RACE OF AUSTRALIA

RECAPITULATIF

Equipement des participants : un sac de couchage – une boussole – une carte – des vêtements – une gourde – une lampe torche.
Equipement interdit : smartphone ou tout moyen de communication à distance – de la nourriture.
Vous pouvez, au fur et à mesure de l’aventure, vous équiper un peu plus, en fonction de ce que vous trouverez ou ce que des personnes charitables vous donneront.
Vous devez vous nourrir par vos propres moyens, soit avec l’argent qui vous sera donné chaque jour, soit en allant chez l’habitant. En cas de coup de fatigue, l’équipe de la production qui vous suivra pourra vous donner une barre de céréale pour vous redonner un peu d’énergie.

L’équipe qui vous suit est composée de : 2 cameramans et un infirmier. Au moins un cameraman devra prendre place avec vous pour vos déplacements si vous emprunter une voiture en stop par exemple. Les autres suivront avec une voiture à disposition si besoin. Une tente se trouve dans cette voiture pour les nuits où vous ne trouverez pas où vous loger ou si vous avez envie délibérément de dormir à la belle étoile. Il se peut que parfois les caméramans vous équipent de Gopro pour certaines séquences. Vous porterez un micro sur vous en permanence lorsque les caméras tourneront.  L’infirmier est présent en prévention et fera appel à un médecin en cas de besoin.

Déroulé : Première élimination dès vendredi -dans le jeu – les candidats qui sont éliminés chaque semaine resteront jusqu’au dimanche soir pour participer aux activités détentes organisées par la production chaque weekend pour les moments off. Vous pouvez ou non y participer. Les candidats seront rapatriés à Brisbane en avion dès le lundi.

Rémunération : une semaine complète de participation rapporte 500 dollars à chaque candidat.

ETAPE UNE

Brisbane – Charleville – 745 kilomètres.

TOUS LES CANDIDATS DOIVENT RÉPONDRE A LA SUITE DE CE SUJET AU MOINS UNE FOIS.
Dès lors que les DEUX MEMBRES du binôme auront posté à la suite de ce sujet, vous pouvez ouvrir un RP pour la suite de l’aventure. Vous débutez à Kangaroo point et devez donc vous rendre à Charleville en 5 jours (ou moins si vous y arrivez).
Vous pouvez emprunter tous les transports que vous voulez en n’oubliant pas que vous n’avez pour commencer que 5 dollars en poche par participant et donc, il est impossible de prendre un train pour traverser le Queensland
Utilisez votre carte et votre boussole pour vous assurer d’aller dans la bonne direction.

Epreuve pour cette étape :
Le binôme qui aura marqué le plus de points durant toute la semaine -depuis l’ouverture de ce rp – jusqu’à dimanche soir 22h – aura gagné cette étape.
Vos points marqués en binôme définiront le classement de la semaine. Vous l’avez compris, le binôme qui aura le moins de point à la fin de la semaine sera éliminé.
Comment les points sont comptés ?  
J’ai pris note de tous vos points justes avant l’ouverture de ce rp et je prendrai note de vos points à la fin de la semaine.
POINTS DU DIMANCHE – POINTS DU LUNDI = POINTS MARQUES AU COURS DE LA SEMAINE.
Peu importe le nombre de point que vous aviez en début de semaine, c’est bien le total des points marqués au cours de la semaine qui compte.

ATTENTION, les points ouverts spécialement pour le jeu comptent doubles.
Une ouverture de sujet = 100 points
Une réponse = 60 points.
(merci de me taguer dans vos sujets et rps lorsqu’ils concernent ROA)
Les binômes suivants partent avec un avantage puisqu’ils ont gagné des points grâce aux pronostics des membres : ISAAC ET GRACE : 100 POINTS
EVE ET EZRA : 100 POINTS
JACK ET COLLEEN : 100 POINTS

UTILISATION DU JETON ROUGE : pour cette première épreuve, vous pouvez décider à deux d’utiliser votre jeton rouge contre une autre équipe de votre choix, pour ça, vous avez jusqu’à LUNDI MINUIT pour me donner le nom du binôme qui sera pénalisé.

Pénalité pour cette épreuve : -200 points au total.

Après lundi minuit, l’utilisation du jeton rouge vaudra pour l’épreuve suivante. Je rappelle qu’il n’y a qu’un seul jeton par binôme pour toute la durée du jeu et que si le binôme est éliminé sans avoir utilisé son jeton, il peut le céder à l’équipe de son choix.

EGALITE STAFF / MEMBRE : alors, par équité, les points réclamés dans pour les catégories - Avoir un lien avec 3 nouveaux validés par 3 sujets et Proposer un sujet pour le générateur de RP , ne seront pas compté (de fait, si votre demande a été prise en compte, je les retirerai de votre total ) puisque le staff ne peut réclamer ces points.
les 200 points des 7 votes d'affilés comptent - même ceux en attente

