Il y a cru. Quand il a vu cette voiture s’arrêter, il y a cru. Le chauffeur avait l’air sympa et, surtout, il avait l’air de comprendre leur demande et n’a pas cherché à négocier pour les déposer le plus près possible. Ils n’iront assurément pas à Windorah en une seule journée, ni même en deux, mais ils auront au moins le mérite d’avancer suffisamment pour aujourd’hui, avant que la balise ne sonne la fin de l’étape. Enfin. Si tant est qu’il puisse retrouver une voiture rapidement après ce faux espoir. « On va pas perdre, on va pas perdre. » Qu’il essaie de rassurer son partenaire... ou plutôt lui-même, car Kieran regarde l’heure à la minute où il croise une horloge, constatant qu’une bonne partie de l’après-midi s’est déjà écoulé. Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour parvenir à revenir sur le bon chemin, il est donc nécessaire de redoubler d’effort. Il serait presque tenté d’aller directement vers des habitants du coin pour les supplier de prendre leur voiture et les emmener le plus loin possible d’ici, mais les quelques maisons près d’eux sont essentiellement des fermes et il a conscience que les habitants de celles-ci ont certainement autre chose à faire que de faire un détour inutile pour deux hommes qui n’ont pas su se rendre compte assez tôt de leur précédente erreur. Mais ils sont un peu au milieu de nulle part et les voitures se font rares. Les minutes défilent, une dizaine, une vingtaine, une demi-heure sans qu’aucune des huit voitures croisées sur le chemin ne daigne s’intéresser à eux. « Tu veux pas enlever ta chemise, peut-être que ça marchera. » Kieran propose en s’amusant, tandis qu’il marche aux côtés d’Elias, à défaut de trouver une nouvelle voiture. « T’as déjà été aussi loin de Brisbane ? » Qu’il finit par demander ; à défaut de pouvoir avancer, autant converser.

Et encore une qui ne s’arrête même pas, pire encore qui ne les regarde pas, à croire qu’ils ont une maladie contagieuse, ou que c’est écrit sur le front de Sanders que c’est un « gros con ». Ce n’est pas du ressort de Elias d’être défaitiste, il aime le challenge plus que n’importe qui, et Kieran e le côtoyant depuis une semaine, a bien dû voir ce trait de caractère du flic. Ils ne savent quasiment rien l’un de l’autre, et pour le coup, Elias se dit que c’est sans doute pas le moment d’entamer une conversation, parce que la tension est là, palpable, l’empêchant de continuer à sourire. Il n’y est pour rien, et il voit bien que son binôme tente tant bien que mal de garder le sourire et ce côté positive. Il veut y croire, il a besoin d’y croire Elias parce que tout va contre eux à présent. Il se demande si d’autres se retrouvent dans la même posture qu’eux, ou si il tente une crevaison ou une panne d’essence. Il préfère penser à autre chose le flic parce que sinon autant abandonner… Mais jamais il n’abandonnera ! Il n’en a pas le droit. « J’en suis cap ! » Qu’il répond retrouvant le sourire quand Kieran lui indique de retirer sa chemise. En plus le soleil qui tape sur eux, il ne fera pas froid. Et c’était même une idée qui venait de lui traverser l’esprit, alors il n’hésite pas une seconde à retirer son sac à dos et à faire tomber la chemise comme on dit, « ça c’est de la bête ! » Quil avoue en rigolant en se tapant sur le bide. Que très légèrement vantard, il avait besoin de détendre un peu l’atmosphère et y parvenait toujours Elias. Le genre à être bon public et à vouloir faire la galerie, si franchement avec ça il n’a pas un succès monstre, il ne comprendra plus rien. Il retente alors vêtu de son pantalon, oui bon fallait pas exagérer non plus… Espérant que cette fois c'est la bonne !

