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 t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael)

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyLun 20 Juil - 22:22

Une cigarette entre les lèvres, Rudy regarde cette porte à laquelle il n’a plus toqué depuis de longs mois. Il n’est plus venu ici depuis une éternité, même avant son emprisonnement il avait arrêté de lui rendre visite. Ils s’étaient éloignés, petit à petit, ne restaient que les vestiges de leur amitié. Enfin, s’il peut réellement appeler ça une amitié. C’était deux types paumés, rassemblés par une mère trop protectrice et désireuse de voir son fils être aimable. Il n’avait pas envie d’être aimable avec celui qu’il voyait comme une tête à claques, au départ. Il a accepté au fil du temps et finalement, c’est devenu dans sa nature de le protéger, de l’aider, de l’apprécier. Même si ça s’est estompé, il n’oublie rien de toutes les aventures qu’ils ont pu vivre, de tout ce qu’ils ont pu s’échanger. Et si l’un n’a pas entraîné l’autre vers les vices, le second n’a pas non plus réussir à porter son ami vers le droit chemin. Ils étaient le bon et le mauvais, le jour et la nuit, le soleil et la pluie. Tellement différents, tellement complémentaires. Il s’en veut un peu de ne pas avoir réussi à nourrir suffisamment cette amitié pour la conserver au fil des années, de l’avoir laissé se détériorer comme si ça ne lui faisait rien. Si on lui demande, il le dira : évidemment que ça ne lui fait rien. Mais au plus profond de lui-même, ça le dérange un peu de ne plus être proche de lui comme ils ont pu l’être à la fin de leur adolescence. Il tire une dernière fois sur sa cigarette puis l’écrase contre le mur avant de matraquer la sonnette. Il aimait faire ça quand il était gamin : sonner jusqu’à ce qu’on lui ouvre. Il en a vingt-huit aujourd’hui et cet amusement ne l’a pas quitté, il ne relâche le bouton que quand la porte s’ouvre sur le visage de Raphael. À son regard surpris, il voit qu’il ne l’attendait pas ici. Ni maintenant, ni jamais. Peut-être ne savait-il même pas qu’il était sorti de prison – après tout, ce n'est pas comme s’ils avaient beaucoup échangé durant son incarcération. Salut, j’te dérange ? Question rhétorique, que ce soit un oui ou un non, il continuera sur sa lancée. Peu importe, en fait. Il pousse légèrement Raphael sur le côté pour pouvoir entrer dans l’appartement, sans attendre d’y être invité. J’viens de sortir et j’ai aucun endroit où crécher. J’sais que c’est pas tes affaires mais ça va les dev’nir parce que j’veux rester ici, j’peux ? Il le regarde un instant puis va s’asseoir dans le canapé, poussant du pied quelques affaires qui traînaient là. J’suis allé voir chez ma mère si elle m’acceptait mais j’savais qu’elle voudrait pas. Elle lui avait dit lors de sa dernière visite : sa princesse est malade et elle a besoin de repos, le savoir de retour ne l’aurait pas aidé à se remettre de sa maladie. Au contraire, ça aurait été perturbant, déstabilisant, et il vaut mieux ne pas se risquer à ces choses-là. Rudy le fixe, comme il le fait habituellement : rien n’arrive à le perturber et il ne relâche jamais son regard tant qu’il ne l’a pas décidé. Quand il était enfant, il gagnait toujours aux batailles de regards, ça n’a pas changé à l’âge adulte. Les gamins arrêtent parce qu’ils ont les yeux qui piquent, les plus vieux arrêtent parce qu’ils ont les remords qui piquent. Lui, il n’a rien qui le dérange, tous ses torts ont déjà été exposés durant son séjour derrière les barreaux, cet homme n’a rien d’un sain et tout le monde le sait, maintenant.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyLun 20 Juil - 23:08

Le rendez-vous entre potes avait été fixé pour le lendemain matin. Ainsi, demain, Mira, Kieran et Raphael boiront un café sur la plage à une heure assez hâtive pour profiter du soleil sans qu’il ne leur arrache la peau. Cela fait quelques semaines que les trois doivent reporter l’activité, l’un d’eux toujours occupé au mauvais moment – à vrai dire, ce n’est jamais Raphael qui rapporte un conflit d’horaire, rappelons-nous qu’il est le garçon le plus libre de Brisbane pendant la journée.

Il a hâte comme un gamin qui attend que minuit sonne le soir de Noël. Il fait des allers-retours de sa chambre au salon pour étendre sur son canapé des t-shirts, des shorts, des chaussettes même, car il veut prévoir son accoutrement. À la base du meuble s’entassent cinq paires de chaussures toutes différentes les unes que les autres mais l’une d’elle attire davantage le regard de Raphael. Il s’en empare et la pose à côté des shorts qu’il a choisis et un sourire satisfait étire ses lèvres. Il hoche fièrement la tête et se remet rapidement à la tâche de dénicher le t-shirt parfait pour s’agencer avec le reste. Motifs de cerises, de canards – ah non, pas celui-là, il le portait la dernière fois qu’il a vu Mira – de palmiers ; rayures rouges, bleues, noires ; chemise à manche courte unie jaune, froissée rose pastel; col rond, col en V. « J’aurais dû lui demander sa couleur préférée. Il connait ça, les couleurs... » Le garçon marmonne dans sa barbe, perdu dans des pensées qui se sont libérées des tabous et des convictions bien ancrées dans le cœur du jeune homme qui refuse de laisser la nature prendre le dessus sur lui. « Oh merde, pourquoi je pense à ça. » Il souffle en passant sa main dans sa tignasse bouclée pour la ramener vers l’arrière, tentant en vain de chasser le visage de Kieran qui s’est tapissé dans le fond de ses paupières. « Jaune. » C’est sa décision finale. Une couleur chaleureuse, ensoleillée, qui rappelle l’été éternel de l’Australie. Dans un mouvement soigné, il récupère les vêtements qui ont perdu la partie et il les plie soigneusement – il n’y a que les vêtements qui méritent un tel traitement. Le reste de son appartement est sale, bordélique. Sur le comptoir s’entassent assiettes souillées et verres peut-être sales, peut-être propres, on ne sait pas trop, mais il suffit de renifler leur contenu pour s’assurer de ne pas tomber malade.

Ding dong… DINGDONGDINGDONGDINGDONGDINGDONG.


La sonnette l’agresse, son tintement aigu percute les murs pour mieux rebondir contre les tympans de Raphael qui se dirige rapidement vers la porte d’entrée pour faire taire ce boucan. Il n’attend personne – il n’attend jamais personne et la curiosité le pique au vif. Il prend tout de même le temps d’observer la silhouette sur son perron par l’œil de la porte, conscient que certains films d’horreur se terminent par l’inadvertance du plus stupide. C’est l’hébétement qui se lit sur son visage alors qu’il ouvre le battant pour découvrir les traits d’un vieil ami qu’il avait oublié derrière les barreaux. « Salut, j’te dérange ? » Bouche-bée, Raphael n’a pas le temps de prononcer un mot que Rudy lui fait part de son désintérêt vis-à-vis de sa réponse. Sans vergogne, il le pousse sur le côté et fait un pas dans l’appartement pour se l’approprier sans aucune gêne. Le danseur observe le numéro du criminel alors qu’il se dirige jusqu’au salon expliquant la raison de sa venue subite. « J’viens de sortir et j’ai aucun endroit où crécher. J’sais que c’est pas tes affaires mais ça va les dev’nir parce que j’veux rester ici, j’peux ? » La main encore posée sur la poignée de la porte, Raphael déglutit et secoue la tête de droite à gauche, de bas en haut, faisant valser ses boucles contre son front rougi. « Euh… » Aussitôt que le pied invasif de Rudy se débarrasse des quelques vêtements précieux de Raphael, il s’attelle à les récupérer pour préserver leur douceur dans ses bras. « Mais..! » Il lance, sans mot, pour finalement être coupé par Rudy qui reprend la parole. « J’suis allé voir chez ma mère si elle m’acceptait mais j’savais qu’elle voudrait pas. » Puis, les deux yeux intimidants de son ancien pote se posent dans les siens et, évidemment, il n’arrive pas à le supporter et il se met à observer les alentours en clignant rapidement des paupières. Sa visite ne lui fait pas plaisir. Il pensait que Rudy aurait compris que l’amitié entre eux s’était endormie depuis qu’il avait été menotté. Il est allé le visiter derrière les barreaux une seule fois et ça lui a suffi pour comprendre que le monde de l’illégal ne lui correspondait pas du tout. « Et, tu t’es demandé, si moi, je, voulais ? » Il demande sans réussir à enchaîner les mots de façon fluide, parsemant sa phrase de virgules inutiles qui témoignent de son inconfort. Machinalement, il sert ses vêtements contre lui pour se rattacher à ce qu’il y a de plus familier dans la situation actuelle. « C’est, bordélique et… Je n’ai pas de, second lit. »  
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMar 21 Juil - 21:40

