| MOLLY & AMOS #2 ► DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE |
| | (#)Lun 8 Juin 2020 - 16:54 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
J’ai jugé le coup de fil de Molly étrange, assez pour m’inquiéter, assez pour que je traîne ma carcasse au sanctuaire à une heure probable de la matinée. À 8h30, je dors, normalement. Je suis en rendez-vous chimérique avec mes aspirations. Et, pourtant, je me suis levé, motivé par le tracas et sans lui en vouloir de m’avoir sorti si brusquement de mon sommeil près d’une heure auparavant. Je ne l’en blâme parce que je sais qu’elle est bienveillante, respectueuse et que si elle s’est risquée à me contacter aussitôt, c’est qu’elle est bouleversée. Serait-ce lié à son mariage ? Je n’en serais pas surpris. J’ai du mal à imaginer qu’un couple puisse fonctionner alors qu’il s’est uni presque sur un coup de tête, sans se connaître, sans même s’être jamais vu. J’avais suivi les aventures de ces jeunes associés par la science et le concept m’a terriblement horripilé. Or, je n’en ai pipé mot. Je lui ai confié ma surprise, mais je me suis contenté de décliner l’invitation – Moi, filmer par des caméras, non merci – aux noces et à la féliciter. Je l’ai encouragé à tenir bon également, et si tout semblait plutôt bien se passer jusqu’ici, je me prépare déjà à l’éventualité qu’elle confesse son malheur d’avoir précipité le sort, d’avoir contrarié le destin, de n’avoir su attendre le type fait pour elle au profit d’un inconnu. Évidemment, ma vision des choses est un peu vieillotte. Je le sais. Je me garde donc, alors qu’elle patiente devant les grilles, de l’assommer de questions. Je me contente d’un : « Ça a l’air d’aller. » Les mains posées sur son épaule tandis que je la détaille. « Mais, tu as un truc de grave à me dire, non ? » Vraisemblablement, mes résolutions ne tiennent pas longtemps puisque j’enchaîne déjà. « C’est Leo ? C’est à cause de ton mariage ? » Elle sait qu’elle peut me parler de tout. Je suis discret sur mes opinions, plus encore sur celui qu’elle a pris pour époux. Mais, j’ai le sentiment, à sa mine déconfite, que c’est plus grave que ça. « Ok. Tu bosses à quelle heure exactement ? On pourrait peut-être profiter qu’il y a personne pour, je ne sais pas, tu pourrais me montres ce qui passe en coulisses..» Et, profiter que la marche vide l’esprit pour accoucher de tes tracas, ai-je songé. |
| | | | (#)Mar 9 Juin 2020 - 19:32 | |
| J’ai appelé Amos. Il était tard et je n’arrivais pas à dormir. Je me suis dit qu’il ne me répondrait peut-être pas, mais il a fini par répondre. J’ai paniqué, j’ai parlé de tout et n’importe quoi. De tout sauf de la raison pour laquelle ne n’arrivait pas à dormir. Il ne sait pas ce qui se passe Amos, je ne lui ai pas encore dit. Il y a des tas des gens qui ne sont pas au courant. Parce que, plus j’en parle, plus tout ça est réel. Je respire, je suis au Lone Pine aujourd’hui et je l’ai dit à Amos quand on était au téléphone. J’ai les yeux rouges et des cernes assez prononcés. J’ai l’air fatigué, parce que je le suis vraiment.
Je fais un premier tour des enclos, je regarde tous les petits nouveaux qui n’ont pas encore eu leurs soins. Des koalas, et des kangourous en majorité. Des jeunes et des vieux. Je suis dans mon élément, je me retrouve seule à discuter avec des animaux avant de sortir et de me poster devant la grille pour faire une pause. Ce n’est pas encore ouvert au public, je suis arrivée très tôt. Je prends l’air quelques minutes et mon regard est attiré par Amos qui est en train de me rejoindre. “Qu’est ce que tu fais là ?” Je ne comprends pas bien, avant qu’il ne prononce ses premiers mots. “L’appel…” Bien évidemment, j’aurais dû m’en douter, il ne m’aurait pas laissé dans cet état. Il me connait bien maintenant, et j’aurais dû savoir qu’il viendrait me poser des questions. Je souris, je tente de le rassurer d’un regard mais ça n’a pas l’air concluant. “Non, non pas du tout, Léo n’a rien à voir avec tout ça bien au contraire.” Je pose ma main sur celle qu’il a posé sur mon épaule. Je hoche la tête, je vais l’emmener avec moi tant que ce n’est pas encore officiellement ouvert. “Oui, j’avais quelques animaux à voir avant d’ouvrir encore tu peux venir avec moi.” Je sais qu’il va poser des questions, et je répondrai comme je peux.
