C’est très mignon, Dalby, et c’est aussi très petit. Ça veut dire que leur chauffeur de poids lourds international peut les retrouver partout même s'ils se cachent et ce n'est pas une pensée qui réjouit particulièrement Grace, qui s’est empressée de s’extraire du véhicule une fois arrivés à bon port en lançant un timide et hâté je dois absolument aller acheter un yaourt. Elle est méchante avec Dennis, elle en est bien consciente ; malgré ses apparences de beauf surjoué et les posters pornos savamment plaqués dans son véhicule, il leur a offert de quoi boire (des bières tièdes mais tout de même) et des barres de céréales qui leur ont sauvé leurs 10 dollars totaux jusqu'à maintenant. Le gars au mulet impressionnant et à la voix étrangement aiguë a été une rencontre relativement agréable au final, elle qui s’attendait (c’est presque offensant pour les chauffeurs routiers tout à fait adorables) à des remarques louches voire inquiétantes.

Il est 18h30, leur journée s'achève alors que le gong providentiel n’a plus que 30mn avant de retentir et Grace est relativement satisfaite : son partenaire est motivé et facile à vivre, ils ont pris une avancée non négligeable et ils ont encore tout leur argent. Reste à trouver où se loger, à moins que Dennis n'accepte de les garder dans son véhicule relativement spacieux et assez propre ; mais l'aventure commence sur une note optimiste. Surtout, Grace a obtenu le dépaysement qu'elle souhaitait : elle n’a eu le temps de penser à rien d'autre qu’aux étapes, aux chemins disponibles et à discuter avec Isaac. Ça la ramène presque cinq ans en arrière et c’est trop appréciable pour qu'elle s'en passe.
La station essence la plus proche est fournie de latrines très sommaires, pas loin des chiottes à la turque et Grace doit retenir son souffle en traversant les effluves sur le chemin de la sortie. Charleville est encore loin, mais c’est le genre de trucs auxquels il va falloir s'habituer dès maintenant. Retour à l'extérieur : elle cherche machinalement une clope à allumer, avant de pester en se rappelant qu'on l’en a dépourvue. Putain.

Prête à sauter sur le premier passant pour le dépouiller, Grace se rue vers le couple sur lequel ses yeux se posent en premier. “Excusez-moi, vous…” Elle s'interrompt rapidement en reconnaissant le grincheux trapu sans son uniforme. “Hé, beau-daron !” qu'elle s'écrie, laissant toute pression de côté. L'appel vient du cœur. “Salut. T’as pas une clope ?” Son regard se détourne finalement vers la rousse à ses côtés, qu'elle présume être sa partenaire : “Grace, enchantée. Il t’emmerde pas trop ?”

@Sienna Hawkes @Gregory Morton @May Glitters

Deux heures dans la cabine du camion à six personnes avait finit par me procurer la désagréable impression de m'être reconverti en sous-marinier coincé dans une boîte métallique où l'air frisait l'irrespirable à cause de cette odeur sueur et l'incapacité à ouvrir les fenêtres pour d'obscures raisons. Certes, l'espace, bien que doté de quelques éléments peu scrupuleux, était assez propre, mais le rafraîchissement que nous avait offert Dennis à la moitié de la route m'était apparu comme une oasis dans ce désert frôlant l'asphyxie et tout en considérant les désavantages à boire cette canette tiède, je ne me laissais pas prier pour me désaltérer autant que possible tout en remerciant l'automobiliste. Un choix qui fut manifestement unanime car personne ne fit la fine bouche sur le don du camionneur. Cependant, l'appétit me manquait pour la barre de céréales que je glissais ainsi dans mon sac à dos en prévision de la suite de l'aventure.

Il est 18h30 lorsqu'ils arrivent à Dalby, dans trente minutes, leur bippeur leur annoncera impétueusement la fin de la course pour ce jour. Clamant le besoin irrémédiable de s'alimenter d'un yaourt, Grace se faufile du véhicule et je l'imite quelques secondes plus tard, fort désireux d'air frais. Bien vite, le camion est délaissé et Dennis semble pantois sur le stationnement de la station-service. Pincement au cœur pour cet énergumène qui nous a quand même offert une avance non négligeable dans notre trajet sans être mauvais en soi, je m'efforce à faire la conversation avec lui jusqu'à ce que ma volonté me quitte totalement et que je m'excuse pour me rendre aux WC.

Je parcours les quelques rayons de la station-service et prends mon temps pour savourer cette solitude de quelques minutes. Le parfum des lieux étant efficace pour assommer mon appétit prodigieusement, je retourne à l'extérieur et remarque la silhouette de Grace discuter avec un couple. Je les observe quelques secondes à distance, me questionnant s'ils n'étaient pas des concurrents. Leur visage ne m'étaient pas familiers, mais j'avais bien l'impression de les avoir aperçus en retirant mon bandeau, des heures plus tôt. Dennis se dirige vers moi rapidement, avide de continuer notre conversation, mais je lui fais signe promptement que je reviens, m'évadant quelques minutes supplémentaires pour m'intégrer à ce quatuor du mieux possible. “Grace, enchantée. Il t’emmerde pas trop ?” Mon regard passe de ma binôme à l'homme se tenant en face de sa personne, à qui elle dédie un œil peu chaleureux. J'adresse un sourire aux deux participants et reconnaissant le bandeau qui nous avait voilé la vue plus tôt dans leurs affaires, j'en déduis que mon constat était juste et qu'il s'agit bien d'inscrits à ROA. “Isy. Vous vous connaissez ?” J'interroge, curieux, regrettant rapidement ma question vu la tension palpable entre les deux australiens, mais tout de même prêt à m'insérer pour éviter les blagues reposant majoritairement sur un comique de répétition peu fructueux de Dennis.

