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 WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE

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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyVen 19 Juin 2020 - 6:42

Elle avait bon dos la fatalité... Surtout ce genre de fatalité ! Mais s'il en grimaça d'une façon qui laissait bien voir tout ce qu'il en pensait, il garda ses remarques pour lui, qui auraient certainement d'ailleurs été très malvenues. Même si en vérité, il comprenait qu'Amos puisse patauger dans son histoire et toute son amertume. Il ne serait pas le premier à tenter de lui faire voir les choses autrement, sans aucun succès par ailleurs. Au moins Amos parvenait à le faire parler, ce qui n'était déjà pas rien ! "Ce n'est pas tant les excuses, ou plutôt si mais après. Après que je lui ai déversé toute ma rage et tout mon désespoir à tout ce qu'il m'a enlevé. J'aurai voulu juste pouvoir tout lui jeter à la figure... Le frapper avec mes mots comme j'aurai pu le faire avec mes poings. Sur qui d'autre je pourrais faire ça ? C'est de sa faute à lui, pas aux autres." Mais il n'était plus là et c'était bien tout le problème parce qu'il n'avait plus personne sur qui déverser tout ça. Et c'était ça qui lui manquait cruellement, un procès, une mise en accusation, que les faits soient posés à la vue de tous et non pas juste "un simple accident" et il est "mort maintenant". Parce que effectivement, personne ne lui rendra sa famille.
Mais il n'était pas le seul dans ce cas-là. "Vous voulez vous venger de qui ?" Parce que la fille d'Amos était morte oui, mais comment ? Et pourquoi ? Parce que lui aussi avait perdu ce qui faisait sa famille avec la perte de sa fille. D'une manière certes différente mais pas moins cruelle vu les reproches que sa femme avait portés sur lui. Il avait sans nul doute de quoi vouloir se venger, en effet. Et pourtant, il avait dit qu'il y avait quelqu'un d'autre... Quelqu'un que sa femme ne supportait pas. Quelqu'un qui comptait. Une autre histoire... Peut-être même une autre famille. "Mais c'est bien que vous soyez plus seul, non ?... Ça n'aide pas ?" Et il était réellement curieux de sa réponse. Parce que s'il ne pouvait même pas compter là-dessus pour éteindre ce sentiment dévorant d'injustice, à quoi bon tout ça alors ?

Secouant la tête, il expliqua. "Non, non, c'est pas vous. J'ai pas dit que c'était vous. C'est juste que tout le monde appelle ça comme ça, et moi aussi en fait. Mais je ne considère pas ça comme un accident." Et ça ne le sera certainement jamais à ses yeux. Soupirant, il déposa sa tasse encore pleine mais devenue froide sur la table basse pour se donner le temps de trouver les bons mots. "Oui, je voulais voir à travers eux à quoi le meurtrier avait pu ressembler. Mais... Je me suis juste senti comme illégitime d'être là, face à eux, encore vivant surtout. Si je n'avais pas survécu, ça n'aurait pas posé tant de problèmes." Une famille tuée, c'était triste et on n'en parlait plus. Un survivant, c'était tout de suite beaucoup plus problématique. "Ça a juste entériné le fait qu'il leur restait une famille malgré tout, avec une vie, des choses qu'ils aimaient faire, et que moi... j'avais plus rien. Mais ça, je le savais déjà. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on m'a envoyé ici, pour me reconstruire." Et clairement, le ton était tout sauf enthousiaste. "Je joue le jeu juste pour qu'ils soient satisfaits et qu'ils me fichent la paix. Je sais que ça va prendre un peu de temps mais ils finiront bien par se lasser, ou ils se trouveront un autre cas plus intéressant." C'était pour l'instant son objectif. Tout faire pour éviter une quelconque ré-hospitalisation -et plus encore en psychiatrie- avant de se voir enfin lâcher, et après... Il verrait ?
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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptySam 20 Juin 2020 - 3:21




