préférais pour l’instant ne pas la questionner sur ces sujets. Si cela arrivait naturellement dans la conversation, pourquoi pas mais sinon, tu ne comptais pas aborder le sujet. Le gâteau que Grace te montra dans le frigo pour fêter ton anniversaire te toucha beaucoup. Tu n’avais pas fait de grande fête pour ce dernier mais tu avais passé la barre des vingt-huit ans quelques jours plus tôt. « Tu déconnes ! Le premier qu’on passe ensemble en huit ans, j’allais pas laisser passer ça. » Effectivement, vous étant perdues de vue, c’était le premier de tes anniversaires que vous passiez ensemble et tu espérais que ce n’était pas le dernier. Tu ne voyais pas comment cela pouvait l’être car tu comptais bien ne plus jamais perdre Grace de vue si c’était possible. « Le premier mais pas le dernier ! » Dis-tu à la jolie brune avec un clin d’oeil. Tu savais qu’avec Grace à tes côtés, tu n’allais pas t’ennuyer ce week-end. Grace avait toujours eu de bonnes idées pour ne jamais s’ennuyer et puis tu n’étais plus la jeune femme timide et peu sûre d’elle que tu étais autrefois. « Pas vu la plage, encore. Enfin, de loin, mais elle a l’air tout à fait charmante. » Tu n’en douais pas une seule seconde ! Si elle l’était autant que la maison dans laquelle vous vous trouviez, cela promettait de grandes choses. Et comme tu prévoyais de passer un peu de temps sur la plage, ce serait parfait si elle était agréable. Vous vous dirigez vers l’extérieur pour que tu puisses admirer le petit jardin qui vous y attendait. « Y a même un jacuzzi ! Y a trop de choses à faire en si peu de temps. En particulier… Non, rien, mais maintenant que j’ai vu le jacuzzi, je vais être un tout petit peu plus exigeante » Le jacuzzi avait attiré ton attention également. Ce n’était pas une activité qui t’attirait dans la journée mais plus tard, ce soir, ce serait très agréable surtout qu’il avait vue sur la plage. « Qu’est-ce que tu comptes faire en particulier Grace ? » Lui demandas-tu en levant un sourcil un sourire en coin sur les lèvres. Tu n’avais pas manqué son interruption et l’envie de la taquiner était trop forte pour résister. « Le jacuzzi est un sacré plus, l’idée de m’y plonger ce soir avec un petit verre est irrésistible. » Cela faisait longtemps que tu n’avais pas mis les pieds dans un jacuzzi prenant peu le temps d’aller dans des spas avec ton emploi du temps chargé. Tu dis ensuite à Grace que tu avais amené des choses avec toi pour que vous puissiez faire la fête mais pas que : « T’as amené quoi ? » La curiosité de ton interlocutrice ne te surprit pas, tu ne comptais pas lui cacher le contenu de ta valise de toute manière. « J’ai amené quelques trucs à boire et à grignoter et quelques petites choses si tu veux prendre des photos. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu comptais bien être à ton avantage pour ces photos. Même si tu savais que vous prendriez aussi des photos bien moins professionnelles et juste pour vous amuser, si vous vous lanciez dans une forme de photoshoot, tu voulais être à ton avantage et offrir à Grace ton meilleur profil.
« J’ai envie de tester la mer. Pas toi ? En plus, ça me donnera une raison d’étrenner mon nouveau maillot de bain. En plus je suis manchote, mais je sais super bien tenir les bouteilles de champagne au-dessus des vagues. » A peine Grace prononce-t-elle cette phrase qu’elle enlève son haut. Cela ne te surprend pas que son maillot de bain se trouve dessous. Tu secoues la tête amusée. Quand tu avais dit que tu n’avais rien de prévu, ce n’était pas une blague, tu étais venue sans rien de planifié, juste pour profiter. « A moins que tu veuilles bronzer ? Si t’es toujours partante, pour les photos, je pense qu’avec le coucher du soleil, ce sera au top. Sur la plage ou à l’intérieur, avec les baies vitrées. » Tu laisse Grace bouger dans tous les sens pour récupérer ce dont elle a besoin. Toi, tu restes appuyée contre la table, le regard perdu vers la plage quelques instants. Tu ne devrais pas être surprise et pourtant, comme il y a des années, tu n’as envie que d’une chose, c’est de faire tout ce que Grace te propose parce que tu as envie qu’elle t’entraine avec elle, tu n’as jamais envi d’être un pas derrière elle. L’entendant derrière toi, tu te retournais pour la voir enlever son pantalon et ouvrir ensuite la bouteille de champagne. « On aura le temps de bronzer une fois qu’on aura pris l’eau, commençons par la mer. » Dis-tu avant d’enlever ton haut à ton tour. Tu n’as jamais été pudique et cela n’avait pas du tout changé. « Je n’ai pas bu au milieu des vagues depuis la dernière fois que je l’ai fait avec toi, il va falloir reprendre le coup de main. » Ajoutas-tu amusée. Tu enlevais ensuite ton pantalon pour te retrouver les pieds dans l’herbe et en maillot. La brise qui soufflait te faisait du bien et quand Grace te tendit son paquet de cigarettes, tu pris le temps de l’observer dans son nouveau maillot de bain. Tu savais que c’était impoli, que c’était peut-être interdit même vu que ce genre de regards devait être réservé à Lola mais tu ne pus t’en empêcher. « Très bon choix, ce maillot te va à ravir. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres en prenant une cigarette à ton tour. Tu ne fumes qu’accompagnée, en soirée ou quand l’occasion se présente. C’est une habitude que tu as dû mettre derrière toi quand tu es tombée enceinte. « Tu sais que je suis toujours partante pour des photos, c’est quand tu veux, où tu veux, j’ai veillé à prendre plusieurs ensembles. » Tu étais prête, toujours, surtout quand c’était Grace qui allait potentiellement te prendre en photo. Tu n’allumais pas ta cigarette de suite car tu retournais à l’intérieur de la maison pour récupérer deux serviettes de plage avant de ressortir alors que Grace te demandait : « J’ai même pas eu le temps de te demander. T’en as pensé quoi, de l’expo, au fait ? » Les serviettes posées à tes côtés, tu allumais la cigarette et te mis à fumer. Un soupir de contentement s’échappa de tes lèvres et tu plongeais ton regard dans celui de Grace : « C’était vraiment superbe. Tes photos étaient magnifiques et vous aviez monté une très belle exposition. Morgane et moi avons été très impressionnées. » Dis-tu sincèrement à ton amie. Tu étais heureuse qu’elle ait réussi à mettre ce projet sur pied, vraiment. « Je suis désolée que nous ayons dû partir un peu précipitamment mais Morgane commençait à faire n’importe quoi. » Tu n’avais pas pris le temps de saluer Grace avant de quitter la galerie, cette dernière était de toute manière très sollicitée et occupée quand tu étais partie. « D’ailleurs en parlant de l’exposition, est-ce que Lola et toi vous êtes un couple ou est-ce que j’ai mal interprété ce que j’ai vu ? » Avec la discussion que vous aviez eue avant l’exposition, tu n’avais pu t’empêcher d’imaginer que Lola était celle qui donnerait le courage à Grace de se lancer de nouveau dans une histoire. Attrapant de nouveau les serviettes, tu pris la direction de la place : « Tu viens ? Je voudrais pas me jeter à l’eau sans toi. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil.
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Mar 02 Juin 2020, 22:05 | |
| « Qu’est-ce que tu comptes faire en particulier Grace ? »
Elle hausse les sourcils, arborant une expression aussi surprise et innocente que possible - le truc qui marchait à l’époque, parce qu’on n’aurait jamais soupçonné la jeune adulte qu’elle était de faire autant de conneries, avec sa bouille d’ange. Le problème, c’était que personne à part Jessian ne la connaissait aussi bien. Sa question suffisait à le prouver. “L’idée de dormir dans le jacuzzi est pas mal, non plus”, souffle-t-elle en réponse à sa deuxième remarque. N’importe quoi qui puisse la détendre, au fond : du moment qu’elle pouvait laisser de côté le reste, que ce soit dans la mer, dans le jacuzzi ou dans un lit à Burleigh Heads, elle ne dirait pas non.
« J’ai amené quelques trucs à boire et à grignoter et quelques petites choses si tu veux prendre des photos. »
Encore une fois, le clin d’oeil est sans équivoque : l’idée du photoshoot, bien qu’amateur, n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Et puis, elles n’allaient pas passer à côté d’une de leurs activités principales de l’époque après si longtemps sans s’y être tenues. Grace avait évolué dans ses photos, s’était tournée vers le politique et le militant, rejetant le superficiel qu’elle avait trouvé dans les photos de mannequinat à l’époque, mais finalement, si elle voulait abandonner sa couverture de militante engagée deux secondes, ça lui manquait. Ca restait un art qui avait son esthétique, ses complexités, et dans lequel toute une alchimie pouvait être ressentie - la Grace de cette époque-là avait été beaucoup plus douce et tendre que la Grace aux photos énervées et inquiètes pour le monde de demain. “Là, tu parles à mon coeur”, lance-t-elle en portant une main à sa poitrine, l’air solennel. Pour rester sur sa lancée, elle se débarrasse de ses vêtements et suggère d’aller dans l’eau. Comme toujours, elle court après le temps : aucune minute ne doit être gâchée.
