| my smile is on the backseat | willer #14 |
| | (#)Mar 28 Juil 2020 - 2:43 | |
| Le trajet est plutôt silencieux, calme, pas trop ponctué de "non, pas tes pieds sur le tableau de bord". Il fait trop frais pour ouvrir les fenêtres, de toute façon. Enfin, trop froid comme il peut faire trop froid à Brisbane. « On a rien pour cuisiner ce soir, j'ai oublié les courses. » C'est détestable, de toute façon, les courses. Il est habitué à ce qu'Elise s'en charge, Saül. Lui, il est doué pour les listes concises et précises, celles avec juste ce qu'il faut dessus pour ne rien gâcher. Il est l'habitué de l'écriture serrée qu'Elise sait lire sans jamais faire d'erreurs. Il est l'habitué des placards remplis, quand Ariane et lui passent surtout beaucoup de temps à acheter de quoi manger sur le pouce à l'extérieur. C'est une vie qui leur va bien, surtout lorsque les journées sont serrées comme celles-ci.
L'italien est à deux doigts de perdre sa patience, quand la pluie décide en plus de se mêler à la fête. Son regard plutôt tranquille change alors du tout au tout, et le voilà qui s'agace et s'échauffe. Toute sa patience bien contenue vole alors en éclat bruyamment, quand il explose son poing contre le volant de cette voiture qu'il jouera peut-être au poker d'ici quelques soirs. L'énervement grimpe vite trop vite, et Saül se déteste déjà de desserrer sa cravate - la plus grande marque d'abandon qu'il puisse exprimer. La journée de travail est terminée, de toute façon, et l'homme d'affaires perd probablement toute son énergie à s'énerver d'une manière si brutale, qui lui sied pourtant si bien. Pas quand il est avec Ariane, pourtant, jamais.
Déjà ses yeux tournent, cherchent l'aplomb de ceux de l'auteure, laquelle serait dans son bon droit de quitter le véhicule sur le champ. « C'est le travail, et le reste. » Saül a hâte d'être rentré, ne le dira pas. Ses yeux retrouvent le pare-brise qui ruisselle, prie pour que les voitures apprennent à voler histoire de pouvoir rejoindre la Serre au plus vite. La tranquillité d'il y a quelques minutes s'est envolée, en témoigne son agitation et ses soupirs, ses coups d’œil agacés au rétroviseur intérieur et sa main agrippée au levier de vitesse. D'ici peu, il l'arrachera probablement d'un mouvement rageur. « On a besoin d'un scotch. », qu'il pose d'aplomb, comme une évidence pour deux. |
| | | | (#)Mar 28 Juil 2020 - 16:45 | |
| « On a rien pour cuisiner ce soir, j'ai oublié les courses. » tout dans mon soupir répond un do i look like i care bien concis, bien concret. Rien à battre qu'il ait oublié, qu'on ait rien à cuisiner. On peut juste arrêter prendre un truc au resto du coin, ou passer au supermarché chercher les bases pour des pâtes. Ça passe toujours des pâtes, ça passerait encore mieux si on était pris dans des embouteillages depuis mille ans et mille putain d'autres, et que lui tentait pas de se faire un remake tout seul de Rocky en défonçant son volant.
Il cogne et mes sourcils se haussent, il cogne et maintenant ils se froncent. « C'est le travail, et le reste. » « J'ai rien dit. » mais la totalité de mon non-verbal est tout sauf impressionné. Il peut bien défoncer le pare-brise s'il veut, crever les pneus de toutes les voitures sur la chaussée, envoyer chier les flics qui passent à notre droite pour aller, phares illuminés, tout en avant de la file. Bon, c'est un foutu accident qui nous bloque, c'est ça? « Le reste, hen. » parce qu'ironiquement, ce qui nous bloque bien en dehors de la chaussée, c'est ça. Le reste. Il sous-entend et ça a le don de m'énerver au point où de frapper le volant me semble être bien alléchant finalement. Le reste. Comme Ariane, méchante Ariane, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, qui détruit tout sur son passage en le laissant ramasser ça, justement, les restes.
« On a besoin d'un scotch. » « Y'a un bar dans l'angle. »
Mon doigt se lève, le plus lentement du monde. C'est à s'en méfier, évidemment qu'il le devrait. On a depuis longtemps passé le moment où l'un exhibant des bribes de zen devrait être rassurant pour l'autre. « Gâte-toi. » surtout vas-y Saül. Va te garer, prend la première sortie au-déjà de la route et dégage du chemin qui te donne envie de frapper si fort le volant que le coussin gonflable s'en déclenchera. Va vole, vis et gobe ton poids en scotch. Quand moi je sais pas si j'ai le droit de boire le mien.
- crédit coccodrillo pour les dés:
"Réussite : Le chaos s'enracine" "Almost : L'orage sera terrible." "Echec : La tempête détruit tout."