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 Wayne Petterson

@" Wayne Petterson"  
Et j’entends mieux son raisonnement désormais et je hoche de la tête doucement en terminant la dernière gorgée de mon café. Il ne se rêve coupable parce qu’il mésestime les conséquences de cette réalité, mais parce qu’il est rempli de colère et qu’il n’a personne sur qui la vider. Il est furieux, hors de lui et je le comprends. Je le suis moi aussi et, quoiqu’il me manque encore l’identité du meurtrier direct de mon bébé, j’ai au moins Mitchell vers qui tourner mes plus rancunières pensées. Je n’en parle pas ou tout du moins, je ne cite pas son nom. « De l’ordure qui a fait du mal à ma fille. Elle avait à peu près ton âge. » Un rien plus jeune en tout cas. « Elle avait toute la vie devant elle et j’avais des tas de choses à vivre avec elle ou grâce à elle encore. » Mon regard s’est terni. Un voile de nostalgie et de déception a glissé dans mes yeux, mais mes poings se sont serrés sous le joug de la rage. « Plus seul ? » ai-je ensuite renchéri. « Qui t’a dit que je n’étais plus seul ? » Je n’ai pas souvenir d’avoir fait une allusion à Raelyn pourtant. M’obsède-t-elle au point que je ne me rende plus compte lorsque je parle d’elle ? Ce n’est pas impossible. Elle me manque beaucoup et je vis dans la peur de la perdre. Je suis hanté par cette idée qui plane autour de moi comme un spectre.

Une fois encore, parce que l’enfant est loin d’être bête, je ne considère pas sa logique comme dénuée d’intérêt. En revanche, je ne peux m’empêcher de penser que c’est dommage, dommage d’être pétri d’autant d’idées noires à son âge. O bien sûr, je ne le blâme pas lui. J’ai juste appris à détester le sort et le destin, à l’estimer plus porteur d’horreur que de bonnes augures. N’est-ce pas un pied de cochon que d’avoir conduit les pas de ce gosse dans la même ville que la famille du type qui a provoqué son malheur ? N’est-ce pas un sale coup pour son moral ? Je ne sais que penser qu’il se soit infligé leur rencontre. L’aurais-je fait à sa place ? Et, ses psys, l’auraient-ils encouragé ? « Et, eux ? Comment ils ont réagi ? C’est presque étonnant qu’ils aient accepté de te voir. Tu t’y es pris comment ?  Et si tu veux pas te reconstruire, petit. Qu’est-ce que tu veux ? » Qu’attends-tu encore de la vie ?



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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptySam 20 Juin 2020 - 8:15

Sa fille, qui avait à peu près le même âge que lui... Et une ordure qui s'en était pris à elle... L'image qu'il s'était faite d'une petite fille décédée d'une maladie vola en éclats pour aussitôt imaginer les pires horreurs qui soient. Un viol suivi d'un meurtre, ou pire encore... Quoi que sa fille ait pu subir comme horreur, lui n'épargnait pas -bien involontairement- Amos, juste parce qu'il ravivait le souvenir de celle-ci. "Je suis désolé..." Il n'avait rien trouvé d'autre à dire et il était le premier à admettre que pour dire de telles banalités, il aurait mieux fait de se taire. D'autant qu'il ne savait même pas pourquoi exactement il s'excusait. Pour le destin tragique de sa fille ? Pour avoir aborder un sujet douloureux ? Pour la lui rappeler sans le vouloir ?... Peut-être un peu de tout ça à la fois.

Et visiblement ses maladresses volontaires ou pas, ne s'arrêtaient pas là. Parce qu'il se retrouva bien vite sous le feu de questions qui lui fit regretter sa tendance à trop parler. "Mais vous avez dit que..." Il réfléchissait, cherchant à se rappeler les mots exacts employés par Amos et ce qui aurait pu le fourvoyer. "Votre femme s’acharnait à virer quelqu’un qui comptait pour vous, pour qu'elle puisse reprendre sa place... Alors j'ai automatiquement pensé à une nouvelle compagne. Je suis désolé si j'ai tout compris de travers !" Amos ne pouvait en tout cas pas lui reprocher de ne pas porter attention à ce qu'il lui disait. Parce qu'il l'écoutait même s'il faisait de fausses suppositions. Qui auraient pu être vraies, en plus ! "Mais vous n'êtes pas encore vieux et croulant, donc ça aurait pu être le cas." C'était une drôle de manie qu'il avait pris de l'hôpital à écouter les récits des infirmières -surtout leurs problèmes de couple en fait- alors qu'elles s'occupaient des soins ou de refaire son lit, et de se faire des films avec la vie des gens. C'est que lorsqu'on avait soi-même plus de vie, celle des autres devenait d'un coup très passionnante un peu à la façon des feuilletons télévisés qu'il n'avait jamais eu le droit de regarder chez lui.

