Cette semaine aura été riche en émotions et en rebondissements. La route jusqu’à Charleville ne fut, cependant, pas si difficile que ça, mais elle avait quand même réservé son lot de surprises. La rencontre avec le duo composé de Martin et Ivy avait mis les nerfs de Sienna a rude épreuve. Elle s’était sans doute affichée devant la caméra en rentrant dans le petit narquois la peste ambulante. Mais elle n’en avait rien à faire. Sienna était vraie et naturelle et quand quelque chose l’agaçait, elle réagissait. Sans se soucier du regard des autres ou de tout ce qui se passait autour. Et entre autres, Josh le caméra de son binôme l’a filmé et cette querelle avec la poufiasse peroxydée sera sans doute vue par des millions de téléspectateurs et retweetée en masse sur les réseaux sociaux. Tant mieux, ça donnera à Ivy les followers qu’elle souhaitait. Tant que ça pouvait lui éviter de vendre son âme au diable pour percer sur instagram. Sinon Sienna s’en lavait les mains. Il y avait eu ensuite l’inattendue rencontre avec la belle-fille de Greg et le meilleur ami de Noa. L’Australie, aussi grande soit-elle, était en réalité tellement petite. Grâce aux talents d’incrusteuse de Grace, ils avaient réussi à entrer dans une soirée avec red cup et pizzas à foison. Avant que l’alarme incendie ne leur gâche la soirée. Enfin, ce petit incident leur a permis de trouver rapidement un endroit chez qui loger pour la nuit. Une clope, des sandwichs. De quoi leur donner de l’énergie pour le trajet du lendemain qui a été fait en compagnie de la Dame du Van. Elle leur avait d’ailleurs donné son prénom mais accent était tellement incompréhensible qu’ils hésitaient toujours (à l’heure acutelle) entre Kitty ou Katy.  En tout cas, ça avait été pour le meilleur et pour le pire avec la dame du van. Elle avait accepté de les conduire seulement s’ils les accompagnaient chez sa mère. Étrange comme troc mais ils avaient accepté sans broncher. D’ailleurs, la mère de celle-ci faisait des space cakes à en défoncer Wiz Khalifa. C’est totalement high (malgré eux, fallait le préciser) qu’ils avait fait le trajet jusqu’à Wallumbilla. Trois heures les séparaient de Charleville. Et ce qui semblait être une mince affaire s’était montrée en plus difficile, pour eux. Ces derniers pensaient arriver à Charleville dans la journée du lendemain mais la chasse aux voitures des deux derniers jours a été totalement nase. Puis la fatigue par-dessus tout ça, cela ne les aidait pas du tout à bien avancer.

Ils commençaient presque à perdre espoir, mais petit à petit ils y étaient arrivés. C’était aujourd’hui, en ce moment même aux environs de onze heures du matin que leurs pieds foulèrent le sol de Charleville. Sac à dos sur le dos, ils saluèrent d’un signe de la main la ford fiesta qui venait de les déposer. Le point d’arrivée de la première semaine. Ils y étaient enfin et pouvaient être soulagés. Enfin, ils n’arrivaient à s’empêcher de se demander si d’autres binômes étaient également arrivés. « Non c’est pas possible Greg. Il est tôt. On n’est pas les derniers. Je le sens assez bien perso. Je pense qu’on est premier, ou alors dans le top 3 » Elle se doutait que cela n’enchantait pas Greg et qu’il souhaiterait être dans le top 1 lui. Comme sur Fortnite. « Ne me dis pas que c’est encore un binôme là-bas ! » De loin elle analysait un peu plus loin un binôme sortir d’une voiture. Elle remerciait les cieux, intérieurement, car les deux mecs étaient loin d’être Ivy. « On ne sera jamais tranquille dans cette course, ce n’est pas possible ! Ils grouillent tous là comme des fourmis tentant de se frayer un chemin dans notre réussite. » Là elle état agacée. À deux doigts de gagner, il fallait qu’un autre binôme y mette son grain de sel.

ps : j’étais sacrément fatiguée en écrivant, donc si vous ne comprenez pas quelque chose, ayez pitié de moi.  

