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 JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS

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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyLun 1 Juin 2020 - 8:59




Broken brights
J’ai fini ma besogne depuis près d’une heure, mais je n’ai pas le cœur à rentrer chez moi. Pour que faire ? Entre Raelyn et moi, l’ambiance est polaire et le mot est faible. Toutes mes tentatives d’approche sont avortées par sa froideur, sans le fruit de sa colère et, si je ne la blâme pas, je me traîne depuis des jours. Je comprends qu’elle m’en veuille. Mon mensonge lui a donné l’impression que je n’avais que faire de notre relation de couple. Sans doute s’en est-elle convaincue, pour nourrir sa colère, que j’ai craché sur notre histoire sans m’en mordre les doigts. Or, je me déteste d’avoir manqué de diligence, de prudence et de bienveillance à son égard. Je m’abhorre d’avoir été lâche également : je ne le suis que rarement. J’ai toujours eu à cœur d’affronter mes responsabilités et je n’arrive pas à m’expliquer ce qui m’a retenu de lui avouer que j’étais un homme encore marié devant la loi. N’est-ce pas ce qui compte encore que l’on cache ? Sarah n’a-t-elle plus cependant que la saveur d’un bonbon à la neige ? Mes comportements m’indignent alors j’erre sans but sur la plage que j’ai aidé à nettoyer. J’erre sans trop savoir où aller. Elle est artificielle. Je serais bien mieux sur la Marina. Le bruit de la mer me calme habituellement. Sauf que j’y ai des souvenirs qui sont aujourd’hui douloureux et ils me forcent à imaginer que Raelyn s’adonne à des plaisirs sexuels avec d’autres que moi. Elle en est capable : je le sais. C’est une belle femme et une séductrice née. Elle a pris pour moi les apparats luxueux de la tentation et pour cet homme avec lequel elle a badiné il y a de cela quelques mois. D’après John, la nouvelle gazette du Club, il s’appelle Jack Epstein et il plaît aux femmes à cause de ses airs bohèmes d’artiste maudit. L’aveu m’avait tendu, mais l’évolution de notre liaison m’a rapidement rassuré sur ce qu’il pourrait représenter en menace. Dans l’absolu, il ne vient pas souvent au Club. Je n’ai pas souvenir de l’avoir à nouveau croisé. Alors, je m’efforce de le chasser de mon esprit puisque c’est ridicule. Il n’a rien à y faire. Tout ce que je risque, c’est d’actionner ce que mon ex-femme appellerait l’action du divin et que j’envisage plutôt comme la loi de l’attraction. Et, ça ne loupe pas. Je l’ai tant haï le jour où ils se sont enfouis tous les deux que sa silhouette s’est ancrée dans ma mémoire et il est là… juste sous mes yeux, une cigarette éteinte coincée entre les lèvres. Il est là, il s’avance vers moi après avoir renoncé à allumer son briquet et j’en reste coi. Qu’ai-je donc fait à l’univers pour que toutes les énergies négatives convergent vers une seule cible : me pourrir la vie, accentuer mon mal-être.  


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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyLun 1 Juin 2020 - 13:42

La logique voudrait qu'il soit le moindrement poli Jack, qu'il s'allume pas une clope sur une plage que les gens ont passé des heures à nettoyer. La logique voudrait qu'il s'implique, qu'il aide à la tâche, qu'il soit pas juste là pour s'aérer l'esprit, lui qui a la tête vide et le coeur plein. Il la cherche, l'inspiration, il la cherche si fort qu'il multiplie les pas Jack, il est dans sa tête et il tente de rattraper les notes qui s'effritent, celles qu'il n'arrive jamais à garder, à attraper au vol. Il bloque sur une chanson suspendue le pauvre gars, assez qu'il se maudit, assez qu'il rage, assez qu'il est à bout de nerfs aujourd'hui - et nombreux sont ceux qui s'en étonneraient. Il l'est jamais, nerveux, il est toujours doux, patient, calme, tellement.

Mais tout va mal, et le sable le gratte. Son briquet fonctionne pas, sa clope l'énerve. Les vagues sont glacées, le soleil le brûle, il tremblerait de rage presque le canadien, il a besoin de souffler surtout, c'est un fait.

Et la plage est remplie de gens, il les regarde pas. Il regarde l'horizon, il regarde le vide, le tout est artificiel et ça le tanne, ça le blase un peu. Il aurait dû apporter un carnet, quelque chose, au cas où la page blanche se barbouille, au cas où il arrive à mettre des mots sur des gammes qu'il déploie en studio mais qu'il n'arrive jamais à ponctuer de la moindre parole. C'est dans un soupir bruyant qui aurait eu tôt fait de lui donner un air dramatique qu'il n'a jamais en temps normal que Jack relève la tête, croise le regard brûlant d'un inconnu qui lui dit vaguement quelque chose. Regard hagard qu'il ne dénote pas tout simplement parce qu'il est tant perdu dans ses propres blocages qu'il n'en voit pas ceux des autres.

