La veille au soir, tu avais reçu un message de May qui avait une bonne nouvelle à t’annoncer. Du moins c’est ce que tu en avais déduit de ce message où elle te demandait si tu étais libre le lendemain pour que vous vous voyiez. Tu allais bosser la plus grosse partie de la journée mais tu avais un peu de temps pour la voir le matin, avant de te rendre à l’université. Petit déjeuner avec May serait une bonne manière de commencer cette longue journée et surtout un bon moment pour la revoir. Elle avait été occupée ces dernières semaines, une nouvelle émission qu’elle avait en préparation. Tu ne lui avais pas demandé les détails, tu n’avais jamais compris l’attrait de ton amie pour la télé-réalité, un trait de caractère que tu partageais avec son ex-mari. Mais contrairement à ce dernier, tu l’avais tout de même encouragée à poursuivre là-dedans si c’était ce qu’elle voulait. Et il était indéniable que May avait fait tous les efforts possibles pour en arriver au poste où elle en était et son ambition et sa réussite étaient à applaudir. Voilà pourquoi tu demandais rarement ce qu’elle préparait, c’était bien mieux pour ta santé mentale. Toutefois, tu commençais à te demander si son grand projet n’avait pas un rapport avec l’annonce que t’avait faite Tommy quelques jours plus tôt et la demande surréaliste qui l’avait accompagnée. A aucun moment depuis le retour de Tommy à Brisbane tu avais imaginé qu’il te laisserait de nouveau t’occuper de Moïra. Déjà que te la laisser quelques heures semblait insurmontable, tu avais encore du mal à réaliser que ta nièce allait venir habiter chez toi pendant plusieurs semaines pendant que son père participait à une course dans l’Australie dans l’espoir de décrocher de l’argent si tu avais bien compris. Enfin, tu auras l’occasion d’en toucher un mot à ton amie quand tu la verras le lendemain car elle te proposa de la retrouver devant sa salle de sport avec un petit déjeuner. Tu ne comprenais vraiment pas l’attrait d’une salle de sport et encore moins aussi tôt le matin mais May te dit qu’elle avait besoin d’être au top de sa forme et tu ne cherchais pas à la contredire. Tu t’étais donc levé ce matin et tu t’étais préparé pour la journée avant de prendre ta voiture pour te diriger vers l’adresse de la salle de sport de ton amie qui se trouvait près des bureaux de sa chaîne de production. Tout optimiser, c’était quelque chose de courant chez elle. Une fois ta voiture garée, tu repérais un café dans lequel tu achetais un café pour toi et la boisson demandée par May puis tu pris également quelques cookies, un muffin et un yaourt avec des graines. Si May voulait manger de manière plus saine, tu avais une option à lui proposer au moins. Les victuailles dans les mains, tu allais t’installer sur la murette en face de la salle de sport attendant que ton amie sorte de son cours ou de son entraînement. Tu ne savais même pas ce qu’elle faisait mais tu l’apprendras certainement quand elle sortira. Ce n’était pas comme si tu étais un expert, tu refusais de rentrer dans une salle de sport à part quand c’était pour contenir un peu Jacob. Tu te perdis dans un article au sujet d’une nouvelle galerie d’art sur ton portable et tu n’entendis pas ton amie arrivée. C’est en voyant une ombre sur toi que tu levais la tête pour te retrouver nez à nez avec elle. « Salut ! Tiens ta boisson. » Lui dis-tu en lui tendant le gobelet en carton et en rangeant ton téléphone. « Je nous ai pris pleins de trucs à manger et un yaourt si tu t’es transformée en madame healthy depuis que je t’ai vue. » Lui dis-tu pour la taquiner. « Comment vas-tu ? » Lui demandas-tu ensuite, un moyen comme un autre de la laisser sur l’annonce qu’elle voulait sans doute te faire.


@May Glitters

Ca y est, c’était officiel, May avait reçu un appel urgent de ABC lui disant que suis à un empêchement, le candidat qui avait été retenu pour présenter ROA avait fini par se retirer. Que May étant la deuxième favorite, ils la voulaient pour présenter la nouvelle émission phare qui approche. May était bien évident comme sur un nuage et à la fois toute excitée, elle qui était persuadée d’être passée à côté d’un sacrée chance, toucher du bout des doigts son rêve pour le voir partir aussi vite qu’il n’était arrivé. Mais finalement, c’était peut être bien sa destinée, finir devant les caméras, arrêter d’être dans l’ombre et se faire connaitre du grand public, c’était ce dont elle avait toujours eu envie, ce pourquoi elle avait trimé pendant de longues années, à servir des cafés, à apporter des micros à des invités sur un plateau sans pour jamais qu’on ne se souvienne de qui elle était. Elle était la figure de l’ombre et maintenant, elle prenait la lumière.
La personne qu’elle eut envie de prévenir en premier était Marius, son meilleur ami, son acolyte depuis de nombreuses années, celui avait qui elle avait traversé les années et qui était toujours présent. Il avait supporté ses lubies, l’avait toujours écouté et jamais jugé, bien qu’il sût lui dire le fond de sa pensée et parfois exprimer son incompréhension devant ses choix mais jamais il n’avait porté de jugement de valeurs quant à ceux-ci. Et c’était largement apprécier par la Glitters car bien d’autres s’étaient toujours donné à cœur joie de démolir ses rêves. Et pourquoi, qui n’avait jamais rêvé d’un peu de gloire dans sa vie ? La seule chose qu’on pouvait sans doute reprocher à May c’était qu’elle en avait fait sa priorité absolue, au détriment de valeurs bien plus belles et plus nobles telles que la famille ou l’amitié. Mais elle avait encore du mal à l’admettre.
Rendez-vous matinale, May avait proposé à Marius de le rejoindre devant sa salle de sport, où elle se rendait presque quotidiennement depuis qu’elle avait passé le casting pour ROA, sans savoir si elle allait être prise mais puisqu’elle y croyait, elle n’avait pas perdu un instant pour reprendre ses bonnes habitudes et s’y mettre tôt le matin. Elle avait épargner la séance de sport à son ami et proposer de la rejoindre après celle-ci dans le petit café qui se trouvait à côté. Ils pourraient prendre leur petit déjeuner ensemble, c’est May qui offre car maintenant, elle savait que ses problèmes d’argent n’allaient être que de mauvais souvenirs à présent.
May se dépêcha de sortir de sa salle une fois qu’elle avait fait un tour par la douche, elle avait encore les cheveux mouillés en arrivant au café et aperçue Marius qui était déjà présent, le nez rivé vers son téléphone portable. Il semblait avoir sentie sa présence puisqu’il releva la tête dès lors qu’elle était derrière lui. « Salut ! Tiens ta boisson. » Marius savait que May prenait toujours du café décaféiné – contre toute attente mais May n’avait besoin d’aucun apport alimentaire pour avoir besoin d’énergie – « Merci, c’est parfait. » elle s’installa à ses côtés, déposant son sac à leurs pieds. « Je nous ai pris pleins de trucs à manger et un yaourt si tu t’es transformée en madame healthy depuis que je t’ai vue. » elle glissa ses mains le long de sa silouhette pour montrer que les efforts payaient. « A 43 ans, y a plus le choix ! Mais, je vais faire une entorse au règlement aujourd’hui. » elle ne se privera pas des croissants et autres gourmandises qui allaient arriver. « Comment vas-tu ? » elle pencha la tête vers Marius, sourire aux lèvres avant de se redresser. « On ne peut mieux. J’ai enfin dégoté un contrat ! » dans ce sens, elle voulait dire, un contrat pour la télévision et pas pour caster des jeunes cas perdus en quête de gloire eux aussi. Si eux étaient prêt à tout et même à se ridiculiser pour ça, May avait cette sensation de passer par la grande porte et de mériter sa place. « Je vais présenter Race Of Australia ! » fit-elle toute excitée sur sa chaise,comme si Marius savait de quoi il s'agissait.