Ca y est, nous y sommes. Le lancement de Race of Australia. May attendait à sa place, sagement, elle était flippée comme jamais, sentait le stress monter comme elle n’avait jamais pu le connaitre. Elle qui avait toujours rêvé d’être sur le devant de la scène, de faire partie de ce monde très select de la télévision. Après avoir été de longues années à traquer les futurs stars de demain, trouvant les nouvelles têtes pour les télé réalités, maintenant, elle avait passé un cap. Elle n’avait jamais caché son attrait pour ce milieu ni ses ambitions, à l’instant même où elle avait mis les pieds sur un plateau en tant qu’assistante d’assistant, elle le criait haut et fort, un jour sa place serait devant les caméras. Et cette fois, c’était pour elle. May n’avait eu connaissance du casting il y a moins d’une semaine,  elle avait pris le temps de lire chacune des candidatures et pris compte de toutes les notes. Elle s’était renseignée pour savoir qui avait dirigé le casting, car de toutes évidences, pour elles, certains candidats n’avaient pas sa place sur une émission comme celle-ci mais elle n’avait pas son mot à dire, cette fois, ce n’était plus son rôle.
Cela faisait un mois qu’on lui avait proposé le projet, elle avait tout de suite accepté mais finalement, la chaine avait préféré choisir un animateur phare pour lancer ce nouveau programme. May avait été très déçue de se retrouver recalée pour au final qu’on la rappelle il y a moins de deux semaines. Par fierté, elle avait eu envie de refuser mais elle savait pertinemment que c’était la chance de sa vie et que si elle ne faisait pas l’effort de mettre son égo de côté, elle n’aurait plus jamais une proposition comme celle-ci. Et même si c’était sa première et dernière émission, elle aurait touché son rêve du bout des doigts.
« May, c’est bientôt à toi. »
Les candidats étaient tous alignés devant elles, tous les uns à côtés des autres, deux par deux, les yeux bandés et ils attendaient sagement qu’on leur fasse signe aussi. Le tournage de l’émission allait commencer et la production avait été claire : il n’y aurait qu’une seule prise, aucun droit à l’erreur, le but était de voir la spontanéité des candidats lorsqu’ils allaient se découvrir et partir pour leur mission.
« 10… 9… 8… »
Son cœur battait la chamade, heureusement qu’elle ne rougissait que très peu et qu’elle avait un don pour garder sa poker face mais elle était terrorisée. Mais elle avait répété cette scène des dizaines de fois, elle était prête.
« […]3.. 2… 1, à toi May ! »
Un sourire sur le visage, les yeux braqués sur la caméra, c’est partie.
« Bienvenue à Brisbane, le point de départ de cette course mythique qui traverse d’Ouest en Est. Nos 8 binômes ici présents vont parcourir l’Australie durant plusieurs semaines. Ils sont tous devant moi, ils ne se sont jamais vu, ils ne se connaissent pas et pourtant, ils vont devoir faire équipe et se faire confiance. De Brisbane à Perth, chaque semaine, un ou plusieurs binôme seront éliminés de la course. A la fin, il n’en restera plus qu’un. Qui gagnera les 100 000 dollars ? »
On lui avait fait signe qu’elle allait trop vite, qu’elle devait reprendre son souffle. May souffla, et se reprit, plus doucement cette fois ci.
« Dans quelques instants, ils vont retirer leurs bandeaux et se découvrir. Pas de temps à perdre, au top départ, dès lors qu’ils se seront vus, ils devront partir pour rejoindre CHARLEVILLE qui se trouve à 745 kilomètres de Brisbane. Ils ont cinq jours, 5 dollars par personnes et par jour. Ils n’ont avec eux qu’un sac à dos comportant le strict minimum. Une carte, une boussole, un sac de couchage, une gourde et leurs vêtements pour l’aventure.
Alors chers candidats, êtes vous prêts pour l’aventure ? »
Un petit temps de silence, un peu de suspens et c’est parti.
« Vous pouvez retirer vos bandeaux. »

Spoiler:

Ces deux derniers mois on été éprouvant, autant sur le plan physique que psychologique. J'ai passé plus de deux semaines à l'hôpital dans le flou le plus total à enchaîner les différents examens, entre prises de sang, ponctions lombaires, radio, scanner, échographie  et même écho-doppler. Et même si les douleurs physiques étaient horribles, je crois que le plus insoutenable était le fait de ne pas savoir ce qui m'arrivait.  

Ce n'est que le 15 Avril que tout s'est éclairé et où les médecins ont enfin pu mettre un mot sur mon diagnostique : sclérose en plaques. Même si ce n'est pas forcément ce qu'on aimerait entendre à 30 ans et que ça a remit toute ma vie et beaucoup de choix en question, rien que le fait d'être enfin fixé était un soulagement sans nom. Au moins maintenant je ne pataugeais plus dans l'inconnu et j'ai, ainsi, pu avancer. Ayant, par expérience professionnelle pas mal de connaissances sur la maladie et m'étant, du coup, encore plus renseigné, j'ai pu me prendre correctement en main.

D'autant plus qu'entre deux séances de rééducation, j'ai vu passer l'annonce de casting pour la prochaine Race Of Australia. En temps normal j'aurais même pas lus l'annonce, tant je déteste la télé réalité, mais je dois avouer que cette fois-ci cet article ne m'est plus sorti de la tête et quelques jours plus tard j'ai envoyé ma candidature, qui a été, contre toute attente, retenue ! J'avais donc maintenant, en plus d'un diagnostique, un but à atteindre : celui de retrouver la totalité de mes capacités physique jusqu'au 15 juin. Deux mois, c'est tout à fait assez, non ?

La réponse est oui.  Car me voilà, là, le 15 juin 2020, 2 mois après mon hospitalisation, un bandeau sur les yeux et un sac à dos appuyé contre mes jambes. Mains croisées derrière mon dos, j'attends patiemment que May Glitters ait fini son speech. Tout ce qu'elle dit, en vrai, on le sait déjà, mais elle le dit et répète juste pour la forme. Je sais que nous avons été mis en rang et que face à moi se trouve mon ou ma binôme, celui ou celle qui partagera l'aventure avec moi.

C'est alors que May s'adresse directement à nous, candidats. A sa question, j'avoue que je ne peux retenir un grand  « OUI !» avant qu'elle ne nous autorise à retirer notre bandeau. Rapidement, je défais le nœud et ouvre les yeux, mon regard se posant sur une jeune femme, blonde. La première chose que je remarque c'est le fait qu'elle se soit maquillé pour l'occasion ce qui me surprend quand même pas mal. Mais je n'ai pas le temps ni l'envie d'émettre un jugement.

Alors, attrapant mon sac à dos, je tend une main vers la blonde  «Martin » me présentais-je avec un large sourire avant de la relâcher et me baisser pour récupérer la carte et la boussole qui se trouve sur mon sac  « Charleville elle a dit» dis-je en dépliant le bout de papier. Rapidement, je trouve la cible  «Ok, donc … donc c'est dans la direction Est sur la A2 en passant par Toowoomba » je relève mon regard sur Ivy  «Je pense que c'est plus facile de trouver une voiture pour aller là-bas et après on avisera. Ok ? » question rhétorique, je dois l'avouer étant donné qu'en vrai je n'ai pas très envie de lui laisser le choix.

@Ivy Waterhouse à toiiiiii !

Et il inspire Jack. Il aurait pu être stressé, il aurait vraiment pu juste avoir envie de se tirer d'ici. Si Ellie avait été là, il est persuadé qu'il l'aurait entendue se moquer, la gamine. Le chewing-gum au bord des lèvres et le sourire avec. Et s'il avait pas eu de bandeau autour des yeux il l'aurait sûrement vue, elle qui finalement est fière, bien sûr qu'elle l'est. Elle est fière d'il saura pas quoi, il sait rien jamais Epstein. Il sait juste que les projecteurs plombent sur ses joues et qu'il part pour trois semaines ou six? Dix? Il a pas écouté, on lui a juste dit de se poster les pieds au sol sur le marqueur de posture, d'arrêter de dodeliner de la tête et de la silhouette entière d'un sens comme de l'autre. Il écoute les mots et il reconnait la voix de May, il écoute les conversations chuchotées aussi et l'ambiance qui respire au diapason. Ça ferait une bonne chanson en vrai, entre les cliquetis des caméras et ceux des pas des autres, entre les exclamations et la surprise et - ah ok, faut qu'il ouvre les yeux là, et ah, ok faut qu'il retire le tissus de devant ses prunelles fatiguées.