« Je n’ai pas bu au milieu des vagues depuis la dernière fois que je l’ai fait avec toi, il va falloir reprendre le coup de main. »
Elle non plus, en réalité. Elle ne s’est pas autorisée grand-chose de sa vie d’avant, depuis son retour en Australie. Mais elle préfère ne pas le mentionner comme ça. Au lieu de quoi : “Mon Dieu, mais qu’est-ce que tu as fait d’amusant, alors, pendant ces huit dernières années ? Ca a du être dur, sans moi”, se désole-t-elle, l’air faussement grave. Elle secoue encore la tête quand Jessian la complimente sur son maillot. “Oh, merci. Achat récent.” La flatterie l’a prise de court et la cigarette qui s’est figée entre ses lèvres en témoigne. “Toi aussi. Mais tu es toujours magnifique, quoi que tu portes.” C’est sincère, mais elle garde son regard bien au loin plutôt que de se tourner vers elle. Le flirt ne sied pas forcément à la situation. Jess s’absente quelques secondes et pendant ce temps, Grace pousse le soupir qu’elle retenait.
« C’était vraiment superbe. Tes photos étaient magnifiques et vous aviez monté une très belle exposition. Morgane et moi avons été très impressionnées. »
Parler de l’exposition, voilà qui semble plus simple. Au compliment, cette fois, Grace fait semblant d’enlever un chapeau de sa tête et se penche en avant pour remercier son amie. La clope à ses lèvres recommence à diminuer de façon régulière : la respiration est de retour. “T’excuse pas, pour Morgane. Je conçois que ce soit pas l’éclate pour une enfant de son âge. C’était déjà génial de passer”, remercie-t-elle à son tour. Rien n’avait plus importé à ses yeux que le fait que Jessian voit son évolution. Quoique sa mère arrivait en proche seconde, et là non plus, elle ne s’était pas montrée à la hauteur. « D’ailleurs en parlant de l’exposition, est-ce que Lola et toi vous êtes un couple ou est-ce que j’ai mal interprété ce que j’ai vu ? » Décidément, Jessian a décidé de la prendre par surprise - la clope s’arrête encore dans sa progression, finit par se consumer toute seule. Quelle réponse apporter à cela ? “Tu sais quoi ? Eau d’abord, conversations fâcheuses après”, décrète-t-elle, écrasant son mégot et reprenant la bouteille de champagne en main. Elle la débouchonne rapidement et se dirige d’un pas décidé vers l’eau, où elle rentre sans s’interrompre. L’eau fraîche lui fait du bien, détend ses muscles, lui coupe la respiration un instant. Une fois l’eau jusqu’aux clavicules, elle tend la bouteille à Jessian :
“A toi l’honneur. Si ça se trouve, il est dégueulasse, autant que tu testes avant moi.”
Le champagne premier prix la connaissait mieux que le bon goût en alcool, alors en soi, la publicité n’était pas mensongère. Elle profite quelques secondes des vaguelettes qui ondulent contre le haut de son corps, prend une grande inspiration avant de se relancer dans ledit sujet fâcheux. “Je pensais pas parler de tout ça avec toi”, rit-elle, un ton plus bas. “Mais voilà : je sais pas trop, en fait. J’ai fait la conne et on a pas vraiment parlé depuis.” Elle adresse à la plus jeune un pauvre sourire, de ceux qui disent prévisible, non ? Jessian était la mieux placée pour voir combien les doutes l’avaient habitée. Elles en avaient parlé deux minutes, mais certaines choses chez Grace ne trompait pas, comme le vocabulaire choisi, le pli au coin de ses lèvres ou sa réticence à en dire plus, elle qui était toujours si expansive. “Je sais pas si c’est par rapport à mon ex, ou juste à ma vie aujourd’hui, en général. Mais j’ai pris peur et j’ai plus rien contrôlé.” Elle hausse les épaules, se fait après-coup la réflexion que Jess ne l’aura sûrement pas vu, mais tant pis. “En y repensant, y a pleins de choses que j’ai jamais pris le temps de régler.” La rupture, par exemple. Ou tout le reste : sa vie était un bordel sans nom, dans lequel sa mère reprenait une place incertaine sans qu’elle sache si elle ressentait davantage d’appréhension ou de rancoeur. Où Lola était arrivée rapidement et avait fait renaître en elle l’envie de sortir de la coquille qu’elle s’était forgée, tout autant que la peur de se relancer dans quoi que ce soit. Où Jessian avait repris une place importante dans ses pensées, aussi. Rien ne semblait clair nulle part et rien n’était propice à une nouvelle relation. Ou alors elle se cherchait des excuses et dans ce cas, ça signifiait qu’elle n’était pas prête.
“Tu vois, j’ai pas tant changé que ça, au final. Toujours peur du sérieux, du concret, et de donner trop de moi-même.” Ce qui à l’époque relevait surtout de l’immaturité prenait aujourd’hui ses racines surtout dans sa rupture avec Alexandria, finalement. “Quoique à l’époque, ça me dérangeait pas de donner beaucoup de moi-même avec toi.” Elle s’était toujours un peu voilé la face sur ce point précis, mais en rétrospective, rien n’était plus évident. Elle retrouve la bouteille de champagne et en boit quelques gorgées. Pas mauvais, en soi, mais Grace était toujours loin de comprendre pourquoi un truc qui pétillait si fort coûtait si cher. “Pourquoi cette question, simple curiosité ?” se risque-t-elle à demander, inclinant la tête vers le soleil. @Jessian Reed |
| | | | (#)Mer 03 Juin 2020, 11:22 | |
| « L’idée de dormir dans le jacuzzi est pas mal, non plus » Tu laisses échapper un petit rire. Dormir dans le jacuzzi ne te semble pas une très bonne idée à vraie dire mais tu doutais que Grace allait le faire de toute manière. Tu ne doutais pas par contre que Grace saurait te surprendre au cours de ce week-end avec des idées toujours plus folle l’une que l’autre. Enfin folle, disons plutôt des choses que tu n’aurais jamais osé faire si elle n’avait pas été là, à tes côtés. Tu lui confiais ensuite avoir amené à manger, à grignoter, à boire mais également de possibles tenues pour votre photoshoot. Tenues était un bien grand mot quand tu avais l’habitude de poser en maillot de bain ou en sous-vêtements mais tu avais amené quelques robes de soirées également, tu voulais que Grace puisse avoir le choix de te photographie dans ce qui l’inspirait le plus. Te laisser manipuler par un photographe lors d’un photoshoot était un plaisir pour toi. « Là, tu parles à mon coeur » Tant mieux alors ! Grace et toi n’aviez pas vraiment eu l’occasion de refaire de photoshoot depuis que vous vous étiez retrouvées et une partie de toi le regrettait. Ce serait comme remonter le temps en quelques sortes mais vous feriez cela plus tard. Pour l’instant, vous sortiez les maillots de bain pour vous jeter à l’eau, au sens propre du terme. « Mon Dieu, mais qu’est-ce que tu as fait d’amusant, alors, pendant ces huit dernières années ? Ca a du être dur, sans moi » Tu ris à cette remarque. Oh tu en avais vécu des aventures depuis que tu avais quitté Grace pour emménager à Londres. Mais ces aventures avaient été bien différentes et avaient eu u cadre plus urbain que toutes les conneries que vous faisiez avec Grace sur les plages où vous shootiez des photos et dans les hôtels paradisiaques où vous passiez vos nuits. « Très dur, j’ai beaucoup souffert, il était temps que nos chemins se croisent de nouveau. » Lui répondis-tu théâtralement aussi. Tu étais sincère cependant, avoir de nouveau Grace dans ta vie était quelque chose que tu appréciais énormément et tu ne comptais pas la laisser s’échapper de nouveau. « Oh, merci. Achat récent. Toi aussi. Mais tu es toujours magnifique, quoi que tu portes. » Ça tu en doutais. Il y avait des choses qui ne t’allaient pas du tout et tu l’acceptais sans problème. Tu préférais ne pas répondre et laisser ton amie aller chercher la bouteille de champagne qui allait être utiliser pour ce baptême de l’océan en face de vous.
