| ARIANE & AMOS ► A SHELTER FROM THE STORM |
| | (#)Ven 5 Juin - 10:16 | |
| « C’est mieux une hyène qu’un wombat, de mon humble avis. » « À nous entendre on dirait presque que je t'ai fait un compliment t'as vu. »
Mon sourire n'en finit plus de grandir pour la simple et unique raison que plus il parle, plus j'ai l'impression qu'il est un adversaire intéressant. Il cherche ses mots et prend le temps de les amener, mais c'est presque mieux, c'est totalement à son honneur si vous me demandez ; je préfère bien plus le cérébral qu'à l'arrogance autour d'une table de poker - ça étonnera tout le monde, demandez-moi si j'en ai quelque chose à faire.
« Il n’y a pas que de bateau sur la mer, dedans, il y a des poissons qui font le tour de la terre aussi vite qu’eux. » « Bon point. »
Et la marche se poursuit comme les fabulations de l'un et de l'autre. J'ai fait gaffe à pas trop dévisager les oiseaux, créatures du démon en puissance à mes yeux. M'attardant plutôt sur ce qu'ils peuvent faire, à savoir voler - se tirer - le plus haut et le plus vite - et le plus loin - possible. My kind of people.
« 12 ? Pas assez ! Pour ce pourcentage-là, je peux juste essayer de négocier le titre. Tu serais prête à céder combien ? » « Essayer de négocier? Tu me vends pas du rêve, Taylor. »
Si lui ne se gêne pas pour me sortir des Parker à tous vents, je me gênerai certainement pas pour lui faire la même. À ça s'ajoute aussi que non, on essaie pas de négocier. On entre en scène, on négocie, on part pas tant que c'est pas fini ; et gagné. « 10, pour tout, final. Mais tu prends part à toutes les décisions, de la mise sur table jusqu'aux invités finaux. » et ça, il devrait le voir comme s'il avait gagné justement. Je pourrai pas faire mieux, je le sais autant que mon coup d'oeil le lui souffle. Pour le bateau, pour le poker, pour les mises, et pour le certificat d'adoption. Pour tout, final. S'il est gentil et qu'il râle pas trop, je donnerai peut-être même son nom au koala de Gabriel, et ça c'est avoir tous les honneurs.
« Ça en dit long sur le genre d’avocat que je serais, non ? » il rigole. « Plus on discute plus je me trouve impartiale en tant que juge. » j'en fais tout autant.
Dans un monde hypothétique où on passerait nos journées à vouloir s'arracher la tête et/ou les yeux au tribunal - optique qui ne me déplaît pas, sans surprise aucune. « Tu t'en es sorti qu'avec un plâtre et des travaux? » l'entre-deux ligne que j'aborde, quand finalement le gamin dans l'enclos commence à daigner donner un peu d'attention à son (mon) koala (volé). Il peut me dire oui comme il peut me dire si y'a d'autres gens qui ont été impliqués, s'il se coltine des séquelles bien plus pires que quelques os cassés. « Me dis pas que c'est la faute du scotch. » je dédouane aussi, dédramatise. Il fait pas dans le larmoyant, et moi non plus. |
| | | | (#)Ven 5 Juin - 17:28 | |
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A SHELTER FROM THE STORM
« Ça pourrait bien en être un. » lui ai-je répliqué, l’œil espiègle et le rictus satisfait sur les lèvres. Je fomente un coup d’état au sein d’une organisation criminelle. Je m’y suis glissé durant la nuit et j’observe de loin ma proie. Je me prépare d’ailleurs à bondir sous peu. Si je ne suis pas une hyène, je suis loup alpha dans la meute, celui qui rêve de renverser celiu à sa tête. Alors, oui, à cette évocation dans mon esprit, j’ai le sourire carnassier et les dents longues. Moins avec Ariane. Pour ne pas dire pas du tout. Quoiqu’elle soit exubérante – je ne le suis pas – elle est sculptée dans le bois de la franchise et de la remise en question. Elle m’accorde un point en rapport au poisson, seule espèce de la faune à l’abri du danger des incendies estivaux, et tandis que les oiseaux virevoltent, se nourrissent, donnent des coups de bec à leurs congénères les plus gourmands, c’est un autre victoire qu’elle m’accorde : dix pour cent, choix de la somme d’ouverture de la table, regard sur les invités… « J’entends