Le stress était à son maximum. Aujourd’hui se déroulait ma première rencontre avec d’éventuels lecteurs de mon premier roman, sorti il y a de ça deux semaines maintenant. Une table m’était totalement dédiée au milieu de la librairie State Liberty. J’ignorais s’il y aurait beaucoup de monde qui allait venir à ma rencontre. Les ventes décollaient doucement, ma maison d’édition m’envoyait les chiffres chaque jour. Mais j’avais décidé d’organiser cet événement pour faire aussi la promotion de ce bouquin, en espérant dénicher de nouveaux lecteurs. Nous étions samedi, je savais que le taux de fréquentation était assez élevé durant le weekend. Et les propriétaires des lieux avaient vraiment joué le jeu toute la semaine en placardant des affiches partout dans la ville, mais aussi devant la devanture de la librairie. Je les connaissais plus que bien d’ailleurs et c’est pour ça qu’ils avaient accepté sans hésitation que je fasse ma promotion dans leur librairie. Petite, c’était un lieu que je fréquentais souvent avec mes parents. C’était un rituel, tous les weekends, nous venions pour acheter un nouveau livre pour l’histoire du soir. En grandissant, c’était aussi là que j’achetais de nouvelles histoires pour m’évader. Les propriétaires des lieux m’avaient donc vu grandir. Ils étaient tellement heureux de me voir publier mon premier roman. C’était un rêve que j’avais depuis que j’étais gosse. Et ils le savaient. « Ne t’inquiète pas Mia, tout va bien se passer ». Le propriétaire déposa sa main délicatement sur mon épaule, pour me rassurer. Je l’en remerciais infiniment d’un grand sourire. Je pensais alors à mon père qui n’était pas là… Je ne savais même pas où ils se trouvaient présentement… J’avais perdu tout contact avec lui depuis le divorce avec ma mère. Quant à elle… Je restais éloignée je ne l’avais même pas invité à se joindre à moi pour la journée. Je n’en avais pas l’envie.
Il était quatorze heures, la librairie ouvrit ses portes. Je m’installais à ma table et attendit patiemment que les premières personnes viennent à ma rencontre. Au début, il s’agissait de curieux, me posant des questions sur mon livre, et surtout si j’avais déjà écrit quelque chose de connu. Puis, petit à petit, des personnes arrivaient avec leur exemplaire sous les bras, souriant, content de me rencontrer. Ils me posaient des questions sur le livre qu’ils avaient déjà terminé, me demandant s’il y aurait bientôt une suite. Bref, ce fut des échanges très riches et cela me fit énormément de bien. Cela renforçait mon idée que j’aimais écrire et que j’aimais pouvoir partager cette passion avec des gens. Ce livre était l’histoire de Millie, une jeune femme d’une trentaine d’année qui ne savait pas ce qu’elle voulait faire dans sa vie. Une sorte d’autobiographie où j’avais utilisé des événements de ma vie et que j’avais réécrit à ma manière, en leur donnant une issue plus positive ou négative que dans ma vraie vie.
Il était presque dix huit heures, les entrées dans la librairie était moindre. Mais les quatre heures qui venaient de s’écouler était passé à une vitesse grand V. Je ne les avais pas vraiment vu passer. La clochette de la librairie se fit entendre alors. Je discutais avec la propriétaire « Merci de m’avoir donné cette opportunité » « De rien Mia, tu vois tout s’est très bien passé. Tu es contente ? » « Bien sûr, c’était vraiment enrichissant et je pense avoir toucher pas mal de nouveaux lecteurs ». Je souriais, me tenant debout, tournant le dos à la table. Puis j’attendais quelqu’un qui se tenait derrière la table. Je me retournais, toujours en souriant : « Bonsoir… ». Je m’arrêtais. La personne qui se trouvait là devant moi ne m’était pas inconnu « … Alec » repris-je. « Je ne m’attendais pas à te rencontrer ici ».
