You'd better not kill the groove (Roxanne Tremblay)

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You'd better not kill the groove

"It's murder on the dancefloor, you'd better not steal the moves"

Ce soir, c’était le soir. Victoire était garée sur le parking du bar et elle fixait depuis cinq minutes le flyer qu’elle avait trouvé la veille sur son pare-brise. Les deux mots qui avaient attirés son attention et l’avaient empêchée de froisser directement le prospectus s’étiraient en lettres dorées sous ses yeux : GIRLS ONLY. Un bar gay organisait une soirée où ils n’accepteraient aucun homme. Donc, ce soir c’était le soir où Victoire allait se rendre dans un bar avec enthousiasme et où elle allait s’y amuser sans surveiller ses arrières en permanence. Encore fallait-il qu’elle franchisse le pas et sorte de son véhicule… * Comment on s’amuse dans un bar sans être droguée ? Ca fait trop longtemps que j’ai pas dansé, que j’ai pas ri dans un lieu public, que j’ai juste pas eu l’alcool joyeux…* Non, pour être parfaitement honnête, c’était arrivé récemment avec la fameuse Crystal, mais ça ne comptait pas car elles étaient perchées à cause de l’ecstasy. Mais ça avait eu le mérite de faire revivre à Victoire le bonheur de l’insouciance, la liberté de ne plus être angoissée. Pendant plus d’une heure, elle avait retrouvé cet enthousiasme de l’enfance, cette facilité à s’amuser de tout et à rire à gorge déployée sans tenir compte du regard des autres. Mais ça avait été un bonheur chimique et très fugace… La mission de ce soir c’est d’essayer de s’amuser avec pour seules béquilles quelques verres et l’absence totale d’hommes aux alentours.

Victoire s’extirpa de son véhicule, elle ôta son hoodie noir et le laissa sur le siège conducteur avec un petit pincement au cœur. C’était son fidèle compagnon dès qu’elle devait se retrouver dans un bar en soirée, elle se sentait protégée avec lui : ample, équipé d’une large capuche, aucun sex appeal, parfait pour ne pas accrocher l’œil des dragueurs lourds. Il n’avait pas toujours été suffisant pour éloigner les vautours, mais psychologiquement il lui donnait de l’assurance. Mais ce soir, elle n’en aurait pas besoin ! C’est ce qu’elle avait décrété puisqu’il n’y aurait pas de vautours. Avec un peu de chance, elle se ferait même draguer par une jolie fille. Cela lui ferait probablement du bien à l’égo mais ça ne mènerait à rien car il y avait déjà une femme qui peuplait ses intenses séances de stalking sur instagram. En se dirigeant vers l’entrée du bar, elle constata qu’il y avait au moins un homme : le videur. Il la laissa passer après lui avoir jeté un coup d’œil rapide. Vic portait un jean bleu assez classique et un débardeur vert sans décolleté, pour elle, c’était déjà une tenue incroyablement audacieuse.

La soirée battait déjà son plein à l’intérieur, ça dansait, ça buvait, ça riait et ça se roulait des pelles allègrement. Des femmes à perte de vue et aucun homme à l’horizon, Victoire ne put s’empêcher de sourire franchement. Une partie du stress qui lui pesait sur les épaules s’envola, le flyer ne mentait pas. Mais Victoire n’en était pas moins atteinte d’anxiété sociale et elle n’avait aucune idée de la façon dont cette soirée allait se dérouler. Si elle ne se faisait pas violence, elle risquait de finir à boire seule dans un coin du bar sans parler à personne. D’ailleurs, la boisson c’était la première étape, la plus facile. Elle s’avança vers le bar d’un pas décidé et commanda un mojito, elle s’était obligée à ne pas commander de bouteille. *Ce soir, j’aurai la main légère et heureuse, ok ? Je ne noie pas mon malheur, je profite, OK ?* Elle essayait de se convaincre qu’elle arriverait à garder le contrôle. Mais l’on ne prend pas de vacances de son alcoolisme, soit on l’abreuve, soit on lui ferme totalement les vannes, il n’y a pas d’entre deux.

Mais Victoire chassa cette pensée, elle voulait penser « positif » ce soir, croire en elle et en sa capacité à être heureuse, ne serait-ce que pour quelques heures. Elle se mit à siroter son mojito adossée au bar et ne put s’empêcher de le trouver très léger en alcool *Ah bah oui ma cocotte, c’est autre chose que ton whisky sans glaçon !* Elle observait toutes ces femmes sûres d’elles, belles, heureuses qui se déhanchaient sur la piste de danse et se demandait comment elle allait trouver le courage de se lancer. Elle finit son mojito et en commanda une deuxième. Quand elle eut finit le deuxième, elle en demanda un troisième. Elle n’avait toujours pas bougé de son poste d’observation mais alors qu’elle récupérait son troisième cocktail, une musique qu’elle adorait résonna dans le bar. C’était la première chanson sur laquelle elle avait dansé avec Crystal, elle lui évoquait ce beau souvenir et l’euphorie qu’elle avait ressentie à ce moment.

C’était le moment où jamais. Elle s’arracha au comptoir et se dirigea vers la piste de danse avec son mojito dans la main et son petit sac noir en bandoulière. Elle l’avait fait sans réfléchir, c’était probablement la recette du bonheur : ne pas penser, juste faire. Mais maintenant qu’elle se trouvait au milieu des danseuses, elle se sentait bien seule. Elle n’était pas assez alcoolisée pour que son corps retrouve ses mouvements fluides, elle était raide comme un piquet et oscillait d’un pied à l’autre au rythme du reggaeton avec un air embarrassé sur le visage. La plupart des filles étaient en train de danser en groupe ou en couple, Victoire cherchait du regard une autre personne seule pour venir la sauver de l’embarras. Il y avait quelques très jeunes femmes, à peine majeures probablement, qui remuaient en solo. *Tu vas pas les prendre au berceau, quand même… Vous auriez quoi à vous dire ?* Puis, elle croisa le regard d’une blonde qui semblait être davantage de sa tranche d’âge et elle ne put s’empêcher de lâcher un franc sourire de soulagement. Apparemment, l’inconnue avait repéré sa détresse car elles s’avancèrent naturellement l’une vers l’autre. *C’est le moment de trouver ta cherpa de soirée, celle qui te guidera vers le fun. Ne la fais pas fuir !* Elle décida d’engager la conversation par une plaisanterie qui n’en était pas vraiment une en désignant la foule du regard :

« Salut ! Désolée pour l’appel au secours, je me sens vieille et je crois que j’ai oublié comment m’amuser. » Elle rit doucement et tendit la main à la jolie blonde : « Je suis Victoire. »

Et maintenant quoi ? T’es dans un bar plein à craquer de lesbiennes, elle va croire que c’est un plan drague… Victoire avala une énorme gorgée de son mojito qui contenait bien plus d’eau pétillante que de rhum. Elle priait pour que la jeune femme ne la laisse pas toute seule, elle avait fait un effort surhumain pour se rendre sur le dancefloor et venir lui parler, il fallait que cela porte ses fruits. Elle devait s’amuser ce soir, c’était sa mission, elle l’avait même écrit à Norbert, son journal intime.

