Itziar avait mis son réveil de bonne heure. De très bonne heure même quand on prenait en compte le fait qu'elle avait travaillé la veille et n'était rentrée chez elle que sur les coups de trois heures du matin. Il n'était pas encore sept heures quand elle avait été réveillée par le doux son de son alarme, qu'elle avait repoussée de cinq minutes avant de finalement se lever. elle n'avait pas traîné la patte pour autant, elle se levait pour la bonne cause. Elle avait envoyé un sms à Knox la veille pour l'informer des conditions optimum prévues pour ce matin. C'était le moment parfait pour aller surfer, mais il fallait se lever tôt et reporter sa grasse matinée à un autre jour. Ce n'était pas le genre de choses qui dérangeaient l'espagnole qui préférait occuper son temps avec des activités plutôt qu'avec des heures de sommeil en plus. Dormir était surfait et elle aurait tout le temps de faire cela quand elle serait morte. Pour l'heure, ça en valait la peine de se lever un peu tôt, quitte à avoir les yeux qui piquent et du mal à y voir clair. Elle s'était fait couler une tasse de café qu'elle avait bu assise dans le canapé devant des clips musicaux diffusés à la télévision à longueur de journée en mangeant un bol de céréales. Il ne lui en fallait pas plus pour se réveiller et être prête pour aller affronter les vagues dans la joie et la bonne humeur. "J'espère que t'es réveillé et que tu te mets en chemin bientôt." avait t-elle envoyé à Knox avant d'aller s'habiller et préparer son sac. Sa combinaison, une bouteille d'eau et quelques fruits et le tour était joué. Elle avait attrapé sa planche de surf dans l'entrée et elle était descendue au parking. Elle avait fixé sa planche au rack de son scooter avec une facilité déconcertante et avait enfilé son casque avant de prendre la route. Non sans envoyer un énième message à Knox, lui faisant comprendre qu'il n'avait pas intérêt à être en retard s'il ne voulait pas avoir affaire à son courrou. Elle pouvait se faire attendre, c'était d'ailleurs ce qui était le plus probable avec elle, mais pas lui. Non, lui, il devait être déjà sur place quand elle débarquerait pour qu'ils n'aient plus qu'à se jeter à l'eau et se mesurer aux vagues qui promettaient d'être au rendez-vous ce matin.

Elle arrive finalement un peu plus tôt que prévu à Bayside. La circulation étant un peu moins dense à cette heure-ci. Elle a même eu tout le loisir de voir le soleil finir de se lever sur le chemin. Se trouvant particulièrement chanceuse pour le spectacle qu'elle aurait sans aucun doute raté si elle ne s'était pas levée et avait dormi quelques heures de plus pour rattraper son manque de sommeil de la semaine. C'était un mal pour un bien et elle se trouvait gagnante sur toute la ligne. D'autant plus quand elle arriva sur la plage et pu voir les vagues déferlant les unes après les autres. La plage grouillait d'australiens avec leur planche qui se hâtaient dans l'eau en direction du large pour profiter de cette séance de glisse que leur offrait l'océan. Le surf était un sport qui demandait de la flexibilité et quelques sacrifices. En revanche, tout le monde était probablement d'accord pour dire que cela en valait la peine. Assise sur la plage, sa planche à côté d'elle, elle avait envoyé un autre message à Knox pour lui indiquer sa localisation en l'informant qu'elle l'attendait de pied ferme. Elle avait ensuite jeté son téléphone au fond de son sac avant d'en sortir de la cire et de commencer à cirer sa planche. Quand Knox arriverait elle n'aurait donc plus qu'à lui rappeler à quel point il n'était pas arrivé à l'heure avant de pouvoir se jeter à l'eau.

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itziar & knox

Lorsque le réveil sonne, je n’ai pas du tout assez dormi à mon goût. Je jette un coup d’œil à mon portable qui affiche à peine six heures. Je sais que je ne bouge pas maintenant je vais être à la bourre alors que j’ai promis à Itziar d’aller surfer avec elle ce matin. Cela aurait sûrement été plus facile de me réveiller si je n’avais pas décidé la veille au soir, à la dernière minute, de sortir faire la fête et de me trouver quelqu’un pour passer un bon moment. Je ne m’étais donc douché puis couché qu’au alentour de quatre heures du matin et laissez moi vous dire que deux heures de sommeil ne me suffisent pas. Je ferais définitivement la sieste cette après-midi, après ma séance de surf mais surtout après un bon repas copieux qui finira de m’endormir. Je grogne une nouvelle fois lorsque mon téléphone sonne et je vois les messages de mon amie. Elle me connaît bien, parce qu’elle tente de me motiver afin que je n’arrive pas en retard et cela me fait un peu sourire. N’importe quelle personne qui me côtoie depuis un certain temps, sait parfaitement que je ne sais pas être à l’heure et qu’il ne faut jamais compter sur moi pour ce genre de chose. Je finis alors par bâiller lourdement et me glisser hors de mon lit. J’enfile simplement un short de bain, mes claquettes et attrape ma planche pour aller la mettre sur la planche arrière de mon truck. Je ne prends même pas la peine d’enfiler un t-shirt, après tout, à quoi bon si c’est pour l’enlever des que je sors de la voiture. Sur la route de la plage, je passe dans un drive thru pour me récupérer une grande tasse de café plus que nécessaire.

C’est donc avec une petite demi-heure de retard que je me gare sur le parking de la plage. Je sais qu’Itziar va sûrement me le faire remarquer, mais elle me connaît à présent. Je prends ma planche et repère rapidement sa chevelure aussi blonde que la mienne au loin. Je la rejoins rapidement, déjà pieds nus ayant laissé mes tondues dans la voiture. « Hey! » Je souris et viens rapidement la serrer dans mes bras. « Je sais, je sais je suis à la bourre mais j’ai eu la très mauvaise idée de sortir hier soir et… mes deux heures de sommeil piquent un peu. » Je ris un peu. « Comment tu vas ? »

