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 You are not alone, I’ve been here the whole time - Eve #1

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Message(#)You are not alone, I’ve been here the whole time - Eve #1 - Page 2 EmptySam 31 Oct 2020 - 23:46

I know it hurts. It's hard to breathe sometimes. These nights are long. You've lost the will to fight. Is anybody out there? Can you lead me to the light? Is anybody out there? Tell me it'll all be alright. You are not alone. I've been here the whole time singing you a song. I will carry you (Ruelle, Carry You)
☆ Caleb & Eve ☆

Je pense que je ne le dirai jamais assez. Je serai incapable de le démontrer. Mais Caleb m’a sauvée. Je n’aurai jamais cru pouvoir vivre une amitié aussi forte. Surtout avec un homme, ceux qui me faisaient tant peur depuis des années. J’étais alors la petite allemande, née au rayon nain de jardin qui bégayait assez devant un homme. Mais Victoria avait su nous mettre à l’aise l’un comme l’autre alors qu’il venait de débarquer. Surtout en une période assez sombre de ma vie puisque je venais de rompre avec Pierre et que je me retrouvais enceinte. Caleb est reparti avant l’accouchement. Je me rappelle encore la main de Victoria dans la mienne alors que je mettais Lisa au monde. Je me rappelle encore du hurlement qui avait empli l’espace que je partageai alors avec Jacob, de la douleur ressenti alors que j’apprenais la mort de celle qui fut ma seule et ma meilleure amie. Je me souviens de mes yeux secs devant son cercueil, sans doute rodée par la mort alors que je me tenais proche de celui qui prendrait une place importante dans mon cœur. De ma main qui avait trouvé timidement la sienne pour venir la serrer, portant cette vie en moi. De mes visites au centre pour tenter de lui changer les idées. De cette proposition inattendue, de la nommer parrain ou guardian comme disaient les anglophones. De son sourire. De cet amour qu’il avait pour mon enfant et qui lui rendait comme le ferait n’importe quelle fillette. Il était puissant le lien entre Caleb et moi, aucun doute là-dessus. Mais il ne faut pas se méprendre puisqu’en sept ans d’amitié, l’ambiguïté n’a jamais eu sa place entre nous. Nous aurions pu quand nous étions tous les deux meurtris par nos pertes mais j’avais trop de respect pour lui, pour ce que nous avions bâti afin de tout foutre en l’air sous une impulsion. Parce que c’était lui et que je savais que nous trouverons notre bonheur. Il fallait juste ne pas se lâcher, il fallait juste que l’on reste l’un avec l’autre. Il me connaissait par cœur, il savait tout de moi. Et que du coup, j’avais peur. Une peur viscérale de me laisser aller à une nouvelle relation. Je t’interdis de dire que tu es folle, Eve. Je tressaillis sous l’impulsion de sa voix que je savais trop forte. Il me l’a répété au moins cent fois que je n’étais pas cinglée mais c’est une idée qui restait en tête et ne la quittait jamais. « C’est une maladie, c’est pas toi qui l’as choisi. Et s’il ne le comprend pas alors c’est qu’un con qui ne te mérites pas. » Comme par habitude, j’entrai ma tête dans mes épaules en me sentant blanchir. « Pas de gros mots, le rappelai-je. » Même dans les cas les plus critiques, je n’étais jamais vulgaire. Je pense l’avoir été une fois face au mec que j’avais trouvé dans un atelier d’artiste mais le souvenir remontait. Je ne savais pas trop d’où me venait cette idée, ce refus de dire des grossièretés. Sans doute entendais-je la voix de la mère supérieure dans ma tête à chaque fois que je disais un chapelet de jurons. Et j’étais sans doute trop mère pour faire passer la femme avant. Tout le monde me catégorisait comme telle parce que je ne savais plus vivre sans ce rôle maternel dans mes baskets. Je demeurai une maman, celle de mes deux enfants qui fort heureusement étaient adorables avec tout le monde. Ils avaient accueilli Caleb dans leur vie, surtout Lisa avec facilité. Ainsi Cal était passé de Caleb à