S’il y avait bien quelqu’un qui comprenait l’importance que pouvait avoir une carrière professionnelle, c’était toi. Ta carrière de professeur d’université était la seule chose que tu avais réussie dans ta vie. C’était le seul domaine de ta vie où tu avais fait les bons choix et où tu n’avais rien à regretter. Alors tu comprenais sans mal que May souhaite avoir sa propre carrière et souhaite la réussir à tout prix. Tu n’avais pas beaucoup de conseils à lui donner à ce sujet car le milieu dans lequel elle évoluait t’était inconnu et incompréhensible mais tu l’avais poussée à garde de fortes ambitions toutes ces années. Tu avais aussi essayé de lui faire prendre conscience qu’être ambitieuse ne voulait pas dire oublier qu’elle avait une fille qui en désirait que son attention mais cela n’avait jamais semblé fonctionner. Alors à la place, c’était toi qui te rendais aux évènements importants d’Elia ce qui t’avait permis de bien connaître le père de la jeune femme. Et ce dernier n’était pas du tout convaincu que May faisait les bons choix. Il t’avait souvent demandé de parler à May et tu l’avais fait mais tu n’avais pas insisté non plus. Ce n’était pas ton rôle et May était une grande fille. Tu la connaissais depuis assez longtemps pour savoir qu’il valait mieux ne pas insister, elle n’en ferait qu’à sa tête. Cette manière de faire avait parfaitement fonctionné dans sa vie professionnelle car de ce que tu comprenais, elle arrivait petit à petit là où elle souhaitait être mais elle avait sacrifié sa vie de famille et sa vie personnelle. Encore une fois, tu ne pouvais pas vraiment faire de commentaires à ce sujet, tu n’avais pas de vie personnelle non plus. Enfin, tu voyais tes amis régulièrement mais c’était dans un loft vide que tu rentrais tous les soirs. Mais maintenant que Colleen était dans ta vie, tu te disais que peut-être que cela pourrait changer. Tu chassais cette pensée de ton esprit pour te concentrer sur l’article que tu lisais sur ton téléphone. Tu ne cherchais même pas à deviner la nouvelle que pouvait t’annoncer ton amie. Cela était forcément lié à son boulot sinon elle n’aurait pas parue si heureuse mais comme tu ne comprenais pas comment fonctionnait les choses dans la télévision et en particulier dans ce type de télévision, tu ne savais pas ce qu’une bonne nouvelle voulait dire. Mais May n’allait pas tarder à te rejoindre et tu ne doutais pas qu’elle partagerait la bonne nouvelle rapidement. En parlant de ton amie, elle vint te retrouver sur la murette et te sortit de ta lecture. « Merci, c’est parfait. » Les petites attentions étaient celles qui étaient le plus importantes à tes yeux. C’était facile de faire un cadeau à quelqu’un lors de son anniversaire, c’était évident mais les petites attentions qui arrivaient quand personne ne les attendait, celles-là étaient bien plus marquantes. Et amener un café à ton amie n’était vraiment pas une grosse contrainte. « A 43 ans, y a plus le choix ! Mais, je vais faire une entorse au règlement aujourd’hui. » S’il y avait bien un problème que May n’avait jamais rencontré c’était celui de son physique. Elle avait toujours été magnifique et elle l’était toujours plus de vingt ans plus tard. Pour toi, l’essentiel c’était qu’elle mange bien et qu’elle ne se prive pas ce qu’elle ne faisait pas car elle venait de croquer dans un croissant. « Tu me vois ravi de te voir faire une entorse ! Et crois-moi, je ne pense pas que ta silhouette en pâtisse beaucoup. » Tu étais sincère dans tes paroles, May pouvait dormir tranquille surtout si elle s’était mise à faire visiter la salle régulièrement. Quand tu lançais la conversation en lui demandant comment elle allait, May en profita pour t’annoncer sa grande nouvelle. « On ne peut mieux. J’ai enfin dégoté un contrat ! Je vais présenter Race Of Australia ! » Tu ne savais pas ce qu’était Race of Australia. Une émission très certainement et le fait que le mot course se trouve dedans te faisait te demander si ce n’était pas la même chose que ce à quoi Tommy allait participer. Tu pouvais voir les étoiles briller dans les yeux de ton amie, c’était un rêve qui se réalisait pour elle et tu ne tardais pas à afficher un grand sourire pour lui dire : « Félicitations May, c’est super ! Tu l’as appris quand ? » Tu ne doutais pas qu’elle allait relever le défi haut la main. Tu ne savais pas vraiment ce que l’on attendait d’elle dans ce rôle mais ce n’était pas grave. Tu avais réussi à la soutenir jusqu’ici sans trop comprendre ce qu’elle faisait. « En quoi consiste Race of Australia exactement ? » Finis-tu par lui demander curieux. Tu voulais savoir si cela ressemblait à ce dont t’avait parlé Tommy. « Mon frère m’a demandé de garder sa fille parce qu’il participait à une émission de télé où il allait parcourir le pays, c’est ton émission ? » May allait sans doute être assez surprise d’apprendre que ton frère te confiait de nouveau sa fille après le débâcle de la dernière fois et la relation que vous aviez aujourd’hui et à vrai dire, toi aussi tu avais du mal à y croire …


@May Glitters

 Après l’effort, le réconfort comme on dit, May avait suffisamment dépensé ce matin pour pouvoir se poser avec son ami et croquer dans une viennoiserie et prendre un jus de fruit fraichement pressé en plus de son café.  « Tu me vois ravi de te voir faire une entorse ! Et crois-moi, je ne pense pas que ta silhouette en pâtisse beaucoup. » Surement loin d’imaginer tous les efforts que May devait faire ces derniers temps, car on avait rien sans rien et si elle se tenait aussi en forme même depuis qu’elle avait eu 40 ans, elle savait que c’était en partie grâce au sport qu’elle faisait et son alimentation qu’elle tentait de gérer. Elia ne manquait pas de lui rappeler quand elle le pouvait que manger dans des snacks ou sur le pouce entre deux rendez-vous n’était pas une bonne chose. May sautait aussi pas mal de repas, n’ayant pas toujours faim mais ça, elle savait bien que ce n’était pas une bonne chose. Mais quand on a pas le temps, on prend pas le temps. Elle préférait toutefois ne pas s’étaler sur le sujet car elle avait une hantise folle de prendre du poids et elle savait que si, sur le long terme, elle manquait de vigilance, elle pouvait gonfler. Si May est comme elle est aujourd’hui, il y a sans doute un facteur génétique et héréditaire, car il est vrai que sa propre mère, ni même son père n’ont jamais été en surpoids, mais hors de question de franchir cette limite pour la quarantenaire.
Passage aux choses sérieuses, la Glitters voulait annoncer à son meilleur ami la nouvelle pour laquelle elle l’avait fait se déplacer aujourd’hui. Le contrat qu’elle avait dégoté et qui, elle espère, va lui permettre d’enfin payer toutes ses factures et arrêter de recevoir des lettres d’huissier qu’elle préfère laisser s’entasser dans un coin. « Félicitations May, c’est super ! Tu l’as appris quand ? » « Quelques jours, j’ai une semaine avant le début ! » et elle flippait comme jamais. « Croise les doigts pour moi… » elle ne devait pas avoir de contre temps au cours de cette semaine, rien ne devait lui arriver avant le lancement. « En quoi consiste Race of Australia exactement ? » Elle se demandait ce qu’elle pouvait ou non divulguer autour d’elle exactement, mais elle pouvait rester évasive sur le contenu précis du jeu, de toutes façons, elle-même n’avait pas encore les détails. « Mon frère m’a demandé de garder sa fille parce qu’il participait à une émission de télé où il allait parcourir le pays, c’est ton émission ? » Oh, May n’avait pas encore eu accès à la liste des candidats mais vu la petite description que Marius venait de lui faire, il y avait de fortes chances que ce soit ça. « Partir de Brisbane rejoindre Perth par ses propres moyens et ça en 5 semaines… ca m’en a tout l’air. » May allait-elle enfin faire la connaissance du fameux frère de Marius. « Il aura fallu que je présente une émission de télévision pour enfin voir à quoi ressemble ton frère… si c’est à ça qu’il va participer, mais j’ai pas entendu qu’une autre émission du genre risque d’être tournée dans les jours à venir. » pour elle, pas de doute. « Tu vas retrouver Moïra alors… »