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| | | | (#)Mar 9 Juin 2020 - 20:33 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
Elle a l’air interloquée par ma présence, Molly. Moi, je la trouve naturelle. Dès l’instant où je reçois un coup de fil, à une heure qui selon mon point de vue s’apparente à la nuit, je ne pouvais que me déplacer afin de m’assurer que tout allait pour mieux. Trop souvent j’ai regretté de ne pas avoir été assez à l’écoute de ma propre fille – quoiqu’elle ne m’a jamais appelée à l’aide, Sofia – je refuse donc de prendre le risque d’avoir reçu un coup de fil comme une bouteille à la mer et de m'en vouloir de l'avoir ignoré. Alors, je suis là, je la détaille, je lui pose une première question qui d’après moi relève de l’évidence : si elle a un problème, son mariage est la clé. Je maintiens que je n’étais pas chaud à son expérience télévisuelle et si une part de moi se réjouit que je me sois alarmé pour rien, une autre intriguée. Quel est le souci, si ce n’est pas son mari ? Quel événement lui a soufflé que me réveiller était la seule solution ? « Évidemment que c’est l’appel. Tu avais l’air affolée. » Bien plus que ce matin, soit à peine quelques heures plus tard. C’est elle qui va jusqu’à poser sa main sur la mienne comme pour me rassurer, me souffler que rien ne nécessite que je m’inquiète autant. «Oui, mais il s’est bien passé quelque chose… » Et je ne partirai pas sans apprendre de quoi il retourne, si bien que je la suis sans rechigner. J’ai l’impression qu’elle me sert un privilège sur un plateau en m’introduisant dans cet espace normalement interdit au public. Il n’y a par ailleurs personne au sein du sanctuaire, personne si ce n’est les animaux qui profite de leur tranquillité. D’ici quelques heures, nul doute que les visiteurs se presseront autour des enclos pour les détailler et je me souviens avoir songé que c’était triste d’avoir été libre et de finir en cage, même provisoirement. C’est triste et ça fait écho à ma propre vie malheureusement. « Il y a des malades ? Parmi les animaux, je veux dire. » C’est la seule question qui m’est venue tant je m’oppose à l’idée de la brusquer. Dans le fond, elle savait que je me déplacerais jusqu’à elle. Je soupçonne qu’inconsciemment elle l’a espéré et que c’est donc sur cette veine qu’elle se confiera lorsque le moment sera venu, s’il vient. |
| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 1:30 | |
| Je suis sortie au bon moment, je me retrouve rapidement à saluer Amos qui m’a rejoint jusqu’ici. J’aurais dû savoir qu’il viendrait me voir, je l’ai appelé paniqué, sans réfléchir. Il l’a certainement senti dans ma voix, mes intonations. On a appris à s’apprivoiser, et il a une grande place dans ma vie désormais. Je sais qu’il est une épaule sur qui je peux me reposer quand j’en ai besoin, et c’est pareil de son côté. Mais je ne m’attendais pas à devoir m’expliquer si vite, à devoir expliquer ce qu’il se passe dans ma vie. Il sera dans les premier au courant de toute manière, je ne suis pas du genre à me confier au monde entier. “Je suis désolée je voulais pas t’inquiéter.” et je m’en veux beaucoup qu’il s’inquiète à cause de moi ? J’aurais pas dû faire ça, j’aurais dû réfléchir avant de l’appeler à une telle heure de la nuit, elle s’en veut, vraiment.
Je soupire et je hoche la tête, je ne vais pas lui cacher quoi que ce soit, je ne lui ai jamais menti et je ne commencerai pas aujourd’hui. “On rentre ? On va pas rester dehors on sera plus à l’aise à l’intérieur.” On sera seul aussi, et je pourrai lui offrir un café qui a un goût affreux. Je vérifie qu’il me suive et je regarde tout autour de moi, je fais la liste mentale des animaux que je dois encore voir. 5 ou 6, pas plus. Je suis rassurée, je devrais bientôt pouvoir ouvrir. “Tu veux un café ?” Je suis déjà proche de la machine quand je me tourne vers lui avec un grand sourire aux lèvres. Il me demande des renseignements sur les animaux et je fronce les sourcils le temps de réfléchir. “Pas vraiment des malades, ce sont surtout des animaux qu’on retrouve dans la forêt après les feux. Ca se calme en ce moment, mais on a eu une période où y’avait presque 10 animaux par jours à soigner.” Je hoche la tête, plutôt triste. “tu peux poser tes questions tu sais… Je répondrai.” Je joue encore avec mes doigts mais je sais qu’il n’est pas là pour parler des kangourous blessés.