« T'as du feu? » sa voix est rauque, il n'a pas dit le moindre mot depuis des heures Epstein. Trop bloqué envers et contre lui-même pour de toute façon. L'idée d'inspirer un peu de nicotine et de soulager ses nerfs tendus lui suffit, comme salvation pourtant. En espérant qu'il se retrouve pas bredouille devant l'autre qui n'en finit plus de le fixer.

@amos taylor JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS 873483867
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyLun 1 Juin 2020 - 14:43




Broken brights
Si j’ai du feu ? Alors que je l’ai clairement reconnu, l’amant éphémère de l’objet de ma tourmente, la seule réponse qui viendrait à l’esprit est que je n’en ai pas, je suis ! Je brûle de l’intérieur parce que j’ai mal partout à cause de l’accident et que mon cœur hurle sa jalousie. Je me consume à réprimer une quelconque réplique désagréable de peur que mon orgueil en souffre. La meilleure défense – si tant est qu’il faille se préserver de l’individu qui, par ailleurs, ne m’a jamais rien fait directement – n’est-elle pas l’indifférence ? À moins qu’il ne s’agisse de l’attaque ? Je réfléchis mal. Cette aventure me fait perdre mon latin et, si je ne bafouille pas, c’est de ne pas avoir ouvert la bouche. Je ne suis pas impressionné par le personnage. Je ne mange pas de ce pain-là. Mais, rien de ce qui sortirait de ma bouche ne pourrait être sympathique. Alors, j’ai simplement récupéré dans ma poche mon briquet, je le lui ai tendu et l’espace d’un instant, je me suis demandé s’il ne m’avait réellement pas reconnu ou s’il feint pour me narguer. Deviendrais-je complètement fou ? J’ai la désagréable impression que ma possessivité me monte à la tête parce que je suis pris d’une furieuse envie d’en avoir le cœur net. Elle est si oppressante que je lâche, malgré moi, sans avoir pris le temps de mesurer le poids des mots – quoiqu’il ne pèse pas bien lourd dans la balance de ma discourtoisie : « Jack Epstein, c’est ça ? On en vous voit plus beaucoup au Club, ces derniers temps. » Et j’en passe du temps, pourtant. J’y suis bien plus qu’à l’accoutumée parce que c’est le seul endroit où j’ai le droit de voir Raelyn à part dans mes songes. C’est le seul où elle est faite de chair et d’os et non d’illusion. C’est le seul où je m’autorise à renouer avec l’espoir que tôt ou tard, tout s’arrangera entre nous. En dehors de murs de l’organisation, je me persuade malgré moi qu’elle me voit désormais comme un homme de passage dans sa vie, un à l’instar de celui qui se tient devant moi.


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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMar 2 Juin 2020 - 0:17

« Jack Epstein, c’est ça ? On ne vous voit plus beaucoup au Club, ces derniers temps. » il tend son briquet et il tend toute sa rage avec. Jack qui est con, Jack qui voit rien. Jack qui assume absolument pas la suite des choses tant sa dose, tant sa clope lui semble être la seule chose dont il a véritablement besoin.

Alors il fait craquer la pierre et il revit, un peu, ironiquement. La fumée l'empoisonne mais il respire librement et elle est là la blague, quand tout autour d'eux on s'affaire à refaire de l'endroit un milieu un peu plus propre, bien meilleur que comment on a bien pu le laisser. Epstein qui finit par ouvrir les yeux, réaliser son mutisme des dernières secondes et son impolitesse qui remonte à la clé. « C'est ça oui. » il confirme le nom, surtout, seulement. Ne s'affaire pas à glisser quoi que ce soit sur le club, ni même sur ses souvenirs marqués à vif qui restent encore en travers de sa gorge. Il avait presque cédé ce soir-là, il y avait pensé des nuits durant, au sachet. À la proposition de Rae, à ce que ça aurait impliqué. Il en tremble à nouveau l'idiot, le faible, si faible raté. « J'ai été occupé. » oh qu'il diminue, oh qu'il est lâche.

Oh qu'il devrait faire plus attention aux couteaux au creux des yeux de l'homme face à lui. S'il en avait quelque chose à vraiment réaliser, il comprendrait bien des choses s'il scrutait ses prunelles une seconde de plus. S'il faisait l'association entre lui et l'homme qui les regardait, dans l'angle, ce soir-là. À la place, il inspire et expire encore, avant qu'un bénévole ne lui tende d'office à lui aussi un sac à déchets. On lui impose une tâche et il grogne, mais il s'y plie vite le musicien, incapable de refuser quoi que ce soit tant sa politesse le tuera. Si la cigarette - ou le type qui ne le lâche pas des yeux - ne le fait pas avant.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMar 2 Juin 2020 - 5:36




