Lorsqu'on me demandera à l'avenir d'expliquer ce qui s'est passé cette nuit, je ne pourrais pas le faire. Je parlerais sans aucun doute de l'après midi passée avec ma femme ainsi que la soirée chez Jamie. Mais je n'évoquerais pas ma dispute avec Ezra à propo de Nora et encore moins ce camion. Pourtant j'ai bien clairement entendu le claxon et vu les pharse. J'ai entendu Ezra sauter sur le frein, je me suis entendu lui hurler de faire attention, mais il était déjà trop tard. Le camion nous a percuté de plein fouet de mon côté. La vitre s'est brise et là ce fut le noir total. Tout cela je ne m'en rappelle plus. Amnésie rétrograde, que diront les médecins.
Tout ce que je sais, en me réveillant c'est que Jamie est là, assit à mon lit. Je sens ses mains posées sur le matelat. Paresseusement, j'ouvre les yeux et soupire doucement. Je cligne plusieurs fois des paupières afin de laisser le temps à pupilles de s'habituer à la forte luminosité environnante. Je tente de tourner la tête vers mon cousin, mais ma nuque est immobilisé. Je ferme un court instant les yeux, refoulant la panique qui commence à m'envahir. Pour me rassurer, je bouge les doigts de ma main gauche. Ils se déplacent légèrement sur la couverture mais ma main est totalement engourdi et je ne contrôle pas le mouvement comme je le voudrais. Déglutissant, j'en fait de même avec ceux de ma main droite. Là, ça va mieux. Beaucoup mieux. J'en profite pour déplacer un peu ma main et la poser sur celle de Jamie afin de le faire réagir. Soupirant discrètement, je tourne mon regard vers lui et sourit légèrement, en coin, lorsque le contact visuel est assuré.
« T'as une tête de zombie » soufflais-je d'une voix rauque. J'ouvre la bouche dans le but de continuer de parler, mais une quinte de toux m'en empêche et réveil ainsi des douleurs que je pensais inexistante jusque là.
J'ai l'impression que tout mon corps est douloureux, qu'aucune parcelle n'est épargné, bien que la douleur soit d'avantage plus grande au niveau du côté gauche. Lorsque la toux s'arrête enfin, je gémis doucement et referme les yeux en me laissant tomber sur le coussin, déglutissant difficilement.
«Putain ... » murmurrais-je. Une fois la douleur maitrisée au bout de plusieurs minutes, je rouvre les yeux et reporte mon regard sur Jamie, remarquant en même temps que James est debout à ses côtés. Je me demande un instant d'où il sort, lui, mais met bien vite cette question de côté « Qu'est-ce qui s'est passé ?» demandais-je finalement d'une faible voix. Je pourrais m'en douter, mais mon esprit est bien trop embrumé par la douleur et sans doutes encore les relents d'une éventuelle anesthésie.
« J'aurais dû les empêcher de prendre le volant. » je murmure à James. J'ai répété cette phrase une bonne dizaine de fois depuis notre arrivée à l'hôpital. On ne fait rien de beaucoup plus constructif que se faire un sang d'encre et chercher à nous blâmer depuis des heures. Depuis que mon homonyme, dernier resté à la maison, a reçu cet appel le prévenant de l'accident de ses deux frères. Quelques minutes à peine après qu'ils aient passé la porte d'entrée. Tout s'était pourtant si bien passé. Thomas et Ezra nous avaient simplement quitté ensemble, puisque c'est ensemble qu'ils étaient venus. Je ne les pensais pas alcoolisés au point d'être un danger pour eux-même. Je suis quelque part, noyé entre l'inquiétude et la culpabilité, rongé par ces deux émotions qui tordent mon estomac. Je soupire régulièrement, parvenant ainsi à réguler les quelques effluves de colère qui viennent piquer mon nez et seraient susceptibles de me faire partir au quart de tour. De la colère contre le monde entier, et contre moi tout particulièrement. C'est de ma faute. Je les ai laissé prendre le volant, trop confiant, et maintenant, les voici dans un lit d'hôpital. Ces deux membres de ma famille que je viens à peine de découvrir, et qui auraient pu m'être si rapidement arrachés. J'avoue que je n'ose même pas songer à l'état dans lequel je serais s'ils n'avaient pas survécu à leur accident. Je ne me vois pas surmonter la perte d'un proche avant longtemps. Deux, encore moins. Certes, les Beauregard, je ne les connais qu'à peine. Mais partager une soirée avec eux avait suffit à me sentir plus proches de cette fratrie. Et l'extrême valeur que je confère à la notion de famille suffit à les rendre précieux à mes yeux. Je ne devrais pas songer à des hypothèses à base de « et si », mon moral en prend toujours un coup. Pourtant, c'est que je ressasse à longueur de temps depuis hier soir. Ces regrets tournent en boucle dans ma tête comme un insupportable disque rayé, la musique me tenant éveillé. Je n'ai pas dormi.
Il suffit que les doigts de Tom viennent frôler ma main pour que je détourne mon attention de James. Mal en point, il a néanmoins les yeux ouverts. Un très léger rictus laisse deviner un sourire. Il susurre plus qu'il n'articule, mais au moins, il prononce des mots intelligibles. Un constat qui suffit à me faire sourire à mon tour -et même un peu plus largement lorsqu'il me traite de zombie. « Tu peux parler, Robocop. » je réponds. Il a fière allure avec sa minerve, son bras perfusé, tous ces tuyaux et ces câbles qui traînent de partout. Il ne peut pas vraiment bouger. Faible, il tousse un long moment. Le temps qu'il retrouve sa respiration, je me tourne vers James ; « Qu'est-ce qu'il attends, Sam ? » Le frère Beauregard n'est toujours pas arrivé. J'ai cru comprendre que le retard était un sport de famille entre lui et Ezra. Je jette d'ailleurs un coup d'oeil à celui-ci, toujours profondément endormi. Ni notre présence, ni nos voix ne semblent le tirer des limbes. Mais il se réveillera. Les médecins l'ont dit. Je suis loin de pouvoir comprendre tout le charabia qu'ils peuvent nous servir en pensant nous rassurer. A partir du moment où les types en blouse peuvent m'assurer que mes cousins vont bien, je me fiche des détails. Je suppose que Siobhan sera plus à même de comprendre ce dialecte d'une autre planète. Thomas demande ce qu'il s'est passé -et cela ne m'étonne pas vraiment. Son cerveau est passé à la machine à laver, je l'imaginais mal se réveiller avec de parfaits souvenirs d'un événement aussi traumatisant. « De ce que j'ai compris, un camion s'est épris de la voiture d'Ezra et a voulu lui faire un gros câlin, vous dedans. » Je souris en coin, essayant fort maladroitement de dédramatiser la situation. Pas besoin de souligner le fait qu'ils sont passés à quelques centimètres de la mort et d'une arrivée prématurée au purgatoire, histoire de rejoindre leur mère et leur frère sur la liste des Beauregard partis trop tôt. Ma main serre légèrement celle du blessé. « On a vraiment eu peur. Heureusement... » Difficile de trouver quelque chose de positif à dire dans un moment pareil. Pourtant, mon sourire s'agrandit. « … la voiture va bien. » Encore une bêtise. Comme dirait Madison, je n'en rate pas une. A vrai dire, l'ancienne auto d'Ezra ressemble à une boîte de conserve passée sous un rouleau-compresseur. Et les sortir de là a été franchement laborieux pour les secours. J'essaye de garder le coeur léger, mais la peine et la culpabilité me rattrapent toujours. Je soupire. « Ez' n'est pas encore réveillé. Il est juste là. » J'indique le lit d'à côté d'un signe de tête. Tom ne peut pas le voir, si ce n'est du coin de l'oeil, à moins de forcer sur son cou fragile. Il sera sûrement rassuré de savoir son frère près de lui, et non pas à la morgue. « James a appelé Ida et Rosalie. Sam ne devrait pas tarder. »
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Lorsque qu'Ezra a pris le volant en partant de chez Jamie, il avait à son actif une bière et une verre de vin bus. Il avait également fumé trois cigarettes au cours de la soirée. Suite à l'accident, Ezra comme son frère Thomas a été admis au St Vincent's Hospital de Brisbane. Cependant, contrairement à son frère, il n'a pas tellement eu de chance si l'on peut dire. L'accident ayant était plutôt violent, Ezra s'est retrouvé avec un hématome sous-dural qui a forcé les médecins, après un temps conséquent de délibération, à plonger le jeune homme dans un coma artificiel pour qu'il ait le temps de se reposer et pour que cet hématome se résorbe plus rapidement. En parallèle, sa seule vraie autre blessure qui a inquiété les médecins fut une fracture du col du fémur, qui aurait pu mal finir si elle n'avait pas été traitée à temps. On dénombre également trois côtes cassés ainsi qu'une épaule démise, mais ces blessures restent, si l'on peut dire, superficielles. Les médecins pensent que le jeune homme en aurait pour environ une à deux semaines pour se remettre de son hématome sous-dural, suite à ça il pourra être réveillé. Sa fracture du col du fémur l'obligera à rester alité pendant au minimum trois semaines, à prolonger si nécessaire. Les côtes et l'épaule devraient être stabilisées au bout de deux semaines. Les médecins préviennent la famille, par précaution, que des pertes de mémoire à plus ou moins court termes sont possibles.