@Itziar Cortés De Aguilar

Elle est en train de cirer sa planche avec soin. En trois ans de surf, elle a eu l'occasion de se rendre compte à plusieurs reprises à quel point cette étape est importante et qu'il ne faut pas la négliger. C'est toute l'adhérence une fois dans l'eau qui est en jeu. Se jeter dans les vagues avec une planche aussi glissante qu'une piste de bowling sur laquelle il est impossible de se lever ne sert à rien du tout. Avec le temps elle a pris le coup de main. Elle frotte de l'arrière de la planche et remonte presque jusqu'en haut en faisant des mouvements horizontaux. Puis elle reprend la même direction, cette fois-ci en frottant verticalement. Elle fait attention à ne pas aller trop près du bord de la planche, ce qui aurait pour effet de ralentir la planche dans l'eau. Elle alterne et elle fait ça jusqu'à ce que la quantité de cire sur la planche soit satisfaisante. C'est une question de dosage, mais il vaut mieux en mettre un peu trop que pas assez. Tout est bon pour éviter de glisser. Quand elle est satisfaite, elle remet la cire dans sa boite avant de jeter la boite dans son sac. Elle attrape son téléphone. Itziar regarde l'heure sur son téléphone. Elle serait presque tentée de renvoyer un message de plus à Knox, mais elle ne le fait pas. Ce serait l'hôpital qui se fout de la charité et elle l'a déjà bien harcelé ce matin pour ne pas en rajouter encore une couche. Knox n'était peut-être pas le type le plus ponctuel qui soit, mais il avait toujours tenu ses promesses envers elle et ne l'avait jamais laissée poireauter des heures quelque part sans la prévenir que, finalement, il ne viendrait pas. Elle savait donc qu'il était en chemin. Quelque part entre son lit et la plage. Où exactement, c'était impossible à dire, mais il allait bien finir par arriver.

Et c'est ce qu'il fait. Alors qu'elle est en train de scroller sur instagram entre les photos de mecs torse nu et celles de chatons. Il arrive comme une fleur, avec seulement trente minutes de retard. Elle pourrait être énervée. C'est surement la réaction que toute personne normale aurait dans une telle situation. Ou d'ailleurs, peut-être même que toute personne normale se serait déjà jetée à l'eau et n'aurait pas attendu qu'il arrive, mais Itziar aussi était de ces gens qui n'étaient jamais à l'heure. Elle ne se permettrait pas de dire quoi que ce soit, même avec ses pseudo messages menaçant. Il la prend dans ses bras quand il arrive et elle passe ses bras autour de lui aussi. "¡Hola guapo! Il t'en aura fallu du temps !" qu'elle lui lance tout de même en riant avant d'ajouter. "Et me sors pas l'excuse de la soirée un peu arrosée hier soir, j'ai bossé jusqu'à deux heures et demie et pourtant regarde, j'suis à l'heure." Pour une fois. Mais aussi parce qu'Itziar a beau ne pas être ponctuelle, ce n'est pas pour ça qu'elle n'est pas du matin. Au contraire. Elle n'a en général aucun mal à se lever tôt et gérer le manque de sommeil. "Maais sinon, ça va. Ca va toujours quand j'arrive à la plage et que je vois des vagues comme ça." Répond-elle en pointant du doigt en direction de l'océan. "Et toi ? Elle était cool ta soirée hier ? T'es allé où et avec qui ?" Demande t-elle par curiosité. Parce que ça l'intéresse toujours de savoir s'il a découvert un nouvel endroit sympa ou rencontré des gens intéressants.

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itziar & knox

Tout comme Itziar, je sais ce que c’est de bosser jusqu’au petit matin. Je bosse moi-même dans une boite de nuit en tant que DJ depuis de nombreux mois et même si j’aime le monde la nuit, si je suis plus fêtard, j’aime aussi de temps en temps profiter du petit matin, surtout pour les sessions de surf. Surfer le matin, au levé du soleil est toujours mieux à mon goût. Alors des fois il m’arrive de finir le boulot vers six heures, et de me rendre directement à la plage, sans même passer par mon lit. Ces jours-là, je me fais ensuite une grosse sieste et au final je crois que c’est un rythme qui me convient plutôt bien. Pourtant aujourd’hui je me suis écroulé de fatigue en revenant de soirée et du coup je suis à la bourre pour rejoindre Itziar pour notre séance de surf du matin. Heureusement pour moi, la jeune femme est quelqu’un qui est souvent en retard aussi et du coup je sais qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur. Lorsque je prends place à côté d’elle, je m’excuse quand même en lui offrant un sourire. « ¡Hola guapo! Il t'en aura fallu du temps ! » Je dépose un baiser sur sa joue et la serre rapidement dans mes bras. « Et me sors pas l'excuse de la soirée un peu arrosée hier soir, j'ai bossé jusqu'à deux heures et demie et pourtant regarde, j'suis à l'heure. » Je ris un peu et lève les mains en mode innocent. « Tu es plus courageuse que moi alors. »

Je souris à la blonde et prends ma place pour passer de la cire rapidement sur ma planche. Je l’ai fait il n’y a pas trop longtemps donc pas besoin d’y passer des heures. « Maais sinon, ça va. Ca va toujours quand j'arrive à la plage et que je vois des vagues comme ça. » Et je la comprends. Comme bon australien que je suis, je suis un fan incontesté de la mer, de l’eau et de la place. J’y passe des heures toutes les semaines depuis que je suis né et vivre à longue durée loin de ce genre de paysage me parait impossible. L’océan a un pouvoir sur moi, il a le pouvoir de me détendre, de me faire oublier, de me relaxer et j’y viens souvent lorsque les choses ne vont pas bien. Mais je crois aussi que c’est parce que cela me rappelle mon père. « Et toi ? Elle était cool ta soirée hier ? T'es allé où et avec qui ? » Je ris un peu sous les nombreuses questions de la blonde. « J’ai passé la soirée en boite, j’étais avec quelques potes, mais tu me connais, je finis toujours en loup solitaire qui cherche une proie. » Itziar sait que je suis volage, que je couche pas mal à droite et à gauche, alors pas besoin de le cacher. « Enfin, et toi, ca a été le taf ? Tu es toujours au même bar d’ailleurs ? » Je lui adresse un sourire.

@Itziar Cortés De Aguilar

« Girl power! » Voilà ce qu'elle répond à Knox quand il débarque enfin à côté d'elle et lui dit qu'elle est plus courageuse que lui. Elle ne se trouve pourtant pas particulièrement courageuse. Elle peut se montrer très trouillarde par moment et le moindre insecte qu'elle aurait le malheur de croiser sur son chemin pourrait presque provoquer une crise de panique chez elle. En trois ans, elle ne s'est pas réellement habituée à la faune pour le moins hostile de l'Australie et elle a toujours aussi peur quand elle tombe nez à nez avec une araignée aussi grosse que sa main. Il s'ensuit toujours un débat plus ou moins long sur la marche à suivre, la technique à adopter. Fuir devant l'ennemi sans réellement savoir où l'affreuse bestiole va finir. Prendre son courage à deux mains pour la coincer dans n'importe quel contenant et l'envoyer balader à l'extérieur aussi vite que possible ou bien y aller avec la manière forte, tong en main, un coup sec mais précis. Elle avait pour habitude de crier, ça finissait toujours pas attirer l'un de ses colocataires, même Auden qui trouvait ça plus amusant qu'autre chose et n'était jamais d'une grande aide. Avec lui, elle s'est endurcie, il n'y a pas de doute là-dessus. A part ça, elle est plutôt téméraire et n'hésite pas à se jeter tête la première dans de nouvelles expériences. Sans que ça ne requiert du courage outre mesure. C'est parce que ça lui fait plaisir qu'elle est capable de se lever si tôt après avoir travaillé toute la nuit. « Je pourrais te donner quelque tips un jour si tu veux. » Ajoute t-elle. Pour en rajouter une couche. Comme si elle avait réellement des conseils à lui donner. Elle n'en avait pas. Elle n'arrivait simplement pas à tenir en place et avait besoin de bouger ou de sortir dès que l'occasion se présentait et ça voulait dire se lever tôt après un de ses shifts au bar.