Je me permets de m'incruster avec l'invitation de Grace

Je sais pas si on va réussir à trouver un truc pour dormir, dans tous les cas on est encore dehors à 18h30. On va quand même pas dormir dehors dans une tente alors qu'on est dans une ville de taille moyenne ? Ça aurait été dans un village, j'aurais compris que les gens soient sceptiques, mais on est dans une assez grande ville. Personne ne veut passer à la télévision ou quoi ? Peut être que je devrais laisser Sienna parler et juste sourire pour montrer toute ma bonne volonté, parce que je suis inutile là avec mon caractère de merde. La fatigue du stress accumulé commence à se faire ressentir, d'autant que j'ai pas fumé de l'après-midi. Être sportif c'est bien, mais ça fait pas tout quand on a une addiction telle que la clope. Bordel. On marche encore en quête d'un toit (et de la bouffe accessoirement) quand une voix familière m'interpelle. Grace ? Je me retourne, c'est bien elle. "Hé, beau daron ! Salut. T'as pas une clope ?" Comment elle a fait pour arriver si vite à Dalby ? Elle doit avoir trouvé quelqu'un qui l'a directement amenée ici, c'est certain. Elle a pas pu être aussi rapide que nous pour descendre du kangaroo point. "Je sais pas, j'ai quoi en échange ? que je lui demande sincèrement : je vais pas lui céder une clope comme ça, c'est beaucoup trop précieux. On a qu'un demi paquet pour deux déjà, pourquoi je serais gentil avec elle alors qu'elle fait partie des rivaux potentiels ? Potentiels parce qu'elle a quand même son avc qui l'handicape, elle doit pas être aussi rapide que nous. Et pourtant, elle est quand même là, à Dalby, en même temps que nous. Si seulement on avait que des rivaux comme elle, j'aurais toutes mes chances pour ne plus avoir d'exonération si je venais à gagner les 100 000 dollars. C'est pas que je manque d'argent, mais ça fait toujours plaisir de recevoir une telle somme. Elle s'adresse à Sienna, toujours en me lançant une pique même si elle est indirecte, et je roule mécaniquement des yeux. La gamine garde toujours de son répondant. "Au lieu de dire des conneries, dis moi comment t'as fait pour arriver aussi vite ici ? T'as été rapide." J'attends toujours sa réponse, mais un jeunot d'une trentaine d'année se joint à la conversation. Il se présente sans qu'on ne le lui ai rien demandé, et j'arque un sourcil quand il me demande si nous sommes des connaissances. J'ai vraiment plus beaucoup de patience. Grace, t'as pas intérêt à me titiller un peu trop ce soir. "Salut Isy. Greg." que je finis tout de même par dire en lui tendant la main. "Grace est mon ancienne belle fille. Je te souhaite bien du courage avec cette tête de mule." Josh film évidemment toute la scène, il n'a pas raté une seule miette de notre conversation. Retrouver un beau papa et une belle fille dans une émission de télé-réalité, ça peut rapporter de l'audience s'il y a du drama qui se trame en arrière plan.