donc que ma table reste ma table et que je peux y ajouter un participant. » Une en particulier, si ça lui tente et sans obligation, et à condition qu’elle et moi nous soyons rabibochés. « C’est bien ça ? » Avant d’accepter, rien ne doit être laissé au hasard. Je réclame en précision pour éviter les malentendus qui gâcheraient un accord que je juge fructueux, voire prometteur pour l’avenir. Peut-être qu’il tiendra sur le long terme, qu’il est le début d’une association qui ouvrira plus grand les portes de la négociation. Car, elle s’arrête ici, je le sais. Ce droit de regard sur les bonnets rassemblés autour de mes jetons un privilège qui sort du cadre de l’envisageable, du sien. Elle ne l’entendait certainement pas de cette oreille lorsqu’elle a organisé ce rendez-vous. Je ne saurais dire si nous interrompons notre échange pour donner le change ou pour essayer d’évaluer ce que vaut l’autre ou ce qu’il est. Mais, de ce que j’en déduis, c’est que seule la franchise permettra à cette collaboration de perdurer dans le temps. « Une petite faiblesse au niveau des côtes. » Et la tranquillité de mon couple, mais je ne m’épanche pas sur la question. Ce n’est pas ce qu’elle me demande ni ce qu’elle attend. « Mais rien de bien grave. » C’est la deuxième fois qu’elle m’interroge sur ma santé. S’en inquiéterait-elle ou est-ce le koala qui lui a échappé qui lui inspire cette bonhomie ? L’attendrirait-il ? J’en doute. Je jette un œil derrière moi et, lorsqu’elle aborde les causes de la collision, je grimace : « Non ! C’est la faute d’un imbécile qui m’a grillé la priorité. J’étais en droit, madame. Mais, j’aime bien la compagnie de Johnnie Walker. Ce soir-là, je l’ai trouvé un rien trop sympathique. » Ce soir-là ! ça sous-entend : occasionnel. Ça sonne : sporadique. Ça dit : je ne suis pas un alcoolique. Foutaises !
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| | | | (#)Ven 5 Juin - 20:32 | |
| La dernière offre, pour l'instant du moins. Je verrai bien au fur et à mesure s'il vaut la peine de renégocier, s'il en vaut la peine tout court. L'instinct me dit que oui ; la suite reste à lui. « J’entends donc que ma table reste ma table et que je peux y ajouter un participant. » résume mon gars, synthétise dans ta tête et après dis oui qu'on passe à autre chose. J'ai un koala à kidnapper, moi. « C’est bien ça ? » « C’est bien ça. » et c'est à prendre ou à laisser. Il prend, je jure qu'il prend. Son ajout passera autant par Saül que par moi, mais il passera, j'ai confiance.
La question remonte un peu parce que je veux voir s'il dit la vérité pour ça aussi, surtout parce que son plâtre me rappelle celui que Jet m'a occasionné pendant des semaines au début de l'année. « Une petite faiblesse au niveau des côtes. » j'hoche de la tête, entend ses paroles, les enregistre le sourire aux lèvres. « Je saurai où frapper si tu ramènes des perdants à la prochaine partie. » je frappe jamais un homme à terre et encore moins quand je le qualifie comme lui d'allié. Mais ça fait pas de mal que de le statuer. « Mais rien de bien grave. » « Ouais, ouais. » s'il le précise, c'est que chaque geste le lui rappelle. Pauvre chat.
« Non ! C’est la faute d’un imbécile qui m’a grillé la priorité. J’étais en droit, madame. Mais, j’aime bien la compagnie de Johnnie Walker. Ce soir-là, je l’ai trouvé un rien trop sympathique. » beaucoup de justifications, beaucoup d'accusations voilées. Il me diminue les choses et il me doit rien en vrai, il a bien le droit de se garder des infos quand bien même j'accumule tout ce qui le concerne depuis une bonne poignée de minutes. Son cas m'intéresse, je veux faire les choses bien apparemment. Il le saura jamais, tant j'ajoute une touche de désobligeance à tout ce qu'il peut bien dire, faire. C'est volontaire. « Ça arrive. » il semble tellement convaincu que c'était rien, qu'allons dans son sens. Je suis certainement pas là pour lui faire la morale, les restes de coke dans mon sang et les bribes de weed n'aidant rien.