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| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 18:20 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
« Je n’en doute pas. Mais, tu m’appelles en pleine nuit ? Tu t’attendais à quoi ? » Aucune mauvaise humeur dans le ton. De la douceur au contraire. Je justifie ma présence et lui rappelle, par la délicatesse de ma visite, qu’elle tient une place dans ma vie. Une place qui suppose qu’en effet, je ne la dérange pas, et par ailleurs, elle me laisse entrer dans le sanctuaire. J’ai l’impression d’être un privilégié, d’être un VIP en ces lieux consacrés à la survie de la faune australienne. Certaines espèces ont souffert de l’incendie, vraiment. « Vous en retrouvez encore ? » me suis-je enquis alors que je tombe nez à nez – un nez à quelques mètres tout de même – avec un koala. Il a une bouille à croquer. « Et, comment ça se passe dans ces cas-là ? Ils sont aéroportés jusqu’ici ou dans une clinique ? » Ont-ils en ces lieux l’espace de soigner ou cette espace est-il dédié au transfert. Je suis curieux. Mes pupilles dévorent l’endroit. « He oui, je veux bien un café. » Je n’ai pas su me rendormir après son appel et je me sens fatigué et nauséeux. Ça ne pourra que me remonter. « Tu devrais t’en servir un aussi. » Car elle joue avec ses doigts et que signe de tracas ou de malaise. J’en viens à me demander si les questions, que je suis en droit de poser, sont liées aux résidents – ses protégés – ou à ce qu’elle n’ose me parler tout de go de ce problème qui la travaille, celui qui cette nuit, l’a empêchée de dormir et dont elle n’a pas pipé mot ni plus tôt ni sur l’heure. « À quel propos Molly ? Je sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas, mais… » Je ne veux pas lui forcer la main. « Tu es sûre que ça va avec Leo ? Il est gentil avec toi ? La cohabitation ? » Même si je sais de source sûre qu’il n’est pas le problème, j’amorce en douceur le sujet qui la tend, la suite à venir. |
| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 19:26 | |
| Je le fais entrer dans le Lone Pine, et je referme la porte à clef derrière moi. Il va devoir me suivre à travers les enclos, et je suis ravie qu’il s’intéresse un peu aux animaux. Ca me détend tout de suite qu’il se concentre sur autre chose que moi pendant quelques minutes. Je lui parle des incendies, des animaux blessés. Et ça me pince le coeur, vraiment. Je déteste l’idée que des animaux souffre, c’est sûrement pour ça que j’ai choisi ce métier. “Je sais pas… J’avais juste besoin de discuter avec quelqu’un et j’ai pas réfléchi avant de t’appeler.” C’est ce qui montre qu’il compte pour moi. Mais je me concentre sur ses autres questions, celles sur les animaux. On est au milieu de quelques enclos et je le vois observer un petit koala qui vient tout juste d’arriver. “Oui y’a eu deux arrivants hier encore.” Et le petit koala que je prends dans mes bras en est un. Il enroule ses pattes autour de moi alors que je prépare des vaccins et la table pour l’ausculter. Le café est tendu à Amos et le mien m’attend sur la table, je le boirai froid sûrement, comme d’habitude. “ça dépend de la gravité du cas. Des fois ils peuvent rester ici et les soigneurs s’en occupent, si le cas est trop grave il sont envoyés dans une clinique au centre ville ou à Sydney par hélicoptère.” Il m’arrive de faire les trajets de temps en temps, mais je reste en majorité sur Brisbane. Il y a déjà beaucoup d’animaux mal en point dans cette ville et quelqu’un doit s’en occuper. “ça n’a rien à voir avec Léo je te promets. Tout se passe bien avec lui, il n’y a aucun problème.” Je finis de m’occuper du bébé et le garde accroché dans mes bras une seconde. Je croise le regard de Amos, pourquoi je cherche à garder ce secret plus longtemps. “J’ai….j’ai juste appris quelque chose de compliqué y’a quelques semaines…” Allez Molly, c’est pas la première fois que tu le dis, ça devrait faire moins de mal après tant de fois. Mais non, c’est toujours la même douleur, le même pincement au coeur quand je repense au moment où Allie m’a parlé. “Allie m’a dit que j’avais été adopté, et mes parents ont confirmé.” Et ma main se perd sur le pelage de l’animal alors que je viens m’asseoir en face d’Amos.
