Parfois, ça a du bon d'être une jolie et charmante blonde qui en plus de ça est, mine de rien, pas mal connue. Au fur et à mesure de la première journée j'ai appris que que Ivy était la fille dans ambassadeur et d'une danseuse/manequin et qu'elle a déjà fait pas mal de couvertures de magasines people -sans doute pas toujours en bien. Elle est aussi ce qu'on appel une 'influenceuse instagram' compte tenu du nombre de ses followers. Mais tout ça je l'ignorais jusqu'à ce que sa notoriété nous aide à trouver une voiture mais aussi, du coup, un hébergement. Et quel hébergement ! Une villa au nord de Chinchilla, grande, avec piscine, hammam, deux chambres d'amis avec les matelas les plus confortables du monde. Nous avons été accueillis comme des rois, avons manger à notre faim et bu à notre soif.

J'ai merveilleusement bien dormi. Et pourtant, la journée a assez mal commencé. Le petit déjeuné à base de fruits frais, flocons d'avoines aurait pu être magique … s'ils avaient été sincère et s'ils m'avaient dit que le prétendu lait d'avoine est en fait du lait de vache. Je ne l'ai remarqué que plus tard, après avoir englouti la moitié de mon porridge. Dégoutté, j'ai laissé l'autre moitié et me suis goinfrer de bananes et d'autre fruits.

A 8h, la balise sonne à nouveau et la course peut reprendre. Malheureusement, c'est aussi à ce moment là que mon estomac et mes intestins ont commencé à se rebeller contre le lactose qu'ils ont du mal à digérer. J'essaie sincèrement de faire bonne figure et d'ignorer mon corps qui a envie de tout rejeter. Prenant donc sur moi, j'arrive, bizarrement, assez facilement à me contrôler. Assez au moins pour arriver à la route qui devra nous mener, si tout va bien, à Roma puis à Charleville ou nous commençons le stop. Enfin, où JE commence le stop car Ivy, elle, elle s'asseois au bord de la route et regarde le paysage.

Après une bonne dizaine de minutes, je décide qu'il est grand temps qu'elle se bouge un peu ;  « Allez vas-y, prend le relais» et à se regard perdu et interrogatif, je soupire lourdement et roule des yeux  « Lève toi, souris, tend le pouce et sois belle, c'est tout ce que je te demande» dis-je en me laissant tomber sur le sol, bien décidé de ne pas faire tout le travail aujourd'hui.

@Ivy Waterhouse
@May Glitters

On a pas dormi dehors.Grâce à moi, on a eu une voiture, et une chambre correct pour passer la nuit. Le genre d’endroit luxueux dont j’ai l’habitude. Martin avait l’air impressionné, il aurait pu s’extasier devant chacun des mur de cet endroit. On ne vient vraiment pas du même monde. J’ai pas vraiment bien dormi, le lit était dur, et on s’est réveillé bien trop tôt. Qui se réveille avant 10h de nos jours ? Sérieusement, se lever aussi tôt ça devrait être considéré comme une torture. J’ai encore mal aux orteils de la marche qu’on a fait le jour d’avant. Et on a pas beaucoup marché apparemment. Je ne compte pas marcher plus aujourd’hui, j’espère qu’il en est bien conscient. Heureusement que mon esprit de compétition est plus fort que le reste sinon j’aurais déjà abandonné la course. Mais je vais battre ce couple d’idiots qu’on a rencontré hier, et tous les autres. Ma notoriété nous apporte des avantages.