« Si t'aimes le Walker, tu vas adorer le Glenfiddich. » et il va encore plus adorer la flasque que j'ai dans mon sac. Flasque qui y reste, tant qu'il ne donne pas le signal de la sortir. J'ai de bonnes manières. |
| | | | (#)Sam 6 Juin - 13:25 | |
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A SHELTER FROM THE STORM
Son offre, je ne l’ai pas interprétée. Elle me cède un peu de ce pouvoir de l’organisateur et ça me va. Ça me tente. Et pour l’en remercier, je hoche de la tête à plusieurs reprises. Je n’ai pas grand monde à inviter. Pour le moment, ce privilège ne donne pas lieu à fouetter un chat, mais je me prédis le gain de points sur l’échelle de son estime. Qu’au contraire, elle aurait maintenu les portes fermées à double tour et que ce pas en avant est destiné à me tester, à évaluer si je peux faire l’affaire pour d’autres projets similaires. « Très bien ! Va pour dix. Pour la mise d’ouverture, j’ai besoin d’en savoir plus sur tes invités. Tous de la trempe de Saül ? Plus modeste qu’un chapeau de paille ? Plus qu’un bonnet crasseux ? » Je métaphore d’avoir remarqué que le couple en extase devant leur koala s’est approché. Le gosse, les mains chargées de sa barbe à papa me frôle. Pour l’éviter, j’ai fait un faux mouvement. J’ai réprimé la grimace, mais l’aurait-elle vue ? Est-ce pour cette raison qu’elle m’interroge sur mon état général ? Je serais moins surpris qu’elle s’assure que je ne vais pas lui claquer entre les doigts surtout. « Pas de perdants. Peut-être même pas d’autres joueurs. J’aviserai. » En fonction de ma relation avec mon amante et de ses envies également. Elle ne joue pas mal au poker, mais ce n’est pas sa tasse de thé, à cette princesse des temps modernes. « Pour quand ? Cette partie ? » Quand devrais-je mettre le bateau et son capitaine à disposition ? « Je présume que ça peut attendre ma guérison. » Soit le mois prochain, mais je ne pipe mot. Elle me posera la question d’elle-même. Elle a l’air curieuse, l’enfant terrible. « Je préfère quand ça arrive aux autres. » ai-je toutefois rétorqué tandis que je relate et minimise le fait d’accident dont je fus victime. Ce n’est pas grave. Je suis le premier à le faire. Je suis conscient que je cache une part de vérité aussi, celle dont je finis par avoir honte – à moins qu’elle ait là, l’opprobe – et que chacun me reproche récemment. Chacun sauf quelques exceptions. Sauf une plus précision. Raelyn et Ariane ont quelque chose dans le tempérament. Elles sont opposées, mais elles aiment le sombre, la noirceur, l’addiction chez l’autre parce qu’elle fait écho aux siennes. Elle n’a pas son charme cependant. Mais, je ne suis plus objectif depuis longtemps. « Je serais ravi de goûter à l’occasion. » Et elle se présente là, devant mes yeux et sous ceux de la rousse exubérante. « Et si j’essayais justement d’arrêter ? D’arrêter de boire ? » l’ai-je houspillée. J’ai la main qui se tend subrepticement vers sa flasque.
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| | | | (#)Lun 8 Juin - 20:02 | |
| « Très bien ! Va pour dix. Pour la mise d’ouverture, j’ai besoin d’en savoir plus sur tes invités. Tous de la trempe de Saül ? Plus modeste qu’un chapeau de paille ? Plus qu’un bonnet crasseux ? » il cède, et il cède bien. Il cède pas facilement, il cède pas mollement, il cède avec le cerveau à la bonne place et ça aussi, ça constitue un point de plus. « Ils se valent tous, et leur portefeuille avec. » ils sont pas de la trempe de Saül tout simplement parce qu'au final, ils vont perdre et lui non. Mais ce serait donner trop de cartes trop vite à Amos - il se rendra bien vite compte tout seul comme un grand que quand on m'a dans son équipe on gagne. Et pour le moment, c'est l'italien mon allié.