Éreintante comme première journée de course. Sienna n’aurait jamais pensé que le rythme puisse être aussi effréné. Et pourtant, Greg et elle n’avaient pas arrêter depuis le début de l’après-midi. Ils avaient d’ailleurs bien avancé, et Sienna ne pouvait être que fière de son binôme. Ils n’avaient rencontré aucune embuche depuis le début, à part la rencontre (dont elle aurait pu se dispenser) avec Martin Ivy. Ils avaient eu un coup de chance. Peut-être que d’autres groupes ont été plus poisseux qu’eux. Enfin, elle l’espérait. Ça leur permettrait d’avoir une très bonne avance dans le jeu. Il avait tracé jusqu’à Toowoomba et les voilà désormais à Dalby. Une ville bien plus petite que la précédente. Mais assez peuplée pour trouver facilement un endroit où passer la nuit. Même si elle avait passé la plupart de la journée en voiture, les jambes de Sienna étaient lourdes et chargé de tout le stress de la journée. Elle sentait tout aussi bien la fatigue chez Greg. L’appel du sommeil et de la clope (et peut-être aussi d’un bon petit verre) se faisait de plus en plus fort chaque minute. « Hé, beau daron ! Salut. T'as pas une clope ? » Greg et Sienna se retournèrent. Elle fronçait les sourcils dans l’incompréhension du moment. Beau daron ? Elle regardait les deux un par un. Pleins de questions dans la tête. Il semblait la connaître d’ailleurs puisqu’il lui répondit. « Je sais pas, j'ai quoi en échange ? » Elle faisait partie de la compétition aussi. À en voir son sac à dos et l’homme avec elle, c’était sûr qu’il s’agissait d’un binôme de Race of Australia. Mais la coïncidence pour que tous les deux soient dans la même émission… C’est peut-être fait exprès. En réalité, Sienna n’en avait rien à foutre. Tant mieux s’ils rencontraient des gens de la course ce soir. Ils battraient peut-être pour les maisons mais s’ils finissaient par dormir dehors ils auraient de la compagnie. « Grace, enchantée. Il t’emmerde pas trop ? » La jeune femme rit en portant son regard sur le grand bonhomme qu’est Greg. La certaine Grace voulait une clope. Ils lui en donneraient une, il n’y avait aucun souci avec ça. Certes le paquet de Paul était loin d’être plein à craquer. Mais une clope ne se refusait pas. Si Sienna avait été dans sa situation, elle aurait que la personne en face soit généreuse. Elle comprenait le manque du fumeur, elle savait ce que c’était. Elle ne pouvait pas laisser son envie de nicotine la ronger. « Sienna. Non pour l’instant ça va encore. Il est compétiteur et pour une première journée ça a été nickel. » Dit-elle en accordant un sourire à son binôme. L’homme qui était avec elle se présenta en tant qu’Isy. « Sienna. » Ivy, Isy. Trop de prénoms à trois lettres finissant par Y. Mais ce dernier n’avait pas l’air de la même espèce que la blonde peroxydée, alors ça allait. « Donne lui une clope Greg. On n’est pas à ça près. » Mais Greg ne semblait pas du tout du même avis, à voir la tête qu’il tirait. Il avait l’air de ne pas avoir envie de sacrifier le peu de cigarettes qu’ils possédaient. Elle sentait aussi qu’il commençait à être un peu tendu. Ce n’était pas du tout bon pour la recherche de logement. « Grace est mon ancienne belle fille. Je te souhaite bien du courage avec cette tête de mule. » Les rapports entre le beau-père et la belle fille ne semblaient pas au beau fixe. Enfin, cela ressemblait plutôt à une relation chien-chat. La course du jour sonnerait sa fin dans peu de temps, et même si Sienna était déjà plus détendue, elle n’oubliait pas qu’il fallait trouver un endroit pour dormir. « La course finit dans 20 minutes. On devrait peut-être se mettre à chercher des logements non ? À moins que vous vouliez dormir tous ensemble dans un coin de rue. » Elle n’avait toujours pas oublié que Grace voulait une clope. Elle donna un discret coup de coude à Greg pour l’inciter à être un peu plus généreux avec la jeune femme.

@Gregory Morton @Grace Coughlin @Isaac Jensen

Surprise, surprise : Greg est de mauvaise humeur et il n'hésite pas à le faire sentir, même en présence de caméras, même face à sa belle-fille unique et préférée, parce qu'il aurait été étonnant que le vieux raton laveur mal léché qu'il avait toujours été change ses bonnes habitudes pour accommoder le reste du monde. Fidèle à elle-même, Grace ne se départit pas de son sourire : ça serait lui donner raison. “Des infos pour la suite de la route”, réplique-t-elle sans se démonter. “Je connais mieux les routes que toi, je peux t’être utile quand t’en auras besoin.” Elle ne perd absolument aucun sang-froid : elle n’a aucune idée de ce qu'elle peut offrir, mais elle l'offrira fois mille pour une clope. “Et j’ai une barre de céréales, aussi.” Ambiance Hunger Games à outrance : on en vient à s'échanger de la bouffe ou des clopes contre des infos. Le cocasse de la situation ne lui échappe pas : elle qui pensait s’embarquer dans une aventure bon enfant centrée sur la découverte de l’Ouest abandonné tombe de haut en s’apercevant que tout sera alliances et magouilles. La nature humaine dans ce qu’elle a de plus beau. Toujours optimiste, Grace salue la partenaire du beau-papa chéri, plus optimiste d’arriver à la convaincre : Sienna, se présente-t-elle, ostensiblement moins hostile et prête à lui donner une clope. Quand Isy les rejoint et se présente, Grace se sent vaguement soulagée d’être épaulée par deux personnes contre une.

« Grace est mon ancienne belle fille. Je te souhaite bien du courage avec cette tête de mule. »

Quelles présentations ! La jeune femme se fend d’un sourire faussement offensé : “Sois pas timide, Greg, t’es toujours un peu mon beau-papa au fond.” Ça la fait toujours marrer, de le présenter comme son beau-père. Au moins, comme ça, il passe pour un sacré connard s'il s'essaie à la critiquer. “C’est lui, dont je t’ai parlé, Isy”, signale-t-elle à son partenaire pour qu’il resitue Greg. “Vous avez croisé du monde ?” Toujours utile de se renseigner, puisqu’apparemment, les coups bas allaient bon train (qui paie pour une cigarette, hors The Walking Dead, franchement ?).
Quand vient le sujet du logement pour la nuit, la jeune femme consulte son partenaire du regard, puis prend une décision en quelques minutes : “On allait s’incruster à un barbecue ou à une fête quelconque, si y en avait, pour choper de la nourriture et potentiellement un toit. D’une pierre, deux coups. Vous êtes les bienvenus, si vous voulez vous joindre à notre recherche.” L’avantage, avec les Australiens, c’est qu’ils étaient extrêmement accueillants et peu méfiants des leurs. Et si la réaction de Dennis à leur célébrité liliputienne montrait une chose, c’était bien qu’héberger des jeunes gens en vogue était plus un atout qu’un poids.