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| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 20:14 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
« Tu n’avais pas à réfléchir. Tu as bien fait, mais je n’aurais pas pu faire semblant de rien. » À travers ces quelques mots, je lui rappelle qu’elle compte et qu’elle détient l’entièreté de mon soutien. Je sais qu’elle est mal entourée, Molly. Elle n’a pas été nantie d’une figure paternelle fiable et si je ne me substitue pas à ce rôle, j’entends la rassurer et la conseiller du mieux que je le peux, et sans l’oppresser. L’assaillir de questions, de suite, serait une erreur de calcul et je m’intéresse sincèrement aux animaux qui s’éveillent, qui mangent, qui grimpent dans cet environnement proche de leur habitat naturel. « Deux arrivants ? Et vous ne parrainez plus ? » J’ai une pensée pour Ariane. Nul doute qu’elle serait bluffée si je lui offrais un Koala ou un kangourou pour son neveu. Certes, je ne cherche pas à l’impressionner, mais je maintiens que notre arrangement pourrait être le début d’une série d’autres. Alors, pourquoi pas ? « Et, du coup, tu as des nouvelles malgré tout ? » Parce que je la connais. Elle doit s’inquiéter pour ces petites choses. Ne leur a-t-elle pas consacré sa vie professionnelle ? Et certainement un bout du cœur, d’ailleurs. Et qu’en est-il de ce cas qui a motivé son appel ? « Bon, c’est une bonne chose. » ai-je ponctué, réconforté que son mari ne soit pas la source de ses doutes. J’ai évité de lui ressortir le couplet sur le mariage. Le rôle du moralisateur ne me sied pas au teint et, réceptionné mon café, je l’écoute débobiner le fil de son histoire. Elle parle d’adoption, de confirmation et j’en reste coi. « Adoptée ? » Je la répète sans feindre la surprise. J’ai du mal à concevoir qu’on puisse bâtir une famille autour d’un non-dit tel que celui-là et j’imagine aisément combien elle est bousculée. « Et, comment tu vas ? » Autrement dit, comment digères-tu la nouvelle ? « Je suppose que sur ces quelques semaines, tu as dû remettre des tas de choses en question. » Sa légitimité auprès des siens par exemple. Peut-être même de la curiosité à l’égard de ses véritables géniteurs.
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| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 23:02 | |
| ”Oui je sais.” Et mon sourire timide vient étirer mes lèvres quand mes yeux se dirigent rapidement vers le sol. Je déteste l’idée d’avoir pu le déranger, qu’il doit fatigué à cause de moi. Ca m’énerve, je déteste ça. Il n’a pas l’air dérangé, pourtant, je les vois moi ses cernes, sa mine inquiète. J’ai envie de m’excuser des dizaines et des dizaines de fois. Mais je m’occupe du petit koala qui a l’air en bonne santé. Je suis rassurée, et je le garde un peu dans mes bras. Ces bêtes arrivent terrorisées ici, elles ont besoin d’affection pour s’en remettre, et je suis là autant pour les soins que pour les câlins. Je souris un peu et il continue de me poser des questions avant d’aborder de nouveau les sujets compliqués. “Si on parraine, c’est pour ça qu’il y a aussi des visiteurs. Certains viennent voir les animaux qu’ils parrainent, d’autres viennent parrainer.” Je hoche la tête en retournant de nouveau en face de lui. “J’essaie d’en prendre au maximum, mais malheureusement je peux pas avoir des nouvelles de tous ceux que j’ai soigné.”
Il faut l’aborder le sujet compliqué, il a le droit de savoir. Il est toujours là pour moi Amos, alors je n’ai pas le droit de lui cacher des informations aussi importantes. Je lui dis, je ne lui donne pas les détails, pas encore. Je hoche la tête quand il répète le mot adoptée. Moi aussi j’ai dû me le répéter un bon nombre de fois avant de l’accepter. Est ce que je l’ai vraiment accepté d’ailleurs ? “Je sais pas.” Je suis honnête, j’ai l’impression de vivre à côté de ma vie depuis que je l’ai appris. Je ne sais plus quoi faire, la seule chose qui m’aide à garder les pieds sur terre c’est mon travail. “J’ai pas reparlé à Allie depuis quelques temps.” Il me faut du temps pour digérer cette information. Elle m’a menti toute ma vie, elle savait depuis toujours. “J’ai appelé mes parents, ceux de ma mère biologique. Je l’ai rencontré d’ailleurs, et j’ai rencontré mon père biologique aussi.” Comment il a pu se passer tant de choses en si peu de temps ? “Et je suis toujours complètement paumée.”