De tous les problèmes qui avaient pu être les tiens au cours de ta vie, ton physique n’en avait jamais été un. Tu avais eu rapidement conscience d’attirer le regard des demoiselles plus que certains autres hommes mais tu n’avais jamais cherché à travailler ton corps plus que ça. Tu veillais à bien manger pour rester en bonne santé et vivre longtemps plus qu’autre chose. Mais tu étais un enseignant à l’université, tu ne vivais pas dans le même monde que ton amie et la pression sur l’image et le physique était dans son milieu bien plus pressante. La voir manger ta viennoiserie et les boissons que tu lui avais ramenées te rassurait car cela signifiait qu’elle continuait à manger et ne développait pas de trop mauvaises habitudes alimentaires. Le sujet se tourna bien vite sur la nouvelle qu’elle devait t’annoncer et tu te montrais très enthousiaste à la perspective qu’elle présente cette nouvelle émission. Tu savais que c’était ce à quoi elle aspirait depuis des années et la voir réaliser son rêve pour lequel elle avait sacrifié sa fille et son couple, c’était une bonne chose. May n’avait jamais laissé filtrer le moindre regret concernant ses choix professionnels et son impact sur sa famille et c’était bien mieux à tes yeux qu’elle ne regrette rien. Ce n’était pas juste pour sa fille mais Elia était désormais une jeune adulte et n’avait pas autant besoin de se reposer sur sa mère qu’à une époque. « Quelques jours, j’ai une semaine avant le début ! Croise les doigts pour moi… » Le visage de May était radieux et c’était tout ce qui comptait pour toi. Peu importe que tu ne comprennes pas l’attrait de présenter ce genre d’émission ou d’y participer, c’était ce que May voulait alors tu la soutiendras coûte que coûte. Une semaine ce n’était pas beaucoup pour se préparer mais tu connaissais ton amie, si elle avait mis le nez dans le casting, elle avait certainement mis le nez ailleurs, si c’était un remplacement de dernière minute, ils ne pouvaient pas choisir meilleure candidate. « Je n’ai pas besoin de croiser les doigts, tu seras excellente comme tu l’as toujours été dans ce que tu as entrepris. Comment tu te sens à l’idée de relever ce nouveau défi ? Prête ? » May avait peut-être commencé en bas de l’échelle mais c’était la qualité de son travail qui lui avais permis de se hisser là où elle était aujourd’hui. Tu lui demandais ensuite en quoi consistait l’émission car tu ne pouvais t’empêcher de te demander si ce n’était pas la même émission à laquelle participait ton frère, lui qui te laissait t’occuper de sa fille en son absence. « Partir de Brisbane rejoindre Perth par ses propres moyens et ça en 5 semaines… » Tu lèves un sourcil à ces paroles. Rien que ça ? 5 semaines pour traverser l’Australie … C’était bien une course, pas de doutes mais tu te demandais vraiment comment ce genre d’émission pouvait tenter les gens … Tu avais toujours eu besoin de ton confort et tu n’aimais pas vraiment faire du sport alors ce genre d’émission serait pour toi une torture plus qu’autre chose. « Ca m’en a tout l’air. Il aura fallu que je présente une émission de télévision pour enfin voir à quoi ressemble ton frère… si c’est à ça qu’il va participer, mais j’ai pas entendu qu’une autre émission du genre risque d’être tournée dans les jours à venir. Tu vas retrouver Moïra alors… » Non, il y avait peu de chances que ce soit une autre émission, les chances étaient même très réduites. May allait donc rencontrer ton frère … Tu ne savais pas à quoi allait ressembler cette rencontre mais ton amie s’entendrait certainement bien avec ton cadet. Ce n’était pas parce que tu pensais qu’ils ne s’entendraient pas que tu ne les avais jamais présentés, c’était plutôt parce que tu ne mélangeais pas ton cercle familial et amical si tu pouvais l’éviter. « Il semblerait que tu sois vouée à le rencontrer en effet. Tu me diras comment ça s’est passé mais il n’y a pas de raisons que cela se passe mal. Ce n’est qu’avec moi qu’il est désagréable apparemment. » Certains de tes amis avaient croisé le chemin de ton frère par hasard au fil des années et s’étaient souvent étonnés de votre mésentente. Ce qu’il fallait comprendre, c’était que cette mésentente remontait à votre enfance et à cette compétition malsaine installée entre vous qui n’arrangeait rien. « Contre toute attente, mon frère me laisse sa fille donc je suis ravie de la retrouver quelques temps. Cette fois, il ne pourra pas me reprocher de ne pas les laisser en contact, il m’a dit qu’il serait injoignable pendant la durée de l’aventure. » Dis-tu en levant les épaules. « Je compte bien en profiter à fond avant que Tommy ne revienne à Brisbane. Tu as vu Elia récemment ? » Demandas-tu à ton amie avant de prendre une gorgée de ton café.


@May Glitters

« Je n’ai pas besoin de croiser les doigts, tu seras excellente comme tu l’as toujours été dans ce que tu as entrepris. Comment tu te sens à l’idée de relever ce nouveau défi ? Prête ? » L’enthousiasme de Marius pour le projet professionnel de May lui faisait grand bien. Car si elle savait qu’une personne ne lui dirait pas à nouveau qu’elle se plante dans ses orientations professionnelles, c’était bien lui. Elle savait bien qu’il ne partageait pas ses ambitions et qu’il ne comprenait pas tout non plus, que le monde de la téléréalité et de la télévision plus largement ne l’attirait pas, mais pour autant, il ne l’avait jamais découragé et n’avait jamais appuyé là où ça faisait mal. Marius était un véritable ami et pour cela, elle lui rendrait toujours la pareille. « Je suis motivée plus que jamais ! Prête, je suppose ! Je suis terrifiée à l’idée de ne pas être appréciée du public… » elle savait très bien quelle image elle pouvait renvoyer d’elle et que parfois, elle donnait cet air froid et distant, si c’était souvent calculé et que ça pouvait lui jouer des tours, ce n’était pas toujours le cas et ça lui échappait. Elle savait à quel point l’image à la télévision était importante et que si elle ne passait pas, elle n’aurait pas d’autres chances. « J’espère que mon sourire crispé ne se remarquera pas trop à l’écran. » qu’elle lâche, un peu amusée mais pas très sereine pour autant. Si May souriait de bon cœur quand il le fallait vraiment, elle avait du mal à se forcer si elle estimait ne pas avoir à le faire. « Je rencontre un coach en image demain, d’ailleurs, mais par contre, je crains qu’une semaine soit suffisant pour ça… j’espère me détendre d’ici là et me sentir vraiment à l’aise devant la caméra. » parce qu’il y a les fantasmes et la réalité. Elle savait qu’elle avait toujours voulu être de ce côté-là de l’écran, à l’intérieur de la petite boite, mais elle ne savait pas vraiment si c’était ce qui lui correspondait au fond. Soit ca passe, soit ça casse et personne ne lui donnerait une seconde chance.
Elle lui expliqua très brièvement le concept de l’émission - il aura l’occasion d’en savoir plus s’il allait regarder la diffusion à la rentrée de septembre, et il n’aurait d’ailleurs pas le choix puisqu’elle s’occupera de savoir ce qu’il a pensé d’elle - et le sujet du frère de Marius vint sur la table. Effectivement, May ne l’avait jusqu’à lors jamais rencontré et se demandait bien pourquoi tant de mystère autour de lui, mais en y réfléchissant, Marius n’avait jamais rencontré Josh non plus. « Il semblerait que tu sois vouée à le rencontrer en effet. Tu me diras comment ça s’est passé mais il n’y a pas de raisons que cela se passe mal. Ce n’est qu’avec moi qu’il est désagréable apparemment. » elle avait malgré tout déjà choisi son camps et laissait peu de chance au cadet de faire ses preuves. « On va dire que je compte rester professionnelle et ne prendre parti pour personne dans l’aventure, mais dans mon cœur, faut dire qu’il ne part pas avec des avantages. » « Contre toute attente, mon frère me laisse sa fille donc je suis ravie de la retrouver quelques temps. Cette fois, il ne pourra pas me reprocher de ne pas les laisser en contact, il m’a dit qu’il serait injoignable pendant la durée de l’aventure. » Elle hocha la tête, effectivement, les téléphones et tout autre moyen de contact lors de l’aventure sont formellement interdit à moins qu’ils ne réussissent à se cacher de la production mais, il est normalement bien interdit de divulguer n’importe quelle information. « L’idée c’est aussi de pousser le manque des proches des candidats assez haut… avec tous les efforts et les difficultés de l’aventure, la pression… en général, quand on aborde le sujet des proches, y a toujours une larme et l’émotion qui prend le dessus. » même pour quelqu’un qui n’est pas ou qui n’a jamais pensé être proche d’un ou des membres de sa famille. « J’ai hate de voir si ton frère va verser sa larme parce que son aîné lui manque. » que je taquine, bien persuadée que ce ne sera pas le cas. « Tu auras le temps de retrouver Moïra, sincèrement, j’suis contente pour toi ! » parce qu’elle savait a quel point elle avait été et elle est toujours importante pour lui. « Je compte bien en profiter à fond avant que Tommy ne revienne à Brisbane. Tu as vu Elia récemment ? » l’idée était donc qu’il aille le plus loin possible donc, pour que Marius puisse profiter le plus longtemps possible aussi. « On devait se faire un repas tiens… je crains ne pas avoir le temps avant mon départ, mais on se fera ça à mon retour. » persuadée qu’elle ne lui en tiendra pas rigueur d’ailleurs. « Qui sait, peut être que moi-même je verserai ma larme... » par manque de sa famille, sous entendu, mais le ton employé par la Glitters était rempli de sarcasme, peu persuadé de pouvoir consacrer quelques pensées pour sa fille. « Tu t’occuperas bien d’elle. » elle plaisante encore, mais elle savait que ce serait le cas. Marius avait toujours veillé sur Elia et elle savait qu’il continuerait bien qu’elle soit aujourd’hui adulte.