Bien qu'à y regarder de plus près, il avait vécu plus de choses depuis qu'il était ici que lors de ses longues années d'hospitalisation, bien trop occupé qu'il avait été avec son corps cassé pour s'investir dans les relations sociales. Du moins c'était l'excuse bien pratique qu'il s'était donnée jusqu'à ce qu'on finisse par l'obliger à s'ouvrir un peu plus sur les autres. Avec plus ou moins de réussite. Mais là, pour aller voir les Winchester, il n'avait eu besoin de personne pour l'y inciter ! "Ah mais j'ai été les voir sans le leur demander. Et sans me présenter ! Je voulais juste voir à quoi ils ressemblaient..." Enfin ça, ça avait été son objectif de départ. Et quand il y repensait, il trouvait ça bien idiot. Même si la première idiotie avait été en premier lieu de l'envoyer ici. "Mais ça a rendu tout ça encore plus difficile. C'est pas que je veux pas reconstruire ma vie, mais... A partir de quoi ? Et pour faire quoi ?... Eux, ils ont perdu un être cher mais ils ont encore leur famille et leur vie. Ce qu'ils faisaient avant, ils continuent à le faire et c'est tant mieux pour eux. Mais moi, je dois faire avec ma "nouvelle réalité" bien pourrie. Et je devrais faire des efforts pour un futur boulot que je déteste déjà ?" Il avait mimé les guillemets tant il l'avait entendu un nombre incalculable de fois. Une "nouvelle réalité" dont il se serait bien passée mais il n'avait pas d'autres choix que de faire avec ses béquilles. Et il s'arrêta à ça parce qu'il ne voulait pas insister sur le vide abyssal laissé par la disparition de sa famille, pas alors qu'Amos devait faire avec la perte de sa fille. Mais même sans mettre les mots dessus, ça restait là en suspend dans l'air... Soupirant, il haussa les épaules dans une indifférence feinte alors qu'il concluait fataliste. "Je ne vais pas avoir le choix que de faire avec de toute façon. Je ne peux pas gambader dehors avec des béquilles, et encore moins courir après les animaux. C'était bon quand j'étais gamin, ça. Mais ça ne donne clairement pas envie..." Et c'était peu de le dire...
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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyDim 21 Juin 2020 - 1:20