tonton Caleb avec facilité. Alors que Jacob l’appelait Ca’, incapable de prononcer correctement son prénom. « Je mérite pas tout ça. » Je m’arrachai à mes pensées alors que ce fut au tour de mon ami de se dévaloriser. Je roulai des yeux dans mes orbites avant de me saisir du torchon qui était à ma portée avant de lui coller un coup -gentillet- sur l’épaule. « Il suffit maintenant. Arrête un peu tes simagrées, tu as droit au bonheur comme tout le monde. » Il fallait admettre que j’étais asse ridicule quand j’en venais à m’énerver. Ma voix montait trop dans les aigus et ma taille minuscule me retiraient tout crédit. « T’as fait de génocide à ce que je sache ? Donc même si Eva Braun a réussi à aimer Hitler, tu peux réussir à avoir ton bonheur toi aussi. Ça suffit maintenant. T’es pas quelqu’un de mauvais. C’était un accident. Regarde-moi, t’as vu dans quoi je roule ? » Une Coccinnelle de 1968 qui tombait en ruines mais à laquelle je tenais, étant ma première voiture. « Je suis la maladresse incarnée et on va pas se mentir mais la chance n’est pas trop de mon côté nan plus. Je pourrais tuer mes enfants ou Mémé à tout moment. C’est un accident. Tu l’as pas fait de manière délibérée alors il suffit maintenant. Sinon je te botte le cul. » Oui, j’avais bien dit le mot cul que j’avais pourtant retiré de mon vocabulaire il y a des années. Mais encore une fois, je tenais plus le rôle de mère que celle de personne normale. J’en vins donc à lui parler de mon talisman, de celui que je lui avais fait. Je savais qu’il était sceptique quant à tout ça. Que personne ne croyait en mes trucs de coco. Mais moi, cela me faisait du bien. Et j’étais certaine que cela lui apporterait un peu de sérénité. « Je vais au cimetière de temps en temps. Quelque fois je lui parle. C’est peut-être con mais ça me fait du bien. » Forcément qu’il va au cimetière. J’y vais tous les jours. Nous sommes des endeuillés, nous avons besoin de parler et d’honorer nos morts. C’était une chose normale pour lui comme pour moi. « J’ai l’impression de tourner la page trop vite. » Je fronçai les sourcils. « Je ne vois pas en quoi ? » A vrai dire, je ressentais le même tourment que lui. Mais je me garderai bien de lui dire. « Je suis vraiment heureux avec Alex mais quelque fois il m’arrive de penser à Victoria. Ou même de me dire qu’elle me manque… » Je lâchai un soupir audible avant de regarder le torchon que j’avais tordu dans tous les sens. « Caleb, elle te manquerai toujours. J’ai connu Vicky plus longtemps que toi. Je savais tout d’elle et crois-moi elle ne voudrait pas que tu stoppes ta vie comme ça. » Je claquai des doigts. « Je vis la même chose que toi. Je vais au cimetière tous les jours pour parler à une boite vide. C’est normal ce qu’on traverse. Toi, tu vas être père. Moi, je tombe amoureuse à nouveau. et ça fait peur tout ça. Il faut que tu te dises que nos morts veillent sur nous. Que cela soit ma mère, Vicky, Jacob, ils sont là. Ils sont en nous, autour de nous. Et je suis sûre qu’ils ne nous en veulent pas. On ne vit pas avec les morts mais avec les vivants. Tu as cette chance d’avoir zinger à nouveau. Ne gâche pas tout à cause de tes fantômes. Et si ça va pas, tu m’appelles. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Tu m’appelles. Je suis là moi, pour t’écouter parler de tes doutes. » J’eus un petit rire assez cristallin avant de brandir le torchon. « ou te mettre des coups de torchon parce que tu dis des bêtises. Bref sinon, t’aurais pas une vidéo d’échographie à me montrer ? Non parce que c’est bien beau de me parler des morts mais en attendant, c’est pas eux qui vont venir s’occuper de tes filles, hein ? Et la future tata que je suis veut les voir. » Après tout, j’étais bien venue le voir avec les vidéos de chaque échographie, chaque avancée, tous mes doutes. J’avais vécu mes grossesses, seule. alors qu’eux étaient deux. Et j’étais curieuse de voir à quoi ressemblaient les petites dans le ventre de leur mère.