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Victoire Laclos

Roxanne TremblayAlors que la jeune femme, était en train de se trémousser sur la piste de danse. Roxanne se fit accoster par une jolie rousse qui visiblement était plutôt mal à l'aise entourer par autant de monde. Elle ne le remarquait peut-être pas, mais c’était flagrant comme une pustule planter sur le bout du nez. Roxanne avait beau regarder dans tous les recoins de la pièce, il n'y avait strictement aucun mâle à l'horizon par contre le bar était noir de monde, elle qui voulait draguer ce soir cela allais s’avérer plus compliquer que prévu. Tant pis pour une fois, elle allait encore rentrer complètement déchirer et s'attirer les foudres de sa tante.

Elle s’était avancée machinalement, la jeune femme n'avait pas eu le temps de dire ouf que la jolie rouquine se trouvais déjà en face d'elle. Victoire lui tendit la main, Roxanne la serra avec énergie puis elle se présenta à son tour :

-Salut, moi s'est Roxanne ! C'est la première fois que tu viens ici ? En réalité , la jolie blonde n’était jamais venue dans un tel établissement, elle avait trouvé le flyer sur la table du salon et forcement là où il y avait une fête, la jeune femme était généralement de la partie. De toute façon, elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle était comme attirée dans toutes les soirées aussi glauque, soit-elle, ce qui agaçait parfois son entourage.

Roxanne regardait Victoire avec attention et comme elle l'avait remarquer plus tôt, elle n'avait vraiment pas l'air au top puis elle lanças :

-Tout va bien ? Elle prit trente secondes puis continua :

-Allez vient, je t'offre un verre ! Elles se dirigèrent vers le bar, ou Roxanne commanda un Mojito Royal puis elle lui demandas :

-Tu veux la même chose ou tu préfères quelque chose de plus costaud ?

@Victoire Laclos

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@Roxanne Tremblay

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*Ouf au moins tu ne t’es pas pris un vent* pensa Victoire alors que la blonde face à elle acceptait sa main tendue et se présentait. Roxanne donc avait une poigne énergique et un sourire engageant. Victoire se sentit légèrement mieux, moins seule, moins comme un cheveu sur la soupe. Elle acquiesça d’un mouvement du menton : « Oui, première fois, je ne m’attendais pas à un public aussi jeune ! » Elle continuait à regarder autour d’elle tous ces corps sveltes qui ondulaient librement avec envie et aussi avec un peu de tristesse. On lui avait volé sa jeunesse, on avait piétiné son innocence et jamais elle ne s’était amusée sans retenue comme toutes ces jeunes femmes. Perdue dans ces considérations, la question de Roxanne la ramena au moment présent. Elle s’efforça de sourire et répondit : « Oui, oui… Je suis juste envieuse du lâcher-prise ambiant ! »

Victoire ne demandait qu’une chose : poser sa hotte pleine de traumas et danser sans entrave, sans crainte du regard ou des gestes d’un homme. Roxanne lui proposa tout de suite de lui offrir un verre. *Troisième verre, ça va, je suis loin de la beuverie. Il va falloir réussir à s’arrêter à un moment par contre...* Elle sourit à Roxanne : « Ok, la prochaine sera pour moi. » Vic suivit Roxanne jusqu’au bar et elle lui demanda si elle voulait boire la même chose ou prendre quelque chose de plus fort. *Oui, une bouteille de whisky ce serait parfait* pensa-t-elle. Mais elle répondit en désignant son verre où les feuilles de menthes pataugeaient dans l’eau fondue des glaçons : « La même chose, un mojito ! »

La rousse s’accouda au bar et demanda à Roxanne : « Et toi tu viens souvent ? » Elle enchaîna : « J’ai vu cette soirée « Girls only » et je me suis dit que ça m’éviterait tous les dragueurs relous... » Elle espérait que cela suffirait pour faire passer discrètement le message qu’elle n’était pas venue pour draguer. Et donc que le fait qu’elle l’ait abordée n’avait rien à voir avec une tentative de séduction. Ayant son nouveau mojito entre les mains, Victoire en descendit une gorgée conséquente et reporta son attention sur la piste de danse. Elle était venue pour ça, pour s’amuser. Et elle se rappelait qu’elle aimait ça, danser, quand elle avait 13, 14 ans… Elle se rappelait aussi qu’avec Crystal ça avait été extrêmement agréable même si le coup de pouce chimique y était sûrement pour quelque chose.

Mais la chanson qui l’avait motivée plus tôt venait de se terminer, elle attendrait qu’une autre la pousse vers la piste ou bien que sa nouvelle connaissance fasse le premier pas. Elle se retourna vers la blonde pour poser une des questions bateau que l’on pose quand on vient de rencontrer quelqu’un : « Tu fais quoi de beau à Brisbane ? »

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Victoire Laclos

Roxanne TremblayLa jeune femme, avait pris le temps de répondre à Victoire, qui se trouvait juste à coté d'elle en train de boire son verre. Non pas qu'elle voulait éluder les questions que la jeune femme venait de lui poser, mais , surtout elle ne voulait pas blesser Victoire et commettre un impaire ou être carrément impolie. Puis après avoir bu quelques gorgées de son Mojito, elle lui répondit :

-Oui, ça se voit tant que ça ? Elle enchaîna presque aussitôt et ajouta :

-Je n'avais pas prévu de sortir, mais le flyer traînait dans le salon. J'entendais sa petite voix me dire « emmène moi avec toi ». C'est sans doute un truc de ma cousine. Je me suis permis de lui emprunter à long terme. Elle avait souri rien qu'en pensent à la tête de Léonie cherchant désespérément après son bout de carton.