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Et le doute s’installe désormais. Peut-être ne m’a-t-il pas reconnu alors que je me souviens parfaitement que nos regards, aussi froids l’un que l’autre, s'étaient croisés à l’époque. Ça remonte à loin certes, mais c’est encore frais dans ma mémoire. Le jeu de séduction de Raelyn, sa parade sexuelle pour cet homme alors que, jusque là, j’étais celui auquel elle réservait, m’avait tellement tendu que je n’ai rien trouvé de mieux à faire, le surlendemain, que de la coincer dans une alcôve pour lui dérober un baiser. Il était prometteur et engageant. Il hurlait : “Je suis encore là. Je suis toujours dans la partie“ Et quelle partie ! À cette époque, rien n’aurait présagé que je finisse par tomber amoureux d’elle avec une telle violence que ç’en est presque une maladie. J’ai la fièvre quand elle gravite autour de moi, qu’elle m’ignore ou non, et ma jalousie est à son comble alors que Jack feint de ne pas m’avoir reconnu. Je m’en sens insulté et je me retiens de ne pas grommeler entre mes dents quelques injures. Je réprime également ce besoin de creuser sa réplique, car être occupé ne veut rien dire. Absolument rien. Et, dans les faits, son emploi du temps ne me regarde pas. Il m’intéresse uniquement parce que je crains qu’il ne se soit affairé avec elle depuis que j’ai déclaré la guerre à mon couple. « Il faut savoir aussi se détendre, parfois. » ai-je toutefois répliqué, supposant que son boulot était au cœur de ses préoccupations. Après tout, n’est-ce pas le but de cette organisation clandestine ? J’en aurais bien besoin, moi, d’un endroit où je pourrais me vider la tête et oublier mes soucis. Au lieu de ça, alors que j’ai presté mes heures aujourd’hui – gratuite, de surcroît – un quidam nous interpelle et nous colle un sac poubelle entre les bras. « Vous devriez éteindre votre cigarette aussi. On ne nettoie pas pour repasser derrière vous quand vous aurez jeté votre mégot dans le sable. » Il est courroucé l’activiste sur la planète et quoique je crève d’envie de lui faire avaler son sac poubelle, j’obtempère. « On dirait bien qu’on n’a pas le choix. » ai-je lancé à Jack, moins agacé par sa présence que précédemment. Il a allumé le brasier de ma jalousie et de cette dernière découle de la curiosité à présent. J’ai besoin de savoir. J’ai besoin de savoir ce qu’il s’est passé entre eux – ou ce qu’il se passe encore et, comme l’occasion est trop belle d’assouvir mon indiscrétion, je choisis de la saisir. « Vous ne me remettez pas ? Pas du tout ? Où vous faites très bien semblant ? » ai-je donc renchéri pour le mettre sur la voie et ainsi gagner du temps.




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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMar 2 Juin 2020 - 9:36

« Il faut savoir aussi se détendre, parfois. » ouais, grand Dieu qu'il le sait ça. Il le savait quand c'était la neige qui prenait le pouls sur tout le reste, il le sait quand c'était le seul moyen pour lui de se réveiller, de se lever, d'avancer convenablement, ironique, que d'être défoncé - détendu. Jack qui déteste ces mots bien plus pour ce qu'ils lui font ressentir que pour la personne de qui elle vienne. Il le connait pas le gars, ou du moins il ne le reconnait pas, et dans son monde à lui, dans son univers à lui c'est bien suffisant de simplement hocher de la tête. D'attraper le briquet. D'allumer sa clope. D'espérer un joint. De grogner à inspirer. De souffler à expirer. Mieux, un peu.

« Vous devriez éteindre votre cigarette aussi. On ne nettoie pas pour repasser derrière vous quand vous aurez jeté votre mégot dans le sable. » oh le connard. Et Epstein qui grommelle des trucs inaudibles, lui qui jette sa clope non sans l'avoir gobée dans sa presque totalité. La cendre nargue le bénévole, son regard fermé et son air qui l'est tout autant font pareil. « On dirait bien qu’on n’a pas le choix. » ouais on dirait bien aussi que Jack n'est plus si zen que ça finalement.

Et ce qu'il y a d'encore plus étrange, c'est la façon dont l'autre, il s'adresse à lui, l'instant d'après. « Vous ne me remettez pas ? Pas du tout ? Où vous faites très bien semblant ? » « Hm? » il le regardait même pas le canadien. Il avait son sac et sa pince, il rageait mais il regardait personne, il vivait sa vie, la vivait mal, mais la vivait quand même. Et il redresse ses yeux fatigués, son visage tiré vers lui, lui. « Oh. » bien sûr. Bien sûr que la seule fois où il a pu faire une presque connerie, bien sûr que la seule soirée dont il se rappelle encore au compteur pour des raisons bien différentes de celles que l'inconnu lui reproche, est celle qu'on lui agite sous le nez aujourd'hui. Connerie. « Je suis pas rentré avec elle. » il statue, irrévocable. Après, si l'autre en doute, c'est son foutu problème. Jack n'a pas de temps à perdre à gérer les autres quand il a du mal à se gérer déjà.

