Greg ou back to the basic. Ce ramasseur d’ordure professionnel (aussi affectueux que c’était) n’avait pu s’empêcher de ramasser un carton par terre. Décidément, Greg trouvait tout le temps des morceaux de carton sur le sol pour pouvoir créer des pancartes. Sienna avait accusé le complot et Greg avait sorti son fameux feutre pour y écrire la destination de leur choix. Il avait un problème avec ses pancartes, et il ne cessait d’ailleurs d’en vanter les vertus à Sienna. Il avait raison, à chaque fois qu’il avait ce beau de carton, ils trouvaient une voiture. Mais elle le trouvait juste hyper drôle lorsqu’il la brandissait fièrement avec sa gueule blasée et ses grognements incessants. « Mais lève-toi ! Les voitures ne vont pas te voir comme ça ! » Lui avait-elle dit sans qu’il ne prête forcément attention à ses propos. Ce n’était que deux heures plus tard qu’il se résigna à se lever et en peu de temps la voiture dans laquelle ils étaient actuellement s’arrêta pour les amener à leur destination. Dora l’exploratrice en musique de fond. Sienna croyait retourner en enfance et être sur la route de la nostalgie. Mais cette chanson se trouva vite être insupportable. C’était bien cinq minutes comme Libérée, Délivrée de la Reine des Neiges. Sienna se décida enfin à le remercier pour la patience dont il avait fait preuve. Elle savait que ce n’était pas de lui. Elle savait qu’il était bougon et que s’adapter aux gens n’était pas son fort. Mais il l’avait fait pour elle, pour leur binôme et leur victoire et elle se devait de le remercier pour tout ça. Greg lui donna un coup de coude, ce qui arracha un sourire sincère mais fatiguée à Sienna. Elle finit par s’endormir, la tête contre la fenêtre elle aussi. Ils se reposaient chacun de leurs côtés après cette partie de la journée compliquée physiquement. Ils arrivèrent à Mitchell, un peu plus frais après cette sieste. « Nous voilà arrivés. Viens, on va chercher à manger. Je m’en charge. » Il avait été patient avec elle, à son tour de prendre les décisions et les rênes de l’opération « bouffer ».

@Gregory Morton

Le sommeil semble être réparateur, à mon réveil, je me sens moins irrité et ma faim est passée. La dame nous a gentiment déposé dans la ville, il n'est que 17h, ça nous laisse 2h pour trouver un endroit pour dormir. Je pense que pour aujourd'hui, on ne va pas continuer la route : Sienna comme moi sommes vraiment trop fatigués. « Viens, on va chercher à manger. Je m’en charge. » Elle doit se sentir coupable de m’avoir "abandonné" un peu plus tôt pendant que je cherchais désespérément une bagnole, alors elle décide de reprendre les commandes. Je lui offre un sourire fatigué, elle peut reprendre un peu le lead pour ce soir. « Tu veux qu’on tente un supermarché, ou qu’on s’incruste encore chez quelqu’un ? » La deuxième étape serait mieux, mais on n’a pas Grace pour jouer la comédie, et surtout, je suis bien trop épuisé pour faire la conversation pour que quelqu’un nous aide. Quoi qu’elle choisisse, je la suivrai. J’ai pas d’autres choix en même temps. « Je suis limite prêt à vendre mon petit cul bombé pour qu’une cougar nous héberge. » Une cougar, non mais tu t’entends parler Greg ? T’as 45 piges, c’est toi le daddy maintenant. Sauf que là, je suis fauché. J’attends la réponse de Sienna, j’attends qu’elle me dise que ça ira et qu’on s’en sortira. Vivement la fin de la journée, j’en peux plus. Si j’étais celui qui portais le binôme ce matin, la redescente du space cake ne m’aide pas beaucoup à tenir encore debout. Les longues heures de marche et d’attente m’ont vidé, elles m’ont consumé le reste d’énergie que j’avais à fournir. En parlant de consumer, j’ai vraiment besoin d’une clope là, la clope de la récompense, parce qu’on est quand même arrivé là où on voulait arriver. « Je suppose que c’est pas encore l’heure de fumer ? » que je demande à Sienna, les yeux du chat botté. On s’était dit qu’on se prendrait qu’une clope par jour, la clope du soir, la clope de la détente. Peut-être qu’elle sera quand même gentille, hein Sienna, tu vas bien me passer une petite clope ?