Il n’est pas le bienvenu ici. Il l’a senti dès qu’il est entré dans l’appartement, ce n’est pourtant pas ce qui le fera faire demi-tour. Au contraire, il y a de fortes chances que ça le conforte dans l’idée de rester le plus de temps possible, de faire de cet endroit sa demeure – presque plus à lui qu’à Raphael. Il prend quand même l’initiative de lui demander s’il peut rester ici, mais la réponse ne peut qu’être positive, il n’acceptera pas d’entre ses refus. Euh… C’est le premier son qui sort de la gorge de son ancien ami, tandis qu’il se dépêche de ramasser ses affaires. Mais..! Il ne peut s’empêcher de lancer un regard inquisiteur autour de lui, puis de reporter son attention sur les vêtements. T’as raison d’les ramasser aussi vite, faudrait pas que j’foute le bordel… C’est ironique, vu l’état de l’appartement, il n’avait pas besoin de son arrivée pour que ce soit cauchemardesque. Et, tu t’es demandé, si moi, je, voulais ? Il reporte son attention sur lui. Comme à son habitude, il ne se prive pas pour plonger son regard glacial dans celui de son interlocuteur. Est-ce que j’ai l’air d’en avoir quelque chose à foutre ? Il répond à une question par une autre question, mais l’honnêteté prime : il lui a demandé son avis par politesse – c’est bien la première fois que Rudy est poli – mais c’est tout. C’est bordélique et.. Je n’ai pas de, second lit. Il le regarde serrer ses vêtements contre lui, preuve de sa nervosité. J’te fais peur ou quoi ? Il se lève du canapé et regarde autour de lui une seconde, avant de hausser ses épaules. J’dors sur l’canapé, à moins que ce soit ça ton lit ? Au pire, j’peux m’serrer dans un coin et toi dans l’autre, j’ai eu un codétenu pendant deux ans, j’peux m’y faire à une présence non familière. Il parle comme si c’était Raphael qui cherchait à dormir chez lui, non l’inverse. Comme s’il avait le droit de trouver une solution au problème qu’ils ne devraient pas avoir, parce qu’il n’est pas supposé s’imposer ainsi. T’as un souci avec tes fringues pour t’accrocher à eux comme si t’allais tomber d’un pont ou… ? La question lui brûlait les lèvres. Il se déplace légèrement, regarde toujours ce qu’il n’a pas vu depuis très longtemps. Ça n’a pas tellement changé ici, seul le bordel a mouvé d’un endroit à un autre, mais le résultat est le même. Raphael n’a pas changé. Personne n’a pris le temps d’évoluer en deux ans et ça l’énerve. Si lui a été obligé de faire une introspection et un travail sur lui-même, pourquoi les autres, dehors, ne l’ont pas fait ? Pourquoi il faut être parfait quand on est enfermé quand on peut faire de la merde à l’extérieur, impunément qui plus est ? Il ne comprend pas. J’ai la dalle, t’as d’quoi manger quelque chose dans tes placards ou on s’commande un truc ? On, nous. Il parle et s’inclut avec lui, comme une équipe qu’ils étaient autrefois. S’il l’a abordé pour être mauvais avec lui, au final, ils ont été réellement amis et il prenait sa défense quand il le fallait. Il est même venu le voir en prison – Rudy a senti sa gêne, son désespoir face à un milieu comme celui-ci et lui a ordonné de ne plus revenir. Il ne voulait voir personne, là-bas, surtout pas Raphael et sa tête de premier de la classe. Alors il lui a dit de partir, et il l’a fait, et il n’est plus revenu. Celui qui est retourné à l’autre, aujourd’hui, c’est lui. Il fait un pas en avant dans une amitié qu’il n’est pas sûr de vouloir renaître, mais il est un peu la seule personne sur laquelle il peut compter – et le seul qu’il effraie suffisamment pour se voir accorder n’importe quoi. T’sais qu’ils disent qu’en prison on bouffe d’la merde, hein ? Bah c’est pas très loin d’la vérité. Il aimerait bien manger une bonne pizza, un bon hamburger, de bons sushis, peut-être les trois à la fois. Ouvrir un pot de pâte à tartiner et le manger à la petite cuillère, boire une bouteille de coca entière, manger un paquet de bonbons jusqu’à toucher l’aluminium au fond. Il aimerait faire tout ce dont il a été privé ces derniers temps, culinairement parlant, mais dans d’autres domaines également. J’veux pas retourner en taule et m’faut un toit sur la tête pour être en paix, parce que c’est un peu surveillé. Pas comme dans les films où j’dois aller dire c’que j’fais toutes les deux minutes mais presque, tu vois, bref. Faut que j’reste là. Il le présente désormais comme une nécessite – c’est ce que c’est, d’ailleurs – pour que Raphael se fasse un peu plus à l’idée. Lui qui est foncièrement gentil, du moins bien plus que Rudy, n’aura pas la conscience tranquille s’il le met à la porte.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMer 22 Juil - 20:31

Il aurait dû passer une soirée calme derrière la télévision à se gruger les ongles en attendant impatiemment le lendemain. Il aurait pu s’installer devant un bon film qu’il a déjà vu cinquante fois, devant un reportage sur Netflix ou devant certaines chaînes YouTube qu’il suit depuis plusieurs années. Il s’attendait à tout sauf un ouragan qui défonce sa sonnette, sa porte, puis son intimité. « T’as raison d’les ramasser aussi vite, faudrait pas que j’foute le bordel… » Rudy se permet déjà d’utiliser les sarcasmes les plus perceptibles. Raphael n’a pas besoin de jeter un coup d’œil autour  de lui pour comprendre que son appartement ressemble à un chantier de guerre. Il pourrait dire qu’il ne s’attendait pas à sa venue – ce qui est vrai – mais il n’aurait probablement pas changé beaucoup de choses même s’il avait appris qu’il accueillait quelqu’un ce soir. Le ménage, ce n’est pas trop sa tasse de thé. De toute façon, il n’a besoin que de son salon pour danser, pour envoyer ses jambes dans tous les sens. Il n’a pas envie de voir l’ex taulard ici mais il n’aura jamais le courage de le balancer par la fenêtre – ni la force, d’ailleurs, Rudy semble avoir gonflé depuis son passage derrière les barreaux. Il est moins gringalet, plus… intimidant. « Est-ce que j’ai l’air d’en avoir quelque chose à foutre ? » Frustré, le garçon détourne le regard et fixe l’horloge sur son mur comme s’il avait le pouvoir de retourner le temps pour ne jamais ouvrir la porte. Si Rudy a déjà été un bon ami pour lui, aujourd’hui trop d’éléments les séparent. Raphael n’a plus besoin de lui à la sortie de l’école pour fuir les élèves les plus méchants, n’a plus besoin de lui pour rendre visite à sa gentille mère, n’a plus besoin de lui tout simplement. Et il aurait préféré que ce soit réciproque du côté du mexicain. Alors, pris au dépourvu et incapable de faire valoir son autorité inexistante, il se contente de serrer ses précieux vêtements en espérant que Rudy disparaisse par magie. « J’te fais peur ou quoi ? » Réalisant la raison de son commentaire, il détend légèrement ses muscles et secoue la tête. « Non ! » Il n’a jamais su mentir, Raphael, alors il rougit automatiquement. « J’dors sur l’canapé, à moins que ce soit ça ton lit ? Au pire, j’peux m’serrer dans un coin et toi dans l’autre, j’ai eu un codétenu pendant deux ans, j’peux m’y faire à une présence non familière. » La colère se lit comme un livre ouvert sur le visage du garçon à la mâchoire serrée. Il aimerait tellement être comme tous les autres et avoir la capacité de faire valoir son opinion. Il ne veut pas de Rudy ici, il ne veut pas lui prêter son canapé, il ne veut pas se serrer dans un coin, il ne veut pas d’un détenu dans son salon. Il veut être seul et fantasmer sur la journée à venir. « N… Non, c’est… J’ai un lit mais… Y’a probablement des miettes de cookies entre les coussins ! » Il tente en vain de trouver les pires des raisons, s’attendant évidemment à ce que le mexicain ne bronche pas. Il a effectivement vu bien pire que cet appartement. Ici, au moins, les murs sont colorés. « T’as un souci avec tes fringues pour t’accrocher à eux comme si t’allais tomber d’un pont ou… ? » Il baisse la tête et observe pour la première fois ses bras serrés autour de ses fringues. Ils sont ce qu’il a de plus précieux, ainsi que sa radio. Quand il relève le regard, il perçoit du coin de l’œil les pieds de Rudy qui écrasent sans vergogne la semelle de ses converses. « Mais fais attention ! » Il s’exclame en se dirigeant vers lui pour soulever son pied de force afin de récupérer ses godasses. « Peut-être que tu ne peux pas comprendre, mais y’a des choses ici auxquelles je tiens ! » Son ton est soudainement plus vif, comme si le sujet de ses fringues le titillait assez pour le débarrasser de sa gêne. D’un pas rapide, il se dirige vers sa chambre pour entreposer  temporairement ses t-shirts, ses shorts et ses chaussettes sur son lit. Il vaut mieux les cacher avant que Rudy ne se mette à les piétiner pour le plaisir. « J’ai la dalle, t’as d’quoi manger quelque chose dans tes placards ou on s’commande un truc ? » Il l’entend malgré la distance et soupire fortement en croisant son reflet dans le miroir. À vrai dire, il a envie d’exploser. Et, pendant ce temps, Rudy se permet d’ajouter une couche dramatique en déplorant la qualité des aliments qu’on lui donnait en prison. « J’ai rien à manger et, si t’as faim, tu te fais livrer un truc toi-même ! Ou, même, je peux te proposer un resto incroyable quelques rues plus loin ! » Il lance en revenant dans le salon, faussement participatif – en fait, il veut simplement qu’il sorte de chez lui pour refermer à clef derrière lui. « J’veux pas retourner en taule et m’faut un toit sur la tête pour être en paix, parce que c’est un peu surveillé. Pas comme dans les films où j’dois aller dire c’que j’fais toutes les deux minutes mais presque, tu vois, bref. Faut que j’reste là. » Quel bonheur. Non seulement il veut violer son intimité mais il est aussi surveillé par la ville. « Ah ? Tu sais que, si tu causes des problèmes ici ou ailleurs, tu prendras cher quand même ! » Il ne se gênerait pas pour le dénoncer s’il lui causait des soucis. L’amitié entre eux d’eux n’existe plus dans son cœur, pour le moment, et l’attitude intrusive de Rudy ne l’aide pas à chercher les bons souvenirs de leur passé partagé.  
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyVen 24 Juil - 18:22