La tâche aurait été pour toi bien plus simple si tu avais pu soutenir May dans un domaine que tu comprenais. Sa fascination pour le monde de la télévision, tu ne l’avais jamais comprise, toi qui ne possédait pas de poste de télévision chez toi. Mais cela ne voulait pas dire que tu ne respectais pas ses ambitions et ta carrière de professeur t’avait appris que le plus important n’était pas les projets qu’avaient les élèves, c’était qu’ils en aient et qu’ils soient déterminés à les réaliser. Or May n’avait jamais caché son objectif et même si elle aurait certainement préféré y arriver plus tôt, elle avait aujourd’hui la chance de prouver qu’elle en était capable. « Je suis motivée plus que jamais ! Prête, je suppose ! Je suis terrifiée à l’idée de ne pas être appréciée du public… J’espère que mon sourire crispé ne se remarquera pas trop à l’écran. » Les règles de ce métier t’échappaient mais l’image jouait un rôle dans tous les métiers. Même dans le tient, tu avais conscience que c’était plus facile pour les professeur qui avaient une très bonne image par leur physique, leur autorité et tout le reste que pour les autres. Même si l’enseignement était loin d’être aussi exigeant que la télévision. « Je rencontre un coach en image demain, d’ailleurs, mais par contre, je crains qu’une semaine soit suffisant pour ça… j’espère me détendre d’ici là et me sentir vraiment à l’aise devant la caméra. » Tes yeux s’écarquillèrent quand elle te confia rencontrer un coach en image. C’était quelque chose qui existait ? Tu ne savais pas pourquoi tu étais surpris, bien sûr que cela existait. Tu pouvais comprendre l’appréhension que ressentait ton amie. C’était une chose de rêver de se retrouver derrière la caméra et une autre que de se retrouver réellement derrière. Toutefois, May ne se laissait pas facilement déstabiliser alors tu ne te faisais pas trop de soucis. « Je suis sûr que le public ne résistera pas bien longtemps à ton charme et à ton beau sourire qui n’aura aucune raison d’être crispé. » Lui répondis-tu avec un clin d’oeil. S’il y avait une chose dont May n’avait jamais manqué, c’était de charme. Si elle arrivait à faire fonctionner cela derrière la caméra, elle allait devenir la coqueluche de toutes ces émissions. Son coach en image sera là pour l’aider en ce sens certainement. « Je suis certain que ça va bien se passer ! N’oublie pas de rester toi-même et tout ira bien. » C’était ça qui te faisait le plus peur dans ce milieu, de voir ton amie devenir quelqu’un d’autre. De ton côté, il allait falloir que tu penses à acquérir une télévision ou à squatter chez l’un de tes amis pour visionner cette émission quand elle arrivera sur les écrans. Vu que le tournage n’avait pas encore commencé, tu avais un peu de temps devant toi. May te présenta rapidement le concept de l’émission et il ne t’en fallu pas plus pour comprendre que c’était l’émission dont t’avait parlé Tommy en te demandant si tu pouvais garder Moïra pendant son absence. Tu fis donc remarquer à May qu’elle allait rencontrer ton frère, chose qu’elle n’avait jusqu’ici pas eu l’occasion de faire. « On va dire que je compte rester professionnelle et ne prendre parti pour personne dans l’aventure, mais dans mon cœur, faut dire qu’il ne part pas avec des avantages. » Un sourire amusé se dessina sur ton visage. Si un jour tu avais douté de la loyauté de May, ce genre de remarque te permettait de te rassurer facilement. Toutefois, tu n’avais pas envie qu’une mauvaise ambiance s’installer sur le tournage ou qu’elle parte avec trop de préjugés, il n’y avait aucune raison que les deux ne s’entendent pas, à part toi bien sûr. « Je ne t’en voudrais pas si tu finis par l’apprécier. » Lui dis-tu avec un sourire taquin sur le visage. « Je ne sais pas pourquoi mon frère veut participer à cette émission mais je me dis qu’il doit avoir une bonne raison. » Tommy et toi étiez peut-être différents et vous aviez du mal à vous entendre mais ton frère n’avait jamais agi sans réfléchir. Il devait y avoir une raison précise pour sa participation sur laquelle tu n’arrivais pas à mettre le doigt. Tu confiais ensuite à May que tu allais garder ta nièce pendant la durée de l’aventure de ton frère. « L’idée c’est aussi de pousser le manque des proches des candidats assez haut… avec tous les efforts et les difficultés de l’aventure, la pression… en général, quand on aborde le sujet des proches, y a toujours une larme et l’émotion qui prend le dessus. J’ai hate de voir si ton frère va verser sa larme parce que son aîné lui manque. Tu auras le temps de retrouver Moïra, sincèrement, j’suis contente pour toi ! » Tu savais que le monde de la télé-réalité était loin d’être rose mais tu n’avais pas imaginé à quel point … Moïra allait forcément manquer à ton frère. De là à ce qu’il verse une larme, c’était un autre sujet. « Ecoute, tu le verras avant moi. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres. Tu n’allais pas manquer le moins du monde à ton frère. Tu ne penses pas lui avoir manqué à un seul moment de sa vie donc cela n’allait pas commencer maintenant. Parler de Moïra te fit penser à la fille de ton amie avec qui elle entretenait des relations compliquées. « On devait se faire un repas tiens… je crains ne pas avoir le temps avant mon départ, mais on se fera ça à mon retour. Qui sait, peut être que moi-même je verserai ma larme... Tu t’occuperas bien d’elle. » Tu n’avais jamais compris comment May pouvait faire passer son boulot avant sa fille, à chaque fois. Là encore, elles ne se verraient pas avant le début du tournage et tu doutais qu’elles se voient rapidement ensuite. Bien sûr que tu allais prendre soin d’Elia, ce n’était pas le sujet. Tu l’avais toujours fait et tu le feras toujours mais tu n’es pas sa mère. « Tu vas passer la voir avant de partir au moins ? » Au regard que te lança May, tu compris que la réponse était non. « C’est censé durer six semaines non ? Tu devrais passer la voir avant de partir. » Lui dis-tu parce que c’était une attention comme une autre qui ne coûtait pas grand chose mais qui pourrait montrer à Elia que sa mère ne l’avait pas complètement oubliée. « Et bien sûr que je m’occuperai d’elle si besoin mais Elia s’occupe très bien d’elle-même. Je me demande de qui elle le tient. » Dis-tu à ton ami de manière appuyée. Car si la mère et la fille partageaient une caractéristique commune, c’était bien celle-là. Et leur entêtement aussi.