Spoiler:

« Vas-y. » Qu’il lance à Elias lorsque ce dernier lui confirme être capable de tomber la chemise si ça peut les aider à arrêter les voitures plus vite. Il ne sait pas vraiment si cela marche, mais il l’a vu dans des films, alors ça devrait pouvoir le faire, pas vrai ? Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas Kieran qui réussira à arrêter les voitures en se mettant torse-nu. Il n’a pas de complexe, mais il n’a pas non plus d’abonnement au fitness, autant dire que des deux, ce n’est pas sur son corps que l’on s’arrêtera. Le plus âgé observe son camarade du coin de l’œil en émettant en rire lorsqu’il pousse le cliché en se frappant le ventre, rire qui se transforme bien vite en un véritable fou-rire, presque les larmes aux yeux, lorsque les voitures ne s’arrêtent pas pour autant et que le visage d’Elias en dit long sur sa déception. La balise ne tarde pas à sonner, Kieran reprend le sac d’Elias, lui le tendant après qu’il se soit rhabillé. « Prochaine fois, tu tombes le bas avec. » Qu’il s’amuse, avant de très vite prendre conscience d’une chose oubliée dans le feu de l’action. « Oh, je ... désolé, je me moquais pas de toi. J’espère que tu le sais ? » Qu’il demande, mal à l’aise, un simple sourire sur les lèvres pour remplacer les éclats de rire.

~ deuxième jour ~

Il ne saurait dire s’il perçoit la journée de la veille comme un succès ou un échec. Il pourrait dire succès compte tenu de l’avance qu’ils ont pris au départ, mais qui est très vite devenu un échec lorsque leur chauffeur s’est trompé de destination. Le problème, dans cette course, c’est qu’il ignore totalement le classement des autres concurrents, ainsi il ne saurait dire s’ils ont quand même su avancer malgré la mauvaise direction. Peut-être qu’il y a un moyen de regagner la route qu’ils sont supposés prendre depuis ici, sans perdre à nouveau une heure pour se rendre près du point de départ de la veille. Il n’en sait rien, Kieran et dans un sens il préfère ne pas le savoir : c’est trop de pression sur ses épaules. « Merci pour tout, vraiment. » Que le jeune homme dit en serrant la main de leur hôte d’une nuit, un père de famille divorcé qui semble avoir connu de nombreuses galères, suffisamment pour avoir la volonté de les aider. Il leur souhaite bonne chance, leur fournit quelques barres de céréales pour le chemin et les deux partenaires repartent une fois la balise sonnant le début de cette journée. « Allez, aujourd’hui, c’est la bonne. » Une vingtaine de minutes plus tard, ils rejoignent l’axe routier principal, le stop reprenant de plus belle.

Spoiler:

Demain est un autre jour. Il espère que ce proverbe a du sens alors qu’ils ont fait leurs adieux à Gary, leur logeur de la nuit et qu’ils reprennent le chemin de la course. Les deux hommes observent la carte avant de se mettre en route ; l’idéal serait d’arriver aujourd’hui jusqu’à Quilpie, à mi-chemin entre Charleville et Windorah. L’avantage avec cette course, c’est que Kieran ne se contente pas d’en apprendre sur lui ; il en apprend aussi sur le pays dans lequel il vit depuis toujours. Il s’est contenté de quitter la Nouvelle-Galles du Sud pour arriver à Brisbane lorsqu’il était plus jeune ; mais il n’a jamais été plus loin dans sa découverte du pays. Alors il est vrai qu’il s’émerveille un peu et qu’il aurait adoré,  s’il avait eu le temps, écouter les histoires de Gary sur la région où ils ont fait cette première halte. Mais la course reste leur essentiel et ils repartent sans tarder une fois que la balise annonce le départ. C’est avec plaisir qu’il constate qu’Elias est remotivé par rapport à la veille – ce qui est d’autant plus agréable pour ce dernier qu’il peut aujourd’hui garder son pantalon. Ayant rejoint l’axe routier principal après une marche rapide, mais sans épuiser leur force à courir, ils se remettent sans tarder au stop. Les jours se suivent et se ressemblent pour les deux partenaires et Kieran ne serait pas mécontent d’avoir l’occasion de faire autre chose de ses journées. Mais pour cela, il faut parvenir à rejoindre le lieu de rencontre à Windorah ce qui semble compromis si aucune voiture ne s’arrête ou, plutôt, se trompe de chemin comme la veille. Il semblerait pourtant qu’aujourd’hui soit leur jour de chance puisque le premier véhicule sur lequel se porte leur regard ne tarde pas à s’arrêter. « Moral de l’histoire, tu dois garder ta chemise. » Que Kieran s’amuse avant de s’adresser à la conductrice. « Bonjour, on doit rejoindre Windorah, mais du moment que vous pouvez nous avancer un maximum dans cette direction, on prend, merci beaucoup. » Il explique, avant de monter dans le véhicule une fois que la conductrice accepte de les aider. Ils se mettent en route, expliquant par la même occasion le principe du jeu.