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| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Mar 28 Juil 2020 - 16:45 | |
| Le membre ' Ariane Parker' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Ven 31 Juil 2020 - 11:27 | |
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my smile is on the backseat Ana sait qu’il se trame quelque chose, elle a entendu des disputes entre Elise et lui, pas que ça soit étonnant mais il semblerait qu’il y ait une autre femme. Comme d’habitude, personne ne l’avait mise au courant alors même que la femme trompée était au courant elle-même. Une personne normalement constituée aurait été confronter Saül et lui demander des explications. Ana quant à elle a décidé de prendre Saül en filature à la sortie de son travail. Elle a récemment fait l’acquisition d’un tacot très peu sexy mais qui roulait et ne lui avait pas coûté bien cher. Elle se retrouve donc dans son tacot à suivre la voiture ostensiblement luxueuse de Saül à la sortie du travail. Ca n’est que sa deuxième tentative de le griller mais c’est déjà la bonne. Il récupère une jolie rousse au passage, c’est sûr que c’est elle et instantanément Ana ne l’aime pas. Pas qu’elle soit team Elise, mais elle a tout de suite un a priori négatif sur cette femme, peut-être tout simplement car Saül lui réserve plus de temps dans son emploi du temps qu’à elle mais Ana ne s’avouerait même pas cela à elle-même sous la torture.
Ca n’avance plus devant, ils sont bloqués dans des embouteillages et Ana peut voir Saül s’agiter au volant d’énervement. Y aurait-il de l’eau dans le gaz dans cet adultère ? La patience ça n’est pas le fort d’Ana, elle en a déjà marre au bout d’à peine deux minutes. Elle avait prévu de les suivre pour repérer leur baisodrome, mais soyons sérieux, elle ne tiendra pas 5 minutes de plus à les espionner de loin sans avoir le son. Alors, Ana éteint le moteur, sort de sa voiture, la verrouille et l’abandonne au milieu de la chaussée. Pour le moment, de toutes façons, la circulation est totalement arrêtée. Et si le trafic reprend, les coups de klaxon seront une douce musique aux oreilles de la cadette Williams.
Elle se dirige vers la voiture de Saül et toque à la fenêtre passager, s’il ne l’a pas vue venir, il y a moyen qu’il ouvre la fenêtre sans réaliser que c’est elle. Elle se tient debout et il ne peut apercevoir qu’une partie de son corps emmitouflé dans un manteau noir. La pluie est glaciale et finalement, elle change d’avis, elle ne va pas leur parler depuis l’extérieur. Elle se saisit de la poignée arrière et s’engouffre dans le véhicule. Elle s’écrie avec l’air le plus moqueur qu’elle ait en stock : « Salut les amoureux ! Ben alors Saül, tu m’avais pas dit que t’avais un faible pour les rousses... ».
Puis elle ajoute au sujet de l’inconnue en la scrutant mais sans s'adresser à elle directement : « C'est une vraie rousse, ça ? ». Elle se tourne vers Saül en indiquant son entrejambes avec un air comique : « Elle est rousse en bas aussi ? ». Ana l’hyperactive enchaîne les remarques et questions en laissant à peine aux deux passagers de comprendre ce qui est en train de se passer. Elle avise à nouveau la rousse et lui tend la main : « Moi c’est Ana, la petite-sœur. Et c’est quoi son nom à la bouffeuse de cannelloni? ». Elle tourne la tête vers Saül à nouveau : « Ben quoi ? S’tu fais pas les présentations, j’m’en charge moi ! ».
- Spoiler:
C'est moi le chaos
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| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 1:05 | |
| « Le reste, hen. » « Oui, le reste. »
Elle sait tout le reste. Saül n'a pas besoin de verbaliser, ses traits sont assez tirés pour tout signifier sans mots. Son regard, fixé sur la route, pourrait percer le pare-brise et celui de la voiture de devant. Il n'a pas envie de se disputer, provoque pourtant les tensions de la soirée, se déteste de le faire et s'agace encore plus. Dans dix secondes, il hurlera sur le conducteur de devant. Vingt, et il sortira de la voiture pour aller échanger cordialement avec l'autre connard d'australien de merde, tu vas l'avancer ta caisse, mon temps perdu c'est des secondes qui te manqueront bientôt au compteur de la vie fils de- « Y'a un bar dans l'angle. » Une boisson, voilà, un grand verre. C'est ce qui calmera ses nerfs et son envie de trucider le monde. Son regard pour Ariane est un peu plus apaisé, quand la seconde d'après Saül manque de s'excuser pour son humeur exécrable. « Gâte-toi. » « Tu m'accompagnes, pas vrai ? Je déteste avoir l'air d'un pauvre type seul dans un bar. » Avec son costume de la journée, il aura l'air d'un pingouin qui a perdu gros, en instance de divorce, et qui vient de détruire sa caisse au passage. Haha.