Après avoir encore une fois porté son verre à ses lèvres, elle pensait à ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à la jeune femme au sujet de la deuxième question. Roxanne prit quelques secondes puis elle continua :

-Ce que je fais à Brisbane ! Et bien, je vis ici depuis que je suis toute petite. Ma tante, m'a élevé de la même manière que ma cousine. Elles m'ont poussé dans le bon sens et je suis plutôt chanceuse, j'ai envie de dire. Si je ne les avais pas eues toutes les deux, j'aurai pu atterrir dans un orphelinat chelou, dans un trou perdu au nom imprononçable.

-Et toi, tu fais quoi de beau par ici ? Au même moment, elle agrippa le bras de la jeune femme et là traîna vers la piste de danse en entendant une mélodie qu'elle appréciais tout particulièrement. Une fois sur la piste de danse, les deux jeunes femmes commencèrent à se déhancher au rythme de la musique.

@Victoire Laclos

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@Roxanne Tremblay

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Victoire, sirotant son mojito en pensant à un verre de whisky, sourit à la remarque de Roxanne. Non, ça ne se voyait pas qu’elle venait souvent dans ce bar, Vic essayait simplement de faire la conversation. Son interlocutrice expliqua comment elle s’était retrouvée ici, allant jusqu’à donner une voix au flyer qui l’avait attirée jusqu’à lui. Vic commenta : « Donc t’es là par hasard, toi aussi… Pas accompagnée d’une bande de copines hystériques sur la piste de danse ? Ou de ta fameuse cousine ? »

Avec sa question suivante, Victoire ne s’imaginait pas en apprendre autant sur se nouvelle compagne de soirée. Promis, celle-là elle ne l’embrasserait pas. Roxanne était donc orpheline puisqu’elle parlait d’orphelinat et qu’elle disait avoir été élevée par sa tante. Vic ne savait bien quoi répondre, elle n’avait pas l’habitude qu’on se confie à elle comme ça de but en blanc, mais vu l’inexistence de sa vie sociale ça n’était pas surprenant. Elle se contenta donc de bredouiller un peu maladroitement : « Ah oui… C’est… gentil de leur part... » *C’est gentil ?! T’es sérieuse toi avec ton « c’est gentil » ?* Vic se mordilla la lèvre, mal à l’aise, mais Roxanne enchaîna pour lui demander ce qu’elle faisait ici. Cela redonna une contenance à la rousse qui ne l’aurait pas questionnée si elle n’avait pas eu une réponse toute prête pour le cas où on lui retourne la question. Elle termina son mojito, à croire que le cocktail s’évaporait dans son verre ! Et répondit en déposant son verre sur le comptoir : « Je suis pâtissière, j’ai décidé d’apporter ma « French Touch » à Brisbane ! »

Soudain, Roxanne s’agita. Elle lui attrapa le bras et la traîna sur la piste de danse. Voilà, c’était exactement ce qu’elle espérait qu’elle allait faire, la forcer à s’amuser. La musique qui résonnait dans la pièce était rythmée avec des accents d’Amérique latine. Victoire se retrouva face à Roxanne qui se mit à se déhancher instantanément, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’oeil circulaire à la pièce. Toujours aucun mâle en vue, personne non plus qui s’intéresse à elle ou la regarde bizarrement. *Allez vas-y, personne ne va te juger, tout le monde s’en fout de tes compétences médiocres en danse ! *

Elle se mit à osciller au rythme de la musique, il était difficile d’appeler ça de la danse mais c’était un début. Elle regardait les mouvements de Roxanne et essayait de les imiter, se sentant ridicule et pataude. Au moins, elle sentait que l’eau aromatisée au rhum des mojitos faisait finalement son petit effet, elle sentait cette chaleur grisante qui l’emplissait quand l’alcool commençait à faire effet. Elle était très loin de l’ivresse, il lui en fallait bien plus que ça, mais étrangement ce petit indice de l’alcoolémie dans son sang la détendit. Comme si elle pouvait enfin s’autoriser à se lâcher.

Elle amplifia ses mouvements, déloquant ses hanches rouillées. Fit onduler ses bras devant elle et elle se mit même à sourire. Les basses pulsaient dans sa cage thoracique, elle commençait à ressentir le rythme comme un tout et ses gestes saccadés se calaient sur la mélodie. Elle commençait enfin à profiter de l’instant quand la chanson prit fin. Avec un grand sourire, elle cria à Roxanne pour couvrir le son du nouveau morceau qui débutait : « Allez on va réussir l’exploit de faire de moi une clubbeuse ! Oh j’adore celle-ci ! » D’un geste presque incontrôlé, elle se mit à sautiller, bras en l’air comme toutes les gamines qui les entouraient. Elle sautait de plus en plus haut et elle se sentait libre, elle se mit même à rire : « Je me sens tellement stupide, mais je m’éclate !! »

Elles continuèrent à danser, Vic n’était clairement pas habituée à danser aussi sobre, mais finalement, elle s’en sortait plutôt bien. Et surtout, elle s’amusait enfin sans crainte. Une nouvelle chanson, puis une autre, elles continuaient à danser. Victoire avait chaud et elle transpirait mais elle avait peur que si elle s’arrêtait, elle n’arriverait jamais à s’y remettre. Cinquième chanson qui se lançait, le lâcher-prise était à son paroxysme pour Victoire qui dansait désormais les yeux fermés comme si elle avait été seule au monde.