S'il a pas dormi la veille c'est certainement pas parce qu'il était angoissé. Lui, il a juste eu une salve d'inspiration et il s'est chargé de remplir des tas de cahiers de notes, des partitions à la dizaine et des morceaux improvisés avec. Il est dégoûté - si seulement il le montrait - de pas avoir de ukulele ou de guitare avec lui. Mais il trouvera un moyen d'en gratter sur le chemin. Epstein, il planifie pour l'une des premières fois de sa vie avoir sûrement besoin de décompresser à la fin de chaque journée au fil de l'aventure. C'est quatre semaines finalement? Non, une? Merde, il aurait vraiment dû être attentif.

Mais il l'est attentif, maintenant, quand ses iris ont fini de s'habituer à la lueur qui les grille et qu'ils s'habituent maintenant à tracer les traits du profil de celle avec qui on l'a jumelée pour l'aventure. Il s'avance, essuie ses paumes sèches sur son jeans déchiré plus distrait que poli. Avant de lui tendre sa paume gauche de la plus naturelle des façons, le sourire qui s'additionne au tableau. « Jack. » il aurait pu faire plus loquace, il aurait pu faire plus chaleureux. Mais apparemment les autres se pressent autour d'eux.

@colleen sainsbury ton tour coco

Qu’est-ce que je fous là ?

C’est à peu de chose près ce que Kieran se répète en boucle depuis une vingtaine de minutes. À moins que ça ne fasse une heure ? Ou peut-être dix. À vrai dire, le jeune homme a complètement perdu la notion du temps dès le moment où il a compris que, c’était fois, ce n’était plus une blague et il ne pourrait revenir en arrière. Pourtant, dans sa tête, jusqu’à ce qu’il soit sur ce plateau, rien de tout cela n’était réel. C’était juste un mauvais plan comme tous ceux dans lesquels ils se retrouvent sans vraiment comprendre pourquoi et qui se terminent avant même qu’il ait pu se rendre compte du merdier dans lequel il s’est plongé. Mais aujourd’hui, c’est différent et cette aventure n’a pas pour but de mal se terminer. Enfin, sauf si, bien-sûr, il perd la course. Ce qui est fort probable en réalité, compte tenu du manque d’expérience dans le domaine du jeune homme. Il faut dire qu’avant aujourd’hui, ses seules expériences liées de près ou de loin à l’aventure se résument à Assassin’s Creed et ses dérivées dans divers mondes. Sinon, il n’a jamais quitté l’Australie, n’a jamais dormi à la belle étoile, n’a jamais fait du stop, encore moins supplier pour un hébergement. Le seul truc qu’il est en mesure de gérer, c’est son estomac qui crie famine et de survivre avec 5 dollars en poche – ça, oui, il peut gérer. Dans tous les cas, les gens autour de lui s’activent et le jeune homme est paumé, yeux bandés et trac qui monte. Il n’est pas spécialement détendu en temps normal, Kieran et ces instants qui le séparent de la révélation de son binôme et du début de l’aventure ne font qu’accentuer son rythme cardiaque.

Vraiment, qu’est-ce que je fous là ? Pourquoi j’ai dit oui ?

Il ne saurait dire à cet instant, mais à vrai dire il ne sait même plus comment il s’appelle. Est-ce qu’il peut simuler un malaise pour être mis hors course avant même le début ? Genre, comme dans Hunger Games s’il décidait juste de faire un pas devant lui avant la fin du décompte histoire de se faire exploser et de régler le souci ? Non ? Et puis, il est vrai que cela pénaliserait son binôme. Tiens, son binôme, même lui ne se souvient plus du portrait qu’il a dressé comme étant celui qui serait son double idéal. Non, vraiment, à ce instant Kieran a oublié tout ce qu’il se passe autour de lui à part le fait qu’il a une furieuse envie de faire pipi qu’il n’avait pas avant d’être amené jusqu’ici. Il est tellement dans son monde, à essayer de ne pas vomir devant les caméras, qu’il oublie d’enlever son bandeau au bon moment – mais quand est-ce qu’elle a parlé, l’animatrice ? – et que c’est un technicien qui lui murmure dans son oreillette de « MAIS ENLEVE TON BANDEAU BORDEL » alors qu’il s’exécute maladroitement, la panique lui faisant faire n’importe quoi, préférant essayer de s’arracher les yeux plutôt que de simplement dénouer le nœud à l’arrière de son crâne. Ça commence bien. Il finit par venir à bout du tissu, se sent bien con quand il réalise que les gens autour de lui sont clairement plus doués, semblant même percevoir le regard plein de détresse de son binôme qui a presque l’air de supplier pour un nouvel allié plutôt que cette chose devant lui. Ou peut-être que, comme toujours, Kieran se fait des idées. Ou peut-être est-ce juste le regard un peu mort de son binôme qu’il a en temps normal. Bien. Quoi qu’il en soit, c’est bien un sourire con qu’il a sur le visage alors qu’il a juste envie de s’enterrer.

Pourquoi j’ai accepté, hein ?

« Salut. » Bien. Bon début. « Désolé, hein, c’était compliqué cette histoire. » Non, Kieran, ça se résume à défaire un nœud et à ne pas perdre ses moyens, histoire de ne pas s’enfoncer comme tu le fais en cherchant des excuses. « Je sais défaire des nœuds, hein. » Raconter sa vie lorsqu’il panique, un art de vivre. « C’est juste que... » Je suis pas doué ? Je suis un peu con ? J’ai paniqué ? Non, ce serait faire fuir son binôme et ils sont censé former une équipe, ce n’est pas vraiment la meilleure façon de faire, encore moins quand ces instants déterminent l’opinion que son binôme aura de lui. Tiens, voilà ça, encore, et il panique encore plus. « Euh... » Allez, Kieran, allez, reprends toi. « J’ai la phobie des bandeaux ? » Bien. Il n’ira probablement pas plus loin que la falaise de Kangaroo Point d’où il se jettera, finalement.