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Message(#)You are not alone, I’ve been here the whole time - Eve #1 - Page 2 EmptyLun 16 Nov 2020 - 22:23

Eve&Caleb
“Is anybody out there ? Can you lead me to the light ? Is anybody out there ? Tell me it’ll all be alright. You are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song, ooooh. I will carry you”
Mon amitié avec Eve est spéciale. La meilleure amie de Victoria, c’était elle. C’est elle qui était présente pour moi quand celle-ci est morte et pourtant elle aurait pu me tourner le dos comme Birdie l’a fait. Je l’aurais compris et ça aurait même été normal parce qu’après tout, c’est moi qui suis à l’origine de la mort plus que prématurée de sa meilleure amie. Elle aurait eu vingt-neuf ans cette année. Elle était jeune. Beaucoup trop jeune pour mourir, et pourtant. Tout est de ma faute et je m’en veux toujours terriblement et malheureusement, je ne pense pas que je pourrais me le pardonner un jour. Cette perte tragique nous a sûrement un peu rapproché avec Eve et d’autant plus quand elle a perdu Jacob à son tour un an après. C’était un peu comme une malédiction sur nous, comme si la vie ne voulait pas nous laisser être heureux. Pourtant on a jamais rien fait de mal, j’ai toujours été gentil avec tout le monde, je fais toujours passer les autres avant moi mais pourtant… Pourtant j’ai cette désagréable sensation qu’il y aura toujours quelque chose qui viendra entraver mon bonheur. C’est comme ça depuis le début de ma vie sentimentale. Il y a eu Alex, et puis sa disparition, Victoria, un bonheur intense profond et réel pendant cinq ans, et puis sa mort, le retour d’Alex, nos bien trop nombreuses disputes, l’annonce de sa grossesse il y a neuf ans, de ce petit garçon que nous aurions eu ensemble… Et j’en passe. Toujours quelque chose, un élément qui vient me mettre dans bâtons dans les roues. Et j’en ai marre. Ça fait mal. Ça fait vraiment très mal. Mais maintenant tout va pour le mieux et c’est même presque étrange. Que tout aille aussi bien, ce n’est pas normal alors je m’attends à tout. Je m’attends au pire puisque c’est comme ça que ça se passe depuis le début. Tout va bien et puis d’un coup, tout s’effondre. Mais Eve ne semble pas d’accord avec moi puisqu’elle se saisit du premier torchon qu’elle voit pour me frapper – doucement – avec. « Il suffit maintenant. Arrête un peu tes simagrées, tu as droit au bonheur comme tout le monde. » Si j’ai vraiment le droit au bonheur comme tout le monde ? À partir du moment où j’ai tué une femme aussi incroyable que Victoria je pense que j’ai le droit de me poser cette question. « T’as fait de génocide à ce que je sache ? Donc même si Eva Braun a réussi à aimer Hitler, tu peux réussir à avoir ton bonheur toi aussi. Ça suffit maintenant. T’es pas quelqu’un de mauvais. C’était un accident. Regarde-moi, t’as vu dans quoi je roule ? » Je lui obéis, je la regarde comme elle me le demande. Et même si je sais que je ne suis pas quelqu’un de mauvais je n’oublie pas une chose ; j’ai causé un accident qui a tué celle que je considérais comme la femme de ma vie et depuis, j’ai toujours du mal à me regarder dans un miroir. Parce qu’elle était jeune, Victoria, elle avait encore tellement de choses à vivre, tant de projets et de rêves en tête. Mais elle n’a pas eu le temps de réaliser tous ses rêves ; à cause de moi. Et oui, c’était un accident elle a raison j’en suis conscient. Mais pourtant… « Je sais que c’était un accident oui. Mais c’est facile à dire… » Quoiqu’elle puisse dire de toute manière, je me sentirais toujours coupable de cet accident et de sa mort. « Caleb, elle te manquerai toujours. J’ai connu Vicky plus longtemps que toi. Je savais tout d’elle et crois-moi elle ne voudrait pas que tu stoppes ta vie comme ça. Je vis la même chose que toi. Je vais au cimetière tous les jours pour parler à une boite vide. C’est normal ce qu’on traverse. Toi, tu vas être père. Moi, je tombe amoureuse à nouveau. et ça fait peur tout ça. Il faut que tu te dises que nos morts veillent sur nous. Que cela soit ma mère, Vicky, Jacob, ils sont là. Ils sont en nous, autour de nous. Et je suis sûre qu’ils ne nous en veulent pas. On ne vit pas avec les morts mais avec les vivants. Tu as cette chance d’avoir zinger à nouveau. Ne gâche pas tout à cause de tes fantômes. Et si ça va pas, tu m’appelles. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Tu m’appelles. Je suis là moi, pour t’écouter parler de tes doutes. » Je l’écoute avec attention et je sais qu’au fond elle a raison sur toute la ligne, je sais que Victoria me demanderait de passer à autre chose définitivement et de vivre heureux. Elle me demanderait certainement de la garder dans un coin de ma tête et de mon cœur, pour toujours mais elle voudrait me voir avancer. Elle m’ordonnerait de lâcher cette horrible culpabilité qui est en train de me ronger de plus en plus. Et puis comme l’a si bien dit Eve, on ne vit pas avec les morts mais avec les vivants. Une phrase lourde de sens mais pourtant si difficile à appliquer. J’hoche doucement la tête. « Je sais que tu as raison, mais c’est pas facile tous les jours. » Ça elle le sait, pour elle non plus ça ne doit pas être simple. Surtout qu’elle a Jacob au quotidien avec elle pour lui rappeler sur son père n’est plus de ce monde. « ou te mettre des coups de torchon parce que tu dis des bêtises. Bref sinon, t’aurais pas une vidéo d’échographie à me montrer ? Non parce que c’est bien beau de me parler des morts mais en attendant, c’est pas eux qui vont venir s’occuper de tes filles, hein ? Et la future tata que je suis veut les voir. » Le changement de sujet est le bienvenue, parler des morts c’est quelque chose que je ne fais pas beaucoup parce que même si je vais bien mieux qu’il y a presque quatre ans, ça reste encore difficile et assez fragile alors je passe le risotto à feux doux pour éviter qu’il ne brûle et je pars chercher mon ordinateur pour lui montrer la dernière vidéo d’échographie. « Ça fait vraiment super bizarre de se dire que dans quelques mois elles seront avec nous… » cette fois c’est un sourire qui s’étire sur mes lèvres comme à chaque fois que je mentionne mes filles, la grosse ou même Alex. Je préfère de loin de sujet de conversation qui me replace directement sur un petit nuage et partager ça avec Eve, c’est assez important pour moi.
© nightgaunt


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You are not alone, I’ve been here the whole time - Eve #1

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