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| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 23:38 | |
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« Vous parrainez encore ? » J’ai réfléchi un instant et j’ai attrapé une des brochures qui avançaient les prix et les conditions. J’ai aussitôt sorti mon portable pour adresser à Ariane un SMS lui demandant le nom de son neveu. Je ne l’ai pas gardé dans mes mains en revanche. La réponse viendrait bien assez tôt. Sur l’heure, seule Molly et ses tracas, Molly caressant une peluche vivante dans l’espoir d’éteindre son angoisse m’intéresse. Car elle est nerveuse, je le vois. Elle n’est pas à l’aise et pour cause. La nouvelle m’assomme alors que je ne suis qu’indirectement concerné. Je le suis parce que je nourris pour elle la même infection qu’un parrain ou un grand frère. Autant dire que j’ai mal pour elle d’avoir appris qu’elle était l’objet d’un mensonge aussi gros que celui-là, un mensonge qui aura certainement ébranlé les fondations de sa personnalité. « C’est normal. Que tu sois perdue. Et, tu aurais dû me le dire au téléphone je serais venu tout de suite. » J’aurais troqué mes pyjamas pour mes jeans sans la moindre hésitation. « Qu’est-ce qu’il en pense ? » Autrement dit, son mari. S’ils veulent construire quelque chose de sain, il faut impérativement qu’elle lui confie ses peines, ses tourments, mais aussi ses joies et ses victoires. Quant à moi, je constate avec étonnement que, non seulement, elle n’a pas traîné à mettre en branle la machine à reconstituer le puzzle de sa vie, et que comme toute personne se sentant trahie, elle est en colère. Je la perçois dans le son de sa voix. « C’est normal si tu es en colère. Ça ne fait pas de toi quelqu’un de méchant. » Et je sais qu’elle tient à ne jamais blesser personne, à se montrer disponible pour tout un chacun. Sa peine ne doit en être que plus grande. « Et alors ? Comment ont-il réagi ? Tu avais des questions particulières à leur poser ? » J’ai réalisé que peut-être j’étais en train de la secouer et je me suis repris. « Mais, on peut en reparler plus tard si tu préfères. » ai-je ponctué en avalant une gorgée de mon café.
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 0:35 | |
| ”Tu veux en parrainer un ?” Je hausse un sourcil avant de sourire, il pourrait très bien. Et je le vois attraper une brochure, il pourrait passer souvent ici après ça, il pourrait venir voir l’animal qu’il parraine jusqu’à ce qu’il soit remis en liberté. Le koala s’accroche à moi comme si j’étais sa mère, alors je le garde encore un peu. Je ne peux pas faire autrement, il a l’air très jeune et a certainement été arraché à sa mère dans la forêt. Il y a beaucoup d’orphelins ici, des kangourous, des koalas et bien d’autres. On est nombreux à s’en occuper, ils ne sont pas en manque d’amour.
“Justement, je voulais pas t’inquiéter mais je l’ai fait quand même, je suis désolée je vois que t’as l’air fatigué je voulais pas que tu te mettes dans cet état pour nous.” Je soupire en regardant au sol de nouveau. Je sais qu’il est là pour moi, et qu’il dira que je ne le dérange pas, mais je ne peux m’empêcher de m’excuser encore et encore. “Il a été parfait.” Elle sait de qui il veut parler. “C’était le premier au courant, j’étais effondrée et il m’a aidé à remonter la pente avec du chocolat. Il est venu avec moi pour rencontrer ma mère.” Il n’a rien à lui reprocher, je n’ai rien à dire de mal sur Léo. Lui aussi allait mal, alors on a essayé de remonter la pente à deux. On est loin d’y être arrivé, mais on avance doucement. “Je suis pas en colère.” Il lit trop bien en moi Amos, je souffle, je n’ai même pas l’impression d’être en colère. Je soupire en allant déposer le koala dans son enclos avant de répondre aux questions. J’attrape mon café et laisse mes doigts s’enrouler autour de la tasse. “J’en ai encore des tonnes.” Et je les poserai à Jack quand on se reverra. “Ma mère est une toxico depuis des années, on ne peut pas dire qu’elle a vraiment fait attention à moi, j’ai pas eu de nouvelles depuis la dernière fois qu’on s’est vu.” Je me racle la gorge, j’ai bien assez pleuré depuis des semaines. “J’ai rencontré Jack à son travail, et il est parfait. J’aurais tellement aimé qu’on nous sépare pas.” Je regrette de ne pas avoir grandi avec lui, il aurait pu m’apporter tellement de choses. Je suis sûre que c’est un très bon père. Il a déjà une grande place dans ma vie.