Saül n'entend pas que l'on toque à sa vitre. « On pourrait- » « Salut les amoureux ! Ben alors Saül, tu m’avais pas dit que t’avais un faible pour les rousses... » Oh, Seigneur. Alors, maintenant, le chaos vient les chercher jusque dans cette voiture. « Ana, descends de cette voiture. » « C'est une vraie rousse, ça ? » « Anastasia, je ne vais pas le répéter. » Les pires membres de la famille en premier. D'abord Auden, et puis Anastasia. Excédé, l'italien se masse l'arrête du nez. Le trafic reprend, évidemment, juste quand il s'apprête à se tourner pour pousser sa petite sœur hors du véhicule. « Elle est rousse en bas aussi ? » Dans la tête de Saül, Anastasia est déjà morte percutée par un poids lourd. Ses yeux fixent l'horizon, pourtant, alors que ses pieds écrasent l’accélérateur. « Je te pose au prochain feu. Tu prends les clefs de la maison et tu- » « Moi c’est Ana, la petite-sœur. Et c’est quoi son nom à la bouffeuse de cannelloni? » « -dégage. » Il ne lâchera rien, Saül, couvert de honte, dont la colère ne fait que grimper. « Ben quoi ? S’tu fais pas les présentations, j’m’en charge moi ! »
C'est la réplique de trop. L'attention fuyante de l'italien n'a pas remarqué que le feu est passé au rouge. Une voiture arrivant évidemment du côté où est installée Ariane percute de plein fouet l'habitacle, soufflant au passage tout l'air contenu dans les poumons de l'italien. Les pneus crissent, alors que le choc déclenche les airbags et que Saül, sonné, s'affale sur le klaxon de son volant. Sa tempe, cognée contre le montant de sa ceinture, saigne déjà à grands flots pourpres. Quand il émerge du flou, quelques secondes sont déjà passées. Ses yeux cherchent frénétiquement ses passagères. De ce qu'il peut en voir, la porte n'a pas été trop enfoncée. « Ariane. Regarde moi. » Le cœur de Saül bat la chamade, lorsqu'il pose ses paumes sur les joues de la française. « Ariane. » D'instinct, ses yeux cherchent aussi le rétroviseur. Anastasia est affalée contre la portière opposée au choc. Visiblement, elle n'est pas blessée. « Tu traînes vraiment l’œil avec toi. Vas à la messe un peu, ça te fera du bien. » Dehors, le temps semble s'être arrêté.
Désdésdésdésonestl'enferdésdésdés :
Un pansement et c'est cool ? - elle est encore consciente mais tout le côté gauche lui fait atrocement mal (elle a une côte cassée), elle sent plus rien à droite et a une commotion. La couleur orange me fait peur - elle perd conscience quand il lui parle et à l'hôpital. La tue pas stp - inconsciente, plus aucun son plus aucune image. |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 1:05 | |
| Le membre ' Saül Williams' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 1:22 | |
| « On pourrait- » « Salut les amoureux ! Ben alors Saül, tu m’avais pas dit que t’avais un faible pour les rousses... » « Ana, descends de cette voiture. » « C'est une vraie rousse, ça ? » « Anastasia, je ne vais pas le répéter. » « Elle est rousse en bas aussi ? » « Je te pose au prochain feu. Tu prends les clefs de la maison et tu- » « Moi c’est Ana, la petite-sœur. Et c’est quoi son nom à la bouffeuse de cannelloni? » « -dégage. » « Ben quoi ? S’tu fais pas les présentations, j’m’en charge moi ! »
Alors elle c'est Ana. Et limite elle était marrante, la gamine à arriver et à s'incruster, à faire sa loi. Limite j'aurais éclaté de rire de voir à quel point elle le fait soupirer fort, bien plus fort que moi. S'il était déjà enragé là il est particulièrement furieux, et ça manque de pop corn et ça manque de Auden qui en rajoute et ça manque d'insultes vaches en italien que je me fais un bonheur de retenir au mieux pour les lui sortir à la seconde où il fout de la farine sur mon clavier et et et et -
L'impact, je le vois pas venir. L'impact qui emboutit la voiture, il arrive de par derrière, il arrive dans mon dos et mon dos lui, il craque d'un son que j'ai encore jamais entendu. La ferraille grince, le plastique éclate, les airbags sont déployés et mon souffle se perd, fort, mal. Qu'est-ce qui fait mal, là? Ma ceinture se resserre autour de mes hanches, ma nuque est ramenée avec violence vers l'arrière. Y'a un truc qui me défonce les côtes sans que j'arrive à le prévoir, je prévois plus rien de toute façon. Ni le sang qui coule sur la tempe de Saül, ni celui qui s'échappe, bouillant, de ma lèvre mordue pendant l'impact. Les klaxons proches comme ceux bien trop lointains me donnent mal à la tête et la pluie est piquante, glaciale sur ma peau. La fenêtre est éclatée, c'est de là qu'elle entre l'eau, c'est par là que les dizaines de milliers de gouttelettes me donnent l'impression d'être autant de poignards dans ma chair bloquée, contractée, ma mâchoire avec.
