Ce n’est pas facile de trouver sa voie dans la vie, de savoir ce que l’on veut faire pour le restant de ces jours. A l’entrée au lycée, c’est souvent là que commence la pression, cette pression de savoir quoi faire dans quelques années, de trouver une voie, quelque chose qui nous passionne. Pour ma part ca n’a jamais été clair, tout comme Itziar d’ailleurs. J’aime être DJ, produire de la musique, c’est quelque chose qui me plaît, comme de faire de la peinture et du dessin, mais c’est aussi un métier qui a une date d’expiration. Je sais bien que je ne pourrais pas bosser dans une boite de nuit avec des horaires décalés toute ma vie. Il va falloir que je trouve quelque chose de plus stable un jour, quelque chose qui me plaît tout autant, mais je dois aussi avouer que pour le moment je ne veux pas y penser. Je n’aime pas penser au futur, je suis comme cela, j’aime vivre dans le moment présent. Je prends chaque jour après chaque jour sans jamais rien espérer du lendemain, c’est comme cela que j’ai appris à vivre lorsque j’ai découvert que j’étais malade et depuis je n’ai jamais cessé. « C'est très gentil de ta part, mais il y a rien d'urgent. Je compte rester au bar encore un moment, pour la simple et bonne raison que j'ai aucune idée de ce que je veux faire. » J’hoche la tête. « Dans l'idéal je voudrai en faire peu, mais gagner beaucoup, mais on me dit dans l'oreillette que ça relève de l'impossible. » Je laisse échapper un petit rire. « Ah ca, si jamais tu trouves la recette tu me l’as file. » Qui ne rêve pas de faire le moins possible mais de gagner sa vie à merveille ? Personne. Bien sur, je continue également de taquiner Itziar, en lui disant que je fais craquer toutes les nanas qui croisent ma route. « Oh là là, arrête tu vas trop loin ! La question du moment de rêve se pose pas, j'suis sûre que tu pourrais pas assurer. » Je lève les yeux au ciel mais je n’ai pas le temps de répondre qu’elle s’éloigner pour aller dans l’eau.

Et nous voilà sur nos planches, à se chamailler comme deux parfaits gamins. Mais c’est ce que j’aime dans mon amitié avec Itziar, nous ne nous prenons pas au sérieux, et elle a ce petit répond qui rend les conversations plus cool. Entre deux vagues je la charie et je me moque gentiment d’elle alors qu’elle fini tête la première dans l’eau en loupant sa vague. « J'ai glissé ! Ca compte pas ! » Je ris un peu. « Cherche pas des excuses Cortes. » Je lui dis avant de guetter la prochaine vague dans l’espoir de lui montrer qui est vraiment le maitre. Mais bien sûr, comme si le karma se tourne contre moi, c’est à mon tour de me rétamer avec beauté. Je pagaille, avance doucement et au moment de me lever je me mets trop en avant sur la planche. Je me retrouve à mon tour tête la première dans l’eau, à boire la tasse. Je ressors de l’eau, toussant et je vois bien qu’Itziar se moque de moi, ce qui finit par me faire sourire. Bien sur qu’elle se moque, je le mérite un peu je l’avoue. « Euh ... pardon ? Qu'est-ce que tu disais ? Les pros ? Les pros de quoi ? » Je lui tire la langue, tel un gamin de trois ans avant de remonter sur ma planche pour m’y assoir. « Tu crois que l'océan essaye de nous faire passer un message ? Genre, dégagez les ploucs c'est pas votre jour, allez plutôt poser vos fesses sur votre serviette ? » Je tourne la tête vers elle. « Je crois qu’il se moque bien de nous en tout cas, ca c’est clair. Mais on va se laisser faire. »

Ce n’est que deux petites heures plus tard que je laisse tomber ma planche à côté de celle de la blonde et de m’assoir dessus. La séance a été plutôt bonne et je me sens à présent complètement détendu. « Ca fait vraiment du bien en tout cas. » Je lui adresse un sourire. « Mais maintenant j’ai la dalle. » Je ris parce que j’attends déjà les remarques d’Itziar qui va surement me traiter de ventre sur pattes.