“Je propose qu’on y aille, si vous êtes des nôtres.”

dé positif : le quatuor trouve une fête du voisinage / un mariage / bref un truc chouette pour se restaurer et mendier un toit.
dé mitigé : les quatre aventuriers ne trouvent rien, et sont obligés de se rendre à un bar (et donc dépenser quelques pièces).
dé négatif : c’est la hess, il va falloir se débrouiller pour convaincre Dennis, conducteur poids lourd, de leur filer un petit bout de sa banquette arrière pour se reposer à l’abri.[/b]

Je l’aime bien Graçouillette, mais son ton moqueur n’a rien de drôle ce soir. Si elle veut une clope, il va falloir qu’elle joue le jeu et qu’elle nous propose quelque chose qui en vaille la peine. Sienna fait mon éloge alors que mon humeur est plutôt merdique depuis quelques minutes, et ça a le don de m’arracher un petit sourire. Un sourire qui disparait bien vite quand elle nique mes plans en lui disant de filer une clope à la gamine infirme. Je lui lance un regard désapprobateur en faisant non de la tête. J’aurais peut-être pas dû lui filer le paquet de clope au final, elles auraient été plus en sécurité dans ma poche. C’est Grace qui reprend le dessus sur notre conversation muette, elle me propose des tuyaux pour la suite de l’aventure en échange d’une clope. Ca peut se négocier. C’est vrai qu’elle a quand même parcouru plus du globe terrestre dans sa petite vie que moi dans la mienne. Mais j’ai moi-même fait un road-trip aux US dans ma jeunesse, et à cette époque, le GPS n’était pas ce qu’on utilisait le plus fréquemment. Je sais même pas si c’est pas moi qui pourrais lui apporter davantage d’informations d’ailleurs. « Et j’ai une barre de céréales, aussi. » AH. Là ça m’intéresse. Isy s’intercale dans la conversation, et c’est vrai qu’on n’a même pas fait les présentations. Je peux difficilement qualifier Grace comme quelqu’un qui ne fait pas partie de ma famille, elle y aura toujours sa place. Mais c’est plus ma belle-fille. C’est la fille de mon ex.  « Sois pas timide, Greg, t’es toujours un peu mon beau-papa au fond. » Elle a toujours le don de me décrédibiliser celle-là. Dans tous les cas, elle me porte aussi dans son cœur puisqu’elle a parlé de moi à son binôme. « Vous avez croisé du monde ? » On se regarde avec Sienna en se comprenant, et un sourire s’affiche sur nos deux visages. « Oh oui. On a croisé la bimbo et son toutou. » Je suis pas cool avec Martin, mais en même temps je pense pas qu’il ait vraiment le choix. « La course finit dans 20 minutes. On devrait peut-être se mettre à chercher des logements non ? À moins que vous vouliez dormir tous ensemble dans un coin de rue. » Elle recentre sur les priorités, sans doute que cette chamaillerie de gamin doit l’exaspérer un peu au fond, on parlera des retrouvailles et des questions de politesse plus tard. C’est vrai que pour le moment, il faut qu’on trouve à bouffer et un toit. Elle me donne même un petit coup de coude pour que j’accepte de lui filer une cigarette, au moins elle a pas sorti les clopes de sa poche sans mon autorisation. Elle a bien fait, je l’aurais eu un peu en travers de la gorge. Je suis pas toujours très convaincu. « On allait s’incruster à un barbecue ou à une fête quelconque, si y en avait, pour choper de la nourriture et potentiellement un toit. D’une pierre, deux coups. Vous êtes les bienvenus, si vous voulez vous joindre à notre recherche. » Ok, bon, Grace est définitivement pas compétitrice. Elle nous propose qu’on se joigne à eux, même si elle a pas eu sa clope. Son binôme va vraiment être éliminé en premier. Je vois le regard de Sienna, je sais qu’elle attend juste que je lui donne le feu vert pour qu’elle sorte le paquet de sa poche. « Ouais ouais ouais, bon c’est bon, vas-y. File lui une clope. On n’est plus à ça près de toute façon. » C’est surtout qu’elle nous a déniché un truc à côté pour qu’on puisse se remplir le bide, et qu’elle est susceptible de nous filer des infos pour la suite. « On veut bien venir avec vous. » que j’affirme après avoir croisé le regard de ma binôme, et que, dans une conversation muette à nouveau, on s’est compris sur le fait qu’on était partant. « Garde ta barre de céréales, t’en auras plus besoin que moi. » que je lance à Grace alors qu’elle est déjà partie devant nous. « On pourrait croire qu’on s’entend pas vraiment elle et moi, mais je l’aime bien quand même Grace. Evidemment que j’allais lui filer une clope » ouais, pas sûr en vrai « Je voulais juste voir ce qu’elle avait à nous offrir. » glissais-je dans l’oreille de Sienna pendant qu’on ramassait nos sacs pour rejoindre Grace et Isy.