J'ai froid, apparemment. J'ai froid mais c'est pas pour ça que mes jambes tremblent, c'est pas pour ça que mon souffle se perd. « Ariane. Regarde moi. » j'fais ce que je peux avec ce que j'ai fous moi la paix j'ai mal là, lâche-moi. Mais mes yeux remontent et se redressent, toutes mes forces passent pour plonger mes iris dans les siens une seconde une seule. Je veux juste lui dire qu'il conduit comme une merde et que sa voiture est à chier, que celles avec les sièges chauffants de vieux est mieux et qu'il sait pas regarder ses angles morts comme il faut et que vraiment, ça lui prenait absolument un autre exemple pour lui prouver que je suis meilleure au volant que lui? « Ariane. » mes mots se perdent sur ma langue et s'égarent encore plus dans ma gorge. Parce que la seconde d'après, y'a plus rien, plus rien du tout. Il fait froid, et il fait noir maintenant.
Dernière édition par Ariane Parker le Sam 1 Aoû 2020 - 4:51, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 3:02 | |
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my smile is on the backseat Ouh, il n’est pas content le grand-frère, son énervement enfle à vue d’oeil tandis qu’Ana fait des remarques toutes plus déplacées (mais hilarantes) les unes que les autres. Le trafic reprend, la voiture d’Ana l’attendra gentiment le temps qu’il faudra et que les autres bloqués derrière pètent un plomb, elle s’en fout. De toutes façons, elle ne compte pas tenir la chandelle longtemps, elle voulait voir de près la maîtresse de son frère et c’était chose faite. Faire enrager son frère n’était pas forcément prévu à la base, mais cela finit toujours par arriver, ça semble être une conséquence inéluctable de la présence d’Ana. Il lui dit de dégager mais quelques millièmes de secondes plus tard le fracas retentit, la voiture subi un violent choc latéral. Ana, sans ceinture, est projetée contre la portière à l’opposé de l’impact, elle se cogne la tête contre la vitre et se retrouve à moitié sonnée.
Elle maugréé à moitié dans les vapes : « P’tain Saül,qui t’a filé l’permis ? ». Quand elle arrive à reprendre un peu ses esprits et à distinguer un peu ce qu’il se passe autour d’elle, quelques secondes se sont écoulées. Ana voit Saül avec le visage en sang. Il panique et appelle une certaine Ariane, probablement la rousse qui a l’air d’avoir pris un sacré coup. Ana n’est plus vraiment d’humeur à rigoler, elle a mal au crane mais au moins, son hémoglobine a décidé de rester à l’intérieur de son corps. Contrairement à celle de Saül et d’Ariane qui est en train de dégueulasser les sièges immaculés de la voiture. Les regards du frère et de la sœur se croisent dans le rétroviseur. « Tu traînes vraiment l’œil avec toi. Vas à la messe un peu, ça te fera du bien. ». La cadette Williams s’écrie : « Ta gueule Saül, putain ! C’est pas le moment, bordel ! ». Comment peut-il continuer à se comporter en putain de moralisateur même avec la gueule en sang ?
Ana se replace au milieu de la banquette arrière pour se pencher dans l’interstice entre les sièges, elle se tourne d’abord vers son frère et même si sa blessure est certainement plus impressionnante que grave, elle est choquée de voir une telle hémorragie : « Merde, ça va ? Tu pisses le sang... ». Elle tend la main pour écarter les cheveux collés sur sa plaie et mieux voir les dégâts mais elle ne réussit qu’à s’imprégner les doigts de son sang. « Bordel, il faut que vous alliez à l’hosto... Et mon portable est dans ma caisse...». Elle se retourne vers la rousse pour constater les dégâts avec un air paniqué. Elle a beau n’avoir aucun sentiment positif envers cette nana, ne même pas avoir entendu le son de sa voix, elle n’en est pas à se réjouir d’une telle situation. Elle la voit sombrer et lui tâte la joue du bout du doigt pour tenter de la maintenir éveillée : « Hé ! Hé ! Reste avec nous, cazza ! ». L’insulter de connasse en italien devrait la maintenir éveillée, non ? Non, elle a perdu connaissance.
Ana se recule et laisse Saül face à sa maîtresse inconsciente. Il faut qu’elle fasse quelque chose, elle avise ce qu’il se passe autour de la voiture, elle ne peut pas ouvrir la portière par où elle est entrée, le véhicule qui les a percutés y est encastré. Elle se jette sur l’autre portière, l’ouvre et s’extirpe du véhicule en hurlant aux gens autour qui ont commencé à sortir de leurs voitures : « Appelez une ambulance, putain ! Mais vous servez à quoi, bande de cons ! ». Certains sortent leur téléphone, mais ce qu’Ana repère, c’est le conducteur de la voiture qui les a embouti qui est en train de s’extraire de son véhicule. Elle voit rouge et lui fonce dessus, il a l’air bien plus en forme que Saül et sa rousse, et aux yeux d’Ana c’est un véritable affront. Elle le saisit au col et lui crie au visage : « T’es un putain d’assassin, toi ! Tu peux pas regarder où tu vas, stronzo di merda ? J’te jure que j’vais t’défoncer la gueule, ta mère elle va plus te reconnaître ! ». Joignant le geste à la parole, elle lui assène un coup de poing dans le nez juste avant qu’une force la tire en arrière et libère le malheureux conducteur. Quelqu’un la retient, la contraint, elle ne voit pas si c’est un inconnu ou son frère mais elle se débat comme une diable, ce chauffard mérite ce qui l’attend : « CONNARD ! T’es mort ! ».