« Que veux-tu le destin semble vouloir te mettre sur mon chemin ». Oui, le destin semblait vouloir nous faire rencontrer encore et toujours alors que notre histoire était censée être une relation sans lendemain. Le genre de relation qui porte bien son nom. Tu rencontres un parfait inconnu en soirée, tu bois quelques verres, tu flirtes, tu discutes un peu puis tu termines dans le même lit. Après, l’un des deux s’en va et jamais vous ne vous revoyez. Pas de numéro échangé, limite tu connais le nom de famille de l’autre. Oui, ça c’est en temps normal. Mais avec Alec… Notre histoire a bel et bien commencé comme ça pourtant. Et c’est ce que nous voulions quand nous nous sommes rencontrés dans ce bar. Nous avions passé la nuit ensemble, nous nous étions dit au revoir sur mon pallier. Point final. Or, le lendemain, je devais faire un article sur un restaurant de la ville, très connu et notamment sur son chef cuisinier. C’est donc non sans mal que ce matin là je m’étais dirigée vers le lieu où je devais rencontrer cette fameuse personne. Je me souviens encore de mes collègues me disant à quel point j’étais chanceuse de faire cette interview car le chef cuisinier en question était canon. Cela m’avait fait sourire. Lorsque je poussais la porte du restaurant, je fus accueilli par un serveur qui m’indiqua qu’Alec, le chef cuisinier allait arriver d’une minute à l’autre. Je l’avais attendu patiemment assisse au comptoir du bar du restaurant. Le prénom me fit un peu réfléchir mais je me disais alors que c’était aussi un prénom commun. Puis, quelqu’un vint me saluer. Je me retournais alors… Et je me retrouvais nez à nez avec le Alec avec qui j’avais passé la nuit. La scène était limite la même car il m’avait abordé et salué de la même manière alors que j’étais aussi assise au comptoir. Autant l’un que l’autre marquons un temps d’arrêt. Un silence s’installa quelques instants avant qu’il ne tende sa main pour se présenter. J’en fis de même. On avait décidé de faire comme si nous ne nous connaissions pas. Du moins, devant les autres. Je réalisais mon interview, lui posant quelques questions sur sa passion pour la cuisine, où il trouvait son inspiration, etc… Et grâce à celle-ci j’apprenais donc certaines choses sur lui. Il était terriblement charmant et sexy, son sourire m’avait fait flancher la veille. Apprendre qu’il était en plus un chef cuisto lui donner encore plus de charme. Il me proposait par la suite de me faire goûter certains plats emblématiques du restaurant et là encore, j’en fus bluffée. Cette rencontre dura une bonne heure. Alors que je passais le pas de la porte du restaurant, il m’attrapa par la main et me proposa de me retrouver le soir même dans un restaurant, un peu plus discret ; à Logan City. Il avait envie de me revoir et je n’avais pas émis d’objections à cette idée. Le soir même, après un bon dîner, il me proposa de me raccompagner chez moi… mais là encore, notre attirance physique nous fit recommencer la même histoire que la veille…Nous ignorons cette fois-ci si nous nous recroiserons à nouveau et nous ne nous étions pas vraiment posé la question. Pourtant, le voilà devant moi. « Et cela ne semble pas te déplaire » fis-je en faisant un clin d’œil.
La propriétaire s’éloigna pour me laisser avec mon interlocuteur. Celui-ci était sûrement la dernière personne que j’aurai pensé voir aujourd’hui. « Mia McKullan, journaliste au Brisbane Times, écrivain, mais qu’est-ce que tu me caches d’autre ? » Sa réflexion me fit sourire. Je m’asseyais sur la table, croisant mes jambes « Beaucoup de choses. Mais vu qu’on ne fait que se tomber dessus par hasard » fis-je en utilisant des guillemets imaginaires, me posant sérieusement la question de savoir si c’était vraiment le fruit du hasard « tu vas peut-être finir par en apprendre plus sur moi… » Et, ma curiosité exacerbée lui demandera d’en faire de même : « Cependant, ça ne sera pas sans contrepartie ». Une condition qui pouvait sous-entendre beaucoup de choses. Je souriais, amusé. « Je cherchais un livre de cuisine mais apparemment je vais devoir repartir avec ton livre. Tu me le dédicaces ? » . Le voyant limite faire une révérence devant moi me fit rire doucement. J’attrapais alors l’exemplaire qu’il me tendait « Je peux te le dédicacer. Il fera sûrement une belle décoration chez toi. Que je n’ai pas eu la chance de voir d’ailleurs… » Je pris mon petit stylo feutre avant d’ajouter : « Que souhaites-tu que j’écrive dessus ? A mon coup d’un soir… Non attends je rayerais et j’écrirai de deux soirs à la place ? Ou à Alec Strange, chef cuisinier renommé qui se sent obligé d’acheter mon livre par pure bonté ? » Je le taquinais, cela m’amuser. Ma journée avait été longue et j’avais besoin de décompresser. J’utilisais alors l’humour pour cela. Je le regardais alors d’un air faussement sérieux, attendant qu’il me réponde avant de réellement dédicacer mon livre à son attention.