« Pour ce que ça vaut, elle aurait sûrement voulu partir avec toi. » ça, il s'en souvient. Il se souvient de tout si vous lui demandez, du sachet dans le taxi à l'expiration douloureuse qui a suivi quand il en est sorti in extremis, laissant la blonde partir seule chez elle.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMar 2 Juin 2020 - 10:15




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Je n’aurais pas insisté s’il n’avait pas étalé son insolence devant le bénévole qui nous a rappelés à l’ordre. Cette façon de lancer son briquet et cette expression sur son visage qui m’aurait rappelé la mienne dès lors que détente est devenue synonyme d’alcool, ça m’intrigue. Beaucoup trop pour ma fierté, parce que je déteste ce que je suis en train de faire. Je déteste être baladé par ma jalousie entre le lâcher prise et mon orgueil. Je hais le questionner avec, aux lèvres, cette espèce d’accusation voilée par ce qui ressemble à de la prétention. Ça n’en est pas. Je n’ai pas une haute estime de moi. Mais qu’en sait-il, lui ? Et, ne suis-je pas en train de l’avouer, mon manque d’assurance, maintenant qu’il me détaille pour se souvenir de mes traits ? Moi, ma pince et mon sac poubelle coincée dans une seule main – l’autre n’est pas opérationnel – je ne moufte pas. Je reste stoïque et je comprends. Je comprends qu’il n’a pas cherché à m’empaumer, à me rouler dans la farine. J’étais un inconnu auquel on demande simplement du feu, pas la victime d’une quelconque raillerie pour tromper son ennui. Il me remet seulement et l’association se fait vite, trop vite à mon goût, car ma faiblesse se révèle au grand jour . Dieu que j’ai honte de moi. Cette femme aura ma peau tôt ou tard.  Aimer, de cette façon, devrait tout bonnement être interdit. « Oh, non mais, je ne pensais pas à ça. » me suis-je défendu en ramassant un déchet de ma pince. Je l’ai glissé dans le sac poubelle non sans mal et, durant ces quelques secondes de silence, un sourire fend mes lèvres. Il est satisfait et fait tomber à plat ma tentative pour redorer mon blason. « Ouais. Si, c’était pour ça que je demandais en fait. Je deviens complètement con. » J’admets, penaud, et je crois mes traits se calquent sur les siens. J’ai l’air aussi fatigué qu’il ne l’est. « J’étais pas prêt, à l’époque. Mais, je présume que ce n’est pas vraiment votre problème. » Sous-entendu, il s’en fout, comme de sa première chemise. « Alors ? C’est à cause d’elle qu’on ne vous y voit plus » Dans ce lieu qu’on évitera de prononcer une seconde fois. J’auras adoré qu’il me rapporte une dispute avec le boss. J’en profiterais pour anoblir cette conversation d’informations capitales à mon sens. Ce serait déjà ça de gagné puisque je gaspille ma fierté.  



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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMer 3 Juin 2020 - 9:37

« Oh, non mais, je ne pensais pas à ça. » il y pensait. Il y pensait et Jack n'a absolument rien vu, rien décelé de plus que ce qu'il veut bien lui montrer. Pas ses affaires, pas son combat, pas sa juridiction.

Il a rien vu ou plutôt il a vu, mais il a dédommagé à sa façon. Rien qu'en l'état, lui, il passe son tour. Il aime pas se battre et il aime pas l'ambiance, il aime pas grand chose aujourd'hui Epstein et c'est ça qui devrait être le plus inquiétant. « Ouais. Si, c’était pour ça que je demandais en fait. Je deviens complètement con. » bon, voilà. Un peu d'honnêteté entre les hommes n'est pas de refus, entre un sac à ordures à remplir et deux ou trois coups d'oeil hagards en prime. « J’étais pas prêt, à l’époque. Mais, je présume que ce n’est pas vraiment votre problème. » non, du tout. Pourtant il souffle le musicien, il sait exactement ce que "ne pas être prêt" veut dire. Il l'a fait subir à Jude pendant des années, au compteur de ses trop nombreuses infidélités. Elle n'est plus là aujourd'hui pour qu'il soit enfin prêt, pour qu'il puisse s'excuser. « Je suis pas là pour juger personne. » il n'en aurait pas la légitimité, anyways.

La clope a quitté ses lèvres et il est en manque Jack, éternellement en manque. Elles se pincent l'une sur l'autre, ses lèvres gercées d'avoir trop chanté, trop fumé, trop gardé de secrets autant que de silences. « Alors ? C’est à cause d’elle qu’on ne vous y voit plus » son rire est las, sec, caché par le bruit des vagues artificielles et des conversations de fond qui longent leur duo atypique.

