| (#)Jeu 30 Juil - 19:11 | |
| Je ne sais pas vraiment si j’aurai aimé avoir un frère. Pour sûr, ça aurait évité les moments de solitudes à devoir s’occuper seul. Mais dans un autre sens, j’aurai peut-être eu quelqu’un pour me plaindre, avoir un avis autre que le mien sur la situation familiale. Je dois dire qu’au fond, je ne sais pas vraiment. Oui, sûrement. J’aurai peut-être pu éviter d’être le centre de l’attention constante. Non pas que ce soit déplaisant quand on est enfant. Mais en grandissant, j’avoue que je préférais passer inaperçu. Bien que m’envoyer dans diverses écoles hors du pays m’ont permis de passer à travers certains radars.
- Je pense que oui. Mais d’un autre côté…
Comment expliquer sans que ça ne soit mal prit ? Au fond, est-ce que j’ai même le droit de me plaindre ? Je n’ai jamais manqué de rien. On m’a protégé, on le fait encore. Mais beaucoup d’autres personnes méritent d’avoir la moitié, voir les ¾ de ce que j’ai pu avoir dans mes premières années de vie.
- Je ne sais pas vraiment au fond. C’est peut-être mieux comme ça que je sois fils unique.
J’avoue que je pourrais venir bien plus souvent à la maison. Que je pourrais prendre le temps de venir, de montrer que tout va bien. Mais je me sens de moins en moins apte à faire semblant avec tout ce qui tourne autour des secrets familiaux. Je suppose que ça passera par la suite.
- Oui, je sais. Et tu peux venir aussi quand tu veux. Enfin, juste me prévenir dans le cas où j’ai cours mais... Tu viens quand tu veux. Je peux te donner un double des clés si tu veux.
De toute façon, Ginny est déjà venu, Noah aussi. Quelques amis. Mais pas encore maman. Ni Papa d’ailleurs. Je ne sais même pas s’il viendrait, lui. Au fond, il essaye juste de veiller à ce que je ne vrille pas. Je regarde son visage quand elle dit m’aimer. Je n’en ai jamais douté. Pas venant d’elle puisqu’elle me l’a dit, montré tellement de fois. Pour Papa, je le sais aussi… Parce que je me dis qu’on aime un enfant, qu’on le veuille ou pas. Mais plus je vieillis, plus je me rends compte que sa manière de le montrer était… compliqué. Pour sûr, il m’a donné tellement de chose. Comme maman au final. Mais… j’aurai préféré apprendre plus à connaître mon propre père que voyager autant.
- Je t’aime aussi.
Les pancakes sont terminés et Maman revient déjà me confirmer que je n’ai rien brûlé, cette fois. Une chance ! Bon, je pense que tout seul, je me serais laissé aller à d’autres choses en même temps et que j’aurai fini par oublier complètement la tâche première. Le temps que maman dépose les assiettes, je m’occupe de nettoyer tout ce que j’ai pu utiliser. Poêle, bol et autre.
- Tu aurais aimé des frères et sœurs de ton côté ?
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| (#)Sam 29 Aoû - 14:53 | |
| « Je pense que oui. Mais d’un autre côté… » Il semble vraiment réfléchir à la question Cosimo. Pourquoi il se casse autant la tête ? C'est juste comme ça. C'est pas comme si sa réponse allait changer quoique ce soit. Votre famille est bel et bien terminé. Elle s'est terminée avant même d'avoir commencé pour tout dire. D'exprimer le désir d'avoir un frère ne lui en donnera pas un. « Je ne sais pas vraiment au fond. C’est peut-être mieux comme ça que je sois fils unique. » La réponse te surprend. Tu as du mal à y croire. En même temps, c'est sûr que c'est dur de s'imaginer quelque chose qu'on a pas. Ça ne vaut pas la peine d'en avoir si c'est pour avoir une famille déchiré. Vous ne saurez jamais quel genre d'énorme famille vous auriez pu former. Vous ne saurez jamais, parce que vous n'avez pas emprunter le bon chemin. Auriez vous été heureux ? Parce que tu es tordu, tu as tendance à croire que oui.
« Tu aurais aimé des frères et sœurs de ton côté ? » La mission pancake réussis. Cosimo s'enquête de la mission nettoyage pendant que toi tu prépares le reste de la table. « Oui. J'aurais aimé, oui. » Tu aurais aimé avoir un acolyte qui aurait adoucit ton enfance, et surtout ton adolescence. Tu aurais aimé avoir quelqu'un qui aurait pu comprendre la pression que tu vivais. Tu aurais aimé avoir quelqu'un qui te tire de là. Personne n'est jamais venu. Et quand tu as cru qu'il était enfin arrivé, il t'a abandonné. « Laisse faire la vaisselle. Viens manger, tu vas être en retard pour tes cours. » À force de trop placoter, à force de trop prendre son temps, il y a justement le temps qui file a vue d'œil et les minutes sont devenues des heures, et le début est devenue la fin. C'était bien d'avoir Cosimo à la maison ne serais-ce que quelques jours, mais il ne reviendra pas s'installer ici. Pas aujourd'hui. Pas avant de savoir ce qui se trame et quand il saura, il n'aura pas plus envie de revenir. Alors, non, il ne reviendra jamais. C'est avec un pincement au coeur que se termine sa visite. Mais il va revenir, oui. Il a promis. Tout comme tu lui as promis d'aller toi aussi le visiter dans son appartement un peu trop simpliste à ton goût. Détail. Tant qu'il est heureux, c'est tout ce qui compte. Rien d'autre n'est important. L'est-il, au moins ? |
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