Comment trouver la chance en ce jour ? Ils venaient d’entamer leur second jour et Elias songeait déjà à trouver le remède pour gagner du temps, sa tête en ébullition, il aimait ce jeu, c’est indéniable. Et il espérait que cela devienne plus sportif, il avait besoin de se dépenser, c’est pourquoi il se mettait en condition. Rien de physique, mais tout dans le mental, parce que les échecs il n’en était pas habitué, et ça lui pesait sur le moral, bien qu’il ne le montrera jamais. Fallait sûrement pas rêver ! Il était sérieusement en train de se demander Elias comment faire parce que plus ça allait, moins ils y arrivaient, l’impression de faire du sur place, de piétiner. Mais il avait toujours eu de la chance jusqu’à présent et en voulant participer à ce jeu, il savait que sa fierté en prendrait un coup. Il devait calmer ses pulsions, apprendre à maîtriser ses sentiments, sans tout envoyer balader dès qu’il y a un refus, ou un échec. Il rigolait jaune dès lors que les voitures continuer leur route sans s’arrêter, mais il n’avait pas encore insulté, ou frapper un automobiliste et il en avait presque oublié les cameramans. Ils se faisaient discret, sans doute pour réellement s’immiscer dans leur vie et pouvoir avoir leur réelle réaction, parce que si ils se montrent trop, les candidats n’auront pas le même impact en rapport à ce qui se passe. « Moque-toi, j’aimerai bien t’y voir ! » Qu’il lui dit en lui tirant la langue, alors qu’une voiture s’arrête enfin à son signe. Un soulagement, Elias accueille l’automobiliste avec un sourire, laissant Kieran dans son monde : blablater tout le long du parcours. Il aime ça Kieran, discuté, alors que Sanders est à l’aise avec le silence. Regardant par la fenêtre pour voir le paysage y défilait.

Est-ce qu’aujourd’hui rattrapera les malheurs de la veille ? Il l’espère sincèrement et il croit, lorsque la première voiture qu’ils repèrent sur la route accepte de les prendre, que cette journée sera la leur. La première semaine a été compliquée pour lui ; alors qu’elle n’aurait pas dû l’être. Ils n’ont pas brillé par leurs performances physiques, ils ont touché le fond du classement et Kieran n’aurait pas pu être moins surpris. Il a toujours cumulé les échecs au cours de sa vie et le simple fait d’être parvenu malgré tout à se qualifier relève déjà de la surprise. Puis, il y a eu cette épreuve d’immunité qui n’est peut-être pas grand-chose pour le commun des mortels mais qui a une signification essentielle pour lui. Il y a eu ce départ, la veille, qui fut entaché par la suite, mais ce sont plein de petits éléments qui lui donnent, petit-à-petit, l’envie d’y croire. Plus que ça, qu’ils lui murmurent qu’il a raison d’y croire. Et il y a cette voiture, aujourd’hui, arrêtée du premier coup. La bonne humeur règne, pour l’instant, à tel point que Kieran se permet même de chambrer son camarade. « Ah non, t’aimerais pas, je t’assure. » Qu’il précise aux propos de son partenaire ; il y a une différence entre ne pas avoir de complexe et ne pas être pudique. Kieran accepte son corps, mais de là à l’afficher comme Elias l’a fait la veille, c’est un pas qu’il n’est pas encore prêt à franchir. « Et vous vous débrouillez bien jusqu’ici ? » « Ça pourrait être pire, mais ça pourrait être mieux. Mais aujourd’hui, ça va le faire, surtout grâce à vous. » Les rôles sont clairs depuis le temps ; Elias se débrouille s’il y a une nécessité d’user de ses muscles, Kieran gère la partie sociale. Ce n’est pas un problème pour lui, surtout face à une conductrice aussi réjouie que celle qui les a pris plus tôt. Pendant qu’Elias se concentre sur le paysage, ne répondant qu’à de rares occasions lorsqu’il est sollicité, Kieran fait connaissance avec Amanda, étant capable après presque une heure de route de nommer l’entièreté de sa famille, son travail, ses animaux et même le nom de sa meilleure amie au lycée. « Voilà, les gars, je peux pas aller plus loin. » Qu’Amanda leur annonce finalement, Kieran se rapprochant un peu, depuis l’arrière, vers le siège de la conductrice, sa moue boudeuse sur le visage. « Vraiment pas ? Même un tout petit peu plus loin ? Pour nous ? » Il demande, un léger sourire timide qui se dessine sur le visage. Pitié, dis oui.