@May Glitters

Marius se voulait toujours être rassurant envers May. Il faisait preuve d’une bienveillance sans faille et elle avait toujours su qu’en cas de besoin, elle pouvait toujours se tourner vers lui pour se faire rebooster ou même remettre dans le droit chemin. Il faisait partie de ces rares personnes qui pouvaient avoir une influence positive sur elle, bien que la Glitters laisse une marge de manœuvre très faible à ses détraqueurs. Elle entendait et elle mettait en action à sa manière en réajustant une chose ici et là mais elle restait fidèle à elle-même, avec son caractère et ses ambitions, ses valeurs propres. Il était cependant impossible de la faire changer totalement, mais ce n’était pas le but de Marius, lui qui la prenait telle qu’elle était malgré tout. Malgré ses sauts d’humeurs, malgré son attitude parfois décalée, dont on avait du mal à comprendre le sens. May n’avait jamais nié faire passer son bonheur en priorité sur tout, en priorité sur son couple – qui n’est plus – en priorité sur sa famille, sa fille. Mais pour autant, elle niait totalement tout désengagement et était persuadée de faire de son mieux. Aux yeux de tous, elle paraissait comme une mère défaitiste, qui avait abandonné le navire depuis très longtemps, ce qui n’était absolument pas son ressenti. On avait beau lui dire et lui répéter, elle refusait toujours de l’entendre. Elle répondait toujours à ces remarques avec sarcasmes, avec distance ce qui ne pouvait que faire gonfler ce sentiment jemenfoustisme qu’elle dégageait. Elle craignait de renvoyer cette image malgré elle à la télévision, mais elle savait que devant une caméra, elle serait à sa place et espérait s’y sentir vraiment bien.
Elle allait enfin faire la rencontre de Tommy Warren. Ce Tommy dont elle avait tant entendu parler et sur qui elle s’était forgé un avis très dur. May jugeait très rapidement de manière générale mais quand il s’agissait de juger des personnes qui menaient la vie dure à ses proches, elle était encore plus efficace. Elle tenterait cependant de ne rien laisser paraitre lors du tournage. « Je ne t’en voudrais pas si tu finis par l’apprécier… Je ne sais pas pourquoi mon frère veut participer à cette émission mais je me dis qu’il doit avoir une bonne raison. » May Glitters haussait les épaules. Sans doute une réponse classique que pourrait fournir tous les participants : « Dépasser ses limites, prouver qu’il peut être quelqu’un de bien ? Le goût de l’aventure… » ce genre d’émission était assimilé à de la télé réalité mais pour la Glitters, c’était avant tout une émission d’aventure, où les principes et les valeurs étaient plus humaines que de passer quatre semaines enfermés dans une villa à papillonner et trahir ses potes pour gagner de l’argent à la fin. Là il s’agissait de traverser l’Australie avec une personne qu’on ne connaissait pas, apprendre à la connaitre et à lui faire confiance coute que coute, se dépasser et aller au de la de la pression. Bien sûre qu’il y avait une belle somme d’argent à la clé, et que la motivation se trouvait là aussi. « Ou alors il est vraiment fauché et que c’était ça ou faire un braquage. Et que pour une fois, il a choisi la légalité. » aïe, ca c’était plus fort qu’elle. May connaissait bien les raisons pour lesquelles Marius avait dû garder Moïra en l’absence de son père, bien qu’il avait gardé sous couvert les réelles raisons un moment avant de trouver la force de se confier à son amie.
May n’était pas certaine d’avoir le temps de voir Elia avant le début du tournage de l’émission. « J’ai un planning très chargé… » une semaine avant, tout lui était tombé dessus si vite qu’elle avait du faire du tri dans son agenda, annuler des rendez-vous peu important pour en caser d’autres très important. Mais à aucun moment elle n’avait envisagé d’y consacrer une heure pour sa fille. « Je reviendrai vite. » un mois et demi, ce n’était pas si terrible pour elle. Il y avait eut d’autres périodes où sa fille ne lui avait pas rendu visite pendant presque deux mois. Fautes de temps de l’une et l’autre, ou alors peut être qu’Elia avait une dent contre sa mère pour une raison ou une autre, qui sait. May était persuadée que ça ne posait pas de soucis à sa fille. « C’est censé durer six semaines non ? Tu devrais passer la voir avant de partir. » May cherchait un moment dans son emploi du temps de ministre pour répondre aux attentes de la société et passer pour une mère pas si indigne aux yeux de Marius. « Je passerai la border un soir de la semaine. » elle se moquait presque, voulait faire remarquer à son ami que sa fille avait 21 ans ( 22 ?) et qu’elle n’avait plus tant besoin de sa mère à présent. « Et bien sûr que je m’occuperai d’elle si besoin mais Elia s’occupe très bien d’elle-même. Je me demande de qui elle le tient. » « Tu vois, Elia n'a pas besoin de sa mère. » c’était bien sûre une remarque accompagné d’un petit sourire provocateur pour son ami. Elle voyait très bien où il venait en venir et repris sérieusement. « Je vais l’appeler. »
May croqua à nouveau à pleine dent dans sa viennoiserie, appréciant le croustillant et le goût du beurre sur ses papilles. « Si on arrêtait de parler de moi ! Quels sont tes projets pour ces six semaines à venir ? »

Tu connaissais May depuis longtemps, très longtemps, certains diraient trop longtemps. Tu te souviens d’avoir eu de nombreuses discussions avec le père de sa fille sur ce besoin de briller, cette carrière qui prenait tellement de place. Il t’avait demandé quelle était la meilleure stratégie pour lui faire comprendre ce qu’il ressentait mais tu n’avais pu lui dire qu’une chose, que May ne serait jamais prête à l’entendre. Il fallait l’accepter telle qu’elle était car elle ne deviendra jamais la mère attentive qu’Elia pouvait attendre ou la compagne dévouée. A tes yeux, cela la rendait attachante, tu l’avais toujours soutenue dans toutes ses aventures mais tu pouvais comprendre que cela soit difficile à gérer pour d’autres. Et à leur décharge, tu n’avais jamais été investi avec May dans une relation autre qu’amicale où les attentes ne sont pas aussi nombreuses. Le bonheur de ton amie était ce qui t’importait le plus et alors qu’elle te parlait de Race of Australia, tu pouvais voir qu’elle était pleinement heureuse. Cette opportunité, elle l’attendait depuis longtemps. Décidément, cette émission de téléréalité allait changer la vie de plusieurs personnes dans ton entourage … Tu lui parlais de la participation de ton frère dont elle ne fut pas surprise vu qu’elle avait dû participer au casting et tu questionnais ses raisons de participer. Tu n’avais jamais compris comment fonctionnait Tommy, tu doutais commencer maintenant : « Dépasser ses limites, prouver qu’il peut être quelqu’un de bien ? Le goût de l’aventure… Ou alors il est vraiment fauché et que c’était ça ou faire un braquage. Et que pour une fois, il a choisi la légalité. » Alors que la plupart des gens n’aurais jamais osé faire ce type de remarque, cela ne te surprenait pas que May se le permette. Oui, ton frère avait été en prison pour des histoires d’argent mais les détails étaient toujours un peu brumeux pour toi. Depuis son retour à Brisbane, il ne semblait pas avoir de problèmes de ce genre mais tu espérais qu’il demanderait de l’aide plutôt que de faire quoi que ce soit qui mette en danger ta nièce. Tu n’avais pas du tout pensé à l’argent qui pouvait être en jeu dans cette émission mais oui, cela pouvait être un facteur. « Peut-être que c’est un peu tout ça à la fois. Il veut peut-être s’éloigner de Brisbane un temps et c’est l’occasion. » Tu te souviens de votre discussion au sujet de son boulot. Tu ne sais pas ce qui s’y passait exactement mais une chose était sûre, il n’était pas dans une très bonne situation. La conversation se tourna ensuite vers Moïra et tu ne pus t’empêcher de parler d’Elia. La jeune femme était un peu comme ta nièce et il était important pour toi de veiller sur elle. May n’était clairement pas une mère attentive mais elle n’était pas négligente non plus, elle se trouvait un peu au milieu. « J’ai un planning très chargé… Je reviendrai vite. » Tu n’avais pas d’enfants et tu savais que ce n’était pas une bonne idée de projeter ce que l’on ressentirait sur les autres mais pour toi, partir six semaines ce n’était pas revenir vite. D’accord, sa fille était une adulte et pouvait se gérer seule mais cela ne voulait pas dire qu’une petite attention de la part de sa mère avait son départ ne serait pas apprécié. Tu savais que l’égoïsme de May n’était pas mal fondé mais il était difficile à comprendre de temps en temps. « Je passerai la border un soir de la semaine. » Tu te retins de lever les yeux au ciel. Ce n’était pas ce que tu voulais dire et May le savait mais c’était comme cela qu’elle vivait le fait d’appeler sa fille et cela était parlant. Tu rassurais ton amie en lui disant que tu t’occuperais bien sûr d’Elia si elle avait besoin de quoi que ce soit comme tu l’avais toujours fait jusqu’ici. « Tu vois, Elia n'a pas besoin de sa mère. » C’était là que May et toi vous ne seriez jamais d’accord. Ce n’est pas parce que l’on devient adulte que l’on n’a plus besoin de ses parents. C’est ce qui l’arrangerait peut-être mais ce n’était pas la réalité. Voyant ton air peu amusé, elle rajouta : « Je vais l’appeler. » Poussant un petit soupir, tu lui répondis : « Ne le fait pas pour moi, fais-le si t’en as envie. » Parce que si Elia se rendait compte que sa mère l’appelait par obligation, ce serait encore pire que si elle ne l’appelait pas. Et tu préférais éviter ce scénario. Prenant une gorgée de ta boisson, tu écoutais May te demander : « Si on arrêtait de parler de moi ! Quels sont tes projets pour ces six semaines à venir ? » Tu hausses les épaules parce que tu n’y as pas vraiment réfléchi. Tu vas avoir Morgane mais tu ne sais pas pendant combien de temps donc il faudra que tu sois flexible ce qui n’est pas non plus ta première qualité. Finissant la viennoiserie que tu avais commencée, tu lui répondis : « Je vais profiter au maximum du temps que j’ai avec nièce. Je ne sais pas combien de temps durera l’aventure pour mon frère donc autant commencer à en profiter de suite. Elle aime surfer alors on ira à Gold Coast et je verrai ce qu’elle a envie de faire. » Morgane avait maintenant onze ans, presque douze et tu doutais que ce qui lui plaisait il y a quelques temps fonctionne toujours. Donc il allait falloir t’adapter. « Et quand Tommy reviendra, je rebosserai à fond et puis j’organiserai quelques rendez-vous avec une belle brune. » Ne pus-tu t’empêcher de laisser échapper alors qu’un sourire amusé se dessina sur ton visage. La curiosité maladive de May n’allait pas tarder à t’accabler de questions …


