Novembre 2010 C’est pas que tu te sois encore laissé entraîner dans une baston de tout ton gré mais… si. T’as trouvé personne chez qui dormir à l’oeil ce soir et hors de question que tu rentres chez ton père. Tu es à fleur de peau à cause de la situation actuelle. Il ne comprend rien et ne comprendra jamais rien à ta vie. Il fait semblant de s’y intéresser mais il ne t’écoute pas. Il fait rien pour ton bien être. Il fait juste chier ce fils de pute. C’est la lèvre ouverte et un oeil gonflé que tu arrives à l’hôpital. T’as même pas honte d’avoir choisi un bar environnant pour plus de facilité à venir jusqu’ici. Ton sac à dos avec les quelques affaires que tu te trimballes ces derniers jours. Le peu de linge qu’il contient n’est juste bon qu’à être lavé mais ça, c’est une autre histoire. Tu fais attention à garder tes affaires avec toi à tout moment. T’as déjà pas beaucoup de trucs, ça serait vraiment pas ça si tu devais retourner chez ton père faire le plein. Nope.
T’es enfin appelé pour être soigné. Tu es toujours en train d’avaler ton propre sang parce t’es bien amoché. Le pire dans tout ça c’est que ça te dérange pas. Tu poses ton sac à côté de toi sur le brancard où t’es installé un peu à l’écart de tout. Tu gardes une main autour de l’anse pour être sûr que personne ne puisse s’enfuir avec sans que tu t’en rendes compte. Tu te sens mieux comme ça. « I also got punched in the head quite a lot… I’m seeing stars if I move too fast… » Ca c’est parce que t’as pas mangé depuis un moment Jordan. T’es juste en train d’essayer de faire croire que tu as eu des coups autres que ceux de ton visage. Faire croire que peut être trauma crânien et donc quelque chose de sérieux… Quelque chose qui ferait que tu restes en observation toute la nuit. T’as plusieurs plans B dans l’hôpital mais le plus simple serait celui là. Tu essayeras de te faufiler dans la chambre de Rosa si le plan A ne fonctionne pas. Mais il est 1h du mat’, les horaires de visites sont terminées depuis bien longtemps, c’est très risqué. En plus ils te connaissent dans le service réanimation. Mais tes larmes et ta douleur bien trop réelle, tu sais que y’a des gens dans le services réanimations qui ont un coeur et qui te laisseront peut être passer si t’es pris sur le fait accompli.
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Cela fait désormais quatre ans que je suis employé au St Vincent's Hospital, après y avoir effectué la majeure partie de mes stages en tant qu'étudiant infirmier. J'ai pu faire mes preuves et démontrer mes compétences en tant que personne comme professionnel au sein de divers services, et si plusieurs affectations de postes sont diffusées depuis que je suis un salarié du centre hospitalier, mon cœur ne cesse de balancer. Je demeure mitigé entre les idéaux de mon père qui désapprouve avoir un fils exercer une profession endossée en grande partie par des femmes et la conviction qu'être infirmier constitue ma vocation. Je suis indécis vis-à-vis des nombreux secteurs qui s'offrent à moi et pour lesquels mes collègues m'invitent à postuler afin de les rejoindre dans leur équipe car inavouablement, le service des urgences est celui qui m'invite le plus mais je n'ose pas m'y imposer de peur de fauter, par crainte de ne pas savoir gérer comme il se doit une situation d'urgence vitale ou absolue. Alors, je reste en suspens, sur le pool de remplacement, à combler les besoins des différents pôles de l'établissement, m'enthousiasmant grandement dès qu'un remplacement aux urgences m'est proposé. Et en parallèle, pour entrer dans de meilleures grâces par rapport à mon géniteur, j'ai terminé une formation pour pratiquer en qualité qu'ambulancier. Les heures sous cette fonction sont plus difficiles à obtenir que celles en tant qu'infirmier, et c'est notamment comme cela que cette nuit, j'ai été appelé pour assurer au pied levé les tâches d'un collègue absent.
Le service est bondé mais la situation est sous contrôle. Le rythme est effréné, soutenu, mais la gestion demeure acceptable. Certes, les délais d'attente pour certains patients non prioritaires sont assez longs, cependant, nous pouvons assurer que chacun sera pris en charge sans subir une perte de chance. Après avoir effectué des soins infirmiers au sein d'un garçonnet victime d'un bête accident domestique, l'on me tend le dossier d'un jeune adulte bien amoché.
« I also got punched in the head quite a lot… I’m seeing stars if I move too fast… » m'explique le garçon qui me lance machinalement les motifs de sa venue aux urgences après qu'il m'ait donné son identité et sa date de naissance comme je lui avais sollicitées, ce qui me laisse soupçonner qu'il est un habitué des lieux. « I'll take your vital signs, » j'annonce en glissant le brassard à tension autour le bras du blond. « Have you lost consciousness? » J'interroge sur un ton avenant à l'écoute et nullement au jugement tout en inscrivant les différents chiffres dans le dossier du Fisher. « Do you remember falling backwards? » Je questionne par la suite, avant d'emprunter une direction beaucoup plus sociale : « Did someone drop you here? » Était-il isolé, esseulé ? Avait-il besoin davantage d'aide que de simplement quelqu'un pour panser ses plaies et s'assurer que les coups n'aient causé de dangereux dommages ?