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 Wayne Petterson

@" Wayne Petterson"  
Et que lui répondre ? Il est navré au même titre que je l’ai été devant le récit de sa tragique existence et je ne sais que dire. Je n’ai jamais su trouver les mots lorsque quelqu’un m’a présenté ses condoléances ou m’a témoigné sa sympathie. Et qu’importe que ce quidam soit un membre de mon entourage proche ou éloigné. Aussi, ai-je soulevé les épaules par réflexe sans ajouter un “c’est comme ça, c’est la vie.” Elle ne devrait pas l’être. Elle ne devrait pas ressembler à un combat au quotidien. Au contraire, elle devrait nous être clémente à tous, clémente comme elle l’est avec moi aujourd’hui. Un jour, j’ai avoué à Raelyn dans un moment de détresse qu’elle était la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps. Je l’ai pensé du plus profond de mon âme et, si un doute avait subsisté, j’en tiendrais la preuve aujourd’hui. Elle m’obnubile tant que je ne réalise même plus quand je l’évoque autour d’une conversation. Ma surprise, celle qui se dessine sur mes traits, se balaie néanmoins d’un sourire mi-figue mi-raisin. Je suis à la fois touché qu’elle ait pris une telle place dans mon quotidien et tout inquiété par celle de la perdre par la faute de Sarah. Sarah, ma harpie. Sarah qui m’aurait piétiné et qui s’en amuse encore. Sarah qui m’a fustigé et accusé de tous les maux. Sarah qui malgré l’amour que je lui ai porté - et Dieu sait s’il était grand - est menacée par ma rancoeur d’être traînée dans une guerre juridique jusqu’à ce que j’obtienne le divorce qu’elle m’a réclamé il y a trois ans et auquel elle renonce par fierté. “ Je ne me souvenais plus de l’avoir dit, mais c’est bien vrai. Il n’y a pas de mal.” l’ai-je rassuré. “ Et c’est bien ça oui. Mais, je lui parle peu de ma fille. Ce n’est pas son problème et, dans les faits, je n’ai pas envie qu’elle s’imagine qu’elle me sert de pansement.” Elle le pense déjà à cause de mon mariage. Je n’ai pas envie qu’elle se mette martel en tête en lui dévoilant toute l’étendue de mon mal-être. Elle le devine en grande partie, mais ce qui me pousse à boire, ce qui m’a amené jusqu’au coma dont elle m’a tiré, à cette nuit durant laquelle elle m’a veillé, je le garde jalousement pour moi. “Et tu auras donc compris que nous sommes en froid à cause de ça parce que j’ai cru que je pourrais régler ça avant qu’elle n’apprenne de quelqu’un d’autre que j’étais marié. Je ne suis pas vieux, ni croulant, mais bête, en revanche.” Ma grimace s’est défalquée de mes traits. Elle a été troquée par une autre, celle de l’absence, celle qui permet de déduire que je me perds peu à peu dans mes pensées. C’est lui qui m’a ramené en répondant à l’une de mes questions. Je ne sais toujours pas qui sont ces gens, mais de ce que je comprends, leur rencontre ne l’a pas aidé. “Je ne pense pas qu’il faut te créer une nouvelle réalité. Je pense au contraire qu’il faut accepter celle-ci et y trouver une bonne raison de rebondir. Ou en tout cas, une raison qui vaut le coup." La mienne n’est pas une bonne raison. Je ne suis sans doute pas bien placé pour parler. “Je te l’ai dit petit, tu ne peux pas changer le passé, mais c’est à toi à composer avec ton présent. Mais, je sais que c’est difficile. Crois-moi.” Et c’est source de culpabilité aussi. Combien de fois ne m’en suis-je pas voulu d’avoir souri à une autre femme et aujourd’hui, de l’aimer. Pas tant à cause de Sarah. Non. Mais, parce que Raelyn est liée à l’organisation qui a mené mon bébé à sa perte. “Peut-être que te dire que tu pourras toi-même te construire une famille pourrait t’aider. Tu es jeune. Tu as le temps de voir venir. Il s’accrocher à un rien et à tout ce qu’il représente.”

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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyMer 24 Juin 2020 - 8:40

S'il y avait bien une chose qu'il savait, c'est qu'il n'avait pas de conseils à donner à quelqu'un qui pourrait être son père. Mais tout de même c'était effectivement fait preuve de bêtise que de penser que sa copine n'apprendrait pas une telle chose ! Les femmes avaient comme un sixième sens pour ça, et sans même évoquer la fameuse solidarité féminine qui fonctionnait à fond dès qu'il s'agissait de mettre un homme face à ses manquements. Elles pouvaient se crêper le chignon toute la sainte journée mais dès qu'il s'agissait de culpabiliser un homme, on les aurait cru sœurs siamoises. Il l'avait assez vu faire à l'hôpital ! Les femmes pouvaient être véritablement terribles... Il ne fit cependant pas le moindre commentaire sur la bêtise dont avait pu faire preuve Amos même s'il était évident qu'il n'en pensait pas moins. "Ça a pas dû être cool..." Grimaçant, il demanda tout de même curieux. "Elle n'a pas voulu écouter vos explications ?" C'est qu'après les soucis avec sa femme, Amos n'aurait certainement pas eu besoin de vivre de tels soucis avec une autre femme. Même s'il en était visiblement en grosse partie responsable. "Peut-être que vous devriez justement lui parler de votre fille. Pas pour vous faire plaindre ou la mettre en position de soignante mais juste en signe de confiance. Si vous ne lui parlez pas des choses qui vous touchent, elle pourrait facilement croire qu'elle ne compte pas pour vous, non ?" Il avait bien conscience de prendre la raisonnement d'Amos totalement à l'envers. Mais s'il ne lui avait parlé ni de sa femme, et très peu de sa fille, elle aurait eu de quoi se poser des questions, non ? Parce qu'être ensemble voulait dire partager le positif et les choses heureuses comme ce qui était difficile. Sinon, à quoi bon vouloir partager la vie de quelqu'un ? Lui le voyait ainsi en tout cas !