S’ils étaient dans un cartoon, les yeux de Raphael seraient sortis de leur orbite, les battements de son cœur seraient visibles et son front serait couvert de gouttes de sueur géantes. Ils sont dans la vraie vie, mais Rudy le ressent ainsi : il le connaît, Raph, il le connaît depuis qu’ils sont adolescents et il n’a pas pris le temps de changer. S’il ne sait pas exprimer ce qu’il ressent, s’il ne sait pas traduire ses émotions par des mots, son corps et son visage répondent à sa place. Il ne veut pas de lui ici, et quand il répond  « non ! », en vérité, ça veut dire oui. Il a peur, Raphael, peut-être pas que Rudy s’en prenne physiquement à lui, mais qu’il vienne bouffer son espace vital. C’est ce qu’il fait actuellement. Il a peur des chamboulements, de ce qu’il se passera s’il s’installe réellement chez lui, s’il n’arrive pas à le mettre à la porte. Il a peur, mais il refuse de le dire, de l’admettre, comme s’il pouvait mentir à un menteur né. Si tu l’dis… Il hausse ses épaules alors qu’il regarde un peu l’état de l’appartement et s’enquit de savoir s’il a un lit ou s’il dort sur son canapé. Lui, il pourrait dormir sur le canapé, dans un grand lit, dans un lit pour les gosses, même sur une couette disposée par terre. Il n’a jamais eu de confort extrême durant son enfance et ces deux dernières années ne l’ont pas aidé à avoir des goûts trop prononcés, le luxe ne lui appartient pas et ne l’intéressera jamais. N… Non, c’est… J’ai un lit mais… Y’a probablement des miettes de cookies entre les coussins ! Il s’attendait à toutes les excuses du monde, pas à celle-ci. Il ne peut s’empêcher d’éclater de rire alors qu’il fait mine de s’essuyer le pantalon, pour retirer lesdites miettes, si jamais elles avaient réellement existé. T’es sérieux ? Il se tient le ventre tant il a rigolé, se calme légèrement. C’est sympa d’me préparer un en-cas pour la nuit comme ça, vraiment. Autrement dit que ces miettes, elles ne sont tellement pas dérangeantes qu’il serait capable de les manger. Mais fais attention ! Il élève la voix, Raphael, enfin. Mais ce n’est que de courte durée, bien que Rudy puisse sentir l’amertume grandir dans l’intonation que prend son vieil ami. Peut-être que tu ne peux pas comprendre, mais y’a des choses ici auxquelles je tiens ! Il retient que là, il n’a pas eu du mal à parler, que ses mots n’ont pas été coupés par ses hésitations, que sa voix a été claire et concise. Les vêtements – c’est le sujet à ne pas aborder, ou celui à utiliser pour lui mettre la pression, il retient. Raphael le laisse en plan dans le salon avec tous ses précieux pour aller les disposer dans sa chambre, Rudy ne le suit pas jusque là-bas. Il se dit d’abord que cette pièce est privée et qu’il veut bien lui accorder un peu d’intimité, mais cette idée lui passe rapidement, s’il doit le rejoindre pour obtenir son accord, il le fera. J’ai rien à manger et, si t’as faim, tu te fais livrer un truc toi-même ! Ou, même, je peux te proposer un resto incroyable quelques rues plus loin ! Il revient jusqu’à lui, l’air sûr. Il n’est pas sûr, Raphael ne l’est jamais. Ah ouais, tu m’invites au resto ? Rudy, lui, a une confiance extrême en lui-même et elle se ressent dans le sourire qu’il lui fait. J’trouve que t’es pas très bon comme hôte, tu devrais songer à comment mieux accueillir tes invités parce que là c’est naze. Il hausse ses épaules en se rapprochant de Raphael, tandis qu’il lui confie son besoin de rester ici. Ah ? Tu sais que, si tu causes des problèmes ici ou ailleurs, tu prendras cher quand même ! Il continue de se rapprocher, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de son ancien ami. Une proximité qui se veut effrayante, perturbante, dont Raphael ne peut pas se défaire puisque derrière lui ne se trouve qu’un mur. C’est bizarre que ton élocution soit parfaite quand t’as envie d’me virer mais que tu sais pas aligner deux mots quand il s’agit d’faire semblant d’avoir des excuses parfaites. Il avait besoin de lui faire cette remarque parce que lui aussi, il l’a très certainement remarqué, son énervement qui est monté en quelques secondes seulement. J’sais pas ce que j’t’ai fait dans cette vie ou dans une autre pour que tu m’en veuilles autant mais j’te dis que j’ai b’soin de squatter aussi, c’est que t’es mon seul recours. Il me semble que le type que j’ai tabassé pour m’retrouver derrière les barreaux c’est ni toi ni un d’tes potes, m’force pas à ce que ça le devienne. Il use de menaces, c’est la seule chose qu’il sait faire, pourtant Rudy n’a plus envie de cogner sur Raphael. C’est terminé depuis des années, il l’a bien trop respecté durant une période pour pouvoir le toucher de la sorte – il a plutôt envie de le protéger, même aujourd’hui, même s’il l’agace réellement. J’pensais qu’on avait un passé suffisamment conséquent pour que tu mettes de côté ta vieille rancœur de gamin trop parfait, j’ai fait des conneries qui ont été assumées pendant deux ans, j’pense que j’ai le droit à ma liberté et à ma seconde chance. Rudy a déjà eu une seconde chance, une troisième, une quatrième et ainsi de suite – mais ce n’est qu’un détail, qu’il omet volontairement. Tu veux que j’me casse, que j’aille dormir dehors et que j’me retrouve à nouveau enfermé pour que dalle ? Parce que t’as pas voulu que j’reste là ? T’es quel genre d’ami ? Il parle comme s’ils étaient toujours autant copains, bien que ça ne soit plus le cas en apparence, ça l’est toujours au fond des cœurs des deux hommes.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMar 28 Juil - 17:13

Il ne sait pas comment réagir. Rudy n’agit pas en sa faveur. S’il n’avait sonné qu’une seule fois à sa porte, s’il ne l’avait pas poussé sur le côté pour entrer sans demander, s’il n’avait pas écrasé ses vêtements avec ses fesses avant de les repousser d’une main indifférente, s’il n’avait tout simplement pas été lui, Raphael lui aurait laissé une chance. Il n’est pas méchant, le danseur, seulement, la simple vue de son ancien ami lui hérisse les poils sur les bras. Il aurait aimé que les choses ne prennent pas cette ampleur mais Rudy avait enchaîné conneries après conneries sans que Raphael ne puisse le suivre. Leurs liens se sont cassés et, même si cela pourrait sembler égoïste, le bouclé n’a pas envie de lui laisser une seconde chance comme le fait la justice. Au fond, il n’y a que sa mère qui arrive à le faire sourire tendrement parce que, elle, elle a son cœur à lui offrir. Rudy n’est qu’un gros chien enragé qui tourne en rond en grattant le sol avec ses pattes. S’il est dans l’appartement de Raphael ce soir, c’est bien parce qu’il n’a nulle part où aller. Il est seul. Et la solitude est quelque chose que l’on obtient quand on a mal agi. « C’est sympa d’me préparer un en-cas pour la nuit comme ça, vraiment. » Il a toujours son mot à dire, arrive toujours à détourner les phrases de son ancien ami en sa faveur. Non, il ne voulait pas préparer le canapé pour son confort. Il voulait simplement le faire fuir cet appartement qui ne ressemble à rien d’autre qu’une vente de garage perpétuelle. Incapable de garder son calme, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, il préfère se retirer un moment pour méditer dans sa chambre. Ça n’empêche pas Rudy de baratiner encore et encore, comme s’il avait fait de cette demeure sa propre maison en un simple claquement de doigts. Il « propose » de commander de la bouffe et Raphael tente de détourner rapidement son attention en lui conseillant un restaurant à quelques rues plus loin. Une autre technique pour qu’il sorte de sa vie privée. Ah ouais, tu m’invites au resto ?  Il devrait être habitué, à la longue, de ces stupides techniques. Rudy est un maître dans l’art de l’agacement. Mais, malgré tout, malgré les années passées à le suivre dans ses bêtises, à marcher dans ses pas pour seulement tourner les talons quand les choses virent mal, Raphael est encore surpris de voir que l’ex taulard affiche un énorme sourire moqueur, confortablement installé dans le canapé qui, visiblement, est devenu le sien. « Non, Rudy. J’ai pas les moyens ! » Peut-être qu’il doit faire preuve d’un peu d’honnêteté pour que son ancien ami comprenne enfin que sa présence n’est pas la bienvenue. Le danseur n’est pas le meilleur pour gérer son argent. Il ne peut pas se permettre de payer un repas de plus ce soir – sinon il ne pourrait pas acheter cette magnifique chemise à carreaux qu’il a vue sur internet ! En dernier recours, il annonce à Rudy qu’il n’hésitera pas le dénoncer s’il recommence à jouer les malins. « C’est bizarre que ton élocution soit parfaite quand t’as envie d’me virer mais que tu sais pas aligner deux mots quand il s’agit d’faire semblant d’avoir des excuses parfaites. » Il a raison. Il ne sait pas mentir. Et, ça, le mexicain le sait depuis longtemps. C’est peut-être pour ça qu’il l’appréciait un peu malgré leurs différences : il ne pouvait pas inventer des histoires devant lui, il était toujours honnête. « J’sais pas ce que j’t’ai fait dans cette vie ou dans une autre pour que tu m’en veuilles autant mais j’te dis que j’ai b’soin de squatter aussi, c’est que t’es mon seul recours. Il me semble que le type que j’ai tabassé pour m’retrouver derrière les barreaux c’est ni toi ni un d’tes potes, m’force pas à ce que ça le devienne. » Les menaces tombent en même temps que les dernières miettes de courage que Raphael possédait. Il fixe les yeux sombres du garçon plus musclé que lui, un à un, sentant le mur se compresser contre son dos. Sa gorge se noue, son teint devient blafard. Il est soudainement minuscule face à ce monstre qui l’ déjà invité chez lui comme s’ils étaient des frères. « Tu veux que j’me casse, que j’aille dormir dehors et que j’me retrouve à nouveau enfermé pour que dalle ? Parce que t’as pas voulu que j’reste là ? T’es quel genre d’ami ? » Tétanisé, il attend un moment pour s’assurer que c’est vraiment à son tour de parler. Il sent le souffle de Rudy se fracasser contre son visage et les tremblements dans ses doigts qu’il a posés contre le mur. « Non… Ce n’est pas ce que je veux. » Ce qu’il veut, c’est qu’il redevienne celui qui l’a déjà protégé des garçons les plus grands dans la cours d’école. Celui qui se plaçait entre lui et les plus costauds pour gagner la guerre d’insultes. Celui dont il a avait besoin quand il était trop faible pour se défendre lui-même. « Rudy, les… les choses ont changé. Tu as changé. Je suis resté le même et tu me blâmes pour ça. » Son souffle est court, saccadé. Il cherche son air dans cette pièce qui semble rapetisser autour de lui. « Je n’ai jamais voulu te suivre dans tes conneries et, pourtant, je l’ai fait. Je suis venu te voir en prison et tu m’as fait savoir que ma présence n’était pas nécessaire. » Il déglutit puis ferme les paupières pour ne pas voir sa réaction. « Tu ne serais jamais venu me voir si tu n’avais pas besoin de moi, admets-le. C’est ta mère qui m’a appris ta libération, tu le sais, ça ? »  
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMer 29 Juil - 18:35