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 1:02 | |
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« Pas un, mais celui-là. » Parce qu’il est jeune et à croquer. Parce qu’il fait la part belle à celui qui a échappé à Ariane. Il n’a pas le regard diabolique qu’elle aurait espéré, mais il fera plus que l’affaire : j’en suis convaincu. « Ce serait pour le neveu d’une amie. » Je survole les montants. Ce n’est pas excessif. Une bouchée de pain. Je sais déjà que je vais signer. « Tu peux t’en occuper toi. » ai-je demandé en me redressant pour caresser la fourrure de l’animal. Le pelage est rugueux au toucher, mais ce n’est pas désagréable, bien moins que d’entendre les excuses de Molly. « Oh, ce n’est pas pour ça que j’ai l’air fatigué. Je le suis parce que je dors de plus en plus mal. » J’ai haussé les épaules, conscient qu’elle posera sans doute une question, mais plus tard. Sur l’heure, je ne m’intéresse qu’à elle et j’ajoute. « Tu sais très bien que tu ne me déranges jamais en plus. Même pendant la nuit, si tu avais besoin de moi, je serais là. » Car, elle le mérite, Molly. C’est une belle personne, d’une gentillesse rare, un spécimen proche de l’unique. Dès lors, comment ne pas être désolé qu’elle ait appris aussi abruptement son adoption ? Dans quelles circonstances, d’ailleurs ? Je me suis intéressé au présent, mais je n’ai pas songé à lui demander comment elle l’avait appris. « Du chocolat ? Bon point pour lui. Ça marche sur la majorité des femmes. » Sauf Raelyn. Elle aussi, c’est une rareté en son genre, et c’est la mienne. C’est mon diamant brut que je refuse de polir tant ses imperfections la rendent attirantes. « Et tu l’as retrouvé comment, ta mère biologique ? Et, comment ça se fait que tout a explosé comme ça ? » Et par tout, j’entends : la vérité, cruelle, désarçonnante. « Et, ton père ? Jack donc. Comment il a réagi à la nouvelle ? Il était au courant ? » Dieu que ça doit être étrange d’apprendre qu’on est papa. S'il a été parfait, cet homme ne peut être qu'une bonne personne. Je ne suis pas certain qu'à sa place, assommé par la nouvelle, je n'aurais pas besoin de digérer, seul dans mon coin, avant d'affronter mon enfant déjà adulte. « Il t'a expliqué pourquoi ? Pourquoi tu avait été mise à l'adoption »
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 1:55 | |
| Amos se rapproche de la boule de poils et j’en suis ravie. Il aime les animaux lui aussi, et je trouve ça génial les gens qui font attention à ces petites bêtes. “Ooooh tu l’as vu en avant première en plus.” Personne n’a décidé de le parrainer, et s’il veut celui là je me charge de toute la paperasse et de tous les détails. Il sera pour lui et j’en trépigne déjà d’impatience. “Une amie ?” Mon sourire gandit un peu quand mes sourcils se fronce, je n’ai jamais entendu parler d’une amie, est ce qu’il a quelqu’un dans sa vie en ce moment ? “Je me charge de tout.” Et je hoche la tête en réfléchissant déjà à ce que je vais devoir faire. “Il faudra certainement qu’elle vienne, et le neveu aussi ils pourraient le voir.” J’adore quand les gens qui parrainent les animaux viennent ici. C’est tellement agréable de voir des gens qui se préoccupent autant de ces bêtes. Et j’aime partager mon savoir.
Pourquoi il a l’air fatigué ? Je poserai la question plus tard, quand il aura fini de poser les siennes. Parce que s’il se préoccupe de mon bien-être, je me préoccupe aussi du sien. “Tu sais que c’est réciproque.” Je suis autant là pour lui qu’il est là pour moi. Je n’aime pas le voir mal et il n’aime pas que j’aille mal moi non plus. “ça marche bien sur moi en tout cas.” Je ris un peu, ça marche aussi très bien sur Léo à vrai dire. Il m’aide beaucoup, et je ne serai jamais assez reconnaissante. “Ses parents m’ont donné son numéro et elle a répondu quand j’ai appelé. Je sais pas comment ça a explosé, je pense qu’Allie en pouvait plus de garder ce secret, et elle a paniqué un soir elle a fini par tout me dire.” C’était difficile comme moment, il faudrait que je rappelle ma soeur, je le sais. Mais j’ai tellement peur de m’effondrer de nouveau. “Il savait depuis le début, il a eu de mes nouvelles jusqu’à mes 4 ans et après plus personne ne l’a contacté.” Je ne lui en veux pas, ce n’est aucunement sa faute. “Il m’a dit qu’il m’avait toujours voulu…” C’est ce qui m’a le plus brisé le coeur. Personne n’avait le droit de me priver de mon père, pourtant, ils l’ont tous fait. “J’ai pas été mise en adoption…. je sais même pas si c’était légal Amos…” Je ferme les yeux. Je parle, c’est la première fois que je donne moi-même tous ces détails. “Mes parents adoptifs avaient des voisins qui avaient une fille de 16 ans enceinte. Ils se sont arrangés et ils m’ont adopté, je crois qu’ils m’ont déclaré eux-même, je suis légalement leur fille depuis toujours.” Je n’ai pas cherché plus loin, j’ai trop peur de ce que je pourrais apprendre. “Ils voulaient que je grandisse avec ma vraie mère à côté, et c’est ce que j’ai fait pendant 4 ans.” Je souffle et mes mains se resserrent autour de ma tasse de café. “Ma mère était toxico et un jour elle m’a enlevé, pendant plusieurs jours. On m’a retrouvé dans les toilettes d’une station service à côté de ma mère qui avait fait une overdose.” C’est affreux, tout ce que je raconte est horrible. “Et mes parents ont plus jamais voulu que j’ai de contact avec ma famille biologique.” C’est là que je vais sûrement m’effondrer, parce que j’ai encore l’impression que tout ça n’est qu’un cauchemar.