Une fête ? Un barbecue ? Sienna en rêvait subitement. De la bonne viande et une bière bien fraîche, et surtout des blagues de beauf. Quoi de mieux pour décompresser après une course dingue ? La dénommée Grace avait une idée géniale, mais il fallait en trouver une d’abord. Mais d’abord, il fallait peut-être adoucir un peu l’humeur de Greg. Il n’avait pas du tout l’air ouvert à l’idée de donner une clope à sa belle-fille. D’ailleurs, c’est un regard noir qu’il lui lança lorsqu’elle insistait pour lui donner une clope. Elle avait le paquet, elle pourrait lui désobéir mais ce genre de décision se prenait à deux. Les deux discutaient pendant que Sienna remarquait que Greg paraissait soudainement un peu plus intéressé lorsque Grace évoqua son histoire de soirée. Sienna lui lança un regard insistant et un sourire malicieux au visage. « Ouais ouais ouais, bon c’est bon, vas-y. File lui une clope. On n’est plus à ça près de toute façon. » Victoire. Elle cacha tant bien que mal sa satisfaction. Il jouait les difficiles, les durs à cuire mais il avait été tellement facile à convaincre. Sienna ouvrit le paquet, en tirant une clope avant de la tendre à Grace. « Déguste-la bien. » Les clopes allaient se faire rare pendant l’aventure. Chaque bouffée était précieuse. Leur regard se croisèrent, examinant la volonté de l’autre. Et c’est en silence qu’ils se mirent d’accord. Deux fois qu’ils ne se comprennent en ayant besoin de rien dire. Étaient-ils des âmes sœurs de ROA ? « On veut bien venir avec vous. » Elle hocha la tête pour confirmer les propos de son binôme. Ils partirent devant eux pendant que Greg et Sienna récupérèrent leurs sacs. « On pourrait croire qu’on s’entend pas vraiment elle et moi, mais je l’aime bien quand même Grace. Evidemment que j’allais lui filer une clope » Elle leva les yeux aux ciels, ne croyant aucun mot de son bobard. « Je voulais juste voir ce qu’elle avait à nous offrir. » Sienna retint un pouffement de rire. « Bien sûr, Greg. Je te crois. À en voir ta tronche quand j’ai insisté pour la clope, ça se voyait que c’était de bon cœur. » Dit-elle avant de laisser s’échapper un petit rire moqueur. Arrivés à hauteur de l’autre binôme, ils marchèrent tous les quatre à la quête d’une petite soirée ou d’un apéro dinatoire en extérieur. « Et vous alors ? Votre première journée, c’était comment ? » Sienna voulait combler le blanc qui s’était instauré après l’échange en Grace et Greg. S’ils étaient arrivés en même temps que à Dalby, c’était qu’ils avaient surement été aussi efficaces que Greg et Sienna. « Vous entendez la musique là-bas ? » Sienna crut entendre de la musique un peu plus loin, peut-être à deux ou trois pâtés de maisons de là où ils se trouvaient. « Allons voir non ? Peut-être qu’il y a une fête ou quelque chose. Grace, je pense que tu dois avoir de dons de voyance. »

@Grace Coughlin @Gregory Morton @Isaac Jensen

Trouver un moyen de transport : fait. Monter jusqu’à Dalby : fait, malgré le retard amassé par Dennis parti en full Pékin Express sur des routes inconnues et non maîtrisées. Trouver un toit, c’est la prochaine étape. Et pour celle-ci, Grace est particulièrement confiante : c’est le genre de trucs qu’elle a déjà eu à faire, et elle sait qu’elle ne s’expose à aucun danger particulier, maintenant qu’elle est non plus seule, mais flanquée de quatre personnes au moins. Elle a suffisamment la tchatche pour se faire apprécier rapidement par des inconnus et si ça prend quelques verres, ou quelques grands éclats de rires, le résultat est constant : on lui a rarement refusé un canapé pour une nuit. Depuis son AVC, elle n’a pas réessayé, cela dit, et elle commence à se demander si ça risque d’être un avantage ou un poids supplémentaire lors de ses demandes.
Qu’importe : voilà qu’elle a invité le duo croisé au hasard à leur arrivée à chercher refuge avec eux, parce qu’autant que personne ne dorme dehors et que les rapports restent cordiaux, si ça doit servir à l’avenir.