Non, Rudy. J’ai pas les moyens ! Cette remarque sonne différemment aux oreilles du mexicain, car il sent une touche d’honnêteté, un non-dit balancé qui semble soulager Raphael. Il sait que son ancien ami à des centaines d’excuses toutes prêtes pour ne pas le recevoir chez lui, pour ne pas le retrouver dans un bar, pour ne pas partir avec lui dans un coin perdu de l’Australie. Il en avait déjà il y a deux ans quand ils étaient encore amis – mais un peu moins, sans vraiment se l’avouer – alors aujourd’hui, il en a sous le coude, il a de quoi faire, car l’amitié n’est plus et qu’il ne semble pas vouloir la raviver. Il ne l’invitera pas au restaurant et ils ne mangeront pas tous les deux une commande reçue à l’appartement, d’accord, mais est-ce que son loyer lui reviendra plus cher s’il squatte ici ? Certainement pas. Et il a envie de lui dire, à Raphael, de pointer du doigt ses incohérences pour qu’il arrête de le repousser, mais ça ne servirait à rien. Il aurait beau argumenter durant des heures, ce n’est pas ça qui fonctionne chez le danseur et l’ancien prisonnier le sait très bien. Il marche à la peur, ce garçon, il pourrait courir un marathon et cuisiner un repas gastronomique juste parce qu’il a la boule au ventre. Il s’amusait de cet état de transe quand ils étaient plus jeunes, parce que après l’avoir embêté pour de vrai, il l’avait pris sous son aile et s’entêtait à vouloir faire de lui un « vrai homme ». Il n’a jamais réussi à lui donner son courage, ni sa force, ni rien de ce qu’il possède pour lui-même, alors il s’en moquait, parfois gentiment, parfois méchamment. Et s’il doit y avoir recours aujourd’hui, ce n’est que pour la bonne cause, pour qu’il ouvre les yeux, pour qu’il comprenne que Rudy est dans le besoin – réellement, et que c’est à lui qu’il fait appel. Il se rapproche de lui d’un air menaçant, des pas lents, mesurés et précis. Ses mots sortent à une vitesse hallucinante, pourtant, comme s’il récitait un texte appris par cœur il y a des années. Non… Ce n’est pas ce que je veux. L’assurance qu’il y avait dans la voix de Raphael quand il voulait le virer vient de s’enfuir, jambes à son cou, vient de le quitter pour le laisser misérable, lâche. Rudy, les… Les choses ont changé. Tu as changé. Je suis resté le même et tu me blâmes pour ça. Il fronce les sourcils parce que, jusqu’à preuve du contraire, celui qui blâme et qui refuse l’autre pour sa différence et ses méfaits, ce n’est pas lui mais bien Raphael. Je n’ai jamais voulu te suivre dans tes conneries et, pourtant, je l’ai fait. Je suis venu te voir en prison et tu m’as fait savoir que ma présence n’était pas nécessaire. Raphael ferme ses yeux, Rudy continue de le fixer, toujours. Tu ne serais jamais venu me voir si tu n’avais pas besoin de moi, admets-le. C’est ta mère qui m’a appris ta libération, tu le sais, ça ? Il serre la mâchoire à cette idée, il imagine déjà leur conversation. Sa mère a toujours adoré Raphael, si ça n’avait pas été le cas, ils n’auraient jamais eu cette amitié-là. Elle disait à son véritable fils que ce gamin était celui qu’elle aurait aimé avoir, parce que Rudy, lui, abusait tout le temps. Il haussait à chaque fois ses épaules et lui disait qu’elle s’était tapé le mauvais mec, et il repartait faire ses bêtises, la laissant seule avec son désarroi. Tu dis que d’la merde. Il soupire, le regard toujours aussi mauvais, pourtant quelque chose a changé au fond de ses yeux. Il n’y a plus l’étincelle de la colère, celle qui brille constamment, celle qui effraie autant Raphael, celle qui donne l’impression que Rudy a tous les droits et qu’il n’hésitera pas à s’en servir. Il est sur la réserve, ce qui est rare venant du Mexicain, voire inédit. C’est toi qui es en train de me blâmer d’avoir changé alors que j’suis le même depuis toujours. Tu veux bien m’rappeler le contexte de notre rencontre ? C’est à toi que j’rêvais de casser la gueule, c’est toi que j’voulais foutre au fond d’une poubelle en espérant que tu retrouves bien toute ta famille à l’intérieur. Il hausse ses épaules, honnête sur ce point-là, il l’a toujours dit et le répétera toujours, il le détestait réellement – sans le connaître, oui. Et pourtant j’ai fait l’effort d’apprendre à te connaître et il m’semble que j’ai fait l’effort de jamais t’refaire le portrait aussi ? J’ai changé ouais, mais t’as dix ans de retard si tu veux m’faire la morale à ce sujet-là parce que ma violence et mes conneries ça a été depuis toujours, si quelque chose cloche, ça clochait quand j’traînais avec toi. Raphael est un homme bien trop bon pour le côté sombre de Rudy et parfois, il réussissait à s’assagir, chose mauvaise pour un réel malfrat. Tu sais pourquoi j’t’ai fait comprendre que j’voulais pas de toi là-bas ? Pour toi. J’voyais dans  tes yeux que t’avais envie de partir en courant, j’voyais que le type un peu plus loin te faisait flipper, j’voyais que t’étais pas à l’aise et que t’avais rien à foutre dans mon monde. Dans son monde, ou dans le monde carcéral, du moins. C’est bien si ma mère t’as prévenu car ouais j’comptais pas l’faire mais j’pense que si elle te l’a dit c’était pour que tu te prépares mentalement, j’peux pas retourner chez elle alors j’me retourne vers le deuxième type qui semblait être d’ma famille. Tu crois vraiment qu’elle aurait parlé de ce qui lui fait le plus honte au monde si ça avait pas été pour que tu t’y prépares mentalement ? J’suis un boulet et elle m’a refilé à toi, y’a pas d’quoi être joyeux. Cet éclair de lucidité fait vaciller Rudy, qui recule d’un pas. Mais oui j’comptais pas venir te revoir autrement et j’vais m’tirer et t’auras plus de nouvelles, si c’est vraiment c’que tu veux, si t’as vraiment rien dans l’crâne. C’est toi qui a changé là, j’te pensais pas comme ça Raph. La colère est passée, laissant place à de la déception, même les remarques acerbes semblent s’être éloignées d’eux. Rudy a un cœur caché sous sa carapace et Raphael était dedans, à une époque, logé avec les membres de sa famille. Ça lui a fait un véritable déchirement quand sa mère a refermé la porte derrière lui, il a bien l’impression que le même schéma est en train de se reproduire. Bref, salut. Et sur ces mots, il commence à s’approcher de la porte d’entrée, s’il n’agit pas en cherchant à se faire retenir, Raphael ne réagira pas. Alors il avance vers la porte, sûr de lui, mais la boule au ventre malgré tout, pourvu qu’il le retienne.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMer 29 Juil - 19:33

«Tu dis que d’la merde. » Six petits mots qui prouvent immédiatement à Raphael que ses propos n’ont servi à absolument rien. Rudy n’écoute pas quand il n’a pas envie d’entendre la vérité. Il ferme les yeux devant ce qui ne l’enchante pas. Ce soir, son ancien ami refuse de l’héberger et loin de lui l’envie de simplement tourner les talons pour refranchir la porte de d’entrée. Il lutera jusqu’à ce que Raphael craque : ce dernier a eu le temps d’apprendre à étudier sa technique. Il est un manipulateur égoïste, ça il le sait depuis qu’il l’a menacé une première fois de le pousser dans les escaliers s’il ne tassait pas « son cul de clown » de là. Ils n’avaient que douze ans et Rudy serrait déjà sa mâchoire jusqu’à ce que ses molaires grincent. L’innocent n’a jamais compris ce qui l’avait alimenté de tant de haine, sa mère était tellement différente de lui. Un ange, une main tendue vers ceux qui ont besoin d’aide, des yeux lumineux qui chassent les nuages. Une personne à laquelle il s’est attaché sans compter les secondes. Quand sa voix s’est élevée la première fois pour interdire son fils de toucher un cheveu de ce petit garçon frêle et bouclé, il a tout de suite croisé son regard pour mieux sourire. Elle l’avait sauvé comme l’aurait fait sa propre mère. « C’est toi qui es en train de me blâmer d’avoir changé alors que j’suis le même depuis toujours. Tu veux bien m’rappeler le contexte de notre rencontre ? C’est à toi que j’rêvais de casser la gueule, c’est toi que j’voulais foutre au fond d’une poubelle en espérant que tu retrouves bien toute ta famille à l’intérieur. » Une colère inexpliquée. Raphael n’avait rien fait de mal. Il évitait son regard dans la cours d’école et lançait son petit caillou sur son jeu de marelle fait maison. « Tu n’arranges pas ton cas. Je ne t’ai jamais rien fait, t’avais seulement besoin de défouler ta rage sur le premier venu. T’avais besoin d’un psy. Et ça ne te ferait pas de mal aujourd’hui non plus. » Les mots sont crus mais tellement honnêtes. Les deux garçons ne sont pas nés sur la même planète. Raphael a été élevé entre des bras aimants, il a été encouragé dans tous ses projets et, si aujourd’hui ce trop-plein d’amour résulte en un manque d’indépendance, au moins ce n’est pas la prison qui appelle son nom. « Et pourtant j’ai fait l’effort d’apprendre à te connaître et il m’semble que j’ai fait l’effort de jamais t’refaire le portrait aussi ? J’ai changé ouais, mais t’as dix ans de retard si tu veux m’faire la morale à ce sujet-là parce que ma violence et mes conneries ça a été depuis toujours, si quelque chose cloche, ça clochait quand j’traînais avec toi. » Les sourcils de Raphael se froncent. Ce n’est plus la peur qui se lit dans son regard mais bien une colère flamboyante. « T’aurais jamais appris à me connaître si ce n’était pas de ta mère qui t’y a obligé ! Ne prends pas le mérite qui ne t’appartient pas, Rudy ! » Qu’il souffle entre ses lèvres en ne détachant plus ses iris des siens. Le bleu de ses yeux n’est plus aussi beau. Et Rudy continue à mentir, à innocenter son portrait. Le blond ne peut pas croire une secondes à toutes ces sottises concernant sa soi-disant inquiétude de voir un mec innocent dans un établissement qui enferme les criminels. Il ne tire aucun mot, se contente de souffler tout l’air par ses narines, les poings serrés. Il a envie de le pousser et de le tirer par les cheveux jusqu’à l’extérieur mais il sait contrôler son impulsivité seulement parce qu’il s’agit de Rudy. Il ne tiendrait pas une seconde contre lui. « Mais oui j’comptais pas venir te revoir autrement et j’vais m’tirer et t’auras plus de nouvelles, si c’est vraiment c’que tu veux, si t’as vraiment rien dans l’crâne. C’est toi qui a changé là, j’te pensais pas comme ça Raph. » Enfin, leurs deux corps se séparent et Raphael peut enfin gonfler ses poumons en entier. Le regard noir, il observe le numéro de Rudy alors qu’il se la joue victime, retrouvant par lui-même le chemin de la sortie. Il a envie de rester immobile jusqu’à ce que sa présence ne soit plus qu’un souvenir mais, de le voir dos à lui ainsi, ça lui rappelle tous ces moments où il quittait sa maison pour partir on ne sait où. Ça lui rappelle la journée où il a levé le poing une fois de trop et ça lui rappelle le regard de sa mère qui apprend que son fils est allé trop loin, cette fois. Et il déteste de penser que cette dernière pourrait lui en vouloir de n’avoir rien dit quand Rudy retrouvait la rue une deuxième fois. « Attends. » Il regrette déjà. Il passe ses deux mains dans ses cheveux pour les ramener vers l’arrière, les tirant un peu au passage pour s’assurer qu’il est bien lucide. « Tu peux prendre le stupide canapé. Mais je refuse de faire semblant que rien ne s’est passé entre nous et que l’amitié existe encore. Parce que ce n’est pas le cas. » Il tente de se le prouver à lui-même. Rudy n’a pas été qu’un étranger. Il l’a protégé du monde qui l’entourait et il lui doit bien une faveur. « Et ne joue pas les fiers. T’es qu’un manipulateur et, si je te laisse squatter mon appart, ce n’est pas parce que j’ai succombé à tes pleurnicheries. C’est parce que j’ai pas envie que voir aux nouvelles demain que Rudy Gutiérrez a fait d’autres victimes. » Et, en soi, c’est un acte égoïste. Il ne veut pas avoir la mort d’un innocent qui passait par là sur la conscience. À vrai dire, il n’a plus l’impression de connaître Rudy. S’il a toujours noté en lui une colère électrisante, il n’a pourtant jamais deviné que ce dernier commettrait un crime digne de la taule. Ils n’étaient tous les deux que des gosses qui tentent de passer à travers l’adolescence sans trop de séquelles.    
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyMer 29 Juil - 22:18