Elle n’entendit pas tout de suite qu’il se passait quelque chose, la musique était forte mais il y avait des bruits étranges. Des cris et au même moment, Victoire sentit un mouvement de foule autour d’elle. Elle ouvrit les yeux aussitôt, et chercha à comprendre ce qu’il se passait autour d’elle. Elle vit d’abord des visages angoissés, d’autres qui devaient afficher autant d’incompréhension que le sien, puis elle repéra le mouvement de foule, il partait de l’entrée du bar. Et là elle le vit, un homme cagoulé qui tenait le videur contre lui en lui plaçant une arme à feu sur la tempe. Puis elle vit le deuxième homme également masqué qui menaçait le DJ. Est-ce que c’était une blague ? Victoire resta paralysée et soudain la musique s’arrêta, les cris se firent plus audibles : « Tout le monde par terre ! PAR TERRE et FERMEZ LA ! »

*Non, non, ça n’est pas en train d’arriver… Ça n’est pas possible… Soit je fais un cauchemar, soit ma vie est un putain de canular géant !* Les gens autour d’elles s’aplatissent au sol, Victoire est dans le vague, elle n’arrive pas à bouger, elle ne sait pas où est Roxanne, elle est tétanisée. L’homme masqué qui n’est pas encombré par le vigile pointe son arme sur elle : « ET TOI T’ES SOURDE ?! PAR TERRE, J’AI DIT ! » Il se dirige vers elle, elle ne voit que ses yeux mais ils ont l’air enragés et soudain elle sent une main qui la tire vers le sol, c’est le signal pour son corps qui se laisse tomber à genou. Elle se recroqueville sur elle-même en espérant disparaître aux yeux du braqueur. Rien ne pouvait donc jamais se passer bien ?

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You'd better not kill the groove

Les deux jeunes femmes avaient terminé leur boisson respective depuis plusieurs minutes maintenant, quand Victoire lui demandas si elle était venue accompagner. Roxy regarda son verre vide et répondit :

-Complètement par hasard et désespérément seule au monde ! Elle pouffa de rire puis ajouta avant d'aller sur la piste de danse :

-Alors comme ça, tu es pâtissière ! Tu es consciente que tu vas sûrement devenir mon fournisseur officiel après m'avoir révélée ça. Entre temps, elles étaient arrivées sur la piste ou une musique des plus entraînante était diffusée. Les filles se déhanchaient, insouciante presque synchroniser. Elles s'amusaient sans se soucier de qui que ce soit ou de quoi que ce soit. Une météorite aurait pu tomber à ce moment la, les filles n'y aurait pas prêter la moindre attention.

Si bien que Roxanne ne vît pas le mouvement de foule arriver dans sa direction. La jeune femme fut submergée comme si un tsunami avait déferlé dans la pièce. Elle essaya d’agripper et d'appeler Victoire sans grand succès. La musique avait cessé, les lumières avaient été éteintes pour la plupart. La clientèle présente et le personnel avait été poussées violemment vers le fond de la pièce.

Des hommes masqués avaient fait irruption dans l’établissement, fortement armée et plutôt agressif. Victoire tant qu'a elle était toujours sur la piste de danse jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à l'un des braqueurs. Sans le vouloir la jeune femme, c’était rapprocher des autre otages et Roxanne en profitas pour attraper sa main et l'attirer vers le bas. Une fois qu'elles étaient chacune à la même hauteur. La jolie blonde regarda où se trouvais les braqueurs puis elle chuchotas :

-Vic, tu vas bien ? Tu n'as rien ? Elle se tut un instant de façon à ne pas attirer l'attention, une fois tout danger écarter elle ajouta :

-Est ce que tu as vu combien ils sont ? Alors qu'elle terminait sa phrase qui pourtant était difficilement audible l'un des hommes, c’était planter devant elle tout en lui hurlant dessus « ET TOI, LA BLONDASSE. FERME LA » La jeune femme le regarda bouche bée, comment avait il put entendre à moins d'avoir les oreilles de super jenny. Elle ne vit pas arrivée une gifle magistrale qui lui coupa le souffle. Roxanne, choquée par la violence de l'impact, en perdit l’équilibre. En essayant de se réinstaller près de Victoire, elle sentie le goût du sang. Le coup avait été tellement violent que cela lui avait ouvert la lèvre. Excédée, elle chuchota à l'intention du braqueur qui avait fini par s’éloigner :

-On va voir si tu entends ça ! Co...... Elle n'avait pas terminé sa phrase qu'il s’était déjà retournée...de peur de prendre un nouveau coup elle se cacha derrière sa nouvelle amie. !

@Victoire Laclos

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@Roxanne Tremblay

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Roxanne lui confirma qu’elle était venue seule, quelle chance Victoire avait-elle eu de la repérer et d’accrocher son regard. Elle se sentait moins bête et vieille maintenant qu’elle avait une autre personne avec qui discuter. Lorsqu’elle lui révéla sa profession, elle eut droit à une réaction qui était somme toute assez habituelle, à moins de tomber sur une personne anti-sucre. Elle rit de bon cœur et lui répondit : « Avec plaisir, je bosse pour le salon de thé-pâtisserie Les fleurs du mal à Logan City ! Passe quand tu veux, c’est un plaisir des yeux et du palais !”. Parler de son métier la mettait toujours très à l’aise, c’était après tout sa seule et vraie passion, celle qui lui faisait oublier ses angoisses et névroses.

Les deux inconnues se mirent à danser sur la piste, peu à peu Victoire se libérait et profitait de cet instant avec de plus en plus de jubilation. Elle qui n’aimait pas vraiment les foules et évitait les endroits bondés, elle se sentait partie intégrante de cette masse gesticulante de femmes et elle en ressentait une certaine euphorie. Jusqu’à ce que la masse se mette à bouger de manière erratique, que la musique s’arrête et qu’elle se rende compte qu’elle se trouvait en plein milieu d’un braquage. Ce n’était pas une hallucination, elle ne faisait pas de cauchemar. En revanche, s’il existait un Dieu, il devait se taper des bonnes tranches de rire en balançant toutes ces embûches dans la vie de la Française.

Victoire est tétanisée, incapable de bouger même quand elle se retrouve face au canon de l’arme. *Je vais mourir, je vais mourir, je vais mourir… C’est donc maintenant que mon heure est arrivée…* Elle ne bouge pas, préfèrerait-elle perdre la vie maintenant et que tout son calvaire s’arrête ? Qu’elle n’ait plus à lutter contre ses addictions, qu’elle ne se sente plus en danger en permanence face au prédateur qu’elle voyait en tout homme, que ses souffrances s’arrêtent enfin ? Est-ce que c’est cela qu’elle voulait ? Elle sentit une main la tirer brusquement vers le sol et elle tomba à terre telle une poupée de chiffon. La douleur de ses genoux percutant le sol la fit reprendre quelque peu ses esprits et se recroqueviller sur elle-même pour éviter d’éventuelles représailles du braqueur. Non, elle ne voulait pas mourir, en tous cas, elle n’était pas prête à faire face à la mort de cette manière, volontaire et sans peur. Car les hommes l’avaient toujours terrorisée et sachant ce qu’elle avait subi pendant des années face à un monsieur-tout-le-monde, elle commençait à imaginer ce que ces hommes armés pourraient leur faire, pourraient lui faire. Il y avait bien pire que la mort…