dé:

Elias se demandait combien de temps ils allaient devoir marcher, ou quémander d’être conduit à Windorah, il ne s’attendait pas à ce qu’une voiture s’arrête aussi vite et il appréciait ça, il appréciait profondément l’être humain à cet instant, alors qu’il est du genre solitaire à ne pas faire confiance aux gens, habituellement. Mais là il avait envie d’y croire plus que jamais, surtout en compagnie de Kieran. Il a ce côté doux et rassurant. Il a ce côté bienveillant que Sanders n’a jamais eu, et n’aura jamais. Bien souvent loup solitaire, il apprenait depuis lundi dernier à vaincre ses démons de solitude, et à affronter du mieux qu’il le pouvait le monde l’entourant. Pour un flic c’était franchement mal choisi, mais très consciencieux, il ne paraissait pas toujours connard sur les bords, pas dans son boulot du moins. Mais la chance tant attendu tourne en leur sens, et il se sent tellement heureux, que ça se voit sur son visage – lui qui n’est pas un brin démonstratif, qui ne laisse jamais ses émotions prendre le dessus. « J’m’en fiche ! » Qu’il dit en haussant les épaules en répondant à Kieran, parce que c’est la vérité, et il ne savait pas très bien dans quel sens il voulait dire ça. Mais qu’importe Elias se faufile dans la voiture de la dame. Et ça leur rend un si fier service. Mais quand la voiture ralentit au bout d’un long moment qu’il ne saurait dire, il fronce les sourcils. C’est pas possible, le sort s’acharne sur eux ! Il regarde Kieran assis à côté de la dame, quand celui-ci implore la dame comme personne ne saurait le faire. Si habituellement ça aurait tendance à l’agacer il parvient à faire abstraction pour le jeu. Et finalement elle réfléchit, et la voiture qui redémarre. Un Yes sort à voix basse de ses lèvres et il sur enchérit ! « Oh merci ! Vous êtes un ange tombé du ciel ! » Oui non fallait pas qu’il s’emballe venant de lui, ça pourrait porter à confusion. Ils étaient en route pour Windorah, jamais aussi prêt du but…