Il a le choix des invités ou du moins, il en a l'opportunité. « Pas de perdants. Peut-être même pas d’autres joueurs. J’aviserai. » « Tu sais où me trouver. » du menton, je pointe la poche de son jeans d'où je devine son portable bien rangé. Tout prêt pour recevoir un autre de mes mystérieux textos qui en fait ne sont que des messages coupés au plus concis pour pas faire chier personne (ok pour pas me faire chier moi à l'envoyer).
« Pour quand ? Cette partie ? » c'est qu'il est enthousiaste, le gars. « Je présume que ça peut attendre ma guérison. » son bras qui le trahit à chaque soubresaut, à chaque coup de vent presque. Pour avoir eu le mien explosé par Jet y'a quelques mois de ça, je peux très clairement capter à quel point il rage contre l'univers en entier Amos. Il gagne un point de sympathie ici - et ça, c'est quelque chose que peu de gens aka presque personne a gagné de ma part since ever. « T'as perdu l'usage d'un bras pas de tes yeux ni même de ta tête. » que je diminue, la voyant, la lueur d'intérêt dans ses prunelles. Il veut pas attendre, il fait genre, mais il imploserait si je lui ajoutais une durée de prompt rétablissement en petits caractères à l'arrangement. « Quand t'es prêt. »
Moi, je suis prête à également planifier avec lui le kidnapping du koala qui a rien demandé, rien d'autre que d'être le meilleur cadeau possible et inimaginable pour Gabriel s'il se laisse faire et adopté par mes bons soins. « Je préfère quand ça arrive aux autres. » « Tu m'étonnes. » il le voit, il le voit que je comprends. Ce genre de cassures, ce genre de fissures, on les aime mille fois mieux chez les autres que sur nous, encore moins quand elle sont aussi visibles.
Et les morceaux éclatés, on les colmate à grand coup de scotch. « Je serais ravi de goûter à l’occasion. » à l'occasion? « Et si j’essayais justement d’arrêter ? D’arrêter de boire ? » « T'es libre de faire ce que tu veux. » arrêter ou non. « Mais si t'as prévu arrêter, t'es pas très convaincant. » je pouffe, la flasque à moi d'abord, qui s'attarde vers sa main déjà si avidement tendue ensuite. Qu'il le voit comme la signature à un contrat que ni lui ni moi n'a véritablement besoin de mettre en place ni même d'approuver. Pour quand? Cette partie? Quand t'es prêt. |
| | | | (#)Mar 9 Juin - 13:20 | |
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A SHELTER FROM THE STORM
Que du beau monde visiblement, ce qui sous-entend qu’ils ne craindront pas pour leur portefeuille si le droit d’entrée est trop élevé. Certes, je n’envisage pas de ce qu’il serait à hauteur d’un tournoi, mais assez conséquente pour pousser les amateurs de poker à se battre bec et ongles pour récupérer le bien, assez stimulante pour qu’ils sortent leur meilleur jeu. L’autre condition, c’est que je sois capable de suivre la mise d’entrée. Au contraire, je servirai plus de skipper que de joueurs. Dès lors, prudence étant mère de sûreté, je prendrai le temps avant d’avancer un chiffre. « Très bien. Laisse-moi le temps d’y réfléchir. » D’autant qu’à ce stade, l’heure n’est pas à l’erreur. « Ça mérite d’être pensé. » Ça réclamerait aussi les conseils de Rae qui, somme toute, est habituée de ce qui se fait ou non en société. Peut-être aurais-je l’occasion de lui en toucher un mot si nous parvenons à nous réconcilier. « Je te tiendrai au courant. » ai-je ensuite répliqué en tapotant mon téléphone dans ma poche, celle qu’elle a désignée justement du regard. Il ne reste désormais plus qu’une question à régler : quand. Et, il est hors de question que je participer à cette sauterie en tant qu’amputé et je le manifeste, avec un sourire qui en dit long sur le fond de ma pensée : je n’en démordrai pas. « Non, mais la mâche fait tout. Et, je n’ai jamais vu quelqu’un mâcher correctement les cartes à une main. » Et, ma dextérité n’a d’égale que mon côté têtu. « De toute façon, le temps que je règle les détails. » Il faudrait bien que j’aie sur mon pont de quoi nourrir et sustenter la soif de mes hôtes. « Je serai sans doute guéri. » Je n’aurai plus à me débattre qu’avec mes côtes et ce sera supportable. « Encore une fois, tu connais, la chanson. » Et, cette fois, je désigne le gadget planqué dans mon jeans d’un coup de menton.