@May Glitters @Gregory Morton @Elias Sanders @Kieran Halstead

J’aurais jamais pensé que cette semaine aurait été si éprouvante. Ma montre indique 10h48, on est vendredi. C’est le dernier jour pour pouvoir arriver à Charleville, et on y est parvenu. Le problème, c’est que je sais pas si on est les premiers, ou si d’autres sont déjà en train de se faire dorer au soleil parce qu’ils ont leur place de garantie pour la suite. Sienna remercie la petite twingo qui nous a mené jusque-là, et je me contente de la laisser parler. Au bout d’une semaine, je suis déjà sur les nerfs. Même pas une semaine en plus, 5 jours. Je suis complètement à fleur de peau, j’ai envie de me poser dans un lit bien douillet, une clope au bec et un verre de whisky dans la main. Mais pour le moment, pas le temps de se reposer, pour le moment, il faut trouver May Glitters et son drapeau sur la ligne d’arrivée.

« Je suis sûr qu’on va arriver dans les derniers. On a perdu un temps fou entre Wallumbilla et ici putain, tu vois je t’avais dit qu’on aurait dû continuer la route, quitte à dormir dehors. »
« Non c’est pas possible Greg. Il est tôt. C’est le dernier. Je le sens assez bien perso. Je pense qu’on est premier, ou alors dans le top 3 »

En une semaine, Sienna a appris à m’apprivoiser, elle a limite réussi à gérer le gros ours en colère que je suis quand je m’impatiente. Et ce matin, elle a toujours son optimisme qui nous pousse à donner le meilleur de nous-même. Je grogne, comme d’habitude, en guise de réponse, et on balance notre sac sur les épaules machinalement, avant de se mettre à courir pour arpenter la ville. « Ne me dis pas que c’est encore un binôme là-bas ! » Je tourne la tête, et je vois effectivement deux mecs avec leur gros sac sortir d’une bagnole. « PUTAINNNNNN GROUILLE. » que je lui gueule en m’affolant un peu plus sur place. La voiture les a déposé devant nous, et je les vois remercier leur chauffeur avant que je ne croise le regard de l’un d’entre eux. Elias ? Elias Sanders ? Elias Sanders le flic ? Je sais pas s’il m’a reconnu, mais Sienna et moi on se met à courir en suivant les panneaux pour aller au centre-ville. On nous a donné rendez-vous à la mairie, la mairie c’est au centre-ville non ? Je sais pas si Elias m’a vu, mais j’espère qu’ils ont pas compris qu’on fait partie de ROA, et qu’ils vont prendre tout leur temps pour aller à la mairie.

Leur chauffeur a tenté à plusieurs reprises de faire la conversation, se heurtant à la bonne humeur caractéristique d’Elias (non) et au silence tout aussi habituel de Kieran (non plus). Ce dernier a fait de son mieux pour ne pas laisser l’abattement prendre le dessus et essayer, par dépit, de converser avec ce type dont il n’a étonnement pas reconnu le prénom. D’ordinaire, il l’aurait non seulement retenu, mais il lui aurait inventé toute une histoire à partir de celui-ci, comme s’il était en mesure de lire la personnalité de quelqu’un sur présentation de sa carte d’identité. Ce n’est évidemment pas le cas, mais c’est un détail que Kieran ignore le plus souvent alors qu’il s’occupe l’esprit à imaginer son interlocuteur aux sommets des immeubles les plus hauts pour sauver la veuve et l’orphelin ou, à l’inverse, bien caché dans une pièce secrète à préparer des plans de domination du monde. Parfois, il se contente d’imaginer, sur la base de critères sans aucune valeur comme une expression faciale ou un détail sur un vêtement, quels pourraient être les passions et les goûts de ceux qu’il a en face de lui. C’est très souvent un cruel échec, mais cela lui permet de constamment faire travailler son imagination, en dessinant mentalement les traits de son interlocuteur avec un ballon de basket dans les mains ou d’énormes tâches de chocolat autour de la bouche. Mais aujourd’hui, son chauffeur ne lui inspire rien d’autre qu’une sympathie forcée pour ne pas être mis à la porte du véhicule. Et son imagination est bien incapable de le mettre, lui, dans des scénarios favorables à leur aventure. Kieran en est persuadé : ils sont derniers. Ils ont pris beaucoup trop de retard au départ, alors que tous les binômes filaient déjà hors de la ville et qu’ils restaient coincés en plein centre de Brisbane. C’est une évidence ; et si Elias n’était pas à côté de lui, il aurait probablement baissé les bras depuis bien longtemps. Cela a toujours été sa façon de faire face aux épreuves, car la persévérance lui a prouvé qu’elle se pensait conjointement avec le désastre et Kieran a suffisamment donné dans le domaine pour s’autoriser à mettre de côté l’optimisme qu’il affiche d’ordinaire. S’il y est préparé, la défaite ne sera que plus facile. C’est ce dont il essaie de se convaincre, du moins, car même sans être un compétitif acharné, ça lui fait mal de réaliser qu’il n’a rien su prouver (ni à lui, ni aux autres) en une semaine. Au contraire, il a confirmé tout ce qu’on lui reproche : son manque d’ambition, sa paresse et son talent dans l’échec.