On sort, on arrive sur la route et Martin commence à faire son boulot. Je suis un peu plus habillée que hier, moins facile pour racoler les voitures. Et je m’assois, je regarde autour de moi en profitant un peu du soleil. Mais il râle, il râle depuis ce matin. Depuis qu’il a appris que son lait était du lait de vache. J’ai soupiré fort quand j’ai appris que monsieur était vegan. Et après c’est moi la chieuse du duo. Moi je m’en fiche, je mange absolument tout, et si lui est capable de se laisser mourir de faim à cause du bien-être d’une vache ce n’est pas mon cas. Et c’est certainement pas pendant cette aventure là que je vais me préoccuper du bien être animal. Il arrête de faire du stop et je le regarde sans vraiment comprendre ce qu’il fait, on peut pas dire que ce soit le moment de prendre une pause. “Pardon ?” Je tourne la tête vers lui, il m’a pris pour quoi ? Une poule de circuit ? “Je t’ai trouvé une voiture et un endroit pour dormir hier mais c’est encore à moi de faire tout le boulot aujourd’hui ?” Je hausse un sourcil. Il me connait mal, comme si j’allais me lever pour attendre une voiture. Mais je fais l’effort de tendre le pouce quand même, même si je reste assise. “Hors de question que je me bousille les pieds à rester debout avec le bras en l’air pendant des heures.”

Je fixe Ivy, longuement, durement et incessamment. Si elle crois m'impressionner avec son 'je nous ai trouvé une voiture et un endroit pour dormir', elle se trompe totalement. Inclinant légèrement la tête sur le côté, je me demande si elle est sérieuse ou non puis secoue doucement la tête  « Dois-je te rappeler que c'est grâce à moi qu'on ne s'est pas paumé ? Qu'on a trouvé la bonne direction tout de suite ? Que JE nous ai trouvé la première voiture qui nous a amené jusqu'à Toowoomba ? » je soupire  « Alors oui, ok je ne remet pas en cause ton aide si précieuse, mais on est en binôme. Donc tu dois aussi faire ta part du travail»

je l'observe puis désigne la route d'un coup de tête  «Allez vas-y. Je reprend le relais dans 20 minutes. Chacun son tour  » j'hausse les épaules, ramenant mes jambes contre moi  «Et si tu nous trouves une voiture qui nous ramène jusqu'à Roma dans les vingts prochaines minutes, je te promet que demain je m'occupe de tout et toi ton cul de princesse n'auront pas besoin de bouger si ce n'est d'entrer et sortir de la voiture » je la voix qui ouvre la bouche pour protester et soupire à nouveau  «Arrête de parler et ... » je ferme un instant les yeux lorsqu'une voiture passe  « Voilà t'aurais déjà pu l'arrêter celle-là» soupirais-je puis désigne le bord de la route de ma main  «Tu y vas ou pas ? Non mais parce que sinon on peut aussi tout de suite planter notre tente ici hein » je sens qu'au niveau patience c'est vraiment pas ça chez moi aujourd'hui ...

Ok j’avais pas du tout prévu de tomber sur une personne aussi chiante. Moi je voulais quelqu’un qui bosse à ma place et qui se tait, ou qui parle seulement pour dire amen à tout ce que je dis. C’était compliqué à trouver ça ? Pourquoi on me colle un mec qui parle tout le temps et qui tente de me donner des ordres en plus de ça ? Plus il parle plus j’ai envie de rester assise à me dorer la pilule au soleil. Il m’énerve, je l’énerve aussi très certainement. “Donc t’as décidé de commencer les caprices dès le deuxième jour ?” Blablabla qui a fait plus que l’autre, on sait tous très bien que j’ai été bien plus utile que lui. “Heureusement que tu sais lire une carte sinon t’aurais effectivement servi à rien.” Je grogne et lève les yeux au ciel. Je lève mon pouce aussi, effort surhumain pour qu’il la ferme enfin.