T’essaies de jauger combien de tous tes mensonges il va croire. It’s not totally lies. Si si Jordan, c’est des conneries que tu lui balances sans gêne. Ton capitale mythomane est très élevé dans les situations d’urgences. Tu mens bien. Tu pleures bien aussi. Pas maintenant, mais ça viendra s’il le faut. T’es tellement dans une merde noire dans ta vie en ce moment qu’il ne faut pas grand chose pour laisser les vannes s’ouvrir.« I'll take your vital signs, » Qu’il te dit après avoir pris quelques notes sur toi. Ton dossier médicale à l’hôpital n’est pas mince. Lui, tu ne l’as jamais vu avant. It is a good thing. Tu sais Jordan, y’en a plus d’un qui t’a filé un coup de main. C’est pas plus mal de juste dire la vérité parfois. Leave me alone. Tu le laisses prendre tes constantes, tes yeux se fermant un peu parfois parce que mine de rien, t’es épuisé. « Have you lost consciousness? » Tu rouvres les yeux. « Yeah. I think. » T’as pas toute ta tête et ça c’est vrai. La fatigue. La dépression. Le manque de nourriture. Les coups que tu t’es pris. T’as du mal.
« Do you remember falling backwards? » Tu hoches la tête parce que ça, c’est pas un mensonge. « Did someone drop you here? » Tu fais non cette fois. « I walked here. They took my money. » Pas vrai. T’as juste pas de fric mais tu veux rajouter un peu de drama à l’histoire. « My phone is dead but… I wasn’t that far so it’s alright. » T’as l’habitude de marcher Jordan. Le peu de fric que ton père te donne pour le bus, tu le gardes souvent pour toi et t’essaies de te faire porter par un de tes rares potes qui a déjà une voiture et le permis. « My head hurts like a motherfucker… » Tu grimaces tout en te recollant contre le dossier du brancard. Fermant les yeux. Tu te mets à bâiller à t’en décrocher la mâchoire parce que t’es complètement mort de fatigue. Mais tu grimaces beaucoup au passage parce que ton visage est bien abîmé en plusieurs endroits que tu as sollicité dans ton mouvement. « Fuck… » Tu te remets à saigner de la lèvre.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Il y a indéniablement des patients qui marquent ma mémoire davantage que d'autres. Des situations atypiques, des histoires touchantes, des blessures traumatisantes. Jordan Fisher, lui, entre aisément dans le lot du jeune garçon qui traîne là où il ne devrait pas, ou qui subit un mauvais karma le plaçant malencontreusement au mauvais endroit, au mauvais moment. Cependant, il y a quelque chose dans son regard que je ne parviens pas à décrypter, une lueur qui je ne suis pas sûr d'assimiler entièrement et que j'espère, avec l'expérience, pouvoir jauger si je viens à la percevoir de nouveau. Il a les épaules voûtées et les traits tirés comme s'il portait la misère du monde sur ses épaules, comme s'il en avait beaucoup trop dans la tête. Mais tout ça, ce n'est que mon interprétation que je n'ose formuler à haute voix car je ne fais pas dans le social : c'est l'affaire de ma petite amie et en aucun cas je suis formé à deviner ce qui se trame dans l'esprit d'Autrui.
Je prends ses constantes et complète son dossier. Je pose les questions relatives aux blessures qui l'ont mené jusqu'ici et l'écoute attentivement : il n'est pas sûr avoir perdu conscience mais le pense, il est tombé en arrière et est venu jusqu'ici par ses propres moyens. Je l'observe, un léger sourire compatissant aux lèvres, le genre de rictus aucunement accusateur ou de jugement mais qui assure que j'ai compris, j'ai noté, j'en prendrais compte. « I walked here. They took my money. » « Did you got mugged? Did you got hurt somewhere else? » je m'inquiète en analysant son corps du regard. Il avait été annoncé seulement des blessures à la tête, mais peut-être qu'il est blessé ailleurs et n'en a pas fait mention ? « My phone is dead but… I wasn’t that far so it’s alright. » « Do you want me to call you someone? » Je propose. « What kind of phone do you have? » C'est pas dans les pratiques de l'établissement, mais je me dis qu'avec la panoplie de téléphones portables que nous avons entre collègues, je peux peut-être en trouver un qui permettra de recharger l'appareil du Fisher.
« My head hurts like a motherfucker… » Il s'appuie sur le brancard et il jure de nouveau en pressant un peu trop fortement sa lèvre qui se remet à saigner. « It's alright, » j'articule machinalement avant de poser le nécessaire à désinfecter et panser les plaies du garçon sur son torse, faute d'autres endroits, et profitant du fait qu'il soit allongé. « Did you puke or do you want to? » Je poursuis ma liste en nettoyant délicatement l’œil déjà tuméfié de mon interlocuteur.