Je sais pas si c’est une bonne idée. Je sais plus pourquoi je me suis inscrite en réalité. J’aime pas marcher, j’aime pas la nature, et on a que 5 dollars par jours. Sérieusement ? Qui vit avec 5 dollars par jour ? Je ne savais même pas que ces billets existaient vraiment. Je croyais que c’était un mythe, et puis, qui utilise encore vraiment de l’argent liquide ? Les carte bleues c’est fait pour que la vie soit plus simple. Bref, je me retrouve les yeux bandés après que le staff m’ait enlevé les 3 quarts de ce que j’avais dans mon sac. J’ai plus de vernis, plus de masque pour la peau, plus assez de vêtements pour survivre. Et rien que pour ça, j’aurais pu détruire leur plateau. Mais je l’ai déjà dit, je suis bonne actrice. Alors j’ai fait comme de rien, j’ai besoin d’argent, et j’ai besoin de gagner en popularité. Je me tais, je souris, je pense aux caméras et à mon plus beau profil. Je vais leur ramener des téléspectateurs et ils vont me ramener des followers. C’est gagnant gagnant pas vrai ? Je vais attirer toute l’attention sur moi, je ne pense pas que May s’attende à ça.

Un bandeau sur les yeux, et tout le monde parle. Blababla… On s’en fout, on veut juste connaître nos binômes. J’espère que je vais tomber sur un mec pas trop chiant, pas trop directif non plus, sinon, ça va très mal se passer. Je bouge d’un pied à l’autre. Je suis en basket, je déteste ça. Ca m’énerve beaucoup, vraiment beaucoup. Je ne suis qu’en talon d’habitude, les baskets c’est mauvais pour les pieds, et surtout pour mon allure. Je réponds pas au oui, je suis trop occupée a à faire un bruit très agaçant avec mes ongles parfaitement manucurés.

J’enlève enfin mon bandeau, j’espère que ça ne m’a pas décoiffé, je veux être parfaite pour mon premier passage devant la caméra. “Ivy” Je le dévisage et tend ma main en attrapant le sac à dos. Il est lourd, y’a pas des gens qui sont payés pour porter ces choses là ? Je grogne déjà en levant les yeux au ciel. Je n’ai aucun sens de l’orientation, et je ne connais pas la ville ni les villes alentour. Je n’ai jamais utilisé de boussole ou de carte. Parfaite partenaire d’aventure pas vrai ? Je souris au jeune homme quand il me parle de la route à prendre. “Si tu le dis.” Et je le suis, sans vraiment écouter le reste de ses dires. J’ai fais deux pas et j’en ai déjà marre, elle s’annonce bien cette course.


@Martin Murphy

Il avait fallu attendre qu’il se retrouve à nouveau perché au sommet de Kangaroo Point pour que Tommy se souvienne pourquoi il appréciait si peu cet endroit pourtant considéré comme l’un des atouts de Brisbane : le vent. Il lui fouettait le visage, lui donnait l’impression de devoir user du double de concentration pour comprendre ce qu’on lui racontait, et lui collait même un début de migraine. À moins que ce ne soit le stress ? Mais non, pourquoi stresser, après tout il avait simplement les yeux bandés au milieu d’un champ, s’apprêtait à quitter la ville pour plusieurs semaines, le tout en confiant la prunelle de ses yeux à Marius, et après avoir décidé qu’il préférait se rendre coupable d’un abandon de poste plutôt que de se confronter une nouvelle fois à Maeve Fox et son aura diabolique.

Alors voilà, il jouait son va-tout, sans savoir ce qui du chômage ou de la probable déception de sa fille serait le plus difficile à affronter s’il revenait de cette aventure bredouille. Toute la soirée de la veille Scarlett l’avait abreuvé de conseils qui auraient peu de chance de lui servir, et qui laissaient à penser qu’elle regrettait sans doute un peu l’idée que ce soit son frère et non elle-même qui s’apprêtait à se lancer là-dedans. Il y avait aussi eu ce moment de flottement, lorsqu’ils avaient réalisé après que leur curiosité les ait poussés sur Google que la présentatrice de l’émission n’était autre que May. LA May de Marius. Et sans trop savoir pourquoi c’était ce dernier détail qui lui gardait l’esprit occupé tandis qu’ils attendaient – plus ou moins patiemment – de savoir à quelle sauce ils allaient être mangés. La présence à côté de lui l’intriguait également, et malgré le vent le voilà qui tentait de se concentrer suffisamment pour tenter de grappiller le moindre indice sur son identité – était-ce une respiration d’homme ou de femme ? Pouvait-on différencier un homme et une femme juste en se basant sur la respiration, d’ailleurs ?

Oh wait, May commençait à parler. Bienvenue blablabla, huit binômes, Brisbane à Perth blablabla, les cent mille dollars (très importants, capitaux même), et la destination du jour : mais où diable plaçait-on Charleville sur une carte, pour commencer ? Tommy n’était pas un as de la géographie, et il commençait à se dire qu’il aurait peut-être dû commencer par réfléchir à cela avait de s’inscrire. Quel idiot. « Alors chers candidats, êtes-vous prêts ? » Non, pas du tout, mais prenant le silence générale pour un consentement tout aussi général, la blonde avait annoncé « Vous pouvez retirer vos bandeaux. » comme on donnait le top départ, et sans se faire prier Tommy avait suivi le mouvement et retiré cet horrible bandeau qui le désorientait plus encore que les bourrasques de vent.

Son binôme était un elle, sa chevelure semblait sortie tout droit d’un des magazines de mode qui s’empilaient dans la salle d’attente du dentiste, sans parler de ses yeux, et quand bien même le stress avait dû transformer cela en grimace un peu étrange le brun lui avait offert un sourire et tendu une main « Tommy. » avec l’espoir que son physique angélique ne cache pas une horrible sorcière.

@LOVE BRYCE

On inspire, on expire.

La chaleur des lumières tout autour de nous, les voix qui annoncent, qui décomptent et la présence de cette personne à mes côtés. Futur binôme pour cette aventure complètement folle. Je voudrais tendre le bras pour avoir une première sensation, un premier contact, mais la voix de la présentatrice me fige sur place. Elle annonce ce qui va devenir notre quotidien pour les prochains jours, prochaines semaines si on s’en sort bien. Traverser l’Australie avec le strict minimum. Une étape par semaine. Je me souviens de tout ça.

Ce n’est plus une blague, le jeu va réellement commencer. Dire que je me suis inscrit sur un coup de tête complet. J’ai vu l’annonce sur un réseau social, je trouvais le concept un peu dingue, mais plutôt cool. J’ai voulu me donner un challenge personnel. Jamais je n’avais imaginé que ma candidature, quelconque, soit retenue pour l’aventure. Autant dire que je suis tombé sur le cul lorsque j’ai reçu le mail m’annonçant que j’allais participer à l’émission. La présentatrice évoque les candidats et je frissonne. J’imagine ce qui nous entoure, Kangaroo Point, la vue sur Brisbane, les caméras et nous, les candidats, alignés en rang d’oignons les yeux bandés. May Glitters annonce les détails de notre première étape. Mon corps tout entier vibre sous l’excitation, mes doigts me démangent, je trépigne sur place. « Vous pouvez retirer vos bandeaux. » Et c’est parti.