Le trajet jusqu’à l’entrée de Charleville est interminable et il n’est pas mécontent d’enfin pouvoir sortir du véhicule pour ne pas continuer à écouter ses pensées dans ce silence pesant. Un dernier signe de la main à leur conducteur, puis Kieran tourne la tête pour jeter un œil aux lieux. Son regard est toutefois bien vite capté par un autre binôme tant il est difficile de passer inaperçu entre le sac imposant et la tenue aux couleurs du jeu. « ELIIIIIIIIIIIIIIAS !!!! » Qu’il hurle en tirant son binôme par le bras pour avancer, sans s’assurer qu’il ait eu le temps de s’acclimater aux lieux et, surtout, d’avoir remis son sac sur ses épaules. « VIENS ! » Toujours autoritaire, il reprend très vite par un « s’il te plaît » alors que de son côté il est déjà en train de courir pour creuser le fossé entre leurs équipes et, surtout, s’assurer qu’ils ne sont pas les derniers comme il s’y était préparé. « NON, NON, NON. » Qu’il répète tandis qu’il y laisse probablement un poumon (le deuxième sera pour dans approximativement 4 minutes), de manière à refuser le classement qu’il avait imaginé. Ou peut-être, de convaincre son corps que, non, tenter sa plus belle imitation de la mort subite n’est pas vraiment adaptée compte tenu de la situation.

 « l'arrivée, Charleville »    kieran & greg & sienna & elias

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L'arrivée tant convoitée, est là, si proche, et en même temps, rien n'est encore gagné. Pour le coup, Sanders n’est pas le mec le plus docile de la planète, encore moins celui à qui on fait la conversation. Il a du mordant le flic, et n’est pas du genre à aimer qu’on empiète de trop sur sa vie personnelle. Pour autant ses derniers jours ont permis à Kieran, plus qu’à n’importe qui d’autre dans la vie de tous les jours, de le découvrir. Tantôt arrogant et légèrement moqueur, tantôt moins susceptible et apte à faire un premier pas même que léger. Kieran avait quand même finit par s’immiscer dans la vie de Sanders, et plus les jours passaient, plus Elias le regarder différemment. Plus comme cet être naïf et chétif qui n’a pas sa place ici. Bien que prit dans sa fierté de vouloir gagner une épreuve, il ne faudrait pas qu’il échoue, au risque de faire ressortir la bête, mais avec le temps, Elias avait donné de sa fougue et de sa confiance à son binôme – ou du moins, il essayait. Parce que son coéquipier manquait cruellement de confiance en lui, et en cela, le flic en avait à revendre ! Les premiers jours furent compliqués, Elias ne pouvait pas dire le contraire mais comme à son habitude, sa confiance a fini par être contagieuse auprès de Kieran. Et finalement grâce à un agent immobilier, Jacob ils ont pu rejoindre la compétition haute en couleur quand il a accepté de les prendre finalement dans sa voiture pour les aider à avancer – devant les refus et klaxon des autres automobilistes. « ELIIIIIIIIIIIIIIAS !!!! » Qu’il crie Kieran en descendant de la voiture, et après que son regard se pose autour de lui, alors qu’Elias a une carte en main, et ne voit absolument pas ce qui s’y passe. Il marmonne un truc, il déteste qu’on lui hurle dans les oreilles, mais encore bien absorbé par cette carte, il n’en fit rien, et seul Kieran le permet d’avancer en ‘sécurité’. Mais reposer sa confiance sur le dessinateur, c’est pas un peu étrange comme concept ? « VIENS ! » Qu’il poursuit, voulant l’entraîner en direction du fameux binôme en lui hurlant de nouveau dans l’oreille en ne voyant aucune réaction du flic. Qui va sans doute bientôt râler de pas trouver cette foutu mairie. Le point d’arrivée. « Me crie pas dans l’oreille ! » Il râle, évidemment. C’était même certain. « s’il te plaît » Elias lève les yeux au ciel. Et voilà que ça reprend deux secondes après, « NON, NON, NON. » Il se demande bien ce qu’il se passe, qu’arrive t’il à son coéquipier pour hurler de la sorte à trois reprises, alors qu’habituellement, il est du genre à chuchoter ? Il relève son regard, et fronce les yeux. « J’ai rêvé, ou il y a un binôme là-bas ? » La pression monte d’un coup, et le regard de Sanders qui se pose un court instant sur la silhouette de Morton. Putain c’est Greg ! Son regard change. Son corps se crispe. Okay, ils n’ont guère le choix, faut qu’ils accélèrent alors que sans comprendre, Kieran ne lâche plus son bras pour accélérer le pas. Mais Elias la compétition, il a ça dans le sang. « Court, court, COURT ! » Sa voix monte à mesure que cette pression qui érige tous ses sens, la victoire, putain, focus sur la victoire Kieran. « Je connais le type qui a pris la rue la-bas, faut qu’on passe devant eux Kieran.  » Juste une question de fierté, même si Greg c’est son pote depuis le speed dating, ils se sont retrouvés face à face alors qu’il n’y a sans doute pas plus hétéro que ses deux-là, et quand ils ont su qu’ils étés flics, l’animosité a laissé place à une complicité – bien qu’aucun ne sera susceptible de l’avouer, la fierté à nouveau bien trop ancré en eux. « Regarde bien autour de toi, on cherche la mairie, et surtout ne tombe pas, mais faut qu’on court ! » Kieran a beau faire la grimace, Elias ne lui laisse pas le choix, une carte en main, le regard rivé entre celle-ci et la rue, ses dernières défilent devant ses yeux. Ca aurait pu agacer le Sanders de préciser de ne pas tomber, mais il a dépassé cette limite, le pouvoir de Kieran sur lui est à présent bien ancré. Elias ne lâche pas le bras de Kieran, il serait capable de partir dans la mauvaise direction, alors que même le cameraman derrière eux, les suivent de près, en courant légèrement. Ils sont justes derrière Sienna et Greg, à quelques mètres à peine… Et il réalise que c’est bien le flic devant lui, décidément il le suit partout ! C’était donc bien lui qu’il avait à peine aperçu lors de la cérémonie de départ, en retirant son bandeau.