@Itziar Cortés De Aguilar

"Moi ? Me chercher des excuses ? Il y a erreur sur la personne !" Qu'elle lance à Knox avant que celui-ci ne s'élance pour tenter de lui en mettre plein la vue. Sur leur planche respective, au milieu des vagues, il ne leur faut vraiment pas grand-chose pour quasiment retomber en enfance. Impressionner l'autre devient un challenge et il n'y a pas de défi qui semble irréalisable. Ils surfent quelques bonnes vagues et ont l'occasion d'exhiber toutes leurs qualités sportives, mais ils se rétament aussi. Ils ratent des vagues pourtant faciles. Ils ne se laissent pas démonter pour autant. Itziar, elle, elle préfère en rire. Elle préfère se dire que l'océan veut leur faire passer un message quand elle finit à l'eau en beauté et que Knox, qui en rajoute une couche, finit de la même manière. C'est la façon qu'a trouvé l'océan pour les remettre à leur place, pour leur faire comprendre qu'ils ont beau essayer de s'impressionner l'un l'autre, ils peuvent finir à l'eau en un quart de seconde pour une vague prise un peu tard. La dure loi du surf. Pour Itziar, l'époque où elle passait plus de temps à pagayer et à se retrouver sous l'eau n'est pas si lointaine. Après tout, elle ne s'est lancée dans cette discipline qu'à son arrivée à Brisbane trois ans plus tôt. C'est encore frais dans sa mémoire et elle ne se rappelle que trop bien les moments de frustration où elle se disait qu'elle n'arriverait jamais à tenir debout plus de trois secondes. Finalement, même si cette dernière vague lui avait été plutôt fatale et ne reflétait en rien ce qu'elle savait faire, elle voyait sa progression et elle était plutôt fière d'elle. Pas de sa performance, certes, mais de son évolution plutôt. "Bien sûr qu'on va pas se laisser faire, je sais pas toi, mais moi je suis pas une mauviette !" qu'elle déclare fièrement, se remettant en selle, ou plutôt, à plat ventre sur sa planche. Elle jette un regard derrière elle, scrute le mouvement de l'eau. Elle s'est laissée surprendre par la dernière vague, elle ne refera pas la même erreur, pas aujourd'hui en tout cas. Pour aujourd'hui, elle a appris sa leçon ... Ou presque. Elle continue de surfer avec l'australien pendant encore deux bonnes heures. Il y a des bonnes vagues et des moins bonnes aussi, celles qu'elle a pris trop tard ou un peu trop tôt. Elle n'est pas parfaite, mais elle s'amuse et c'est la seule chose qui compte pour elle.

Après autant de temps dans l'eau, c'est presque étrange de fouler de nouveau le sable humide de la plage, planche sous le bras. Elle sait déjà qu'elle aura sans aucun doute quelques courbatures demain matin et un très beau bleu sur la cuisse, résultat d'une de ses chutes du jour. Il y a pire dans la vie cependant et il en faut bien plus pour ternir cette journée qui a commencé de la meilleure des façon : à respirer l'air de la mer, profiter des vagues et le tout en bonne compagnie. Elle dépose sa planche sur le sable et s'assoie dessus, regardant à l'horizon, alors que Knox s'assoie à côté d'elle. Il a la dalle. Voilà l'information capitale qu'elle retient de ce qu'il vient de lui dire et ça la fait rire. "Trop d'efforts ? T'as brûlé trop de calories ?" qu'elle lui demande en plaisantant. C'est uniquement pour la taquiner, parce qu'elle aussi elle a faim et le petit-déjeuner qu'elle a avalé en vitesse avant de partir ce matin lui semble lointain. "En vrai je meurs de faim aussi." Ajoute t-elle en riant. "Alors, si tu m'invites on peut aller où tu veux." Qu'elle propose ou plutôt, qu'elle s'impose.

« Moi ? Me chercher des excuses ? Il y a erreur sur la personne ! » Je ris avant de me lancer à mon tour dans une nouvelle vague. On s’amuse, comme deux véritables gamins avec Itziar, à se défier, se chercher, se chamailler. On tente des figures, on réussi de belles vagues, on se casse la gueule avec grande beauté sur d’autres et tout cela pris en flagrant délit par quelques photos fait avec ma gopro. Le surf ca parait facile, quand on voit des professionnels en faire, mais ca ne l’est pourtant pas vraiment. Des fois il suffit de mal placer son pied de quelques centimètres pour se retrouver la tête la première dans l’eau, à boire la tasse. Il suffit des fois d’une mauvaise manœuvre pour que la planche se retrouve à l’envers et nous sous l’eau. Ca demande plus de précision que cela n’y parait de faire du surf et d’arriver à faire quelques vagues. « Bien sûr qu'on va pas se laisser faire, je sais pas toi, mais moi je suis pas une mauviette ! » Je prends un air choqué alors qu’elle me traite indirectement de mauviette. « Tu me connais donc si peu blondie ? Rien ne m’arrête, tu devrais le savoir. » Que je lui réponds avant de m’élancer pour de nouvelles vagues. L’océan est capricieux aujourd’hui, mouvementé. Les courants sont forts et on se fait bien ballotter avec la blonde.