Elle laisse le temps à Knox de préparer sa planche. De se préparer lui aussi à se jeter à l'eau. Elle, elle attend depuis un moment et n'a plus qu'à se lever, planche de surf en main. Elle l'interroge sur sa soirée. S'intéresse à ce qu'il a bien pu faire. Qui il a bien pu rencontrer aussi. Parce qu'elle le connait. Elle sait qu'il est plutôt du genre volage. Il est bel homme, il le sait et il en joue. Il est rare de le voir finir la soirée seul. Il finit toujours par se trouver en très bonne compagnie avant de filer, laissant ses amis profiter de la fin de soirée de leur côté. « Vous êtes allés à l'Electric Playground ? » demande t-elle. C'est la boite de nuit dans laquelle elle va le plus souvent. Ce n'est peut-être pas la meilleure de Brisbane, mais la musique est bonne et le cadre plutôt sympathique. C'est une source sûre qui ne déçoit jamais. « Et tu l'as trouvée ta proie hier soir ? C'est pour ça que t'as eu autant de mal à te réveiller ? » le questionne t-elle un peu plus, sourire narquois dessiné sur les lèvres. Elle le pardonnerait presque s'il avait eu du mal à se sortir de son lit pour cette raison. Presque. Parce que quand même, c'était à elle de se faire attendre, pas aux autres. « Et le travail ça a été. Rien de spécial honnêtement. C'était une soirée comme les autres. On a eu pas mal de monde, mais rien qu'on ne puisse pas gérer. » Bien que trois ans en arrière, elle se serait sentie complètement dépassée. Pour elle, c'était devenu la routine. Elle avait pris le pli et servait verre après verre de manière machinale sans avoir à y réfléchir. « Et puis oui, toujours le même bar. Je pense pas que je changerai. Le moment où je partirai ce sera le moment où j'aurai trouvé un 'vrai' job. » Déclare t-elle, mimant des guillemets avec ses mains pour parler de 'vrai' job. Son travail au bar n'est pas un faux emploi, mais ce n'est pas ce qu'elle compte faire toute sa vie. C'est son moyen de gagner de l'argent et de subvenir à ses besoins alors qu'elle est encore à l'université et doit donc jongler avec des horaires un peu particulier. Elle n'attend pas particulièrement le moment où il sera temps pour elle de laisser le bar derrière elle pour se lancer dans une carrière aux horaires plus conventionnels. « Tu devrais passer un de ces quatre, ne serait-ce que pour boire un verre avant d'aller ailleurs. On a quelques petits groupes indépendants qui viennent jouer de temps en temps. Ca pourrait te plaire ... Et ce serait l'occasion de boire gratuitement. » Autrement dit, avoir à peu près tous les avantages possibles et imaginables. « T'es prêt ? » demande t-elle ensuite, commençant à se lever avec sa planche.

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itziar & knox

Itziar me connaît, elle sait que je suis toujours partant pour une soirée, que je suis toujours partant lorsqu’il s’agit de faire la fête, de picoler, et surtout de ne jamais finir la nuit seule. Au contraire de beaucoup de mes ‘potes’ ou des connaissances que j’ai dans ma vie, elle ne me juge pas pour cela. Elle sait comment je suis et elle accepte toutes ses parties, même celle ou je suis du genre à briser des cœurs bien plus souvent qu’à manger de la pizza. Alors elle n’est pas surprise lorsque je lui annonce que je suis sortie la veille et que je ne me suis pas couché avec très tôt ce matin, elle n’est pas surprise le moins du monde. « Girl power! » Je lève les yeux au ciel en riant lorsqu’elle répond cela à ma remarque sur le fait qu’elle est plus courageuse que moi. Et encore, elle a de la chance que j’arrive à fonctionner correctement avec si peu de sommeil et que j’en ai l’habitude, sinon elle devrait sûrement se préparer à me sauver de la noyade. « Je pourrais te donner quelques tips un jour si tu veux. » Je lui adresse un sourire alors qu’elle insiste. Je sais qu’elle aime me charrier, elle a toujours aimé cela, mais c’est ce qui me plaît chez elle. En plus de cela, elle n’a pas froid aux yeux et elle est franche. « Sur le girl power ? Je crois que j’en ai assez avec ma sœur et ma meilleure amie tu sais. » Que je lui réponds en riant. Je ne sais pas être sérieux, ou du moins très rarement, c’est une de mes particularités.

Je prépare rapidement ma planche, ne voulant pas faire attendre trop longtemps la blonde alors que je suis déjà arrivé à la bourre. « Vous êtes allés à l'Electric Playground ? » J’hoche la tête alors qu’elle se relève et m’attend pour aller à l’eau. Elle a eu le temps de bien se préparer, pendant que je tentais de me réveiller en route vers ici. « Et tu l'as trouvée ta proie hier soir ? C'est pour ça que t'as eu autant de mal à te réveiller ? » Je relève la tête vers elle. « T’es bien curieuse dis donc. » Que je lui dis avec un petit sourire en coin. Mais dans le fond je n’ai jamais de problème à parler de mes conquêtes. « Mais je l’ai trouvé oui. Un beau brun, aux yeux verts. Je pense qu’il t’aurait bien plus. » Ma bisexualité n’est pas un secret. Ce n’est pas quelque chose que je cri sur tous les toits, mais ce n’est pas non plus quelque chose que je cache parce que j’en ai honte. Itziar est l’une de mes amies qui sait parfaitement que je suis attiré par les hommes autant que par les femmes. Puis c’est à mon tour de la questionner sur son boulot. « Et le travail ça a été. Rien de spécial honnêtement. C'était une soirée comme les autres. On a eu pas mal de monde, mais rien qu'on ne puisse pas gérer. Et puis oui, toujours le même bar. Je pense pas que je changerai. Le moment où je partirai ce sera le moment où j'aurai trouvé un 'vrai' job. » J’hoche la tête en l’écoutant. « Je suis sûr que tu finiras par trouver un truc qui te plait plus. » « Tu devrais passer un de ces quatre, ne serait-ce que pour boire un verre avant d'aller ailleurs. On a quelques petits groupes indépendants qui viennent jouer de temps en temps. Ca pourrait te plaire ... Et ce serait l'occasion de boire gratuitement. » « Tu viens de dire le mot magique. Boire gratos est l’une de mes activités préférés, j’y suis toujours au rendez-vous ! » Je ris légèrement.