Dans la précipitation, je retire le morceau de tissu qui recouvre mes yeux et manque d’arracher le micro attaché à mon tee-shirt. Je le remets en place et me tourne vers celle qui sera mon binôme pour cette aventure. Une grande brune assez mince et qui, à première vue, semble un peu renfermer. « Salut. » Je lui offre mon plus beau sourire et déjà, je fais glisser la bretelle de mon sac à dos sur mon épaule. « Loan. » que je me présente sans jamais cesser de sourire. Je ne tiens plus en place. « Prête pour le départ ? Je pense que le mieux serait de commencer à faire du stop ! » J’ai déjà hâte de partir sur les routes et puis 745 kilomètres nous sépare de notre première étape. Il ne faut pas perdre de temps !

@Kelly Ward let's go

Je stresse de fou. Faut vraiment que je me calme. Je suis juste pas doué pour les surprises et j’espère vraiment que je vais pas tomber avec quelqu’un qui prend pas ça au sérieux tout en restant chill. J’ai pas envie de me prendre la tête. J’aimerai trop que mon binôme devienne mon nouveau BFF. Ce serait magique, ce serait parfait. Je suis tellement motivé pour cette aventure. Elle est tombé à pique. J’ai tout le temps du monde pour m’y consacrer sans penser au travail parce que travail il n’y a pas en ce moment. Il est vrai que ça ne m’aurait pas dérangé de passer plus de temps avec Charlie mais je n’avais pas prévu qu’on se reverrait si vite quand je me suis inscrit.

J’aime pas trop trop ce bandeau sur mes yeux. Je suis pas claustrophobe mais je suis pas vraiment à l’aise là. Je sais que ce n’est qu’un moment à passer. Qu’on va pouvoir utiliser tous nos sens pendant l’aventure. Je suis tellement excité que j’en oublie de faire attention au discours d’ouverture du jeu. Je retiens le plus important, Charleville la première ville à rejoindre. 100 000 dollars à gagner. « Alors chers candidats, êtes vous prêts pour l’aventure ? » Je sais pas trop si on doit vraiment répondre ou pas, alors je dis rien mais j’entends quelques « oui » alors je lance le mien après coup #awkward d’entré de jeu.« Vous pouvez retirer vos bandeaux. » MON COEUR BAT SI FORT, mes joues sont très rouges. J’enlève mon bandeau pour voir un gars à mes côtés. Carrément beau gosse et c’est pas un vieux. Il a l’air athlétique. Je sais rien de lui mais à première vue, je suis pas déçu du tout.

« Salut, je m’appelle Kane. » Je tends la main pour contribuer à cette présentation en bon et due forme. Le large sourire sur mes lèvres montre bien qu’il est une bonne nouvelle en terme de binôme. « T’es prêt pour gagner l’aventure ? » Alors là je suis d’un optimisme hors paire, j’espère que ça va lui plaire. Le positif c’est ce qu’il faut.

@Liam Taylor à toi

Le stress était à son comble. Sienna s'était lancée dans l'envoi de cette candidature sur un coup de tête. Depuis le décès de son frère, elle avait mis ses rêves d'aventures et de voyages sur le côté.  Pourtant, depuis son plus jeune âge, elle a toujours été avide de découvertes et d'adrénaline. Dix après la disparition d’Avery, ce manque au fond d’elle lui laissait un goût amer quotidien. Un quotidien qui se rythmait à la gestion de la pâtisserie de son cousin la journée et aux extras au Canvas le soir. Un train de vie compliqué et éreintant. Surtout, pas du tout rentable. Sienna croulait sous les factures et c’est tout juste si elle arrivait à tout régler à la fin du mois. Race of Australia était arrivée comme une fenêtre pop-up dans sa vie.  Un concours de circonstances, une recherche hasardeuse sur internet. Toute cette aventure était partie de rien. Elle était tombée sur le casting de la course la plus folle d’Australie. Sans en parler à personne, Sienna avait envoyé sa candidature. C’est seulement lorsqu’elle apprit que la production de Race of Australia l’avait sélectionné pour la compétition qu’elle a annoncé la nouvelle à toute sa famille.  

La voilà désormais, les yeux bandés, en ayant aucune idée d’où elle pouvait bien se trouver. Il faisait assez bon pour un début d’hiver mais elle étouffait de stress et d’adrénaline. La voix de May retentissait dans son cerveau. Sienna avait tellement hâte connaître son binôme que cela obstruait tous ses sens. Néanmoins, les précisions de May concernant les détails de l’aventure lui firent hausser un sourcil. Cinq dollars par jour ? Ils allaient devoir se débrouiller intelligemment et gérer judicieusement cet argent. Le reste des affaires qui ont été fourni par la production soulagé Sienna. Un sac de couchage était essentiel et les nuits à la belle étoile n’effrayaient pas du tout la jeune femme. C’était le jeu, le plaisir de l’aventure. On ne pouvait pas se laisser dans cette aventure en pensant dormir dans un hôtel tous les soirs. Elle avait d’ailleurs prié depuis une semaine dans l’espoir de tomber sur quelqu’un d’aussi aventurier et de courageux qu’elle. Elle avait besoin de quelqu’un de leader comme elle et qui était aussi téméraire. Mais elle se disait également que la production pouvait la mettre avec une personne aux antipodes de sa personnalité, juste pour faire de l’audience. Évidemment, c’était comme ça que ça roulait ce genre de chose. Il fallait de l’audimat, il fallait que ça clash pour que les gens regardent. « Vous pouvez retirer vos bandeaux. » Le moment fatidique arriva enfin. Elle hésita même à ôter son bandeau par peur, appréhension. Mais elle ne pouvait pas se permettre de juger au premier regard son binôme avant d’apprendre à le connaître. De toute façon, si la personnalité de son binôme ne lui convenait pas, elle serait tout simplement obligée de faire des efforts et de prendre sur elle. Ils ou elles allaient traverser ensemble toute l’Australie. C’était comme un mariage, pour le meilleur et pour le pire, dans la victoire comme dans la défaite. Au moment où elle ôtera son bandeau pour croiser le regard de son binôme, elle sera liée à elle ou lui. Et hors de question de déclarer forfait pour une mésentente. « Allez, pas de stress. » Sienna dénoua le bandeau qui l’empêchait de voir. Elle écarquillait des yeux pour se réhabituer à la lumière naturelle. Un homme d’une quarantaine se tenait devant elle, immense. Réellement, immense. Il devait bien faire 1m90. Du haut de ses 1m70, elle levait la tête pour analyser son visage. Plutôt séduisant, des traits matures et il avait l’air assez sportif. Elle lui sourit instinctivement. Assez satisfaite pour l’instant. Elle partait du principe que l’impression était toujours la bonne, et que celle-là était assez convaincante. « Salut, moi c’est Sienna. » Son grand sourire ne la quittait pas. L’aventure commençait maintenant, c’était signé, acté. On entrait dans le vif du sujet. « Paré pour le départ ? Accroche-toi, parce qu’avec moi, faut s’accrocher. » Elle lâcha un rire. Sienna n’aimait pas perdre. Très confiante, elle lui annonçait clairement la couleur. Avec elle, ils allaient bombarder. Il n’y avait pas une minute à perdre.