Grace te surprit en te demandant comment tu avais trouvé l’exposition. Cela te rappela que vous n’en aviez pas réellement discuté toutes les deux et tu t’empressais de rassurer ton amie, ses photos étaient magnifiques mais ça tu n’en avais jamais douté. « T’excuse pas, pour Morgane. Je conçois que ce soit pas l’éclate pour une enfant de son âge. C’était déjà génial de passer » Il n’avait pas vraiment été question de ne pas emmener Morgane, ta fille ne te l’aurait pas pardonné. Tu n’avais pas eu envie de la priver de cet événement même si tu avais su que tu ne pourrais pas totalement en profiter. Tu ne regrettais rien cependant. « Elle a insisté, encore plus une fois que je lui ai donné ton bracelet. Elle ne le lâche plus. » Dis-tu à Grace avec un sourire amusé. Il fallait peu de choses pour rendre Morgane heureuse mais ce petit geste avait beaucoup compté pour elle et il t’était impossible de lui enlever ce bracelet désormais. Tu profitais de parler de l’exposition pour questionnaire Grace sur Lola. Face à la surprise sur le visage de ton interlocutrice et son hésitation, tu compris que ce n’était peut-être pas une bonne idée. « Tu sais quoi ? Eau d’abord, conversations fâcheuses après » Tu n’allais pas chercher à la contredire et tu ne voulais pas la forcer à te parler non plus si elle ne s’en sentait pas prête. Tu hochais la tête et suivis son exemple en finissant ta cigarette et en la suivant vers l’océan. L’eau était fraîche mais l’air extérieur était bien chaud ce qui faisait un contracte agréable. Tu msi un peu plus de temps que Grace à rentrer complètement dans l’eau mais tu ne tardas pas à la rejoindre et elle te tendit la bouteille : « A toi l’honneur. Si ça se trouve, il est dégueulasse, autant que tu testes avant moi. » Tu t’en saisis et bus une première gorgée. Ce n’était pas le meilleur champagne que tu avais goûté, très loin de là mais il fera l’affaire pour aujourd’hui. « Tu aurais pu trouver mieux mais ça fera l’affaire. On le regrettera pas si la moitié fini dans les vagues. » Lui répondis-tu un sourire amusé sur les lèvres. Pour l’instant, l’océan semblait plutôt tranquille, du moins aussi tranquille que pouvait l’être un océan, mais les vagues pouvaient rapidement devenir plus fortes. Grace reprit ensuite la parole et te surprit avec ses paroles : « Je pensais pas parler de tout ça avec toi. Mais voilà : je sais pas trop, en fait. J’ai fait la conne et on a pas vraiment parlé depuis. » Vous êtes en train de parler de Lola et tu comprends que c’est compliqué. Plus compliqué que ce que tu pensais car tu t’étais mis en tête que la réponse à cette question était tout simplement ‘oui’. Tu attendis de voir si Grace allait continuer à t’expliquer et tu l’écoutais attentivement quand elle le fit en prenant quelques gorgées de champagne de temps en temps : « Je sais pas si c’est par rapport à mon ex, ou juste à ma vie aujourd’hui, en général. Mais j’ai pris peur et j’ai plus rien contrôlé. En y repensant, y a pleins de choses que j’ai jamais pris le temps de régler. » Vu votre discussion à son appartement avant l’exposition, tu n’étais pas complètement surprise de l’aveu de la jeune femme. Tu regrettais qu’elle soit dans cette position cependant parce que tu voulais que Grace soit heureuse avant tout et si c’était Lola qui pouvait la rendre heureuse, il serait idiot de passer complètement à côté. « Je suis désolée de l’apprendre … Je pensais vraiment que … » Tu aimerais aider Grace, lui permettre de passer au-dessus de ses peurs et de ses angoisses mais la vérité c’était que tu ne savais pas comment l’aider et tu risquais de faire plus de dégâts qu’autre chose. « Tiens, à ton tour tu sembles en avoir besoin. » Lui dis-tu avant de lui tendre la bouteille de champagne après en avoir pris une dernière gorgée. « Tu vois, j’ai pas tant changé que ça, au final. Toujours peur du sérieux, du concret, et de donner trop de moi-même. Quoique à l’époque, ça me dérangeait pas de donner beaucoup de moi-même avec toi. » Tu relevais les yeux vers Grace à ces paroles. Cela avait été la même chose pour toi. Tu n’avais pas réfléchi à la chose à l’époque, tu avais donné à Grace tout ce qu’elle te demandait. Elle avait réussi à te faire accepter que tu étais attirée par les femmes, que tu pouvais les aimer alors que tu te l’étais toujours refusé. Et elle s’était laissée allée avec toi, l’entendre te le dire te faisait plaisir. « Pourquoi cette question, simple curiosité ? » Tu sentis le rouge te monter aux joues à cette question et pendant quelques secondes tu avais l’impression de revenir toutes ces années en arrière. Il y avait une grande part de curiosité mais il n’y avait pas que cela non plus derrière cette question. Tu n’arrivais pas vraiment à savoir comment définir ta relation avec Grace et tu n’étais pas certaine d’en avoir envie mais ce serait mentir de dire que l’imaginer avec une autre ne te faisait pas mal. C’était ridicule et puéril peut-être mais … « Après notre discussion chez toi, je voulais savoir si tu avais réussi à trouver cette personne. » Dis-tu en haussant les épaules. Cela aurait pu fonctionner avec Lola mais si cela avait été le cas, est-ce que Grace aurait accepté de te suivre pour ce week-end ? Tu n’en savais rien et tu n’avais pas envie de te poser trop de questions. Tendant la main, tu la poses sur celle de Grace qui tient la bouteille et tu diriges la bouteille vers ta bouche pour en prendre une nouvelle gorgée avant de dire presque d’un murmure : « C’est mieux que je sache tout de suite où sont les limites. » Parce que t’amuser ne te dérangeait pas, tu n’avais pas besoin d’engagement pour cela. Mais tu n’avais pas envie de briser un couple, peu importe qu’il soit encore fragile ou quoi que ce soit. Il était inutile de nier que tu étais attirée par Grace, c’était indéniable. Tu l’avais toujours été, elle était l’aimant auquel tu ne pouvais pas résister. Et s’il fallait des limites dans ce week-end, tu voulais les connaître de suite. Te rendant compte de ce que tu venais de dire, tu lâchais la bouteille qui était toujours dans la main de Grace et te reculais légèrement avant de dire : « Désolé, je … » Tu redevenais cette adolescente qui ne savait pas quoi dire, qui ne savait pas comment agir. C’était minable mais inévitable malheureusement …
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Mer 03 Juin 2020, 16:00 | |
| « Tu aurais pu trouver mieux mais ça fera l’affaire. On le regrettera pas si la moitié fini dans les vagues. » Elle offre à peine un sourire désolé en réponse, trop contente de retrouver la mer et leurs vieilles habitudes. L’eau salée et fraîche lui fait du bien, la laisse enfin exhaler un souffle qu’elle retenait depuis trop longtemps - peut-être qu’elles sont vraiment dans un univers alternatif, finalement. Ou ce n’est que ce que la présence de Jessian lui laisse entendre, la ramenant à une autre vie vieille de près d’une décennie ; mais ici, la champagne a exactement la bonne place dans sa main, l’eau est à une température parfaite et la compagnie de la jeune femme est entièrement suffisante. C’est peut-être cette aisance nouvellement acquise qui la pousse à parler, à revenir sur Lola : Jessian lui a demandé, certes, mais elle aurait pu se contenter du strict minimum. Elle s’ouvre plus qu’elle n’escomptait le faire et elle sent un autre poids quitter ses épaules : outre Jordan, Jessian est la première personne avec laquelle elle se permet d’être ainsi transparente.
« Je suis désolée de l’apprendre … Je pensais vraiment que … »
La mannequin n’a pas besoin de terminer sa phrase : Grace l’anticipe mentalement. Elle pensait qu’il y avait moyen que ça marche, elle aussi, elle pensait qu’elle était prête à passer autre chose sans faire de mal à quelqu’un, sans se renfermer comme une huître au moindre signe de vulnérabilité. Elle avait progressé, en quelques sortes, de ce côté-là, mais comme les précédentes, elle avait fini par se rétracter totalement et deux semaines après leur conversation, elle ne se sentait toujours pas prête à faire face à la situation. “Y a pas de raison d'être désolée. C’est moi qui ai merdé.” Elle hausse les épaules une seconde fois, toujours imperceptiblement. Elle n’a pas envie qu'on la plaigne : c’est sa faute, ce qui se passe. C’est son incapacité à s’attacher à nouveau qui est en cause. Ce sont ses démons qui se sont réveillés et qu'importe combien elle avait mis Yelahiah en tort, elle n'était pas à ce point naïve pour croire qu'il était la raison de ses peurs. Une partie peut-être, une parmi tant d'autres : la peur de voir son cœur être brisé à nouveau, la peur de décevoir quelqu'un avec un comportement qu'elle maîtrisait à peine, la confusion qu'elle ressentait toujours face à sa plus récente relation. Si elle voulait être honnête, Jessian aussi, avait son importance dans tout ça. La retrouver lui avait fait un peu plus perdre pied avec la routine qu'elle essayait d'instaurer, et on ne faisait pas mourir de si vieux sentiments comme ça.
L’air de rien, reprenant une gorgée de champagne, la jeune femme demande à son amie l’origine de toutes ces questions. Leurs quelques conversations autour des relations, après tout, sont restées relativement vagues, gardées au strict minimum. Par gêne mutuelle ? Jess n’était pas nécessairement la personne à qui Grace voulait s’ouvrir comme elle le ferait avec une amie, parce que ça signifierait l’enfermer dans cette case et elle ne s’était jamais vraiment résolue à le faire. Ca ne l’avait pas frappée avant, mais c’était une évidence qu’elle ne pouvait plus éviter maintenant. « Après notre discussion chez toi, je voulais savoir si tu avais réussi à trouver cette personne. » Elle hoche distraitement la tête : la fameuse suite de la conversation. Dans un autre monde, un où elle n’aurait pas laissé son traumatisme s’étendre et prendre toute la place plutôt que de prendre le taureau par les cornes, elle aurait sûrement pu répondre oui. Elle ne sait pas si ç’aurait été une bonne chose ou non. Elle lui offre un sourire impuissant pour toute réponse : non, elle ne l’avait pas trouvée. Ou peut-être que si, mais qu’elle n’en avait pas le courage. Elle n’avait pas envie de se torturer avec des nuances qui ne changeaient rien à son incapacité à se bouger. La main de Jessian se pose sur la sienne, lui vole la bouteille de champagne. « C’est mieux que je sache tout de suite où sont les limites. » Ses dernières paroles glissent presque inaperçues dans le flot des vagues, cristallisant l’instant où le temps s’arrête et où leurs mains enchevêtrées retrouvent une position presque naturelle pour elles.