Si seulement, ça serait bien plus simple. Si c'était qu'une histoire de filles et de flirt, de guerre de territoire et de testostérone. « Tu veux la vraie réponse, ou la réponse politically correct? » il n'a pas pour habitude d'étaler sa vie privée et encore moins ses démons à qui veut ou non l'entendre. Mais ce qu'il voit, ce qu'il remarque dans le regard de son interlocuteur arrive suffisamment à faire office d'arguments implacables. Si Jack est brisé, l'homme face à lui semble l'être tout autant. « La drogue. Elle en avait un sachet, j'ai pas géré. » comme il ne gère pas maintenant, comme il ne gère jamais.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMer 3 Juin 2020 - 10:00




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J’ai essayé de l’empaumer et c’est tomber à plat : J’ai manqué de conviction et je sais le nom de la responsable. Elle s’appelle Jalousie et son seul but dans la vie est de pourrir l'existence de ceux qui s’apprivoisent, de ceux qui s’aiment également. C’est une perfide amie à laquelle on ne peut se fier sous peine de tomber dans le ridicule. Et, je l’ai fait, comme un con. J’ai saisi la main que la possessivité m’a tendue sans réfléchir plus allant alors que le mieux, pour ma fierté, aurait été de me taire, de lui prêter mon briquet et de repartir en maudissant cet homme. Mais, comment aurais-je pu quand leurs deux corps s’animent dans ma tête dans un entrelacs sexuel ? Comment ? J’ai beau m’en vouloir, dans le fond, je ne regrette ma question qu’en partie. J’ai une réponse, sincère qui plus est, et je respire à nouveau. J’accueillerais même le type qui nous a mis au travail en l’embrassant sur la joue pour le féliciter d’être un activiste écolo bénévole. Au lieu de ça, je me remets au boulot alors que j’ai fini ma journée. J'avance d'un pas lourd, lent, et je nourris la genèse d’une conversation qui, contre toute attente, pourrait s’habiller des traits de la courtoise, de la sympathie et de l’honnêteté. « En effet. Et moi non plus » autrement dit, je n’avais aucun droit de le blâmer s’il avait caressé à pleines mains le corps de mon amante. « Mais, je suppose qu’on a tous déjà vécu ça un jour. » Sentir que l’être convoité nous échappe. Se traiter de con, mais être paralysé sur le quai de gare qui emporte au loin un couple éphémère formé par la tentation et dont l’un des passagers est notre dulcinée. Alors, je pousse le vice en ramassant de ma pince une canette. Je l’interroge, encore, malgré que ses réponses soient brèves, à Epstein. Habituellement, c’est moi qui évite toute forme de discussion. C’est moi que la morosité enferme dans le silence. Se pourrait-il que nous partagions ce point commun ? Est-ce la marque d’une cicatrice mal refermée que je distingue au fond des yeux de mon interlocuteur ? « La vraie réponse, de préférence. » ai-je répliqué en saisissant la perche de sa bonne composition.  Quant à sa révélation, elle m’a à peine surpris. Rae aime les cachetons. Rae, ancienne addict pourtant, gère ses travers de main de maître et elle m’impressionne. « Je vois. Je sais ce que c’est. » Pas la drogue. Je peux en consommer sans alimenter un réel besoin de recommencer. L'alcool, en revanche, c'est une autre histoire et le mécanisme est identique.  « A la différence que je n’ai pas encore appris à fuir devant une bouteille. Résultat : un accident de voiture et des heures à m’éreinter pour nettoyer ces plages, ordonnance du juge. » J’ai haussé l’épaule et j’ai regretté : ma côte m’a lancé. Elle s’est tue, rapidement, et j’ai ajouté en ramassant un déchet supplémentaire : « Elle a réagi comment ? » Plus tard, je le remercierai de se plier au jeu de l’interrogatoire. Sur l’heure, je me détends d’apprendre qu’il aura été moins qu’une passade.

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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyJeu 4 Juin 2020 - 16:55

« La vraie réponse, de préférence. » il sait pas mentir de toute façon, Jack. Il sait omettre la vérité, il sait détourner la réponse, il sait adoucir les coeurs et les mots, mais il sait pas dire du faux. « Je vois. Je sais ce que c’est. » la pointe d'empathie dans la voix de son interlocuteur a la décence de sembler vraie, elle aussi. Comme la réponse qu'Epstein donne sans vraiment la calculer. À un moment, il en est blasé, lassé de cacher ses tares en se disant qu'elles partiront ainsi mieux d'elles-mêmes. Elles restent toujours, ses addictions, marquées sur sa peau au fer rouge.  

Et apparemment, il n'est pas le seul à leur avoir laissé la place nécessaire pour s'autosaboter, pour se faire du mal. « A la différence que je n’ai pas encore appris à fuir devant une bouteille. Résultat : un accident de voiture et des heures à m’éreinter pour nettoyer ces plages, ordonnance du juge. » la pudeur et l'humilité avec lesquelles il relate les faits arrivent à toucher Jack bien plus qu'il ne le montre. Lui qui laisse ses prunelles dériver sur le profil de l'homme à ses côtés, l'homme cassé ouais, une seconde de plus et une autre à la suite. « Les juges ici sont plus sympas que les juges au Canada. » il le dit pas, ça. Il le dit pas à haute voix, il le dit jamais, probablement bien plus parce qu'il ne veut pas se l'entendre dire plutôt qu'il peine à l'avouer à quiconque voudrait bien l'écouter. « Dix mois, pour vol de billets et de voiture. Y'a une vie de ça. » un peu d'honnêteté d'un côté, et désormais un peu de l'autre. Plus ils ramassent leurs déchets en commun, plus Epstein rage de se coller les doigts avec des emballages de merde les uns à la suite des autres, plus il sent le lien se former. Lien étrange soit, mais lien tout de même.