@Gregory Morton love love love

 « roa lancement »     elias sanders & others

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Ne demander pas à Elias Sanders qu’elle idée lui est passé par la tête pour venir jusqu’ici, il n’en sait rien lui-même. Et il n’est de base pas vraiment attiré par ses jeux stupides mais quand il a vu le concept de l’émission, il n’a pourtant pas hésité une seconde à s’inscrire. Il aime le challenge c’est indéniable, on le voit déjà dans son boulot, il y met toute sa passion, tout son cœur à l’ouvrage, mais ce défi c’est nouveau pour lui. Les caméras il déteste ça, ainsi que la notoriété, ce monde n’est pas fait pour lui, mais le sport oui. C’est ce qu’il a aimé tout de suite dans le concept. Partir de rien, être tout petit, et grandir, évoluer. Se surpasser. Erin, sa sœur a pouffé de rire quand il lui a dit qu’il voulait y participer, mais très vite, elle s’est stoppée en le voyant bien décidé, et très sérieux. Et elle le connaît du genre à foncer droit dans le mur, à ne pas vraiment réfléchir dans la vie de tous les jours. Le voilà donc, le jour J, armé de son survet et d’un sac à dos avec quelques objets – les seuls dont il a le droit pour mener à bien son périple. Sanders angoisse un peu de connaître son binôme, de tomber sur quelqu’un qui n’avance pas, ou qui n’a pas un minimum de niaque ! Il lui faut quelqu’un qui n’hésite pas, un fonceur, une personne qui ne se laissera pas démotiver à la moindre difficulté. « 10… 9… 8… » Mais en réalité Elias n’aura guère le choix que d’accepter son binôme si il veut réussir. C’est un caméléon à sa manière, il parvient à se fondre facilement dans le décor et à remotiver toute une troupe. « 7… 6… 5… 4… » Debout, immobile, les bras ballants, le long de son corps, un bandeau qui l’empêche de voir où il est, encore moins celui ou celle qui l’accompagnera. Il prie pour que ce soit une nana, en principe le courant passe davantage. « 3.. 2… 1, à toi May ! » Il gesticule dans tous les sens, inspire, expire. Les secondes sont longues, il a envie de crier à la Glitters de démarrer son charabia. Qu’il puisse enfin retrouver la vue, l’équilibre. « Bienvenue à Brisbane, le point de départ de cette course mythique qui traverse d’Ouest en Est. Nos 8 binômes ici présents vont parcourir l’Australie durant plusieurs semaines. Ils sont tous devant moi, ils ne se sont jamais vu, ils ne se connaissent pas et pourtant, ils vont devoir faire équipe et se faire confiance. De Brisbane à Perth, chaque semaine, un ou plusieurs binôme seront éliminés de la course. A la fin, il n’en restera plus qu’un. Qui gagnera les 100 000 dollars ? » Son cœur qui bat, et il se demande franchement ce qui a bien pu lui prendre d’accepter. D’y aller de lui-même, il n’était pas mieux dans sa salle de sport ? « Dans quelques instants, ils vont retirer leurs bandeaux et se découvrir. Pas de temps à perdre, au top départ, dès lors qu’ils se seront vus, ils devront partir pour rejoindre CHARLEVILLE qui se trouve à 745 kilomètres de Brisbane. Ils ont cinq jours, 5 dollars par personnes et par jour. Ils n’ont avec eux qu’un sac à dos comportant le strict minimum. Une carte, une boussole, un sac de couchage, une gourde et leurs vêtements pour l’aventure. Alors chers candidats, êtes vous prêts pour l’aventure ? » Il trépignait d’impatience Elias, il n’en pouvait plus. Son blabla n’en finit plus et finalement, le compte à rebours à sonner. Il est soulagé, mais anxieux. « Vous pouvez retirer vos bandeaux. » Et sans attendre, sa main qui tire sur ce dernier, dégageant sa vue, et une moue se hisse sur son visage alors qu’il fait face à un homme. Encore les yeux bandés. Elias le scrute maladroitement, il a l’air dans son monde le type, ou Sanders rêve ? Un soupire sort de sa bouche, il allait le bouger, le réveiller, le secouer. La victoire c’est pour eux et si il devait lui répéter cinquante fois il le ferait Elias. « Salut. Désolé, hein, c’était compliqué cette histoire. Je sais défaire des nœuds, hein. » Il lève ses yeux sur lui alors qu’il parvient à voir son visage et enfin ses yeux, c’était pas si compliqué. « J’espère bien ça va être compliqué sinon. Elias. » Il se présente en lui tendant la main, quand même. Même si Sanders arque un sourcil, il avait l’impression qu’un boulot monstre l’attendait. Mais ça le freine pas Elias. Pas encore du moins. « C’est juste que.. Euh... J’ai la phobie des bandeaux ? » Oula, il voulait faire fuir le flic. « Non non ! Tu n’as aucune phobie d’accord ?! » Et puis même si il n’était pas d’accord, il n’en a aucune. Les cameramans qui sont pas loin d’eux, et Elias fait abstraction, Erin lui a pourtant demandé de lui faire un coucou à travers la caméra, elle est folle sa sœur… « Bon allé en route, faut pas qu’on leur laisse prendre de l’avance… » Il n’est pas là pour faire les présentations et en voyant certains binômes s’éloigner, Elias voulait en faire pareil et quitter la pointe de kangaroo point.