J’avais éteint mon téléphone, tout simplement parce que j’étais en rendez-vous avec un auteur pour lequel je venais de faire quelques dessins et que nous devions décider ensemble de la sélection. C’est le genre de rendez-vous important, qui peut être à l’origine du plantage d’un ouvrage ou au contraire de son succès. Une heure. Je n’en avais que pour une heure et Alex était avec moi puisqu’à la maison d’édition qui avait un siège à Brisbane et qui nous prêtait le local pour la réunion, il y avait une garderie pour le personnel. L’auteur en question avait une certaine renommée, c’était le le genre de gars qui avait un agenda de ministre et pour lequel il était bien difficile de caser un rendez-vous. Alors ce n’était pas un jour habituel, encore moins des heures habituelles, mais je devais faire avec parce que le jeu en valait la chandelle. Ce bouquin pourra être un véritable tremplin pour ma carrière, je ne voulais pas louper le coche. Comme Tom avait ce rendez-vous en famille, j’avais décidé de prendre notre fils avec moi. Parce que le petit adore m’accompagner, et aussi pour que mon mari puisse passer une soirée tranquille.
Finalement, le rendez-vous a duré un peu plus que prévu parce que l’auteur ne voulait pas se séparer de certaines illustrations mais ne parvenait pas à faire un choix. Du coup, ça a duré presque deux fois plus longtemps que prévu. J’ai rallumé mon portable sur le chemin vers la voiture, et j’étais en train d’attacher la ceinture d’Alex quand le bip m’annonçant un message a retentit. Je m’attendais à un message de Tom me demandant si je m’étais perdue en route, mais c’est la voix de James qui était enregistrée sur mon répondeur. Et ce qu’il a dit… Ca m’a glacé le sang. Un accident, Tom et Ezra à l’hôpital, un camion, assez sérieux… Tremblante comme une feuille, je jetais un coup d’oeil dans le rétro pour regarder mon fils. Il était somnolent, alors j’ai décidé de l’amener chez Mina. Je n’avais aucune idée de l’état dans lequel se trouvait son père, je ne voulais pas qu’il le voie sans l’avoir préparé auparavant.
Croyez-moi, ce n’est pas évident de mentir à un enfant. Le petit m’a demandé plusieurs fois pourquoi on ne rentrait pas à la maison, heureusement Mina m’a aidée. Au moins il était à l’abri et je n’avais pas à me faire de souci pour lui, il allait bien dormir, jouer avec son copain et je viendrais le récupérer dès que je pouvais. Je ne me suis autorisée à pleurer qu’une fois seule dans la voiture. En route pour l’hôpital j’avais l’impression que j’allais devenir cinglée. Et si on m’annonçait son décès ? Et s’il restait comme un légume ? Je ne pouvais pas imaginer un seul instant ma vie sans Tom. Elle n’aurait plus aucun sens, il fallait qu’il s’en sorte ! J’ai perdu la notion du temps, j’en voulais à chaque voiture de me ralentir, chaque feu rouge me menait au bord de la crise d’hystérie. Quand je suis arrivée à l’hôpital, j’ai foncé vers la chambre que James m’avait indiquée au téléphone en courant comme si ma vie en dépendait et j’ai fini par y débouler dans un état de panique avancé.
Tom !
C’est un peu logique, j’ai fait un focus sur lui. On lui avait mis une minerve, une perfusion, tout un tas d’attirail impressionnant. Je prenais sa main dans la mienne, glissait l’autre sur son front. Au moins il était conscient, ce qui m’apportait une once de soulagement. Mon regard a dévié sur le lit d’à côté où Ezra était allongé. Lui par contre était inconscient.
Je ne peux plus respirer. Du moins c’est l’impression que ça me donne, celle que je vais m’étouffer, que je suffoque. Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire. Tout comme je ne veux pas rentrer dans cet hôpital et le voir de mes propres yeux. Thomas et Ezra ont eu un accident. Quand j’ai reçu cet appelle j’ai cru défaillir, comme si la maison toute entière venait de me tomber sur la tête. Ca ne pouvait pas être vrai, pas ce soir, pas alors que nous venions ne les laisser partir, pas après une telle soirée. Je rentre dans la bâtisse en suivant Jamie – j’ai l’impression que je ne sais plus rien faire d’autre que de le suivre. Je passe des coup de fil à Ida, à Sam, à notre père, à Rosalie même à Sio bien que je sache pertinemment qu’elle ne répondra pas puisqu’elle travail. Je dis les mêmes mots sans vraiment vouloir moi-même les entendre ou les assimiler. Dans ma tête l’inquiétude se mêle à la culpabilité. « J'aurais dû les empêcher de prendre le volant. » Je déglutis difficilement, qu’est ce que je peux répondre à ça ? Oui nous aurions du, pourquoi avons-nous été si laxistes ?
Dans cette grande chambre prône les corps de mes frères, tous les deux inconscients. Sans nous concerter Jamie et moi nous dirigeons chacun vers l’un d’eux. J’écope d’Ezra, je regarde son corps qui semble avoir souffert me forçant à ne pas laisser les émotions prendre le dessus. Ma main attrape la sienne que je serre délicatement. « T’es vraiment un imbécile Ezra, qu’est ce que vous avez fait encore ? » Je sens mes yeux s’embuer mais je n’ai pas envie de pleurer, pas avant d’en savoir plus, pas avant d’avoir vu un médecin. « Vous avez pas intérêt à mourir je vous préviens ! Vous n’avez vraiment pas intérêt ! Je pourchasserais vos esprits pour leur faire la peau si il le faut ! » J’ai à peine fini ma phrase qu’un médecin rentre pour nous en dire plus. Je ne comprends pas la moitié des termes qu’il utilise, je ne sais pas si c’est le choc, l’alcool ou la fatigue mais suivre son discours est un vrai effort de concentration. Tous ces mots débités les uns après les autres me font pâlir un peu plus – coma – hématome – fracture – cervicale… Pourtant j’ai beau me concentrer à aucun moment je ne l’entends parler de pronostic vital, je pose une deux question pour être bien sur et le médecin nous quitte déjà. S’en suit des navettes entre mes deux frères – des regards échangés avec Jamie dans un silence de plomb. Je ne sais pas quoi dire, j’ai juste envie de me réveiller de ce cauchemar.