« Did you got mugged? Did you got hurt somewhere else? » « Yeah. »
Tu marques une pause. « Mugged or fucked over, your choice. » Dramaqueen puissance mille Jordan. Mais t’es vraiment pas bien physiquement, mentalement, y’a absolument rien qui va ce soir. Tu veux vraiment pouvoir dormir ici. Non seulement t’as besoin de dormir, mais te savoir entre les mêmes murs que Rosa, c’est le seul truc qui te réconforte un tout petit peu. Tu en profites pour lever ton t-shirt pour montrer un gros bleu que t’as sur les cotes, à droite. C’est moche. Très moche. Et vu la couleur du truc, c’est pas récent. « They didn’t miss that spot. » T’as souffert comme un chien. I deserve it. Nan Jordan. Maybe I do. « Do you want me to call you someone? » Tu fais non de la tête en fuyant son regard alors que tu rabaisses ton t-shirt. T’es pas très exhibitionniste comme gars. T’es plutôt très mal dans ta peau et y’a pas mal de tatouages qu’il a pu voir au passage sur ton torse, pas encore complètement rempli mais doucement, doucement. Tes bras en ont moins, tu n’as pas attaqué franchement cette partie là avant un moment. Ne voulant pas que ton père les voit. Le torse a été ton premier terrain de jeu. Mostly Allie’s.
« What kind of phone do you have? » « A Nokia, 33 something. 3310. »
Et tu reposes ta tête en arrière parce que tu as un vertige et ta lèvres qui se remet à pisser le sang. « It's alright, » It’s everything but alright. Et il s’occupe de tes blessures et tu gardes les yeux fermés, la fatigue surtout qui parle. Tu grimaces un peu quand ça pique avec ses désinfectant mais tu gères plus que bien la douleur. « Did you puke or do you want to? » Tu fais non de la tête. « I just want to sleep to be honest. » Et manger aussi mais bon, on peut pas se battre pour tous les fronts. Le ‘pour être honnête’ qui est important car ça, c’est la seule véritable raison de ta venue. Tu rouvres les yeux serrant un peu ton sac contre toi parce que tu l’avais un peu laisser, tu l’avais oublié, mais il est important ce sac. C’est tout ce que tu as là. « Do I have to do some exams and stay awake? » Tu serais pas surpris pour un scanner ou une connerie du genre vu que t’as baratiner la tête. Tu as envie de demander si tu vas devoir partir mais tu te retiens. Tu veux pas lui filer cette idée. « Can I have some water? »
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
A mesure des minutes, je découvre que le garçon est davantage mal en point qu'il ne l'apparaît au premier coup d’œil. Il y en a, des sans domicile fixe ou des égarés qui ne rejettent avec véhémence l'option de retourner sur leur pas pour des raisons diverses et variées, des individus qui tentent désespérément de dénicher refuge dans quelconque établissement public. Le blond, quant à lui, me semble requérir aide. Je regrette que Chloe ne soit pas dans les parages, peut-être aurait-elle pu lui dégoter un lieu où rester rapidement, peut-être aurait-elle pu analyser son dossier et élucider ce qui se tramait dans la vie du Fisher mieux que j'en suis capable. J'ai conscience qu'il est impératif que je me reste dans mon rôle et ne me risque pas à endosser les missions des autres collaborateurs pour lesquelles je ne suis pas formé, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour ce jeune.
« Mugged or fucked over, your choice. » Il relève son t-shirt et j'aperçois un conséquent hématome, qui ne date pas d'aujourd'hui toutefois. « They didn’t miss that spot. » « What happened? » Je ne peux m'empêcher de questionner, l'interrogation me brûlant les lèvres. Lentement, doucement, Jordan se fait une place dans mes priorités du soir. Je lui propose de contacter un proche mais il refuse, ce qui me rassure aucunement.
La batterie de son téléphone est à plat et je songe qu'avec la collection que nous avons entre collègues, peut-être trouverais-je un chargeur adéquat pour que l'australien ait un moyen de communication fonctionnel. « A Nokia, 33 something. 3310. » « I'll see what I can do, » je promets et Jordan repose sa tête en arrière, mordant sa lèvre au passage assez fortement pour qu'elle saigne de nouveau. Précautionneusement, je désinfecte ses plaies et à mesure que j'évolue, je continue mon analyse de son état cérébral. « I just want to sleep to be honest. » « That's good too, » je prononce, conciliant, même si j'entends mon cadre de service me hurler d'ici qu'on est un hôpital, pas un hôtel. Mais le médecin n'a pas encore examiné Jordan ni donné son diagnostic. Peut-être optera-t-il pour le garder en observation cette nuit. « Do I have to do some exams and stay awake? » « You can rest, you should be fine. The doctor will see you in a bit. » Il n'a pas les points alarmants qui m'inciteraient à le maintenir éveillé. Il est lucide, n'a pas envie de vomir, n'a pas de plaie très importante. Il reste cette éventualité issue du fait qu'il est tombé en arrière et a peut être subi une perte de conscience, mais ceci, l'urgentiste en jugera. J'écris tout dans le dossier quoi qu'il en soit. « Can I have some water? » « Sure. As soon as I'm done with this, » soit une fois que j'ai pris soin de toutes les blessures relayées par Jordan.