« T'es prêt ? » Je finis par me lever, prenant ma planche sous le bras. « Prêt! » Nous nous dirigeons vers l’eau et je m’y jette rapidement. Avec combi (et même sans d’ailleurs) l’océan n’est jamais vraiment froid dans cette partie du monde. En hiver il faut une petite couche en plus, mais je n’ai jamais été quelqu’un de frileux. Je me glisse sur ma place et commence à avancer pour m’éloigner du bord aux côtés de la blonde. Je suis dans mon élément ici, je suis bien et c’est exactement ce dont j’ai besoin ce matin. « Voyons voir si tu sais toujours tenir debout sur une planche. » Le surf et le rugby sont les deux sports que je pratique depuis que je sais courir, alors autant dire que je m’en sors plutôt pas mal.

@Itziar Cortés De Aguilar

Elle lève un sourcil dans la direction de Knox. Comme si elle n'était pas vraiment convaincue. Pas convaincue du tout. "Il y a jamais trop de girl power. Tu côtoies suffisamment Mia et ta soeur, tu devrais le savoir." Qu'elle lui répond en souriant. Elle le charrie un peu. A sa façon. "Mais si jamais tu le sais pas encore, je te montrerai ça tout à l'heure dans l'eau." Il n'y avait pas de limite au girl power. Elle y croyait fortement et elle pouvait le démontrer de bien des façons avec une facilité déconcertante. En revanche, tout cela pouvait attendre. La curiosité était bien plus importante et passait avant. Elle était intéressée par la soirée du jeune homme. Soirée qui était apparemment la cause de son retard ce matin. Retard qui aurait aussi tout bonnement pu s'expliquer par le fait que le jeune homme était tout sauf quelqu'un de ponctuel. Si certain la trouvait terrible, elle était prête à arguer bec et ongle qu'il était bien pire et que la moindre petite chose pouvait le faire dévier de sa trajectoire initiale, résultant inévitablement en un retard d'une durée indéterminée. Être ami avec Knox apprenait la patience, mais apprenait aussi la ruse. Ou comment faire en sorte qu'il soit à l'heure, alors qu'il aurait l'impression d'être en retard. Itziar avait plusieurs cordes à son arc et avait à plusieurs reprises donné une heure de rencontre complètement fictive au jeune australien, après un calcul dignes des plus grands mathématiciens pour estimer l'heure à laquelle il arriverait. Ca marchait en général. Il ne fallait pas trop en abuser non plus puisque sinon cela devenait suspect. Surtout quand c'était elle qui finissait par arriver en retard. Là n'était pas la question. Il était en retard parce que la soirée avait été longue et Itziar voulait savoir tous les détails. "Tu me connais !" Répond-elle. Elle ne nie même pas. Cela ne sert à rien. Sa curiosité n'est un secret pour personne et elle ne cherche même pas à la cacher. Bien au contraire, elle attend, patiemment, d'entendre la suite comme une enfant écoutant son histoire préférée. "Aaah !!" S'exclame t-elle quand il en dévoile un peu plus et donne même des détails qu'elle n'avait pas demandés. "La question c'est pas s'il m'aurait plus, mais si je lui aurai plu." Lance t-elle en riant avant d'ajouter "T'as son insta' ou je ne sais quoi ! Je veux voir à quoi il ressemble." Parce que des bruns aux yeux verts, il y a en a tout de même beaucoup. C'est léger comme détail. Bien trop léger pour elle. Puis elle le met rapidement au courant des dernières nouvelles. Rien de bien croustillant. Elle travaille toujours au bar. Ca lui plait, même si ce n'est que temporaire. Temporaire qui dure longtemps, mais temporaire tout de même. "Qui me plait plus ça ça reste quand même à trouver, mais qui paye plus et avec des horaires un peu plus corrects c'est le goal." Elle n'est pas une grande adepte du travail. Ce n'est clairement pas une workaholic. D'ailleurs, elle n'avait jamais eu pour plan de travailler un seul jour de sa vie, mais les choses prennent parfois des tournures inattendues. "Bah, tu crois que j'ai mentionné les verres gratuits par hasard ?" demande t-elle. "Je sais bien que c'est le mot magique et que ça a le pouvoir de te faire rappliquer. T'es un homme facile quand on connait tes points faibles." Ajoute t-elle, un sourire narquois dessiné sur les lèvres alors qu'elle se lève avec sa planche sous le bras pour se diriger vers le bord de l'eau.

L'avantage de Brisbane, c'est que l'eau y est toujours bonne. Si les vagues sont au rendez vous, il est donc toujours possible de surfer 365 jours par ans. Elle s'est habituée cependant. L'eau qui lui paraissait toujours chaude quelle que soit la saison à son arrivée, la faisait mettre une combinaison en hiver. Pour l'heure, l'hiver vient de débuter, l'eau est encore à une température acceptable pour surfer en maillot une pièce et elle se jette dans les vagues avec sa planche sans aucune hésitation. Elle prend position et se met à pagayer avec ses bras vers le large. "Tu me prends pour qui ? Je surfe plus souvent que toi ces temps-ci je suis sûre." Elle n'était pas meilleure que lui. C'était difficile de faire mieux que quelqu'un qui avait passé sa vie ici et avait donc presque vingt ans de pratique de plus qu'elle, mais elle se débrouillait plutôt bien. Bien loin de la débutante qu'elle était la première fois qu'elle s'était élancée avec une planche. "Si t'as besoin que je te prouve quoi que ce soit, celle-ci, c'est pour moi." Lance t-elle alors qu'elle aperçoit une vague avec du potentiel, prête à se former. Elle retourne donc sa planche, se préparant à pagayer.