Grace ne réagit que quand Jessian retire sa main et s’excuse, manifestement confuse par son accès d’audace. “Jess…” C’est tout ce qui lui vient, sur le coup. Ca, et une flopée de pensées toutes plus désordonnées les unes que les autres, auxquelles elle s’astreint à ne pas donner suite : rien que pour ce week-end, elle n’a pas envie de se torturer avec des réflexions qui ne l’ont rendue jusque-là que plus malheureuse encore. “Non, t’as pas à t’excuser.” Si quoi que ce soit, elle était fautive aussi : ni l’une ni l’autre n’avait vraiment rien mis au clair, ni posé de limites à leur nouvelle relation, quoi qu’elle fût. Peut-être par volonté implicite de ne pas se limiter, se laisser une porte ouverte à une possible nouvelle histoire, tout au moins un rapprochement. C’est tout ce qu’elle peut lui faire comprendre, rapprochant sa main libre de sa joue avec une certaine difficulté. Elle ferme volontairement la distance entre elles, laisse leurs corps se toucher. Ses lèvres, elles, s’approchent des siennes et les frôlent seulement pour y murmurer : “Tu devrais savoir qu'avec moi, il y a peu de limites.” Il lui faut beaucoup de retenue pour s’arrêter là, pour s’écarter, mais elle y parvient sans renverser la moitié du champagne dans l’eau ni remplir la bouteille d’eau salée. Ses joues, elles, restent rosies de l’échange, mais si gêne elle ressent, elle n’en fait rien.
“Je vais retourner fumer une clope, tu veux venir ?”
Elle laisse la gêne partir aussi rapidement qu’elle est arrivée, brandissant la bouteille en l’air pour sortir de l’eau sans la faire tomber. Elle remonte avec une certaine pénibilité jusqu’à la plage, ne jette même pas un regard aux serviettes et fonce droit sur son paquet. Elle hésite un instant, puis en sort plutôt un joint - voilà longtemps qu’elle n’a pas commencé aussi tôt, mais puisqu’elles sont déjà au champagne, ça ne l’ébranle pas outre mesure. “On partage ?” lance-t-elle en entendant Jessian arriver derrière elle. Elle allume la cigarette roulée avec une certaine difficulté, puis la tend à la jeune femme. “Tu sais quoi ? On devrait limite prendre des photos maintenant, avant que je sois trop défoncée pour le faire correctement”, suggère-t-elle quand ses yeux se perdent du côté de la jeune femme. L’eau perle sur son corps et c’est dur de détourner son regard. “Je te laisse m’impressionner, niveau tenues. T’as carte blanche.” La photographe reprend le joint, cherche distraitement du regard un endroit où elle puisse lire l’heure. “T’as mangé, au fait ? Je peux commander, sinon. Y a un vietnamien pas mal à Gold Coast, j’imagine qu’ils doivent livrer par ici.” @Jessian Reed |
| | | | (#)Ven 05 Juin 2020, 17:47 | |
| Parler de Lola avec Grace avait été sur ta liste de choses à faire ce week-end. Tu voulais éclaircir la situation, tu avais désespérément besoin de savoir si Grace avait trouvé cette personne qui lui permettrait de mettre son passé derrière elle comme elle le souhaitait. Dans ce passé, il y avait également toi et tu n’étais pas certaine que tu avais envie d’entendre que ton amie était complètement passée à autre chose. Revoir Grace avait fait ressurgir tout un tas de sentiments que tu avais oubliés et qu’il serait peut-être mieux d’enterrer mais la facilité déconcertante avec laquelle vous vous étiez retrouvées et vous aviez réussi à recréer des liens après toutes ces années faisait que tu n’en étais pas capable. Pas tant que tu n’avais aucune raison de le faire en tout cas. Et tu pensais que Lola serait cette raison car tu n’avais nullement l’intention de venir briser le bonheur de Grace. Entendre que les choses n’étaient pas exactement aussi roses que tu l’imaginais entre les deux jeunes femmes fut à la fois un soulagement et une déception. Cela voulait dire que Grace faisait face à un nouvel échec, ce n’était pas quelque chose que tu lui souhaitais. Elle jouait peut-être à la femme forte et imperturbable mais tu savais à quel point elle avait besoin d’être entourée et d’être aimée même si elle clamait le contraire. « Y a pas de raison d'être désolée. C’est moi qui ai merdé. » Peut-être mais cela n’empêchait pas que tu sois désolée. Parce que tu restais persuadée que ton amie était très attachée à la jolie blonde qui l’accompagnait ce soir-là et que malgré son air détaché, elle ne l’était pas autant que ça. Posant une main rassurante sur l’épaule de la jeune femme, tu lui dis : « On arrive pas toujours à tout du premier coup, il faut tomber quelques fois avant d’arriver à l’objectif, je sais que tu peux y arriver, ça va prendra juste un peu de temps. » Il était évident que Grace avait des démons avec lesquels elle se battait, il faudra qu’elle gagne la bataille pour pouvoir avancer.
Quand elle te demanda pourquoi tu lui posais ces questions, tu n’hésitas pas à lui dire la vérité. Tu avais bien vu comment elles semblaient graviter l’une vers l’autre à tout moment lors de l’ouverture de la galerie et tu doutais que cela soit dû uniquement à leur partenariat pour l’exposition. Alors tu étais curieuse mais pas que … Tu avais aussi besoin de savoir où se trouvaient les limites lors de ce week-end ou plutôt s’il y en avait. Tu te sentis bête d’avoir dit cela tout haut mais Grace te dit : « Jess… Non, t’as pas à t’excuser. » Cela n’empêchait pas que tu trouvais nécessaire de le faire, au moins un peu. Après tout, tu savais que Grace était attachée à Lola et tu ne voulais pas jouer les troubles fêtes mais … Grace était là avec toi pour ce week-end. Et tu en avais assez de faire le bon choix, d’être la jeune femme raisonnable. Toi aussi tu avais des envies et tu n’avais pas envie de laisser passer ta chance. Tu ne savais pas très bien ta chance pour quoi exactement mais le fait que ni Grace, ni toi n’ayez mis de mots sur votre relation n’était pas anodin. Tu n’attendais rien, rien du tout à part d’être surprise et de pouvoir te laisser aller. Quand le corps de Grace vint se coller contre le tient et que ses lèvres frôlèrent les tiennes, tu sentis ton pouls s’accélérer comme à l’époque. Ce contact avait encore aujourd’hui un goût d’interdit mais pour de toutes autres raisons : « Tu devrais savoir qu'avec moi, il y a peu de limites. » Tes yeux se plongent dans ceux de Grace et tu y lis la réponse que tu cherchais, celle qui se cache derrière ses mots : ce week-end, tout est permis. Tu ne sais pas encore très bien ce que cela veut dire mais tu veux le découvrir. C’est à contre-coeur que tu laisses la belle brune s’éloigner et te demander : « Je vais retourner fumer une clope, tu veux venir ? » Tu ne peux qu’hocher la tête, encore incapable de prononcer un mot. Ton petit coeur fragile doit se remettre de ses émotions et tu laisses Grace prendre un peu d’avance avant de la suivre. Tes yeux se posent automatiquement sur son corps, essayant d’en graver le moindre détail dans ton esprit. Tu secoues la tête et tu vas rejoindre Grace sur la plage où elle est déjà en train de rouler un joint. Le soleil commence déjà à sécher les gouttes d’eau encore sur ton corps et tu prends la première tafe de ce joint sans hésiter quand Grace te le tend. « Tu sais quoi ? On devrait limite prendre des photos maintenant, avant que je sois trop défoncée pour le faire correctement. Je te laisse m’impressionner, niveau tenues. T’as carte blanche. » Carte blanche ? Tu vois les idées se faire nombreuses dans ton esprit parce que ta valise est remplie de toutes sortes de tenues. L’invitation est bien trop belle pour la refuser et tu comptes bien ne pas faire les choses à moitié. « Si tu préfères les faire maintenant, je ne vais pas me plaindre. » Tu prends une autre tafe avant de tendre le joint à Grace. Cela fait longtemps que tu n’as pas fumé ainsi et tu sens les premiers effets t’envahir. Ton corps se détend, tout se détend. « T’as mangé, au fait ? Je peux commander, sinon. Y a un vietnamien pas mal à Gold Coast, j’imagine qu’ils doivent livrer par ici. » Tu n’étais pas morte de faim mais vous aviez bu et vous étiez en train de fumer, il était plus raisonnable de manger quelque chose. Tu avais envie de profiter pleinement de ce week-end et le finir aux urgences pour consommation de drogue et d’alcool ne te disait rien du tout. « Je mangerai bien quelque chose. Je te laisse commander le temps que je me prépare. » Tu t’approches de là où se trouve Grace et tu te baisses pour attraper une serviette. Tu sais qu’elle va certainement te demander ce que tu veux alors tu lui dis : « Commande ce qui te tente, je te fais confiance. » Avec la commande mais avec tout le reste aussi. En prenant la direction de la maison, tu frôles Grace et tu laisses le bout de tes doigts entrer en contact avec la peau de son ventre. L’idée de pouvoir toucher Grace, de nouveau, te faisait déjà tourner la tête.