« Et c’est quoi la contrepartie ? » Mon regard se leva vers lui, malicieux tout comme mon sourire. Souhaitait-il vraiment que je réponde à cette question ? Assisse sur la table, un tantinet séductrice, mon regard plonge dans le sien pour lui répondre : « Que tu en fasse autant et que tu te révèle aussi. Je sais que tu es un chef cuisinier très apprécié… Mais je pense qu’il y a d’autres facettes que je ne connais pas de toi… ». Je n’allais pas lui dire ouvertement qu’une autre simple contrepartie qui consisterait à me retrouver à nouveau dans ses bras pourrait faire l’affaire. Je n’allais pas lui céder aussi facilement et lui rendre la tache facile. Car entre lui et moi, l’attirance physique était bien présente. Quiconque serait passé à nos côtés à cet instant l’aurait senti. J’attrapais alors mon livre qu’il souhaitait que je lui dédicace. Je l’interrogeais alors sur ce que je devais mettre à l’intérieur. Je lui soumettais deux propositions dont une qui explicitait qu’il achetait mon livre par pure bonté « Pure bonté, ça je ne sais pas. Intérêt, ça certainement ». En prononçant ces mots, il s’était appuyé sur la table, approchant son visage du mien. Je sentais légèrement son souffle sur moi lorsqu’il parlait et cette proximité me fit frissonner et oublier ce qui se passait autour de moi. Je n’avais pas prêté attention aux propriétaires qui commençaient à plier boutique. Il avait l’âme d’un séducteur, il savait comment si prendre, dans ses mots, dans ses gestes. Je ne voulais pas céder, pas encore une fois… Pourtant « Intéressant… Je suppose que ton intérêt est en tout bien tout honneur » fis-je en le fixant longuement du regard. Ces yeux bleus transpercèrent les miens, comme s’il cherchait à m’hypnotiser. « Tu devrais mettre « A Alec Strange, chef cuisinier le plus sexy que j’ai rencontré, 10/10 » ». J’amenais mon index à la bouche, faisant mine de réfléchir à ce qu’il venait de me dire. Je commençais à écrire, comme si je me pliais à ce qu’il voulait et relever mon style en arrivant à cuisinier. Je relevais mon regard, en murmurant « Le plus sexy que j’ai rencontré ? Uhm il y a eu… Non désolé chéri je ne peux pas écrire ça… » . Je repris mon écriture, cachant ce que j’écrivais en relevant le livre de sorte à ce qu’il ne puisse le voir, reprenant la parole « 10/10 ? Je n’irai pas jusque-là. Tout n’est jamais parfait ». Je fermais d’un coup sec le livre pour lui tendre à nouveau. A l’intérieur, j’avais finalement écrit « A Alec Strange, chef cuisinier incroyablement séduisant et talentueux » suivi de mon numéro de téléphone. Je refermais mon stylo feutre et me relevais alors de la table. Je commençais à ranger la table tout en écoutant Alec « T’aurais dû me le dire si tu voulais si désespérément voir mon salon. Peut être que tu pourrais m’aider à choisir où je mets ton livre, histoire que la déco soit au top… ». Je souriais en l’attendant utiliser le mot désespérément. Ce n’était pas à ce point, c’était plus de la curiosité que du désespoir « Serait-ce une nouvelle invitation Monsieur Strange ? Je ne me verrais pas la refuser en tout cas… ». Autant jouer franc jeu, si Alec me proposait qu’on passe la soirée ensemble, je ne le refuserais pas. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Il était clair que cette relation ne pouvait plus être qualifié de sans lendemain. Après, il était incroyablement sexy et je ne pouvais dire que ma nuit passée avec lui avait été déplaisante. Et quand c’était plaisant, pourquoi s’en priver ? « Il parle de quoi ce livre Mia McKullan ? ». J’aimais la manière dont il prononçait mon nom. Je finis de rassembler les dernières affaires présentent sur la table avant de relever mon regard vers lui : « Il parle d’une nana qui raconte sa vie. Hyper barbant, je te le déconseille vivement. Elle détaille tous les événements marquants de sa vie, explique comment elle a réussi ou non à les surmonter. Bref, cette Milie a une vie vraiment ennuyante ». Ce livre retranscrivait l’histoire de ma propre vie mais j’avais utilisé un surnom et j’avais modifié de nombreuses choses car je ne voulais pas me livrer à 100% à travers ce livre. Je voulais que mon personnage vive les choses plus intensément que moi, j’avais envisagé les choses sous un autre angle, lui donnant plus de courage face à certains événements que moi… Si Alec souhaitait en apprendre davantage sur moi, il avait toutes les cartes en main. Bien sûr, il fallait détecter le vrai du faux mais une bonne partie de ma vie était dans ce livre.
Je m’absentais quelques instants pour régler une chose ou deux avec les propriétaires de la librairie, laissant Alec vaquait à ses recherches. Je les remerciais chaleureusement de m’avoir laissé cette opportunité de rencontrer mes lecteurs ou futurs lecteurs dans la librairie. Ils se comportaient avec moi comme si j’étais leur petite-fille, et cela me donnait du baume au cœur. J’étais toute souriante quand je rejoignais Alec au rayon Cuisine : « Alors tu as trouvé ton bonheur ? Tu cherches des nouvelles idées recettes pour m’impressionner ce soir avec le dîner ? » Il m’avait implicitement invité un peu plus tôt et je ne dirais pas non à un bon petit repas chez lui. Bien sûr, je poussais un peu le truc et autant allait-il trouver un prétexte pour fuir et éviter de m’accueillir ainsi chez lui. Ou alors, il le ferait mais sans passer par la case du dîner…
L’ambiance est bouillonnante entre nous, la proximité est grande… Il me susurre à l’oreille et une nouvelle fois cela me fait frissonner. L’attirance et l’envie entre nous est forte. Nous aurions été seul dans la boutique, pas sûre que nous n’aurions pas fini tous les deux allongés sur cette table « Oh je suis sûr qu’il y en a plein, mais pas sûr que tu aimes ce que tu vas trouver ». Il me lançait un défi, pensait bien me connaitre et me dire ce que j’allais apprécier ou non « Surprends moi… ». J’avais envie de lui sauter littéralement dessus mais je me retenais, par respect pour les propriétaires de la librairie que je considérais comme mes grands-parents. Mais aussi parce que cette envie qu’il y avait entre nous deux était plaisante et se faire languir l’un l’autre l’était encore plus.