@May Glitters

 May préférait ne pas s’étaler sur les tâches à faire pour cocher le rôle de mère parfaite avant son départ pour le tournage de l’émission. Tout allait arriver très vite et elle devait admettre qu’elle avait fait sa to do list et qu’effectivement, contacter sa fille ou aller la voir n’en faisait pas partie. Pas par mauvaise foi – quoi que – pas par manque de volonté – quoi que – mais par manque de temps. Uniquement ça. Elle avait milles et unes choses à faire et forcément, tout était consacré à l’émission. Signer son contrat, assister aux réunions pré départ, analyser les fiches des candidats, aller regarder les images de leurs casting -ca c’était pas une obligation, mais en tant que ancienne chasseuse de tête et directrice de casting, forcément, c’était plus fort qu’elle – elle devait aussi aller récupérer ses tenues, faire une emprunte de ses oreilles pour fabriquer des oreillettes sur mesure en urgence et un tas d’autres petites choses – dont une visite médicale aussi – enfin, May n’avait pas beaucoup de temps pour réaliser toutes ces choses et encore moins de temps pour en rajouter. Mais puisque Marius insistait… Elia aura son coup de file.
Elle lui demandait – histoire de changer de sujet – ce qu’il comptait faire pour les semaines à venir. « Je vais profiter au maximum du temps que j’ai avec nièce. Je ne sais pas combien de temps durera l’aventure pour mon frère donc autant commencer à en profiter de suite. Elle aime surfer alors on ira à Gold Coast et je verrai ce qu’elle a envie de faire. »   C’est vrai que l’avenir de son frère dans le jeu était incertain, il pouvait revenir à Brisbane au bout d’une semaine comme ne revenir qu’à la fin du jeu. Et le temps qu’il pourra passer avec sa nièce était ainsi conditionné. May se doutait qu’il allait profiter de chaque instant. « Il a tout intérêt à aller jusqu’au bout alors. » elle parlait bien entendu de Tommy. Si ca pouvait permettre à son ami de passer le plus de temps possible avec Moïra. « Il va falloir te remettre à tenir en équilibre sur une planche alors ! » Le tonton n’allait quand même pas laisser sa nièce seule dans l’océan, il fallait qu’il prouve à quel point il était cool en allant surfer avec elle.  « Et quand Tommy reviendra, je rebosserai à fond et puis j’organiserai quelques rendez-vous avec une belle brune. » Une belle brune ? La Glitters releva aussitôt ses yeux du croissant qu’elle avait presque terminé. « Je t’écoute. » parce qu’il savait très bien qu’elle allait en vouloir plus, qu’elle n’allait pas se contenter de ça sans poser plus de question. « De qui tu parles ? » et pourquoi, et comment, et où et toutes les questions qui vont avec, bien sûre. Et si il n'apportait pas de réponses suffisantes spontanément, elle avait sa liste de questions favorites. C'était son job, passer son temps à poser des questions délicates et intimes, si elle le faisait sans scrupules avec des inconnus, elle s'en privait encore moins lorsqu'il s'agissait de ses proches.

May n’en fera de toute manière qu’à sa tête. Tu le sais et malgré tout, tu n’arrêtes pas d’essayer de lui faire comprendre que ce dont sa fille a besoin, c’est d’attention. Elia n’a jamais manqué de rien, son père y a veillé. Et vous aviez tous essayé de combler de vide que May avait laissé en trouvant toujours une excuse de ne pas être là pour elle. Mais cela n’était pas suffisant, ne le sera jamais. Et encore une fois, May ne semblait pas le comprendre. Comment le pouvait-elle alors qu’elle avait enfin décroché le job de ses rêves et qu’elle ne comptait pas louper sa chance ? Encore une fois, Norman et toi feriez de votre mieux pour combler le vide même si Elia n’attendait plus grand chose de May, elle semblait capable de la décevoir malgré tout. Laissant le sujet mourir, ton amie te demanda ce que tu avais prévu de faire avec Moïra. La vérité c’était que tu n’avais pas vraiment de programme en tête. Ta nièce commençait sa pré-adolescence et tu n’avais pas envie de lui imposer des activités qu’elle n’aurait pas envie de faire. Même si tu ne comptais pas la laisser se morfondre devant un écran toute la journée, vous pourriez décider d’activités à deux. Tu confiais donc à May que tu l’amèneras surfer, seule activité pour laquelle tu connaissais déjà sa réponse. « Il a tout intérêt à aller jusqu’au bout alors. » Tu aimerais que Tommy aille le plus loin possible en effet car cela voulait dire que tu pourrais profiter de Moïra plus longtemps mais tu n’avais pas d’emprise sur son sort dans cette aventure, tu n’avais aucune emprise sur ton frère d’ailleurs. « Il va falloir te remettre à tenir en équilibre sur une planche alors ! » La taquinerie de May aurait pu te surprendre mais ce n’est pas le cas. Un sourire amusé se dessina sur tes lèvres alors que tu lui répondis : « Je me suis déjà remis à surfer madame la présentatrice. » Tu lui tirais la langue pour rajouter un effet dramatique et enfantin. Tu n’avais jamais aimé le sport mais quand tu avais découvert le surf lors de ton premier séjour en France, tu avais été charmé. En perdant Alice, tu avais perdu ton amour pour ce sport mais cela faisait quelques temps que tu t’y étais remis. Pour ce qui était d’occuper ton temps que ton frère sera de retour, tu confiais à May que tu comptais bien organiser quelques rendez-vous avec une belle brune, annonce qui eut l’effet escompté. « Je t’écoute. De qui tu parles ? » Vu le regard pétillant d’intérêt de May, il valait mieux que tu craches le morceau de toi-même. Ce genre de phrase sortant de ta bouche était assez rare pour qu’elle attire toute la curiosité de la jolie blonde. « J’ai rencontré une femme il y a un peu moins d’un an. Une rencontre par hasard et je l’ai recroiser ensuite plusieurs fois. Dont une alors que j’ai eu à la convoquer au sujet de sa fille. » May était assez intelligente pour savoir que cela voulait dire que cette dernière était ton élève. « Et … Je sais pas ce qui s’est passé mais elle m’a tout de suite intéressé, elle m’a charmé alors je me suis dit pourquoi pas ? Elle est anglaise, fraîchement débarquée à Brisbane et j’ai envie d’y croire pour une fois. » C’était peut-être idiot, peut-être naïf mais tu savais aussi que sans prendre de risques, on arrive à rien.