« PUTAINNNNNN GROUILLE. » Sienna se tourna vers son binôme, le regard empli d’adrénaline et son rythme cardiaque proche la tachycardie. C’était ce genre de sensation qu’elle aimait, qu’elle cherchait. Elle avait besoin d’adrénaline pour comblait sa soif avide d’aventures. Le pont de rendez-vous où se trouvait May, la présentatrice télé, était à la mairie de Charleville. Une mairie se trouvait forcément en centre-ville, non ? Ils eurent la même réflexion car le binôme suivirent les panneaux en direction du centre-ville. « Greg ! Ils sont derrière nous ! ON ACCÉLÈRE ! » Ils courraient à en cracher leurs poumons. Leurs sac à dos sur les épaules rajoutaient un poids assez conséquent à leur course. Sienna tenait les anses de son sac afin d’éviter tant bien que mal qu’il se balance trop. L’autre binôme les rattrapait de plus en plus. Seulement quelques mètres les séparaient. Il était hors de question pour Sienna de se laisser doubler. Elle ne savait pas où ils en étaient dans la classe, malgré qu’elle ait l’espoir d’être première ou au moins sur le podium. Mais s’ils étaient dans les derniers arrivés ? Et que tout se jouait entre eux et l’autre duo ? En aucun cas, ils devaient passer derrière eux. Cette course pouvait être décisif et causer leur perte autant que leur réussite. Elle avait tout de même confiance en l’endurance de son binôme. Il était grand, sportif et courrait vite. Elle aussi, elle était un peu plus grande que la moyenne. 1m75. Seulement 20 centimètres la séparait de Greg, mais elle ne paraissait pas minuscule aux côtés de Gregory. Elle jeta un rapide coup d’œil derrière elle durant sa course. Ils étaient suivis de très près autant par Josh le caméraman que par l’autre binôme constitué de deux hommes. Ils courraient sans s’arrêter mais à tout moment, dans la frénésie de la course, ils pouvaient se tromper de rue ou ne plus suivre l’itinéraire. « GREG ! T’ES SÛR QU’ON EST DANS LA BONNE DIRECTION ? » Ils devraient peut-être demander leur chemin à des passants pour être sûrs de la direction qu’ils suivaient depuis quelques minutes maintenant. Ils arrivèrent à une intersection avec un passage piéton. Ils devaient vite courir avant que le feu des piétons ne passent au rouge.