Je lui dédicaçais mon livre, lui disant que je ne pouvais lui mettre un 10/10 au lit car tout n’était jamais parfait « Tu me diras du coup, comment je peux devenir parfait ». Ça l’intéressait et surtout il voulait être parfait. Pour moi je ne sais pas, peut-être plus par fierté pour lui, de sorte à ce que je le flatte encore plus. Je souriais « Je peux te le dire… Mais cela serait mieux en pratique… Ce qui impliquerait de recommencer Monsieur Strange. C’est ce dont vous avez envie ? ». Encore et toujours dans le jeu de la séduction, je le cherchais et en rajoutais en le vouvoyant. Je rangeais alors la table, j’étais fatiguée mais la journée n’allait sûrement pas être finie pour autant. Et cela n’était pas pour me déplaire, surtout si c’était pour passer ma fin de journée et plus avec le charmant Alec. « Peut-être que ça l’est ». Cette réponse me fit à nouveau sourire. Il ne le disait qu’à demi-mot mais finalement, oui, c’était bel et bien une invitation. Il connaissait ma réponse, je lui avais dit, je ne me verrais pas la refuser. Il semblait curieux au sujet de mon livre, je lui en fit un résumé mais sur le ton de l’humour, lui disant que celui-ci était ennuyant, du moins la vie de son héroïne. « Etrangement, je suis sûr que le livre est beaucoup plus intéressant que tu ne le dis. Comme un pressentiment. » Il me fit un clin d’œil, je souriais « Je crois que je vais m’y pencher ». J’avais une autre idée en tête « Ou je pourrais t’en faire une lecture privée pour t’aider à t’endormir ce soir… »Puisque l’invitation avait été lancé, je finirais la soirée chez lui. Mais pas sûre que la lecture du livre l’intéresse pour s’endormir, il aurait très certainement d’autres idées en tête.
Après avoir tout rangé et salué les propriétaires, je rejoignais le jeune homme qui avait choisi quelques livres de recettes de cuisine. Ce côté-là de lui me plaisait, le fait qu’il soit passionné était très attirant. Et pour avoir déjà goûté à sa cuisine, cela l’était deux fois plus « Evidemment voyons Mia, depuis que je t’ai rencontrée, je ne cuisine qu’avec toi avec en tête, comment plaire à la jolie journaliste c’est ma seule préoccupation ». Il disait cela sur le ton de l’humour, même moqueur ce qui me fit rire doucement « Je ne savais pas que je hantais à ce point vos jours et vos nuits. Mais croyez-moi, mon cher, je ne pense que je ne serai jamais déçu de vos bons petits plats. Vous m’avez déjà conquise ». Je jouais aussi le jeu mais il y avait une part de vérité dans ce que je disais. Il m’avait clairement séduite à ce sujet, il n’avait pas d’efforts supplémentaires à fournir. Nous nous dirigions alors vers la sortie de la boutique, après qu’il eut payé. Il était un vrai gentleman, me tenant la porte pour que je sorte la première « Du coup, il faudrait que je te cuisine quoi pour devenir parfait à tes yeux ? ». Le fait qu’il fasse à nouveau référence à son envie de paraitre parfait à mes yeux me fit sourire. Nous allions donc à nouveau passer la soirée ensemble « Si tu veux me faire fondre de plaisir, il te faudra me concocter de bonnes lasagnes. C’est mon plat préféré » Je m’approchais alors de lui, lui murmurant à l’oreille « Attention ne me déçois pas ». Je jouais avec lui, mais je savais que quoi qu’il fasse ce serait parfait. Je gardais cette proximité avec lui en reprenant une voix normale « Et je peux savoir où Monsieur Strange vit ? Dans le coin ou un autre quartier ? ». Car je l’ignorais tout bonnement et que nos deux fois ensemble avait été chez moi.
Je voyais qu’il me dévorait du regard, observant chaque centimètre de mon corps. J’appréciais la façon dont il avait de me regarder, même s’il ne s’agissait rien de plus que de plaisir « J’ai pas le souvenir que tu m’ais aidé à dormir les fois précédentes. Plutôt le contraire d’ailleurs. » Je souriais, toujours malicieusement. J’aimais sa façon de s’exprimer, ses sous-entendus. Les images de nos deux nuits partagées me revenaient. Elles avaient été torrides. Oui, nous n’avions pas eu le temps de dormir. Sentir son corps contre le mien était plaisant, mes mains caressant son torse musclé me firent frissonner rien que d’y penser. Et je comprenais parfaitement ce qu’il avait en tête ce soir. Et c’était loin de me déplaire.