Je perds la notion du temps. Heure ? Minutes ? Pourquoi Thomas ne se réveille pas ? Pour Ezra nous avons été mis au courant mais Thomas il devrait être réveillé, il devrait reprendre conscience. J’essaye de ne pas paniquer mais c’est pire encore. « T'as une tête de zombie » Au chevet d’Ezra je me retourne en reconnaissant la voix de mon frère avec un soupire de soulagement non dissimulé. Je me poste à côté de Jamie sentant à nouveau mes yeux s’embuer, je déteste ça, cette foutue sensibilité mais c’est comme ça, je dois faire avec… « Qu'est-ce qu'il attends, Sam ? » Je laisse un petit rire sortir de ma bouche en entendant la question de notre cousin. « C’est la question qu’on se pose tous les jours. » Sam est un éternel en retard, on ne le changera pas. Je laisse Jamie trouver les mots pour parler à Thomas puis un bruit de pas se fait entendre dans nos dos et c’est Ida qui nous rejoint dans la pièce. Son inquiétude encore plus puissante que la notre réveille en moi une certaine angoisse et je me pousse pour lui laisser une place près de son mari. « Mon dieu… Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que les médecins ont dit ? » Je voudrais pouvoir lui dire exactement ce que les docteurs ont dit mais je suis à peine sur d’avoir tout compris. « Ils… C’était un peu flou mais ils ont dit qu’Ezra ne se réveillerait pas tout de suite… Et que Thomas avait… » Je n’ose pas parler de cette fameuse fracture des cervicales car rien que le nom me donne des frissons dans le dos. Au lieu de ça je repose mon regard sur Thomas. « Que c’était un gros accident… Comment tu te sens toi… Est ce que… T’as mal ? » C’est presque con mais j’espère que oui, j’espère qu’il a mal aux jambes et que ce que je pense comprendre en entendant fracture des cervical n’est qu’un idée qui c’est construite en moi parce que j’ai regardé trop de mauvais films…
Je vois l'inquiétude dans le regard de mon cousin et dans celui de mon frère et je déteste ça. Plus que tout au monde, je déteste inquiéter ma famille. Je suis l'ainé, je suis sensé être celui qui protège les autres. Je suis sensé m'occuper d'eux. Je ne veux pas qu'ils se fassent du sang d'encre pour moi. Mais en plus de l'inquiétude, je lis, dans les yeux de Jamie, de la culpabilité et de la colère. Pourquoi? Contre qui? Se repproche-t-il quelque chose? Si oui, quoi? Je n'en sais rien. Et je ne me sens pas en état d'y réfléchir d'avantage. Ma remarque à au moins le don de le faire sourire ce qui est une très bonne chose. Mais ce sourire disparaît bien rapidement de son visage lorsqu'il répond à ma question. Ezra et moi avons eux un accident. Un camion nous aurait fauché.
Ezra. Mon frère. Comme un flash je me rappelle subitement que j'étais là, avec mon frère dans sa voiture. On parlait, mais je ne sais plus de quoi. J'écarquille les yeux et ouvre la bouche dans le but de demander de plus amples informations concernant l'état de mon frère, mais Jamie me devance. Ezra n'est pas encore réveillé. Mais il est là, dans la chambe. Je tente de me redresser un peu et de tourner la tête, mais la douleur est bien trop grande et je me crispe plus qu'autre chose. Je ferme les yeux et soupire doucement. « Il … ça va …? Pour Ezra?» demandais-je finalement sur une voix un peu plus forte.
Lorsque Jamie me dit que James a appelé Ida, je me sens soulagé quelque part. Encore d'avantage lorsque j'entends les bruits de pas dans la chambre. Je tourne le regard vers la porte et vois ma femme apparaître dans mon champs de vision. La voir aussi paniqué me fend le cœur. Réellement. Elle m'entour les doigts de sa main et demande de plus ample explication à James et Jamie. J'ai le temps de voir qu'elle a pleuré et ça me rend triste. Je m'inuqiète presque de savoir qu'elle a prit la route dans cet état, mais je ne dis rien. Je tourne mon regard vers Ezra qui lui explique qu'Ezra ne se réveillera pas tout de suite mais il butte quand il doit dire ce que les médecins ont dit à mon propos.
Pourquoi? Est-ce que c'est grave? Qu'est-ce que j'ai? Quel est le diagnostique? Qu'est-ce que …? Je sens ma respiration s'accélérer d'un coup sous l'effet de la panique. Est-ce réellement si grave que ça? L'accident aura-t-il de réelle conséquences ? Je soupire, lâche la main de Jamie lève le bras. Ce simple mouvement me demande un effort colossale mais je parviens à poser mes doigts sur la minerve qui entour mon cou et immobilise ma nuque. Je grimace en laissant retomber mon bras sur le matelat puis rouvre les yeux et reporte mon regard sur James « J'me sens comme si tout mon corps est passé sous une broyeuse » répondais-je avant de prendre une profonde inspiration « Mais je … je crois que je sens mes jambes. Encore » mes lèvres s'étirent à nouveau en un léger sourire. Je dois avouer que le fait que je puisse bouger le bras et les doigts de pieds droit me rassure pas mal.
Je fini par poser mon regard sur ma femme qui est toujours là, à tenir ma main. Je l'observe quelques instants puis pince un peu les lèvres « Tu … il est où Alex?» demandais-je finalement. Je ne veux pas que mon fils me voit dans cet état. Je ne veux pas l'inquiéter plus que de raison. J'espère juste qu'il est chez un ami. Un endroit sûr, en somme.