Ils repartent de leur point de rencontre, Grace clope à la bouche et barre de céréales gardée malgré la proposition à Greg. “Merci, pour la clope, Sienna”, envoie-t-elle alors que le duo les rejoint, sac à dos récupéré. Elle a l’air gentille, Sienna, et en plus elle supporte Greg : une aubaine qu’on ne voit pas tous les jours, autrement dit. La jeune femme tire une seconde taffe sur sa clope puis l’éteint et la range précieusement dans sa poche : c’est le genre de choses qui sont précieuses en temps de guerre, ça. Surtout à 20 balles le paquet. “Notre première journée était pas mal. On a un peu galéré pour trouver un chauffeur, mais finalement on est tombés sur Dennis, chauffeur poids lourd. Adorable garçon, joli mulet, bons goûts en porno.” Grace glisse un regard moqueur et complice à Isy : le périple n’a pas été de tout repos. “Il a failli nous perdre à l’opposé du pays, d’ailleurs. Et vous ?”
La conversation est rapidement coupée lorsque le quatuor, suivi de leurs caméras et infirmiers, entend un fond sonore musical à distance, remarqué par Sienna : “Ca en a tout l’air”, confirme Grace, ravivée par le compliment sur ses dons et pressant maintenant le pas vers l’endroit d’où émane la musique. “C’est parti pour s’introduire et tout bouffer, les enfants.”

dé positif : youpi ! c’est la fête des voisins du quartier, rien de plus facile que de s’y introduire sans que personne ne remarque rien.
dé mitigé : c’est un barbecue de jardin post-mariage, il va falloir se faire passer pour les cousins des cousins d’un ami de la mariée pour obtenir un pass.
dé négatif : c’est une fête à l’intérieur d’une maison, il va falloir la jouer fine pour ne pas se faire virer par les habitants.

Sienna est quand même mignonne, du genre motivée et déterminée quand ça commence, puis à sortir les crocs quand Ivy vient nous faire chier, et enfin à se montrer généreuse avec ma belle-fille. Je crois que c’est elle qui va tenir les rênes des relations sociales dans le binôme, parce que le fait de grogner ne nous aidera pas vraiment à avancer. Elle file une clope à Grace, on se met d’accord sur le fait qu’on les suivra pour ce soir, et je lui glisse à l’oreille les explications de ma réticence à fournir la Coughlin en tabac. « Bien sûr, Greg. Je te crois. À en voir ta tronche quand j’ai insisté pour la clope, ça se voyait que c’était de bon cœur. » Elle se fout de ma gueule ouvertement là, non ? Son rire confirme mon interrogation, et je cherche même pas à retenir mon rire non plus. On a besoin de décompresser. On rejoint le binôme, je profite de rester juste derrière Grace pour inhaler la fumée qu’elle recrache vu que Sienna n’a toujours pas voulu me passer la mienne, et ma coéquipière se met à faire la discussion avec eux. Ils sont tombés sur un super chauffeur, c’est drôle à écouter comme histoire, mais je pense que j’aurais moins fait le malin à leur place. J’ai pas le temps de répondre à la question de Grace, l’oreille de Sienna s’est dressée et elle a repéré de la musique. A en croire les basses, c’est certainement en intérieur que ça se passe. Comment est-ce qu’on va faire pour y rentrer à 6 sans se faire cramer ? On a quand même des caméramans avec tout le matos, et nos gros sacs de voyage. « J’ai pas eu ma clope moi, je vais pas être agréable du tout et je risque de faire capoter le plan si vous m’envoyez demander pour nous incruster. » que je dis en provoquant Sienna, un sourire espiègle sur mes lèvres. Elle a pas voulu me filer ma dose de nicotine tout de suite, j’en profite pour envoyer quelqu’un d’autre pour faire le sale boulot. « Grace, tu veux pas aller les attendrir en leur disant que ton AVC t’a rendue faible et que t’es en hypoglycémie ? Peut-être que dans cette ville ils fonctionnent à la pitié. Personne n’a voulu de nous chez eux, on avait l’air trop en bonne santé. » Ca se sent que j’ai encore en travers de la gorge le fait que 4 maisons ont refusé de nous héberger, non ?

S’introduire dans des maisons remplies et inconnues 101 : faire comme chez soi. C’est tout con comme règle, et pourtant ça marche toujours. Si la mantra des beaufs de la côte est selon laquelle plus c’est gros, mieux ça passe leur appartient à juste titre, il n’est pas exclu qu’ils n’aient pas totalement tort, et pour cause : se ramener à un mariage en prétendant un lien de parenté quelconque est particulièrement aisé. C’est le genre de trucs qu’elle a fait avec Jordan plusieurs fois, juste pour le buffet. Elle est moins pro de l’effraction dans les maisons privées mais le procédé ne doit pas être bien différent. « J’ai pas eu ma clope moi, je vais pas être agréable du tout et je risque de faire capoter le plan si vous m’envoyez demander pour nous incruster. » De tous les moments où son besoin de prendre les devants aurait pu ressortir, c’est là qu’il se manifeste : elle acquiesce avec force aux mots de Greg, pas besoin de les disqualifier d’office à cause de sa dégaine d’ours mal léché. Elle est si concentrée sur son plan qu’elle ne rit même pas à sa prochaine vanne. “C’est validiste, ça, connard”, qu’elle se contente de balancer, oubliant un peu les caméras pendant une demi-seconde. Surtout, ils ne vont pas marcher à la pitié : ils l’acceptent elle, très bien, et après ? Eux l’attendent dehors ? Elle tend une embuscade aux gentilles personnes qui voudront bien l’héberger à la tiens, au fait, voici ma famille de huit personnes desquelles je ne peux pas me passer ?

“Non. Voilà ce qu’on va faire : on prend un seul caméraman, en mode caméra cachée, et on rentre tous ensemble.”