Sortie de la librairie, il était donc convenu que nous finissions la soirée chez lui. L’attraction physique est toujours omniprésente, je ne résiste pas à l’envie de me rapprocher de lui, approchant mes lèvres de ses oreilles, pour lui murmurer doucement dans l’une d’elle. Il saisit le collier que j’ai autour du cou, je sens ses doigts effleuraient ma peau. Je frisonne à nouveau. J’ai envie de m’agripper à lui, qu’il me porte pour échanger un baiser fougueux comme lors de notre première fois ensemble. Mais nous sommes dans la rue, et même si l’idée de le faire dans une ruelle plus sombre peut être plaisante, nous gardons cette envie enfouie en nous pour mieux nous retrouver plus tard. « Oh ne t’inquiètes pas Mia, j’ai bien l’intention de te faire fondre ce soir ». Il ne s’en rendait pas compte mais il avait déjà réussi. Mais je voulais jouer aussi « Avec ma cuisine bien sûr ». Je rigole alors franchement à ses derniers mots « Bien entendu, je n’en doutais pas un seul instant ». Nos corps s’éloignent, nous restons raisonnables. Je veux savoir s’il habite dans le coin « J’habite pas loin, à dix minutes d’ici ». Je ne m’attendais pas à ce que ma journée se termine de la sorte. Surtout que celle-ci avait été plutôt éreintante. Mais en la présence d’Alec, mon énergie fut comme rechargé à bloc. Enfin, je l’espérais, ce serait stupide si je terminais assoupi sur son canapé avant le bouquet final. Je le suis alors jusqu’à chez lui. La maison d’extérieur est jolie et bien entretenue. J’ignore s’il vit seul ou s’il partage cette maison. Pour le moment, je ne pose pas de questions je le suis en silence « T’as pas peur des chiens ? » Je souris en tournant doucement ma tête de droite à gauche « Non du tout ». Il ouvre alors la porte et j’aperçois son chien « Il s’appelle Otis. Il est pas méchant, t’inquiètes pas, c’est une poule mouillée curieuse ». Je tends alors ma main droite vers l’animal qui s’approche prudemment. Il me sent et semble apprécié que je lui caresse le haut de la tête « Salut toi » fis-je doucement à son attention « Il est aussi gentil que son maitre… Mais rassure-toi, la comparaison s’arrêtera là ». Je riais doucement, sous entendant que je n’allais pas me permettre de le traiter de poule mouillée curieuse. « Faites comme chez vous Mia McKullan ». Mon nom semble agréable sortant de sa bouche. J’enlève alors ma veste en cuir et dépose mon petit sac à dos sur le canapé. J’observe les alentours. « C’est chaleureux… Propice à …pleins de choses ». Je n’ajoutais rien, traînant ma main sur le canapé tout en continuant de suivre Alec. Il nous conduisait alors vers la cuisine « Satisfaite ? » Il s’approche… Cela devient dangereux, surtout que cette fois, nous sommes seuls, dans un endroit que l’on ne peut plus qu’intimiste « Impressionnée surtout ». Je l’étais car sa maison est belle, moderne et décorée avec goût. Et sa cuisine est celle d’un vrai chef cuisiner. « Je te sers un truc à boire ? Histoire d’occuper Madame pendant que je lui prépare les lasagnes de ses rêves ». Il joue, il continue à me séduire, subtilement. Mais son regard en dit long. Je suis à deux doigts de céder… « Je veux bien, qu’as-tu à me proposer ? ». Une question à double sens encore. « Le verre ne sera que secondaire, mon esprit sera largement occupé à te voir à l’œuvre. Tu peux peut-être m’apprendre… » Mon regard en dit long, je ne craquerai pas la première mais ne le repousserai pas s’il venait à tenter quelque chose. Je vois un tablier non loin de là « Tu comptes le mettre en restant habillé… Ou je vais avoir droit à une tenue…plus légère ? » Je riais doucement, je le taquinais à ce propos et l’imaginer mal à moitié nu sous son tablier bien que le tableau serait sûrement très plaisant.
Je n'aurai jamais imaginé me retrouver là ce matin. Pour moi, ma soirée se serait terminée dans mon canapé à mater un truc sur Netflix avec Knox. Mais, cette invitation imprévue était loin de me déplaire. L'homme avec qui j'allais partager ma soirée était sexy, attirant, séducteur... il me faisait fondre et je résistais à ne pas lui sauter dessus dès le pas de sa porte passé. Non, il fallait rester correcte... Encore quelques temps. J'attendais sûrement aussi que ce soit lui qui prenne les choses en main, j'aimais la manière dont il s'y prenait, me souvenant des deux premières fois passés ensemble. Il met une petite musique en fond, comme s'il préparait doucement le terrain. Je le suis dans la cuisine alors, il me propose un verre. Il est proche de moi, je ne lâche pas son regard "Oh tu sais, j'ai presque un bar ici". Sa main remonte délicatement mon bras et il continue en m'énumérant ce qu'il possède "Vin rouge, blanc, rosé, cocktails, whisky...". Je suis stoïc, je ne bouge pas, sentant sa main replaçait une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je tarde à donner ma réponse, la proximité de nos deux corps me donnent encore plus envie de l'attirer vers moi pour l'embrasser fougueusement. Je viens lui susurrer doucement ma réponse à son oreille "Un vin blanc sera parfait". Je sens qu'il résiste tout autant que moi. Ce jeu de séduction entre nous est agréable et difficile à la fois car l'envie est plus que présente. Il s'éloigne pour nous servir un verre à tous les deux. Pendant ce temps, je vois son tablier suspendu. Je l'imagine dans le simple appareil sous ce tablier. Une vision qui ne serait pas pour me déplaire... "T'as juste à demander tu sais si tu veux tellement me voir en tenue plus