Tu n’arranges pas ton cas. Je ne t’ai jamais rien fait, t’avais seulement besoin de défouler ta rage sur le premier venu. T’avais besoin d’un psy. Et ça ne te ferait pas de mal aujourd’hui non plus. Son poing le démange, à cet instant précis. Il le démange, il devient presque douloureux, parce que Raphael a raison et que ça l’énerve. Il savait qu’il n’était pas comme les autres, quand il était gamin, qu’il avait un problème comportemental et que ça n’allait pas se régler avec le temps. Sa maman lui disait qu’il était un petit garçon différent des autres, qu’il avait un cœur trop grand et qu’il était trop difficile de le combler, même avec tout l’amour du monde. En grandissant, il a compris qu’il était finalement trop petit et que rien n’arriverait jamais à le remplir malgré tout, qu’il ressentirait toujours un vide, un froid constant. Quand il était tout petit, il était plein, comme un étang dans ses meilleurs jours. Aujourd’hui ne reste que l’étiage, la sécheresse, les quelques zones encore touchées mais délaissées depuis trop longtemps. Il n’aime plus, il ne ressent plus, et à douze ans il le ressentait déjà – même avant l’abandon de son père, même avant de devenir l’homme de la maison, même avant de sombrer dans tous ses vices. T’aurais jamais appris à me connaître si ce n’était pas ta mère qui t’y a obligé ! Ne prends pas le mérite qui ne t’appartient pas, Rudy ! Il a raison, une fois de plus, mais tort également. Parce que tu crois que j’étais le p’tit garçon qui écoute tout ce que sa maman dit, à l’époque ? Tu crois que si j’avais écouté absolument tous ses ordres j’serais là devant toi comme un chien ? Réfléchis un peu, j’ai voulu lui faire plaisir et j’ai pris sur moi, paraît que j’t’ai même apprécié alors m’gonfle pas, j’prends le mérite que j’veux. Il ne pouvait pas ne pas revenir là-dessus, il fallait qu’il rectifie. S’il a été son ami, presque son frère, c’est bien parce qu’une part de lui-même le désirait et l’acceptait, sinon ça n’aurait jamais été le cas. Mais ces mots ne suffisent pas à changer l’état d’esprit de Raphael, il ne veut pas de lui ici, il n’a jamais voulu le rejoindre en prison, il veut s’en débarrasser depuis trop longtemps. Pourtant, Rudy a raison ; les deux hommes étaient amis et ont pris des chemins différents – car déjà, à la base, ils ne venaient pas du même milieu – si l’un a changé, l’autre également. Ils ne se reconnaissent plus car ils ne se sont jamais réellement connus, dans le fond, et il s’en mord les doigts aujourd’hui. Il s’apprête à partir, ultime tentative pour que Raphael le retienne et accepte enfin qu’il reste ici. Pour une durée déterminée ou non, peu importe, mais il a besoin de cette solution pour le moment car aucune autre porte ne s’ouvrira sur lui. Pas un vieil ami, pas de la famille et encore moins un inconnu. Attends. Et ça a fonctionné ; il n’y croyait pas. Le brun se retourne vers Raphael et le voit presque se tirer les cheveux, il lui donne du fil à retordre, c’est le moins que l’on puisse dire. Tu peux prendre le stupide canapé. Mais je refuse de faire semblant que rien ne s’est passé entre nous et que l’amitié existe encore. Parce que ce n’est pas le cas. Avec quelqu’un d’autre, cette remarque ne l’aurait pas déplu, bien au contraire, il aurait apprécié ne pas avoir à faire l’effort de la discussion à ses côtés. Mais avec Raphael, ça reste différent, il ne veut pas rester sous le même toit que lui et ne pas pouvoir lui demander des nouvelles, savoir ce qu’il a fait, qui il a vu, se moquer de ses nouveaux vêtements et de ses péripéties plus grotesques les unes que les autres. Ils ont beau avoir le même âge, il l’a toujours vu comme un petit frère et il n’a pas envie que ce soit la guerre froide comme avec l’un de ses frangins, un des vrais, un lié par le sang. J’t’ai jamais vu comme un ami, qu’il dit, finalement, en haussant ses épaules. T’étais d’la famille à mes yeux et on a beau se brouiller avec les frangins et la mamá, au final on se rabiboche toujours parce que la famille, y’a que ça de vrai. Alors ça finira par passer ta p’tite crise de j’te parle plus parce que t’es pas quelqu’un d’bien. Il est persuadé dans ses propos, pas réellement sûr dans sa tête – c’est rare. Et ne joue pas les fiers. T’es qu’un manipulateur et, si je te laisse squatter mon appart, ce n’est pas parce que j’ai succombé à tes pleurnicheries. C’est parce que j’ai pas envie de voir aux nouvelles demain que Rudy Gutiérrez a fait d’autres victimes. Il le regarde un instant puis sourit grandement, comme s’il en avait rien à faire, c’est un peu le cas. J’suis pas un meurtrier, j’te rappelle. J’ai déraillé une fois, les autres gars que j’avais cogné avant ils étaient bien contents d’me rendre les coups, lui il a juste pas pu et a préféré porter plainte. Et tu t’plaignais pas quand j’frappais pour te défendre toi, hein, t’es hypocrite. Le dernier mot est presque craché, pourtant, Rudy n’est plus énervé. Il s’assoit de nouveau dans le canapé, bien décidé à rester ici puisque maintenant, il lui a donné son accord. Bon c’était bien marrant deux minutes mais on a toujours pas de solution à notre problème, on bouffe quoi ? Nous, il parle ainsi ; ils sont redevenus des compères, selon lui, et ils doivent œuvrer ensemble pour trouver de quoi se nourrir ce soir, sans que Raphael perde ce qu’il lui reste d’économies et sans que Rudy ait à dépenser le moindre sou.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyJeu 30 Juil - 4:02

« Parce que tu crois que j’étais le p’tit garçon qui écoute tout ce que sa maman dit, à l’époque ? Tu crois que si j’avais écouté absolument tous ses ordres j’serais là devant toi comme un chien ? Réfléchis un peu, j’ai voulu lui faire plaisir et j’ai pris sur moi, paraît que j’t’ai même apprécié alors m’gonfle pas, j’prends le mérite que j’veux. » Il est celui qui l’a dit en premier. Il ressemble effectivement à un chien qui cherche une gamelle remplie de croquettes et un toit sous lequel dormir sans que la pluie ne vienne abîmer son pelage. Il n’est pas surpris de ses propos : il sait qu’ils se sont aimés. Ils n’ont pas fait semblant de sourire quand ils s’amusaient à attraper avec leurs dents le raisin que l’autre lançait. Raphael ne pleurait jamais quand Rudy le battait une énième fois à une partie de bras de fer – il n’est vraiment pas fort, le petit. Il se contentait de rigoler en lui tapant l’épaule avant de lui faire la promesse que, un jour, il serait le vainqueur d’une telle bataille de muscles. On dirait bien qu’il devra faire un passage en prison s’il souhaite seulement espérer que ce jour arrive. Malgré les grognements d’animaux qui s’élèvent dans l’appartement bordélique, la guerre des regards finit par tomber et Rudy tourne les talons, libérant un Raphael tendu qui sentait ses joues rougies par la colère. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas senti un tel sentiment lui tordre les veines. Il fallait bien que ce soit son ancien pote qui ranime en lui une flamme endormie depuis des semaines. Il était heureux, ce soir, Raphael. Il s’impatientait en choisissant entre trois t-shirts et il souriait en croisant son regard dans le miroir, comme si pour la première fois de sa vie il aimait ce qu’il voyait. Plus d’acné ravageur, plus de rougeurs là où il ne devrait pas en avoir, plus de ridicule barbichette qu’il tente de faire pousser mais en vain. Rudy marche d’un pas absolument pas décidé vers la sortie. Raphael peut entendre ses pensées lui crier de l’arrêter. Rudy est un manipulateur, et il ne se gêne pas pour le lui rappeler après lui donner l’autorisation de pioncer dans le canapé sans qu’il n’appelle les flics pour qu’ils viennent le récupérer. Sa vision de son ami a réellement changé : sa peau semble s’être tachée de la peinture grise de la prison, comme s’il n’était pas réellement sorti de là. On ne peut pas en vouloir à celui qui espère simplement avoir une vie normale, pas vrai ? « J’t’ai jamais vu comme un ami, t’étais d’la famille à mes yeux et on a beau se brouiller avec les frangins et la mamá, au final on se rabiboche toujours parce que la famille, y’a que ça de vrai. Alors ça finira par passer ta p’tite crise de j’te parle plus parce que t’es pas quelqu’un d’bien. » Le bouclé baisse le regard, se refusant de s’attacher à celui de Rudy. Il aimerait avoir la capacité de le croire mais, ce soir, il est sur la défensive. L’ex-taulard peut rêver s’il souhaite terminer la soirée avec une bonne bière, de la rigolade et la nostalgie de deux idiots séparés par la justice. Il est orgueilleux, Raphael, et ça lui prendra du temps avant d’offrir un véritable sourire à celui qui l’effraie aujourd’hui. Il aurait aimé que les choses ne se passent pas ainsi. Il aurait aimé le retrouver autour de la table de sa mère, tandis que cette dernière demande pour la troisième fois si les deux garçons sont certains de ne vouloir rien à boire. « Tu dis n’importe quoi. » Il n’a pas d’argument à apporter au débat. Sa gorge s’est nouée par un mélange de regrets et de tristesse. Les années se sont écoulées et il a oublié ce qu'ils représentaient tous les deux. Il ne sait plus si c'est réellement lui qui a changé, ou Rudy, ou les deux. Mais il est rongé par la crainte. Parce qu’il ne sait pas ce que le futur lui réserve. Il ne sait pas s’il pourra se rendre à la plage avec ses amis demain matin car il est le premier à annuler une sortie s’il ne ferme pas l’œil de la nuit. De savoir Rudy dans son salon, ça ne va pas le rassurer. Au contraire. Il ne lui fait plus confiance, malheureusement. Il en faudra plus que de jolies paroles pour que les morceaux du vase cassé se recollent. « J’suis pas un meurtrier, j’te rappelle. J’ai déraillé une fois, les autres gars que j’avais cogné avant ils étaient bien contents d’me rendre les coups, lui il a juste pas pu et a préféré porter plainte. Et tu t’plaignais pas quand j’frappais pour te défendre toi, hein, t’es hypocrite. » Il lève les yeux au ciel, démontrant clairement son désaccord. « Non, je ne me plaignais pas, mais je ne t’ai jamais encouragé à leur ouvrir les lèvres ou à leur fracturer le nez. Peut-être que j’avais peur que tu te retournes contre moi si je montre mon désaccord, qu’est-ce que tu en sais ? » Il demande, les sourcils soulevés, fier d’apporter ce point qu’il vient juste d’inventer. Non, il n’avait plus peur de Rudy quand ce dernier s’est joint à son équipe, à lui. Il était devenu le protégé du plus dangereux de la cours. Plus personne ne pouvait le toucher. « Bon c’était bien marrant deux minutes mais on a toujours pas de solution à notre problème, on bouffe quoi ? » Soupir. Raphael se décolle du mur et se dirige sans conviction vers sa cuisine ouverte. Il garde un œil sur Rudy par-dessus le comptoir en fouinant dans l’armoire. « J’ai des sachets de soupe instantanée. La bouilloire est en dessous de l’évier. Te gêne pas pour préparer ton propre dîner, si jamais t’as pas oublié comment on fait bouillir de l’eau. » Puis il rejoint son frigo pour en sortir un reste de pâtes aux champignons de la veille qu’il met dans le four à micro-onde. Flemme, quand tu nous tiens.  
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyVen 31 Juil - 21:35