@kieran halstead

Mais qu’est-ce que je fous là ? Moi l’agoraphobe, la maladroite de service dans une aventure pareille ? Pourquoi j’ai écouté mon fichu psy quand il m’a dit que m’inscrire pouvait me faire du bien. Un Pékin Express version Australie. Un Brisbane express. Je sens l’angoisse monter à mesure que je me rapproche de la révélation de mon binôme. Parce que soyons honnête, je ne suis pas la personne la plus avenante du monde. Et aussi la plus à même de faire ce challenge. Déjà prenons en compte le fait que j’ai deux mains gauches et donc je risque de tuer cette pauvre personne à chaque minute qui passe. Ensuite, bien que j’ai déjà fait ce genre de road trip quand j’étais à l’Ecole du Louvre, je ne suis jamais aussi partie aussi longtemps de chez moi. Mais bon, la somme était attrayante on ne va pas se mentir et connaître le pays où j’avais posé mes valises il y a deux ans et demi aussi. Et puis qui sait ? Mon binôme ne serait pas aussi désespérant que moi. Il y a peut-être plus d’un Superman dans cette ville immense ? Faites juste qu’il ne soit pas trop grand, pensai-je. Non parce que du haut de mon mètre cinquante-deux ça serait gênant. Ou alors, il se révélerait pratique pour attraper les fruits en hauteur. Je n’en avais aucune idée. Alors qu’on a eu la bonne idée de me bander les yeux, je sens la panique monter en moi. C’est quoi ce mix de Pékin Express, Hunger Games et Cinquante nuances ? Je n’ai rien trouvé d’autres avec un bandeau. Mon esprit pédale alors que j’entends la femme prendre la parole. Une voix claire, claire comme l’eau. Je commence à patasser sur place, contente de ne plus avoir mon attelle. Au moins, ça serait un point en moins pour mon pauvre binôme. Et ma capacité de concentration n’est pas à son level max. On le sait bien que j’ai du mal à rester focaliser sur un truc quand je commence à paniquer. Elle a dit quoi là ? Alerte, alerte. Je n’ai pas écouté un traître mot. « Alors chers candidats, êtes vous prêts pour l’aventure ? » Je me racle la gorge avant de me tendre comme un piquet. « Si on répond non, chuchotai-je plus pour moi-même que pour la populasse autour de moi, on peut partir ? Non parce que c’est pire qu’une attraction à sensation ce truc. »
Tais-toi Evelyn, tu parles trop.

« Vous pouvez retirer vos bandeaux. » Je pousse un soupir de soulagement avant de venir ôter mon bandeau. « Et Joyeux Hunger Games, dis-je en riant avant de remettre ma casquette en place. » Bon alors, fille ou garçon ? Une fille s’il vous plait. Je ne suis pas à l’aise avec le sexe opposé. Bon déjà, grands pieds. Alors à moins qu’une femme chausse du soixante-douze, c’est un homme. Merde. Je relève la tête avant de mettre ma main en visière. Il fait beau là-haut ? ON A AU MOINS TRENTE CENTIMÈTRES D’ÉCART BORDEL. Ok, bon, faut dire quelque chose. Avec des mots. Une phrase. « Euh, bonjour. » Ok, c’est super éloquent. Vraiment. Presque vingt-sept années d’existence pour ça ? Je fais pitié bordel. Allez, on sourit. Il a l’air gentil. Et puis, il a les cheveux clairs comme moi donc rien que ça, ça me fait gagner des points. « Je m’appelle Evelyn, enchantée. Mais on m’appelle Eve. Ou EvE comme dans Wall-E. » Le ridicule ne tue pas, n’est-ce pas ? Je me décide à lui tendre la main. « Ravie de faire ta connaissance, mon cher allié pendant quelques semaines. Et puisse le sort nous être favorable. » Je termine ma phrase par le jingle d’Hunger Games.
Oui le ridicule ne tue pas. Sauf quand on passe à la télé. Mais bon au moins, j’aurai eu le mérite de faire marrer les gens.

Encore une fois Rüya a fait des siennes, une énième télé-réalité alors que je viens tout juste de passer sur la chaîne youtube d’une des plus grandes chaînes de télévision du coin. Ce n’est pas pour me déplaire en soit, surtout que le principe de base même de cette émission aujourd’hui est intéressante. Parcourir l’Australie d’Ouest en Est avec seulement le strict nécessaire à notre disposition et quasiment peu d’argent. J’ai donc finalement succombé à vraiment participer alors qu’on m’avait contacté il y a quelque temps pour me prévenir de ma sélection parmi toutes les autres. J'envoie rapidement un message à mes frères @Amos taylor et @Chad taylor, les prévenant au dernier moment pour allumer la télé et admirer une fois de plus leur frère qui passe derrière leur écran.

J’ai l’habitude de tout ce qui est randonnée, trekking et j’en passe, alors je ne me sens pas vraiment impressionné par les autres candidats. On s’est rencontré vite fait juste avant qu’on nous bande les yeux, je n’ai pas vraiment eu le temps de voir tout le monde, mais la parité entre homme et femme avait l’air d’être de mise. Là où ça va me faire le plus drôle c’est que je n’ai pas l’habitude de voyager comme ça avec une autre personne, pas pour des randonnées. La plupart du temps, quand ce n’est pas avec un proche, j’essaie d’être seul parce que j’ai ce désir de me ressourcer, d’un peu abandonner tout contact avec l’extérieur.

La voix de la présentatrice retentit alors qu’on est sur le point de se voir retirer nos bandeaux. Je ne sens pas vraiment de stress monter en moi, mais je dois avouer ressentir cette petite impatience de découvrir avec qui je suis. « Quelqu’un qui adore la rando et qui en a déjà fait svp. » Que je chuchote alors que personne ne m’entend. Je ne suis ni mauvais joueur, ni quelqu’un qui joue sa vie pour ce genre d’émission, mais ça sera toujours plus agréable d’être sur la même longueur d’onde et de ne pas être trop différent. C’est le moment que tout le monde attend, on se débarrasse de ce qui nous enlevait toute visibilité et je découvre mon binôme. « Enchanté Kane, je m’appelle Liam. » Je replace une de mes mèches derrière mes oreilles alors que je tends ma main à mon tour afin de serrer la sienne. « Plus prêt que jamais, je suis certain qu’on va réussir à aller loin. » Affirmation plus que sincère. Kane m’a l’air sportif, c’est déjà un très bon point, parce que l’endurance va être l’un des points clés de l’aventure.