légère". Je mourrais d'envie de lui répondre par la positive. Mais s'il portait une telle "tenue", ce n'était pas garantie qu'il parvienne à terminer ses lasagnes tranquille. Il me serait impossible de résister, me souvenant très bien de chaque millimètre de son corps. "C'est tentant... Mais peut être que j'aurai droit à cette tenue lègère un peu plus tard dans la soirée... Ou demain matin pour le petit déjeuner". Je savais que la soirée ne se terminerait pas après nos lasagnes. Lui le savait tout autant. De là jusqu'à rester jusqu'au petit matin... Cela restait encore à voir. "Tu sais que si tu continues de me déconcentrer avec... ça, je vais jamais faire tes lasagnes". Je le voyais, me regarder de haut en bas. Visiblement, je n'étais pas la seule à me souvenir aussi bien de son corps... Son faux air outré me fit sourire. "Je m'excuse de vous importunez autant avec" je marque une pause aussi, montrant du doigt tout mon corps "ça... Mais je pourrais en dire pareil du votre Monsieur Strange". Je prononçais son nom de manière sensuelle, comme pour chercher qui des deux craquerait en premier. Pourtant, Alec s'éloigna vers le frigo, sortant quelques ingrédients. Je l'observais derrière le comptoir jusqu'à venir faire le tour pour le rejoindre. Il enfilait alors son tablier... Pas sûre qu'il le garde bien longtemps "Peut être que la prochaine fois il y aura moins de vêtements en dessous". Uhm, envisageait-il déjà de me revoir une prochaine fois "Serais-ce une autre invitation déguisée? Attention, à trop passer de temps avec Alec, tu vas plus pouvoir te détacher..." Je jouais avec lui, passant de son côté droit à son côté gauche, passant tout prêt de lui, l'effleurant légèrement. Est-ce que l'idée de le voir une autre fois me déplaisait? Je passais du bon temps avec lui, au lit... Mais cette fois, nous allions peut être un peu plus nous dévoiler l'un à l'autre. Qui sait, j'apprécierai l'homme qui se cache sous cette armure qu'il semble avoir. Je l'observais alors couper les oignons. Il faisait ça avec une telle dextérité. Et surtout, il ne semblait plus leur être sensible... Contrairement à moi. Je détournais le regard, m'éloignant un peu de lui, essuyant les larmes qui perlaient sur mes joues "Désolé, je n'ai pas ta robustesse" fis-je en riant doucement. Je n'avais pas envie qu'il me voit dans un état vulnérable, bien que cela n'avait rien à voir avec de la tristesse.
Alec engagea la conversation. Une chose que nous avions peu fait jusqu'à maintenant "Allez parle moi un peu de ton livre. Qu'est-ce qui se cache derrière la vie de Mia? Pardon de Millie". Je m'étais remise à ses côtés alors qu'il s'afférait à nous préparer les lasagnes. Indirectement, il me demandait de me dévoiler, curieux sûrement d'en apprendre un peu plus sur moi. Un sourcil se arqua alors sur mon visage "Tu veux que je te spoile le livre? La lecture n'est vraiment pas ton truc! " Je riais doucement. Avais-je envie de me dévoiler davantage? De lui parler de mon adolescence chaotique, de ma rupture amoureuse qui faisait qui j'étais désormais? De l'abandon de mon second père, des craintes que j'avais au fond de moi sur mon avenir? Difficile de s'ouvrir face à quelqu'un avec qui vous avez l'habitude de passer du bon temps. Cependant, je décidais tout de même de faire l'effort. Je m'asseyais alors sur le plan de travail, pour lui faire face et continuais de le voir à l'oeuvre... Ce qui était loin d'être déplaisant "Tout dépend ce que tu as envie de savoir... Je pourrais te raconter mes voyages autour du monde, mes études à Melbourne... Tout comme retirait cette carapace de la fille facile à avoir dans son lit...". Mon sourire disparaissait en prononçant ces derniers mots, mais là encore je ne voulais laisser rien transparaitre... "Si je me dévoile cependant, j'attends quelque chose en retour également". Je lui avais déjà prononcé cette phrase quand nous étions à la librairie... C'était donnant donnant. Là encore, je n'avais pas précisé comment. A voir comment il l'interprêterai.
« J’prends le risque ». Visiblement, Alec n’était pas effrayé à l’idée de passer plus de temps avec moi. Quand on songe que notre histoire ne devait durer que le temps d’une nuit, et que nous en étions à notre troisième soirée passée ensemble, les doutes pouvaient subsister quant à la réelle nature de la relation qui était entrain de se créer entre nous. Pour ma part, je ne saurai la définir, peut être un plan cul régulier ? Ou plus ? De la curiosité des deux côtés, une appréciation réciproque qui donnait envie de nous revoir. Ou cela allait mener ? Je n’en savais rien, peut être que je fuirai avant par crainte, ou lui le ferai car inintéressé. Seule l’avenir nous le dira.
Je le vois à l’œuvre, préparant les lasagnes. Il met du cœur à l’ouvrage, chacun de ses gestes est précis et déterminé. Il sait ce qu’il fait. C’est plaisant à observer de là où je suis… Bien que les oignons me jouent des tours « Bah alors, c’est qu’on se laisse attaquer aussi facilement par des oignons ? ». J’essuie une dernière larme. J’ai envie de lui tirer la langue mais je me dis que mettre mon côté puéril en avant n’allait certainement pas lui plaire. Je réservais ça à mes plus proches amis avec qui ce genre de grimace était récurrente « Disons que je les évite un maximum car nous ne nous apprécions que très peu eux et moi ». Alec continue à préparer la sauce, je l’observe. Un homme qui sait cuisiner c’est si plaisant à regarder… Et pourtant encore peu commun.