Tu dis n’importe quoi. Raphael ne veut pas participer à cette discussion, réellement aborder le sujet de leur amitié, car il sait que Rudy a raison. Et pourtant, il connaît très bien le Mexicain, il le sait préférer la solitude, détester la foule, détester les gens, ne s’aimer que lui-même. Il n’y a que quelques personnes à qui il accepte de donner de son temps, de son énergie, de ce qui lui reste d’amour. Raphael est l’un d’eux – ou était, à une époque, aujourd’hui ça reste encore à définir. Il n’a pas envie d’argumenter toute la soirée sur ce sujet-là maintenant qu’il lui a donné son accord pour dormir ici – ce sera réitéré le lendemain et il ne bougera pas durant des semaines, peut-être des mois, c’était le projet initial et il ne compte pas tirer une croix dessus. Ils auront tout le temps du monde de se concentrer sur eux, sur ce qu’ils sont l’un pour l’autre, sur les ressentiments et la rancœur, sur tout ce qui est enfoui au fond d’eux-mêmes et qui doit refaire surface. Ils finiront par réparer ce qui a été cassé entre eux, comme un vieux couple, parce qu’entre frères d’une autre mère il y a plus de fidélité qu’entre amants sur de longues décennies. Il ne mentait pas quand il lui a dit qu’il ne le voyait pas seulement comme un ami mais comme un membre de sa famille, il n’est qu’un nom de plus sur une longue liste de personnes qu’il a réussi à décevoir. Ses frères ne veulent plus réellement lui parler, ses sœurs sont dans un univers parallèle, il est livré à lui-même, seul face au monde, seul face aux Gutiérrez, seul face à un Elly également. Alors il lui rappelle qu’il n’a tué personne, il lui rappelle ses démons, ce qu’il faisait déjà à l’époque, ce qu’il faisait pour lui. Ça n’a pas l’air d’impacter Raphael, qui ne semble pas d’accord avec ses propos. Pourtant, mettre tous ses torts sur le dos d’une personne en lui disant « j’ai fait ça pour toi », c’est la spécialité de Rudy. Non, je ne me plaignais pas, mais je ne t’ai jamais encouragé à leur ouvrir les lèvres ou à leur fracturer le nez. Peut-être que j’avais peur que tu te retournes contre moi si je montre mon désaccord, qu’est-ce que tu en sais ? Il soulève un point auquel n’avait pas pensé l’ancien prisonnier, sauf qu’il n’a pas envie d’y croire. C’est sérieux là ? Tu vas me dire que t’as passé tous tes moments avec moi à flipper que j’me retourne contre toi ? Il secoue son visage de gauche à droite. C’est un truc inventé juste parce que tu sais plus quoi dire, tu savais très bien que j’étais plus capable d’te faire quoi que ce soit et ça t’a pleinement profité. Joue pas à l’innocent, t’avais beau pas t’en prendre à eux, t’étais complice, t’avais autant de sang sur les mains que moi, derrière. Qui ne dit mot consent, c’est pas ça qu’on dit ? Il connaît cette expression depuis son séjour derrière les barreaux, il avait demandé à un homme pourquoi il était incarcéré et celui-lui lui avait répondu ceci. Il avait mis deux jours à comprendre quels avaient été ses torts, une fois cela fait, il avait fait de son mieux pour ne plus le croiser lors des sorties dans la cour. De nouveau sur le canapé, il s’inquiète une nouvelle fois du repas qu’ils auront ce soir. Il a faim, il n’a pas mangé de la journée et il rêve d’un bon repas, bien consistant. J’ai des sachets de soupe instantanée. La bouilloire est en-dessous de l’évier. Te gêne pas pour préparer ton propre dîner, si jamais t’as pas oublié comment on fait bouillir de l’eau. Consistant, hein. Il jette un regard en direction de la cuisine, les sourcils froncés, et se lève de nouveau. Je viens de te dire que je bouffais de la merde et tu veux me faire manger de la soupe instantanée ? Pour notre premier repas en tête à tête, je m’attendais à mieux, tu fais plus d’efforts. Il parle comme une femme l’aurait fait dans un vieux couple, et ça le fait plutôt rire. Le brun s’approche de Raphael et le regarde mettre son plat dans le four. Et pourquoi tu partages pas ? Et pourquoi tu cuisines pas ? Et pourquoi tes placards sont tout le temps vides ? Parce que ça ne date pas d’aujourd’hui, ça. Il se rappelle qu’à l’époque, il se ramenait toujours avec des sandwichs achetés dans le snack du coin, quand ils devaient passer une soirée tous les deux. Il savait que Raphael ne faisait pas souvent les courses et que ce qu’il mangeait ne lui plaisait pas, alors il se débrouillait pour se remplir lui-même le ventre tout en passant sa soirée chez son ami. Quoi d’neuf dans ta vie ? La question le titillait. C’est pour une jolie meuf, j’espère, que t’étais autant admiratif devant tes fringues. Raphael a beau lui avoir dit qu’ils ne redeviendront pas amis d’aussitôt, que ce ne sera jamais comme avant, il fait la sourde oreille et aborde des sujets autour desquels les amis aiment discuter. Parce qu’il va s’ennuyer, ce soir, sinon, et il n’a pas envie de passer sa première soirée ici à compter les carreaux de la cuisine. Il l’a déjà fait, ça, plus d’une fois, et il ne trouve jamais le bon nombre – est-ce qu’il en enlève ou en rajoute durant la nuit ? Sûrement.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyVen 31 Juil - 23:12

« C’est sérieux là ? Tu vas me dire que t’as passé tous tes moments avec moi à flipper que j’me retourne contre toi ? » Oui, c’est ce qu’il a dit mais, non, ce n’est pas ce qu’il pense. Il se sentait en sécurité avec celui qui le défendait du plus stupide du corridor, de celui qui attendait qu’il ferme la porte du cabinet de toilette derrière lui pour lui balancer des rubans de papier mouillés. Il pouvait enfin respirer quand le mexicain était dans les parages mais les choses ont changé quand il s’est mis à se battre contre celui qui n’avait pas touché un cheveu bouclé de Raphael. Quand sa colère s’est étalée vers ceux qui ne méritaient pas de se faire arracher les molaires. Il n’était plus question de le protéger lui mais de devenir le prédateur de Brisbane. Et c’est à ce moment que l’innocent a commencé à fuir la bête. Pour ne pas être impliqué dans quelque chose qu’il ne peut pas regarder sans plisser les paupières. Sa colère à lui, il l’expulse en dansant au rythme d’une musique qu’il connait par cœur, pas en plaquant un autre garçon sur le sol pour mieux enfoncer son genou dans ses tripes et pâlir son teint sous une coulée bourgogne. « C’est un truc inventé juste parce que tu sais plus quoi dire, tu savais très bien que j’étais plus capable d’te faire quoi que ce soit et ça t’a pleinement profité. Joue pas à l’innocent, t’avais beau pas t’en prendre à eux, t’étais complice, t’avais autant de sang sur les mains que moi, derrière. Qui ne dit mot consent, c’est pas ça qu’on dit ? » Pris au piège, il se contente de lever les yeux au ciel en mâchant ses mots. Il n’a plus d’arguments – il n’en a jamais vraiment eu mais il comptait sur l’improvisation pour le sortir du piège. Hélas, son inspiration est disparue et il ne trouve plus d’idée pour camoufler les torts partagés. Il ne disait effectivement rien. Peut-être que, au fond, ça lui faisait plaisir de voir les autres souffrir à sa place. Car il n’était plus celui à courir pour se cacher dans la salle de bains. « J’ai plus envie d’en parler. Les temps ont changé, en débattre davantage ne servirait à rien. Nos chemins se sont séparés et, à ce moment, nos points de vue aussi. » Il hausse mollement les épaules pour clore le sujet qui l’irrite avant de se diriger vers la cuisine. « Je viens de te dire que je bouffais de la merde et tu veux me faire manger de la soupe instantanée ? Pour notre premier repas en tête à tête, je m’attendais à mieux, tu fais plus d’efforts. » Non, il ne pourra pas le supporter plus de cinq jours. Il a presque envie que les armes à feu deviennent légales en Australie, juste au cas où il a vraiment besoin que Rudy dégage. « Je fais déjà l’effort de te proposer l’un de mes trois sachets de soupe, si tu n’en veux pas tu peux aller picorer les miettes dans le canapé. » Il souffle sans le regarder en transvidant le contenant en plastiques dans une assiette en porcelaine. Sous les yeux de vautour de son ancien ami, il compose 2 minutes sur le cadran de son four à micro-onde. « Et pourquoi tu partages pas ? Et pourquoi tu cuisines pas ? Et pourquoi tes placards sont tout le temps vides ? » Il se tourne vivement vers lui : « Et toi pourquoi toi t’en as pas, de placard ? » S’il n’avait pas fait le con, il aurait un appartement dans lequel il pourrait gérer sa propre bouffe. En attendant, il peut laisser Raphael s’occuper de ses oignons. Il ouvre la porte d’une des armoires pour atteindre un verre dans le haut et il se sert de l’eau du robinet. « Tu peux te servir autant d’eau que tu veux. » Il ironise en le regardant du coin de l’œil pour bien lui faire comprendre que la seule chose qu’il peut utiliser ici, c’est l’eau et le sachet de soupe instantanée.