Une fois à l’intérieur de la maison, tu attrapes ta valise et tu la montes à l’étage. Tu trouves la chambre où s’est installée Grace et tu cherches la deuxième avant de te rendre compte qu’il n’y en a pas. Hum … Tu n’avais pas fait attention à ce détail en réservant. Mais qu’importe. Tu ouvres ta valise et après avoir fouillé un peu, tu en sors un ensemble de sous-vêtements accompagné d’une robe. Un sourire aux lèvres, tu te diriges vers la salle de bain où tu délaisses ton maillot pour l’ensemble de lingerie rouge que tu as dans les mains. Une fois enfilé, tu attrapes la robe que tu as choisie. C’est une robe longue qui moule parfaitement le haut de ton corps avant de que la partie basse vienne tomber jusqu’à tes pieds de manière fluide. Tu n’avais aucune envie de te maquiller mais tu pris le temps d’attacher tes cheveux de manière à ce qu’ils ne tombent plus sur tes épaules. Tu veillais bien à ce que cette coiffure puisse facilement se défaire si besoin. Reprenant la direction du rez-de-chaussée, tu retrouvais Grace à l’extrémité du jardin, près de la plage. Elle regardait cette dernière, comme perdue dans ses pensées le joint toujours entre ses doigts. Tu te glissais derrière elle, déposant un baiser sur son épaule gauche et attrapant le joint qu’elle tenait entre les doigts pour en prendre une nouvelle tafe. « Et voilà ! » Finis-tu par lui dire. « Est-ce que ma meilleure photographe pense qu’elle va pouvoir travailler ? » Lui demandas-tu avec un petit sourire sur les lèvres. Tu jouais à la jeune femme confiante mais une partie de toi était terrifiée à l’idée de décevoir la belle brune en face de toi. Pour l’instant, Grace ne pouvait voir que ta robe et cela pouvait paraître innocent mais si elle ressortait l’idée de la photographie érotique ce soir, l’ensemble que tu avais enfilé en-dessous ne devrait pas la décevoir …
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Mer 17 Juin 2020, 23:39 | |
| Il aurait été véritablement facile, et peut-être même libérateur, de tout envoyer chier sur place et sans retenue aucune ; seulement ce n’était pas Grace de faire ça. Elle était trop scrupuleuse, peut-être même lâche, et de fait, elle se trimballait tous ses problèmes comme une corde avec trente kilos derrière autour du cou. Peut-être qu’elle aurait pu prendre les choses en main, dire à Lola qu’elle était pour l’instant incapable de se projeter dans quoi que ce soit ; que sa dernière relation l’avait marquée de façon suffisamment durable pour qu’elle ne soit plus très copine ni avec la monogamie, ni avec une quelconque forme d’engagement. Ca aurait été si facile que c’était presque risible ; seulement Grace était désespérée à l’idée de faire les choses bien : elle s’acharnait à tenter, à ignorer tous les signes lui démontrant que l’idée était mauvaise, qu’elles étaient parties du mauvais pied et qu’il y avait une raison très prégnante à cet échec. Rester aveugle à toutes ces problématiques lui permettait de manière commode à la fois d’éviter la confrontation et de garder l’idée qu’elle n’était pas si mal foutue que ça, au fond. « On arrive pas toujours à tout du premier coup, il faut tomber quelques fois avant d’arriver à l’objectif, je sais que tu peux y arriver, ça va prendra juste un peu de temps. » Les mots de Jessian sont réconfortants ; le genre de réconfort qu’on accueille avec une résignation fatiguée. Elle hoche la tête pour donner son assentiment, l’air désolée. Bien sûr, qu’il y a forcément des échecs. C’est juste qu’elle en a marre d’échouer.
Ne pas y penser, jusque-là, semble être la stratégie gagnante et quand Jessian mentionne les limites qu’elles doivent poser à leur week-end, Grace fait de son mieux pour extraire la situation de ses pensées : pas envie, pas ces jours-ci, pas alors qu’elle retrouve quelqu’un qui lui est si chère. Elle aussi, en avait marre de toujours devoir faire attention à tout ; à ses mots, à ses fréquentations, à sa consommation. Elle a envie, rien que pour ces deux jours, de retrouver celle qu’elle était il y a huit ans de ça : un peu naïve, intrépide, franchement ignorante sur le concept des conséquences, et complètement désinhibée. C’est ce qu’elle tente de faire comprendre à Jess en se rapprochant d’elle, ses lèvres jouant avec les siennes de façon tentatrice ; elle ne veut pas s’imposer de limites, cette fois-ci. Celles du quotidien sont suffisamment contraignantes pour qu’elle se refuse quelque chose dont elle a envie depuis si longtemps. Sortir de l’eau est plus aisé qu’elle ne le pensait, le joint sur lequel elle tire a bon goût et le soleil caresse sa peau avec une douceur dont elle languissait : se déconnecter du monde extérieur est presque trop facile. Elle propose rapidement à Jessian de passer aux photos : autant le faire maintenant, et s’autoriser à tout lâcher plus tard. « Si tu préfères les faire maintenant, je ne vais pas me plaindre. » A sa réponse, Grace insiste, sourit : carte blanche, ce sont ses mots. Elle reprend le joint entre ses doigts alors que Jessian s’éclipse, laissant ses doigts frôler la peau de son ventre. Un frisson, tout au plus ; et déjà une vague d’émotions oubliées qui refont surface. Son cœur s'accélère face à la perspective de plus : ce qu'elle ne s’autorisait à imaginer qu'en rêve n'est plus si loin de la réalité.
“J’ai commandé des bobuns, ça te va ?”
Elle demande sans se retourner, le regard toujours perdu au loin alors qu'elle entend Jessian refaire surface. Des lèvres se posent sur son épaule d'un air anodin et le frisson revient, redouble en intensité : l'interdit n’a jamais été plus implicite ou tentant. Elles sont isolées de tout, ici, loin de toutes responsabilités et de toute conséquence suivant ce qui pourrait se passer ; pourtant tout semble irrésistiblement illicite. « Et voilà ! » s’exclame Jess en revenant devant elle, la laissant admirer sa tenue. Grace fait de son mieux pour donner le change, faire passer l'impression qu'elle l'étudie d'un air critique ; en vérité, ses formes la captivent beaucoup plus que la robe ou les détails de couture. Au fond, la robe pourrait très bien partir à la mer qu'elle en serait d'autant plus heureuse. “C’est pour moi que tu t’es faite belle comme ça ?” Elle arque un sourcil, ose la question, tentatrice. Nouveau coup d'œil rapide à la tenue : “Disons que je risque de pas avoir envie de partager ces photos après”, répond-elle simplement, laissant Jessian finir le joint. Le désir qui naît en elle est mordant, violent presque, comme vieux des années qu'elles ont passé l’une sans l'autre et des retrouvailles pendant lesquelles plus rien n'était comme avant. Elle ne mentionne pas l'idée de photographie érotique, pourtant, pas encore ; sa dernière conversation avec Lola est encore imprimée dans son esprit et le désir qu'elle ressent n’écrase pas encore son sentiment de culpabilité et de trahison. Pour l'instant, elle sera sage ; autant que faire se peut. “On peut commencer par quelques plans sur la plage. Pour la suite...le salon, ça peut être pas mal, avec toutes ces baies vitrées. Le coucher du soleil rendra bien, aussi.” Mais chaque chose en son temps : la plage, déjà. Grace retourne à l'intérieur pour enfiler négligemment un haut par-dessus son maillot et se saisir de ses outils de travail : un appareil en argentique, sans prétention mais celui qu'elle préfère dans son arsenal. Les photos, ornées d'un coloris spécifique aux clichés anciens, donnent une impression d'authenticité et de mystère qui lui plaisent tout particulièrement. “J'espère que ça te dérange pas, par contre, mais ta robe risque de prendre un peu le sable. Et l'eau.” Les mises en garde étant prononcées, les deux jeunes femmes descendent un peu plus près de l'eau.