La tête enfouie dans ses genoux repliés contre elle, elle perçut la voix de Roxanne qui s’inquiétait à ses côtés : “Vic, tu vas bien ? Tu n'as rien ?”. Elle réalisa que c’était probablement elle qui venait de lui sauver la vie en la forçant à se mettre à terre. Elle releva légèrement la tête pour observer sa comparse et chuchota : “Ca va…”. *Ca ne va pas du tout! Je suis à deux doigts de partir en crise d’angoisse et de m'effondrer*. Mais elle n’allait pas faire une dissertation sur son état mental alors qu’un braqueur l’avait déjà repérée. “Est ce que tu as vu combien ils sont ?”. Victoire allait lui conseiller de se taire, mais elle n’en eut même pas le temps. Elle sentit la présence gigantesque de l’homme qui les surplombait de toute sa hauteur. « ET TOI, LA BLONDASSE. FERME LA ». Une gifle énorme envoya Roxanne au tapis, Victoire qui était juste à côté ne put retenir un cri de terreur et recula instinctivement se traînant au sol sous l’impulsion de ses pieds.

En panique totale. Le regard de Victoire passait du braqueur à Roxanne dont la lèvre s’était mise à saigner. Elle retenait son souffle, s’attendant au même sort pour avoir osé s’écarter de lui, mais il fit demi-tour, probablement pour surveiller les autres otages. Momentanément soulagée, elle soupira et se retourna vers Roxanne pour la questionner du regard quand à son état. Mais la blonde fixait le braqueur et chuchota sur un air de défi : “On va voir si tu entends ça ! Co......” *Mais elle est tarée en fait ! Il fallait que je me sois faite pote avec une folle!*. Victoire lui fit les gros yeux pour lui faire comprendre qu’elle devrait définitivement se la boucler mais elle vit Roxanne se jeter derrière elle. *Merde*. Victoire se rend compte que le braqueur est en train de s’approcher d'elles à nouveau, ses yeux lancent des éclairs, il semble que sa patience soit arrivée à bout. Elle est gonflée la Roxanne d'utiliser Victoire comme un bouclier, la Française n’est pas courageuse, elle est même carrément peureuse, mais elle va essayer de faire face au braqueur, d’échapper à une nouvelle attaque pour elle et pour Roxanne

Réussissant à rassembler le peu de courage qu'il lui reste, Victoire lève les bras devant son visage, devant elles deux, pour se protéger mais aussi pour se montrer inoffensive : "S'il vous plaît, ne la frappez pas ! Elle ne sait pas ce qu'elle dit !”. Le braqueur, s'arrêtant un instant, lui jeta un regard furieux et pas très convaincu. Victoire arriva à soutenir son regard en le suppliant du sien : "Elle est malade, elle ne se rend pas compte...”. Victoire désigne son crâne pour préciser sans le dire qu'il s'agit d'un "problème" d'ordre mental et ajoute : "Je vais faire en sorte qu'elle ne cause pas de soucis, excusez-la...”. Son cœur bat à deux cent à l'heure, elle est en train de négocier avec un homme armé menaçant pour aider une fille qu'elle connaît à peine, est ce que c'est ça qu'on appelle un rush d'adrénaline? Elle a menti et sorti la première excuse qui lui était venu, c'était plutôt crédible etant donné l'attitude folle de Roxanne. Le braqueur finit par les pointer du point :"Vous avez intérêt à vous tenir à carreau, sinon c'est la rousse qui prend puisqu'apparemment elle est responsable de ton p'tit cul de suicidaire !". Puis il s'éloigne sans causer de dommages, Victoire soupire de soulagement et se met à trembler légèrement, se rendant compte de la folie de ce qu'elle vient de faire. Elle se retourne vers Roxanne et lui fait des signes clairs : tais-toi. Attends qu'ils soient occupés loin de nous pour parler.

Après s’être chargé de la blonde et de la rousse fauteuses de troubles, le braqueur le plus actif des deux ordonne à tout le monde de donner leurs téléphones et il commence à enjamber les tas de gens regroupés au sol pour récolter les mobiles dans un grand sac en toile. Le deuxième braqueur quant à lui est en train d’attacher solidement le vigile à une barre de pole dance afin qu’il ne puisse pas venir ruiner leur braquage. Les choses se présentent plutôt mal...

Résultat de l’action en fonction du résultat du dé:

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Le membre 'Victoire Laclos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'dé action' :
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You'd better not kill the groove

Les deux jeunes femmes étaient dans une situation des plus problématique. Elles durent donner leurs téléphones respectifs. Adieu contact perso et pro, adieu photo de famille et d'amies. Roxanne regarda Victoire avec un regard interrogateur et surtout un peu réprobateur, pourquoi avait-elle pris autant de risque. Même si elle avait encore pris une beigne, la jeune femme était prête à assumer toutes ces conneries quelles qu'elles soient et il n’était pas question que Victoire prenne des risque pour ce qu'elle aura engendrer.

Visiblement, ils étaient trois et avec de l'armement assez convainquant en tout cas, c’était ce qu'il semblait à la jeune femme. Le vigile était complètement hors service, la jolie blonde voyait en lui un saucisson. Pourquoi, mais pourquoi Roxanne pensait a bouffer juste pile au moment ou elle es piéger avec trois timbrer. Et forcement, il n'y avait pas un seul Rambo des bacs à sable à aux moins trois kilomètres à la ronde. Elles allaient devoir faire avec cette situation. En espérant tout de même que les flics soient avertis avant qu'un drame ne se produise.. parce qu'il y aurait forcement un drame !

Rien ne, c’était passer. Aucune action des forces de l'ordre, ni même l'ombre d'un négociateur à l'horizon. Victoire, Roxanne et le reste des otages était réellement seules. Personne n'osait parler jusqu'au moment ou Roxanne eu besoin de satisfaire un besoin naturel urgent. Elle gigotait sur place jusqu'à ce que l’attention d'un des braqueurs soit attirée. L'homme se planta devant elles, ce n’était pas celui qui avait frapper Roxanne plus tôt, mais il était tout autant agressif que lui. Il lança à la jeune femme » Pourquoi, tu te trémousse comme ça, blondasse » Roxanne le regarda craintive, elle ne savait pas à quoi elle devait s'attendre avec celui-là.