La journée était longue pour ma part, en pédiatrie les entrées défilent rapidement sous mes yeux, les enfants plus malades les uns que les autres. Je soupire doucement en étant assise derrière le bureau d’accueil pour finir les papiers. Je passe ma main dans mes cheveux en passant une mèche de mes cheveux derrière l’oreille. Je me concentre sur mes papiers en plissant doucement les yeux, les observations sont les plus durs. Au bout de plusieurs minutes j’avais fini une seule fiche seulement je passe à l’autre. Quand je commence à la remplir j’entends mon biper sonner, sur le coup je pense que c’est les urgences. Je le laisse de coter mais quand je vois que ça insiste je le prends en main pour regarder ce que c’est. Le message dit que je dois voir cette personne, une amie infirmière qui travaille aux urgences. Je demande alors à ma collègue de continuer. Je me lève récupère mon biper et le mets dans ma poche. Je marche assez rapidement car elle m'a dit que c’était urgent. Une fois arriver dans le couloir je la regarde en lui demandant ce qu’elle me veut. Elle était tracassée et ne savait pas trop comment s’y prendre. Jusqu’à ce qu’elle me dise tout, elle me dit que mes deux beaux-frères, Thomas et Ezra viennent d’être admis au service des soins attentifs. Je la regarde avec de grands yeux assez surprise. Directement et ma première question c’est « Que s’est-il passé ! » elle m’explique rapidement qu’ils ont eu un accident assez grave, un camion les a emboutis face à face. La voiture est en mauvais état mais surtout, pour le moment Ezra est dans le coma et elle ne sait pas si Thomas était réveillé ou non. Elle m’explique aussi les multiples fractures et gravité qu’ils ont. Ezra a le col du fémur fracturé, trois côtes et son épaule disloquée. Puis Thomas les cervicales instables, quatre côtes du côté gauche de toucher, un poumon perforé, le fémur toucher ainsi que le tibia mais aussi la cheville et le poignet. Je passe doucement ma main dans mes cheveux puis dans ma nuque en restant doucement choquer. Elle me dit qu’il y a déjà trois personnes auprès d’eux. Mes premières idées viennent directement vers Ida, la femme de Thomas, James leur frère puis la troisième je ne savais pas du tout. Je connaissais Jamie que comme ça nous avons fait connaissance au repas organiser. Je remercie mon amie, puis mon premier reflexe et de retourné vers mes collègues, je leur demande de faire mon travail pour aujourd’hui, mais en réalité je ne leur laisse pas le choix. Je cours presque jusqu’au bureau de mon supérieur. Je souffle un grand coup, je devais tout faire pour travailler en soin intensif déjà pour rassurer Samuel, James, Ida et les autres mais aussi, enfin j’espère, qu’une personne qu’ils connaissent déjà près d’eux ne peut que les rassurer. Quand mon patron me fait entrer dans son bureau une longue discussion s’installe. Au début il ne voulait pas me laisse aller au soin intensif mais quand je lui explique que ses les frères de mon mari et que toute sa famille voudrait une personne de confiance qui travaille en tant qu’infirmière dans l’enceinte il ont tous pensés à moi. Quand il remarque que je ne lâche pas l’affaire et qui passe un coup de téléphone au responsable du service des soins intensifs en lui disant qu’une jeune infirmière qui connaît très bien la famille arrive je souffle de soulagement et le remercie mille fois. Je sors de son bureau et passe au vestiaire pour prendre mon téléphone. Je compose le numéro de mon mari pour l’appeler il savait que si je l’appelle plusieurs fois à la suite c’est pour quelque chose de grave. Une fois que je l’ai au téléphone, je lui dis simplement qu’il doit venir à l’hôpital car ses frères, Thomas et Ezra viennent d’y être entré mais que je vais rapidement à leur coter vue que je viens d’être admise et que je suis leur infirmière. Il pouvait m’entendre courir, que ça soit dans les couloirs ou bien même dans les escaliers. Je lui dis brièvement qu’Ezra est toujours dans le coma mais que Thomas devrait se réveiller mais surtout qu'il me demande a l'accueil pour que je viennes le chercher. À son annonce qu’il arrive, je range mon téléphone dans ma poche et arrive en courant vers la chambre des deux frères. Je soufflais doucement puis je frappe doucement à la porte. Je ne savais pas qu’il y avait autant de monde. Quand je vois James au chevet d’Ezra, Ida et Jamie, je n'aurai pas penser a lui, je regarde rapidement les deux frères, voyant Thomas éveiller mais douloureusement fragile. Je m’approche de James passant ma main sur son bras comme pour lui dire que je suis là et je vous soutiens, et m’avance vers Thomas. « Bonjour tout le monde, bonjour Thomas… je suis désolé de ce qui vous est arrivé. Je viens d’être admise à ce service tout le temps que vous serez ici. J’ai… me pincent les lèvres. J’ai pensé que vous serrez plus en confiance que ça soit moi qui m'occuper de vous ? » Bien sûr en disant ça je vous regarde les uns après les autres en me pinçant les lèvres, espérant que c’était une bonne solution. Puis je réplique rapidement « J’ai réussi à avoir Sam, il va nous faire une entrée catastrophique. Dès qu’il arrive je l’accueillerais pour le rassurer. » Je garde mon air rassurant envers vous, je m’occupe peut-être des enfants mais là, c’était de ma famille.
Je me suis toujours demandée ce que serait ma vie aujourd'hui si je n'avais pas connu ezra. elle aurait été sûrement très différente, mais peut-être plus malheureuse. je n'aurais peut-être jamais connue le bonheur de devenir mère, une femme aimante... je n'aurais sûrement jamais connue l'amour en réalité. il avait clairement changé ma vie de toutes les manières possibles, à l'heure d'aujourd'hui c'est l'amour que je lui porte encore qui me fait tenir au quotidien. ne l'avoir guère vu pendant des années m'avait en partie anéantie, comme si mon âme était dépendante de la sienne.
noah avait passé la semaine chez ezra, mon appartement semblait totalement vide sans la boule d'énergie qu'était notre fils. il adorait aller chez son père, car c'était récent et rare, à chaque fin de semaine il adorait me raconter toutes les péripéties arrivées avec ezra. j'étais enchantée de savoir que notre fils était heureux avec ses deux parents, cependant j'étais accompagnée d'une certaine mélancolie. je me disais que ces moments auraient du être vécus à trois, comme la famille que nous aurions du être des années auparavant. je récupérais noah à l'appartement d'ezra accompagné de la nourrice car ezra avait du s'absenter à la dernière minute pour une raison que j'ignore totalement. une fois mes affaires en main, mon téléphone ne cessa de vibrer continuellement. je n'étais pas accro aux dernières technologies et ça tout le monde le savait autour de moi, c'est donc pour cela que je trouvais étrange de recevoir un appel insistant. j'avais fini par laisser tomber l'appel, je ne connaissais pas le numéro affiché la personne en question n'avait cas me laisser un message sur ma boite vocale."Mademoiselle chandler, ici la garderie centrale. Nous ne souhaitons guère vous inquiétez mais noah est avec nous, la nourrice nous la déposer il y a de ça quelques minutes. elle nous a fait part de l'accident de votre compagnon, nous vous souhaitons du courage et prions pour son rétablissement." Suite à l'écoute de ce message, je perdais le contrôle total de mes membres ne comprenant pas réellement le message qui m'était à peine parvenu. J'ai bien sûr tout de suite compris que la garderie me parlait d'Ezra et qu'il venait d'avoir un accident. Cependant, je ne savais pas quelle était la gravité de l'accident en question ou encore dans quel état était Ezra. Une panique s'emparait alors de moi une fois mes esprits revenus. Noah était heureusement gardé à la garderie, je pouvais donc filer à l'hôpital voir ce qu'il se passait de mes propres yeux.
Une fois arrivée à l'hôpital, je demandais de suite où se trouvait la chambre d'Ezra totalement perdue et paniquée. Je savais très bien que j'allais tomber nez à nez avec toute la famille Beauregard, mais je m'en fichais totalement. C'était Ezra qui était dans ce foutu lit et personne ne pouvait m'empêcher de le voir. Bien sûr ils ne s'attendaient pas à me voir, pour eux je n'étais qu'une salope sans coeur qui avait profité pendant des années de leur frère. Bien sûr une fois devant la chambre d'Ez, je reçu un accueil digne des Beauregard...
Quoi ? Ezra ne va pas se réveiller tout de suite et Tom… C’était un gros accident ? Mais que me raconte James ? Il ne peut pas être plus clair ? Je le sais bien que c’était un gros accident, Ezra et Tom ne seraient pas dans cet état ! Je veux juste savoir ce que les médecins ont dit. Je jette un regard implorant à Jamie. Il est journaliste, faire un résumé des longs discours c’est son métier, alors est-ce qu’il pourra m’en dire plus ? Je l’espère en tout cas parce que j’ai désespérément besoin d’être rassurée.
Comment tu te sens chéri ? Est-ce que tu sens tes jambes ?