Pourquoi on m’a collé un chieur ? C’est une vraie diva en fait. Monsieur ne mange pas à peu près les ¾ des aliments sur cette planète, il ne veut pas rester debout, il veut que je fasse du stop. Il veut peut-être que je gagne la course toute seule aussi ? “Ouais ouais tu dis ça et après tu feras la diva à pas vouloir faire de stop après 3 minutes debout.” Je fronce les sourcils, et je ne me suis toujours pas levée. Il veut m’énerver, je crois qu’il veut vraiment que je l’étouffe avec son sac à dos alors que la journée ne fait que commencer. “TU aurais pu l’arrêter, si TU étais resté debout.” On perd du temps et ça m’énerve. Il me dit de m’arrêter de parler, c’est l’hôpital qui se fout de la charité rassurez moi ? Je secoue la tête. Donc je ne me lève pas, et j’arrête de parler seulement pour reprendre ma respiration, c’est noté. “Oh mais je t’en pris, mais si tu te lèves pour planter la tente, profites en pour lever le pouce et trouver une voiture.” Moi le mien est toujours levé, mais je ne bouge pas plus.  

Dééééééés:

Elle a décidé d'être chiante aujourd'hui. Genre le seul jour où il ne fallait vraiment pas m'emmerder ! C'est con, mais quand on est pas bien dans son corps, l'esprit et le mental, eux, ne suivent pas non plus. Alors même si je sais garder mon sang froid et que mon calme serait presque légendaire, aujourd'hui ma patience à des limites. Et ces limites sont déjà franchies à 9h15, alors que la course n'a commencé qu'il y a 1h15.

 « C'est pas comme si toi t'en avais pas déjà fait le premier jour hein» que je répond du tac au tac alors qu'elle me dit que je veux commencer les caprices dès le premier jour.  « Et pis c'est pas un caprice, c'est juste la répartition des tâches et de l'entre aide. Je ne vais certainement pas faire tout le boulot pendant que toi tu te dores la pilule juste parce que tu veux pas te faire un peu trop mal aux pieds. » sur ces paroles, je m'installe à mon tour, gérant comme je peux mes maux d'estomac qui ne semblent pas vouloir passer.

Je roule des yeux lorsqu'elle reprend la parole toujours pour se plaindre de moi et ma prétendue fainéantise, retournant mes propres paroles contre moi-même. Je ne dis rien et m'installe plus confortablement alors qu'elle se déplace à peine pour lever le pouce  «Tu crois vraiment que ça marcher ça ? » demandais-je sur un ton ironique et ennuyé.  «T'sais que les voitures te voient pas forcément quand t'es ... » et effectivement, la preuve elle passe là, sous le notre nez, sans s'arrêter et sans même nous regarder.  « et voi-... OHPUTAINDEMERDE ! Une araignée » que je hurle finalement en tapant dans le dos d'Ivy comme pour chasser une bestiole.

Spoiler:

Il râle, il râle, et il me fait chier. Il m’épuise. J’ai l’impression d’être réveillée depuis des jours alors que ça fait que quelques heures là. On a même pas avancé que j’ai déjà envie de trouver un nouvel endroit pour dormir. Je n’ai pas envie de marcher ni de faire du stop. Il m’énerve à s’arrêter lui. Il baisse le pouce, il s’assoit, c’est certainement la pire idée qui soit. Il était si bien partie pourtant. Il laisse passer une voiture, puis deux, puis j’ai arrêté de les compter quand il m’a dit que c’était à moi de le faire. Foutaises.

“Quoi tu veux qu’on fasse la liste du plus chiant ? A coup sûr tu gagnes.” C’est pas moi qui râle sur le monde entier parce que le lait que j’ai bu venait d’une vache. “C’est dommage parce que c’était exactement mes plans.” Pourquoi il vient tout casser comme ça ? Il m’énerve. Il peut pas être un peu conciliant et penser à l’état de mes pieds et de mes chaussures. Mais non il s’assoit, il a l’air têtu. Quelle idée de mettre 2 têtes de mule dans la même équipe ? Jour 2 on est déjà à deux doigts de s’étriper alors qu’on a même pas fait 1 kilomètre. Je déteste la production là, et l’émission aussi. Ca sera à chier si je suis pas sur au moins 90% des images de toute manière.