Mais bien vite -trop vite !- la conversation dévia à nouveau sur lui pour un constat des plus déprimants. Parce que d'une façon ou d'une autre, il avait toujours un avenir à se créer à partir de rien. Ou quasiment plus rien, même s'il admettait bien volontiers que ça aurait pu être pire puisqu'il aurait pu être amputé. Il avait gardé sa jambe et même si elle était devenue impotente, il était toujours entier. Et il se savait particulièrement chanceux. Mais les bonnes nouvelles s'arrêtaient à peu près à ça. "Le tout est de trouver cette raison qui vaille le coup... Bien que ne pas être à nouveau enfermé pour mon "propre bien" ne serait déjà pas si mal." Si le "propre bien" avait été accentué alors qu'il mimait les guillemets, il avait par contre glissé sur l'enfermement lui-même. Parler de ses blessures, de la mort de sa famille, de son avenir anéanti et même de l'accident lui-même -dans une certaine mesure- ne lui posait pas plus de problèmes que cela. Il savait faire maintenant, ses thérapies avaient au moins servi à quelque chose. Mais l'hôpital psychiatrique, ça restait... compliqué. Sans compter qu'il n'avait pas besoin d'être davantage perçu comme instable, ses propos suffisaient bien à eux seuls.

Mais il savait cependant une chose. Il ne reconstruirait pas sa famille, ni même sa propre famille. "Pour ma propre famille, ça va être raté parce qu'il n'y a aucune chance pour que j'ai mes propres enfants un jour, non. Même si je sais qu'il existe maintenant des solutions, comme pour le fait de se marier. Après, si mon compagnon a ses propres enfants, peut-être, je sais pas mais moi non. Et puis, je suppose que j'arriverais bien à me faire des amis, au moins un ou deux." Juste pour avoir de quoi justifier qu'il sociabilisait et qu'on lui fiche la paix avec ça. Quant à avoir sa propre famille... Dieu qu'il en était loin ! "Je sais que c'est plus ou moins ce qu'on attend de moi, que je rencontre quelqu'un et que je fasse ma vie mais j'en suis encore loin." Finalement, Amos avec toutes ses difficultés s'en sortait bien mieux que lui.
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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyVen 26 Juin 2020 - 14:55