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« Il y a jamais trop de girl power. Tu côtoies suffisamment Mia et ta soeur, tu devrais le savoir. » Je laisse échapper un rire, je me doutais bien qu’elle allait me dire cela, tout comme Mia et ma sœur me le répète sans cesse. « Mais si jamais tu le sais pas encore, je te montrerai ça tout à l'heure dans l'eau. » « Ca je n’en doute pas un seul instant. » Je peux passer pour macho de temps en temps, pour un vrai connard assez souvent, mais dans le fond je suis d’accord avec Itziar, ainsi qu’avec ma sœur et ma meilleure amie. J’admire mes amies et j’ai toujours eu beaucoup de respect pour les femmes, en règle générale du moins, et je suis le premier à les supporter dans leurs idées. Pourtant des fois, j’aime bien les charrier, leur faire croire le contraire alors qu’elles me connaissent et qu’elles savent parfaitement la vérité. Puis je parle rapidement de ma soirée à la blonde. Elle me connaît par cœur, elle sait que je suis un gros fêtard, que je suis aussi un grand fan de one night stand et elle n’est pas surprise le moins du monde lorsque je lui parler du mec avec qui j’ai fini la soirée de la veille. Je n’ai jamais caché ma bisexualité et avec Itziar je n’ai jamais été jugé sur ce genre de choses. « Tu me connais ! Aaah !! La question c'est pas s'il m'aurait plus, mais si je lui aurai plu. » Je lève les yeux au ciel. « N’importe quel mec serait chanceux d’avoir une nana aussi belle et géniale que toi ! » Je lui fais un clin d’œil. Bien sûr qu’Itziar est belle, n’importe qui le voit, et je suis l’un des premiers à lui répéter sans cesse. En plus de cela elle est drôle et intelligente, si elle n’était pas une de mes meilleures amies cela fait bien longtemps que j’aurais tenté qu’elle soit plus que cela. « T'as son insta' ou je ne sais quoi ! Je veux voir à quoi il ressemble. » « Attends. » Je fouille dans mon portable pour retrouver l’instagram du mec et lui montre une photo. « Tout à fait ton genre, j’en suis sur. » Encore une fois je lui adresse un clin d’œil.

« Qui me plait plus ça ça reste quand même à trouver, mais qui paye plus et avec des horaires un peu plus corrects c'est le goal. » « Ca je peux pas trop t’aider, je fais les mêmes horaires que toi. » Itziar bosse dans un bar alors que je bosse dans une boite de nuit alors autant dire que les horaires normaux, de jour nous ne connaissons pas vraiment. Mais je comprends qu’elle veuille quelque chose de jour, bosser de nuit n’est jamais facile, surtout lorsque l’on veut avoir une vie à côté. La blonde me propose alors de venir la voir au travail en m’achetant avec des verres gratuits et cela me fait sourire, elle me connaît par cœur. « Bah, tu crois que j'ai mentionné les verres gratuits par hasard ? Je sais bien que c'est le mot magique et que ça a le pouvoir de te faire rappliquer. T'es un homme facile quand on connait tes points faibles. » Je lève les yeux au ciel. « Dans tes rêves que je suis un homme facile Cortès. » je lui adresse un sourire.

Nous voilà enfin dans l’eau, assis sur nos planches et c’est exactement là que je me sens bien. Je me sens à ma place, comme si le monde m’appartient et c’est toujours le cas lorsque je me retrouve dans l’océan. Il y a cela, mais il y a aussi le fait que j’ai toujours l’impression d’avoir cette connexion avec mon père lorsque je suis ici. Les gens trouveraient sûrement cela débile, mais c’est ici que j’ai l’impression de sentir un peu sa présence, et des fois cela me fait du bien. « Tu me prends pour qui ? Je surfe plus souvent que toi ces temps-ci je suis sûre. » Et sur ce coup-là, elle n’a pas tort. « Pas de ma faute si j’ai moins de temps à moi. » je devrais peut être ralentir sur les soirées et augmenter mes doses de surf. « Si t'as besoin que je te prouve quoi que ce soit, celle-ci, c'est pour moi. » Dit-elle en se plaçant pour surfer. Je fais de même qu’elle, gardant assez de distance afin de pouvoir également prendre la vague. Je me mets à avancer avec mes bras et au moment ou la vague commence à se glisser sous ma planche, je me lève.

@Itziar Cortés De Aguilar

Il la flatte, ça la fait sourire. C'est le genre de choses qui font toujours à entendre même pour quelqu'un qui n'a jamais vraiment eu de problème avec son image ou avec la confiance en soi. "Ohh je sais bien que n'importe quel mec aurait de la chance de m'avoir, mais si ton bellâtre n'aime pas les filles j'aurai aucune chance." Répond-elle en riant. C'était un fait incontestable. Elle aurait pu être la plus belle fille sur terre, si le type en question n'a d'yeux que pour la gentes masculine, la course était perdue d'avance et rien ne pourrait y changer. C'était dommage parfois, mais c'était comme ça. Elle avait eu son lot de déception. Des hommes gays, des femmes hétéros, ajoutés à tous ceux qui n'étaient tout bonnement pas intéressés. Ca ne l'arrêtait pas pour autant, ça ne lui sapait pas le moral non plus et dans ce genre de situation, elle avait en général la mémoire très courte. Elle passait vite à autre chose et elle ne perdait d'ailleurs pas une occasion de se rincer l'oeil. C'était pour ça qu'elle voulait voir une photo. Parce que la description était bien trop simpliste à son goût et aurait pu correspondre à au moins une bonne dizaine de types dans un même bar en une même soirée. Knox s'exécute. Il lui trouve ladite photo, lui montre et elle ne peut pas nier qu'il la connait bien, qu'il a bien compris quels étaient ses goûts et ceux malgré les quelques petites années durant lesquelles il avait pu la côtoyer. "Ah oui ! Tu mentais pas. La prochaine fois, je sais pas, appelle-moi, organise un plan à trois, partage quoi." Qu'elle déclare en plaisantant. Ca n'avait jamais été plus loin que la simple amitié avec l'australien et c'était sans doute dû au fait qu'ils étaient tous les deux similaires sur bien des points. Autant leurs modes de vies, que leurs goûts, jusqu'à leur apparence physique.

C'était un tout qui faisait qu'ils s'entendaient si bien. "Je sais bien ! T'as la même vie toute aussi décalée ! T'as pas envie d'en changer de temps en temps ?" demande t-elle. Elle aimait son job au bar, mais ça lui manquait aussi parfois de pouvoir spontanément avec ses amis boire un verre le weekend. Pour elle ce n'était pas vraiment spontané puisqu'elle travaillait la plupart des soirs et que dès qu'elle avait une soirée de libre, elle ne pouvait s'empêcher de programmer quelque chose. Peut-être que lui y voyait plus d'avantages. Il était DJ et avait donc son lot de soirées. Il était au coeur de l'action. Dans la soirée du début à la fin, c'était sans doute différent. Ils travaillaient tous les deux avec différents types de personnes aussi et elle avait ce don pour attirer ses amis dans son antre. Même si en réalité il ne s'agissait ni d'un don, ni d'un antre. "C'est pas que dans mes rêves et d'ailleurs c'est bien présomptueux de ta part d'insinuer que je rêve de toi." Rétorque t-elle avant de prendre sa planche et de s'élancer vers l'océan. Même assise sur sa planche dans l'eau à attendre la première vague, elle ne peut s'empêcher de la taquiner un peu, rien de méchant. "Qu'est-ce que j'entends ?" Demande t-elle avant d'ajouter "Les excuses c'est pour les faibles tu sais !" elle finit par un clin d'oeil avant de se mettre à pagayer. Elle attend le bon moment, quand la vague est suffisamment proche et qu'elle est en bonne position pour glisser dessus et ne pas se louper. Elle se lève, trouve son équilibre et se laisse porter par la vague. "Bon celle-là elle était facile ! J'suis sûre que tu peux faire mieux ! Montre moi que t'es un australien, un vrai !" défie t-elle quand ils sont tous les deux de nouveau à plat ventre sur leur planche à pagayer en direction du large.

