« C’était casuel, personne n’y est pour rien. » Personne n’y avait été pour rien, oui, et en même temps une partie d’Ezra ne pouvait s’empêcher de repérer cette chose tant particulière. Ce point dans le temps où tout semblait s’être défait, s’être délié. Elle n’y était pour rien, lui non plus, et pourtant sa maladie s’était déclenchée à la suite du départ de la famille pour Londres. Fuite qu’il avait, plus ou moins, provoqué et pour laquelle il se sentait surtout responsable depuis des années désormais. Mais il ne vint rajouter aucun commentaire - les deux n’en avaient guère besoin en cet instant. Jillian avait besoin de sujets plus légers, de moments à se raconter qui ne nécessitait pas de ressasser ce type d’histoires; et Ezra n’avait pas envie de perdre le peu de bonne humer qu’il avait réussi à garder jusque maintenant afin que la jeune femme reste éveillée. Alors, lorsqu’elle vint faire un commentaire sur sa conduite, il sauta sur l’occasion de s’exprimer et de se rebeller. « Ouais y’a que toi qui dois penser ça. » Il vint secouer vivement la tête. « Y’a surtout que toi qui pense ça oui. » Qui pensait quoi exactement ? Il avait déjà perdu le fil mais le but était atteint: ils avaient dévié vers un nouveau sujet de conversation et déjà l’année fatidique était derrière eux. L’état de la jeune femme, en revanche, était toujours bien sous leurs yeux. Même si elle restait désormais éveillée sans soucis et qu’elle avait repris quelques couleurs, elle devait se faire examiner et surtout lever le pied. « Je sais, j’ai pas fait attention. Mais je veux pas aller à l’hôpital. » « Je sais. Et t’iras pas si y’a pas besoin. » Parce-qu’elle avait déjà consenti à voir un médecin et que c’était tout ce dont elle avait besoin pour le moment. Au moins, elle serait vue par un professionnel et ce serait à lui de prendre la bonne décision. « Détends toi ça va mieux. » Parlait-elle à Ezra ou à elle même ? Aux deux à la fois ? En tous cas, il vint acquisse de la tête, dans le doute, tirant un petit sourire qui se voulait rassurant. « Tu restes ? » Les yeux d’Ezra vinrent s’ancrer dans ceux de la demoiselle, alors qu’en cet instant, il avait même oublié les bases du pourquoi du comment ils ne s’étaient pas adressés la parole pendant toutes ces années. Parce-que dans la phrase de la jeune femme, il entendait de nouveau la demoiselle qu’il avait connu, celle qu’il avait quelque peu vu grandir aussi, celle qui venait le voir parfois en soirée parce-qu’elle avait besoin d’une épaule pour pleurer ou d’une personne de confiance pour rentrer en toute sécurité. Ezra vint alors attraper la main de Jillian, la gardant au creux des siennes, petit sourire attendri sur le visage. « Tant que t’as besoin. » Parce-qu’au delà de tout, il ne laisserait pas une amie dans le besoin - et c’était, à travers le temps et les épreuves, l’adjectif qui la qualifiait le mieux à ses yeux. « Et même plus longtemps s’il faut éviter que tu étrangles le médecin d’être venu te voir aujourd’hui. » La malice dans son regard reprit peu à peu sa place habituelle. « Je sais à quel point tu peux être féroce quand tu t’y mets. »

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Ils ont réussi à changer de sujet, et étonnement, tout ça n’est pas bizarre. La conversation se fait facilement, comme si toutes ces années séparées n’avaient aucun impact sur leur relation. Pourtant, ça a beaucoup changé. Jill l’a détesté pendant de nombreuses années. Ils ont cassé quelque chose, Ezra a cassé un bout de leur amitié en se mettant avec Ginny et en ayant un enfant avec elle. Mais elle ne parlera pas de ça Jill, pas maintenant alors qu’elle est aussi faible. Elle ne lui pardonnera jamais cette époque, elle ne pardonnera jamais vraiment à Ginny non plus. Mais c’est du passé, et elle n’a plus envie de penser à tout ça. “Dans tes rêves.” Et pendant une seconde, elle a l’impression de se retrouver des années en arrière. Quand il faisait partie de sa famille, de ses meilleurs amis. Quand elle ne savait même pas encore qu’il était avec sa soeur. Elle n’ira pas à l’hôpital tout court, elle refuse. Il comprend pourquoi maintenant, elle lui a expliqué et c’est certainement mieux comme ça.