Il apprécia le fait qu’elle reprenne le lead un peu. Histoire de le délester d’un poids. « On peut faire du porte à porte si tu veux, promis tu ne parleras pas si tu n’en as pas envie. » Elle lui fit un clin d’oeil et une petite tape bienveillante sur le bras. Elle le sentait fatigué et las, il ne fallait pas lui en demander trop niveau sociabilité quand c’était comme ça. Puis la sieste avait été requinquante pour Sienna, elle était donc apte à répéter indéfiniment le même discours à différentes porte afin de tenter de convaincre des habitants pour qu’ils les logent. « Je suis limite prêt à vendre mon petit cul bombé pour qu’une cougar nous héberge. » Elle se tourna vers lui, l’air faussement outré. Depuis qu’elle lui avait fait une remarque sur ses fesses (et sa pancarte soit dit en passant), il avait complètement bloqué dessus. « Même une jeunette ne te donnerait pas l’heure si tu bombais le cul. » Sienna lui donna un coup de coude pour lui confirmer que c’était bien de l’humour. « Non, j’rigole doit bien y avoir des jeunes femmes vénales qui rêvent de se faire menottes par Lieutenant Morton. » Et elle ne se comptait pas parmi ses jeunes femmes, bien évidemment. Il était vieux et lui il la trouvait sans doute bien trop jeune. Puis, en trois jours ils avaient dépassé la gêne, ça y est. Il n’y a pas de sex-appeal, rien. Donc les probabilités de ce côté là étaient nulles. « Mais t’inquiètes, on va trouver un endroit où dormir et promis on mange bien ce soir. » En réalité, elle n’en savait rien. Elle disait ça pour rassurer ce gros ourson mais l’espoir faisait vivre. « Je suppose que c’est pas encore l’heure de fumer ? » Dit-il accompagné d’un petit regard faussement attendrissant. Bien tenté, Greg. Mais pourquoi Sienna le trouvait presque chou à agir comme ça ? Eurk. Greg et chou n’allaient pas ensemble. « Tiens, et ne m’en redemande pas une autre ce soir après manger. » C’était elle qui gérait le paquet pour eux deux, parce que Greg était forcé d’avouer qu’elle était plus responsable que lui. Puis bon, il l’avait bien mérité sa clope.

@Gregory Morton

« On peut faire du porte à porte si tu veux, promis tu ne parleras pas si tu n’en as pas envie. » Elle a compris que j’avais suffisamment donné de mon énergie aujourd’hui, et elle me lance un clin d’œil pour accentuer encore plus le fait qu’elle m’ait cerné. Je lui dis que je suis prêt à vendre mon corps, ironiquement bien sûr, même si je pense que ça ne m’aurait pas déplu (eh quoi, 5 semaines sans sexe c’est pas facile pour tout le monde), et elle me lance une petite pique. « Tu sous-estimes vraiment mon cul bombé. Et mes pancartes. » que je lui rétorque. On avait repris de nos forces, la taquinerie reprenait le dessus sur les émotions néGatives de la journée. Je lui demande sur cette même lancée d’ondes positives si elle ne me cèderait pas une cigarette par hasard, et à mon grand étonnement, elle m’en sort une du paquet. Regard sceptique, j’ose à peine prendre la cigarette entre mes doigts par peur qu’elle ne me fasse du chantage par la suite. « Tiens, et ne m’en redemande pas une autre ce soir après manger. » Ok, bon, c’est la seule que j’aurais. Je la saisis tout de même en me jurant de pas tirer comme un dingue pour ne pas la consumer en moins de 2 minutes, et j’espère que Sienna serai attendri par mes beauc yeux ce soir et que je pourrais lui voler deux ou trois taffes de la sienne. « Merci. » que je lui réponds en m’emparant de ma précieuse addiction. Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour trouver un logement, mais Sienna nous déniche une petite maison familiale : le couple a 7 enfants, 3 personnes de plus à table, ça ne change pas grand-chose. Ils sont évidemment chrétien, ont une chambre d’amis, et on se fait nourrir et loger comme des rois. La troisième journée touche à sa fin, j’espère que demain sera plus à notre avantage.