Le micro-onde sonne et Raphael mélange son contenu pour s’assurer que la chaleur s’est bien propagée entre chacun des tortellinis. Satisfait, il va s’installer à sa minuscule table bordélique accompagnée d’une seule chaise : la sienne. Rudy se permet de lancer les formalités. « Rien de neuf. » Enfin, rien dont j'ai envie de te parler. Il marmonne en mâchant une pâte, les yeux rivés vers son téléphone qu’il a ouvert pour se divertir et arrêter de penser à la présence intrusive de Rudy. Il fait défiler sa page instagram et tombe sur une photo qu’a posté @Kieran Halstead (j'te watch). Un autre de ses dessins. Il est tellement talentueux. Mais, comme d’habitude, il ne like pas la photo sinon l’autre garçon saurait qu’il est espionné. « C’est pour une jolie meuf, j’espère, que t’étais autant admiratif devant tes fringues. » Il relève les yeux quelques secondes pour voir le regard de Rudy. Est-il moqueur ? Amusé ? Perplexe ? « Toujours la même. » Il marmonne. « Tu dois bien t’en souvenir, j’en parlais tout le temps. Mais c'est pas pour elle, hein, les fringues. Je dois m'habiller, c'est tout. » Et, pour l’empêcher de poser plus de questions, il lui renvoie la balle. « Et toi ? Tu l’as revue ? » Sa copine. Il sait de qui il parle. Elle était la seule qui faisait battre son cœur et c’est pour elle qu’il a fait l’idiot.
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptySam 1 Aoû - 0:18

J’ai plus envie d’en parler. Les temps ont changé, en débattre davantage ne servirait à rien. Nos chemins se sont séparés et, à ce moment, nos points de vue aussi. Il mentirait s’il disait que cette réplique l’étonne ; Raphael fuit les problèmes, sans s’en soucier davantage. Parce qu’il ne sait pas avancer ses idées, argumenter, prouver qu’il a raison. Et parce qu’il sait très bien que, sur ce sujet-là, il est en tort comme son ancien ami. S’ils ne frappaient pas, ils ne disaient pas grand-chose non plus, il aurait très bien pu le contourner et aller en parler à sa mère, il a pourtant décidé de ne rien faire et d’accepter être protégé trop lourdement. Ça a eu ses répercussions des années plus tard, laissant l’un des deux derrière les barreaux, mais ce sont bel et bien les deux hommes qui ont été condamnés, dans le fond, à assumer avoir une part d’ombre à tout jamais. Eh oui, Raphael Elly n’est pas aussi innocent qu’il le laisse paraître. Ouais s’tu veux, mais Rudy n’insistera pas plus longtemps, il a trop faim pour poursuivre le débat. Sauf que ce que lui propose le bouclé ne l’intéresse pas, ça lui donne presque envie de vomir rien que d’y penser. Je fais déjà l’effort de te proposer l’un de mes trois sachets de soupe, si tu n’en veux pas tu peux aller picorer les miettes dans le canapé. La remarque de Raphael le fait sourire, mais il recommence très vite à faire la tête, par principe. Et puis en plus t’en as que trois ? Je suis supposé en manger qu’un et faire comme si j’étais rassasié avec ton plat à base d’eau et de poudre ? Il soupire et lui demande pourquoi il ne fait pas les courses, pourquoi ses placards ne sont jamais pleins. Et toi pourquoi t’en as pas, de placard ? Bonne question. J’en ai, chez ma mère, mais elle veut plus que j’y aille. S’il n’avait pas été suffisamment décevant pour qu’elle le refuse à nouveau chez eux, il n’aurait pas été là ce soir, à demander à Raphael de le nourrir. S’il ne s’était pas séparé d’avec Lena, il aurait même été chez elle ce soir, à partager tous ses placards ainsi que son lit. Lui aussi aurait préféré avoir une autre solution que de squatter un canapé plein de miettes, que de manger de la soupe instantanée et devoir supporter quelqu’un qui ne le supporte plus. Mais sa maman lui a appris que dans la vie, on a pas toujours ce que l’on souhaite, il râle pourtant des heures durant jusqu’à finalement l’accepter – la soupe, ce n’est pas encore le cas. Raphael attrape un verre d’eau et se le sert, avant de commenter l’action de la manière la plus ironique qui soit. Tu peux te servir autant d’eau que tu veux. Il le regarde ensuite partir avec son assiette de pâtes, qu’il compte manger seul, avec son verre d’eau, et lui laisser sa foutue soupe. Non mais je rêve, c’est pas sympa. Il s’approche de lui et lui pique sa fourchette des mains pour piquer dans l’assiette et prendre une bonne bouchée. Satisfait, il recule d’un pas et mâche, avant de grimacer et d’aller vers la cuisine pour prendre un des verres et se le remplir, boire rapidement, et recommencer. MAIS C’EST AUX CHAMPIGNONS RAPH !  Il crie, vexé. Tu sais que j’aime pas ça, tu pouvais me le dire. Il le sait parce que Raphael commandait toujours des pizzas sans eux, à contre coeur, pour Rudy. Après avoir ingurgité ses deux verres, il attrape un des sachets de soupe et commence à lire les instructions dessus – on ne sait jamais, Rudy est un excellent cuisinier, il a peu confiance en ces choses-là. Pour faire la conversation, il lui demande ce qu’il y a de neuf dans sa vie. Rien de neuf. C’est radical. Toujours la même. Tu dois bien t’en souvenir, j’en parlais tout le temps. Mais c’est pas pour elle, hein, les fringues. Je dois m’habiller, c’est tout. Il allait enchaîner avec de nouvelles questions la concernant, mais il ne lui laisse pas le temps. Et toi ? Tu l’as revue ? Il sait de qui il parle. Rudy attrape la bouilloire sous l’évier, comme expliqué par Raphael, et la branche avant de la remplir d’eau, puis appuie sur le bouton. Elle est venue me voir en prison il y a un mois, avant ma sortie. Car Rudy n’est dehors que depuis quelques jours, presque des heures, finalement. J’vais aller la voir dans pas longtemps, on a encore trop d’choses à s’dire. Il soupire en regardant la bouilloire faire son travail, pas satisfait par l’idée de manger ça. Mais j’m’en tape de ça. Si c’est pas pour elle, ils sont pour qui, tes fringues ? C’est pour quelqu’un d’autre que t’as rencontré ? Hein, c’est qui ? Et dis pas toi-même, j’suis pas si con. Il regarde les placards, ensuite. Et au fait, du coup vu qu’ils sont vides tes trucs là, j’peux pas rassembler le contenu de deux dans un seul comme ça j’en prends un pour moi ? Tu verras c’que c’est de faire les courses et d’avoir un placard plein, au moins une fois dans ta vie. Il hausse ses épaules alors qu’il verse le contenu du sachet dans un bol, en attente de l’eau qui ne va pas tarder à entrer en ébullition.

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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptySam 1 Aoû - 17:36

« Ouais s’tu veux » Cette simple acceptation de la part de Rudy permet à Raphael de respirer à nouveau normalement. Enfin, ils n’ont plus à débattre d’un sujet pour lequel le bouclé de possède plus aucun argument – et il déteste avoir l’impression d’être dans le tort alors que c’est son ancien ami qui s’est retrouvé derrière les barreaux, pas lui. Il n’a jamais rien fait de mal, Raphael. Il est un petit ange, rien de moins. Et puis en plus t’en as que trois ? Je suis supposé en manger qu’un et faire comme si j’étais rassasié avec ton plat à base d’eau et de poudre ? Même si les débats concernant la traîtrise, la vérité, le mensonge et l’abandon sont terminés, le mexicain ne peut simplement pas accepter une proposition sans la critiquer. Évidemment qu’il allait trouver une mouche dans la soupe – c’est le cas de le dire. Mais, rendu à ce point-là, Raphael n’est plus surpris de l’entendre se plaindre alors il ne fait que lever les yeux au ciel pour témoigner de son désintérêt. Il lui a déjà dit : s’il souhaite manger quelque chose de plus consistant que de l’eau salée à saveur de poulet, il peut sortir de chez lui et renifler les alentours à la recherche d’une épicerie ou d’un restaurant. « Ferme-la et prends ce que je t’offre. » Il souffle simplement pour lui clouer les lèvres. Il ne supporte déjà plus ses gamineries. Il ne sait pas comment il pourra supporter sa présence suffocante à chaque fois qu’il rentre chez lui en espérant du silence et un peu de repos. Pour la première fois, il regrette presque d’être un casanier qui préfère le confort de son appartement à l’ambiance en public. J’en ai, chez ma mère, mais elle veut plus que j’y aille. Il hausse les sourcils, les lèvres pincées, mimant une expression de surprise avant de marmonner pour lui-même : « On se demande pourquoi. » Sa propre mère n’a pas accepté son retour. Il y a bel est bien quelque chose qui cloche dans l’équation. Mais Raphael ne dira rien de plus, conscient que ce ne doit pas être la situation la plus agréable de ne plus pouvoir compter sur les liens du sang. Non mais je rêve, c’est pas sympa. Rudy s’exclame comme un enfant à qui on confisque son jouet préféré ou une collation à base de chocolat – les plus rares et les plus précieuses. Pourtant, ça ne l’empêche pas de lui arracher la fourchette des doigts pour se servir un tortellini. Le danseur ne réagit pas vraiment, se contentant d’attendre sa réaction. Parce que les pâtes, elles sont fourrées aux champignons. Et, s’il peut s’amuser un peu, il ne fera rien pour l’empêcher de se tuer les papilles gustatives. Ça lui apprendra à se servir dans une assiette sans en avoir l’autorisation. Devant la réaction excessive de son ancien ami, il se mord le bout de la langue pour s’empêcher de partir loin dans un fou rire. C’est avec amusement qu’il observe le garçon se diriger vers le robinet pour cracher le contenu infâme dans le fond de l’évier. « Tu m’as pas demandé. » Il répond simplement, ses joues crispées le faisant souffrir tellement il se retient de rire de la situation. Il sait ce qu’il doit faire s’il veut que Rudy reste loin de ses repas : glisser des champignons dedans à toutes les occasions. Ça ne lui ferait pas trop mal à régime à base de ces petites plantes, il les adore.