@May Glitters

J’étais prête et en condition, je repoussais la soucoupe qui se trouvait devant moi, comme si j’avais besoin d’espace pour écouter ce que Marius allait me dire. Il avait toute mon attention, lorsqu’il s’agissait d’avoir des petits potins croustillants. C’est pas comme si Marius lui parlait d’une nana différentes chaque semaine, loin de là alors lorsqu’il abordait le sujet, forcément, c’était sérieux et forcément, ca méritait d’être écouté. « J’ai rencontré une femme il y a un peu moins d’un an. Une rencontre par hasard et je l’ai recroiser ensuite plusieurs fois. Dont une alors que j’ai eu à la convoquer au sujet de sa fille. » May avait manqué de s’emballer en pensant que Marius fréquentait quelqu’un depuis moins d’un an, elle avait donc compris que ça faisait un an, aller, dix ou onze mois ? C’était pareil. Mais visiblement, elle n’avait fait que le croiser quelques fois, heureusement pour lui, parce qu’elle aurait pu mal prendre une telle cachoterie. Par contre, le coup du prof qui convoque la mère de son élève, c’est assez fort. Ca la faisait sourire mais elle le laissait poursuivre avant de se faire plaisir avec quelques remarques. « Et … Je sais pas ce qui s’est passé mais elle m’a tout de suite intéressé, elle m’a charmé alors je me suis dit pourquoi pas ? Elle est anglaise, fraîchement débarquée à Brisbane et j’ai envie d’y croire pour une fois. » Bon, ça avait l’air serieux. Mais, May se demandait toujours depuis quand cette affaire tournait. « Bien joué, la technique du prof qui convoque la mère célibataire… » elle ne savait même pas si il était au courant qu’il s’agissait de sa mère, mais cette version plaisait à May. « Ca dure depuis combien de temps, ce manège ? » histoire de s’assurer qu’elle n’avait pas besoin de s’insurger. « C’est assez déroutant d’entendre ce genre de choses venant de toi ! » pas l’habitude qu’il laisse la chance à une relation, qu’il ait l’air si emballé. « J’ai l’impression que cette fois, y a eu un vrai truc ! » quel genre de truc ? « Et là, vous en êtes où ? » toujours plus curieuse. « J’te vois bien avec une anglaise… d’ailleurs, j’me suis toujours demandée si toi-même, t’avais pas des gênes anglais. Le côté, tea time, petit doigt en l’air, ca te va bien. » elle taquine, ca la fait rire puis se reprend, quand même consciente que cette révélation semble être importante pour Marius. « J’espère en tout cas, que ça s’passera bien ! Elle s’appelle comment ? » et elle avait dix autres questions qui lui chatouillaient la langue, mais elle allait se montrer patiente et attendre qu’il se dévoile lui-même.

Cela ne te surprenait pas que May te donne toute son attention. C’était même plutôt logique car tu ne lui avais pas parlé d’une femme depuis … Tu ne sais pas combien de temps. Enfin si, tu lui avais parlé des rendez-vous horribles que t’organisaient ta mère et ta soeur mais disons que tu ne lui avais pas parlé sérieusement d’une femme depuis bien longtemps. Cela ne voulait pas dire que tu te sentais à l’aise de recevoir toute cette attention. Car May pouvait oublier son ombre des fois mais quand elle décidait de vous écouter, vous étiez le centre du monde. Tu lui parlais donc de ta rencontre avec Colleen, ne cachant pas à ton amie qu’elle était aussi la mère d’une de tes élèves. Ta remarque fit sourire May et tu savais avant qu’elle n’ouvre la bouche qu’elle allait te taquiner à ce sujet. Qu’importe, tu savais que les taquineries iraient bon train peu importe ce que tu racontais. Parce que rien que le fait que tu t’intéresses à quelqu’un était un miracle pour ton entourage la plupart du temps. « Bien joué, la technique du prof qui convoque la mère célibataire… » » Tu lèves les yeux au ciel en entendant ces paroles. Tu n’aurais pas pu le faire exprès même si tu l’avais voulu car même si tu savais que Colleen avait une fille, tu ignorais que cette dernière était cette élève qui passait son temps à te faire des avances. « Ce n’est pas une technique quand on ne sait pas que l’on connaît le parent que l’on convoque. » Fis-tu remarquer à May un sourire amusé sur les lèvres. Elle avait toujours aimé scénariser la réalité, tu ne serais pas étonné que peu importe ce que tu lui racontais, elle en aurait sa version propre, rien qu’à elle d’une manière ou d’une autre. « Ca dure depuis combien de temps, ce manège ? C’est assez déroutant d’entendre ce genre de choses venant de toi ! » Déroutant c’était bien le mot … A force de te persuader que tu allais finir seul, tu avais fini par persuader ton entourage que c’était ce à quoi tu te destinais. Mais la vie avait une drôle de manière de faire les choses. « Depuis quelques mois. Je l’ai rencontrée en septembre pour la première fois mais je la vois régulièrement que depuis deux mois. » Régulièrement, c’était y aller un peu fort. Vous n’aviez pas un soir dans la semaine où vous vous voyiez tout le temps mais désormais, vous aviez le numéro l’un de l’autre et il était plus simple d’organiser quelque chose. Il n’en restait pas moins que la fille de Colleen restait un obstacle non négligeable dont vous faisiez abstraction pour l’instant. « J’ai l’impression que cette fois, y a eu un vrai truc ! Et là, vous en êtes où ? » La curiosité de May n’était plus déguisée et elle t’amusait plus qu’autre chose. Tu n’avais rien à lui cacher de toute manière, ce n’était pas comme si Colleen et toi aviez une liaison torride, vous n’en étiez pas là et n’en seriez peut-être jamais là. « On échange régulièrement par téléphone et par texto. Je lui prépare une surprise pour son anniversaire. De l’excursion au cadeau, elle ne se doute de rien. » Oh Colleen devait être en train de faire pleins de pronostics mais tu étais à peu près certain d’avoir assez brûlé les pistes. « Je ne sais pas à quoi cela mènera, peut-être à rien mais j’aurais au moins passé d’excellents moments en charmante compagnie. » Ton pessimisme habituel faisait son retour et tu préférais rester sur tes gardes. Après tout, le bonheur semblait toujours te filer entre les doigts … « J’te vois bien avec une anglaise… d’ailleurs, j’me suis toujours demandée si toi-même, t’avais pas des gênes anglais. Le côté, tea time, petit doigt en l’air, ca te va bien. J’espère en tout cas, que ça s’passera bien ! Elle s’appelle comment ? » Ton rire vint accompagner le sien quand elle te fit remarquer que tu aurais eu ta place chez les British. Tu avais visité Londres quand tu étais en Europe et tu comprenais ce qui poussait May à te faire cette remarque. On t’avait souvent fait remarquer que tu était un peu coincé pourtant, si des ancêtres anglais tu avais, ils remontaient à de nombreuses générations. « Elle s’appelle Colleen. Et si les choses se passent bien pour une fois et que tu me promets de ne pas l’effrayer, je te la présenterai peut-être. » Dis-tu en haussant les épaules. Si Colleen prenait une place importante dans ta vie, elle rencontrera forcément May à un moment donné. « Et toi alors ? Avec tous ces gens que tu rencontres, personne n’a attiré ton attention ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander, curieux à ton tour.