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 14:40 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
« Oui. Il est trop craquant et comme je sais qu’elle y tient… » Cette amie dont je ne mentionne pas le nom, mais qui chatouille néanmoins la curiosité de Molly. Je présume qu’elle comprend le terme comme un euphémisme alors qu’il est une litote. Ariane n’est pas vraiment une amie. Je la traduirais surtout comme une connaissance qui m’a lancé un défi et que j’ai saisi aujourd’hui l’opportunité de le relever. J’argue également qu’il serait grand temps, en revanche, que je lève le voile sur celle qui prend de plus en plus de place dans mon existence, autrement dit Raelyn. Mais pas maintenant, et ce pour plusieurs raisons : nous sommes en froid, je ne suis pas prêt à reproduire l’épisode Lola et la conversation qui s’annonce me semble bien plus importante : les raisons de son coup de fil, celles qui expliquent pourquoi elle est tendue. La preuve étant, elle joue avec ses doigts, alors je retarde l’admistratif au profit de l’humain et je me mange une de ses claques qui m’a cloué le bec, m’a assommé, à ouvert mes yeux en grand, m’a donné l’air ahuri. « Ils ont fait quoi ? » Transférer sans passer par le cadre de la loi l’autorité parentale sans passer par un juge, c’est ce que j’appellerais une transaction par contrat, une transaction qui entre forcément dans le cadre du pécunier et je n’ai qu’un verbe à l’esprit : vendre. Elle a été vendue, Molly et ça me noue l’estomac. Dans un mauvais film, j’aurais recraché mon café. Sur l’heure, je me tempère alors qu’une colère sourde m’envahit. Comment peut-on abandonner son enfant ? Comment peut-on s’en servir comme d’une contrepartie en arguant que c’est pour son bien ? ça me dépasse et je serre la mâchoire en écoutant le reste du récit qui me crispe plus encore. Kidnapping. Retrouvée dans des toilettes – aurait-elle dit poubelle que ça m’aurait fait le même effet – et j’ai eu mal au cœur, vraiment, sincèrement, pour cette douce enfant. « C’est sans doute la meilleure chose que tes parents auraient pu faire. » ai-je chuchoté, tête baissée sur mes doigts enroulés au tour de ma tasse. « Elle a justifié tout ça comment, ta mère biologique ? C’est tellement affreux. » Et, avant qu’elle ne me réponde, je suis pris par une impulsion : je me suis levé et j’ai posé sur le front de Molly est un baiser d’encouragement, un qui dit : je suis là, ne t’inquiète pas. « Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ta tête, Molly. Mais, il faut que tu sois sûre que rien de tout ça n’est de ta faute. » ai-je précisé dans l’espoir d’adoucir la blessure de son cœur. La culpabilité est le propre de l’homme. Je le sais, j’en fais les frais et je n’aspire qu’à la préserver de cette émotion destructrice.
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 16:24 | |
| Je suis déjà ravie que ce koala à peine arrivé ait la possibilité d’être parrainé aussi vite. Je souris, et je lui dis déjà que je m’occuperai de tous les préparatifs quand son amie viendra signer les papiers et voir la boule de poils. Je la regarde avant de la reposer dans son enclos, j’espère que ça fonctionnera, que l’amie d’Amos voudra bien de ce petit koala. Il va avoir besoin de soins pendant quelques temps. Elle est jeune et fatiguée, on l’a sauvé de justesse et maintenant je me dois de tout faire pour qu’elle grandisse correctement et que tout se passe bien pour elle. Et, peut-être qu’un jour, elle sera relâchée dans la nature. C’est le but.
