| | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 15:25 | |
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ROA JACKOS
« Ça va, n’en fais pas trop, Epstein. » lui ai-je lancé depuis mon téléphone, néanmoins touché de lui rendre service. J’irai jusque chez lui pour filer une frousse bleue au mec de sa fille. J’irai avec ma bombe de complice qui, d’un regard, d’un regard fera sauter les boutons de son jeans et je ferai « bouh » pour le faire pâlir de honte. J’irai et je me ferai une joie de rapporter à Jack comment j’ai chassé ce merdeux du décor, qu’on puisse en rire ensemble, et peut-être même avec Ellie quand elle aura cessé de m’en vouloir. « Arrête ! Je suis sûr qu’elle ne te déteste pas tant… et qu’elle est fière de ce que tu fais. A ton âge, franchement, fallait aussi. » Je noie le compliment sincère au milieu d’une boutade de plus parce que nous sommes deux pudiques, Jack et moi. Ça ne se voit peut-être pas de prime abord parce que nous n’échangeons pas sur les sujets tabous, mais ça n’en reste pas moins vrai. Aussi vrai que son esprit de compétition ressuscité et les talents de son binôme. « Une anglaise ? Il paraît qu’elles sont pourtant un peu… comment dire… pleines de délicatesse et qu’elles ont du mal à sortir de leur confort. Ce serait donc une légende ? » Un stéréotype de plus inventé par ce monde qui n’est heureux que lorsqu’il peut juger son prochain. « Pourquoi en Australie ? Elle aurait bivouaqué dans les endroits les plus pittoresques. Faut l’emmener chez toi, Jack. » et j’entends par là les terres qu’il a quittées. « Paie lui un vrai voyage au Canada. » ai-je proposé convaincu qu’elle en serait enchantée. « Il te manque parfois, ton pays ? » Moi, je suis né ici. Je n’ai aucune idée de ce qu’est ce genre de nostalgie. Kilcoy n’est pas loin en plus. J’y retourne quand je le veux bien que j’évite. Je fuis mon patelin d’origine comme la peste et le choléra réunis.
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 15:37 | |
| Diminuer, ridiculiser, dédramatiser lui va amplement quand il s'agit de la relation chaotique qu'il entretient avec sa fille. Il n'est pas idiot au point de croire qu'Ellie, même lorsqu'elle a de bonnes journées, l'a pardonné pour toutes ses erreurs passées. Pourtant d'en faire quelques blagues permet de lui alléger le coeur. Il prend ce qu'il peut. « Arrête ! Je suis sûr qu’elle ne te déteste pas tant… et qu’elle est fière de ce que tu fais. A ton âge, franchement, fallait aussi. » « Si je me rends à la fin, tu viendras avec elle à la ligne d'arrivée? » la demande s'additionne à toutes celles que cet appel amenait avec lui. C'est qu'il en veut beaucoup finalement Jack, pour un gars qui se contente presque toujours que de ce qu'on veut bien lui léguer.
« Une anglaise ? Il paraît qu’elles sont pourtant un peu… comment dire… pleines de délicatesse et qu’elles ont du mal à sortir de leur confort. Ce serait donc une légende ? » « Ou alors Colleen c'est l'exception qui confirme la règle. » il prendra sa défense peu importe les préjugés, tellement elle l'épate à tous les jours. Il a pas trop pris le temps d'analyser les autres binômes sauf celui d'Ivy - sait-il analyser seulement? - pourtant il sait que le sien est particulièrement bien choisi. « Pourquoi en Australie ? Elle aurait bivouaqué dans les endroits les plus pittoresques. Faut l’emmener chez toi, Jack. » l'idée n'est pas du tout mauvaise. Si lui voulait lui faire découvrir l'Australie à nouveau mais façon en moyens, les contrées froides de sa terre natale ont tout pour le séduire à nouveau en l'instant. « Paie lui un vrai voyage au Canada. » « Je lui proposerai. » il le fera, bien sûr qu'il le fera. Il y pense déjà.
« Il te manque parfois, ton pays ? » « Tous les jours. » Jack qui souffle doucement, ferme les paupières au même moment. « Mais un peu moins aujourd'hui. » un peu moins quand il se redécouvre des liens comme celui qu'il a avec Amos, un lien qui a tout d'un pilier, définissant cette île un peu plus comme sa maison. |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 15:49 | |
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ROA JACKOS
« Si tu vas jusqu’au bout, je ferai mon maximum pour venir à la ligne d’arrivée. » Ce qui sous-entend négocier avec Raelyn parce que je ne suis pas certain d’être prêt pour qu’ils se retrouvent tous les deux dans la même pièce. « Je ne te promets rien, mais j’essaierai. Et, si pas, je t’offrirai un accueil digne de ce nom quand tu poseras le pied sur Brisbane. » Et ça, en revanche, je peux le lui jurer sur mon honneur. Il est somme toute plus fiable que les rumeurs qui courent sur les étrangers. J’ai toujours considéré les Anglais comme des gens protocolaires et antipathiques. M’aurait-il dit, Jack, un peu plus tôt – encore aurait-il fallu qu’il le sache, d’ailleurs – qu’il partagerait cette expédition avec une européenne, que je l’aurais mis en garde. Au lieu de ça, je suis heureux d’apprendre que le duo fonctionne à merveille. « Elle a quel âge ? » Je me dis que ça peut expliquer qu’elle puisse appuyer la règle en se présentant en exception. « Je me dis que ça peut évoluer aussi. Les mentalités, tout ça. » Moi-même, je suis en perpétuel mouvement depuis que Raelyn et moi nous fréquentons. Il y a de cela quelques mois, cette conversation n’aurait jamais eu lieu : j’aurais compté les mots. Et, s’il m’arrive de le faire encore avec bien d’autres, si parfois, même avec Jack, je me tais, c’est d’être persuadé que le silence ne nous gâcherait pas un temps précieux. Il n’a droit qu’à quinze minutes tout au plus. « Et ouais. Propose, oui ! Je suis sûre que ça vous fera du bien à tous les deux. » Etant donné qu’il avoue lui-même que le Canada lui manque au jour le jour. « Tu sais, je me dis qu’un jour, on devrait prendre Ellie, Rae. » Quand je serai prêt évidemment. « Et partir en bateau jusqu’à chez toi. Je n’ai jamais mis les pieds au Canada. Et quoi de mieux que… que d’être bien accompagné pour voir du pays ? » Quoi de mieux que la compagnie d’un ami ?