« Ohh je sais bien que n'importe quel mec aurait de la chance de m'avoir, mais si ton bellâtre n'aime pas les filles j'aurai aucune chance. » Je laisse échapper un rire. Il est vrai que je n’ai pas pensé à lui demander. Quand je suis en soirée, en général, je ne pose pas beaucoup de questions, juste celle qui suffisent à savoir comment la soirée va se finir. Alors quand je me suis retrouvé face à ce beau mec, je n’ai pas pensé à lui demander si les femmes sont quelque chose qui l’intéresse également et puis sur le coup, je m’en fichais complètement, il faut bien l’avouer. « C’est pas faux. Ca il faudra que tu fouilles si ca t’intéresse. » Je lui adresse un clin d’œil. Itziar me connaît, et avec elle je sais bien que je ne serais pas jugé sur ma façon de vivre, sur le fait que je ne fais pas du tout dans les relations durable, même pour quelques semaines, mais que je fais simplement dans les coups d’un soir. Le moins d’attache il y a, le mieux c’est, à mes yeux du moins. Je suis le premier à draguer une nana ou un mec en boite, mais lorsqu’il s’agit de regarder la vie de mes amis, et en particulier mes amies féminines, je suis celui qui est toujours là pour vérifier que le mec qu’elles se trouvent soit assez bien pour elles. « Et puis, tu mérites un mec bien toi, pas sur que celui-là soit une bonne option. » J’ignore si c’est contradictoire que je sois le dernier à m’attacher à quelqu’un, mais le premier à être protecteur envers mes amies. Je lui montre cependant quand même la photo du mec de la veille après avoir fouillé dans mon téléphone. « Ah oui ! Tu mentais pas. La prochaine fois, je sais pas, appelle-moi, organise un plan à trois, partage quoi. » Je ris en rangeant mon téléphone. « Ouais, on verra ca. » Itizar est belle, intelligente, drôle et gentille et si elle n’était pas mon amie j’aurais déjà sûrement tenter plusieurs fois de la mettre dans mon lit.

Je l’écoute un peu me parler de son boulot, de cette vie que l’on a en commun à vivre complètement en décaler de tout le monde. « Je sais bien ! T'as la même vie toute aussi décalée ! T'as pas envie d'en changer de temps en temps ? » J’hausse les épaules. Je n’y pense pas vraiment ou du moins je n’y ai jamais vraiment réfléchi au point de chercher d’autres boulots que cela que j’ai pour le moment. « Je sais pas, ca m’arrive d’y penser, mais j’aime bien mon taf. » DJ, mixer, ce genre de choses ca me permet de me perdre un peu dans mon monde, de créer des sons et j’aime beaucoup cela. Les horaires ne sont pas les meilleurs, et ce n’est pas toujours facile de vivre de nuit, mais je ne pense pas pouvoir trouver un job de DJ en pleine journée. Itziar me propose alors de venir la voir au bar ou elle bosse à l’occasion, et elle a à peine fini de me proposer que je sais déjà que je passerais la voir dans la semaine. « C'est pas que dans mes rêves et d'ailleurs c'est bien présomptueux de ta part d'insinuer que je rêve de toi.» Je lève les yeux au ciel. « Je sais bien que je vous fais toute craquer avec mon corps de rêve. » Je lui réponds avec un clin d’œil avant de rire. Je sais que ce n’est pas le cas bien sûr, mais j’aime bien l’embêter avec ca. « D’ailleurs, fais gaffe tu baves. » J’ajoute avant de me mettre à courir vers l’océan avec la planche sous le bras.

L’eau fraîche me fait du bien et je me laisse aller quelques secondes complètement sous l’eau, avant de me glisser sur ma planche. La blonde me rejoint et à coup de bras nous nous éloignons de la plage pour aller chercher de bonnes vagues. Et puis bien évidemment, comme à notre habitude, on se taquine, on se cherche, mais c’est ce que j’aime dans notre amitié. « Qu'est-ce que j'entends ? Les excuses c'est pour les faibles tu sais ! » Je lève les yeux au ciel et je me place à côté d’elle, me préparant pour la vague qui arrive. Lorsqu’elle se glisse doucement sous ma planche, je me lève et la surf avec la blonde non loin de moi et je lui tire la langue avant de me laissé tomber à l’eau. Qu’est ce que c’est bon de surfer. Je me glisse à nouveau sur ma planche et repart vers le large. « Bon celle-là elle était facile ! J'suis sûre que tu peux faire mieux ! Montre moi que t'es un Australien, un vrai ! » « Serait-ce un challenge Cortès ? » Je lui lance un regard plein de défi. « Challenge accepté. » Et je l’attends, cette vague parfaite, grosse, qui montrera que je n’ai rien perdu du fait de savoir surfer. Lorsqu’elle se présente, je me tourne, commence à avancer avec les bras, puis me lève en un bond au moment parfait. Cette sensation est parfaite, exaltante, et c’est le meilleur feeling au monde. Une fois que la vague commence à être trop petite, je me laisse tomber à l’eau et me tourne vers mon amie. « Alors, c’est qui le boss ? »