Qui dit minerve dit colonne vertébrale et qui dit colonne vertébrale dit possible paralysie. Comment voulez-vous que je ne panique pas ? Je passe ma main sous les draps pour toucher sa jambe et Tom me dit qu’il pense sentir ses membres inférieures… Je ne serai rassurée que quand je le verrai bouger les orteils à vrai dire.
Alex est chez Mina, ne t’en fais pas il est en sécurité et je ne lui ai rien dit de ton accident, je préférais être rassurée avant.
Et surtout je ne voulais pas qu’il voie son père dans une chambre d’hôpital, en tout cas pas tant qu’il serait relié à des tas de machines plus inquiétantes les unes que les autres. C’était un coup à le traumatiser, il était beaucoup trop petit pour comprendre, autant lui éviter ça. Si je devais lui mentir pendant quelques temps, et bien je le ferais pour le préserver, je ne voulais pas que mon fils s’inquiète.
Liv !
Non, il ne s’agissait pas de ma soeur, elle n’était pas la seule dans le monde à porter ce prénom et figurez-vous qu’une de mes belles-soeurs porte le même prénom que ma soeur. J’étais contente de la voir parce qu’elle est infirmière ici et… Vraiment j’espérais qu’elle pourrait m’en dire plus sur l’état dans lequel se trouvait mon mari.
C’est adorable de ta part, merci beaucoup.
Du coup, j’en profitais pour lui faire faire quelques pas à l’écart et lui demander des précisions.
Personne n’a pu me renseigner jusqu’ici, je n’ai pas vu le médecin… Dis-moi… Qu’est-ce qu’ils ont ? Est-ce qu’ils vont aller bien tous les deux ?
Evidemment, je m’inquiétais aussi pour Ezra ! Il me suffisait d’entendre trois mots : « Ca va aller » pour pouvoir décompresser un peu. Instinctivement, ma main se posait sur mon ventre. J’étais enceinte, ce n’était un secret pour personne, et cette grossesse était plus difficile que la précédente, j’étais plus malade, mon sommeil était perturbé et je me sentais du coup plus fatiguée, ce qui avait le don de me foutre en rogne. D’habitude débordante d’énergie, je détestais être dans cet état et espérais qu’une fois le premier trimestre passé, ça irait mieux. En tout cas tous ces événements n’étaient pas faits pour que je me sente mieux mais je ne devais pas craquer, c’était hors de question.
J’en étais à ces réflexions lorsque j’ai entendu des pas s’arrêter devant la chambre. Des talons, donc ce n’était pas Sam (A moins qu’il ne fasse des trucs louches le soir mais ça ne nous regarde pas comme dirait l’autre). Je me suis retournée pour voir… Nora. Et on pouvait entendre une mouche voler. Seigneur… Comme si c’était le moment ! Ce qui s’est passé entre eux et bien… C’est entre eux. Elle restait la mère de son fils et pas de doute, c’est une véritable inquiétude que je vois sur son visage. Alors je vais vers elle et lui fait l’accolade.
Bonsoir Nora. Ne t’en fais pas, il va aller bien… Il va s’en tirer…
Malgré sa minerve, la volonté de Tom de voir son frère, s'assurer qu'il va bien, le fait se tortiller et se crisper. Non, il ne peut pas bouger, il ne le doit pas. Je pose une main sur son épaule, essayant d'être rassurant -mais au fond, difficile de l'être. Le mot « coma » a le don de jeter un froid. Je préférerais être honnête avec mon cousin, mais pas moyen de prononcer ce terme. Alors, quand il demande comment va Ezra, je réponds vaguement ; « Difficile à dire. Sa tête a pris un sacré coup. » Et moi qui me plaignais de migraines après m'être fait passer à tabac il y a quelques semaines. Un coin de table avait bien failli embrasser ma tempe, et au final, je m'en suis sorti avec une minuscule cicatrice dissimulée par mes cheveux, deux semaines de maux de têtes et de bourdonnements. Pas de quoi jouer au guerrier. Néanmoins, cela me permet de mettre en perspective la situation d'Ezra, et d'imaginer qu'il n'est vraiment pas bon état. Ma tête se tourne vers la porte qui s'ouvre soudainement. Apparaît Ida, la femme de Tom, visiblement paniquée. Elle se jette sur l'autre chaise à côté du lit et se penche sur son mari, lançant des questions dans l'air pour évacuer sa peur. James semble aussi perdu que moi. Il n'y a pas de mode d'emploi pour apprendre à gérer ce genre de situation. « Ils ont percuté un camion. » j'ajoute un peu plus clairement aux explications d'un James qui patauge avec le dictionnaire. Ida m'adresse le genre de regard désespéré d'en savoir plus, de comprendre, d'avoir des réponses. Le problème, c'est que je suis au moins aussi doué que son beau-frère pour comprendre tout ce qui touche à la médecine. Je déglutis, cherche mes mots quelques secondes ; « Je n'y connais rien en termes médicaux, mais le médecin qui vient de partir n'a pas dit que qui que ce soit est condamné. Ils ont de belles blessures, ça prendra du temps pour réunir tous les morceaux. Mais en soi, ils vont bien. » Je suppose que je ne peux pas faire mieux pour la rassurer tout en étant au plus proche de la réalité. Me concernant, tant qu'aucun pronostic vital est engagé pour l'un de mes deux cousins, je considère qu'ils vont bien, et qu'ils iront de mieux en mieux. Au moins, Thomas sent ses jambes. Une rouquine rencontrée au barbecue familial nous rejoins. Liv. J'espère que son arrivée signifie que Sam n'est pas loin. Mais il n'est pas avec elle. Monsieur se fait désirer encore quelques minutes. Je soupire, m'efforçant quand même d'adresser un sourire à la jeune femme. Tom et Ezra auront la chance d'avoir leur belle-sœur pour changer leurs couches. On pourra dire que cette expérience leur donnera pas mal d'anecdotes à raconter à chaque Noël, histoire de passer pour des héros de guerre auprès des gosses qu'ils feront sauter sur leurs genoux. Une silhouette que je connais un peu plus fait son apparition. Et jette un froid monumental. Je sens Thomas qui se crispe sous mes doigts toujours posés sur son épaule. Je quitte à mon tour ma chaise pour suivre Ida qui s'occupe d'accueillir la jeune femme. Mon cerveau mouline déjà pour trouver le moyen d'éviter la troisième guerre mondiale entre Beauregard et Nora. « Tu vas bien ? » je lui demande maladroitement. Non, je suis bien placé pour savoir qu'après avoir vu un proche dans un lit d'hôpital, on ne va jamais bien. D'ailleurs, petit à petit, cet endroit et cette ambiance m’oppresse. Bon Dieu, je hais les hôpitaux. Je prends une grande inspiration. « Bon, c'est ma tournée à la machine a café. Qui veut quoi ? » J'attrape les commandes au vol, s'il y en a. Je tuerais pour un thé. N'importe quoi qui puisse me détendre. J'attrape ensuite la main de Nora pour l'attirer hors de la chambre. « Tu viens avec moi ? » je demande avec un sourire amical, mais sans réellement lui laisser le choix. Je ne doute pas que ma diversion est absolument évidente. Ils me remercieront plus tard. Nous faisons ensemble quelques pas dans les couloirs aseptisés du bâtiment jusqu'à trouver cette fameuse machine à café, dans une salle d'attente, pas trop loin de la chambre de mes cousins. Je glisse quelques pièces, fais ma sélection. « Ezra n'est pas encore réveillé. J'ai cru comprendre que les médecins vont le garder ainsi quelques jours encore. » dis-je afin d'exposer la situation pendant que le gobelet marron se remplit peu à peu d'eau chaude. « Ca va aller, d'accord ? » Ca peut difficilement être pire. Nous devrions tous nous sentir terriblement chanceux d'avoir encore ces deux énergumènes à nos côtés. En miettes, mais en vie.