Cet accident, c’était la dernière chose dont j’avais besoin et dès lors qu’elle me questionne – sans que je ne comprenne réellement ses raisons – je me laisse aller à lui répondre, sans hésiter et sans tenter d’être plus catholique que le pape. Je ne souhaite aucun mal à mon prochain, mais je l’aurais rêvé à ma place en revanche, et je n’ai aucun mal à l’admettre. Je ne ressens aucune difficulté à partager mon goût pour l’alcool d’ailleurs. Il est des contrats qu’il faut savoir sceller comme il se doit et je ris de bon cœur alors qu’elle met le doigt sur une réalité : je n’ai pas envie d’arrêter de boire. « Bien vu. Mais, j’y pense. Cette histoire m’attiré quelques… ennuis, dirons-nous. Je me dis que c’est peut-être un signe. » De qui ? De quoi ? Et, qu’en pense-t-elle d’ailleurs ? Quitte à profiter de l’ambiance et contempler ses rescapés, autant terminer la visite en entretenant un semblant de conversation. Peut-être que, plus tard, je l’interrogerai sur Saül. « Tu crois au hasard, toi ? En tant que joueuse de poker, tu dois bien avoir un avis sur la question. » me suis-je enquis en récupérant la flasque tendue.
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| | | | (#)Mer 10 Juin - 23:06 | |
| Tout s'arrime et tout se place, et lui il se faufile dans l'organisation sans même que je doute de sa légitimité à le faire une seconde. Je dirai qu'il a grogné au bon moment et qu'il a dit les bons mots, je dirai qu'il a su quand se la fermer et quand en rajouter, et tout passera facilement au comité.
« Non, mais la mâche fait tout. Et, je n’ai jamais vu quelqu’un mâcher correctement les cartes à une main. » n'en reste qu'il met un frein, et que ça m'énerve. Je le montrerai pas, stoïque à défaut qu'il le soit, mais c'est chiant qu'il reporte. Ses raisons sont valables, et pour sûr qu'à sa place j'aurais été bien moins transparente. Pour sûr qu'à sa place je lui aurais clairement juste inventé une raison de merde - ou que je serais restée honnête, comme lui. À l'instar de toute la conversation où pas une fois j'ai menti, où pas une fois je me suis braquée. Elle est bizarre, la facilité. « De toute façon, le temps que je règle les détails. » ouais, ouais, règle tes détails et moi je m'assurerai que tous les paquets de cartes soient bien brassés dans un sens comme dans l'autre. « Je serai sans doute guéri. » « Les premiers jours, c'est l'enfer tout fait chier même un drap ou une goutte d'eau. Donne-toi une semaine de plus. » tout fait chier comme dans tout fait mal oui, que je grince des dents, mes propres os cassés qui soufflent le truc sans que j'assume entièrement. S'il fait son fort, tant mieux pour lui. Si on se parle d'ici à ce qu'il soit guéri + 7 jours, tant mieux pour nous. « Encore une fois, tu connais, la chanson. » son téléphone et le mien, ils vont finir par bien s'entendre eux aussi, apparemment. « Par coeur. »
Et moi dans l'instant, je m'entends bien avec mon Glenfiddich. « Bien vu. Mais, j’y pense. Cette histoire m’attiré quelques… ennuis, dirons-nous. Je me dis que c’est peut-être un signe. » les parents ont fini de faire leur bonne action du jour et voilà leur gamin qui pique un crise de bébé gâté à hurler à nous en défoncer les tympans. Il en avait rien à foutre du koala, et maintenant il pleure toutes les larmes de son corps et se déshydrate au point où la première gorgée et la suivante de scotch sauvent presque la donne. Amos lui, il relativise. « Tu crois au hasard, toi ? En tant que joueuse de poker, tu dois bien avoir un avis sur la question. » si j'avais su qu'il allait jouer au vieux sage j'aurais aussi dégainé mon joint de sûreté. Le regard noir de la petite famille qui passe près de nous quand nos lèvres reluisent d'alcool ambré vaut tout l'or du monde.