Je grimpe sur le comptoir, il veut discuter de mon livre, qui n’est qu’une simple manière détournée pour en apprendre davantage sur moi « Grillé ! A part les bouquins de cuisine, j’ai pas trop la patience. » Il n’était pas un fanatique des livres, une chose que nous n’avions pas en commun « Peut être que je pourrais te faire changer d’avis … ». Comment, je l’ignorais, peut-être en partageant avec lui cette passion que j’avais, lui expliquer pourquoi la lecture pouvait être un bon passe-temps et qu’il était bon d’être patient parfois. En attendant, j’essaye de lui répondre à sa question mais je ne sais par où commencer, je lui expose un peu quelques idées, lui proposant de lui montrer qui je suis sous cette carapace de fille facile. Pourquoi me qualifiais-je ainsi ? Pourquoi me rabaissais-je à ce qualificatif ? Peut-être parce que j’avais qu’une simple estime de moi ou que je voulais voir si, lui en retour, me percevait de la sorte « Qui te dit que je pense que tu es une fille facile à avoir dans son lit ? ». Je souriais, visiblement il ne le pensait pas. Cependant, je voulais jouer un peu, comme si nous ne jouions pas suffisamment… J’arquais un sourcil « Je ne sais pas, à toi de me dire. Tu penses avoir eu du mal à me séduire ? ». Je me souvenais de notre première rencontre, il m’avait abordé alors que j’étais au bar, seule. Il m’avait proposé un verre… Puis plusieurs. Nous avions fini sur la piste de danse le temps d’une ou deux chansons, où nous dansions collés serrés, nos regards traduisant l’envie que nous éprouvions de l’un et de l’autre. Nous nous étions rapidement éclipsés pour aller chez moi, dans l’ascenseur je n’avais pas résisté à l’envie de le plaquer contre le mur, prenant les devants pour l’embrasser langoureusement. Dans l’appartement, il m’avait soulevé pour m’amener jusqu’à ma chambre où nous avions fini la nuit, nos deux corps ne pouvant plus se détacher l’un de l’autre. A ce souvenir, je souriais, un sourire qui se voulait malicieux, me disant que j’avais envie de recommencer à nouveau avec passion et fougue comme au premier soir, puis au second qui avait suivi. Des gestes minutieux, je l’observe et il s’approche alors de moi, dans un geste précis écartant mes jambes pour venir se placer entre elle « Ok, tu sais quoi, une question, une réponse. Chacun son tour. Et si on a pas envie d’y répondre, il faudra se rattraper. Autrement. ». M’écoutant, j’aurai certainement dit que je voulais prendre le joker immédiatement pour me rattraper d’une autre manière. Il me tente, il continue avec ses mains remontant le long de mes cuisses, approchant son visage de mon cou. Je bouillonne de l’intérieur. Je passe alors mes bras autour de son cou, mon regard est plein de malice « Je sens que ce jeu va me plaire » fis-je en le fixant intensément, me perdant dans son regard d’un bleu perçant. « Je te laisse même l’avantage de la première question, regarde comme je suis un gentleman ». Son souffle dans mon cou me fait à nouveau frissonner alors que la température ambiante est à son maximum. Combien de temps encore allions nous résister ? Je relâche mon emprise autour de son cou, il s’échappe un peu pour attraper son verre. « Peut-être peux-tu m’expliquer comment un si beau gentleman comme toi peut être encore célibataire ? » Je le tire d’un geste sec par le col pour l’approcher de moi à nouveau. Mes jambes passent autour des siennes comme pour bloquer mon emprise sur lui « De si beaux yeux, un si grand talent culinaire… » Je pose ma main sur son torse pour la descendre doucement le long de celui-ci « si bien bâti… Et j’en passe ». Je ne sais pas si ce jeu de questions allait aboutir sur une discussion qui nous permettrait d’en connaitre davantage l’un pour l’autre. J’avouais vouloir en savoir un peu plus sur lui tout en jouant, ce jeu me plaisait tellement « Serais-tu réticent à l’engagement ? ». J’espérais qu’il n’allait pas me retourner la question car cela m’obligerait à mon tour à me dévoiler davantage sur ce point sensible de ma vie.
Le jeu de séduction était toujours présent entre nous, on se cherchait, attisait l’envie chez l’autre. Mais au fond, nous avions, semble-t-il, toutes les deux l’envie de se connaitre davantage. Du moins, en surface. Même si sûrement ma curiosité pourrait chercher à gratter un peu plus, en essayant de voir le genre d’hommes qu’il était. J’avais été blessée par le passé et je n’avais pas envie de m’attacher à quelqu’un qui pourrait à me briser encore plus. D’ailleurs, en lui demandant s’il me pensait être une fille facile, c’était aussi un moyen pour moi de me rendre compte de la perception qu’il pouvait avoir de moi « C’est vrai que je n’ai pas le souvenir d’avoir eu à te courir après très longtemps ». Pouvais-je lui reprocher de penser ça cependant ? C’était un peu aussi la personne que j’étais devenue ces dernières années, une manière pour moi de passer du bon temps tout en me protégeant, ne risquant pas de m’attacher au premier venu… Pourtant, avec Alec, les choses risquaient d’être différentes si nous continuons à nous voir ainsi… « Cela dit, la réciproque est vraie… Tu ne m’as pas résisté longtemps… » Mon regard était taquin, je voyais le sien qui me dévorait. Je mourrais d’envie que les choses s’accélèrent, que l’on passe rapidement à la partie de plaisir. Mais j’avais aussi d’en apprendre plus sur lui.