Je sentais un grand froid quand je fis mon entrée, tous les regards étaient portés à mon égard. J'avais sûrement rendu les choses plus pénibles qu'elles ne l'étaient actuellement. Thomas était accompagné d'une minerve mais si il aurait pu m'arracher les yeux il l'aurait fait avec grand plaisir. La fratrie Beauregard ne m'avait jamais aimé à cause de la réputation de ma famille, mais Thomas portait envers moi une haine qui dépassait largement celle des autres. En public, c'était totalement impossible qu'une dispute n'éclatait pas entre nous. Nous ne nous supportions pas c'était inévitable. Cependant, j'ai toujours bien apprécié sa femme, Ida. Elle était différente avec moi, elle ne me trait guère comme une mal-propre mais comme une amie. Elle a toujours été pour moi synonyme de tendresse et de gentillesse. Elle fut la première à me prendre dans ses bras en me voyant arriver. "Bonsoir Nora. Ne t’en fais pas, il va aller bien… Il va s’en tirer…"Ida avait toujours eu les mots pour me réconforter, elle voyait clairement que je n'étais pas bien, pas bien du tout.
Jamie fut le deuxième et sûrement le dernier à me saluer. C'était un très bon ami, j'avais pour habitude de me confier énormément à lui. Chose assez surprenant de ma part, moi qui ne faisait quasi jamais part de mes émotions. Mais avec lui c'était différent car il me comprenait réellement. Il avait tout comme moi un passé lourd, le genre de passé qu'on souhaite oublier, effacer. Je comprenais très vite qu'il savait lui aussi que mon arrivée allait déclencher une troisième guerre mondiale. Pour éviter cela, après m'avoir demander comment j'allais (question dont je n'avais pas répondu), il me tira loin des Beauregard pour nous diriger vers la machine à café. "Ezra n'est pas encore réveillé. J'ai cru comprendre que les médecins vont le garder ainsi quelques jours encore." Lui aussi tentait comme Ida de me réconforter comme il le pouvait. Beaucoup de chose se tramaient actuellement dans ma tête, je ne savais pas quoi faire face à cette tragédie, comme agir face à cette famille qui m'a toujours détesté. Mais surtout je ne savais pas comment j'allais agir si je perdais Ezra, qu'est-ce que j'allais dire à Noah ? J'avais la fade impression que ceci n'était qu'un horrible cauchemar. Cependant, je n'arrivais pas à me réveiller. Je regardais Jamie accompagnée d'un regard si vide qu'on pouvait sûrement s'y perdre. J'avais envie de tomber en pleurs dans ses bras, de crier fort toute la colère que j'avais en moi. Jamie me disait qu'Ezra allait se réveiller, que tout irait bien, sauf que moi je n'y croyais pas. J'avais perdu espoir des années auparavant, j'avais la grande habitude de perdre toutes les personnes qui comptaient réellement pour moi. "Si cela se termine mal Jamie, je n'y survivrai pas. Si Ezra... Si il s'en va je n'ai plus rien, plus de raison de vivre, plus rien." Je savais que mes mots dépassaient mes pensées car j'avais un magnifique petit garçon de sept ans qui m'attendait et qu'il était lui aussi ma raison de vivre.
Juste après que je sois arriver dans la chambre je ne m'attendait pas a se Nora arrive. Ce n'était pas mes histoires et j'étais plutôt une personne qui ne préfère pas trop s'occuper des histoires de la famille car je peux reconnaître que nous ne sommes pas tous a l'abri de la moindre petite erreur. D'un geste de la tête je la salue, je ne la connaissais pas plus que ça. Tout comme a Jamie, c'est vrai que je l'avais rencontré au barbecue organiser et il a été assez sympathique donc ça ne m'étonne pas de le voir ici présent. Quand je vois Ida arriver vers moi, inquiète, ça pouvais ce comprendre. Si c'était Sam qui était a la place d'un des deux, je serais exactement dans le même état qu'Ida mais aussi que Nora. Je me pince doucement les lèvres quand il me met un peut a l'écart pour me demander plus de renseignement. Je remarque sa main se poser sur son ventre et pour la rassuré j'opte pour un petit sourire aux lèvres en déposant alors mes mains sur ses bras. « Ca va aller d'accord ? Je suis là pour m'occuper d'eux. Reste au près de Thomas durant que je fais mes petits examens rapidement et je t'explique après en allant chercher quelques choses a boire. » Je savais qu'en plus de sa grossesse et l'inquiétude pour Thomas ca n'allait rien arranger. J'étais peut-être que la femme de Samuel, mais je voulais la rassuré aux maximum comme pour tout le monde. Je n'imagine pas dans quel état Samuel va être a son arriver. Ses frères sont comme la prunelle de ses yeux, il tient tellement a eux et ça se comprends. Malgré que ça soit mes beaux-frères j'ai un pincement au coeur, une tristesse qui m'envahis. Je me demande bien pourquoi c'est tomber sur eux. Eux qui n'ont rien demander. Mais bien sûr, je garde mon sérieux puis je m'avance vers le lit de Thomas. Jamie venait tout juste de partir avec la jeune Nora dans les couloirs. Je regarde Thomas en souriant doucement, je voulais lui aussi le rassuré au maximum je sais que ce n'était pas agréable de rester couler au lit, surtout avec les blessures qu'il a. Je prends alors mon stéthoscope en main et le bracelet pour la tension. Je dérange quelque minute Ida en venant alors prendre la tension de celui, qui est peut-être encore faible mais qui remonte assez facilement. Tout en pompant la petite poire que j'ai en main je le regarde en souriant. « Comment tu te sens Thomas. Hésite pas a me dire quoi que ce soit même a me demander quoi que ce soit. Je suis là d'accord ? » Je dépose ma main sur son bras, qui est bien sûr valide pour lui montré qu'il n'est pas seul. De toutes façon ni Thomas, ni Ezra est seul. Nous sommes tous là. Leur famille. Mais ce qui commençait a bouillonner en moi c'était Samuel, pourquoi il n'arrivait pas. J'espère juste qu'il ne lui ai rien arriver de grave. Une fois que j'ai finis avec Thomas je tourne doucement des talons pour aller voir Ezra, je me pince doucement les lèvres pour le regarder lui aussi, j'avais toujours la même penser, pourquoi eux. Puis je viens alors regarder ça tension a lui aussi mais aussi je m'approche du cardio pour voir ses constances cardique tout allait bien sur ce point. Je soupire doucement de soulagement, puis je passe doucement ma main sur son avant bras en le regardant. Quand je vois Ida, je plisse doucement des yeux et je m'approche d'elle. Je dépose ma main sur son épaule, car oui elle était assise près de son mari. Je lui fais un petit signe de la tête. « Tu viens avec moi Ida. On va les laisser se reposer un peut, puis James et près d'eux s'il y a quoi que soit il m'appelle j'ai mon biper sur moi. » Je lui souris tendrement, puis je l'accompagne a l'extérieur de la pièce. Je savais qu'il lui faut des explications et pour le moment je suis la seule a lui en procuré. Je marche tranquillement dans le couloir avec elle, silencieuse pour le moment. Arriver a la machine a café, ou se trouve toujours Nora et Jamie je leur sourie doucement. Pour le moment, je lui propose de s'asseoir sur les chaise non loin. Je ne voulais pas les déranger. Je pouvais voir qu'elle était impatiente de savoir se qu'il se passe. Je me racle doucement la gorge puis je commence a lui parler. « Voilà comme tu sais Ezra est dans le coma pour le moment. On le laisse ainsi pour qu'il se rétablisse car il a le col du fémur, trois côtes et son épaule de disloquée. Mais il est très courageux et vas vite s'en sortir. » Puis je laisse un petit temps de silence quand j'en viens au sujet de Thomas. « Thomas, Thomas a le tibia et fémur, la cheville et le poignet de toucher, il va vite s'en remettre. En suite il a quatre côtes du côté gauche de toucher, rien de bien grave. Le plus douleur pour lui maintenant c'est qu'il a un poumon perforé, c'est a dire que pendant quelques temps il ne pourra pas se lever, il va avoir beaucoup de mal a respirer et va rester sous oxygène pendant plusieurs jours. je me pince les lèvres puis commence a lui expliquer pour qu'elle comprennent. En faite quand ton poumon et perforé, il faut lui laisser le temps que se reconstruire donc lui envoyer régulièrement de l'oxygène. Puis les cervicales instables, c'est pour ça qu'il a une minerve. On doit lui maintenir pour qu'il bouge le moins possible et pour que celle-ci se rétablisse comme il faut. » Se que je ne savais pas c'est que Jamie et Nora m'écoute en même temps. C'est vrai que les médecins n'aident pas du tout la famille a comprendre. Je passe doucement ma main sur le haut de son dos pour lui montré que je suis présente si elle a besoin. Mais je rajoute rapidement « Tu sais, tout ira bien. Je serais au près d'eux quoi qu'il arrive. Je m'occuperais d'eux et même je t'appellerais tous les soirs pour te rassurer. Tu, du moins vous êtes tous le bienvenu pour venir et passer même les après-midis près d'eux mais n'oublier pas d'avoir malgré tout votre vie a coter. Sachez juste que je suis là, près d'eux. » Je fais tout pour vous rassurez au maximum, j'allais avoir presque le même discours pour Samuel et James qui aller lui aussi vouloir que je lui explique. Mais pour le moment, c'était a vous que je dis tout ça. Je veux juste vous aidez.