« Oui et non. » à quel moment est-ce qu'on s'est dit qu'on allait parler d'autre chose que de parties de poker en bateau ou de koalas rescapés? « De base, le hasard a le dos large parce qu'on lui fout toujours des tas de coïncidences dans les pattes en disant que ce sont des signes qui veulent tous dire quelque chose. C'est faux ça, et c'est pour ça que j'y crois pas. » à partir de maintenant, j'imagine. « Mais j'y crois quand y'a aucune chance que ça ait pu arriver tout court. Quand t'aurais pu tout faire pour que ça se passe mais que jamais ça aurait pu, et que finalement c'est sorti de nulle part. » ça sonne pas comme une question renvoyée, pourtant mes yeux ont trouvé les siens instinctivement. S'il a son mot à dire, s'il a sa définition à ajouter au lot, il a clairement l'ouverture pour le faire. |
| | | | (#)Jeu 11 Juin - 8:56 | |
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A SHELTER FROM THE STORM
Une semaine de plus ! Pourquoi pas. C’est envisageable, mais je ne statue pas. Pas de suite. J’ai tendance à penser que l’inaction a trop souvent parsemé mon quotidien et, qu’aujourd’hui, je n’en veux plus. Ce plâtre enlevé, je n’hésiterai pas à mettre en branle cette partie de poker somme toute lucrative pour moi. J’armerai mon bateau et veillerai à ce que chacun ne manque de rien. Je m’assurerai également de gagner ou, tout du moins, de faire honneur à ma réputation. Suis-je inquiet ? Pas le moins du monde. Il y a dans les jeux de cartes une part de stratégie – c’est indéniable – mais aussi de hasard. Il arrive parfois que le sort joue contre nous et contre cette fatalité nul ne peut lutter. Et, tandis que nous entérinons notre accord en buvant de l’alcool à la même flasque, je me demande ce qu’elle en pense, Ariane. Que pense-t-elle de la coïncidence ? Croit-elle qu’elle existe ? Que c’est à cause d’elle qu’elle a loupé le coche au moment du parrainage des animaux sauvés des flammes ? Que c’est de son fruit qu’elle s’adresse aujourd’hui à l’ami d’une vétérinaire qui s’est dévouée aux bêtes rescapées ? Je lui pose la question et, appuyé contre le grillage d’un enclos, je l’écoute avec attention. J’entends qu’elle hésite, que sa position fluctue et ça m’en dit tellement long sur elle. Ce que j’apprends, c’est qu’elle déteste quand les miséreux réfutent leur responsabilité en se retranchant derrière ce hasard. J’apprends également qu’elle ne croit pas au signe et j’en conclus qu’elle est terre à terre et pragmatique, qu’elle ne considère pas qu’il est bon de se laisser porter par le vent sous prétexte que la vie se met en place toute seule. J’appréhende aussi que, contre toute attente, elle lui prête tout de même un minimum de légitimité. Et, moi, dans tout ça, je ne me situe pas. J’interroge sans avoir au préalable réfléchi à la réponse que j’aurais pu formuler si j’avais été le questionné. Alors, je tranche par un adage auquel j’ai tendance à croire de tout mon cœur. « Le hasard n’existe pas. » Sauf s’il est question de jouer, ai-je néanmoins réprimé.
Sujet cloturé. |
| | | | | | | | ARIANE & AMOS ► A SHELTER FROM THE STORM |
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