Allait-il la frapper comme son acolyte où pire encore. La jeune femme n’était pas trouillarde à la base, mais elle avait peur pour elle, c’était une certitude, mais aussi pour Victoire qui en la regardant bien était moins à l'aise que tout à l'heure. On peut même dire qu'elle était limite hystérique. Quoi qu'il en soit Roxanne avait une envie très pressante. Puis elle lança :

-Monsieur le Braqueur, je peux aller aux toilettes s'il vous plaît ? Puis elle ajouta avec un léger sourire narquois :

-Je vous promets, je ne ferais pas d'histoire ! La jeune femme avait une idée derrière la tête, mais elle rester prudente pour ne pas mettre sa nouvelle amie en danger, mais il était inconcevable pour elle de rester sans rien faire. Elle regarda l'homme et attendit, puis il lui fit signe de ce lever et ajouta un « Dépêche toi. Sache que je vais te surveiller » La jeune femme souriait, se retournant vers Victoire, elle lui dit tout bas :

-Ne t’inquiète pas, je ne ferais rien qui risquerait de se retourner contre toi. Promis ! Elle se leva en silence et suivie l'homme jusqu'aux toilettes des dames. Le braqueur resta devant la porte, une fois que celle-ci fut refermer, Roxanne fit ce qu'elle avait a faire tout en regardant la pièce avec précision. Ce n'est que les poings du criminel tapant contre la porte qui abrégeas sa concentration.
@Victoire Laclos

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Victoire a réussi à sauver la situation pour l’instant, faisant passer Roxanne pour une simple d’esprit ou un cas psy. Quelque soit la conclusion qu’aient tiré les braqueurs de son geste désignant son crâne, ils avaient accepté l’explication et ils les laissèrent tranquille pour l’heure. Victoire était terrorisée, elle n’avait qu’une envie, se lever et courir vers la sortie, mais c’était impossible. D’autant plus qu’un troisième braqueur était apparu. Mais qu’y avait-il de si précieux dans ce bar pour qu’ils se retrouvent à trois complices pour ce braquage ? Tout ça lui paraissait un peu démesuré et la mettait en panique. Ils étaient trois hommes armés et ils avaient pris leurs téléphone. Victoire avait compté sur le fait que les braqueurs allaient finir par les oublier et appeler discrètement la police, mais maintenant c’était compromis. Pourtant, elle n’était pas spécialement courageuse alors pourquoi s’était-elle imaginé prendre ce risque ? Parce qu’elle voyait les visages jeunes et effrayés autour d’elles, toutes ces jeunes filles autour d’elle, elle s’en sentait responsable.

Elle avait déjà sauvé la mise à la blonde un peu folle qui lui servait de compagne de soirée. Celle-ci lui avait jeté un regard réprobateur, elle n’appréciait probablement pas que Vic se soit mise en première ligne pour elle, mais elle s’était tout de même jetée derrière elle ! Ça n’était pas Vic qui s’était proposée en tant que bouclier et elle avait réagi d’instinct sous le coup du stress. Est-ce que la blonde allait lui faire regretter de s’être portée garante d’elle ? En tous cas, pour le moment, Roxanne se tenait tranquille, elle avait arrêté d’insulter les braqueurs et ceux-ci faisaient leurs petites affaires. L’un d’entre eux était en train de vider l’argent derrière le bar, il avait tenu la barmaid en joue pour qu’elle lui ouvre la caisse enregistreuse. Un autre était parti derrière avec la barmaid et on entendait des éclats de voix qui rendaient Victoire extrêmement nerveuse. Le troisième les surveillait avec son arme fermement en main.

Victoire observait toutes les sorties possibles, elle scrutait les visages des autres otages pour voir si elles allaient bien, pour voir si elle décelait l’ombre d’un espoir dans l’expression de l’une d’entre elles… Peut-être qu’une d’entre elles avait un deuxième téléphone ? Peut-être que la police avait déjà été contactée ? Mais elle ne voyait que la peur, des pleurs, des filles qui se blottissaient dans les bras de leurs amies ou de leurs amantes et priaient pour que tout cela se termine vite. Cela ne faisait que renforcer les angoisses de Victoire, qui patientait, surveillait celui qui les surveillait, attendait qu’il tourne la tête pour tenter quelque chose. Mais qu’allait-elle tenter ? Elle n’aurait jamais le cran de se jeter sur lui pour lui enlever son arme, non il fallait juste patienter et prier pour que tout se passe bien. Mais à ses côtés, Roxanne commençait à se dandiner et Victoire se tourna vers elle et murmura d’une voix que même Roxanne aurait du mal à entendre : « Tu fais quoi ? ».

Mais voilà que Roxanne apostrophait déjà « Monsieur le braqueur ». Merde, elle avait abusé des glaçons dans le mojito et maintenant elle devait aller se soulager. Du moins, Victoire espérait que c’était son seul objectif mais son air narquois quand elle promit à l’homme de ne pas faire d’histoires ne rassura pas Victoire. Avant de se lever, la blonde lui promit qu’elle ne ferait rien qui pourrait se retourner contre elle, mais elle ne promit pas qu’elle ne ferait rien tout court. La rousse vit Roxanne et le braqueur se diriger vers les toilettes, c’était la dernière chose qu’elle aurait voulu si ça avait été elle, plutôt se pisser dessus que se retrouver en tête à tête avec un homme armé. Mais maintenant, il y avait un braqueur en moins et le seul qui restait dans cette pièce était en train fouiller les sacs à main des otages à l’autre bout du bar, loin de Victoire.

Les éclats de voix venant de la pièce à l’arrière se firent plus virulents et le hurlement de la barmaid fit froid dans le dos de Victoire. Elle suppliait qu’on la laisse tranquille et le braqueur lui hurlait qu’elle devait forcément connaître la combinaison du coffre. Voilà pourquoi cela durait si longtemps, voilà pourquoi ils n’étaient pas déjà partis, ils voulaient accéder au coffre et si la barmaid n’avait pas la combinaison, ça allait mal se finir pour elle. Victoire sentait l’angoisse monter en elle, le braqueur délaissa les sacs à main pour aller se placer dans l’entrebâillement de la porte de derrière. Il finit par dire : « Fais la cracher le morceau, peu importe comment. ET VITE ! Il faut qu’on se barre de là... ».