Je reste assise, comme lui. Je lève le pouce, pas comme lui. Au moins moi j’essaye de trouver une voiture contrairement à ce fainéant. “Au moins j’essaie.” Je lui dis ça avec le ton le plus condescendant que je puisse utiliser. J’allais répondre, j’allais lui dire qu’il avait qu’à se bouger le cul s’il n’était pas content. Mais c’est lui qui crie d’abord que j’ai une araignée dans mon dos et par réflexe je bondis et je crie. Connard, quel connard. Il n’y a aucune bête, rien du tout. Et je suis debout. Le meurtre est interdit par la loi, et je trouve que c’est bien dommage là. Je regarde à gauche puis à droite. Une voiture au loin, et je fais des signes discrets, j’ai mon sac à dos sur moi, et ça, déjà, il aurait dû trouver que c’était bizarre. Je m’approche de la vitre pour parler au conducteur. Il me dit oui mais seulement pour une dizaine de kilomètres, c’est déjà ça de gagné. Je me retourne et fais non de la tête à Martin. Il ne fallait pas m’obliger à me lever. Mais je grimpe côté passager, sans caméraman, sans Martin. Et la voiture avance sur quelques centaines de mètres alors que mon sourire carnassier prend place sur mon visage. Je dis à la voiture de s’arrêter alors que j’ai presque plus Martin en visuel. On est un duo, c’est bien dommage que je ne puisse pas le laisser comme ça au bord de la route jusqu’à la fin des temps.

On dit toujours que ce sont pendant les situations d'urgence ou de stress extrême que l'Homme montre son vrai visage. Certes, nous ne sommes pas forcément en stress, mais la situation reste intense quand même et il ne faut pas plus de 24h pour que je découvre la vraie personnalité d'Ivy. Au final, plus les heures et mes minutes passent, plus je me rends compte qu'en fait ma première impression était la bonne : Ivy est une gamine de riche. Et qui dis gamine de riche dit pourrie gâté, une bimbo des temps modernes qui pense que le monde entier est à ses pieds. Eh bien qu'elle aille se faire foutre, ce n'est certainement pas moi qui vais la servir !

Ainsi donc, je décide de m'installer à côté d'elle à même le sol, refusant de continuer à faire tout le travail. Nous commençons à nous prendre la tête et elle test très clairement les limites de ma patience qui sont, malheureusement, très rapidement atteint. Mais ce qu'elle ne sait pas de moi c'est que je suis une vraie tête de mule quand je m'y met et que j'ai plus d'un tour dans mon sac. Le tout c'est qu'elle se lève, non, pas vrai ?

Alors, je feins l'excuse de la bestiole, hurlant qu'une araignée se balade dans le dos de la jeune femme. Ça, ça marche à tous les coups et Ivy est très rapidement debout. Martin 1, Ivy 0. Que la guerre commence !

Et c'est le cas, car a peine quelques minutes plus tard une voiture s'arrête. J'allais me lever mais Ivy me fait signe que non, ça ne sert à rien et je me ravise ...Au moment où elle entre pour s'installer sur le siège passager et que la voiture démarre sans moi et sans caméra man. Mais. Quelle. Conne. Ne réagissant pas, sans doute sous le choc de la suprise, je suis simplement la voiture du regard, mais déjà la voiture de fonction qui comporte un certain nombre d'équipement, démarre. Heureusement, a peine quelques centaines de mètre plus loin, la voiture d'Ivy s'arrête et elle en descend, fier comme la salope qu'elle est.

Soupirant, je me fini par me lever et, épaulant mon sac à dos, je la rejoins  « Et t'es fière de ta blague, hein ?» grognais-je en arrivant à sa hauteur.  « Ils allaient où d'ailleurs ? » si elle a laissé passer une voiture juste pour me faire une blague de merde, je vais la tuer.