Mais, rapidement, l’atmosphère redevient ennuyante et, si Raphael aurait pu se divertir en questionnant Rudy au sujet de son incarcération, des rumeurs qui courent dans les douches, de la propreté de sa cellule, il n’en a malheureusement pas envie. Loin de lui l’idée de donner l’impression à Rudy que sa vie l’intéresse depuis qu’ils ne sont plus amis. Il se sentirait presque le bienvenu. Pourtant, ça n’empêche pas à l’autre de s’imposer à son intimité mais Raphael lui renvoie rapidement les questions personnelles. « Elle est venue me voir en prison il y a un mois, avant ma sortie. » Il hoche mollement la tête en posant un tortellini sur sa langue. Alors, ils sont encore ensemble. C’est un miracle. Elle doit avoir un truc pour les mecs en tenue orange. « J’vais aller la voir dans pas longtemps, on a encore trop d’choses à s’dire. » Tant mieux pour lui, il n’a pas totalement ruiné sa vie en se faisant menotter. C’est presque une victoire. « Mais j’m’en tape de ça. Si c’est pas pour elle, ils sont pour qui, tes fringues ? C’est pour quelqu’un d’autre que t’as rencontré ? Hein, c’est qui ? Et dis pas toi-même, j’suis pas si con. » Si Rudy pense pouvoir lui tirer les vers du nez, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il n’a pas envie de lui parler de sa vie privée, encore moins de celle qu’il n’arrive toujours à déchiffrer. « Tu rêves. » Il marmonne simplement pour lui faire comprendre que ça ne sert à rien d’insister : il ne saura absolument rien. Ce n’est pas parce que Raphael lui a offert son canapé à contre cœur qu’il devient son psychologue. Ce devrait être l’inverse, d’ailleurs : c’est toujours le client qui se couche sur le canapé pour mieux fixer le plafond. Et au fait, du coup vu qu’ils sont vides tes trucs là, j’peux pas rassembler le contenu de deux dans un seul comme ça j’en prends un pour moi ? Tu verras c’que c’est de faire les courses et d’avoir un placard plein, au moins une fois dans ta vie. Il hausse un sourcil en relevant la tête pour l’observer par-dessus le comptoir. « Ah ? Parce que t’as de l’argent pour le remplir, ton côté ? » Il esquisse un sourire moqueur et finit par secouer la tête de droite à gauche, sachant pertinemment qu’il ne pourra pas lui retirer cette idée de la tête maintenant qu’il l’a évoquée à voix haute. « Fais ce que tu veux, tant que tu ne fous pas le bordel. Plus que ça ne l’est déjà. » Il précise, n’ignorant pas le fait qu’il vit dans un véritable dépotoir. « Et évite de le remplir de merdes. Je veux pas voir de clopes ou d’autres trucs illégaux. » Il finit par ajouter pour tout de suite établir les règles.  
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Message(#)t'as toujours l'diable, si t'as peur d'finir seul (raphael) EmptyLun 3 Aoû - 22:52

Ferme-la et prends ce que je t’offre. La patience de Raphael a des limites et Rudy est en train de les franchir, centimètre par centimètre, cette réponse est un indice supplémentaire : il est rare que son ancien ami s’adresse à lui d la sorte. Il le faisait, avant, quand ils étaient tous les deux sur le ton de la rigolade et qu’un mot de trop ne risquait pas de passer de travers, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Au fond de lui-même, Rudy aimerait attraper le bouclé par le col et lui enfoncer ses tortellinis dans la bouche avec son poing. Sauf qu’il ne dit rien, il reste bouche bée, comme cloué face à cette répartie inattendue. T’as eu une poussée de couilles durant la nuit ou c’est comment ? Et finalement, il pose cette question, avant de reprendre ses plaintes de plus belle : pas de soupe, il ne veut pas de soupe. Il lui rappelle que s’il n’a pas de placards à remplir, lui, c’est parce que sa mère ne l’accepte plus chez eux. C’était une perche tendue et il le savait, Rudy, mais il l’a quand même dit. On se demande bien pourquoi. Le regard se veut foudroyant mais cette fois-ci, aucun mot ne sort, le sujet abordé est beaucoup trop délicat pour l’envoyer chier sur le ton de la rigolade. S’il le fait, ce sera sérieux, et il le sentira passer. Un regard est on ne peut plus suffisant ; s’il y avait des flingues à la place de ses pupilles, Raphael aurait le corps perforé à maintes reprises. Et par esprit de vengeance ou par simple envie de manger quelque chose de consistant, Rudy s’approche de l’assiette qui ne lui est pas destinée et pique la fourchette à son nouveau colocataire pour lui voler une bouchée de pâtes. L’erreur est fatale ; elles sont aux champignons. Il lui fait son cinéma, crie, crache, boit, sous l’air amusé de Raphael qui se retient au mieux de rigoler. Tu m’as pas demandé, voilà tout ce qu’il répond quand Rudy lui fait remarquer qu’il ne l’a pas prévenu. T’es vraiment qu’un p’tit con, Raph. T’sais que l’immolation et la noyade à côté, ça vaut rien ? La pire chose au monde ce serait de crever avec ce truc-là au fond d’la gorge, j’suis sûr que si un bout reste coincé, il peut muter et t’égorger dans ton sommeil. Ça m’fait flipper. Il paraît très sérieux, il n’y aurait pas pire mort à ses yeux que de succomber face aux champignons. Et c’est très certainement exagéré parce qu’il vient d’en ingérer, mais pour l’heure il est réellement sincère.

Alors, il abdique, Rudy. Il comprend bien qu’il n’aura rien à manger de meilleur qu’une soupe au poulet – goût poulet, du moins, parce qu’il n’y a pas un bout de volaille là-dedans. Il se met donc en tête de se la préparer, suit les instructions avec assiduité tout en questionnant Raphael sur sa vie actuelle ; est-ce qu’il fréquente quelqu’un, si oui, qui ? Sauf qu’il détourne le sujet pour lui parler de Lena, et même si Rudy a des choses à dire à son sujet, il n’a pas tellement envie de se confier. Il ne sait pas où il en est, avec elle, s’il y a toujours de l’espoir ou s’il l’a perdue le jour où il s’est fait enfermer. En parler, c’est raviver des souvenirs enfouis profondément, rallumer des espoirs enterrés difficilement. Ça ne vaut pas le coup, pas ce soir, pas maintenant, pas alors qu’il n’a pas réussi à en parler avec lui-même seulement, à se mettre d’accord sur ce qu’il ressent et ce qu’il ne veut plus ressentir. Alors s’installe un ping-pong entre eux, il aborde une fois de plus le sujet de Diana, car il a bien compris que c’est d’elle dont ils parlent. D’elle et de quelqu’un d’autre, un nom qui ne franchira pas les lèvres de Raphael, ce soir. Tu rêves, c’est tout ce dont il a droit. T’es sérieux ? Moi j’te dis tout et toi tu m’dis rien, franchement t’es une tête de con, ce soir. Ce soir et tous les autres soirs, mais ça, il n’a pas envie de le lui dire – pas maintenant, ils ont encore le temps de s’insulter et de se détester pour les semaines et mois à venir. Ah ? Parce que t’as de l’argent pour le remplir, ton côté ? Il lève la tête pour regarder Raphael et hausse ses épaules, finissant de mélanger son bol de soupe, berk. Bah.. ouais, un peu, ‘fin j’vais travailler bientôt j’pense, j’suis encore en recherche mais ça va v’nir. Il préfère esquiver ce sujet-là aussi car il a nullement l’intention de lui verser une partie du loyer, ils ne sont pas en colocation réelle, il se contente d’être hébergé et ça lui va très bien. Fais ce que tu veux, tant que tu ne fous pas le bordel. Plus que ça ne l’est déjà. Nouveau regard alors qu’il arrive dans le salon avec son bol, et s’installe sur le canapé, une cuillère à la main. Si tu te clash toi-même juste pour pas que j’le fasse c’est pas cool, où est mon bonheur après ? Parce que ses remarques sur le rangement très approximatif de son appartement, elles ne datent pas de ce soir, il a toujours aimé le critiquer là-dessus, gentiment souvent, un peu plus de manière exaspérée ensuite. Aujourd’hui, il reprend du service et se veut pas trop piquant, bien qu’il le pense réellement au fond de lui. Et évite de le remplir de merdes. Je veux pas voir de clopes ou d’autres trucs illégaux. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Rudy. Tu sais qu’il y a rien d’illégal dans les clopes, quand même ? L’fait que tu sois pas capable d’en fumer une sans tousser comme un cancéreux, ça veut pas dire qu’ça l’est. Il se moque de lui, encore, mais ça se veut plus agréable qu’à l’accoutumée. Mais j’vais pas le remplir de merdes, que d’la bouffe, tu verras c’que ça fait de manger de bons p’tits plats. Il plonge sa cuillère dans sa soupe et la met ensuite dans sa bouche, avant de grimacer. Biens meilleurs que ta merde, là… sérieux Raph comment tu survis dans une porcherie à bouffer ça toute ta vie ? T’es un genre d’alien où j’sais pas ? Il regarde le plat de pâtes presque terminé, et son ventre gargouille, fort. J’ai faim, ça m’nourrira pas, ça. Il secoue son visage doucement, mais prendre une nouvelle cuillère ; oui, il lutte.

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