Victoire profita de cette accalmie pour attirer l’attention des filles qui se trouvaient proches d’elle, elle leur chuchota autant qu’elle mima sa question pour celles qui ne l’entendraient pas : « Ça va ? ». Elle eut droit à des acquiescements tremblants, des regards terrorisés surtout quand la barmaid se mit à hurler à nouveau, suppliant au braqueur de ne pas la toucher. Victoire fut prise d’une envie de vomir, un haut le cœur violent car elle savait ce qui allait se passer derrière, elle ne voyait rien mais ce qu’elle entendait était assez explicite. Glaçant. Cette pauvre barmaid, il était évident qu’elle ne connaissait pas le code du coffre. Victoire était paralysée par la peur, la barmaid allait se faire violer dans la pièce d’à côté si personne ne faisait rien. Personne ne faisait jamais rien dans ces cas-là. Les coups qu’elle entendit et les sanglots suppliants de la barmaid firent péter un barrage dans son esprit. Sans s’en rendre compte elle se retrouva debout et hurla en direction de l’arrière salle, au bord de la crise de nerfs : « ARRÊTEZ !! STOP !! ARRÊTEZ, ARRÊTEZ !! ARRÊTEZ ! ».

Le braqueur dans l’embrasement de la porte se mit à courir vers elle, arme pointée sur elle et Victoire vit sa dernière heure arrivée. Mais il n’appuya pas sur la détente, au lieu de ça, il saisit Victoire contre lui, bras lui écrasant la trachée et l’empêchant de crier, canon de l’arme enfoncée contre sa tempe : « MAIS TU VAS LA FERMER, OUI ? ». Les cris de l’arrière salle s’étaient arrêtés mais la situation était maintenant intenable pour Victoire, elle qui était terrorisée à l’idée qu’un homme la touche, elle se trouvait dans l’incapacité de se défendre, de se débattre au risque de se prendre une balle dans la tête. Elle avait peine à respirer alors que sa crise d’angoisse s’installait définitivement, elle se mit à haleter et à pleurer, elle allait mourir, elle en était certaine. Elle aurait dû se taire, se boucher les oreilles et essayer d’oublier la barmaid, mais elle n’avait pas réussi. Alors, elle allait mourir ce soir et elle aurait de la chance s’ils la tuaient rapidement et qu’elle n’avait pas à s’étouffer dans son angoisse à petit feu.

Le braqueur avait une force terrible, il la traîna avec lui vers la salle du fond. Elle essayait de retrouver une prise au sol mais ses pieds ballottaient contre le carrelage, elle sentait l’oxygène lui manquer et paniquait réellement. Elle finit par se retrouver dans l’entrebâillement de la porte et elle vit la barmaid recroquevillée sous une table avec ses vêtements à moitié déchirés, leurs regards terrifiés se croisèrent. Le braqueur qui la tenait contre lui pointa l’arme vers la barmaid et lui aboya : « QUI CONNAIT CETTE PUTAIN DE COMBINAISON ?? ». La barmaid bredouilla entre deux sanglots que c’était le vigile qui s’occupait de ça. A ces mots, il lâcha Victoire et la jeta littéralement au sol : « TU POUVAIS PAS LE DIRE PLUS TÔT ? Surveille les, je vais récupérer la combinaison. »

Victoire se retrouvait dans l’arrière-salle, sur le sol, à hyperventiler. Sa respiration était une succession de râles asthmatiques, mais la présence menaçante de l’homme la poussa à se déplacer à quatre pattes pour rejoindre la barmaid sous la table, comme si ce meuble pouvait les protéger de quoique ce soit. Elle avait l’impression que le braqueur était toujours en train d’enserrer sa gorge, elle le sentait encore dans son dos, elle avait encore en pensée l’arme contre sa tempe. Les deux inconnues se blottirent l’une contre l’autre sans un mot, en pleurs, traumatisées. Victoire ne pouvait arrêter de se répéter qu’elle allait mourir, elle avait l’impression physique d’agoniser et même si elle savait que c’était la crise d’angoisse qui provoquait cela, elle n’arrivait pas à se raisonner.

Dans la salle principale du bar, le braqueur avait enlevé le bâillon du vigile et pointait son arme sur son front en exigeant la combinaison. Plus vite il donnerait la réponse, plus vite tout cela serait terminé. Mais qu’allait répondre l’homme ?

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Alors que Roxanne scrutait les moindres recoins de la pièce, elle entendit plusieurs hurlements dont celui de Victoire. Elle ne sortit pas plus vite pour autant et se disait que finalement ce ne serait pas de se coter qu'elle trouverai une échappatoire au problème actuelle. Il y aurait bien la solution de la bouteille à la mer, mais Roxanne n'avait ni bouteille, ni de quoi rédiger un SOS et encore moins la mer à proximité, c’était donc peine perdue.

La jeune femme avait fini par sortir des toilettes. Une fois arrivée dans la grande salle, elle alla se réinstaller près de Victoire, mais la jolie rousse n'y était plus. Elle resta de longue minutes à regarder tout autour d'elle et Roxanne ne vit pas une seule mèche de cheveux de son amie fraîchement rencontrée. Où était-elle donc passé ! L'un des braqueurs vit que la jeune femme n'avait pas rejoint le groupe des autres otages, il s’avança vers elle et hurla : « ET TOI, LA BLONDE, ASSIS ! » Roxanne le toisa, elle allait sûrement se prendre une beigne encore une fois et lui répondis :

-C’est bon, il ne faut pas s’énerver. Regarde-je m'assois. La jeune femme ne faisait pas de geste brusque et alla tout doucement avant de se redresser pour ajouter :

-La fille rousse qui était la avec moi, elle est où ? Il s’avança vers elle et la frappa si violemment quelle fut envoyer plus loin. La chute s’était fait ressentir dans tous ses membres, mais la jeune femme n'en avait pas pour autant fini avec cette espèce d'énergumène. Elle se releva difficilement et lui lança :

-Alors, elle est ou . Vous lui avez fait quoi ? Le silence, c’était installer et Roxanne s’aperçut bien vite que son arme était dirigée vers elle, pile dans ça direction. Et si cette fois , elle avait été trop loin, si bien qu'ils s’arrangeraient pour qu'elle ne ce relève pas. Roxanne eue une pensée soudaine pour sa tante et sa cousine, elles ne sauraient peut-être jamais le fin mot de l'histoire ni a quel point Roxanne les aimaient en réalité.
Elle fut sortie de ces pensées par un bruit sourd qui venait de la pièce juste derrière elle. On aurait dit des sanglots. Elle tendit l'oreille un peu plus c’était bien des sanglots puis elle cria :

-Victoire ? Tu es la dedans ? Elle se retourna pour aller voir ce qu'il se passait. La jeune femme entendit à ce moment la une détonation !