Spoiler:

@Gregory Morton @Elias Sanders @Kieran Halstead

Sienna met encore plus la pression quand elle nous dit qu'ils nous suivent de près. « REGARDE DEVANT TOI AU LIEU DE LES REGARDER EUX. » que je lui gueule entre deux essoufflements, l'air autoritaire d'un flic agacé. Le greg compétitif revient violemment à la charge, surtout dans ce genre de situation : Elias doit courir vite, peut être même plus vite que moi, et s'ils nous rattrapent, on est foutus. J'ai de l'endurance, mais j'ai de l'âge aussi. Le transhumanisme n'est plus à ma portée. Alors je gueule sur Sienna, je gueule parce que je veux pas finir dernier, je gueule parce que je veux arriver avant eux, et je gueule fort en plus, tant pis si ça risque de blesser ma binôme. Elle me gueule dessus (quel binôme de gueulards quand même) en retour pour savoir si on est dans la bonne direction, et je suppose que oui. Je suis confiant, on a suivi les panneaux pour aller en direction du centre-ville, non ? « COURS ET POSE PAS DE QUESTIONS BORDEL. » Va peut être falloir que je me calme. « Oui, c'est la bonne direction. » que je réponds tout de même. Je suis plus aussi certain qu'avant, mais je réponds positif. On n'a pas le temps pour le doute. Arrivés à un passage piéton, le feu est toujours au vert. On se précipite pour passer, et quand on arrive à la fin du passage zébré, le feu passe au rouge. On est devant le binôme d'Elias, mais je sais pas de combien, je prie juste pour qu'ils soient suffisamment loin (le comble pour le mec le plus athée du monde, mais il faut ce qu'il faut). En vrai, Sienna m'a mis le doute. Est-ce qu'on est dans la bonne direction, ou est-ce qu'on court pour rien ? On tourne à droite pour rejoindre une rue parallèle, au moins le binôme derrière nous pourra pas nous suivre si leur stratégie c'est de faire les moutons pour pas avoir à réfléchir quant à l'itinéraire. Je me retourne en vitesse, je les vois plus derrière nous. Bon, c'est toujours ça. Mon bras se tend pour barrer le passage à Sienna, et je ralentis ma course effrénée avant de m'arrêter complètement devant un vieux monsieur qui tire son caddie du marché du vendredi. « Bonjour monsieur, pouvez-vous nous indiquer où se trouve la mairie s'il vous plaît ? » Je regarde Sienna en lui faisant les gros yeux, j'ai pas besoin qu'elle me fasse une remarque. Oui, j'ai demandé mon chemin, et alors ?

Spoiler:

Greg lui hurlait dessus de plutôt regarder devant elle que de se soucier ce qui se passait derrière. Mais merde ce qui se passait dans leurs dos était tout aussi stressant ! Les deux autres candidats les suivaient de très près et comment voulait-il qu’elle ne s’en souciait pas ? Elle sentait leur présence comme un danger imminent à leur place dans le classement et il était hors de question que Greg s’en prenne à elle s’ils arrivent après eux. Parce qu’elle connaissait très (ou trop) les hommes. De vrais retourneurs de situations incapables d’assumer leurs torts. Et vu le caractère de cochon de Greg, il devait faire partie du type expert. « T’ARRÊTES DE ME CRIER DESSUS, OK ? JE TE CRIE DESSUS MOI PEUT-ÊTRE ? » Oui oui, concrètement oui. Même si elle n’avait pas beaucoup de patience, elle détestait pourtant les conflits mais ne se laissait pas marcher sur les pieds pour autant. La voix Greg un peu plus adoucit la rassura. Il avait fini par remarquer qu´il abusait à lui gueuler dessus de la sorte alors qu’elle tenait la cadence et qu’elle avait été irréprochable toute la semaine niveau compétition. D’un côté, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Le stress, l’adrénaline, la forte volonté de gagner... ça donnait ce genre d’attitude impulsive. Mais la pression redescendait rapidement dans ce genre de situation. Ils arrivèrent à un passage piéton et Sienna espéra vraiment fort que le feu resterait vert lors de leur passage. Pas de temps à perdre et elle n’avait pas envie de se retrouver en tête à tête au feu rouge avec l’autre binôme. Ça serait plus que gênant. « Oui il reste vert ! Cours Greg ! On va les semer ! » Ils traversèrent, précipitamment, le passage piéton qui devint rouge au moment où l’autre binôme arriva au niveau du feu. Yes. Ils continuèrent de courir et Sienna considérait que son idée de demander leur route était de plus en plus évidente. C’était bien de suivre les panneaux mais demander à des passants pouvait s’avérer plus utiles, ils pouvaient les guider vers des raccourcis. Elle suivit Greg dans une rue qui l’incita à stopper sa course. Quoi ? Il est sérieux là ? « Bonjour monsieur, pouvez-vous nous indiquer où se trouve la mairie s'il vous plaît ? » Il lui faisait les gros yeux, mais Sienna croisait les bras, l’air bougon. Greg avait décidément un problème avec la fierté. Elle pinça les lèvres mais ne put retenir un sourire. Il allait lui donner du fil à retordre. Bingo, le chemin de Greg était le bon. Ils continuèrent leur course et heureusement, l’autre binôme n’était plus derrière eux. « Tu vois ! Ça ne coûtait rien de demander ! Au moins on est sûr de notre direction.» Il avait tellement de fierté et avait du mal à remettre ses propos en question. Mais Sienna ne lui en tenait pas rigueur. Ils suivirent un panneau qui indiquait la mairie. Un regard plein d’étincelles suffisait plus que des paroles et ils ne s’arrêtaient pas. Mais ce panneau dirigeait vers un de hauts escaliers avec des centaines de marche. « Je veux bien être sportif mais là... il me faudrait un jetpack pour suvoler tout ça ! »