Il allait très certainement avoir des problèmes au travail. Peut-être le lendemain son patron lui remonterait-il les bretelles, ou peut-être pour une fois se montrerait-il un tant soit peu compatissant et se contenterait-il de lui demander comment vont ses frères, dans le ton respectueux de celui qui comprend, à défaut de compatir. Mais pour l'instant, ce que son supérieur pouvait bien penser de ses agissements, Samuel n'en avait que faire. Accroché au volant de sa voiture, il fonçait à travers la ville aussi vite que la mécanique et la circulation le lui permettaient, de manière à ce qu'un troisième accidenté Beauregard ne finisse pas lui aussi à l'hôpital. Une voiture un peu trop lente le fit pester une énième fois, puis un feu rouge qu'il ne pouvait décemment pas griller lui laissa le temps de s'allumer une cigarette. Il en avait bien besoin. Avant de repartir au triple galop en direction de St Vincent's Hospital. Là où Ezra et Thomas avaient été emmenés un peu plus tôt… Un coup d'oeil à l'horloge de l'auto-radio, une nouvelle fois il pesta. Il était trop tard depuis que James lui avait passé son coup de fil, et même depuis que Liv avait réussi à le joindre. Travail, travail et encore travail. Trop de travail en fait, voilà ce à quoi cela l'avait mené. S'il avait dû ne pas être en retard une fois, il aurait aimé que ce soit celle-ci. Comme chaque fois qu'il se trouvait au bureau, Samuel avait laissé son téléphone en silencieux afin de ne pas être coupé dans son travail ou dans l'un ou l'autre de ses rendez-vous, ainsi il n'avait pas fait attention au message vocal que lui avait laissé son frère cadet, puis lorsque sa femme avait décidé de l'appeler, entendant cette fois son téléphone vibrer, il avait choisi de ne pas y répondre en premier lieu -elle savait bien, après tout, que s'il ne lui répondait pas en journée ce n'était pas parce qu'il avait décidé de l'ignorer mais parce que son travail ne lui permettait pas de répondre. En revanche, suite à quelques désagréments qu'ils avaient déjà eu suite à cela, ils avaient convenu que si elle le rappelait plusieurs fois de suite au lieu de simplement lui laisser un message ou attendre qu'il ne la rappelle, c'était que la raison pour laquelle elle essayait de le joindre était assez importante pour qu'il lui faille répondre immédiatement.
Et putain, elle l'était. Il n'avait pas compris la moitié de ce qu'elle lui avait dit, son cerveau étant resté focalisé sur les informations les plus graves : Thomas et Ezra étaient à l'hôpital. C'était suffisant. C'était déjà trop. Avant même qu'il n'ait raccroché, le banquier avait déjà rassemblé ses affaires et, en même temps qu'il fourrait son portable dans sa poche, franchissait la porte de son bureau. Son patron, le voyant sortir ainsi en trombe s'était précipité à sa rencontre pour savoir "où il allait comme ça", ce à quoi Samuel s'était contenté de lui répondre sans même se retourner que ses frères étaient à l'hôpital avant de quitter son lieu de travail pour rejoindre sa voiture. La suite, vous la connaissez. Un trajet interminable jusqu'à cette bâtisse trop blanche, suffisamment long pour qu'il ait le temps de se faire un sang d'encre pas possible et que d'autres souvenirs tout aussi désagréables lui reviennent en mémoire. Sarah, Ian… Eux aussi, qui avaient été hospitalisés pendant des moments de douleur insoutenable. Les membres de la famille Beauregard manquants, ceux dont l'absence ne pouvait qu'être remarquée à chaque réunion de famille, sans que le manque que cela provoquait ne semblait vouloir s'atténuer avec le temps. Et putain, voilà que deux de ses frères s'y trouvaient en même temps. Il ne voulait pas revivre ça avec eux, il ne voulait pas les perdre eux aussi. Non, il ne voulait pas que d'autres personnes de sa famille ne les quittent avant l'heure.
Enfin, il arriva devant l'hôpital. Là encore il se précipita jusqu'à l'accueil et pressa peut-être un peu trop la pauvre dame de l'accueil, qui n'avait rien demandé elle, de lui indiquer dans quelle chambre se trouvaient Thomas et Ezra Beauregard -ayant totalement oublié que sa femme lui avait dit qu'il la fasse demander à son arrivée. Immédiatement après il rejoignit ladite chambre en courant à moitié dans les couloirs. Enfin, il arriva devant la porte. Quelque peu essoufflé par sa course, un air de pure panique sur le visage. Thomas et Ezra étaient tous deux allongés dans leur lit, seulement l'un des deux conscients remarqua-t-il, ce qui arrangea et aggrava en même temps son angoisse. James était le seul à leur chevet, lui-même ne pouvant savoir que Liv avait accompagné le reste des personnes présentes à l'extérieur de la chambre. Lentement, comme s'il s'agissait d'un effort monumental, il passa enfin le pas de la porte et observa ses frères, légèrement sous le choc et ne sachant plus vraiment que dire, quoi faire. Sonné par ce qu'il voyait, ce qu'il avait tout de même espéré ne pas être vrai.
« Je… je suis arrivé dès que j'ai pu, quand j'ai eu le message de Liv… qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Son regard passa de l'un à l'autre de ses frères, s'arrêtant finalement sur l'aîné. « Tu… tu vas bien ? »
Certainement la pire question à poser dans un tel moment. Mais il était le seul à être encore éveillé, et il avait besoin de se rassurer au moins sur son état, puisqu'il lui faudrait attendre une précision extérieure pour en savoir plus celui d'Ezra. Et puis, il n'était pas exactement en état de chercher meilleure chose à dire.