Elle se sent un peu mieux, Noah est encore en train de mettre du bazar dans la cuisine. Elle se demande ce qu’il peut bien être en train de préparer. Il va revenir avec 10 bols remplis de tous les goûts de glace possibles et imaginables. Elle lui demande de rester comme si c’était normal, parce que ça devrait l’être. Elle est encore en parti dans les vapes, alors elle mettra ça sur le compte du malaise dans quelques heures. Il vient prendre sa main et Jill soupire en souriant un peu. Pourquoi ils ont perdu autant de temps à s’éviter tous les deux ? “Ca risque d’être long” Elle rit un peu avant de grimacer à cause d’une migraine qui commence à apparaître. “Reste quand le médecin est là.” Elle ne veut pas l’affronter toute seule, elle ne veut pas être face au médecin sans personne pour entendre ce qu’il a à lui dire avec. “Même dans cet état là je peux sûrement tuer quelqu’un.”

Bien sûr qu’il allait rester si elle lui demandait. Le passé n’avait pas à intervenir dans les événements d’aujourd’hui. La jeune femme avait fait un malaise et avait besoin de quelqu’un pour veiller sur elle le temps qu’un professionnel puisse venir la voir. Alors, bien sûr qu’Ezra vint lui confirmer qu’il resterait à ses côtés autant de temps que cela puisse être nécessaire. « Ca risque d’être long. » Tout en haussant les épaules, il eut un petit rire. « Je suis pas pressé. L’avantage d’être son propre patron. » Il vint faire un petit clin d’oeil à la jeune femme alors qu’en réalité, ses paroles étaient on ne peut plus vraies. Il se devait de faire ses heures comme toute personne employée par ses soins, mais il n’avait pas autant de contraintes que ces dernières. S’il fallait qu’il retourne une partie de la soirée au garage pour terminer sa journée mais que ça lui permettait de rester auprès de Jillian jusque là pour s’assurer qu’elle allait bien, il pourrait le faire et il le ferrait. « Reste quand le médecin est là. Même dans cet état là je peux sûrement tuer quelqu’un. » Sans attendre une seule seconde, il vint hocher la tête. Il n’était pas la personne la mieux placée pour endosser ce rôle, surement, mais si elle voulait qu’il soit à ses côtés quand le médecin arriverait, il resterait. « Du moment qu’il en vient pas à te faire une prise de sang, car là je pourrais pas te garantir d’être le plus fort de nous deux. » La blague, toujours, pour détendre l’atmosphère. « Mais je doute pas que tu pourrais le tuer s’il en venait à te dire quelque-chose que tu veux pas entendre. » Parce-qu’en réalité, tout le soucis de cette histoire résidait là, dans ces paroles ci. Jill n’avait jamais été de ceux qui se pliait aux directives qu’on pouvait lui donner, si bien que l’envie d’arracher les yeux du médecin s’il lui demandait de se reposer après son départ pourrait faire partie des réactions à envisager. « Alors j’ai trouvé que la glace au citron et celle au chocolat parce-que les autres sont trop haut et je peux pas les attraper. » Comme s’il écoutait aux portes ou s’il était devin, Noah vint pointer de nouveau son nez dans le salon à ce moment là. Etirant un fin sourire à Jill, Ezra releva cependant son regard vers son fils. « Par contre, j’ai trouvé le coulis au caramel dans le frigo. » Bien sûr qu’il l’avait trouvé, voyons, quelle question. « T’as plus qu’à partager maintenant. » Il vint indiquer Jillian du menton.

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Sa tête tourne toujours un peu plus. Elle soupire un bon nombre de fois mais elle arrive à retrouver une respiration plus ou moins normale et régulière. Mais elle n’a toujours pas la force de relever la tête, elle a juste la force de tourner ses yeux vers son vieil ami. Elle se demande comment ça se passera après. Si il va vouloir continuer de la voir après ce malaise, ou si ça redeviendra juste comme avant. Elle acceptera les deux, elle aussi elle n’a pas cherché à reprendre un vrai contact avec lui. Il représente encore leur départ à Londres. Le mensonge et la connerie. Il est en parti fautif de ce départ. “Monsieur le patron.” Elle lève les yeux au ciel. C’est dans ces moments là où elle se rend compte que les années sont passées bien trop vite. Il y a plus de 10 ans qui les séparent. Et pourtant, dans certaines phrases, elle a l’impression de le retrouver comme avant, et ça aussi c’est aussi plaisant que perturbant.