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| | | | (#)Mar 23 Juin 2020 - 20:03 | |
| « Si tu vas jusqu’au bout, je ferai mon maximum pour venir à la ligne d’arrivée. » et sinon, ils se retrouveront en ville pour boire une bière. Il est pas trop demandant Jack, il prend ce qu'on lui donne, et jamais il forcerait Amos à se déplacer si ça entre pas dans son horaire. « Je ne te promets rien, mais j’essaierai. Et, si pas, je t’offrirai un accueil digne de ce nom quand tu poseras le pied sur Brisbane. » pourtant, rien que de savoir qu'il le considère lui arrache un nouveau sourire au visage. « Elle a quel âge ? » sourire qui se transforme en un rire, bref, franc, communicatif. « On t'a jamais dit que c'était pas poli de demander l'âge des gens? » il sait pas, elle a quel âge, mais elle se qualifie de doyenne comme lui. Pourtant, sa peau de porcelaine trahit absolument aucune marque de vieillesse. « Je me dis que ça peut évoluer aussi. Les mentalités, tout ça. » « Par chance. » parce que sinon, si personne n'évoluait, on serait bien dans un univers de merde pris au piège.
Et un voyage au Canada, ça sonne tout sauf comme un piège en l'instant. « Et ouais. Propose, oui ! Je suis sûre que ça vous fera du bien à tous les deux. » il hoche stupidement de la tête, son oui qu'Amos entendra sûrement au grincement de sa joue sur le combiné. « Tu sais, je me dis qu’un jour, on devrait prendre Ellie, Rae. Et partir en bateau jusqu’à chez toi. Je n’ai jamais mis les pieds au Canada. Et quoi de mieux que… que d’être bien accompagné pour voir du pays ? » « Je nous organiserai un truc de dingue. » qu'il souffle, lui qui ne planifie jamais de futur, lui qui se tâte à le faire d'un soupir. La seconde d'après, il grommelle un au revoir qui n'en a juste que le nom ; ils se reparleront. |
| | | | (#)Mer 24 Juin 2020 - 14:55 | |
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ROA JACKOS
J’annonce rarement sans penser. Je fais partie de ces gens qui disent ce qu’ils pensent et pensent ce qu’ils disent. Si l’opportunité s’offre à moi, je me déplacerai jusqu’à la ligne d’arrivée. Au contraire, je serai parmi ses francs supporters lorsqu’il posera le pied sur Brisbane, mais sans Rae. Je ne suis pas convaincu d’être certain d’assumer qu’ils se trouvent tous les deux dans la même pièce sans grincer des dents. Ma possessivité est tenace et si je suis rassuré qu’il n’ait été au-delà de quelques baisers, je ne suis pas assez naïf que pour imaginer que ses mains n’ont pas parcouru ses courbes, ne se sont pas hasardées sur le galbe d’une hanche ou d’un sein. Je l’aime bien, Jack. Je pense même que nous nous sommes trouvés et que notre rencontre n’avait rien de fortuit. Nous avons sans doute des tas de choses à nous apportés et, si je ris de son rappel à l’ordre en matière de politesse, si je lui propose un voyage au Canada avec sa fille, son binôme de l’aventure et Raelyn, je sais par avance que ce n’est pas pour de suite ou demain. Disons que c’est presque comme un défi que je me lance à long terme, celui d’accepter que j’aurais pu empêcher ce rapprochement initié sous mes yeux si j’avais été autre, si j’avais cessé de faire l’autruche par rapport à mon mariage durant tant d’années. Les choses auraient-elles été pareilles avec Raelyn ? Je penche vers un oui puisqu’il est évident que notre complicité s’est imposée rapidement, si vite que la suite était à prévoir. L’éviter aurait été d’une simplicité enfantine si nous l’avions désiré, mais force est de constater que ni elle ni moi ne nous sommes protégés et que le temps allant, je peine à croire que l’acte ait pu être totalement inconscient. « Porte-toi bien, Jack. Et fais attention à toi, surtout. » Que puis-je lui souhaiter d’autre au cours de cette aventure si ce n’est du succès, mais ne fut-il pas éloquent au nombre d’encouragement évoqués tout au long de cette conversation.
Sujet clôturé
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