@Ivy Waterhouse

Il veut me forcer à me lever, à trouver une voiture. Il ne devrait pas continuer sur cette lancée l’aventure risque de très mal se passer. Et, les coups bas, je ne comptais pas les faire à mon binôme. Mais il me cherche, donc c’est pas de ma faute. Je ne fais que répliquer. Il trouve une technique pour que je me lève, et il me fait enrageait. C’est pas bon pour lui ça. Il est con ou il est con ? Je crois qu’on connait tous les réponse à cette question. Mais je reste debout et je pose mon sac sur mon dos. Quelques secondes, et une voiture s’arrête. La dame me dit qu’elle ne pourrait nous amener qu’à 20 kilomètres, mais sur une route bien plus fréquentée. Je hoche la tête, j’accepte mais je fais signe à Martin qu’elle ne nous prendra pas. Il veut jouer, moi aussi je sais jouer.

Et la voiture avance sur quelques centaines de mètres, et je lui dis de s’arrêter et de nous attendre. Je compte gagner, et je ne peux pas le laisser sur le bord de la route. On doit passer la ligne d’arrivée à deux si on veut avoir notre place. “T’étais fier de la tienne ?” Donnant donnant Martin. Il cherche il trouve, c’est comme ça. Et je pourrais faire ça tous les jours de cette émission. “Si tu te bouges elle nous emmène à 20 kilomètres sur une route plus fréquentées alors dépêche toi.” Et je râle, je grogne, je gueule pour qu’il se dépêche et entre dans cette voiture. J’ai trouvé une voiture, il devrait se la fermer ou juste me remercier. J’attends avant de rentrer de nouveau dans la voiture. Il s’assoit sur la place arrière. “J’ai trouvé une voiture.” Et je souris, fausse au possible. Il m’énerve et ça ne fait que 2 heures qu’on a commencé la journée. Ca risque d’être long, très long.
 

Dééééééés:

Qu'elle aille se faire foutre. Fort et profond. Je pourrais l'égorger pour cette blague de laquelle elle est tellement fière. Elle et son sourire horripilant qui me donne des envies de meurtres. Je décide pourtant de ne rien dire et grimpe dans la voiture. J'ignore ses piques et ses remarques, décidant de fermer la gueule pour ne pas envenimer la situation. Surtout pas devant les caméras et encore moins devant une gentille inconnue qui n'a pas demander à avoir deux jeunes gens détestables avec elle dans la voiture.

Et elle s'élance en direction d'une route plus fréquentée. Du moins, ça aurait été notre destination si la voiture n'avait pas commencé à faire un bruit horrible avant de s'arrêter.  « super la voiture » que je marmonne pour moi alors que je m'extirpe de l'habitacle pour me diriger vers le moteur. Je ne suis pas mécano mais je sais me débrouiller en général. Sauf que là, avec la fumée qui sort du moteur, la chauffeuse et moi-même nous nous rendons rapidement compte qu'il nous faut de l'aide professionnel. Elle s'éloigne donc pour passer un coup de fil pour la dépaneuse et je me place au bord de la route, regardant dans les deux directions.

 «Bon, on n'est pas plus avancé finalement » haussais-je les épaules  « Y a pas d'autre choix que d'attendre du coup» et je soupire doucement en croisant les bras, bien décidé de remplir ma part du contrat. Elle a beau être chiante au possible Ivy, je reste quand même un homme de parole et ne revient jamais sur une promesse.

Spoiler:

Il ne dit rien pour une fois. Un peu de calme c’est pas plus mal. Peut-être que cette petite blague l’a légèrement calmé, peut-être qu’il a enfin compris qu’il valait mieux pour lui ne plus me parler comme ça. Je suis toujours de mauvaise humeur, je suis tombée sur une vraie diva. Pire que moi, qui aurait cru ça possible sur cette planète ? Personne sûrement, et pourtant, moi je l’ai trouvé. Mais la voiture fait du bruit, et je grogne, et il râle histoire de changer. Mais il sort et va voir sous le capot de la voiture comme s’il allait pouvoir faire quelque chose. “C’est de ma faute peut-être ?” Parce qu’en plus il serait capable de dire que si la voiture a décidé de tomber en panne au milieu de nul part c’est de ma faute. Il est d’une humeur aussi exécrable que la mienne, et les choses ne font qu’empirer aujourd’hui.

