Il partira quand même. Il ne répond pas, cela signifie donc qu’il ne revient pas sur sa décision. Elle déteste le fait de ne pas être une raison suffisante pour lui de rester, peu importe si en faisant cela elle devient la méchante de l’histoire. Elle peut avoir toutes les casquettes du monde, si seulement il accepte de rester. Si seulement il avait accepté, en tout cas, puisque maintenant les jeux semblent faits. Elle n’aura qu’à compter les jours et continuer à attendre. Après tout, elle devient de plus en plus doué à ce jeu là, comme si l’histoire ne cessait de se répéter encore et encore.

Elle ressent le besoin de mettre une distance entre eux mais ce n’est finalement que pour se blottir encore plus près de lui et s’imprégner de son odeur autant que de sa chaleur, tant qu’elle le peut encore. « Je voulais m’acheter un appartement… Tu sais… Pour mon piano. » Charlie sourit faiblement en entendant cette annonce et en profite pour venir se poser à califourchon sur lui alors qu’il reste encore couché dans le lit. A son tour elle ne répond rien mais son sourire trahit tout ce qu’elle peut bien en penser, ce à quoi s’ajoutent ses pouces qu’elle laisse glisser amoureusement sur sa mâchoire. Elle mord sa lippe un temps avant de de nouveau se pencher vers lui pour l’embrasser, enrobant à sa manière tous les discours qu’il peut bien lui faire et dont elle se moque éperdument. Les mots ont depuis bien longtemps perdu toutes leurs saveurs. « Je te tiendrais au courant dès que je suis de retour. » Leurs mains se retrouvent et pour rien au monde elle ne voudrait tenter quoi que ce soit pour les délier « Ça te plaît tes études? » “Promets moi de m’emmener avec toi si tu repars.” Elle s’en moque de ses études, elle s’en moque de ses rêves, elle s’en moque de son avenir bien tracé qu’elle avait sauvagement gardé pendant des années avant de tout foutre en l’air. Tout ce qu’elle veut garder maintenant ce n’est plus que lui. Elle s’en voudra demain lorsqu’elle sera lassé et qu’elle aura besoin de se perdre dans les draps d’un autre visage et d’un autre corps mais ce ne sera que pour mieux regretter ensuite de ne pas être aux côtés du blond. “Je t’aime.” Elle l’aime comme elle en aime beaucoup d’autres, elle l’aime comme elle aime l’amour bien avant les personnes et l’avenir qu’elle a désormais tant de mal à s’imaginer aux côtés de qui que ce soit. Pourtant la blonde ne se rend compte de rien et ce sont des baisers toujours plus passionnés qu’elle lui offre puisque ça au moins, elle sait que cela ne lui procurera rien d’autre qu’un peu plus de bonheur. Demain sera un jour différent et la vie recommencera mais pour ce soir encore, elle n’est que sienne.

Elle n’a pas l’air prête de se défaire de moi parce que plus je parle plus elle vient se coller à moi. Totalement sur moi, assise à califourchon. C’est une de mes positions préférées quand on est comme ça. You’re not going anywhere. Peut être bien que j’aime quand elle a l’ascendant sur moi. Oui. Mes mains qui vont se poser sur ses cuisses que je caresse doucement alors que mes yeux ne quittent pas les siens. Est-ce qu’on peut rester comme ça toute la vie? J’ai envie de croire que son sourire, ses baisers, ses marques qu’elle me laisse veulent dire oui. Nos mains jointes, elle ignore complètement ma question sur les études. “Promets moi de m’emmener avec toi si tu repars.” Mais ce qu’elle dit est beaucoup plus intéressant que son cursus… Sauf que moi je pense encore à ses gosses. Où sont ils ?? Parce que moi je l’enlèverai à la première occasion pour se retrouver sur une île déserte et dire fuck au monde entier. On vivra d’amour - de sexe - et d’eau fraîche entre deux chansons qu’on s’amusera à remodeler à notre façon. Mes mains serrent un peu plus fort les siennes. Je veux sentir qu’elle est bel et bien là sur moi avec moi. C’est pas un des magnifiques sex dream que j’ai fait ces derniers mois. Les meilleurs étant ceux où je prends le contrôle de mon rêve. “Je t’aime.” Elle sait combien ces mots me font du bien. Combien j’ai l’impression qu’aucune fille ne m’a jamais vraiment aimé. Je suis peut être con mais je la crois. Charlie m’aime et je l’aime aussi. De tout mon coeur. Sûrement plus que toutes les autres parce qu’elle est encore là elle. Même si ce n’est qu’aujourd’hui.

« Je te le promets si tu me promets de venir avec moi quand je te le demanderai. » Faut vraiment que ça aille dans les deux sens. Je me fais tellement violence pour pas demander à propos de ses gosses. Elle peut vraiment faire ce qu’elle veut quand elle veut ? Moi qui croyait qu’avoir des gosses marquait quasiment la fin de sa liberté. Je ne demanderai pas, je prends ce qu’elle me donne parce que y’a absolument rien qui est fixé avec Charlie. Et si je la demandais en mariage? Kane. Non. Mais c’est si dur de s’enlever cette idée de la tête quand nos baisers se font si intense. Mes bras la tiennent fort contre moi, je veux son odeur sur moi au maximum même si apparemment on se retrouvera vite… « Est-ce que tu veux que je vienne te chercher après tes cours demain? »

Elle ne cesse de quémander toujours un peu plus de contact contre sa peau puisque certaines choses ne sont pas prêtes de changer. Le fait est qu’elle a besoin de lui et qu’elle le sait, aussi douloureux cela puisse-t-il être à admettre. Aujourd’hui elle se contente d’essayer de se rendre indispensable pour lui aussi, peu importe à quel point l’idée peut être égoïste elle est loin de s’en vouloir d’autant tenir au blond. Si ses baisers se perdent lentement autour de ses lèvres, ce sont désormais ses mains qui se perdent aussi dans ses cheveux, les amenant un à un en arrière. « Je te le promets si tu me promets de venir avec moi quand je te le demanderai. » La pression de ses bras autour de son corps se fait plus forte et elle ne fait rien pour lutter contre, bien au contraire. “Ok. C’est promis.” Le lieu n’a pas d’importance, la date en a encore moins. L’un ou l’autre ne fait pas d’importance tant qu’elle sait qu’elle pourra rester à ses côtés c’est finalement tout ce dont elle a besoin. Une présence, une seule, une âme qui vive et qui soit assez folle pour la supporter elle ; c’est tout ce qu’elle demande.