“Si tu commençais par marcher dans l'eau ?” propose-t-elle en se reculant de manière à avoir une vision entière de la robe. Le soleil du début d'après midi est encore trop haut pour qu'elles jouent avec le contraste – ça attendra la fin d'après midi. Jessian sait déjà quoi faire : perdre son regard vers les vagues, vers le ciel, mais Grace lui rappelle discrètement, tente de se faire oublier le plus possible. “Je pensais pas que ça m’aurait autant manqué” souffle-t-elle à un moment, durant les premiers clichés. Ceux-ci sont innocents ; conventionnels, presque chiants pour elles qui ont partagé bien plus qu'un simple contrat à l'époque, mais la mise en bouche sera vite insuffisante pour l'éternelle impatiente. La première séance dure peut-être une heure avant que la nourriture n’arrive, laissant la photographe sur sa faim. “Je suppose qu’on reporte la deuxième à plus tard”, déclare-t-elle après avoir raccroché de l’appel du livreur : leur commande est posée sur la table de jardin, quelques mètres plus haut. “Désolée, mais j’ai trop faim pour délayer”, se plaint-elle en portant la main à son ventre. Les quelques bouffées de joint de tantôt ne sont pas suffisantes pour les munchies : c’est simplement son oubli régulier de nourriture qui parle pour elle. Le duo remonte la pente jusqu’à la maison louée, et Grace se débarrasse de son haut pour bronzer avant d’ouvrir les sachets de nourriture et de les poser devant elles. “J’ai apporté du vin, aussi, ça te tente ?” Du vin pas terrible, comme d’habitude, mais du vin qui passe avec n’importe quoi. “Et si t’as peur de plus rentrer dans ta robe après...rien ne t’interdit de l’enlever.” La conclusion est voilée mais univoque : l’idée de la photographie est relancée et toute retenue est jetée à la mer. @Jessian Reed |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020, 12:56 | |
| L’idée qu’il n’y ait pas vraiment de limites à ce week-end rajoutait quelque chose de grisant à la situation. Loin de tout, loin de votre entourage, loin de vos responsabilités, ce qui arrivait ce week-end ne regardait que vous et pouvait ne jamais quitter les murs de cette maison. Tu n’avais de comptes à rendre à personne de ton côté et tu doutais que quiconque te juge mais ce n’était pas non plus aussi simple que cela. Grace avait toujours joué un rôle à part dans ta vie et en la retrouvant, tu ne t’étais pas laissé la possibilité d’envisager autre chose que de retrouver une amie qui, encore aujourd’hui, te comprenait mieux que la plupart des personnes de ton entourage. Grace avait eu ce pouvoir de voir à travers toi même avant qu’il ne se passe quelque chose entre vous. Tu ignorais ce que cette absence de limites vous amènerait à faire mais tu n’avais pas envie de te retenir, tu n’avais pas envie de te priver, tu n’avais pas envie d’être raisonnable. Depuis que tu étais devenue maman, tu avais changé. Personne ne pouvait avoir un enfant et continuer à vivre de manière impulsive et irréfléchie. Tu avais dû grandir et tu l’avais fait mais des fois, tu le regrettais et celle que tu avais été te manquait. Alors ce week-end, ne voulais plus être raisonnable, tu voulais juste être Jess et permettre à Grace de s’échapper elle aussi. Parce que votre conversation t’avait faite comprendre que la jolie brune qui t’attendait en bas cherchait tout autant que toi à échapper à un quotidien qu’elle aurait aimé plus simple. Mais personne n’était simple, vous étiez tous des êtres compliqués. Une fois prête pour le photoshoot, tu redescends les marches de la maison et Grace te demande : « J’ai commandé des bobuns, ça te va ? » Très franchement, elle aurait pu commander n’importe quoi, cela n’aurait pas été un problème. Du moment qu’il n’y avait pas de viande à l’intérieur c’était tout ce qui t’importait. Pour le reste, tu n’avais aucun problème à manger tout et n’importe quoi, manger n’était qu’une nécessité ce week-end, tu n’étais pas là pour déguster des plats exquis. « C’est parfait. » Finis-tu par dire à ton interlocutrice avant de déposer un baiser sur ton épaule et de lui voler le joint qu’elle avait entre ses doigts. Cela te fit du bien d’en fumer quelques tafes car tu avais besoin de te détendre. Même si tu essayais de ne pas le montrer, tu ressentais une forme d’appréhension à l’idée de faire ce photoshoot. Et si ce n’était pas aussi bien que ce que Grace pensait ? Tu chassais cette pensée de ton esprit facilement grâce à l’effet du joint qui commençait à se faire sentir. « C’est pour moi que tu t’es faite belle comme ça ? Disons que je risque de pas avoir envie de partager ces photos après » Tu aimes te faire belle, c’est plus fort que toi, tu en ressens le besoin. Tu aimes plaire, tu as besoin de plaire, c’est une déformation professionnelle. Mais tu as d’autant plus besoin de plaire quand la personne en face de toi est importante à tes yeux. Ancrant ton regard dans le sien, tu lui dis : « Libre à toi de les partager ou pas. La seule chose qui m’importe c’est que tu apprécies de les prendre. » Tu te fichais de savoir ce que Grace ferait des photos. Si elle voulait les exposer, il y aura certainement des discussions légales à avoir avec ton agence mais ce n’était pas le moment de penser à cela, pas maintenant. « On peut commencer par quelques plans sur la plage. Pour la suite...le salon, ça peut être pas mal, avec toutes ces baies vitrées. Le coucher du soleil rendra bien, aussi. » Tu hoches la tête, cela te paraît être une très bonne idée. Tu avais une confiance entière en ton amie et le but était de lui offrir un photoshoot où elle pouvait faire de toi ce que bon lui semblait. De ton côté, tu trouveras toujours moyen de t’amuser. Tu finis le joint alors que Grace allait chercher son appareil et un t-shirt qu’elle mit sur son maillot de bain. En revenant sur la terrasse, elle te dit : « J'espère que ça te dérange pas, par contre, mais ta robe risque de prendre un peu le sable. Et l'eau. » Vous avancez de nouveau sur la plage en direction de l’eau et tu souris amusée aux paroles de la belle brune : « Je ne suis pas particulièrement attachée à cette robe. » Elle était magnifique mais un peu d’eau salée n’allait pas la rendre inutilisable. Cela devrait partir au lavage et même si ce n’était pas le cas, ce n’était qu’une robe parmi tant d’autres.
« Si tu commençais par marcher dans l'eau ? » Tu ne te fais pas prier et tu te mets en action. Tu laisses ton instinct prendre le dessus pour prendre différentes poses tout en suivant les différentes indications que te donne la jeune femme. Ta robe se mouille mais tu t’en fiche car tu as l’impression d’être libre et de profiter pleinement. Il n’y a pas de contrat qui tienne cette fois, ces photos c’est pour votre plaisir à tous les deux. « Je pensais pas que ça m’aurait autant manqué » L’entendre souffler ces mots te fait énormément plaisir. Grace t’avait confié que ce n’était plus ce que c’était à son travail et peut-être devait-elle passer à autre chose mais elle ne devait pas abandonner la photo, pas complètement. Cela serait du gâchis. Vous enchainiez les poses et les photos et sans que tu ne t’en rendes compte, une heure était déjà passée. C’est le bruit d’un de vos téléphones qui vous ramena à la réalité pour annoncer la livraison du repas commandé par Grace : « Je suppose qu’on reporte la deuxième à plus tard. Désolée, mais j’ai trop faim pour délayer » Cela ne te dérangeait nullement de faire une pause et comme tu l’avais dit tout à l’heure il était plus sage de manger quelque chose. « Une pause ne nous fera pas de mal. » Dis-tu avant de suivre Grace jusqu’au jardin de la maison où vous attendait la livraison. Vous sortiez les boîtes des sacs posées sur la table et tu ne perdis pas de temps à prendre une bouchée de ton bobun. « J’ai apporté du vin, aussi, ça te tente ? Et si t’as peur de plus rentrer dans ta robe après...rien ne t’interdit de l’enlever. » Tu lèves un sourcil à ces paroles, un sourire en coin se dessinant sur to visage : « Oh vraiment ? » Tu te lèves avant d’ajouter : « Je vais nous chercher le vin. » Une fois dans la cuisine, tu attrapes deux verres à vin et la bouteille que Grace t’a désignée tout à l’heure. Tu prends le temps de l’ouvrir avec un tire bouchon avant de récupérer les verres et de repartir vers la terrasse. Tu sais déjà que tu tomberas bientôt la robe mais tu as envie de le faire avec style. Une fois au niveau de la table, tu sers le vin dans vos verres et tu te rassis pour continuer à manger ton plat. Grace te regardait intriguée mais fit de même en face de toi. Sous la table, ton pied toucha le sien et vient caresser l’intérieur de sa cheville comme si de rien n’était. Quelques bouches plus tard, tu poussais un soupir et tu te levais en disant : « Tu as raison, cette robe n’est pas faite pour accueillir un estomac bien rempli. » C’était un mensonge, surtout vu ce que tu venais de manger mais qu’importe n’est-ce pas. Tu passais tes mains dans ton dos pour descendre la fermeture de cette robe et ce n’est que quand tu fus certaine d’avoir toute l’attention de Grace que tu la laissais tomber en poussant un soupir de contentement. Les seuls vêtements qui couvraient ton corps étaient un soutien-gorge en dentelle rouge qui était relié à un string parfaitement assorti par un morceau de dentelle de la même couleur. Tu tressaillis sous le regard intense de Grace mais tu levais tes bras pour relâcher tes cheveux qui vinrent tomber en cascade sur tes épaules. « Hum … Tu avais raison, c’est bien plus agréable ainsi. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres avant d’attraper ton plat et d’en prendre deux nouvelles bouchées. « Qu’est-ce que tu penses de cette tenue ? » Lui demandas-tu ensuite d’une manière que tu voulais innocente mais la voix légèrement tintée d’autre chose, de ce désir qui ne faisait que grandir sous le regard de Grace mais qui avait commencé à se manifester bien plus tôt dans la journée et qui te rappelait des souvenirs lointains mais encore tellement clairs dans ton esprit.
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Sam 04 Juil 2020, 23:38 | |
| Elle ne l’aurait jamais cru mais c’est grisant, de retourner à cette forme de photographie, et elle qui n’y a pas touché depuis des années retrouve autant sa première passion que son âme de gamine partie au bout du monde pour la première fois de sa vie. Tout était simple, à l’époque, simple à l’excès, rien ne pouvait la limiter ni lui faucher ses ailes en plein vol et son départ d’une Australie qui l’enfermait lui avait fait le plus grand bien sans aucune ombre au tableau. En rétrospective, cette insouciance lui semblait alarmante de naïveté, bien trop belle pour être vraie, mais aujourd’hui elle s’y replonge avec plaisir, sans crainte ni pensée ultérieure. Rien d’autre, comme objectif, que de belles photos et un moment privilégié échangé avec Jessian ; loin de tout, loin de leur quotidien qui leur pèse parfois trop, au profit d’un retour dans le passé qui ne la laisse pas indifférente. Jess, elle-même, la laisse tout sauf de marbre : le désir qu’elle ressentait alors pour elle ne l’a jamais vraiment quittée, qu’importe ce qu’elle s’était promis à leurs retrouvailles aux vus de leurs situations compliquées. A présent, elle n’a plus aucune raison de le rejeter : il n’y a qu’elles sur ce coin de plage désertée, sans témoins ni victimes potentielles. Rien d’autre que l’éventualité d’un regret que Grace considère à peine. Jessian est magnifique dans sa robe rouge et ça suffit à capturer toute son attention derrière l’objectif. L’heure qui passe se fait à peine remarquer : c’est le livreur qui attire leur attention en déclenchant la sonnerie de son portable et Grace s’extirpe difficilement du moment comme on s’arrache à un rêve confortable.