On va devoir attendre que quelqu’un vienne réparer cette putain de voiture. On ne va pas rebrousser chemin, elle nous dit que ça ne sera pas long. Je ne sais pas si on doit la croire vu qu’elle part à l’autre bout du monde pour passer son coup de fil. C’est pas le genre de truc suspect ça ? Elle ne m’inspire pas cette femme mais est ce qu’on a d’autre choix que de rester là à attendre ? Je ne compte pas marcher pendant 20 bornes. Alors je me pose, le plus loin possible de Martin.

Les heures passent, je sais pas combien d’heures mais c’est long, c’est chiant, et on perd du temps pour rien et ça m’énerve. Surtout quand la voiture de son ami arrive et qu’elle ne nous appelle pas, qu’elle se barre sans qu’on ait même le temps de dire quoi que ce soit. “Sérieusement ?” Si je la recroise je la tue, c’est certain. Je m’énerve, mais je pose mes mains sur mon visage. Ok, c’est le moment où ton coéquipier va apprendre que tu as un cerveau. En espérant qu’il ne révèle pas cette information aux autres duos, je compte tenir ma couverture pour qu’on nous pense faible. “Laisse moi réfléchir.” Je regarde autour de moi, je vais jusqu’à une sorte de petite colline pour observer les alentours. De la fumée blanche, une usine. Je ne sais pas ce que c’est comme usine mais ça en est une. “Par là-bas.” J’attrape mon sac et j’espère pour lui qu’il va me suivre. “Les usines sont toujours entourées par des routes, et en général c’est des routes où passent les camions. C’est eux qui nous prendrons en stop facilement.” Je ne le regarde pas, je répète seulement les informations que Jack m’a donné le jour d’avant.

Je relève mon regard sur la jeune femme lorsqu'elle me demande si je vais oser dire que c'est de sa faute et l'observe quelques instants. Je suis con et d'une humeur exécrable mais je ne suis pas non plus idiot au point de dire que c'est à cause d'elle que cette voiture est tombée en panne. En silence, je secoue doucement la tête pour lui faire comprendre que non, je ne suis pas de cet avis puis me redresse et suis l'inconnue du regard lorsque celle-ci s'éloigne pour aller téléphoner.

Soupirant, je contourne la voiture et sort mon sac à dos de la banquette pour le déposer au sol. Je regarde autour de moi et déclare que finalement notre seule solution c'est d'attendre qu'une voiture passe ou espérer que la dépanneuse arrive rapidement. Mais nous sommes vraiment malchanceux aujourd'hui. En quatre heures nous avons vu 5 voitures et aucunes ne s'est arrêter, ce qui n'arrange en rien notre humeur.

Au bout de quatre heures, la femme décide de passer un nouveau coup de fil et trente minutes plus tard une voiture s'arrête. Bondissant sur mes pieds, j'attrape mon sac a dos et me dirige vers le véhicule ...qui redémarre devant mon nez.  «Sérieusement ?! » m'exclamais-je vivement en même temps qu'Ivy et soupire lourdement alors que la jeune femme me dit qu'elle va réfléchir. Je retiens un commentaire désobligeant et la laisse monter sur une petite colline avant de revenir en disant qu'il y a une usine non loin de là et qui dit usine dit camions.  « Ok je te suis» de toute manière vaut mieux avancer, non   «Par contre faudrait plutôt rester sur la route, comme ça si une voiture passe on essaie de la choper au passage. » c'est logique, non ? Et j'espère sincèrement que Ivy va être d'accord avec moi.  « Peut-être qu'ils seront assez conciliant parce qu'ils ont trop pitié de ton Alopécie et qu'il te faudra un coiffeur asap» que je reprend dans un grognement discret pour moi-même.