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| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 3:20 | |
| Mais elle ne répond pas, Ariane. Son regard est éteint - pire, pire, il flanche à mesure que Saül serre doucement ses joues entre les paumes de ses mains. C'est un cauchemar. « Ariane. » C'est peut-être répéter qui la fera revenir, quand il se souvient alors qu'il ne prononce son prénom que lorsqu'ils se chamaillent - ou entre les bras de la nuit, tout bas. Ses doigts ne quittent Ariane que pour essuyer le sang qui coule contre sa propre tempe. L'hémoglobine tache la joue d'Ariane la seconde d'après. Son sang, le sien, il ne sait plus. « S'il te plaît. » Elle est partie loin, ses yeux sont fermés sur le monde. La main de l'italien glisse contre sa gorge, cherche le pouls, quand il chasse encore le sang qui coule au bord de ses yeux - sang, eau salée ? Avec d'immenses précautions, ses doigts quittent la joue de la française. Lui ne doit pas être trop blessé. Pas assez pour que cela ne l'empêche de se tourner, de chercher Anastasia du regard. Elle aussi, doit être blessée, à cause de sa conduite. « Ana, ouvre les yeux. » Il ne les perdra pas toutes les deux, pas à cause d'une erreur si bête.
Elle parle, Anastasia. Elle est vivante. Saül ne comprend rien à ce qu'elle raconte. Toute l'attention de l'italien s'est concentrée sur Ariane, qui n'est toujours pas revenue à elle. « Hé ! Hé ! Reste avec nous, cazza ! » Les doigts de Saül attrapent ceux d'Anastasia au vol, alors que le regard de l'italien semble désormais capable de mettre une ville à feu et à sang. « Touche la encore et je te tue. » Les menaces de mort c'est habituellement Auden qui les récolte. La panique de Saül envahit l'habitacle, guide pourtant ses mains jusqu'à son cellulaire. On vient frapper à sa fenêtre. Une dame s'est penchée du côté de la vitre d'Ariane, brisée. La cinquantenaire est au téléphone, après les menaces de Anastasia. L'homme du côté de la vitre de Saül voudrait essayer de savoir ce qu'il en retourne. Il est incapable de bouger, pourtant, l'italien qui n'a d'yeux que pour Ariane. La pluie la recouvre, mêle sang et eau, une vision qui l'insupporte et le révulse. Tout ce qu'il voudrait parvenir à faire, c'est la couvrir de sa veste de costume qu'il a encore sur le dos. Saül se remet alors en mouvement, tirant sa veste pour la glisser sur Ariane. Ses bras sont couverts de verre. Dehors, Anastasia se bat contre un chauffard. Saül, que toute colère a quitté, se mure dans un silence angoissé. Quand les secours arrivent, Saül est toujours aussi déboussolé. Monter dans une ambulance relève de l'exploit et tout ce que racontent les secouristes sonne comme du charabia. Ses yeux guettent le personnel compétent, ne lâchent pas Ariane une seule seconde. Ses blessures à lui sont mineures. Ariane ne s'est pas réveillée.
✵ Anastasia n'a que quelques blessures superficielles. Saül est resté silencieux sur le trajet jusqu'à l'hôpital. « Si tu n'étais pas entrée dans cette voiture, on serait chez nous en train de manger des pizzas. » C'est un murmure qui passe ses lèvres, alors que son regard n'a pas quitté le couloir emprunté par le lit d'une Ariane inconsciente. L'instant d'après, Saül laisse sa petite sœur en retrait. Sa veste sous le bras, il s'en va quérir des informations au sujet de l'état de la française. « Je veux la voir. » Il a l'air malin, avec son pansement gros comme le monde sur l'arcade, l'italien déboussolé. Il lui faudra se battre, encore, pour accéder à cette maudite chambre dans laquelle est installée - oh miracle - Ariane. C'est l'adrénaline qui le tient debout, assurément, dans cette chambre froide. On lui a parlé amende, sanction, retrait de permis, mais Saül ne guette que les mots qui le rassureront sur l'état de la jeune femme.
Ariane a l'air si paisible, en cet instant. Derrière ses yeux, Saül récite un Notre Père un peu désespéré.
italique = italianoooo |
| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 4:02 | |
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my smile is on the backseat Ana veut bien faire pour une fois, elle s’inquiète vraiment pour cette Ariane qu’elle ne connaît pas et son geste inoffensif pour essayer de la réveiller est certes maladroit et accompagné d’une insulte, mais il ne faut pas espérer beaucoup mieux venant d’elle. Elle a fait son maximum et ce qu’elle récolte, ce sont tout simplement des menaces de mort de la part de son frère préféré. Ça fait mal, ça la frappe en plein cœur, ça attise sa colère et sa rancœur. Elle serre la mâchoire et s’écarte des deux tourtereaux ensanglantés, elle fuit la voiture pour passer ses nerfs sur ceux qui sont dehors, ceux qui ne comptent pas. Elle en profite pour ordonner à la foule d’appeler les secours mais la rage qui gronde en elle n’est pas rassasiée par de simples insultes lancées à la volée. Et elle le voit, l’autre conducteur, la victime toute désignée de son imminent déferlement de violence. Elle l’attaque autant pour ce qu’il a fait que pour ce que Saül a dit, il se prend dans un seul coup de poing bien lesté toute la haine qu’Ana ressent envers sa famille. Elle est venue à Brisbane, croyant bêtement que les choses seraient différentes loin des parents, qu’elle ferait enfin partie de la fratrie mais apparemment ils n’avaient qu’un véritable désir : la voir bien embaumée dans un cercueil.