Elle lui demande de rester alors qu’elle n’a aucun droit. Il l’a déjà sauvé en venant ici alors que personne ne répondait, alors il aurait le droit de partir à la seconde où le médecin toquera à la porte de la maison. “Tu crois qu’il va vouloir me faire une prise de sang ?” Elle fronce les sourcils. Les piqûres ne lui font pas peur, mais elle n’a pas vraiment envie d’un check up complet qui pourrait montrer qu’elle a des problèmes de santé. “Et tu serais incapable de m’empêcher de le faire. Tu pourrais m’aider à cacher le corps peut-être.” Elle hoche la tête mais se tait quand elle entend Noah revenir vers elle avec de la glace. “J’ai mis la glace menthe chocolat et celle aux cookies assez haute pour pas que tu manges tout sans m’attendre.” Ils ont vraiment un problème avec la nourriture dans cette famille. Noah lui tire la langue et revient avec un bol rempli de coulis de caramel. Elle arrive à voir quelques boules de glace qui flottent au milieu et elle pouffe de rire. “T’es mon filleul préféré.” “Je suis ton seul filleul.” Et Jill a la force d’aller ébouriffer les cheveux du petit garçon. “Partager ?” Jill grimace avant de sourire de nouveau et utiliser sa cuillère. Et on sonne à la porte. Son regard s’emplit de panique et elle croise les yeux d’Ezra. Il a dit qu’il resterait le temps qu’il faudra.

« Monsieur le patron. » Elle vint lever les yeux au ciel et Ezra jurait qu’elle se fichait de lui en utilisant ces mots là et le ton qui allait avec dans le tableau. Et il aurait pu venir s’en offusquer, il aurait pu venir appuyer sur le fait que ce n’était pas sympa de sa part de se moquer de lui alors qu’il tentait de faire au mieux pour qu’elle survive à cette journée - mais il ne vint rien faire de tout ça car si cela pouvait lui faire du bien, si cela pouvait lui permettre de reprendre des forces, alors c’était acceptable à ses yeux. D’un autre côté, cela le faisait rire un brin car il n’avait pas l’habitude d’entendre des gens le nommer de la sorte. Même au travail, ses employés avaient tous pour consigne de l’appeler Ezra et rien d’autre. De temps en temps, un chef se laissait porter par l’air mais ça n’allait pas plus loin que ça. Alors, l’entendre de la voix de Jillian le faisait sourire, là où il aurait pu avoir toutes les raisons de s’énerver. Et puis, cela permettait de parler brièvement d’autres sujets que l’état de santé de la jeune femme et du médecin qui se faisait attendre. « Tu crois qu’il va vouloir me faire une prise de sang ? » Avec un sourire un brin désolé sur les lèvres, Ezra vint hausser les épaules. « Je sais pas, mais pour le bien être de tout le monde présent ici, vraiment, ce serait pas une très bonne idée. » Sinon, ce serait Jill qui serait obligée d’accompagner Ezra à l’hôpital pour la soirée et non l’inverse. Il avait dit qu’il resterait à ses côtés le temps qu’il fallait, pas qu’il partagerait les symptômes qu’elle avait expérimenté - il ne fallait pas exagérer tout de même. « J’ai mis la glace menthe chocolat et celle aux cookies assez haute pour pas que tu manges tout sans m’attendre. » Les mots de la jeune femme vinrent tirer un petit sourire à Ezra, alors qu’il regardait attentivement Noah se débrouiller avec le bol débordant de coulis de caramel et la coller plantée tel un trophée sur le dessus de la montagne de glace mais qui menaçait dangereusement de tomber. « Donc c’est chez tout le monde que tu piques la bouffe en fait ? » Pourquoi était-il étonné, en vrai ? « C’est pas vrai, elle dit ça pour manger toute la glace toute seule. » Ezra vint lever les yeux au ciel, sourire aux lèvres, ne croyant pas un seul mot de ce que pouvait raconter son fils. Il vint cependant, comme prévu, apporter le bol jusque sa tante pour qui un bon bol de glace plein de sucre ne ferait pas de mal. « T’es mon filleul préféré. » « Je suis ton seul filleul. » Cette répartie, bon Dieu, qu’il avait déjà à son âge. Le Beauregard savait que ça allait n’être que de pire en pire avec les années et qu’ils allaient tous avoir du fil à retordre. « Partager ? » Ezra avait proposé ça sur un ton innocent, surtout pour que Noah ne se sente pas oublié ou mis de côté - car l’attention porté au garçon de la part de Jillian ou de lui avait été proche du zéro dans les derniers instants. Mais l’idée ne semblait pas être des plus plaisantes aux yeux de la demoiselle, et de toutes façons la glace fut rapidement mise de côté alors qu’on sonnait à la porte. Un échange de regards entre les deux adultes vint confirmer à Ezra que sa présence était plus que nécessaire. Il vint déposer sa main un instant sur l’avant bras de Jill, voulant lui montrer que tout irait bien. « T’as le droit d’emporter la glace rien que pour toi dans le jardin Noah et je dirai rien sur tout le sucre que t’auras mangé à maman. » Le gamin ne se fit pas prier deux fois et déguerpit en courant en direction du jardin alors qu’Ezra allait ouvrir la porte. « Bonjour docteur. » Une poignée de mains plus tard, les deux silhouettes se trouvaient de nouveau aux côtés de Jill. « Elle a fait un espèce de malaise, je suis venu m’assurer que tout allait bien le temps que vous arriviez. » Le médecin vint jeter un coup d’oeil à la jeune femme sur le canapé, puis à Ezra, fit un deuxième aller et retour avant de terminer par toiser le jeune homme. « Et, vous êtes ? »