Une dizaine de minutes plus tard, je vais à la fontaine et remplis un gobelet pour le garçon. J'aperçois l'urgentiste de garde près de la borne d'accueil et vais lui présenter le cas de Jordan de sorte à ce qu'il puisse consulter le garçon muni d'autant de renseignements que possible. Je ne retiens pas mon ressenti qu'il n'a apparemment personne pour venir le chercher et possiblement pas d'endroit sûr où dormir ce soir. S'en suit la quête pour un chargeur de téléphone. Je retourne une vingtaine de minutes plus tard auprès du Fisher et lui tends le verre d'eau en annonçant : « The doc's coming and I can charge your phone if you want me to. »
Tu hausses une épaule. C’est la vérité. Ce que tu te gardes bien de dire par contre c’est que tu les provoques assez souvent ces bastons. Tu fais jamais rien pour calmer le jeu. T’es tellement en colère avec la terre entière, t’as besoin de te défouler et c’est comme ça que t’as choisi de le faire. C’est pas sain. Fuck you. « I'll see what I can do, » Le gars a vraiment l’air de vouloir t’aider. Il est pas obligé de partir à la recherche d’un chargeur pour ton téléphone. T’es sûr que c’est pas du tout dans les petites lignes de son boulot. Il fait plein de truc pour toi mais tu veux juste dormir. « That's good too, » Thank god. Pas vraiment vu que tu crois pas en dieu mais ouais. « You can rest, you should be fine. The doctor will see you in a bit. » T’étais jamais tombé sur lui mais il est devenu un de tes préférés. Y’en a d’autres qui t’ont beaucoup aidé mais pas à son niveau à lui. Tu cherches son nom s’il a un badge mais tu es trop fatigué pour voir quoi que ce soit. Tu abuses de sa gentillesse en lui demandant de l’eau, comme si le gars n’avait pas assez à faire. Mais il dit oui. T’as bien fait de demander.
Tu somnoles complet alors qu’il est encore en train de panser tes blessures. T’essaies de tenir éveillé mais t’as du mal. « The doc's coming and I can charge your phone if you want me to. » Tu t’es endormi. Tu te réveilles quand tu l’entends. Tu vois le verre d’eau que tu accueilles avec le plus grand plaisir. « Thanks. » Tu bois le verre d’un trait avant d’ouvrir ton sac pour en sortir ton téléphone qui en a vu des chutes vu la gueule qu’il a. Mais il marche toujours. C’est superficielle tous coups. T’as bien compris que le doc arrive bientôt et il faut que tu restes éveillé, surtout si lui reste là. T’es pas un grand bavard mais quand ton téléphone et mis en charge, quand il a assez d’énergie pour s’allumer de nouveau, tu entends les multiples vibrations. Tu sais que tu as beaucoup de messages que t’as pas vu. Ca fait plus de 24h que tu l’as pas chargé. « Don’t unplug it, I’ll check later. » Tu sais pas combien de temps tu vas avoir le luxe de pouvoir charger ton téléphone. C’est ça le plus important là. Pas les messages que tu as reçu. Tu réalises qu’il faut que tu te tapes la conversation pour tenir éveillé plus efficacement. « There’s a lot of people tonight ? You're busy? » Au fond de toi t’as pas envie de prendre un lit de quelqu’un qui serait à l’article de la mort.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
« Another fight. » Il me répond, en haussant une épaule, nonchalant, résigné, et je n'y peux rien : ça me touche, ça m'accable. Je considère le jeune homme de manière amicale, compatissant sur un mode de vie que j'ai eu la félicité de ne jamais subir. Ça me tue car j'aimerais l'aider. Même s'il y a largement assez de patients pour me tenir très occupé, il y en a tellement que j'ai l'impression d'abandonner en cours de route. Il est devenue habituel que je rentre chez moi, après un service, avec le poids des soucis de ces infortunés sur les épaules et un faux sentiment de culpabilité me susurrant que j'aurais pu faire davantage, faire mieux. J'inspire profondément et promets au jeune que je vais m'efforcer de dénicher un chargeur pour son téléphone. Ça me console un peu de me dire qu'il quitterait les murs du centre hospitalier avec au moins un moyen de communication fonctionnel. Je termine les soins sur ses plaies récentes et l'autorise à fermer un peu l’œil le temps que le médecin urgentiste vienne à sa rencontre.
Jordan est somnolent quand je m'éloigne du brancard pour partir en quête d'un chargeur. Je remplis généreusement un gobelet d'eau à la fontaine au passage puis vais discuter du cas du bagarreur au praticien de garde, sans réprimer mes appréhensions sur sa vie quotidienne. Je ne suis pas certain que ça change quoi que ce soit, la notion que chacun avait son rôle ici primordiale, mais au moins, le médecin en saura informé. Je me promets d'en toucher un mot à Chloe aussi lorsque je la retrouverais à notre domicile.