Comment cacher une caméra dans leur veste légère ? Elle s’en fout, ils se débrouillent. La jeune femme laisse les quatre caméramen régler entre eux et décider finalement de venir à deux plutôt qu’un seul - c’est un compromis avec lequel elle peut bosser. “C’est parti. On est détendus, ça marche ?” lance-t-elle à ses acolytes. C’est le plus important, la détente. Et c’est con, parce que c’est très dur à conditionner et à feindre, la détente. Surtout quand on ment mal. Tant pis : la brune passe le portail ouvert du jardin et se rend d’un pas décidé jusqu’à la porte. Son poing s’y abat, trois fois, puis elle tente la sonnette quand aucune réaction ne vient. C’est un jeune homme, un grand chauve, qui vient lui ouvrir, visiblement confus : “Hé, salut ! Désolée, je suis un peu en retard, j’ai rien loupé ?” Elle l’étreint sans réfléchir (au moins, ose-t-elle espérer, ça cachera son visage mal assuré) et force l’entrée sans laisser au mec le temps de réfléchir. Elle a 90% de chances que ce soit un type paumé au milieu de la maison qui ne connaît pas grand-monde et qui a simplement ouvert parce qu’il était près de la porte. Effectivement, aucune protestation. Grace force le trait : “Au fait, j’ai ramené des potes”, claironne-t-elle sans un regard en arrière, déjà dans l’entrée de la maison bondée : ils passeront inaperçus sans problème avec ça. Le mec n’a pas l’air non plus de trouver louche qu’elle ramène cinq potes, dont deux avec une bosse dans leur veste. “Bon, maintenant, c’est simple : on se sépare, on profite, et on trouve un logement.”

Je troque le caractère bon enfant mais assez désorienté de Dennis pour une atmosphère plus palpable régnant au sein du trio composé de Grace, Greg et Sienna. "Salut Isy. Greg." Le cameraman ne loupe rien de l'échange et je regrette déjà ma question impertinente en lisant les traits tirés du quarantenaire. « Sienna, » se présente la binôme du beau-père à laquelle j'adresse un poli sourire. « Donne lui une clope Greg. On n’est pas à ça près. » La cigarette n'est derechef cependant pas offerte. "Grace est mon ancienne belle fille. Je te souhaite bien du courage avec cette tête de mule." Neutre, je pose mon regard vers la brune. Le jackpot statistique était ainsi tiré, le type bien mais avec lequel elle voulait assurément ne pas tomber se trouvait exactement où notre conducteur routier nous avait déposé. “Sois pas timide, Greg, t’es toujours un peu mon beau-papa au fond.” Je sens mon binôme mielleuse, si bien que je ne sais réprimer un léger sourire amusé. “C’est lui, dont je t’ai parlé, Isy” Je hoche la tête, prononçant sur un ton entendu : “J'ai fait le lien, oui.” “Vous avez croisé du monde ?” Mon regard passe de Sienna à Greg, attentif à leur réponse. « Oh oui. On a croisé la bimbo et son toutou. » Je visualise promptement les autres binômes, à la recherche de celui correspond à cette description.

« La course finit dans 20 minutes. On devrait peut-être se mettre à chercher des logements non ? À moins que vous vouliez dormir tous ensemble dans un coin de rue. » Excellente initiative de la part de l'adversaire pour éviter que les rapports ne s'enveniment devant la station-essence. Grace et moi échangeons un regard, suffisant pour opter pour une pseudo-alliance temporaire, acceptée par le duo concurrent, avec cigarette en prime pour la photographe. Direction les maisonnées à quelques mètres, Dennis leur fait signe de la main après disparaître dans le dépanneur. « Et vous alors ? Votre première journée, c’était comment ? » questionne Sienna. “Notre première journée était pas mal. On a un peu galéré pour trouver un chauffeur, mais finalement on est tombés sur Dennis, chauffeur poids lourd. Adorable garçon, joli mulet, bons goûts en porno,” Un rire franc file entre mes lèvres, mon regard complice croisant celui de Grace. “Il a failli nous perdre à l’opposé du pays, d’ailleurs. Et vous ?” Merci aux mines de charbon, je songe, regard amusé bien que sur le coup, réaliser s'orienter vers l'opposée de la destination attendue était beaucoup moins agréable.

La suggestion de s'incruster à une fête privée doublée de l'excellente intuition de Grace nous ravit. Sienna reconnaît de la musique et à mesure des pas que nous effectuions, force est de constater que celle-ci bat son plein à l'intérieur même d'une baraque. “C’est parti pour s’introduire et tout bouffer, les enfants.” J'émets un rire bref, relevant certes le défi mais envisageant déjà tous les scenarii catastrophes possibles. « Grace, tu veux pas aller les attendrir en leur disant que ton AVC t’a rendue faible et que t’es en hypoglycémie ? Peut-être que dans cette ville ils fonctionnent à la pitié. Personne n’a voulu de nous chez eux, on avait l’air trop en bonne santé. » Épris d'un souci spontané, je porte mon attention sans discrétion aucune sur Grace. Ce n'est pas son AVC qui m'alerte et il serait le comble que je crois à une hypoglycémie, mais c'est plutôt le fait d'être exposée sans cérémonie devant des caméras que je redoute. Personnellement, je n'aurais pas apprécié. Mais je ne connaissais pas assez l'australienne pour juger comment elle prendrait cette annonce catégorique de la part de son beau-père, d'où mon intention de lire sur son portrait et éventuellement lui prêter main forte. “C’est validiste, ça, connard” Un rictus fier étire mes lippes.