Ce n’est pourtant que quelques heures plus tard, un peu claqué et surtout ayant la dalle que l’on sort de l’eau. Je dézippe le haut de ma combinaison pour la baisser jusqu’à la taille avant de laissé tomber ma planche de le sable et de me poser dessus. Je lance un sourire à Itziar avant de lui proposer de l’inviter à manger quelque part. « Trop d'efforts ? T'as brûlé trop de calories ? » Je ris légèrement. « Surement, mais tu sais bien que j’ai toujours faim. » Il est vrai qu’il n’est pas rare que je grignote tout au cours de la journée, parce que dans le fond je suis une vraie morfale et que j’adore manger. J’ai toujours la dalle quand je sors d’une séance de surf, surtout lorsque les courants sont aussi fort qu’aujourd’hui. « En vrai je meurs de faim aussi. Alors, si tu m'invites on peut aller où tu veux. » Je lui adresse un sourire et viens m’essuyer le visage. « Je sais pas toi, mais je mangerais bien un bon gros burrito ou alors une grosse assiette de pates. » Je lui réponds avant de me relever et de lui tendre la main pour l’aider à se relever aussi. Je prends ma planche et vais la mettre à l’arrière de ma voiture avant de retirer le reste de ma combinaison pour rester simplement en short de bain.

@Itziar Cortés De Aguilar

Non, elle ne le connaît pas si peu. Elle sait bien qu'il n'est pas une mauviette, surnom dont elle vient de l'affubler. En particulier quand il s'agit de se mesurer à l'océan et à ses vagues. Elle le côtoie depuis suffisamment de temps pour savoir qu'il n'est pas le genre de type qui recule devant une vague. Quitte à se retrouver la tête sous l'eau avant d'avoir le temps de dire ouf, il y va, ça, elle l'avait compris dès les premières séances de surf qu'elle avait partagé avec lui. Il n'avait pas peur. Il était comme un poisson dans l'eau et ne se laissait pas impressionner facilement. Elle sait que ce qu'elle vient de dire ne le représente pas du tout, elle le sait parfaitement. Elle l'a fait exprès, consciemment. Alors, au lieu de lui répondre, d'insister un peu plus, elle se contente de rire tout en haussant les épaules, l'air de dire "Je sais pas, montre moi si je te connais pas bien." De toute façon, il ne lui laisse pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit de plus puisqu'il se lance presque aussi rapidement un peu plus vers le large, prêt à s'attaquer à la prochaine vague qui se présenterait à lui. Itziar le suit, elle se remet à plat ventre sur sa planche puis elle pagaie dans la même direction que l'australien.

Ils surfent comme cela pendant un bon moment encore. Les vagues s'enchaînent. Les chutes aussi, il faut bien le reconnaître. Surtout sur la fin, quand les jambes et les réflexes commencent à fatiguer un peu à force de répéter les mêmes mouvements de manière incessante. Ils retournent donc sur la plage, au sec, leur planche sous le bras. Itziar pose la sienne par terre délicatement à l'endroit où elle avait laissé son sac tout à l'heure et elle s'assoit dessus avant d'attraper sa serviette pour s'essuyer le visage et essorer un peu ses cheveux. Elle taquine Knox une fois de plus quand il lui dit qu'il a faim. Ca aussi ce n'est pas une surprise pour elle. C'est sans doute le mec qu'elle voit le plus grignoter. "Je le sais bien ! J'suis même surprise que t'aies rien emmené à manger avec toi, ça te ressemble pas ! T'es pas malade rassure moi ?" lui répond-elle en plaisantant. Cependant, elle aussi elle a faim et elle ne fait donc pas durer la plaisanterie plus longtemps. Elle ne prétend pas non plus qu'elle n'a pas le ventre vide et qu'elle pourrait retourner surfer encore quelques heures sans aucun problème. Non, elle avoue. Elle avoue tout et elle s'invite même, parce que sinon, ce n'est pas drôle. Il n'a pas l'air contre cela dit puisqu'il se contente de lui offrir deux options avant de se lever et de lui tendre la main pour l'aider à se remettre debout elle aussi. "L'un ou l'autre me va." Déclare t-elle en se levant. "Choisi celui que tu préfères. J'ai garé mon scooter là-bas donc je te suis." déclare t-elle, avant d'aller sécuriser sa planche sur le rack de son scooter.