Les gens arrivent au compte goûte. Je ne sais pas depuis combien de temps Jamie et James sont déjà là, mais je sais qu'Ida ne met pas beaucoup de temps avant d'arriver. J'essaie de la rassurer du mieux que je peux et sourit faiblement lorsqu'elle passe une main sur ma jambe «Je les sens » soufflais-je. Tous mes membres sont encore fort engourdis. Sans doute la fatigue en plus du choc et l'anesthésie de laquelle je me réveille tout doucement « Mais j'arrive pas à les bouger » soupirais-je. A peine ais-je contracté mon quadriceps gauche que la douleur se réveille brusquement.
Je déglutis et soupire avant de tourner mon regard vers la porte. C'est Liv, la femme de Samuel qui vient d'entrer dans ma chambre. Je la reconnais sans problème à sa chevelure rousse. Je l'ai toujours trouvé jolie je dois dire. Mon frère a bien choisi. Mais je met bien vite ces pensées là de côté -je ne sais d'ailleurs même pourquoi je pense à ça là, maintenant, tout de suite …- lorsqu'elle annonce directement qu'elle a changé de service et que c'est elle qui s'occupera d'Ezra et moi le temps que nous serons ici. Je lui offre un sourire malgré tout. J'avoue que ça me fait un peu flipper de savoir que ce sera ma belle sœur qui sera là pour faire les soins et tout le reste. Mais je crois bien qu'elle a beaucoup discuté avec son chef pour qu'il la laisse partir de la pédiatrie. «Merci Liv » disais-je malgré moi.
C'est alors qu'arrive une autre personne. Et cette personne est sans doute la dernière que je voudrais voir. Nora Chandler. L'ex femme de mon frère et celle à cause de qui on s'est prit la tête. Je ne sais plus quand nous avons eu cette discussion corsé, mais je sais que nous l'avons eu il n'y a pas si longtemps que ça. Je l'observe passer à côté de mon lit et s'avancer vers Ezra. En la voyant inquiète, je sers les poings « Dé ...» je ne peux en dire d'avantage car Jamie resserre un instant sa poigne sur mon épaule avant de me lâcher et attraper la main de Nora pour la tirer hors de la chambre. Quel homme sensé. Peut-être lui dira-t-il de déguerpir sur le champ aussi, avec un peu de chance? Je n'en sais rien. Liv commence ensuite son travail d'infirmière et vérifie tous les signes vitaux chez mon frère et moi avant d'embarquer Ida. Là j'ai envie de protester. Dans un geste de désespoirs, je resserre un instant mes doigts autours de la main de ma femme comme si j'avais l'impression qu'elle me serait définitivement arraché si elle sortait de la chambre, mais je n'ai pas assez force pour la retenir. Je la suis alors du regard puis ferme les yeux lorsqu'elle franchit le pas de la porte.
Je soupire et essaie de me déplacer un peu sur mon lit afin de trouver une position un peu plus confortable. Je bouge légèrement mon épaule gauche engourdie puis les doigts de ma main droite. Remarquant que quelque chose cloche avec ma main, je la soulève un peu du lit. Mais c'est un mouvement qui demande un trop grand effort. Effort que je ne suis pas encore capable de fournir. Je soupire doucement et tourne le regard vers la porte lorsque celle-ci s'ouvre à nouveau. Un instant je crois apercevoir Ida, mais ce n'est que Samuel qui fait son entrée. Je lui souris une fois qu'il arrive dans mon champ de vision et hausse légèrement les épaules lorsqu'il me demande comment je vais.
« Comme quelqu'un qui vient de dormir je ne sais combien de temps et qui ne peut pas bouger » rayais-je ironique avant de fixer à nouveau mon regard sur mon frère «Et donc, c'est l'Antarctique ou l'Amazonie qui m'attendent maintenant? J'espère que tu as fait ton choix » reprenais-je avec humour en me référent à notre discussion dans le bar lors de notre soirée d'il y a quelques semaines. Cette soirée était tellement …. tellement prémonitoire que c'en est flippant.
J’ai de la peine à respirer, de la peine a réaliser. Je regarde mon frère mais quand les mots devraient sortir simplement ils restent coincés dans ma gorge. Je ne sais pas comment expliquer, ni même comment conforté et je me contente de rester debout droit comme un « i » mon regard cherchant un point ou se fixer dans tout ces appareillages. Petit à petit la chambre se remplit, d’abord Ida, puis Liv dont la simple caresse me rassure et me détend. La prochaine à faire son entrée dans la chambre est une invitée que nous n’attendons pas. Je regard Nora entrer sans trop savoir ce qu’il faut lui dire. Je n’ai jamais eu de réel problème avec Nora, je sais que les choses se sont compliquées entre mon frère et elle, que la vie les a séparé mais contrairement au reste de la famille j’ai été incapable de couper le pont avec mon neveu… Toujours ce sens de la famille étrange qui a continué à m’habiter. Mais si je suis habitué à voir Nora en cachette sa présence dans cette pièce, avec ma famille et plus particulièrement Thomas me met mal à l’aise. Je voudrais pouvoir l’aider mais dans la famille je suis toujours resté discret sur se que je pensais de la situation, quand le grand débat Nora venait sur la table je me contentais de hoche la tête comme pour approuver tout ce qui était dit, et j’omettais de parler des visites que je lui rendais de temps à autre pour prendre des nouvelles de mon neveu.
Alors aujourd’hui dans cette chambre d’hôpital je ne suis même pas capable de lui adresser un bonjour, parce qu’il aurait fallut choisir un ton de voix et c’était déjà bien trop demander. Heureusement Ida est là pour gérer, pour la prendre dans les bras sans chercher à savoir ce qu’il est bon de faire pour toute la famille. Son geste me rassure un peu et quand Jamie nous propose d’aller chercher à boire je lui passe commande et le regarde partir en tirant Nora avec un certain soulagement. . « Tu viens avec moi Ida. On va les laisser se reposer un peut, puis James et près d'eux s'il y a quoi que soit il m'appelle j'ai mon biper sur moi. » Je hoche la tête même si je n’ai aucune idée de comment la joindre sur son biper, il n’y aura pas besoin, il n’y a pas de raison. Puis la chambre se vide complètement et je reste seul avec mes deux frères. « Vous êtes vraiment trop cons ! » Ce la première phrase que je sors une fois la porte fermé et en tête à tête avec Thomas. « C’est pas une idée de nous faire des frayeurs pareilles ! » Je sens une certaine émotion me gagner, je ne pourrais pas supporter de perdre un frère de plus pas maintenant… Peut-être même jamais.
Une nouvelle fois la porte s’ouvre et cette fois c’est Samuel qui rentre dans la pièce. « Je… je suis arrivé dès que j'ai pu, quand j'ai eu le message de Liv… qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu… tu vas bien ? » Je fais une place à mon frère proche du lit alors que mes lèvres se pincent un peu. Combien d’entre nous allons lui poser cette question des plus stupides ? Comme pour nous rassure, mais ce n’est pas rassurant c’est évident qu’il ne va pas bien et le contraire serait plutôt étonnant. «Et donc, c'est l'Antarctique ou l'Amazonie qui m'attendent maintenant? J'espère que tu as fait ton choix » Je me doute que la référence m’échappe et regarde mes deux ainés l’un après l’autre attendant que quelqu’un m’explique le sens de cette question.
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