“Non. Voilà ce qu’on va faire : on prend un seul caméraman, en mode caméra cachée, et on rentre tous ensemble.” Les deux techniciens se concertent, pendant que Grace érige le plan de match. “C’est parti. On est détendus, ça marche ?” Je hausse les épaules, zen. “De toute façon, au pire, y'a pas qu'une maison à Dalby,” Je relativise, perpétuant la lancée de ne pas paraître douteux en abordant une mine stressée. “Hé, salut ! Désolée, je suis un peu en retard, j’ai rien loupé ?” Elle est culottée et ça fonctionne à merveille. “Au fait, j’ai ramené des potes” La voie est dégagée, nous nous enfonçons tous sans nous faire prier dans la maison qui me donne l'impression de remonter vingt ans en arrière en étant le théâtre d'une fête aux allures lycéennes. Il y a même le fût de bière en idole nocturne. “Bon, maintenant, c’est simple : on se sépare, on profite, et on trouve un logement.” J'inspire profondément. “On parie 5$ sur l'équipe qui trouve où nous loger en premier ?” Je suggère, animant un peu le jeu, demeurant dans la compétition malgré tout.

Le quatuor se réduit, en quête de confort pour la nuit et d'énergie à récupérer pour la suite de l'aventure. Je me dirige vers la cuisine, chope de quoi manger avant de capter un individu portant une casquette des Brisbane Lions sur laquelle est inscrite le numéro 15. Ticket gratuit pour sympathiser, étant moi-même fervent supporter de l'équipe de football australien et y ayant très brièvement joué avec eux quand j'étais plus jeune, avant qu'une suite de blessures me place définitivement sur le carreau. “Hey, fan de Zorko?” Je conjecturais, évoquant le milieu du terrain au maillot numéro 5.

dé positif : Le courant passe bien avec Dylan, fan de Zorko. Il propose d'héberger la troupe chez ses parents avant de révéler la zone où sont entreposées les pizzas.
dé mitigé : Dylan est beaucoup trop ivre pour discuter, comme les autres fêtards dans la cuisine. Cependant, une razzia de chips est effectuée par Isy.
dé négatif : L'alarme incendie se met à tonitruer à l'étage de la maison.

Tout s’était déroulé assez vite. Grace prit les commandes de l’opération et l’initiative de toquer à la porte. Elle avait l’air si habituée de ce genre de choses. Ça se sentait qu’elle a dû plusieurs fois forcer la porte des soirées de Brisbane pour s’y introduire sans invitation. Elle avait surtout joué la carte du naturel et avait même étreint l’inconnu qui avait ouvert la porte. Le caméran et les trois autres participants la suivirent dans la maison, tentant de cacher tant bien que mal leur joie.  « Bon, maintenant, c’est simple : on se sépare, on profite, et on trouve un logement. » Cela ne tombait pas dans l’oreille d’une sourde. Isaac ne perdit pas de temps pour partir de son côté et Grace dans la direction opposée. Greg et Sienna, quant à eux, étaient au milieu du salon. Analysant chaque recoin de la soirée à la recherche de quelque chose d’intéressant. « T’es bien obligé d’avouer que t’as belle-fille a sacrément bien joué. » Elle savait que cette remarque allait le faire grogner, elle lui donna donc un coup de coude et un clin d’oeil taquin. « D’ailleurs, j’y pense. On peut faire le plein de clope ce soir ! » Sienna savait que cette idée ne pouvait qu’enchanter Gregory. Elle scruta chaque coin avant de poser les yeux sur une petit table avec des pizzas et des chips. Sans réfléchir, elle attrapa le bras de Greg pour qu’il la suive jusqu’à cette merveille culinaire. « Bon appétit, binôme ! » Ils avaient l’air de deux rescapés qui s’étaient seulement nourris de fruits depuis des semaines. Alors que ce matin encore, ils avaient déjeuné chez eux. Elle prit une part de pizza au fromage, et s’apprêta à prendre une premiere bouchée quand l’alarme incendie résonna dans toute la maison. « Oh non, il y a vraiment le feu ? Faut sortir ! » Dit-elle avec inquiétude à Greg, mais sa pizza toujours en main (priorities).  « Mais non ! Ne vous inquiétez pas ! Sûrement quelqu’un qui a fumé dans la cuisine ! » Elle se tourna et aperçut une jeune femme accompagnée d’un homme qui devait être son conjoint. « Pourquoi avez-vous de si gros sac à dos ? Êtes-vous des backpackers ? » Sienna et Greg se regardèrent, retenant un rire. « Non, on fait partie d’une émission Race of Australia. Nous cherchons un endroit où dormir ce soir. » Peut-être étaient-ils un peu trop sereins ? Parce que l’alarme retentissait toujours et des personnes sortaient de la maison.

Spoiler:

@Gregory Morton @Grace Coughlin @Isaac Jensen