Le regain d’espoir est immédiat et le peu de forces dont dispose Kieran est aussitôt rechargé – est-ce que ce serait ça, l’adrénaline ? Si c’est le cas, il n’est pas sûr d’adhérer au principe tant il a l’impression que son cœur va exploser dans sa poitrine et ses jambes flancher au premier obstacle. Son regard posé sur ce binôme non loin d’eux, la preuve qu’ils peuvent encore rêver à une semaine d’aventure supplémentaire s’ils parviennent à les dépasser, Kieran en oublie le reste ; y compris son habituelle réserve alors qu’il hurle dans les oreilles d’Elias pour attirer son attention. Il est vrai qu’il y a d’autres méthodes probablement plus classiques, mais terriblement efficaces telles que « eh, il y a un autre binôme devant nous », mais à cet instant le trentenaire ne pense pas à ce qu’Elias pourrait bien penser de lui. Tout ce qui lui importe, c’est de dépasser ce binôme, d’avoir l’assurance de ne pas finir dernier, d’avoir la satisfaction d’avoir réussi quelque chose dans sa vie. Il n’a pas l’âme d’un compétiteur comme Elias, il n’a même jamais compris quelle satisfaction il est possible de tirer d’une situation aussi anxiogène que celle-ci, mais force de constater que cet instant apporte un semblant de réponses à ses interrogations. Il lance un coup d’œil à Elias, se mordant la lèvre pour s’abstenir de lui faire remarquer que c’est très exactement ce qu’il essaie de lui faire comprendre depuis cinq minutes, se veut tout aussi muet alors qu’il ne fait que ça, courir. C’est justement lui qui a mis en évidence la nécessité de se bouger en joignant le geste à la parole, mais soit. Il se tait, docile, dépassé également par un Elias tout à coup réactif, lui faisant songer au fait que sécher le fitness, ce n’était définitivement pas une bonne idée. « MAIS JE COURS. » Qu’il rétorque entre deux essoufflements dignes d’un train à vapeur, faisant de son mieux pour conserver le rythme, hésitant presque à oublier le feu rouge pour ne pas avoir à s’arrêter : il n’est pas certain de réussir à repartir, mais il est encore moins certain de survivre à cette idée. Forcé à l’arrêt, son regard papillonne tout autour de lui pour trouver un panneau, un signe qui les aiderait à prendre l’avantage ou, au moins, à s’assurer qu’ils sont sur le bon chemin. Le type qu’Elias connaît et sa partenaire continuent leur route et c’est après d’interminables minutes que les deux hommes peuvent les rejoindre. Leurs adversaires deviennent de plus en plus difficiles à distinguer à travers la foule – preuve que la distance s’accentue et que les chances de victoire s’amenuisent. « Il nous faut un raccourci, n’importe quoi ! » Qu’il songe à voix haute lorsqu’il aperçoit à son tour les dizaines et dizaines de marches indiquées par le panneau. C’est certain, il ne survivra pas à un tel effort et la vie est un principe rudement sympathique. « Elias ? » Qu’il interpelle son binôme, un signe de tête en direction de la direction opposée au binôme concurrent. « On tente ? » Parce qu’il y a forcément un autre chemin, rapport aux handicapés physiques comme lui qui ne peuvent décemment pas gravir plus de dix marches et ne pas proposer d’alternative équivaut à une complicité de meurtre, c’est certain.