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Elle ne veut pas de prise de sang, elle ne veut même pas que le médecin se place à côté d’elle pour l’examiner. Elle a peur de ce qu’il pourrait dire, ou faire. Elle ne veut pas non plus aller à l’hôpital, mais ça, tout le monde a certainement compris. “Petite nature.” Elle essaie de rester sur le ton de l’humour en voyant que Ezra a l’air encore plus paniqué qu’elle à l’idée de voir une aiguille. Il n’y a plus qu’à espérer que le médecin ne se serve pas d’une aiguille ou de quelque chose de trop pointu. Il ne faudrait pas qu’il tourne de l’oeil plus vite que Jill. Noah revient vers eux, il a l’air un peu moins inquiets que quelques minutes auparavant. Il a déjà sû s’empiffrer de glace quand il préparait les bols. “C’est dans les gênes.” Les McGrath vivent pour la nourriture, ce n’est pas nouveau. Il devrait y être habitué le Beauregard. Elle tourne des yeux offusqués vers Noah. “C’est pas moi c’est eux qui mangent tout.” Il ne dit rien du tout quand elle parle des jumeaux. C’est sa carte Joker Il répond Noah et Jill s’en amuse. Elle était prête à dévorer toute la glace, et partager un peu avec Noah comme elle le fait toujours. Mais le médecin arrive. Ezra envoie le petit garçon dans le jardin et Jill lui fait un clin d’oeil avant de paniquer de nouveau.

Ezra accueille le docteur, et Jill s’enfonce un peu plus dans la canapé. Elle n’a pas envie de le voir. Il essaie d’expliquer ce qu’il s’est passé et elle le voit la grimace du docteur alors qu’il n’a même pas vraiment passé le pas de la porte. “Un ami.” Elle répond rapidement et le docteur se rapproche. “Qu’est ce qui s’est passé ?” Elle souffle, elle sait que le docteur ne va pas être d’accord avec tout ce qu’elle a fait parce qu’il lui avait dit qu’elle ne devait pas faire d’effort. Spoiler : elle ne l’a pas écouté. “J’étais avec mon neveu, et j’ai dû rester debout trop longtemps…” Elle tente de minimiser les choses et le médecin lui prend sa tension. “Vous avez fait bien plus que rester debout.” Il sinquiète aussi le médecin, et Jill n’est pas prête pour la batterie de tests qui l’attend. Elle pose sa tête sur le côté en esquissant un léger sourire en voyant qu’Ezra est encore dans les parages.