Toujours assise sur lui, sa tête finit par se poser contre sa nuque, là où ses dents attaquent innocemment sa chair délicate. « Est-ce que tu veux que je vienne te chercher après tes cours demain? » “Je dois passer chez Tim.” Parce qu’il existe toujours, parce qu’il est toujours là, parce qu’en presque un an rien ne s’est tassé dans sa vie et qu’il n’y a toujours pas assez de place pour tous ceux qu’elle aime. Le prénom est à peine soufflé alors qu’elle sait par avance que l’entendre ne lui plaira pas. Je suis désolée. Il est toujours là et il le restera, quoi qu’il se passe, quoi qu’elle veuille. “Pour récupérer les jumeaux.” Elle ressent le besoin de préciser qu’il ne se passe plus rien entre eux depuis bien longtemps, cependant bien au fait que parfois tout ne peut pas se résumer à l’aspect charnel d’une relation. “Je voudrais que tu viennes me chercher. Mais je veux pas t’imposer ça. Son corps se soulève doucement en même temps que le fait la poitrine du blond et si cela ne tenait qu’à elle, elle n’irait ni en cours ni chercher les jumeaux. Ils sont bien, là, juste là, juste eux. “On peut juste dormir. On verra bien.” Charlie a décidé de ne pas bouger parce que dans cette position au moins elle est assurée de le garder près d’elle sans qu’il ne puisse s’enfuir.

“Ok. C’est promis.” Je pensais pas qu’elle répondrait aussi simplement. Je pensais pas qu’elle dirait oui. Je sais toujours pas si je lui fais confiance. Tout peut encore changer d’ici que je revienne et qu’elle décide de finalement pas me suivre. Pourquoi elle me choisirait moi aujourd’hui ? Elle a tant changé ? Je sais pas, j’en sais rien et on a ni l’un ni l’autre envie d’entrer dans une conversation des plus sérieuses. On ne veut pas gâcher ce moment qui est pour l’instant parfait. Elle contre moi, ses lèvres sur ma peau, mes mains sur elle, mon coeur qui bat trop fort pour mon bien.

Je frissonne quand elle me mord doucement la peau sur la nuque. Mes yeux qui se ferment, mes bras qui ne la lâche pas un seul instant. J’aime tellement la sentir contre moi comme ça, c’est indescriptible. Elle m’a tellement manqué. “Je dois passer chez Tim.” Voilà un nom que j’avais pas entendu depuis longtemps. “Pour récupérer les jumeaux.” Ah. Les gosses. Ils sont toujours dans le coin. Est-ce que j’ai secrètement espéré qu’elle les avait mis à l’adoption ? Peut être. Mais j’ai aussi aucune idée de ce qui se passe en soit quand on met au monde des êtres humains. Je comprends qu’elle les aime et qu’elle veut pas les abandonner. J’ai envie de comparer ça à Hope mais je me souviens que ça avait été un sujet de discorde entre elle et moi alors j’essaie de supprimer ces pensées. J'ai la tête ailleurs mais jamais ne me vient à l’idée de me défaire d’elle. C’est sa vie. C’est normal que ce soit soulevé à un moment ou un autre. C’est mieux même. Qu’on reste dans le réel au lieu de faire genre on peut rester tous les deux dans cet appartement et qu’il n’y a rien qui peut nous déranger, nous empêcher d’être ensemble, car c’est facile. Nope.

« Okay. » 
“Je voudrais que tu viennes me chercher. Mais je veux pas t’imposer ça.

Vu notre position je ne peux pas voir son visage sans qu’on se détache alors je me contente de regarder le plafond, la serrant un peu plus contre moi. “On peut juste dormir. On verra bien.” Je dépose un baiser dans ses cheveux. « Je viendrais te chercher. » J’ai rien contre rencontrer ses enfants. Ca les rendra plus réels dans ma tête parce que pour l’instant, ils existent pas. Elle aurait pu faire une fausse grossesse pour tout ce que je sais. J’ai vu dans une série que y’a des kits complets pour faire croire, des trucs super réalistes. Oui je suis complètement en train d’ignorer toutes les fois où on a couché ensemble et que son gros ventre n’avait rien de fake. Par contre j’ai moyen envie que Tim me voit donc je resterai bien loin de son appartement. Pas du tout envie de faire du drama entre lui et moi, lui et Charlie, ou pire qu’il me fasse comprendre qu’ils couchent toujours ensemble. Si c’est vrai, je préfère rien savoir. Mes yeux qui se ferment alors que je sens qu’on va passer la nuit comme ça l’un contre l’autre. Le silence s’est installé, on va laisser place au sommeil. « Je t’aime. » trop. Juste pour lui rendre celui qu’elle m’a donné. Pourquoi tu tiens autant les comptes ? Parce que c’est des mots importants. Parce que je veux qu’on reste à égalité. Parce que j’ai trop d’amour à donner et je veux que ce soit elle qui le reçoive. C’est elle qui en a le plus besoin.