Elle fait bonne figure, pourtant. La jeune photographe va diligemment récupérer la nourriture et propose à son amie de remettre la séance à plus tard, retrouvant toute l’innocence dont elle était possiblement capable. De ses lèvres, par son ton redevenu parfaitement trivial, sa proposition que Jessian quitte sa robe semblerait presque candide. « Oh vraiment ? ...Je vais nous chercher le vin. » L’aînée hoche distraitement la tête, ses yeux suivant attentivement la jeune femme dans son déplacement. Ils retombent sur la surface de la table d’extérieur tout aussi vite que celle-ci disparaît dans la cuisine. Devant elle se tiennent les bobuns végétariens, des champignons remplaçant le traditionnel boeuf, et malgré l’odeur alléchante du plat, Grace se rend compte qu’elle n’a absolument pas faim. Jessian revient, comme si de rien n’était, poser les verres à table et la jeune femme ne pose pas plus de questions : elle retourne à son plat, elle aussi, sans réussir à totalement réprimer sa curiosité face à l’attitude de la jeune mannequin. « Tu as raison, cette robe n’est pas faite pour accueillir un estomac bien rempli. » Le pied qui frôle maintenant sa cheville, combinée à la phrase prononcée d’un ton plus grave que d’habitude, tirent des frissons à Grace. Son regard ne se détache plus du corps qui se dénude devant elle, celui dont elle connaît les courbes et les particularités par coeur mais qu’elle redécouvre avec un désir qui la dépasse. La chaleur qui commence à poindre dans son bas-ventre devient difficile à réprimer.
“Je pense que tu sais toujours exactement comment me tenter.”
Ses yeux sombres, aux pupilles élargies, se détachent avec difficulté de l’ensemble revêtu par Jessian pour venir rencontrer ses yeux à elle. La plus jeune joue un jeu dangereux et elle le sait. Elle abandonne ses couverts et les pose doucement contre la table, puis quitte sa chaise. Une de ses mains vient se poser sur l’accoudoir de celle de Jessian, de manière à l’encadrer. Elle se penche en avant et fait relever sa tête à la belle brune pour libérer l’accès à son cou, où elle laisse se promener ses lèvres, tentatrices, sans jamais qu’elles ne se posent. “Et c’est assez inconscient de ta part de venir me voir habillée comme ça... “ ajoute-t-elle en laissant maintenant ses lèvres se poser contre sa peau, trop consciente de leur proximité, de la facilité qu’elle aurait à retirer l’ensemble. “Tu te souviens pourtant de ce que j’en faisais, avant, non ? Ou tu as besoin d’un rappel ?” Un genou se force entre ceux de Jess pour la forcer à écarter les jambes, et elle s’agenouille entre elles, laisse descendre ses lèvres jusqu’à son ventre en de multiples baisers qui s'égarent, tandis que sa main joue avec la dentelle qui relie le soutien-gorge au string, caresse légèrement la peau en dessous. L’ensemble est clairement de trop sur ce corps qu’elle a envie de ravir, mais elle est prête à prendre son mal en patience. “Et je pense qu’on ferait mieux de rapidement retourner aux photos si tu veux pas que je t’arrache ça.” @Jessian Reed |
| | | | (#)Lun 06 Juil 2020, 11:17 | |
| C’était étrange de chercher à revenir en arrière, de chercher à redevenir la Jess d’avant alors que la Jess de maintenant était une toute autre personne. Tu te souviens de la fascination que tu éprouvais à l’égard de Grace, l’admiration que tu avais pour cette femme qui n’avait peur de rien mais aussi la culpabilité pour les sentiments et le désir qu’elle te faisait ressentir. Petite chose fragile que tu étais, tu n’avais vécu que partiellement avant ce jour, persuadée d’avoir expérimenté beaucoup de choses alors que tu avais à peine touché du doigt l’étendue de ce qui t’attendait. Grace t’avait accompagnée et sa présence à tes côtés aujourd’hui était presque miraculeuse. La retrouver, toutes ces années après, c’était un miracle à tes yeux. L’entrainer avec toi dans cette maison, loin de vos multiples obligations, quand vous ne deviez plus rien à personne et que vous pouviez juste être et désirer à votre guise, c’était grisant et c’était surtout suffisant pour te faire oublier les bonnes résolutions que tu avais voulu avoir auparavant. La séance photo avait été une bénédiction. Rien ne te faisait plus plaisir que de poser, rien ne te donnait plus le sourire. Et Grace avait été une de tes premières photographes, celle à qui tu avais offert des clichés en fin de journée, celle pour qui tu avais posé sans le vouloir alors que tu te découvrais peu à peu. Mais aujourd’hui, tu n’étais plus la jeune femme innocente que tu avais été. Non, aujourd’hui, tu n’hésitais plus. La remarque de Grace ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd mais tu voulais la faire patienter un peu. Alors tu allais chercher du vin, breuvage doux et qui te donnera la dernière dose de courage dont tu avais besoin. Tu en bus quelques gorgées avant de te lever et de te dénuder un peu plus. La nourriture était déjà oubliée alors que le regard brûlant de Grace suivait chacun de tes mouvements. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas senti un tel regard se poser sur ton corps. Quand ton regard croisa celui de la jeune femme de l’autre côté de la table, tu y retrouvais cette flamme qui te faisait vibrer des années plus tôt. Elle t’avait effrayée dans un premier temps, tu t’en souviens parfaitement mais ensuite, tu n’avais cherché qu’à la provoquer, encore et encore. Savoir que tu pouvais encore la faire apparaître sur le visage de Grace fit apparaitre sur tes lèvres un petit sourire satisfait. « Je pense que tu sais toujours exactement comment me tenter. » Tu ne pouvais pas le nier. Tu n’avais jamais cherché à prétendre que tu étais un ange. Tu connaissais tes atouts, tu connaissais Grace et tu n’étais pas effrayée de te servir de ce que tu savais pour attirer Grace toujours un peu plus près, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus entre vous un seul millimètre. C’était drôle de penser que c’était toi qui cherchais à attirer Grace cette fois et pas l’inverse. Installée de nouveau sur ta chaise, tu n’as pas touché la nourriture devant toi. La jolie brune se lève sans un mot et ta respiration se coupe quand les lèvres de Grace vinrent frôler ton cou. « Et c’est assez inconscient de ta part de venir me voir habillée comme ça... Tu te souviens pourtant de ce que j’en faisais, avant, non ? Ou tu as besoin d’un rappel ? » Tu soupires d’aise quand ses lèvres se posent enfin sur ta peau. Contact salvateur et nécessaire pour que tu respires à nouveau. Les battements de ton coeur s’accélèrent et tu fermes les yeux alors que les souvenirs se réveillent dans ton esprit. Tu te souviens parfaitement de ce que Grace faisait de ces ensembles que tu récupérais de tes photoshoots de la journée pour que vous puissiez vous amuser le soir … Le genou de Grace qui se pose entre tes jambes te sort brutalement de tes pensées et tes yeux s’ouvrent alors qu’elle s’agenouille devant toi. Ta respiration s’accélère et la chaleur qui envahit ton bas ventre est là, ardente, te brouillant toujours un peu plus l’esprit alors que les lèvres de Grace se posent sur ta peau dénudée et que ces cheveux viennent jouer sur les cuisses. Un gémissement s’échappent de tes lèvres alors que tes mains attrapent les accoudoirs de la chaise. « Et je pense qu’on ferait mieux de rapidement retourner aux photos si tu veux pas que je t’arrache ça. » Ses paroles arrivent de loin alors que ton esprit est embué de désir. Grace doit le savoir, elle doit également le voir car le morceau de tissu qui est entre tes jambes est trempé. Une autre vague de désir te traverse à l’idée que Grace le voit et tu cherches à fermer les instinctivement les jambes mais Grace t’en empêche. « Les photos … » Cela te semble complètement fou que Grace puisse encore y penser mais elle a raison, si vous voulez les faire, il faut que cela soit maintenant. Retrouvant un peu tes esprits, tu te redresses sur la chaise et tu lui dis : « Va chercher ton appareil. » Tes jambes tremblent, tu ne sais pas si faire des photos est une bonne idée mais vous pouvez au moins essayé. Alors que Grace s’éloigne, tu te lèves de la chaise et tu prends une grande inspiration avant de boire ton verre de vin cul sec. Quand elle revient, tu lui demandes : « Où me veux-tu cette fois ? » Tu n’as pas envie de retourner sur la plage, tu as envie que ces photos soient rien que pour vous deux. Mais si c’est ce que Grace veut, tu le feras. Quand Grace t’indique où aller t’installer, tu passes à côté d’elle et, déposant un baiser sous son oreille, tu lui murmures : « Je compte bien que tu m’arraches cette tenue car aucune femme ne m’a touchée depuis que j’ai rencontré mon ex-mari et j’ai besoin que tu sois la première à le faire. » Tu n’en avais pas seulement envie, tu en avais besoin. Grace t’avait ouvert les yeux sur ton attirance pour les femmes, si elle était celle qui te faisait redécouvrir ces plaisirs, elle n’aurait qu’une place plus spéciale à tes yeux. Tu t’éloignais presque immédiatement pour aller te mettre en place, un sourire satisfait sur les lèvres. Tu osais à peine imaginer le tableau que tu peignais actuellement. Les jambes légèrement flageolantes, le regard étincelant, tes cheveux noirs tombant sur tes épaules et ton corps brûlant d’un désir que tu n’avais pas éprouvé depuis longtemps et qu’il n’était pas difficile à deviner.