« C’est dans les gênes. » Ca, Ezra ne viendrait pour rien au monde le contredire. Que ce soit du côté McGrath ou du côté Beauregard, les gourmands étaient nombreux et bien présents. Si bien que l’idée que Noah ait une dent sucrée surdéveloppée sonnait comme quelque-chose de normal aux oreilles d’Ezra. « C’est pas moi c’est eux qui mangent tout. » Et il s’osa à un petit rire. Parce-que entre Jill et Noah, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre dans le jeu de à qui serait le responsable dans cette histoire. Cependant, les rires et les plaisanteries furent de courte durée et vite remplacés par l’arrivée du médecin. Même si elle voulait se montrer forte et qu’elle voulait mettre ses peurs de côté, elle avait avoué à Ezra ne pas être confortable dans cette situation et surtout avoir quelques appréhensions quand à la suite des événements de la journée. Mais il resterait, Ezra, aux côtés de Jill. Il lui avait promis et il tiendrait sa parole. Mais le médecin, à peine arrivé, vint questionner la présence du Beauregard aux côtés de la future maman. Un regard du jeune homme en direction de Jillian, se demandant réellement s’il était sérieux ou si la question était juste une curiosité mal placée. « Un ami. » Elle ne lui laissa pas le temps de venir poser la même question par deux fois et fixa les limites de ce qu’il pouvait se permettre rien qu’avec cette courte phrase. Après un instant d’hésitation, le médecin finit par concéder aux paroles de la jeune femme et par venir lui poser des questions sur son état de santé. « Qu’est ce qui s’est passé ? » « J’étais avec mon neveu, et j’ai dû rester debout trop longtemps… » « Vous avez fait bien plus que rester debout. » Il n’était pas dupe, le médecin. Il devait connaître un minimum la jeune femme et la comprendre pour anticiper ce genre de réaction et de comportement. Il avait déjà du la mettre en garde par le passé pour lui répondre de la sorte. Et là où ça aurait du l’alarmer, Jillian vint juste esquisser un léger sourire en croisant le regard d’Ezra. Ce dernier vint lui répondre en miroir, un peu sourire encourageant dans sa direction. Le médecin, en parallèle, vint prendre les paramètres vitaux de la jeune femme en marmonnant dans sa barbe inexistante. Une minute ou deux plus tard, il vint laisser échapper un petit soupire. « Votre santé n’est pas en danger mais vous vous fatiguez vite et votre corps à besoin de repos. » Repos et Jill McGath, deux principes qui n’allaient pas ensemble. « Il faudra faire un examen complet d’ici à quelques jour pour être sûrs que rien de grave ne se cache derrière ces symptômes mais mon seul conseil à suivre pour le moment, c’est de vous ménager et de vous reposer. Pour de vrai. » Il vint jeter un regard des plus sérieux à Jill, ainsi qu’à Ezra - ce dernier ne comprit pas trop dans quelles circonstances il venait d’être impliqué dans l’affaire mais soit, pourquoi pas. Le Beauregard raccompagna le médecin jusque la sortie avant de finalement revenir vers Jill, toujours allongée sur le canapé. Soulevant les jambes de la demoiselle, il vint s’asseoir sur le canapé, les laisser venir reposer sur ses cuisses. « Au moins, rien de grave et pas de passage à l’hôpital pour aujourd’hui. » C’était une petite victoire, vu la façon dont la situation avait commencé.

Spoiler:

Jill a l’air angoissé. Elle voit le médecin qui entre dans la maison et qui la regarde en fronçant les sourcils. Il sait qu’elle ne l’a pas écouté, elle n’écoute jamais jusqu’à ce qu’elle fasse la connerie Jill. Et c’est exactement ce qu’il se passe à ce moment là. Elle a atteint sa limite, elle est allée trop loin et elle s’est mise en danger elle et les jumeaux. Sa main glisse sur son ventre alors que Ezra reste à distance pendant que le médecin se rapproche de Jill pour l’examiner. Elle aurait pu jouer, faire des glossolalies à voix haute mais elle sait que le médecin aurait sauté sur l’occasion pour l’interner ou l’enfermer dans une chambre d’hôpital. Elle explique et elle tente de minimiser la chose, mais le docteur n’est pas dupe. Il connait Jill et ce qu’elle peut faire. Il a réussi à cerner une partie de sa personnalité mais elle ne se l’avoue pas. Alors elle ment, ou omet seulement une partie de la vérité.

Le médecin s’en va après avoir vérifié le coeur des bébés et celui de Jill, elle a fait une grosse baisse de tension et ça aurait pu être dangereux pour tout le monde. Bailey va s’en vouloir ce soir de ne pas l’avoir rejoint quand elle a fait son malaise mais pour le moment elle se concentre sur Ezra qui reste encore dans la maison. Il s’assoit sur le bord du canapé et ramène les jambes de Jill sur les siennes. “Pas de passage à l’hôpital jusqu’à l’accouchement.” Parce qu’elle sait que si elle y va ils ne la laisseront pas ressortir. Elle va se reposer, rester dans la maison sans trop bouger et prendre soin d’eux. Elle doit tenir quelques semaines, mais elle a besoin que tout se passe bien. Elle ne peut pas gâcher ça aussi. “Merci” Parce qu’il est vraiment resté, et qu’il est toujours là. Malgré les années qui les ont séparé.