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 Wayne Petterson

@" Wayne Petterson"  
J’exprime mon assentiment d’une grimace éloquente tant j’estime le mot faible : ce n’était pas cool. De mon point de vue, je dirais même que c’était un vrai désastre de me retrouver au milieu de deux femmes, l’une ayant partagé ma vie durant des années sans plus soulever en moi la moindre émotion positive et l’autre, au cœur de toutes mes préoccupations malgré que notre histoire soit récente. Ce n’était pas cool et, malheureusement, pas aussi facile que ce gamin ne semble le croire. Je ne m’en offusque pas cependant. J’entends qu’il puisse réduire la situation à quelque chose de très manichéen finalement. « Si,si. Elle a écouté. Je lui laisse le temps de digérer maintenant. Il faut savoir laisser le temps au temps. » Et, c’est valable pour l’entièreté de cette conversation. Accorder au temps qui passe d’effectuer un travail de sape sur la peine, la douleur et, dans mon cas, la culpabilité. Il faut lui accorder tout le loisir de défalquer de l’équation la rancœur également. Sans cela, il est difficile de se jeter à corps perdu dans des projets d’avenir. La preuve étant, il m’a fallu des années pour envisager qu’il en existait un qui me tendait les bras et qu’il me suffisait de tendre les miens pour l’attraper à pleines paumes. « Je comprends. » Lui ai-je répliqué en me demandant si l’enfermement ne se jouait pas aussi dans nos têtes. Je me sens prisonnier, moi aussi, mais je pressens qu’il fait référence à autre chose : « Tu as été hospitalisé ? » Ce n’est pas de la curiosité malsaine. Il n’est même pas obligé de répondre. Je crois que la question était rhétorique parce qu’elle fait écho à l’une de mes craintes : la cure de désintoxication. On m’en a souvent parlé. Je l’ai toujours rejetée, cette proposition. Aujourd’hui, Raelyn rend la possibilité saugrenue, et ce, qu’importe que nous soyons en froid. J’ai l’espoir que nous nous rabibochions et si cette dispute a confirmé un fait : c’est que sans elle, je suis malheureux comme la pierre. Suis-je au point d’envisager que nous puissions former un jour une famille, j’en doute. Je n’ai plus l’âge. Mais lui ? Qu’en est-il ? Lui qui est si jeune ? « Et pourquoi pas ? Tu l’as dit, il y a des solutions. Ne rejette pas l’idée trop vite. Parfois, c’est le meilleur moyen d’adoucir une blesser. Construire quelque chose qui n’appartient qu’à nous. Tu as la jeunesse pour le faire. Mais, laisse-toi le temps. Tu n’es pas pressé. Laisse-toi avancer. » A ton rythme. « Et, je te dis, laisse parler les gens. Fais comme tu le sens. » Et, tandis que cet entretien touche lentement à sa fin, que je me lève de mon sofa, j’ajoute : « Merci de ta visite, Wayne. Merci de t’être soucié de moi. Je te rendrai la pareille, un jour. » Ne sait-il pas où je vis ? Il m’a trouvé une fois. Qu’est-ce qu’une seconde ?


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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyLun 29 Juin 2020 - 8:05

Laisser le temps faire son oeuvre... Ça faisait huit ans qu'il entendait ça. Alors c'était sûr que la peine s'était amoindrie à mesure que les larmes s'asséchaient comme un voile ouatée qui aurait été délicatement déposé sur son coeur blessé. Mais la colère, l'injustice et la rancœur étaient elles toujours là. Plus présentes et vibrantes que jamais. Comme renforcées par le temps qui passait justement... Sur qui aurait-il pu de toute façon déverser tout cela ? Le meurtrier était mort. Je tue et je me tue, la solution de facilité, aucun compte à rendre... Et lui devait juste faire avec ça, et avec le temps qui passait. Mais il avait au cours des années appris à réagir de façon socialement acceptable à ce genre d'affirmation. Parce que s'opposer et s'insurger ne faisait que rendre les choses plus difficiles, en s'attirant des regards désapprobateurs et des jugements à l'emporte-pièces qui ne l'aidaient en rien de toute façon. Il fit donc ce qui fonctionnait le mieux, à savoir acquiescer et faire une moue qui ne voulait rien dire mais lui permettait de en pas avoir à verbaliser un avis. Laissons le temps au temps donc... Et quelques années supplémentaires puisque huit ans ne suffisaient pas à elles seules.