dé:

Sienna ne se laisse pas faire. Si j’ai fini par lui crier dessus sous la pression, elle a vite fait de rétorquer et de me remettre à ma place. Je baisse d’un ton, conscient que j’ai peut-être abusé, et on continue notre course. On parvient même à semer Elias et son binôme pendant un court instant, tout juste le temps de demander au monsieur la bonne route qu’on aperçoit nos rivaux pointer le bout de leur nez. Je lance un regard noir à Sienna qui me fait la morale, roule des yeux, soupire, et reprends ma course avant que de nombreuses marches s’opposent à nous. « Putain, on va mourir. » que je dis tout bas en reprenant mon souffle, les mains sur les genoux. J’ai l’habitude de courir, mais pas en sprint sur 10 minutes avec un sac de 15 kg sur le dos. « Je veux bien être sportif mais là... il me faudrait un jetpack pour suvoler tout ça ! » Je la regarde, regarde les marches, et regarde ma binôme à nouveau. « ALLEZ SIENNA. ALLEZ, ON PEUT LE FAIRE. » Le volume de ma voix a augmenté à nouveau, mais ce n’est pas pour l’engueuler cette fois-ci. « ON SE MOTIVE. ALLEZ, DERNIÈRE LIGNE DROITE. » On peut pas laisser le binôme d’Elias passer devant. Et si on était les deux derniers groupes ? Je prends le visage de Sienna dans mes mains, j’en viendrais presque à le secouer. « Je crois en nous. Il faut qu’on y arrive. » Un coup d’œil derrière nous, ils arrivent vraiment tout bientôt. On a encore de l’avance, on peut les doubler. Je fais le premier pas, et commence à grimper les marches deux à deux. En 2 minutes, on arrive au premier palier. Je suis déjà super essoufflé. Il nous reste encore 4 paliers avant d’arriver en haut. Je me retourne pour voir s’ils nous suivent toujours, mais ils ne sont pas là. « Putain, ils ont dû prendre un autre chemin. ALLEZ, ON LÂCHE RIEN. » que je gueule quand Sienna arrive à mon niveau. Je la vois déjà se démotiver rien qu’à voir les autres paliers qui nous restent, mais je la prends par la main pour lui donner un peu plus de force. On arrive finalement tout en haut au bout de 15 minutes, et toujours pas l’autre binôme en vue. Tant pis, il faut continuer. Je crois reconnaître un bâtiment qui ressemble à un hôtel de ville, et j’aperçois le petit drapeau qui annonce la ligne d’arrivée. « SIENNA ON Y EST, GROUILLE, ALLEZ VIENS. » Savoir qu’on arrive à la fin, ça me redonne un regain d’énergie, et on se met à courir comme des tarés. Tant pis si on n’est pas photogéniques, l’essentiel c’est d’arriver avant Elias.