@Kane Williamson

C’est un peu l’histoire de sa vie, à Kieran. C’est toujours le type gauche, celui dont la maladresse vient contrecarrer chacune de ses actions alors même qu’il les avait suffisamment rêvées pour espérer que tout se déroule correctement. Il faut dire qu’il vit un peu dans son monde, Kieran et qu’il tend à imaginer chaque geste du quotidien dans sa tête telle qu’il voudrait qu’ils se déroulent. Pour cette aventure, typiquement, il s’imaginait le départ comme un grand moment de (presque) héroïsme, retirant son bandeau, tissant immédiatement un lien indéfectible avec son binôme en l’espace d’un regard, partant à l’aventure sans tarder, plantant les autres binômes au passage et ayant la chance folle de réussir à arrêter la première voiture qui passe devant eux. Bien-sûr, dans son plan, ils remportent l’étape à la fin de la semaine, ce ne serait que du bonus. Dans les faits, c’est bien différent et pour parvenir à planter les autres binômes sur ces hauteurs, il faudrait déjà être en mesure d’ôter son bandeau. Pour tisser un lien indéfectible avec son binôme, il faudrait déjà que celui-ci n’ait pas une furieuse envie de vous éclater la tête contre la caméra derrière vous. Bien évidemment, ce dernier n’a pas joint le geste au regard, mais Kieran n’est pas stupide – malgré ce que les dernières minutes ont laissé penser – et il entend bien le ton avec lequel il s’adresse à lui. « Kieran. » Il se présente à son tour, s’empêchant d’ajouter un « t’as l’air d’un sacré con comme gars », mais hé, il ne faut pas juger sur une seule impression (ce qu’Elias n’a pas fait en l’occurrence, mais Kieran ne peut pas s’en offusquer ; même lui s’est jugé sur ce coup-là). « Ça t’en sais rien. » Qu’il se contente de répondre en fronçant les sourcils : tentative d’humour qui risque d’être avortée en vue du sérieux du bonhomme face à lui. Pourquoi il a accepté cette aventure, déjà ? « Je crois qu’ils m’ont pas écouté au casting... » Qu’il murmure pour lui-même alors que Monsieur Joyeux s’éloigne déjà. Eh, oh, t’as pas l’impression d’oublier quelque chose, dude ? Kieran se met rapidement en marche, un dernier regard à la caméra, l’air de dire aux techniciens derrière celles-ci « regardez bien, si je disparais, c’est lui le fautif ».

Bon, le bandeau sur les yeux, c’est pas très confortable. Pas plus que de se savoir entourée d’une équipe de tournage au complet, au demeurant, toute à son aise soit-elle dans ce genre de configuration. C’est que c’est angoissant, finalement, de savoir que les caméras ont déjà commencé à tourner, que sa participation à l’émission va devenir officielle et surtout qu’elle va rester loin de chez elle pendant cinq semaines - une grande première depuis son accident. La folie de s’inscrire à un tel projet lui revient en pleine face, alors qu’elle avait réussi à relativiser son anxiété toute la semaine : qu’est-ce qu’au nom de Dieu elle vient foutre là, bordel ? Qu’est-ce qui a bien pu la pousser à s’inscrire à une connerie télévisée, à dire bye-bye à son chat, à son boulot et à sa demi-relation cahoteuse (qui sera certainement achevée par son départ à la mord-moi-le-noeud, on ne va pas faire les surpris) ? La perspective des 100 000 dollars, peut-être. Ou juste l’envie de se barrer le plus loin possible de ces contrées peuplées de problèmes et de bordels créés par nulle autre que votre humble servante ici-présente.

En arrière-plan, la voix de la présentatrice retentit et la fait sursauter - c’est que les réflexes, ça se refait pas. Le blabla présentatif des émissions télévisées du même acabit démarre : huit binômes, un seul survivra, personne ne se connaît, beaucoup d’argent et de drama, comme le Bachelor mais avec plus de désert et moins de villas confortables dans lesquelles se battre pour un mâle. La présentatrice pose la question attendus par tous - non, personne n’est prêt, sauf le District Un qui prépare scrupuleusement ses sacrifices - et enfin, les autorise à enlever leurs bandeaux. Ni une ni deux, Grace se jette sur le sien avec sa main valide, abandonne la manipulation du noeud après deux secondes et opte plutôt pour le coulissement du bandeau jusqu’au haut de sa tête, suivant ainsi le précepte du plus grand des héros, Bear Grylls. Improvise, adapt, overcome. La jeune femme fourre le bandeau dans sa poche et se tourne vers son voisin, ramassant au passage son sac posé à terre.

“Salut. Grace, contente de te rencontrer. Prêt pour le grand saut ?”

Rapide étreinte pour faciliter les présentation, puis elle gratifie le jeune homme d’un large sourire qui, elle l’espère, compensera pour son handicap toujours un peu embarrassant - surtout dans ce genre d’épreuves, c’est un peu comme envoyer un lépreux à Koh Lanta. “On lève le camp ? J’suis sûre qu’on pourra copier les bonnes idées des autres si on les suit d’assez près.” Large sourire taquin.

@Isaac Jensen

Le bouton envoyé avait tout fait basculer et ce qui me semblait être au départ juste une candidature pour voir, s'était avéré devenir une candidature pour participer. Debout, le bandeau sur les yeux, le vent dans les cheveux, je sentais le stress m'envahir. Je commençais à me demander ce qui m'avait pris d'agir ainsi. Moi, qui, à la base recherché la discrétion, j'allais me retrouver propulsé dans une émission de télé-réalité. Heureusement, celle-ci était relativement intéressante et c'était se qui m'avait poussé à poser ma candidature. D'Ouest en Est, on allait devoir se débrouiller pour rallier les différents points. Je ne savais pas encore où ça allait me mener dans l'aventure, mais l'idée de gagner une jolie somme était des plus motivante. Je n'avais cependant pas la prétention de pouvoir finir dernière.

Le décompte fut lancé et j'entendais la présentatrice prendre la parole. Au vu de sa façon rapide d'annoncer le jeu, elle semblait tout aussi angoissé que nous. Je pouvais également entendre les respirations des autres candidatures et surtout celui ou celle à mes côtés. J'espérais tomber sur quelqu'un de sympathique avec qui l'aventure serait agréable. Lorsque la présentatrice annonça que nous allions pouvoir retirer nos bandeaux, je levais mes bras et je posais mes mains le tissu. Mon stress manqua un battement lorsque l'étoffe tomba. Légèrement éblouis par le soleil, il me fallut un instant pour clairement voir mon binôme. Il avait l'air très sympa et au vu de son sourire, il semblait plutôt content d'être avec moi, du moins je l'espérais. « Tommy. » Je glissais mes doigts dans sa main afin de le saluer convenablement. "Love..Enchanté de faire ta connaissance !" Le jeu allait enfin pouvoir débuter et nous ne devions pas vraiment perdre de temps. "Je te propose qu'on fasse connaissance en chemin !" Je me retournais pour attraper le sac à dos qu'on nous avais fournie et je remarquais alors une présence familière. Isaac avait lui aussi tenté l'aventure ! Je lui souriais rapidement en lui faisant un rapide signe de main, avant de mettre le sac sur mon dos et de reporter mon attention sur Tommy afin de pouvoir pleinement partir dans cette aventure.