Et je raconte tout à Amos. J’essaie de lui donner les détails importants même si je sais que ça va sûrement l’énerver. Mon histoire est bien loin d’être belle. Mes deux familles ont connu des drames considérables dans les premières années de ma vie. Et, au fond, je ne sais pas si j’aurais vraiment aimé être au courant. Tout allait bien avant que je ne sache tout ça, tout allait tellement mieux. Et il a l’air choqué Amos, plus je raconte plus je me rends compte du côté horrible de mon histoire. Ne m’oblige pas à répéter les mots qui font ma Amos. Mon regard suppliant croise le sien, c’est déjà bien assez difficile de tout déballer en une seule fois. Je souffle, et je retiens mes larmes tant que je le peux encore. “Je sais pas Amos, tout est cruel dans cette histoire. Mes parents adoptifs, mes grands-parents biologiques, ma mère. Y’a rien qui va… A part Jack, c’est le seul qui a pas eu son mot à dire lui non plus.” Il est comme moi, et c’est certainement pour ça que je me suis sentie instinctivement proche de lui dès qu’on a échangé notre premier regard. “Elle l’a pas justifié, c’était une toxico. Elle était amoureuse de Jack mais lui non, et quand ses parents ont appris qu’elle était enceinte ils sont partis du Canada pour l’emmener à Toowomba.” Je suis canadienne, je l’ai appris il y a quelques semaines ça aussi. C’est peut-être pour ça que je suis aussi gentille et que je ne change pas, c’est dans mon sang. Il embrasse mon front et je pince les lèvres, tout dans cette situation me brise le coeur et je me concentre de toute mes forces pour ne pas me mettre à nouveau à pleurer. “Si ma mère était pas tombée enceinte rien de tout ça ne serait arrivé.” C’est de ma faute, c’est tellement de ma faute si ma mère à rechuter, si mon père à passer une vie à chercher une enfant qu’il n’a connu que 29 ans après sa naissance… Si je n’avais pas existé, tout ces problèmes n’auraient pas existé non plus. “J’ai encore du mal à réaliser que tout ça est réel, j’ai toujours l’espoir que quelqu’un vienne me dire que c’était une blague de mauvais goût.” Mais c’est tout sauf une blague. Et je vais devoir me réadapter à cette vie, à ma nouvelle vie.
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| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 22:54 | |
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DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE
Cruel ? C’est le mot qu’elle emploie et je n’aurais pas mieux dit assez place. Je crois en revanche l’avoir pensé et aussitôt réprimé de peur de lui faire mal. Ce n’est pas mon rôle que de retourner le couteau dans la plaie. Tout au long de cette année où nous avons échangé, où nous nous sommes rencontrés à la faveur du souvenir de Sofia, où nous avons partagé un déjeuner dans un Starbucks ou un salon de thé de Fortitude Valley, il n’était pas question qu’elle soit seule à s’inquiéter pour moi. Je me suis attaché à cette jeune femme dénantie de méchanceté. La malice du Diable n’a pas frôlé son berceau. Dès lors, comment ne pas être retourné par son histoire ? Et, comment ne pas avoir envie de la secouer un minimum ? Elle est déjà trop clémente envers celle qui l’a mis au monde et qui l’aura mise en danger. « Tu m’étonnes qu’elle ne l’a pas justifié, il n’y a pas de mots pour qualifier ce qu’elle a fait. » Ce qu’ils ont fait, car la transaction a été menée par tous les intervenants de son existence. « Et être une tox en mal d’amour ne justifie pas. » Je suis agacé par ce qu’il me semble qu’elle lui trouve des circonstances atténuantes, mais je regrette aussitôt mon mouvement d’humeur. Son regard plaintif me remue. Il me rappelle celui de ma fille lorsqu’elle souffrait de ses maux adolescents ou de jeune adulte. « Excuse-moi, Molly. Je ne devrais pas dire ça. Je devrais plutôt t’encourager à voir le bon côté des choses : ton père a l’air d’être un type bien. » Et, je le lui souhaite de tout mon cœur. Je suis bon, mais pas con. Je sais montrer les crocs si, d’aventures, elle souffrait d’un désaveu plus actuel. « Molly. » Précédemment, je me suis approché d’elle pour lui souffler que rien n’était sa faute. À présent qu’elle est au bord des larmes, j’ai envie de la consoler, de la prendre dans mes bras et de lui souffler à l’oreille, tel un grand frère, que ce n’est pas grave. J’en ai envie et je ne réfléchis pas plus allant tant ses grands yeux altèrent les limites entre ce que je me suis autorisé jusqu’ici et ce qui est possible d’être sans ambiguïté. « Il ne faut pas que tu parles comme ça. Tu auras manqué au monde si tout ça n’était pas arrivé. Et, tu n’aurais pas rencontré Leo, ni moi, ni ton père. » ai-je avancé en la repoussant légèrement pour capter son regard. « Et, je suis là. Tu sais ça ? Je suis là. » Et, je n’abandonnerai pas. Mais, n’en est-elle pas consciente ? « J’aimerais bien pouvoir te rassurer que ce n’est pas une blague, mais crois le vieux croulant que je deviens : le déni, ça ne t’apportera rien de bon. Rien du tout. » Et, j’en parle en toute connaissance de cause.
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| | | | | | | | MOLLY & AMOS #2 ► DON'T SAY THANK YOU OR PLEASE |
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