Je vois qu’il est inquiet, qu’il se pose des centaines de questions. Et moi j’essaie de le rassurer sans vraiment y arriver. Je ne dis plus rien, espérant qu’il me croit un peu quand je lui dis qu’il a vraiment l’air heureux quand il me parle de cette jeune femme inconnue. Il n’a pas envie d’en dire plus ou d’y réfléchir, je le vois, je le sens aussi quand il cherche constamment à parler de moi. Il veut savoir comment je vais, comment je vis cette nouvelle vie de femme mariée. On ne vit pas une idylle avec Léo, notre mariage ne représente rien d’autre qu’un papier et une émission télévisée à laquelle on a tous les deux participer sans vraiment comprendre ce qui allait nous arriver. “Peut-être. J’ai envie de laisser sa chance à cette technique là. Après tout, on ne sait jamais non ?” C’est réellement ce que je pense, j’ai le don pour toujours voir le bon côté des choses. C’est dans ma nature et je ne pense pas que je sois capable d’être quelqu’un de négatif. Il le sait Amos, il commence à me connaître depuis le temps.

Je fronce le nez quand il dit qu’il le devinerait si j’allais mal. Je ne suis pas très loquace quand il s’agit de parler de mes émotions négatives, je le sais. Je suis un peu comme lui sur certains points. Je le laisse s’occuper des billets alors que mon regard se perd déjà vers l’entrée de l’aquarium. C’est calme, c’est apaisant. Je risque de venir ici de plus en plus souvent tant je commence à m’y sentir bien. “Je sais…” On s’avance et je continue de marcher à la hauteur d’Amos. Je pince les lèvres avant de me tourner un peu vers lui. “J’aime pas verbaliser ce que je ressens quand c’est pas positif.” Et, ces derniers temps, il m’arrive de ne pas trouver le positif dans ma vie pendant de très longues minutes.