« Elle a réagi comment ? » évidemment, qu'on y revient. Elles dominent le monde les femmes - ou du moins, elles dominent leur monde, à eux. « Comme un enfant à qui on enlevait son jouet. » son sourire en coin a tout de respectueux, sa voix aussi. Elle l'a insulté le rire au bord des lèvres, il ne l'a pas pris mal bien au contraire. N'en reste qu'il sont restés inconnus, une nuit de plus.

« C'est la première fois? Qu'elle te met dans la merde, la bouteille. » qu'il relance, douteux d'arriver à gratter des détails par là aussi, toutefois il tente. S'il a une dépendance de plus, ils arriveront peut-être à la calmer l'un l'autre - elle est douce, son utopie.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyVen 5 Juin 2020 - 12:02




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Avant cette rencontre, rien n’aurait pu laisser présager que Jack Epstein et moi étions liés par le même mal. Est-ce donc un hasard que Rae se soit intéressé à lui le temps d’un soir ? Je n’y crois pas vraiment. Je n’ai jamais fait grand cas des coïncidences. Mon amante est attirée par la noirceur qui se cache en chacun de nous et pourtant, à son contact, j’ai l’impression de renaître, d’être meilleur ou, tout du moins, plus proche de ce que je n’étais d’antan, quoique plus excessif et l’alcool en plus. Ce n’est pas du fait de Raelyn si je bois cependant. Je levais le coude bien avant de l’avoir rencontré, mais c’était la première fois que j’en faisais les frais en séquelles physiques visibles à tout. « Ouch. Prison ou sursis ? » me suis-je enquis en mesurant ma chance. Les juges, en Australie, ne sont pas plus cléments qu’ailleurs en matière d’alcool au volant.  J’ai simplement les bons appuis, un soutien indéfectible en la personne d’Olivia. Elle a prêché pour ma chapelle. Elle s’est parjurée et à limiter les dégâts. Liv ! Elle aussi compte parmi mes grands secrets. Après l’altercation entre ces deux femmes, sous mes yeux, me forçant à suivre le parti de mon cœur sous couvert de ma vengeance, nul doute que j’aurai à nouveau à composer avec la colère de celle qui retrouve sa place au milieu de cette conversation. Le départ de Jack, faible devant la drogue, mais assez fort pour dire non, il a fatalement généré en elle de la frustration et j’ai éclaté d’un rire frais teinté de nostalgie à l’évocation de la réaction de Rae. « Elle a cette tendance, oui. » Celle du caprice, et faute d’objectivité, je jure que ça la rend délicieuse.

Et le silence s’installe, brièvement. Il n’est entrecoupé que par le choc des déchets au fond de notre sac. Je réfléchis ce que le sort a tenté de m’adresser en message alors qu’il a déposé sur ma route le prétendu amant de l’autre moitié du couple que nous avons formé le temps de quelques semaines, un couple que j’ai abîmé d’un mensonge. La culpabilité gronde en moi et Jack me ramène avant que je ne me renferme. « Ouais. La première fois. Avec la justice en tout cas. Si j’en crois mon ex-femme. » Ex qui ne l’est pas encore tout à fait. « La bouteille est la source de l’échec de notre mariage. Mais, avec le temps, je me dis que c’est le contraire. C’est aussi à cause de cet échec que j’ai bu davantage. » À nouveau je mesure le poids de mes mots et j’ajoute : « Mais, je présume que c’est ce que disent tous les gars qui aiment la gnôle. Combien de temps ? » Depuis combien de temps es-tu abstinent, ai-je résumé en si peu de mots.




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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyVen 5 Juin 2020 - 20:25

Personne ne l'aurait cru, personne ne l'aurait vu, et pourtant ils ont des points en commun tous les deux. « Ouch. Prison ou sursis ? » « Prison. » ils en ont et au-delà de tout, ils arrivent à communiquer de la plus naturelle des façons. De tares qu'ils accumulent en gardant les lèvres bien serrées, le regard bien voilé.

Jack s'épanche pas sur cette partie de son histoire parce qu'il enrage encore de l'injustice d'avoir pris la peine pénale pour les autres qui étaient à ses côtés ce soir-là. Il dira rien par contre, il a fait son temps, il l'a fait et il l'a assumé, n'en reste qu'il enrage encore évidemment. Il enrage toujours, maintenant - peu sont à même de le remarquer, Amos le découvre au tournant apparemment.