@Itziar Cortés De Aguilar

Ils parlent du mec avec qui Knox a passé la soirée hier. Elle plaisante. Elle n'est pas du genre à aller fouiller sur instagram pour se trouver quelque chose à se mettre sous la dent. C'est trop de travail. Elle n'a pas tout ce temps-là. Surtout que Knox n'a pas l'air de penser que ce soit un mec pour elle. Qu'il n'a pas l'air d'être suffisamment à la hauteur, qu'elle mérite mieux et ça la fait sourire. "Ohhh regarde toi qui devient sentimental, fais attention ça va te rendre malade." Plaisante t-elle, lui mettant un gentil coup de coude. "Enfin, ça fait quand même plaisir d'entendre que tu m'estimes à ce point, même si un petit coup avec un fuckboy n'a jamais tué personne ... Du moins, je crois." Déclare t-elle avant de se pencher sur l'écran de téléphone de Knox qui n'a pas mis bien longtemps à ouvrir Instagram pour lui montrer le profil du bellâtre de la veille. Il a bon goût. Il a toujours bon goût. Que ce soit pour les hommes ou les femmes. Ou alors, c'est leurs goûts à eux deux qui sont similaires, ce qui expliquerait beaucoup de choses. La seule limite, finalement, était eux deux. Il n'y avait jamais eu d'ambiguïtés entre eux, ils s'étaient tout de suite trouvés sur le plan amical, rien de plus, même si Knox, dans toute sa splendeur s'était laissé aller à quelques remarques un peu graveleuses au début, il avait très vite été clair que ce ne serait pas la teneur de leur relation. Parce que c'était comme cela, parce que ça pouvait être simple et sans ambiguïté aussi. Ils peuvent parler de tout, sans tabous. De la chose la plus futile comme leurs activités nocturnes de la veille à des choses un peu plus sérieuses comme le travail ou la vie en général. Elle hoche la tête quand il lui explique qu'il lui arrive quelquefois de penser à changer de travail, mais que finalement, il apprécie ce qu'il fait. "J'aime bien le mien aussi, mais je sais pas, des fois j'aimerai bien avoir les mêmes horaires que tout le monde et pas avoir l'impression de louper les meilleures soirées parce que je dois travailler. Enfin j'sais pas, avoir des horaires décalés comme ça c'est plus compliqué pour trouver des moments qui conviennent à tout le monde." explique t-elle. C'était aussi pour cela qu'elle n'était pas du genre à dormir toute la journée pour rattraper sa nuit de la veille, parce que ça limitait d'autant plus ce qu'elle pouvait faire. Au moins, en réduisant ses heures de sommeil, elle gardait un semblant d'horaires normaux qui lui laisse du temps pour voir ses amis ou s'adonner à n'importe quelle activité. Une technique qui fonctionnait bien pour elle, mais qui n'empêchait pas par moment son désir d'avoir un train de vie un peu plus ordinaire. Cela dit, son job au bar avait ses avantages et lui permettait tout de même de voir ses amis, si ces derniers daignaient lui rendre visite. Tout comme Knox, pour qui elle savait quels étaient les arguments les plus aguicheurs. "Bien sûr on est toutes folles de toi, on en perd nos petites culottes. C'est beau de rêver ! L'important c'est que t'y crois." Lui répond-elle avant de lui tirer la langue et de se jeter à l'eau.

Ils se taquinent, se cherchent sans que ce ne soit la guéguerre pour autant. Ils profitent des vagues, joue à qui sera le meilleur sans aucune animosité. "Bien sûr que c'est un challenge ! Tu croyais que c'était quoi ?" lui lance t-elle en plaisantant alors qu'elle observe la vague arriver, qu'elle l'observe lui, en parallèle, il se prépare, commence à pagayer pour se lever au moment opportun. Il se laisse glisser, surf sur la vague jusqu'à ce qu'elle devienne trop petite et ne le porte plus, puis il se jette à l'eau. "Pas mal pas mal, c'était pas non plus une vague phénoménal, t'enflamme pas !" Lui lance t-elle en riant, alors qu'elle observe l'océan du coin de l'oeil, toujours à l'affût de la prochaine vague. Vague qu'elle repère rapidement à peine est-elle en train de se former. "Si ça se trouve c'était qu'un coup de chance". Ajoute t-elle commençant à se préparer, à plat ventre, pagayant avec ses bras. "J'suis sûre je fais mieux que toi." déclare t-elle.

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« Ohhh regarde toi qui devient sentimental, fais attention ça va te rendre malade. » Je lève les yeux au ciel avant de tourner la tête vers la blonde. « Enfin, ça fait quand même plaisir d'entendre que tu m'estimes à ce point, même si un petit coup avec un fuckboy n'a jamais tué personne ... Du moins, je crois. » Je lui adresse un sourire, bien sûr que j’ai de l’estime pour Itziar, j’en ai toujours pour les femmes que j’ai dans ma vie, pour mes amies et ma sœur du moins. Les nanas avec qui je couche juste une fois, c’est différent. J’ai beau être un peu un connard sur beaucoup de choses, je suis quand même du genre à supporter mes amis. « T’y habitue pas trop hein, faudrait pas que tu sois déçu quand je serais plus sentimentale. » Je lui dis avant de lui faire un clin d’œil. Itziar me connaît, mieux qu’un bon paquet de gens et elle sait bien qu’on peut toujours compter sur moi. Malgré mes apparences et mon comportement, je suis toujours au rendez-vous quand des proches ont besoin de moi. Je fouille dans mon téléphone quelques minutes avant de lui montrer une photo du mec avec qui j’ai passé la nuit et elle approuve avec mon choix. Je sais que Itziar et moi avions un peu les mêmes goûts et il n’est pas rare que je me dise que si nous n’étions pas amis, j’aurais sûrement déjà essayé de la mettre dans mon lit. Si je l’avais d’ailleurs un peu taquiné sur ça au début de notre amitié, aujourd’hui il n’y a aucun malaise entre nous. Notre amitié est simple, sans ambiguïté et c’est d’ailleurs ce qui fait que je suis toujours à l’aise avec elle et que j’aime autant passer du temps avec la blonde.

Elle me parle ensuite un peu de son job, des horaires compliqués et je la comprends. Ce n’est pas toujours facile de bosser en décaler de tout le monde, de bosser la nuit plutôt que le jour et du coup de ne pas pouvoir sortir aussi souvent qu’on le voudrait avec ses potes. Je la comprends sur ce point là parce que des fois il m’arrive aussi de me dire que j’aimerais bien avoir un boulot un peu plus posé, avec des horaires plus raisonnable. « J'aime bien le mien aussi, mais je sais pas, des fois j'aimerai bien avoir les mêmes horaires que tout le monde et pas avoir l'impression de louper les meilleures soirées parce que je dois travailler. Enfin j'sais pas, avoir des horaires décalés comme ça c'est plus compliqué pour trouver des moments qui conviennent à tout le monde. » J’hoche la tête. « Je comprends. Je pourrais t’aider à chercher si tu veux. Tu voudrais aller dans quel domaine ? » Peut être qu’après mon entretien avec Evelyn je pourrais lui demander un peu d’aide, ou alors si elle aurait besoin de quelqu’un pour l’aider dans son business de préparation de mariage. « Bien sûr on est toutes folles de toi, on en perd nos petites culottes. C'est beau de rêver ! L'important c'est que t'y crois. » Je ris légèrement. « C’est toi qui rêves ma belle, je suis sûr que tu adorerais passer un moment avec mon corps de rêve. » J’ajoute pour déconner. C’est comme ca que j’aime notre relation, à se taquiner, se chercher, sans pour autant qu’il n’y est vraiment aucun sous-entendu ou malaise.