@May Glitters

May était forcément attentive puisque Marius lui livrait un scoop digne d’un magazine Poeple, c’est un peut comme si le plus gros célibataire d’Hollywood avait annoncé à la terre entière qu’il était sortie de sa tanière et qu’il avait enfin rencontré quelqu’un. Quand on dit scoop, la Glitters est toujours très ouverte !  « Ce n’est pas une technique quand on ne sait pas que l’on connaît le parent que l’on convoque. » hm. « J’ai toujours cru que le formulaire qu’on faisait remplir aux jeunes à la rentrée servait à ça. »  qu’elle répond du tac au tac, taquinant toujours un peu plus son ami. Elle se doutait que Marius n’avait pas pris la peine d’aller fouiller dans ces fameuses fiches – tant bien qu’il faisait ce genre de pratique – il avait sans doute mieux à faire que de convoquer toutes les mères célibataire juste parce que c’était écrit sur une bout de feuille coupé en trois. C’était le risque d’attirer des femmes qu’il ne voudrait même pas voir en photo. Parce que oui, Marius méritait quand même des femmes d’une certaine classe et d’ailleurs, la Glitters serait bien curieuse de voir quel genre de femme était cette fameuse brune. Curieuse, comme toujours, May posait ses questions et menait son enquête, en somme tout ce qu’il y avait de plus normal dans ce genre de discussion entre deux amis. Mais elle ne manquait pas d’originalité si besoin à l’avenir. A force de passer des castings et de devoir creuser dans la vie intime d’inconnus, May avait des questions plus croustillantes les unes que les autres. « Depuis quelques mois. Je l’ai rencontrée en septembre pour la première fois mais je la vois régulièrement que depuis deux mois. »  Si elle prenait le temps de compter sur ses doigts, elle compris rapidement que le manège durait depuis pas mal de temps. Et il en avait fallu autant pour entendre parler d’elle pour la première fois. « De septembre à juin, il a du s’en passer des choses… » hm, autrement dit : il a mis trop de temps avant d’aborder le sujet et aussi, il allait devoir se rattraper et lui en dire un peu plus ! « On va dire que je vais te pardonner pour les 8 premiers mois. » et encore… « Mais deux mois ?! » deux mois qu’il la voyait régulièrement. « Ca veut dire quoi, pour toi, régulièrement ? » oui parce que si c’était tous les soirs ou tous les quinze jours, c’était pas pareil. « On échange régulièrement par téléphone et par texto. Je lui prépare une surprise pour son anniversaire. De l’excursion au cadeau, elle ne se doute de rien. » Elle n’en revenait pas de ce qu’elle entendait la Glitters. « Je ne sais pas à quoi cela mènera, peut-être à rien mais j’aurais au moins passé d’excellents moments en charmante compagnie. » une excursion, un cadeau, une surprise ! UNE SURPRISE ! « 20 ans d’amitié, j’me souviens pas d’avoir eu une surprise de ce genre ! » qu’elle lance faussement jalouse. « Alors, je dirai que t’es sous l’charme, que ça a l’air serieux. » psychologie de comptoir, le passe temps préféré de May. Marius parlait un peu plus de son anglaise… « Elle s’appelle Colleen. Et si les choses se passent bien pour une fois et que tu me promets de ne pas l’effrayer, je te la présenterai peut-être. » Les yeux de May Glitters firent un tour vers le ciel avant de regarder d’un ai désabusé son ami. « Franchement ? » elle fit retomber ses épaules, détendue et contente pour son ami. « J’serai sage ! » croix de bois, croix de fer… « Et toi alors ? Avec tous ces gens que tu rencontres, personne n’a attiré ton attention ? »  May n’en avait pas fini avec sa Colleen, ils abordaient tout juste le sujet, il n’était pas question de dévier l’intention sur elle, d’autant plus que de son côté, c’était le néant. « On a pas fini. » elle termina son café avant de repousser sa tasse devant elle et faisant signe au serveur de venir les resservir. « Raconte moi, tu lui prépare quoi, comme surprise ? »histoire de rêver par procuration.

Quand tu voyais l’étincelle dans les yeux de May, tu ne pus t’empêcher de te dire que tu n’aurais peut-être pas dû lui parler de Colleen. Mais en même temps, elle était ta plus vieille amie avec Jacob et tu te voyais mal lui cacher cela. D’autant plus que May n’avait jamais pris de pincettes avec toi et te disait souvent ce que d’autres n’osaient pas et que tu n’avais pas toujours envie d’entendre. Alors rien que pour cela, c’était nécessaire. Mais l’étincelle qui brillait dans ses yeux ne te disait rien de bon … C’était comme si tu venais de lui faire un énorme cadeau en lui donnant l’occasion de te questionner à sa guise. Mais tu ne comptais pas laisser ton amie se faire des idées, quand tu avais convoqué Colleen à l’université, tu ignorais que c’était elle que tu allais avoir dans ton bureau sinon tu y aurais peut-être réfléchi à deux fois. « J’ai toujours cru que le formulaire qu’on faisait remplir aux jeunes à la rentrée servait à ça. » Un sourire amusé se dessina naturellement sur ton visage. Il pouvait servir à ça en effet mais cela voudrait dire que tu faisais remplir ce genre de formulaires à tes élèves en début d’année et ce n’était pas le cas. En particulier pour les premières années quand tu avais des amphithéâtres de centaines d’étudiants, tu ne prenais pas cette peine. Quand les élèves arrivaient à l’université, ils étaient censés être adultes et se prendre en charge seul. Appeler les parents, ce n’était pas quelque chose que tu faisais souvent mais quand tu le faisais ce n’était pas bon signe, c’était que tu n’avais pas réussi à convaincre l’élève de changer de comportement. « Je ne me considère pas désespéré à ce point. » Fis-tu remarquer à May car ce serait vraiment un abus de pouvoir que de se servir de ces fiches pour convoquer les mères célibataires, franchement, tu avais autre chose à faire et tu préférais ne pas mêler travail et vie privée quand c’était possible. Tu confiais ensuite à ton amie connaître Colleen depuis un pout de temps mais tu avais de bonnes raisons de ne pas en avoir parlé avant. « De septembre à juin, il a du s’en passer des choses… On va dire que je vais te pardonner pour les 8 premiers mois. Mais deux mois ?! » deux mois qu’il la voyait régulièrement. « Ca veut dire quoi, pour toi, régulièrement ? » Tu savais déjà que ton régulièrement était bien moins régulier que ce que pensait May. Quand tu disais que tu n’en avais pas parlé parce qu’il n’y avait rien à dire, c’était la vérité. Avant le mois de mars, tu avais croisé Colleen deux fois en tout et pour tout. Si désormais vous vous croisiez plus souvent, ce n’était pas non plus toutes les semaines. « Ça veut dire toutes les deux-trois semaines, quand nos emplois du temps nous le permettent. » Dis-tu en haussant les épaules. « Si je n’en ai pas parlé avant c’est qu’il n’y avait vraiment rien à dire. » C’était la pure vérité. Tu aurais pu en parler à ton amie depuis le mois de mars mais pour lui dire quoi ? Qu’une femme te plaisait ? Non, c’était trop vague et puis tu n’avais pas envie de te l’avouer à l’époque. Quand tu parlais à May de la surprise que tu préparais à Colleen, elle se montra offusquée : « 20 ans d’amitié, j’me souviens pas d’avoir eu une surprise de ce genre ! Alors, je dirai que t’es sous l’charme, que ça a l’air serieux. » La vérité c’était que tu ne savais pas faire autre chose que du sérieux donc oui, les choses ne pouvaient être pour toi que sérieuses. « Si ce n’est que ça, je peux t’arranger quelque chose madame la jalouse. » Lui dis-tu pour la taquiner. May ne s’attendait certainement pas à cela de ta part mais cela n’empêchait pas que tu pourras lui préparer une surprise pour son anniversaire. Tu lui donnais ensuite le prénom de Colleen préférant la prévenir de suite que si elle la rencontrait, elle devra bien se tenir : « Franchement ? J’serai sage ! » May pouvait être impressionnante pour beaucoup de monde et sa réaction à tes paroles ne fit que te le prouver. Mais tu ne te faisais pas vraiment de soucis, tu savais qu’elle n’avait à coeur que ton bonheur. Alors que tu essayais de changer de sujet pour savoir où en était May de son côté, elle secoua la tête avant de te demander : « On a pas fini. Raconte moi, tu lui prépare quoi, comme surprise ? » C’est résigné que tu regardais la blondinette car tu savais à l’avance que tu ne t’en sortirais pas sans lui confier exactement ce que tu avais préparé. L’air déterminé de May ne te laissa pas le choix. « Je vais l’amener à Gold Coast pour lui offrir sa première leçon de surf, elle n’a jamais essayé et elle a envi de tenter. » Dis-tu dans un premier temps avant d’ajouter : « C’est son anniversaire alors je cuisinerai forcément un gâteau ou des cupcakes et puis je lui donnerai son cadeau. » Tu t’arrêtais là, laissant le silence s’installer mais le regard insistant de May te fit lever les yeux au ciel avant d’ajouter : « Et puisque tu veux tout savoir, son cadeau est une aquarelle. Elle a acheté une maison à Logan City il y a peu, j’ai peins sa maison. » Dis-tu en sentant le rose te monter aux joues. C’était idiot, tu ne devrais pas en avoir honte mais tu ne pouvais t’empêcher de te demander si tu n’en faisais pas trop, si Colleen apprécierait le geste.


@May Glitters