« Ouais. La première fois. Avec la justice en tout cas. Si j’en crois mon ex-femme. »  la facilité avec laquelle il parle de son ex-femme et de tout ce qui a bien pu leur arriver touche Epstein à un point qu'il s'étonne lui-même. « La bouteille est la source de l’échec de notre mariage. Mais, avec le temps, je me dis que c’est le contraire. C’est aussi à cause de cet échec que j’ai bu davantage. » oh qu'il comprend. Jude a bel et bien été l'amour de sa vie, il se sait parfaitement coupable d'avoir été néfaste pour elle, coké ou non, pendant de trop longues années. « Mais, je présume que c’est ce que disent tous les gars qui aiment la gnôle. Combien de temps ? » l'adage le fait chier autant qu'il le faire rire, entre deux déchets accumulés à la traîne.

« Des années, j'ai arrêté de compter. » il sait très bien quel est le compte. 10 ans et des poussières, 10 ans et 4 mois, 22 jours. Il est précis pour absolument rien d'autre que pour ça Jack ; sur la durée où il aurait dû être sobre. Il n'assume pas les échappées à travers et les rechutes, et c'est probablement ce pourquoi il ne donne pas de chiffre exact à voix haute. S'entendre mentir le tuerait sur place, fort probablement. « J'y pense, souvent. Ces temps-ci plus que d'habitude. » il y pense, il succombe, c'est la même chose à peu de sens près. Pas depuis trois ans, pas depuis qu'il est en Australie avec Ellie, mais avant, il a été faible, tellement de fois qu'il n'a pas assez de doigts pour les compiler.

« T'arrêterais pour quoi, toi? » t'arrêterais la bouteille si on te le demandait? Lui, personne ne l'a fait, jamais Jude n'a demandé qu'il cesse de consommer. Pourtant il l'a fait pour elle - du moins, il a tenté.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptySam 6 Juin 2020 - 8:56




Broken brights
La conversation est sobre finalement. Elle serait comparable à une gymnopédie d’Erik Satie : simple, épurée, entrecoupée de pauses, de silences, de note légère et plus grave. La prison en est une et si je n’ai jamais mis les pieds en cellule, je fais plus qu’imaginer la souffrance liée à l’enfermement. Je suis aliéné, moi aussi. Je l’ai été avant l’alcool à Sarah également. Ai-je tout gâché pour autant ? Est-ce moi qui ai mis un terme à notre histoire ? Je le pense de moins en moins depuis son altercation avec Raelyn. Je l’ai découverte sournoise et mes intuitions d’antan deviendront mes certitudes de demain : il lui fallait un coupable et j’étais malheureusement le client idéal. Du reste, en matière de Whisky, je suis le seul à blâmer. J’aurais pu faire montre de plus de volonté et arrêter pour détromper Sarah, pour la pousser dans ses retranchements, lui enfoncer la tête dans ses vilenies, mettre à mal ses mensonges et ses excuses à la con. Sauf que la disparition de ma fille est à l’origine du mal. La débâcle de mon mariage n’aura été qu’un clou supplémentaire dans le bois de mon cercueil. Je reviens doucement à la vie, mais mort, je l’ai été. Je lai été bien trop longtemps. « Il faut une sacrée volonté. » La grimace de l’admiration, je ne la réprime pas. Je ne l’épingle simplement pas en le dévisageant de peur de le mettre mal à l’aise. Je me concentre plutôt sur les déchets que nous ramassons avec abnégation tandis que nous observe l’activiste qui, plus tôt, nous a mis au travail. « Il s’est passé un truc ? » Quelque chose qui justifierait sa fragilité ? « Il  y a des jours où je bois plus. » Des périodes également. « Et des dates où c’est presque instable. » Celle du décès de Sofia, de mon anniversaire qui approche à grands pas. Sofia. Ma gamine aurait-elle pu m’aider à sortir de cette spirale infernale si elle avait été là ? Je n’en doute pas. Et aujourd’hui ? Qui d’autres ? Qui, quand j’aurais peur de devenir insignifiant pour Raelyn si l’abstinence me changeait ? Le ferait-elle en bien ? En mal ? Qu’aime-t-elle, dans le fond, chez moi ? Pas grand-chose ? Est-ce la raison qui l’empêche de me pardonner ? La tête baissée, je divague, je le sais. « Je cherche encore. Pas elle en tout cas. Elle ne me le demanderait pas. » Et il sait à qui je fais allusion. Il devine, Jack, que nous avons avancé depuis sa soirée en sa compagnie. « Et ce n’est pas son rôle. » Je suis un grand garçon et notre relation de couple – prions pour qu’elle demeure – est trop récente pour qu’elle se risque à guider ma conduite. « Et toi ? Ta motivation ? » L’amour ? Un enfant ? Une femme ? Une overdose qui aurait mal tourné ? « Et, comment tu as fait, surtout ? »  




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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyLun 8 Juin 2020 - 22:46

« Il s’est passé un truc ? »
« Il se passe toujours un truc. C'est comment tu y réagis qui change la donne. »