Il me proposa un jeu, celui de se poser chacun son tour une question. J’avais l’honneur de commencer, ma question portait sur les raisons de son célibat. Bien que la discussion m’intéressât, je ne pouvais m’empêcher de le désirer toujours plus et de l’attirer ainsi contre moi. J’énumérais toutes ses qualités, du moins celle que je pensais connaitre chez lui, celle qu’il voulait bien me renvoyer. Mais s’il était toujours seul, peut être était-ce dû à d’autres raisons ? Peut-être cachait-il bien son jeu ? C’était une manière pour moi de voir si Alec pouvait faire partie des types qui m’en ferait baver… Nos corps se rapprochent davantage, moi caressant son torse, lui rejouant avec mon collier « Tu sais que ça fait deux questions ça ? ». Je haussais les épaules en guise de réponses, souriant, joueuse, de toute manière les questions étaient posées il n’avait d’autres choix que d’y répondre. Il commence alors à me donner plusieurs possibilités, sans vraiment dire si celles-ci sont véritables et expliquerait son célibat, ou au contraire, si cela n’est qu’un jeu pour me laisser sans réponses. Mais, quoi qu’il en soit, ce qui attire le plus mon attention à ce moment là est la manière qu’il a de me répondre. A chaque possibilité énumérée, ses lèvres viennent se déposer sur une partie de mon corps, des frissons parcourant celui-ci à chaque touchée. Je laisse tomber ma tête sur le côté lorsque je sens son baiser sur mon cou. Mon regard pour lui est ampli d’envie. « Peut-être que je suis d’un ennui redoutable ? Peut-être qu’on m’a brisé le cœur ? Peut être qu’elles partent toute en courant ». Il me perturbait, il avait beau dire, tout ce qui m’intéressait à ce moment là était notre proximité. Ma main caressa ses cheveux alors qu’il déposait son dernier baiser dans mon cou. Je l’entendis rire ce qui me fit arquer un sourcil « Je suppose qu’il y a sûrement un peu de vrai dans chacune de ses affirmations ? ». Ma main était toujours dans ses cheveux que je caressais toujours délicatement, mon regard ne quittant pas le sien. Il semblait s’ouvrir davantage, son visage restant proche du mien « J’ai pas une vie faite pour l’engagement. Avec le restau et ma famille, me poser n’est pas vraiment envisageable ». Finalement, c’était plus un problème qui venait de lui et de ses priorités, pas nécessairement de ses envies, du moins c’est ce que j’en déduisais de sa réponse « Tu pourrais en changer, si tu le voulais … Et je pense qu’au fond de toi c’est un peu le cas. Je me trompe ? ». Ça faisait une question supplémentaire ce qui me fit sourire « Désolé, ça fait trois questions … Mais jamais deux sans trois n’est-ce pas ? » Un sous-entendu de plus, faisant référence à cette troisième rencontre.
Il s’éloigna à nouveau, reprenant la préparation des lasagnes « A mon tour ! ». Ca allait être à moi de me livrer, j’appréhendais sa question. Et en effet, bien qu’elle parût anodine, elle ne le fut pas pour moi « Qu’est-ce qu’il y a de plus vrai sur toi dans ton livre ? ». Devais-je répondre sincèrement et finalement, lui montrer une facette de moi que je m’étais gardée de lui dévoiler depuis notre première rencontre ? Ou devais-je faire appel au fameux joker dont il avait parlé. Celui-ci serait certainement plus plaisant que de lui répondre… « Tu pourrais le découvrir par toi-même si tu le lisais tu sais ». Je faisais mine que cette question n’avait rien d’intimiste mais ce n’était encore qu’une façade. Je soupirais, sautant du plan de travail pour me diriger vers la baie vitrée, observant son chien dans le jardin qui s’amusait. C’était ma manière de fuir, de me cacher pour éviter son regard sur moi alors que je m’apprêtais à lui répondre « Mes déceptions… Autant sentimentale que familiale… » Je marquais une pause, cherchant mes mots « Si tu décidais de lire mon livre, tu découvrirais une nana brisée qui essaye tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau ». Je n’avais pas envie de lui montrer que cela m’atteignait. De ce fait, je faisais réapparaitre un sourire joueur, retournant mon regard vers lui « J’ai hésité avec un joker, ce qui aurait été sûrement plus intéressant que cet instant vérité ». Je pinçais mes lèvres persuadées que cela aurait été plus plaisant, du moins pour moi. L’imagination d’Alec nous aurait sûrement permis de rapprocher à nouveau nos corps et peut-être oublié ce petit jeu de vérité pour passer à une toute autre étape.
« Bon à moi je suppose ? » Je faisais le tour de la table à manger pour rejoindre la cuisine, laissant ma main traînée sur celle-ci pendant que je réfléchissais à la question que j’allais lui poser « J’ai découvert que tu étais un chef cuisiner d’exception à la tête de ton propre restaurant… Est-ce qu’il y a d’autres choses que je devrais savoir sur toi ? ».