@Grace Coughlin |
| | | | (#)Lun 06 Juil 2020, 20:20 | |
| Elle aurait dû s’en douter, préparer l’effet que Jessian risquait d’avoir sur elle, se rappeler un minimum ; et pourtant, en l’instant où elle pose ses yeux sur le corps dénudé de la brune, elle a l’impression d’avoir tout oublié et de se faire happer par le désir sans retour possible. Elle qui avait parcouru le corps de la jeune femme maintes fois pendant trois ans se retrouve parfaitement démunie devant la silhouette qu’elle redécouvre avec appréhension et envie : Jessian a toujours été magnifique, mais c’est quand elle lit le désir dans ses yeux qu’elle la trouve la plus belle. Le contrôle de soi, ça n’a jamais été son fort : la mannequin a toujours eu une emprise impossible à défaire sur elle, elle le sait et elle en joue. Grace, déjà absorbée, l’encadre d’un bras avant de s’agenouiller devant elle, redécouvre la douceur et le goût de sa peau. Huit ans sans cette sensation lui semblent d’un coup incroyablement longs. Sa voix, devenue rauque, murmure des menaces à peine voilées contre la peau de Jessian, toute son attention tournée vers les réactions de celle-ci : la respiration altérée, les frissons sur son épiderme. “Te cache pas”, lui intime-t-elle d’une voix toujours ferme, mais plus douce, lorsque la jeune femme essaie de refermer ses jambes. “T’es magnifique.” La vision de Jessian à sa merci, complètement sous le joug de son désir, l’intoxique et lui fait perdre la tête. Elle embrasse l’intérieur de sa cuisse, délicatement, sa main tirant toujours légèrement sur le tissu en dentelle.
C’est incroyablement difficile de se détacher de son corps, d’accepter de se séparer d’elle plutôt que de la mettre au supplice ; et c’est exactement pour ça qu’elle le fait. Elle sait que s’éloigner ne fera languir Jess que davantage, et elle veut lire tout le désir et le désespoir du monde dans ses yeux. Elle veut être suppliée, parce que même après aussi longtemps, elle détesterait montrer combien elle est faible face à la jeune femme. Les photos sont l’excuse parfaite et elle la saisit sans hésitation - cette fois, c’est Jessian qui lui somme l’ordre d’aller chercher son appareil et, avec un sourire mutin, Grace obtempère. Elle retourne jusqu’au salon, où elle a posé ses affaires, et profite quelques secondes de la fraîcheur de la pièce - c’est une douche froide intégrale, qu’il lui aurait fallu, mais il faudra que ça fasse l’affaire. Une main frustrée passe dans ses cheveux, qu’elle noue en chignon, et elle revient à l’extérieur avec la lanière de l’appareil autour du cou. Jessian se tient devant elle, regard voilé de désir lorsqu’elle repose son verre de vin. « Où me veux-tu cette fois ? » Elle retient un sourire tendancieux, hausse les sourcils sans ajouter quoi que ce soit. Elle la veut partout. Dans le jacuzzi, sur le canapé, dans la douche à l’italienne. Sur le point photogénique, cela dit… “Le canapé, avec le soleil qui va se coucher. Ce sera le mieux.” Elle ignore combien de temps la séance va durer ni combien de temps elle-même va se retenir, mais elle veut que les photos revêtent un caractère intime. Un souvenir partagé qui n’appartiendra qu’à elles.
« Je compte bien que tu m’arraches cette tenue car aucune femme ne m’a touchée depuis que j’ai rencontré mon ex-mari et j’ai besoin que tu sois la première à le faire. »
Les mots murmurés près de son oreille, accompagnés d’un baiser, lui arrachent un frisson délicieux et il lui faut d’autant plus de force pour réprimer l’envie d’attirer Jessian contre elle et de se laisser aller à leur désir mutuel. Non : les photos, d’abord. Qu’importe le temps que ça prendra. Distraitement, tout aussi faible que Jessian, la photographe suit celle-ci à l’intérieur et la laisse s’installer, reprenant ses esprits. La première femme à la toucher depuis l’époque : elle le sait, Jessian n’a pas prononcé ces mots pour rien. Elle savait que Grace aimait l’idée d’être la première ; qu’il y avait quelque chose de grisant et interdit qui ne manquait pas de la faire réagir. Le retour à l’aspect professionnel du photoshoot est difficile, pour elle, qui malgré la distance imposée par l’objectif a tant de mal à s’extirper de la situation : Jessian est là, devant elle, à poser à moitié nue et cette vision l’avait tant de fois faite basculer qu’elle ignorait combien de temps elle pourrait s’en prémunir. Elle joue le jeu, cependant. Prend une photo pour l’essai - quel essai ? Jessian est déjà parfaite - et endosse avec toute la difficulté du monde son rôle de photographe. Quelques clichés le plus naturel possibles, puis : “Attends, bouge pas.” Grace relâche son appareil avec précaution et fouille rapidement dans son sac pour en sortir un gilet assez long : “Mets ça. On va commencer soft.” Mieux valait ne passer à l’ensemble dentelle qu’après. Les poses s’enchaînent, Grace prend goût à la photographie et laisser quelques secondes son désir de côté. “Mets-toi à genoux et rejette tes cheveux en arrière”, indique-t-elle, sa voix redevenue stable malgré la chaleur montante. La veste tombe, rapidement. Ses dernières défenses aussi. D’un coup, elle laisse l’appareil retomber contre elle, retenu par la lanière, et pousse un soupir lourd de sens, rempli d’envie.
@Jessian Reed |
| | | | (#)Mar 07 Juil 2020, 12:01 | |
| Même si aucune femme ne t’a touchée depuis que tu as rencontré Abel, cela ne veut pas dire que tu es restée enfermée ces dernières années. Les deux premières années de Morgane, tu t’es concentrée avant tout à ta fille mais ensuite, tu as voulu plus, tu as voulu autre chose. Tu avais besoin de renouer avec une vie de jeune femme de ton âge. Alors tu avais rencontré des hommes, ils t’avaient ramenée chez eux ou tu les avais ramenés chez toi mais jamais tu n’avais ressenti un désir aussi brûlant que celui que tu ressentais actuellement. Abel avait été la dernière personne à te faire perdre pied de cette manière, il y a plus d’un an quand vous vous étiez laissés aller dans les bras l’un de l’autre. Une erreur de plus sur le tableau de votre relation mais, même si tu ne l’avoueras jamais, tu en avais eu besoin. Quand il n’y avait plus rien à tirer de ta relation avec Abel, quand tu avais eu l’impression que tout était fini, il restait entre vous la passion qui vous dévorait et qui vous attirait l’un vers l’autre, indéniablement. Avec Grace, c’était la même chose et en même temps totalement différent. Tu renouais avec un désir ancien, un désir presque oublié et en même temps qui ne pouvait pas être plus actuel. Malgré ton jeu de tentatrice, c’était bien toi qui étais à la merci de la jolie brune, assise sur cette chaise à trembler sous son toucher et ses baisers. Dans un éclair de lucidité, tu cherchais à fermer les jambes mais c’était impossible car Grace t’en empêchait : « Te cache pas. T’es magnifique. » Peux-tu seulement te cacher si tu le voulais ? La dentelle qui couvre encore ton corps est fine et transparente, il n’y a pas grand chose de caché et ton désir peut se lire sur chaque parcelle de ton corps. Et ce qui te rassure et te permet de reprendre ton souffle, c’est que Grace semble avoir été frappée par le même sort que toi. Quand elle se recule, c’est comme une douche froide pourtant, c’est sans doute nécessaire. Grace va chercher son appareil photo alors que tu finis ton verre de vin. Tu ne sais pas si le liquide te donnera plus de courage mais cela te rassure. Quand elle revient, tu lui demandes où elle veut que tu t’installes et tu souris quand tu vois son regard se voiler quelques secondes alors que ton sous-entendu a fait son effet. « Le canapé, avec le soleil qui va se coucher. Ce sera le mieux. » C’est sur des jambes peu stables que tu prends la direction du salon de manière déterminée. Tu profites de passer à côté de Grace pour lui murmurer à l’oreille des mots qui la font trembler et qui, tu l’espères, lui donneront encore un peu plus envie de t’arracher ces quelques morceaux de dentelle. Le canapé te tend les bras et tu t’y installes avec aise. Tu prends diverses pauses avant que Grace n’aille te chercher une veste. Tu l’enfiles et tu as l’impression de baigner dans son parfum. Tu enchaînes les pauses sans réfléchir. Ton esprit est ailleurs, guidé uniquement par le désir insatisfait qui brûle en toi. Tu joues avec la veste avant de la laisser tomber parce que tu as trop chaud, bien trop chaud. Tu t’exécutes à chaque demande de Grace, sa voix semblant être la seule chose qui te permet de ne pas te perdre, la seule chose qui te relie encore à ce moment.
@Grace Coughlin |
| | | | | | | | take me back to a simpler time (grace) |
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