Lorsque je retourne auprès du brancard, le blond semble lutter contre l'appel de Morphée. Je l'informe que l'urgentiste ne tardera pas à venir l'examiner et je lui tends le gobelet d'eau. Après m'avoir remercié, le contenu est vidé d'un trait. « Another one? » Je propose en récupérant le gobelet vide, sourire aux lèvres, alors que Jordan farfouille dans son sac et en tire le valeureux Nokia, soit la preuve ultime que ces téléphones sont vraiment coriaces. Je branche l'engin au chargeur à une prise de courant un peu plus loin et quelques minutes plus tard, celui-ci se met à vibrer. « Don’t unplug it, I’ll check later. » « Alright. » Je remplis de nouveau le gobelet d'eau et le donne à Jordan. « There’s a lot of people tonight ? You're busy? » « It's been pretty quiet for a while. We had a rush two hours ago and it's settled down. Ups and downs. » je lui explique. Le début de la soirée avait été très animée suite à un gros accident de la route mais depuis, le service tournait bien sans pour autant être débordé. Les lits se libéraient même à mesure que nos malades étaient transférés dans les services les plus adéquats à leurs besoins. On avait le temps de vraiment s'occuper des gens, ce que j'appréciais. De plus, ça permettait aux internes de recharger un peu leurs batteries. « Are you from Brisbane? » Je lui demande, entamant la conversation. Pour ma part, j'ai encore un peu l'accent de Laidley, surtout sur certains sons particuliers et tournures de phrase, mais il paraît que je me mêle de mieux en mieux aux locaux. Je copie l'accent inconsciemment, à mesure de vivre ici.
« Another one? » Tu hoches la tête. S’il propose, tu prends. Tu as déjà trop demandé à ce gars là dont tu ne sais toujours pas le nom. T’as l’impression d’avoir tellement abusé. Autant tu t’en fou de casser la gueule du premier venu qui te chauffe trop, autant tu sais que les gens qui te le rendent bien, ceux qui t’aident quand t’es vraiment dans la merde, tu veux pas trop abuser. Ton téléphone qui vibre beaucoup mais pas le temps de ça là. « Alright. » Et tu remercies le ciel qu’il ne pose pas plus de question à ce propos. Les messages pourraient être de personnes qui cherchent à t’aider aussi mais la vérité c’est que eux aussi, tu as l’impression d’avoir trop abusé de leur aide. Ce soir, tu te débrouilles seul. Sans personne. Tu leur laisses un break de toi. Du poids que tu es. C’est le personnel de l’hôpital qui te coltine. Mais là encore, tu veux pas trop abusé. « It's been pretty quiet for a while. We had a rush two hours ago and it's settled down. Ups and downs. » T’es content de voir que y’a pas grand chose là maintenant. Tu fais pas trop chier non plus. Ca te conforte dans l’idée de passer la nuit sur ce brancard là si jamais ils te laissent. T’as même pas envie d’un vrai lit. Juste un coin, même juste une chaise tu prends. Et tu bois le deuxième verre d’eau qu’il te donne. « Are you from Brisbane? » Tu hoches la tête en rabaissant le gobelet vide. « Yeah… » Tu cherches son badge des yeux parce que tu veux vraiment pouvoir mettre un nom sur son visage mais t’as beau vouloir, les limites de ton corps sont là. C’est écrit trop petit. T’oses pas lui demander non plus. Tu sauras pas. « Are you? » T’as l’impression qu’il a le temps, il est encore là.
« Is it hard to become a nurse ? » Parce que t’es en train de galérer avec tes études vu ton lifestyle actuel. Tu sais que les trucs dans le médical c’est une question de vie ou de mort. Rien à voir avec ce que tu fais toi. T’as juste envie d’entendre la merde que les autres ont vécu pour réussir afin de réaliser que toi, c’est facile. Qu’il faut que tu t’y remettes. Mais t’as pas encore eu ce déclic. T’as juste ça derrière un coin de ta tête. Tu t’es engueulé avec Rosa pour une histoire d’études que t’arrivais pas à suivre. Parce que t’avais pas envie de faire un minimum d’efforts. T’es trop con. T’es qu’un petit con. Mais tu penses à changer éventuellement. A arrêter de te mettre dans la merde comme ça parce que tu sais que y’a qu’une issue à tout ça.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Quelques instants après avoir branché à l'alimentation le valeureux Nokia du patient, ce premier entame une frénésie de vibrations, signalant que le garçon a été sollicité à un certain nombre de reprises. Il me prie cependant de ne pas déplacer son téléphone de suite et je m'exécute, revenant à ses côtés avec un deuxième gobelet d'eau qu'il saisit malgré son exténuation. Quelques secondes plus tard, il me questionne sur l'activité du service et je lui réponds que nous nous trouvons dans une accalmie, bien qu'un flux de patients rendait le rythme plus corsé quelques heures plus tôt. Intrigué et touché par le blond, je me permets de profiter du temps que je peux lui allouer pour tenter d'en découvrir davantage sur son quotidien. J'ai conscience que ce n'est pas mon rôle de faire dans le social, mais je ne peux fermer les yeux sur l'état de mon interlocuteur. Une lancinante pointe d'inquiétude s'est sournoisement installée en moi à l'attention du bagarreur, comme beaucoup avant lui et sans doute encore plus à sa suite.
« Yeah… Are you ? » Il me réplique après que je l'eus questionné s'il était du coin. Je hoche doucement la tête en signe de dénégation. « I'm from a small town not so far from Brisbane. Rural background. » Quatre enfants, un père agriculteur comme ses ancêtres avant lui, une famille aux revenus modestes et aux valeurs traditionnelles rigides. A Brisbane, je savoure le sentiment de vivre sur de multiples fusibles simultanément, quand à Laidley tout me paraît si linéaire. « Is it hard to become a nurse ? » Un rictus apparaît sur mes lèvres, songeur. « It's not an easy task, but it's the same for everything : when there's a will, there's a way, » j'indique avec franchise mais encouragement. « Do you know what you want to do with your life? » Je relance la balle, sans once de jugement, assimilant parfaitement le fait qu'il est difficile de tracer sa voie quand nous n'avions pas palpé le domaine qui nous fait vibrer ou lorsqu'une série de problématiques et d'obstacles se dresse sur notre chemin sans merci.