Un « oh » de surprise, ou plutôt de stupeur, s’échappe d’entre ses lèvres lorsqu’Elias prétend s’en ficher. Et déjà, dans la petite caboche de Kieran, l’imaginaire s’active ; il voit déjà Elias le forcer à retirer le haut – ou pire, le bas – au milieu d’une route bondée pour lui faire subir ce qu’il lui a fait subir la veille (mais avec son consentement, c’est essentiel). Et son sourire disparaît un instant, soudainement paniqué face à cette perspective particulièrement peu séduisante pour un garçon aussi réservé que Kieran. Non, nein, nope, no way. Note à lui-même : ne plus plaisanter sur le sujet au risque de se retrouver en caleçon et de décéder d’une crise cardiaque sous l’effet du stress. À défaut, il préfère reporter son attention sur leur conductrice. Elle est sympa, Amanda. Il l’a remarqué à son sourire lorsqu’elle s’est arrêtée près d’eux, les interrogeant quant à leur destination. Ils ne se sont pas montrés trop gourmands – cela aurait été le meilleur moyen de braquer la jeune femme pour qu’elle revienne sur sa proposition. Il ne faut pas demander Quilpie d’entrée de jeu ; il est préférable de simplement mentionner qu’il s’agit de la direction vers laquelle il doive se rendre. Pour autant, Kieran garde en tête qu’avec la bonne stratégie, il est possible d’obtenir plus du chauffeur du jour. C’est quelque chose qu’il a compris durant le week-end, en échangeant avec les autres participants, en les écoutant discuter entre eux : ils ont fait usage de divers stratagèmes pour convaincre ceux-ci d’aller plus loin que la destination qu’ils prévoyaient à l’origine. Alors lorsqu’Amanda leur explique ne pas pouvoir aller plus loin, Kieran se tâte un instant avant de faire LA proposition. Celle qu’il n’aurait jamais fait en temps normal, parce qu’il n’aurait jamais osé en demander plus à quiconque. Ça ne se fait pas, ce n’est pas dans ses habitudes et le simple fait de l’envisager lui provoquer des sueurs froides. Et si elle disait non ? Et si elle s’énervait contre eux ? Mais il peine à l’imaginer en colère après l’heure qu’ils viennent de passer ensemble, au cours duquel ils ont échangé au point de presque être des amis – à vrai dire, dans le monde merveilleux de Kieran, c’est acté, ils sont forcément potes, désormais. Alors il tente – parce qu’au pire, Elias est avec lui et si la conductrice se fâche, il ne se retrouvera pas tout seul. Il lui en fait la demande et la moue boudeuse sur le visage n’est même pas surjouée ; c’est surtout l’inquiétude de Kieran à l’idée qu’elle refuse qui transparait. Il est paniqué alors qu’elle semble réfléchir un instant, avant... D’ACCEPTER. « YES JE T’AIME. » Qu’il s’exclame avec un large sourire et si elle était face à lui, probablement qu’il l’aurait déjà prise dans ses bras. Elle poursuit la route et Kieran poursuit la conversation. « Ah bah non, moi si j’avais été toi, j’aurais pas du tout apprécié ce que Mindy m’a fait... mais je me dis que c’est de la jalousie, tu penses pas ? Parce qu’elle sait qu’elle aurait pas réussi sans toi, mais elle a l’air assez indépendante de ce que tu me dis, alors ça a dû la vexer, tu crois pas ? Ou peut-être qu’elle t’en voulait parce que tu t’es rapprochée de Serena ? » Et depuis le rétroviseur, il adresse un regard à Elias, l’air de dire « je fais ça pour toi ». Car s’il aime parler, Kieran, sa concentration est trop fragile pour qu’il parvienne à retenir le nombre hallucinant de prénoms qu’Amanda lui dicte à la minute ; sauf que plus il rebondit sur ses gossips, plus elle oublie le fait qu’elle s’éloigne de plus en plus de son chez elle.  

Cette sensation le captive autant qu’elle l’effraie. Il en est attiré, autant que repoussé. Se surpasser, bien que rien de réellement physique, mais si il demeure une personne du genre positif, la fatigue commençait à peser sur lui, il avait besoin de se relaxer auprès du spa, il y pensait dans un coin de sa tête, bien décidé à s’y rendre, coûte que coûte. Le décor extérieur qui se faufile à vive allure, il pose sa tête contre le plastique de la voiture, l’air pensif, s’imaginant la suite de l’aventure. Il était rôdé, et pouvait tout affronter. Tout ou presque, il ne saurait dire si quelque chose le dérangeait au point de ne pas pouvoir le faire. Ce serait rien de physique, il aimait nager, ou sauter d’un pont ne l’effrayait pas – bien qu’il n’est jamais testé, un saut en parachute non plus. Non rien de ce qui pouvait imaginer l’effrayer réellement. Peut-être se retrouver en plein milieu de requin, ça oui c’était effrayant. Qu’est-ce qu’il se passe dans sa tronche pour qu’il pense à ça ? Il n’en savait rien lui-même, mais la voix de Kieran le berçait, et lui faisait comprendre à cet instant, qu’il n’est pas que ce qu’il veut montrer de lui. Il était parvenu à décrocher cette immunité, et finalement il allait pouvoir lui clouer le bec à Sienna ! Il s’en frottait déjà les doigts c’est certain ! Et le voilà en train de parler des gossip girl des villes avoisinantes Brisbane. Mais pendant qu’il occupait la nana, au moins ils étaient sûr qu’elle les conduirait là où il faudrait… « Ecoutez je peux vraiment pas vous emmener jusqu’à Windorah, c’est pas sur ma route… » Le drame… Elias sur enchérit, le regard abattu – il savait y jouer le petit ! « On y est presque, s’il vous plait… » Il était même prêt à parler comme Kieran à présent, parce que si près du but, Sanders avait tellement peur d’échouer, il espérait ne pas arriver dans les derniers…

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