Le nez du conducteur a explosé, elle a mal à la main mais ça valait le coup. Et si un badaud n’avait pas décidé de l’écarter de sa victime, elle aurait probablement continué jusqu’à se mettre les os à nu. Le costaud l’avait maîtrisée, elle avait fini par s’épuiser à lutter contre lui et s’était laissée glisser sur le bitume pour s’enfermer dans un mutisme qui ne lui ressemblait pas. Quand les secours étaient arrivés, elle était montée dans l’ambulance et chacun d’un côté de la civière où était allongée Ariane, l’aîné et la cadette s’ignoraient dans un silence plein de ressentiment.
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Une fois les examens médicaux effectués, on confirme à Ana qu’elle n’a rien de grave, probablement un léger traumatisme crânien, mais qu’elle peut rentrer chez elle. Chez elle, c’est où chez elle, déjà ? Sur le canapé de Saül ? Dans le lit d’un de ses amants de passage ? Dans un repaire de camés ? Sur la plage arrière de sa voiture ? Elle ne sait d’ailleurs pas ce qu’il est advenu de sa voiture, elle l’a totalement oubliée après l’accident. Toutes ses affaires sont dedans, elle n’a que la clé de la caisse sur elle, pas même un téléphone. Saül à ses côté finit par retrouver l’usage de la parole : « Si tu n'étais pas entrée dans cette voiture, on serait chez nous en train de manger des pizzas. ». Elle encaisse encore les reproches, toute sa vie on lui a tout mis sur le dos, alors pourquoi ça devrait changer maintenant ? Elle se lève et s’éloigne de lui à grandes enjambées sans oublier de lui adresser un index brandi avec rage : « Tu sais quoi ? Va bien te faire foutre ! ». Une fois qu’elle lui tourne le dos, elle trace dans les couloirs sans se retourner, elle ne sait pas où elle va, si ce n’est qu’elle se dirige le plus loin possible de Saül. Ses poings sont serrés, sa mâchoire crispée au point qu’elle a l’impression que ses dents vont se fissurer. Elle va aller se prendre un bon fixe, s’assommer de drogues diverses et variées et si elle crève d’une overdose, ce sera son cadeau au monde, son cadeau à Saül.
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| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 4:30 | |
| « Tu sais quoi ? Va bien te faire foutre ! » Il ne répond pas, l'aîné. Saül ne sait pas composer avec la rage qui le ronge de l'intérieur. La culpabilité tourne en boucle, dans sa tête. Elle est plus facile à remettre sur le dos des autres - de sa petite sœur, en l’occurrence.
Anastasia est partie. Saül se tient encore dans l'encadrement de la porte, tranquille. C'est comme si elle dormait, Ariane. Tout pareil. C'est ça qu'elle fait, d'ailleurs. Dans quelques heures, Saül se moquera d'elle, avec elle. Il lui racontera comment elle bavait à mort sur l'oreiller, comment il a tanné les infirmiers pour qu'ils lui donnent un siège meilleur parce que putain je déteste les hôpitaux c'est sinistre, je hais vraiment l'odeur, la vue, tous mes sens sont agressés, viens on rentre je te ferai une tarte. L'observer ne la réveillera probablement pas. On a dit à Saül qu'elle n'allait pas revenir à la surface tout de suite, que son corps était fatigué. On lui a parlé comme on parlerait à un enfant, avec des mots simples. Pour une fois, Saül a fermé sa grande gueule et s'est contenté d'hocher la tête en écoutant, toujours sans lâcher la française des yeux.
Tout est catastrophique, n'empêche, et Saül ne sait pas trop ce qu'ils ont fait pour mériter une telle sentence. Le Notre Père tourne en boucle dans sa tête, juste avant qu'il ne se lance finalement sur un Je vous salue Marie. Au bout de quelques minutes, l'italien vient se glisser à côté du lit. Ses doigts chassent une mèche tombée sur les yeux de l'auteure endormie. En silence, Saül tire un tabouret et s'assoit à son chevet. Les traits tirés, il observe Ariane, alitée. « Heureusement que j'avais la montre. Tu l'aurais cassée, sinon. », qu'il chuchote. Lentement, sa tête vient se poser sur les draps. Le haut de son crâne est doucement appuyé contre la cuisse d'Ariane. La chaleur lui rappelle qu'elle est en vie.
Un médecin passe dans la soirée. Dehors, la pluie n'a pas discontinué. Ils sont là parce que quelque chose d'autre a l'air d'être important à mentionner. Saül prend la peine de lever la tête. Ses doigts se sont mêlés à ceux de Ariane.