:
Dernière édition par Isaac Jensen le Mar 19 Jan - 2:11, édité 1 fois
« I'm from a small town not so far from Brisbane. Rural background. » Tu hoches la tête. T’es pas en centre ville non plus, mais t’es pas bien loin. Assez pour pouvoir te barrer de chez toi depuis un âge assez précoce et pouvoir te rendre en ville sans l’aide de ton père. Le sourire qu’il fait quand tu lui poses la question de ses études d’infirmier te confirme que ça doit pas être accessible à tout le monde. « It's not an easy task, but it's the same for everything : when there's a will, there's a way, » Hmmm. Rosa te disait tout le temps ça. Quand on veut on peut. D’après elle, tu peux. Tu peux mais tu veux pas. Voulais. Ouais. Ca a changé depuis, mais ça reste pas une tâche facile car tu n’as jamais véritablement bosser. Y’a trop de matière dont tu n’as que faire… Les profs t’inspirent pas non plus. En gros, t’as vite lâché l’affaire mais elle n’a pas arrêté. Elle s’est accroché pour toi. Tu sais toujours pas pourquoi elle était si impliquée dans le sujet de tes études. La vérité c’est juste qu’elle t’aime fort et veut le meilleur pour toi car elle voit le meilleur en toi. Yeah and she can’t see anything now. Tu sais qu’il faut que tu mettes les bouchées doubles, même triples, pour la rendre fier. But she won’t see any of it. Elle n’est pas morte Jordan. It feels like she is. « Do you know what you want to do with your life? » Tu relèves la tête vers l’infirmier. Tu avais zone-out dans ta bulle de pensées sans t’en rendre compte.
« I’m not sure yet… » Tu hausses une épaule. « I dropped my studies but I’m thinking of… giving it another try in January. » Tu te frottes un oeil, la fatigue toujours à proximité. Ca te fait bizarre de dire ces mots à voix haute aussi. Tu sais que le plus dur arrivera plus tard. Le programme que tu veux vraiment suivre coûte $12,000. Tu ne sais pas encore si tu arriveras à avoir des résultats assez bons pour avoir une bourse mais… si tu ne tentes pas for real tu ne sauras jamais. T’as perdu une année là Jordan. I was busy surviving. Ton contexte de vie n’est pas l’idéal. Toujours à aller d’un canapé à un autre. T’as quelques idées pour te stabiliser mais tu n’as pas encore oser y penser vraiment. « This year was… is… fucking horrible. » Tes yeux qui sont attiré vers l’horloge digital qui est au mur. La date étant affichée. Les chiffres 30/11 te sautent aux yeux. C’est le jour de ton anniversaire depuis peu. « D’you think I can sleep here tonight…? » Si il dit non, tu vas sortir les larmes et la carte c’est mon anniversaire. Mais tu aimerais ne pas avoir à en arriver là. T’en as rien à faire de ton anniversaire. Tous les jours tu voudrais pouvoir avoir un endroit safe pour dormir. Pas juste ce soir.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je ne peux pas m'empêcher de décrire les traits de mon interlocuteur, comme si ceux-ci se risqueraient à me dévoiler les informations tues par le jeune patient. Fisher compose une véritable énigme, face à laquelle je ne cesse de me rappeler intérieurement, sévèrement, mon rôle. J'éprouve de la sympathie pour le bagarreur, j'ai à cœur de lui venir en aide au-delà des blessures que je panse et des signes vitaux dont je m'assure. J'ai également conscience que lors du passage de l'urgentiste, celui-ci signera probablement le congé de Jordan, lui accordant peut-être généreusement quelques dizaines de minutes supplémentaires sur le brancard, mais honorant la stratégie de désengorger le service, même s'il n'est pas sous tension, car nous ne nous trouvons pas à l'abri d'un rush. Les urgences constituent le pire secteur pour obtenir stabilité.
Je réponds à sa question sur ma profession et le questionne sur comment il aimerait gagner sa vie. Son téléphone a fini de vibrer et biper sous les notifications à quelques mètres et le fait que son outil de communication recharge ses batteries me conforte dans l'idée que j'aide un peu plus l'infortuné à se débrouiller à l'extérieur. « I’m not sure yet… I dropped my studies but I’m thinking of… giving it another try in January. » Je lui adresse un sourire encourageant. « That's a good idea. What do you want to study? » Je poursuis, tandis que l'australien se frotte un œil, exténué. Je me redresse, envisage de le laisser tranquille afin qu'il puisse lui aussi récupérer. « This year was… is… fucking horrible, » me retient-il toutefois. « D’you think I can sleep here tonight…? » Je l'observe quelques secondes, indécis. Malheureusement, je ne suis pas autorisé à prendre ce genre de décision, bien que le garçon ne me demande pas la permission de rester mais si je pense qu'il peut passer la nuit dans nos murs. Mon portrait demeure de marbre, je redoute ne pouvoir exaucer son vœu. « Depends on what the doctor says, » je lui réponds calmement, ne dénigrant cependant pas toute éventualité. « Do you have somewhere to go if you can't stay here? » Je m'inquiète néanmoins. « We can find you a place, if you need one, » j'invite sur un ton neutre, affichant aucune part de jugement ni de pression pour quoi que ce soit. La dernière chose que je souhaite est bien de le faire fuir et qu'il repasse le seuil des urgences quelques heures ou jours plus tard dans un pire état que l'actuel.