Il est chiant quand il joue au vieux sage Jack, parce qu'il n'est pas légitime. Il réagit pas, il ravale tout, il étouffe les émotions et il se retrouve à lutter contre lui-même au moindre tournant. Sa clope lui manque, la nicotine le calme quand le monde entier l'angoisse aujourd'hui, hier et surtout demain. « Il y a des jours où je bois plus. » et il y a des jours où il rêve de bien plus que d'une ligne. Où il rêve des cachets de Raelyn, où il rêve d'héroïne aussi. Le plus dur le mieux. « Et des dates où c’est presque instable. » il souffle Jack, et ça se perd dans un coup de vent qu'il aurait béni s'il avait cru en quelques divinités que ce soit. « Ça se contrôle jamais vraiment, ces failles-là. » ce sont des failles, ce sont des cassures, ce sont des éclats envoyés d'un sens comme de l'autre. Ce sont surtout des dommages collatéraux et des séquelles qui restent.

Il le ferait, pour quoi? Pour qui? « Je cherche encore. Pas elle en tout cas. Elle ne me le demanderait pas. » et même si elle le lui demandait ; « Et ce n’est pas son rôle. » voilà. « Et toi ? Ta motivation ? » oh qu'il grince, déjà. « Et, comment tu as fait, surtout ? » « Ma fille. » qu'il commence, un déchet ramassé plus tard. « Au jour le jour. » un pas à la fois. Il a pas la force de faire plus que ça.

« Elle est née et j'étais un mess. » il l'est encore. « Je me suis promis que je ferais mieux pour elle. » mais elle n'a pas à avoir la pression sur ses épaules, elle n'a pas à savoir. Elle n'a pas à avoir ce rôle-là, comme Rae ne l'a pas pour Amos. Et il sait Jack, qu'Ellie n'est qu'une béquille sans même être au courant - qu'il n'est jamais à l'abri de lui-même.
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Message(#)JACK & AMOS ► BROKEN BRIGHTS EmptyMar 9 Juin 2020 - 11:34




Broken brights
Il a raison, Epstein. La vie est un long fleuve tumultueux qui, parfois, déborde de son lit. Elle est semblable pour chacun d’entre nous. Nul ne peut s’en vanter de n’avoir jamais rencontré une quelconque difficulté. La différence, entre les gens sobres et moi, c’est bel et bien la réaction et j’ai hoché de la tête en soupirant. J’ai soupiré de désarroi, mais de réconfort également. Je me sens moins seul et moins con. Je me sens moins fragile et débile. Je me sens tout simplement humain, car n’est-ce pas le propre de ce dernier que de commettre des erreurs ? Que de faiblir quand la pression est trop forte ? Quand le drame est un vent de tempête qui, sur son passage, emporte tout ? Mais, pourquoi sommes-nous tantôt plus fragiles, tantôt vigoureux comme un géant ? Robuste au point de nourrir la sensation qu’une montagne ne nous résisterait pas ? Est-ce que ça tient d’une motivation extérieure ou intrinsèque à notre volonté ? Maintenant qu’il me pose la question, je balaie rapidement ce qui, dans mon existence, pourrait m’encourager à recouvrer une vie saine, sans alcool, mais j’en vois peur. Raelyn ne m’a pas consacré au rang d'addict de la boisson et je ne lui dévouerai pas le rôle de la planche de salut non plus. Je suis convaincu qu’elle vaut mieux que ça, que nous valons mieux… aussi, l’ai-je affirmé tout de go et, recevant l’approbation de mon interlocuteur – ou de mon compagnon de galère tant c’est pesant de ramasser les merdes que les autres abandonnent sans respect sur la plage – je me perds de mes pensées jusqu’à ce qu’il m’en sorte. Ainsi a-t-il une fille, en pleine santé je présume, et je réalise que si elle a été son facilitateur à réinvestir sa vie, la mienne aurait contribué au contraire sans le vouloir. Elle n’a pas souhaité sa mort. Qu’elle repose en paix, je ne la blâme de rien. J’ai fait seul le choix de me suicider lentement. « Quand la mienne est née, j’étais un type lambda, sans histoire ou presque. » L’armée m’avait abîmé, mais elle ne m’a pas propulsé dans le bain de l’alcool. « Quand elle est… partie… » A comprendre, morte, et mon instinct me souffle qu’il est assez perspicace pour délier le sous-entendu. « J’ai perdu toute raison de le rester. » Et pourtant, je ne suis pas un mauvais gars. J’ai des valeurs et j’y tiens. Je suis simplement, le temps allant, de moins en moins sain. « Et ça me déplaît, parfois. Je ne sais pas ce qu’il se passe après. » J’ai tendance à dire "rien", mais le doute… le doute est vicieux, y compris pour le sceptique. « Et, souvent, j’ai peur qu’elle s’en veuille… alors qu’elle n’y est pour rien. » Et, j’ai ouvert de grands yeux ronds, surpris par mon propre aveu. Les lézardes nous rassemblent, Jack et moi, et ça libère la parole, semblerait-il.





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