Et nous voilà enfin dans l’eau, sur nos planches de surf à nous éloigner du bord de la plage. C’est ici que je me sens bien, entouré de bons amis et perdus au milieu de l’océan sans trop de monde autour. C’est pour cela que j’aime venir dans ce coin de l’état pour surfer, il n’y a jamais grand monde, jamais personne pour me faire rater une vague. « Bien sûr que c'est un challenge ! Tu croyais que c'était quoi ? » Allongé sur ma planche de surf, je tourne la tête vers mon amie, un sourire espiègle sur le visage. Et il ne me faut pas plus pour me préparer pour la vague qui arrive. Je me tourne et en quelques secondes, je suis debout sur la planche, à surfer, à sentir cette sensation de liberté que j’aime tellement. Je fini par me laissé retomber dans l’eau et me tourne vers la blonde pour me vanter un peu. « Pas mal pas mal, c'était pas non plus une vague phénoménal, t'enflamme pas ! Si ça se trouve c'était qu'un coup de chance. » Je ris un peu. « Dans tes rêves blondie, je suis doué c’est tout. » Et je me glisse à nouveau sur ma planche pour la rejoindre. Je m’assois dessus et la regarder s’avancer pour prendre la prochaine vague. « J'suis sûre je fais mieux que toi. » « J’attends de voir ca. » Je lui réponds alors qu’elle s’élance sur la vague. Elle se met en position, mais se lève trop tard, loupant la vague et tombant dans l’eau. Je ne peux me retenir de rire en la voyant remonter à la surface. « Tu disais quoi déjà ? » Je prends un plaisir à me moquer, mais je sens bien que cela va me retomber dessus. « Tu devrais laissé faire les pro. »

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@Itziar Cortés De Aguilar

Il était tôt pour parler recherche de travail et se soucier de ce qu'elle allait bien pouvoir faire une fois son diplôme en poche. Bien trop tôt. Elle était un peu immature quand il s'agissait de se genre de choses. Sans doutes quelques restes des vingt-deux ans qu'elle avait passé presque assise sur un trône, certaine qu'elle n'aurait jamais à travailler une seule seconde et se contenterait de vivre confortablement sans avoir à faire quoi que ce soit. La pilule restait dure à avaler et elle n'aimait pas forcément penser à l'après, à l'incertain. Encore moins quand elle n'avait pas vraiment de réponse. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire. Elle appréciait ce qu'elle étudiait, c'était intéressant, mais ça s'arrêtait là. Elle n'était pas passionnée comme certains de ses camarades de classes. Elle n'allait pas en cours par plaisir, mais bien par nécessité. Ce n'était pas une corvée non plus, c'était banal et c'était ça le problème. Si elle avait une idée fixe de ce qu'elle voulait réellement faire, elle aurait peut-être tout abandonné et ce serait lancée dans cette voie. Cependant, ce n'était pas le cas et elle avait investi bien trop de temps et d'argent pour tout plaquer. Alors, elle continuait, elle en voyait le bout de toute façon et elle aviserait ensuite. Elle avait toujours son job au bar, quoi qu'il arrive et même si ce n'était pas forcément le job de rêve, ça faisait l'affaire et lui laissait le temps de réfléchir, quand elle y accordait un peu plus de cinq secondes. "C'est très gentil de ta part, mais il y a rien d'urgent. Je compte rester au bar encore un moment, pour la simple et bonne raison que j'ai aucune idée de ce que je veux faire." Répond-elle à Knox en souriant. Reconnaissante qu'il se propose pour l'aider, alors que ce ne serait vraiment pas la plus intéressante des activités. "Dans l'idéal je voudrai en faire peu, mais gagner beaucoup, mais on me dit dans l'oreillette que ça relève de l'impossible." Ou du rêve, comme Knox qui prétend imaginer qu'elle et ses collègues en pincent pour lui. C'est mignon. Sa belle gueule fait peut-être de l'effet à certaines et Itziar serait la première à vanter haut et fort la beauté de son ami s'il le fallait, mais ça s'arrêtait là. Il n'y avait pas de culotte qui se perdaient. "Oh là là, arrête tu vas trop loin !" Lance t-elle en riant avant d'ajouter "La question du moment de rêve se pose pas, j'suis sûre que tu pourrais pas assurer." Et elle rit de plus belle avant d'aller se jeter à l'eau.

ils sont tels des gamins dans l'eau, avec leur planche, tentant de surfer la meilleure vague, faire mieux que l'autre. La compétition n'est pas très équitable. Il a bien plus d'expérience qu'elle et un meilleur niveau aussi. Cependant, ça n'empêche pas Itziar de faire comme si elle pouvait rivaliser. Parce que là, dans des vagues de tailles moyennes, elle peut se débrouiller et plutôt bien pour quelqu'un qui n'avait jamais touché à une planche de surf trois ans auparavant. Elle a de bons réflexes, elle a appris à reconnaître les bonnes vagues avant même qu'elles ne soient formées en observant le mouvement de l'eau à l'horizon et elle a un bon équilibre ce qui lui permet de tenir sur sa planche sans trop de difficultés quand tous les paramètres sont réunis. Elle va même jusqu'à taquiner Knox, minimisant sa performance, parce que c'était clairement du niveau d'un débutant et qu'elle veut qu'il le sache. Le karma cependant ne la loupe pas. Quand elle dit qu'elle peut faire mieux que lui, c'est sans doute les mots de trop. La goutte d'eau qui fait déborder le vase et fait inévitablement basculer son karma du mauvais côté. Elle la voit arriver la vague, elle la sent bien. Elle commence à pagayer, un poil trop tard, mais rien de grave, rien qu'elle ne puisse rattraper. En revanche, elle jauge un peu mal son temps de réaction et la vitesse à laquelle la vague arrive sur elle et elle est en retard. Bien trop en retard. Elle parvient non sans mal à commencer à se relever, pour rattraper le coup, mais la vague l'emporte et la fait chuter sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit. "J'ai glissé ! Ca compte pas !" Qu'elle lance comme excuse à l'australien qui lui propose de laisser faire les pros et se lance lui aussi à l'assaut d'une vague. A croire que le karma marche de manière plutôt singulière puisqu'il n'a pas plus de chance qu'elle et que sa tentative de frime se trouve veine quand il finit lui aussi à l'eau sans même avoir surfé un mètre. "Euh ... pardon ? Qu'est-ce que tu disais ? Les pros ? Les pros de quoi ?" demande t-elle en riant, assise sur sa planche. "Tu crois que l'océan essaye de nous faire passer un message ? Genre, dégagez les ploucs c'est pas votre jour, allez plutôt poser vos fesses sur votre serviette ?" Parce que peut-être que ce n'est pas le karma, mais l'océan qui cherche à les pousser hors de l'eau et est-ce qu'il était sage de défier l'océan de la sorte ?