« Enceinte. », qu'il répète, comme un couperet, sans vraiment comprendre le sens de ces mots là. Le médecin se retire. Saül n'a de toute façon pas intégré les mots qui ont suivi le "enceinte" grave du médecin. Enceinte. Ariane est enceinte. « Enceinte. », qu'il murmure tout bas. De nouveau, sa tête se pose contre le matelas. Ses yeux bleus se sont perdus sur le vieux revêtement blanc derrière le lit d'Ariane. Son pouce passe et repasse sur la peau de la main de la jeune femme. Dans sa tête, les bruits de l'accident se mêlent encore aux sons de l'environnement, les bips incessants qui lui donnent la migraine. Derrière ses yeux fermés, Saül a commencé à rêver. |
| | | | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 4:50 | |
| Tout est endoloris. Y'a pas une seule surface qui fait pas mal, au point où je me demande si mon corps est pas en train de devenir une gigantesque foutue ecchymose. Si la pièce sent les produits nettoyants et l'antiseptique, ce qui remonte à mes narines n'a rien du caoutchouc brûlé d'il y a une poignée de minutes (d'heures? de jours?), de la ferraille mouillée, du fer amer non plus. Les machines se chargent de crier des mélodies inégales qui font aucun sens mais qui doivent confirmer des trucs que je pourrais leur dire moi-même. Pas besoin de me foutre des fils partout, pas besoin de me ficher dans un lit tout va bien je respire c'est okay et - oh fuck, juste ça, respirer, ça compresse, ça oppresse.
Les néons se moquent de ma rétine quand leur seul et unique but est de la brûler vive. Si mes paupières se plissent c'est bien évidemment parce que je veux leur montrer - ouais, à des putains de lampes - que je suis en état de le faire. Ça me prendra plus qu'une voiture qui nous fonce dedans pour passer sous terre, ça me prendra plus qu'un accident pour pas résister et damn it, j'arrive même pas à remonter entre les draps tant tout est douloureusement ankylosé.
Il est là Saül, là et las. Son front est posé sur ma cuisse et il a l'air de dormir, il saigne aussi si je me fie aux taches rougeâtres que laissent finement transparaître son bandage. J'ignore il est quelle heure et ça me fait chier, j'ignore où on est à quel étage de l'hôpital et ça me fait rager, j'ignore où est sa soeur et vous l'avez deviné, ça me fait grogner. Je déteste rien savoir, je déteste pas avoir le contrôle, même des plus infimes détails ; ceux d'aujourd'hui se mêlant et s'entre-mêlant foutrement bien les uns aux autres. Je sais pas ce qui est cassé et je sais pas si j'ai du retard ou si c'est juste du stress de merde. Je sais pas j'en ai jusqu'à quand à attendre ici et je sais même plus si j'ai imaginé avoir dépassé un cycle ou si je ne sais juste plus compter.
« T'as mauvaise gueule. » ma voix est rauque, bien plus que d'habitude. Ma gorge fait un mal de chien quand elle se contracte pour lâcher quelques mots à peine, elle fait encore plus mal quand je laisse passer le soupir le plus blasé de l'univers d'être couchée dans un lit que je rêve juste de quitter. Un lit au fond duquel mon corps est tellement désarticulé qu'il est incapable de véritablement bouger.
- SPIN THAT WHEEL:
WIN : bras + poignet cassés SO CLOSE : choix du chef FAIL : jambe + côte cassées
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| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Sam 1 Aoû 2020 - 4:50 | |
| Le membre ' Ariane Parker' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Lun 3 Aoû 2020 - 1:42 | |
| « T'as mauvaise gueule. » « C'est toi qui dis ça ? »
Il s'est réveillé un peu en sursaut, l'italien à l'arcade couverte d'un pansement. Saül ne sait pas combien de temps il a dormi. Probablement pas beaucoup. Le sommeil n'était de toute façon pas très réparateur. Ses yeux se sont fermés sur une vision terrible qui a rendu son sommeil léger. La voix d'Ariane et la sienne résonnent sur la même tonalité épuisée. Avec précautions, Saül relève la tête. Tous les muscles de son corps entament une longue supplique. Il ne se plaint pas, pourtant. Pas devant une Ariane aux bandages qui ne laissent pas transparaître beaucoup de centimètres carrés de peau. Les doigts de l'italien ont, pourtant, trouvé le chemin de la main libre de la française. Qu'elle n'en fasse pas un commentaire ou une moquerie, surtout, au risque de le rendre plus grognon qu'il ne l'est déjà. En boucle tourne dans sa tête, le bruit du métal plié par la voiture arrivée en traître - mais dans les clous de la loi, elle.