Les escaliers étaient insurmontables. Sienna levait la tête et elle avait l’impression qu’ils étaient sans fin. Rien que d’imaginer le nombre de marches lui donnait premièrement le tournis et puis la fatiguait énormément. Mais il ne fallait pas se dégonfler maintenant. C’est la dernière ligne droite, le dernier effort. Toujours le plus difficile, lui qui pompait le plus d’énergie mais la victoire ne sera que plus belle et l’enthousiasme de l’arrivée fera totalement s’évaporer la douleur et l’effort. En tant que gros fumeurs, ils vont cracher et perdre leurs poumons, pour sûr. Mais ils avaient le cardio, l’endurance. Ils allaient le faire. Ils allaient y arriver. « ALLEZ SIENNA. ALLEZ, ON PEUT LE FAIRE. » Greg la motiva de sa voix grave et déterminée. Il ne l’engueulait pas, il lui donnait de la force et pour cela il pouvait hausser le ton autant qu’il le souhaitait parce que cela encourageait Sienna à ne rien lâcher et à ne pas décevoir son binôme. Il l’encouragea une seconde, le ton bien plus fort. Il en vient même à prendre son visage entre ses mains et en la secouant pour appuyer ses propos. Ce qui a valu pour Sienna des yeux écarquillés et une mine presque apeurée. Quand Greg cherchait la motivation dans une situation des plus stressantes, il pouvait paraître presque intimidant. « Je crois en nous. Il faut qu’on y arrive. » Elle secoua la tête frénétiquement, limite docile. Il avait raison, ils ne devaient rien lâcher et le comportement de Greg l’aidait à ne pas avoir peur de toutes ses marches. Elle voyait Greg regarda derrière eux, Sienna n’osait même pas voir s’ils étaient derrière eux ou pas. Il fallait avancer sans regarder en arrière désormais, il ne fallait pas se déstabiliser. Les marches étaient tout droit sorties de l’enfer. À peine arrivée au premier palier que Sienna était essoufflée. « FOUTUE CIGARETTE DE MERDE ! » Pendant qu’elle jurait sur ce qui la rendait accro, Greg constata que le deuxième binôme n’était plus derrière eux. Ça sentait pas bon. Sienna tournait presque de l’oeil en calculant le nombre de paliers restants. Mains sur les cuisses, les poumons en feu, elle regardait ses chaussures, démotivée malgré toutes les tentatives de son partenaire. La main motivante de Greg se soigna à la sienne et c’est lié ensemble qu’ils arrivèrent tout en haute de l’escalier. Un pour tous, tous pour un. « SIENNA ON Y EST, GROUILLE, ALLEZ VIENS. » Elle avait lâché la main de Greg pour les reposer sur ses cuisses afin de reprendre sa respiration. Mais la voix de Greg qui l’informait qu’ils y étaient presque la réveilla. Et c’est juste derrière lui qu’elle courra comme une folle. Cheveux en l’air, joues rouges et respiration haletante. Elle était silencieuse, sa gorge en feu l’empêchait de parler pendant l’effort. Elle aperçut au loin l’autre binôme. Son coeur allait sortir de sa poitrine avec tant de stress. Le petit drapeau était là-bas, telle la lumière au bout du tunnel. Sienna ne calculait plus rien autour tant elle était focus sur le drapeau et la petite silhouette blonde qui était sans doute May.

Spoiler:

@Gregory Morton

 « l'arrivée, Charleville »    kieran & greg & sienna & elias

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Elias se fichait éperdument à présent de tout ce qui se passait autour d’eux. Seule cette victoire compte parce que c’est ce qui l’anime de bien des façons, le poussant alors à vaincre, à surmonter ses adversaires. Il se sent pousser des ailes à mesure que ses yeux parviennent à voir le décor de cette nouvelle ville, et il n’a guère le temps d’apprécier le décor, les pierres ou encore l’environnement. Est-ce que si cela n’avait pas été Gregory, est-ce qu’il aurait eu ce regain en lui, de vouloir toucher, effleurer du bout des doigts cette victoire ? Il n’en sait rien. Très certainement un peu quand même, parce qu’il ne devient pas arrogant juste en voyant son collègue flic, il l’est de manière naturelle. Mais ce qui est certain c’est Morton y contribue quand même pas mal parce qu’ils sont dans un jeu de vouloir remporter main mise sur l’autre quoi qu’en soit le prix à payer. Et si il fallait qu’il hurle dans les oreilles de Kieran, il le ferait sans une once d’hésitation. Elias tire le bras de Kieran comme si il n’allait pas aussi vite qu’il le voudrait, comme si seul il ne pourrait pas y arriver, et finalement entre deux essoufflements Kieran lui répond sur le même ton, dépassé lui-même pas cette folie qui l’envahit. « MAIS JE COURS. » Oui mais pas assez pense le flic qui ne lâche en aucun cas la pression, qui ne compte pas perdre cette distance, alors qu’il s’énerve à son tour quand Elias le bouge de trop. « Encore un petit effort Kieran, après tu auras piscine et hôtel. » Il parvient difficilement à parler et il n’est pas en état de penser à ça mais il veut le motiver. Parce que si la motivation d’Elias c’est de savoir qu’il peut encore passer devant Greg, celle de Kieran n’est pas forcément des plus visible. « Il nous faut un raccourci, n’importe quoi ! » Bien évidemment, et ce n’est pas Elias qui prétendra le contraire, mais rien ne vient vraiment. Alors que Elias commence bêtement à s’essouffler, tenant bien fermement d’une main toujours le bras de Kieran, de l’autre sa carte. « Elias ? On tente ? » Voyons, quelle question ! Il devrait déjà y être ! Le brun acquiesce sans attendre, se dirigeant vers le chemin en tentant de prendre plus de vitesse. « On va y arriver Kieran, tu tiens le coup ! » Des encouragements face à l’adversité. Avant de voir à quelques mètres la grande bâtisse avec la présentatrice. Avec le drapeau, ce qui devrait motiver Kieran autant que ça le motive lui-même. Mais ils sont bien trop proches l’autre duo et Elias ne veut pas accepter sa défaire, impensable, impossible.

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