« That's a good idea. What do you want to study? » « Music… But seems like a luxury. »
L’argent, l’argent, toujours l’argent. Un toit aussi. Des gens qui croient en toi. Tout ça c’est du luxe que tu n’as pas. Que tu n’as plus. T’avais la foi de Rosa pour toi mais t’as gâché tout ça en quittant trois mois après avoir commencé. T’es si con Jordan. Si vous vous étiez pas disputé pour cette histoire d’études, elle n’aurait pas été avec Gloria dans cet accident. Tu le sais. Tu n’arrives pas à t’enlever ça de la tête parce que ça te tue toujours plus à chaque fois. Au niveau de la musique tu sais qu’il y a d’autres moyens pour parvenir à tes fins. Il suffit d’être doué et Rosa n’avait que ça à la bouche. Tous ces mots pour louer ton talent. Tu te dis que peut être elle avait raison. En attendant le miracle pour tes études, tu aimerais bien un coup de pouce de l’univers pour que tu puisses passer une bonne nuit de sommeil réparateur dans un endroit safe comme l’hôpital. Tu vois bien qu’il a l’air impliqué dans ta situation et tu espères qu’il va pouvoir trouver un moyen pour répondre positivement à ta demande. « Depends on what the doctor says, » What if I suck him off? Tu serais prêt à ce genre de petit détail envers le docteur pour qu’il approuve la requête. T’as pas mal de plans B sous ton coude pour tenter de faire renverser la vapeur à ton avantage ce soir. « Do you have somewhere to go if you can't stay here? » Tu fais doucement ‘non’ de la tête. « We can find you a place, if you need one, »
Tu fronces un peu les sourcils en l’entendant. « For tonight you mean or…? » Tu te frottes les yeux de nouveau avant d’exposer un peu plus ta situation. « I don’t want to go to my father’s house. He doesn’t want me there. » Tu soupires. « I usually go to my girlfriend’s house but… » Tu laisses retomber ta tête contre le dossier du brancard.« She’s… She’s actually here… In intensive care… And I don’t want to bother her mum… It’s… Complicated. » C’était aussi beaucoup d’information tout ça Jordan. T’as décidé de changer ton plan des larmes, de ton anniversaire et même de tailler une pipe au docteur ? Maybe… T’es tellement fatigué, tu as du mal à avoir des pensées. Tu aurais pu expliquer un peu plus mais t’as l’impression d’avoir déjà donner trop d’information qui vont certainement rien changer pour ta situation actuelle. « Like… Even just a chair in a room… I can sleep there. Please. I promise I won't tell anyone. » Tes yeux sont rouges et humides. La fatigue. Les nerfs. La tristesse. La détresse. Les voilà les larmes de ton premier plan B Jordan.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Tant que mes collègues ne me sollicitent pas en qualité de renfort à la prise en charge d'autres patients ou que mon téléphone ne sonne pas afin de m'alerter de ma nécessité dans le service, je demeure aux côtés de Jordan. Ce garçon m'intrigue comme m'interpelle, je désire ardemment lui venir en aide vu le contexte dans lequel il semble s'embourber. Je ne parviens pas à le qualifier de bandit, il a davantage l'air d'un jeune infortuné. Une fois ses blessures pansées, il ne manque plus que l'arrivée de l'urgentiste pour rédiger son congé ou prescrire de nouveaux actes au blond. En attendant, j'apprends qu'il envisage de reprendre les études et le questionne sur son domaine par prédilection. « Music… But seems like a luxury. » Je souris doucement en coin, encourageant. « You could get a grant, » je soumets. Si je n'avais pas été aidé financièrement par le gouvernement, je n'arborerais pour ma part pas cette blouse blanche aujourd'hui. Je dois mes études à la foi qu'Autrui a placé en mes capacités, même si de base j'étais admis à l'université en tant qu'espoir dans le football australien et non pour l'étude de soins paramédicaux. Si mes rêves de carrière sportive professionnelle ont été récemment éradiqués, mon plan B a évolué de parachute à raison de me lever chaque matin. « You'll find a way, » j'ajoute, confiant. Le Fisher paraît dégourdi. « When there's a will, there's a way, eh, » je conclus avant que le jeune adulte demande s'il peut dormir au centre hospitalier. Irrémédiablement, je regrette de ne pas être maître de ces décisions mais tente de découvrir si le blessé a lui aussi, un plan B. J'offre également qu'on lui trouve un endroit où rester momentanément.