« Avoue t'as fait exprès de te briser des côtes pour pas avoir à bouger du canapé quand je fais la cuisine. » Ses yeux sont accrochés à ceux d'Ariane. Elle doit le détester de s'être décoiffé lui-même, comme un grand. « Et tu ne pourras pas contester la sauce, le paradis. » Ni la sauce, encore moins la garniture. Son paradis à lui, son enfer à elle, quand Saül râlera dès qu'elle voudra faire quoi que ce soit qui ne sera pas conseillé par le médecin. « Ils ont parlé de ta hanche, aussi. Je sais déjà que t'auras pas la patience de faire la rééducation correctement. » Il y veillera, pourtant, d'un œil attentif et avec des mots qu'elle détestera entendre. Rien qui ne l'empêchera de se montrer insupportable avec elle, tant qu'elle ne prendra pas soin de son corps brisé. Brisé par son manque d'attention à lui. Il aura suffi d'une seule seconde. La peau d'Ariane entamée par le verre; voilà une vision que Saül n'oubliera pas de si tôt non plus.
Et puis ? Et puis il y a ces mots là que le médecin n'a dit qu'à lui. Avait-il le droit de le faire, d'ailleurs ? Elle doit savoir, autant que lui angoisse de les lui répéter. « Ils ont fait des prises de sang. » Pas pour les toxiques, évidemment, c'est lui qu'on a contrôlé - lui à qui on retirera peut-être le permis, d'ailleurs. Combien de temps la cocaïne reste-elle détectable dans le sang ? « Tu es enceinte. » Les bips dans la pièces se sont peut-être arrêtés de faire vibrer l'air, soudain plus froid que chaud. Saül réalise mal la portée de ses mots. Elle voudra avorter, n'est-ce pas ? Et lui, qu'en dira-t-il, quand ses idées seront plus claires ? |
| | | | (#)Lun 3 Aoû 2020 - 22:11 | |
| « C'est toi qui dis ça ? » « Ça doit être parce que t'as vraiment mauvaise gueule. »
Elle fait chier, la toux qui passe entre mes mots et les siens, elle qui rend la scène bien plus dramatique qu'elle ne l'est vraiment. Je vois aucun plâtre à mes bras ni à mes jambes, ce qui est en soit une foutue bonne nouvelle. Le reste viendra en temps et en heure, et même si sa tête n'augure rien de bon force est d'admettre qu'il est peut-être juste encore secoué lui et ses vieux os d'avoir vu la mort de si près. Je serais prête à parier qu'il me remettra le tout sous le nez d'ailleurs, quand je lui dirai qu'il est le premier en liste pour la faucheuse. Ah bah non Ariane, vu les dernières statistiques c'est toi qui est passée la plus proche, ahaha ah. Vaut mieux en rire, non?
« Avoue t'as fait exprès de te briser des côtes pour pas avoir à bouger du canapé quand je fais la cuisine. » alors y'a des côtes de cassées. « Et tu ne pourras pas contester la sauce, le paradis. » « T'inquiètes c'est pas quelques os cassés qui vont m'empêcher de râler. Je peux toujours mordre et crier, sinon. » « Ils ont parlé de ta hanche, aussi. Je sais déjà que t'auras pas la patience de faire la rééducation correctement. » et une hanche aussi.
Il parle de rééducation et ma main dans la sienne se resserre automatiquement. C'est d'un chiant avec les escaliers menant à l'appart et avec la vie en général qui demande des jambes. Si on me fout dans un fauteuil roulant je vais faire une crise, si on me place des béquilles sous les bras je vais faire une crise. Si on me dit comme marcher et comment m'asseoir je vais faire une crise et bref vous avez deviné, les prochaines semaines vont être colorées. « Ils ont fait des prises de sang. » les prochaines minutes aussi, apparemment. « T'as eu tes résultats? » je sais qu'il en a faites lui aussi des prises de sang, pour sûr. La question qui brûle par contre, c'est de savoir à quel point il est dans la merde maintenant qu'ils l'ont sondé. Il était pas sous influence à ma connaissance et la cocaïne qu'on a pu prendre ensemble a quitté son sang depuis un bonne poignée d'heures déjà. Mais quand même, je serai pas rassurée tant que j'aurais pas vu les données à côté de son nom.
« Tu es enceinte. » « Ah, ça. »
J'avais dit que les prochaines minutes seraient colorées, elles le sont bien plus que prévu, encore. Conneries. « Je voulais t'en parler. Avant qu'on soit dérangés. » le bordel de l'accident qui deviendra un "on nous a dévié de la trajectoire originelle" comme un autre. Le plan était de lui dire de dériver à la pharmacie en rentrant à la Serre, le plan était de pisser sur un bâtonnet à 15 balles pour en avoir le coeur net. Avant de lui dire que j'avais messed up, que c'était ma faute pas la sienne, que je prenais l'entière responsabilité d'avoir oublié un cachet et un autre, le stress du bordel sans nom des derniers temps ayant le dos large surtout maintenant. « Je veux le garder. Toi tu fais bien ce que tu veux, mais ma décision à moi est prise. » elle est prise depuis que j'ai un doute, elle est prise depuis que j'ai réalisé la pilule oubliée et l'autre trop proche pour que ça ne soit pas mauvais signe. Qu'il fasse ce qu'il veut, moi j'assume ma merde jusqu'au bout. |
| | | | | | | | my smile is on the backseat | willer #14 |
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