@Victoire Laclos

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Victoire était dans son pire cauchemar, persuadée qu’elle allait mourir là, dans cette pièce. Terrorisée de ne pas mourir assez vite, qu’ils décident de jouer avec elle ou avec la barmaid sous ses yeux. Alors que l’interrogatoire du vigile leur donnait une once de répit, Vic tentait de sortir de la spirale de panique qui était en train de l’engloutir peu à peu. A ses côtés, la barmaid avait les bras enroulés autour d’elle pour maintenir ses vêtements déchirés sur son corps, elle tremblait comme une feuille mais jetait régulièrement un regard à Victoire dont la respiration saccadée se faisait inquiétante. Elle essaya même de la calmer dans un murmure : « Respire doucement… ça va aller... » Elle-même ne croit pas à ses propres paroles, ça se lit dans son regard qu’elle est terrifiée. Elle ajoute : « Merci... ». Merci d’être intervenue, d’avoir interrompu ce qui était en train de se tramer dans cette arrière-salle où les bas instincts masculins étaient en train de prendre le dessus. Mais Vic n’était pas en état d’apprécier ces remerciements, ni même d’y répondre.

Le deuxième braqueur revint et se jeta sur le coffre pour composer le code que lui avait fourni le vigile. Vic essayait de se répéter que ça allait être bientôt fini, qu’ils allaient partir avec leur butin et qu’ils les laisseraient tranquilles. Mais elle voyait l’arme à feu du braqueur, tout proche d’elle, alors qu’il était agenouillé près du coffre. Si elle avait été une héroïne de film, elle aurait attrapé l’arme et abattu tous les braqueurs. Elle était assez proche, elle pouvait le faire. Mais Vic en avait déjà assez fait pour aujourd’hui, elle s’étouffait dans ses larmes et ses inspirations précipitées, elle n’était pas en état d’être une héroïne. D’autant que si proche de la fin, ça aurait été stupide de prendre un tel risque.

Soudain, elle entendit une voix s’élever de la salle principale du bar. « La fille rousse qui était la avec moi, elle est où ? » *Oh non, elle va faire un scandale. Elle va s’attirer des ennuis pour toi. Elle va vous attirer des ennuis à vous toutes...* Le bruit d’une gifle retentit dans la pièce avoisinante et Victoire ferma les yeux comme si cela pouvait la couper du désastre qui s’apprêtait à avoir lieu. « Alors, elle est ou . Vous lui avez fait quoi ? » Si la française avait été capable de parler, peut-être lui aurait-elle crié de se taire, de ne rien faire, qu’elle allait bien et que tout ça serait bientôt fini. Mais la crise d’angoisse la musellait et il lui était déjà difficile de penser à autre chose qu’à cette sensation de mort imminente qui régissait tout son être. Ses sanglots redoublèrent. *Que ce cauchemar finisse maintenant, je vous en supplie*

Le coffre s’ouvrit en même temps que Roxanne s’écria : « Victoire ? Tu es la dedans ? ». La rousse entendit des pas précipités qui s’approchaient et un coup de feu retentit. Le premier réflexe de Vic fut de se recroqueviller sur elle-même, puis elle entendit les cris de douleurs et comprit que cette balle n’avait pas été pour elle. Elle releva la tête et vit Roxanne, tombée dans l’embrasure de la porte, se tenant l’épaule dont des flots de sang se déversaient sur le carrelage. Victoire ne pouvait rien pour elle, leurs regards apeurés se croisèrent et les cris de douleurs résonnaient dans le crâne de la Française comme une prémonition de ce qui allait lui arriver à elle. Les braqueurs commencèrent à s’engueuler, ils n’avaient visiblement pas prévu dans leur plan de tirer sur quelqu’un. L’un d’eux était en train de récupérer tout l’argent dans le coffre avec des mouvements paniqués et il s’écria : « On se casse, tout de suite ! ».

En un rien de temps, ils avaient détalé. Victoire n’était pas sûre qu’ils soient partis réellement alors elle ne bougeait pas de sa cachette. Elle regardait la flaque de sang s’élargir autour de Roxanne tout en essayant en vain de reprendre une respiration normale. Elle avait la tête qui lui tournait, envie de vomir et l’impression qu’elle allait s’évanouir à tout moment. Dans la pièce d’à côté, les autres otages semblaient s’agiter, il y avait des murmures et des bruits de pas. Quelqu’un cria d’appeler une ambulance et ce fut le signal pour que la barmaid à ses côtés sorte de leur abri de fortune et se dirige prudemment vers le téléphone fixe accroché au mur de l’arrière-salle. Victoire sentit une epointe d’espoir en elle, ils étaient partis, c’était fini. Elle devait se calmer à présent et aller voir comment allait Roxanne, elle ne s’en remettrait jamais si cette inconnue venait à mourir parce qu’elle avait voulu la secourir.

Contre toute attente, la certitude que les braqueurs sont partis tranquillise Vic qui réussit à reprendre son souffle. Tandis que la barmaid est en train d'appeler les secours, Victoire avance à quatre pattes vers Roxanne. Elle s'assoit dans la flaque de sang et place ses mains sur l'épaule blessée de Roxanne tout en lui parlant de sa voix retrouvée : "Roxanne, reste avec moi. Je vais appuyer sur ton épaule, ça va faire un mal de chien mais je ne te laisserais pas te vider de ton sang, ok ? Raconte-moi quelque chose... Parle-moi..." Victoire est bouleversée et effrayée à l'idée que Roxanne pourrait mourir dans ses bras, elle était venu pour s'amuser ce soir, oublier toutes ses peurs et traumatismes mais au lieu de cela, elle en avait gagner de nouveaux...

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