Mais ce n'était de toute façon pas à Amos qu'il devait s'en prendre. D'autant que celui-ci l'avait écouté et avait tenté de le comprendre, et sans jamais le juger, ce qui était sympa de sa part parce que rien ne l'y obligeait. Et pour écouter, il savait décrypter les choses en effet. Restait à savoir jusqu'à quel point mais là, il préféra ne pas se pencher là-dessus ne désirant pas spécialement savoir ce qu'il avait compris ou pas de ses hospitalisations. "Oui, on m'a opéré plusieurs fois de ma jambe en espérant qu'il y ait du mieux mais... Enfin, je l'ai conservé alors c'est bien ! Etre amputé n'aurait vraiment pas été top. Mais entre les périodes de consolidation de l'os, les rééducations et mes séjours thérapeutiques pour mon diabète, ça a été huit ans de galère. Là, je suis en "réinsertion" dans le monde normal..." Il avait mimé les guillemets tant ce mot lui faisait penser à un détenu sortant de son établissement pénitentiaire... Alors qu'il n'avait lui rien à se reprocher. "C'est bizarre comme mot alors que c'est ce Winchester qui devrait être en plein dedans, pas moi. Mais il parait que c'est aussi une réinsertion... C'est du moins comme ça qu'ils appellent ça." Il en haussa les épaules avec un certain fatalisme. Parce que son assistante sociale vu comment elle suivait ses "progrès" aurait presque pu s'appeler juge d'application des peines au lieu d'assistante sociale ! Donc faire comme il le sentait... Ce n'était juste pas si simple lorsque quelqu'un œuvrait pour votre soi-disant bien. Mais il essayait. "Ouais, peut-être que ça pourrait être bien. Peut-être pas des enfants mais quelqu'un, pourquoi pas ?" Même si en vérité, il n'y croyait pas vraiment mais il ne se sentait pas de polémiquer là-dessus.

Se levant à son tour, il prit congé non sans lui donner un conseil, pour ce qu'il valait. "Je vais vous laisser, mais faites pas trop attendre votre copine quand même. Parce que les femmes ont besoin de savoir qu'elles sont importantes..." Tous les hommes devraient faire un stage de quelques semaines alités dans un lit d'hôpital, ils en apprendraient énormément sur la psychologie féminine ! Mais bon, après c'était à Amos de voir... Lui avait vu qu'il allait bien et il rentrait chez lui toujours plus serein que lorsqu'il avait frappé à la porte de ce bateau.
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Message(#)WAYNE & AMOS ► THANK YOU CONSEQUENCE  - Page 2 EmptyMar 30 Juin 2020 - 2:20




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 Wayne Petterson

@" Wayne Petterson"  
Sans doute ne s’en rend-il pas compte, le gosse, mais il en a fait du chemin depuis la mort de ses parents. Entre ces différentes opérations, sa pathologie latente et sa douleur, j’ai tendance à penser qu’il a de la force de caractère, une force qui n’est pas donnée à tous. L’a-t-il puisé dans sa rancœur, son courage ? Dans sa soif de vengeance qu’il ne pourra jamais assouvir ? Ça ne me surprendrait pas évidemment. J’en suis là moi aussi. J’avance depuis des mois – presque un an – grâce à ce seul moteur. Alors, je n’ai pas jugé. J’ai écouté. J’ai commenté. J’ai tenté de lui ouvrir quelques perspectives pour l’avenir et, si j’ignore si Wayne fut sincère en affirmant que ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée que de se trouver quelqu’un, de l’aimer et peut-être de construire quelque chose avec cette dite partie, ça m’a convenu. Je n’ai pas cherché à creuser puisqu’au fond je sais que cela ne me regarde pas. Je sais que je ne suis pas concerné par son histoire. Nous sommes lui et moi reliés par le fruit du hasard. Il est intervenu, a appelé l’ambulance, mais rien ne présage que ce lien sera éphémère ou perdurera dans le temps. J’argue cependant que je lui en dois une, à ce gosse. Je lui dois ma reconnaissance, et qui sait, un service si d’aventure il en avait besoin et c’est sur ces mots que j’ai donc clôturé cette rencontre mi figue mi raisin. Il m’a semblé autant sympathique que perdu dans un monde qu’il ne maîtrise pas, un monde qu’il semble subir. Là encore, je ne le pointerai pas d’un doigt moqueur. Je ne le couverai pas non plus d’un regard de pitié, mais je ne peux m’empêcher de penser que…c’est triste finalement. C’est triste, à son âge, d’avoir perdu tout espoir, pour lui, mais pas pour les autres. Alors que je l’ai raccompagné vers la sortie, que je lui ai serré la main avec bonhomie, je lui ai souri, amusé par son conseil qui n’avait rien d’idiot. « J’en tiendrai compte petit. On en tout cas, je le lui rappellerai, au cas où elle aurait oublié. » Au cas où la caravane de fleurs livrées n’aurait pas suffi.
Sujet terminé


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