« For tonight you mean or…? » J'hoche la tête à l'affirmative avant de compléter : « Or more. Depends on what you need. » « I don’t want to go to my father’s house. He doesn’t want me there. » J'écoute attentivement mon interlocuteur, compatissant. « I usually go to my girlfriend’s house but… She’s… She’s actually here… In intensive care… And I don’t want to bother her mum… It’s… Complicated. » Je farfouille dans ma mémoire à la recherche d'une jeune femme qui pourrait être la petite amie de Jordan. Si elle occupe présentement un lit de soins intensifs, elle est forcément passée par le service des urgences. « Like… Even just a chair in a room… I can sleep there. Please. I promise I won't tell anyone. » Je capte le regard du garçon, dévoué. « If you love her, you should go see her as much as you can and like. Don't worry about her mum. » Je refuse que ce jeune garçon s'empêche de passer du temps avec son amoureuse en état de santé critique sous prétexte que sa mère puisse en être dérangée. Si Jordan aime sa copine, j'imagine, peut-être naïvement, que cette émotion est réciproque et suis alors intimement convaincu que cette jeune femme serait heureuse d'entendre la voix de son amant. Peut-être même pourrait-il avoir des bienfaits sur sa guérison, composer une motivation à aller mieux. « I don't know how your girlfriend is doing, but it's always good to hear the voice of people we care about. » Je marquais une pause, me préoccupant de la nuit à passer après avoir souligné ce qui m'apparaissait crucial. « So far, you can stay here. While we are waiting for the doctor to see you, I can arrange for you to meet someone who can find you a place and we can go from there. What do you think? » Je propose, volontaire à aider le Fisher dans les règles et autant que possible, d'une voix posée et calme suggérant que les circonstances étaient sous contrôle.
« You could get a grant, » Ouais. C’est un des plans dans ta tête et la façon dont il dit ça si naturellement te donne l’impression que c’est facile à avoir. Ca te redonne un petit peu d’espoir de peut être parvenir à tes fins. « You'll find a way, » Tu hoches la tête, appréciant ses mots qui sont en train de s’enregistrer dans ta tête. « When there's a will, there's a way, eh, » Ces mots que tu es déjà en train de te répéter avec sa voix si confiante. Ca te fait du bien car des encouragements t’en as pas des masses en ce moment. C’était Rosa et Maria tes fans numéros 1. L’une est dans le coma, l’autre a clairement autre chose en tête en ce moment. T’es de nouveau seul au monde depuis avril et vraiment c’est un sentiment que tu ne voulais pas croiser de nouveau. Tu pensais que c’était de l’histoire ancienne. Et bien non.
« Or more. Depends on what you need. » More t’es pas chaud. Tu veux pas devoir être sous la tutelle de quelqu’un officiellement. Tu t’en sors plutôt bien seul. C’est surtout que tu ne veux pas être le boulet d’une personne. Toute ta vie t’as eu l’impression d’être de trop. De déranger. Tu veux tout faire par toi même. Du coup tu lui expliques la situation avec Rosa. « If you love her, you should go see her as much as you can and like. Don't worry about her mum. » Tu fronces les sourcils en l’entendant dire ça. Tu aurais le droit de rester 24/7 avec Rosa ? Dans sa chambre ? On te rabbache les horaires de visites à chaque fois et quand bien même tu as réussi à t’y immiscer en dehors de celles ci à de rares occasions, t’as toujours eu l’impression que ce n’était pas autorisé. Or is it? Tu ne poses jamais de question, tu écoutes ce qu’on te dit et tu ne remets jamais la parole de Maria en doute. Elle est celle qui souffre le plus dans cette histoire d’après toi. But is she really… Ce que tu sais pas encore Jordan c’est que vos deux souffrances sont tout autant légitimes. Il n’y a pas de compétition. « I don't know how your girlfriend is doing, but it's always good to hear the voice of people we care about. » Ton coeur qui bat plus vite de l’entendre dire ça parce que t’as clairement l’impression que le trajet que tu vas faire en sortant des urgences, c’est celui qui mène à la chambre de Rosa. Il a l’air si sûr de lui Isaac Jensen (que tu as pu lire sur son name tag). « So far, you can stay here. While we are waiting for the doctor to see you, I can arrange for you to meet someone who can find you a place and we can go from there. What do you think? » Tout ça a l’air bien trop sérieux. T’as pas envie de voir quelqu’un. T’as pas envie d’un endroit. Tu veux juste une chaise ici là dans cet hôpital.
« You’re sure I can go in her room like right now? I’m not lying she’s here. » T’es tellement habitué à ce que les adultes ne te croient pas. Maria a confiance en toi. Talia aussi. Et franchement, tu sais toujours pas comment c’est possible. Tu as toujours l’impression qu’un jour elles vont te la faire à l’envers et te rire au nez comme te l’a toujours fait ton père et ta belle mère. Même avec des preuves de ce que tu avances, ils finissaient presque par te faire douter alors qu’ils savent juste parfaitement comment te manipuler car c’est ce qu’ils font depuis que t’es un tout petit garçon. Depuis que t’es au milieu de leurs pattes. Au milieu de leur famille. « Her name is Rosa Mendez. She’s in room 1313. » T’es pas sûr de comment rejoindre le bon building pour retrouver sa chambre mais tu sais que s’il te donne le feu vert, tu vas te démerder et le trouver le chemin sans demander rien à personne. Car tu ne peux compter que sur toi même.