Elle est juste partie chercher à manger. Elles étaient morte de faim avec Louisa, et Jill avait besoin de sortir un peu. Elle l’a laissé toute seule dans la grande propriété des McGrath totalement vide. Il n’y a ni Matt ni Ginny ni les parents. Tout le monde a déserté, et c’est pour ça que Jill reste dans la maison aussi tard le soir. En temps normal, elle essaie de partir le plus souvent possible. Elle n’aime pas voir ses parents, et même son frère et sa soeur peuvent être parfois difficile à supporter.

Le temps passe lentement, elle récupère leur commande en espérant que ça suffise pour deux. Louisa était affamée, elle aussi. Alors les deux avait envie de manger tout un tas de choses que Jill avait pu récupérer dans les magasins de la ville. Elle a pris ses marques depuis le temps, mais elle est quand même très longue à revenir à la maison.

Elle revient et il y a une voiture qu’elle n’aime pas voir chez elle. Celle de ses parents. Et merde. Louisa doit sûrement être cachée quelque part dans l’une des nombreuse pièce de cette maison. Elle prie pour qu’elle les ait entendu, et qu’elle ne se soit pas faite attrapée allongé dans le canapé ou dans le lit de la McGrath. Elle soupire, cache une partie de ce qu’elle a acheté dans sa sac. En espérant que ça ne se renverse pas. Elle entre sans s’annoncer, c’est chez elle après tout. Elle part trouver ses parents, il ne faut pas qu’ils trouvent Louisa. “Vous êtes déjà rentré ?” Toujours aussi polie et gentille avec sa famille. [i]“Bonsoir à toi aussi.” Elle souffle et les regarde vider leurs affaires. “Vous repartez pas ?” Elle va donc devoir se trouver de nouvelles personnes chez qui loger les soirs où ils sont présents. “On a un congrès où tu devrais venir la semaine prochaine. Tu rencontrerais des gens qui t’aideraient pour l’architecture.” Elle n’écoute pas son père et elle monte à l’étage pour aller manger. “Louisa ?” Elle ne parle pas trop fort et continue de surveiller derrière elle. Elle ouvre plusieurs portes jusqu’à atteindre la salle de bain de sa chambre. Il y a du mouvement et elle soupire de soulagement. “Louisa ?” Elle entre avant de fermer la porte derrière elle. “Bailey ?” Et ça, elle ne s’y attendait pas.

À cet instant précis, c’est bien la brunette que je voudrais faire sauter par la fenêtre. Vraiment, ce n’est pas le moment de venir m’interroger sur les raisons de ma présence ici et encore moins sur le fait que je me cache des parents McGrath. Moins les gens sont au courant de nos petites magouilles familiales, le mieux, ce sera. Je n’ai pas envie de m’étaler sur le sujet, mais elle ne cesse d’insister Lou et je commence à perdre patience. Un soupire s’échappe d’entre mes lèvres alors que je lui fais signe de se taire. « Tu devrais vraiment pas te mêler de ça. » Pourtant voilà qu’elle repart de plus belle en me proposant de descendre le long de la fenêtre. Il y a quoi qu’elle ne comprenne pas dans le fait que j’ai le vertige. Simple, ou pas, je sais que je ne pourrais rester les pieds dans le vide. C’est quelque chose qui me terrifie depuis le plus jeune âge et je crois que j’aurais l’air encore plus con si je fais une crise d’angoisse le long de la façade du manoir. « Pis arrête de parler de torture. » Parce que l’espace d’un instant, je tente de m’imaginer ce que serait le résultat de la découverte de notre petite supercherie. Oh, ils ne feraient pas dans le physique nos parents. Non, ils sont bien plus malins que ça. « Chez les gens comme nous, c’est psychologiquement que l’on te massacre. » On ne se salit jamais les mains, dans les hautes sphères.

Mon souffle se coupe lorsque j’entends des pas qui se rapprochent dans le couloir. Ils vont bien vite et je me demande quel genre de preuve, j’aurais pu laisser derrière moi. Mon cœur loupe un battement lorsque la poignée comme à s’abaisser. La seconde d’après, c’est le visage de Jill qui nous apparaît. Mélange entre soulagement et torpeur alors qu’elle articule mon prénom d’un air surpris. « Je t’expliquerais. » Plus tard ou jamais. « Faut que je sorte de là ! » Et vite…

Franchement, je ne sais pas ce qui est le plus chiant. Que Bailey ne me dise pas pourquoi il est aussi paniqué à l'idée de rencontrer les McGrath ici, qu'il ne m'avoue pas son lien qui le lie à Jill ou qu'il a peur de descendre par la fenêtre  « C'est bon, j'ai bien compris» grognais-je  «Mais c'était quoi ton plan,au juste, en nous emmenant ici ? Dans la seule pièce littéralement sans issue de la maison ? Genre ...T'aurais pas pu trouver une cachette en bas, au rez-de-chaussé ? Je suppose que c'est pas la première fois que tu viens ici donc tu devrais connaître les différents recoins  » je le fixe durement puis soupire et roule théâtralement les yeux lorsqu'il reprends que les gens 'comme nous' c'est psychologiquement qu'on les massacres  « Les gens comme vous, hein» rayais-je, mauvaise  «Les p'tits gosse de riche faibles, sans principes et sans personnalité, c'est ça ? Putain, heureusement que Jill elle est là pour l'exception qui confirme la règle hein.  »

Et en parlant du loup … après un flippe -j'dois avouer que mon cœur a raté un battement- la voilà qui débarque dans la salle de bain. Elle m'observe quelques instants avant que son regard ne tombe sur Bailey et qu'il le fixe avec une sincère surprise. Celui-ci la supplie de trouver une solution pour sortir  « J'lui ai proposé de descendre par le mur comme je le fait tous les soirs depuis presque 4 semaines, mais ton amant là il a le vertige » je pince les lèvres et désigne Bailey d'un coup de tête avant de m'avancer vers Jill, lui voler un baiser et attraper le sachet qu'elle tient en main. Je vais ensuite abaisser la cuvette des toilettes et m'installe dessus en déballant le repas  «En attendant que vus trouviez une solution, moi je mange » et j'attrape une frites dans laquelle je croque  «Après Jill tu peux aussi faire diversion auprès de tes parents et Bai' et moi on se casse par derrière » proposais-je à tout hasard.  «Parfois, sur un malentendu ça fonctionne hein » ou peut-être pas ? J'en sais trop rien.

Elle s’enferme dans la salle de bain qui est encore trop petite pour 3 personnes en même temps. Elle regarde tour à tour Bailey et Louisa, qu’est ce qu’ils font là tous les deux ? Que Louisa ait trouvé une cachette, Jill le comprend. Mais l’arrivée de Bailey dans la maison est assez étrange et inexplicable. Elle fronce les sourcils, il a l’air paniqué. Comme d’habitude. Elle secoue la tête alors qu’il est en train de chercher à s’enfuir alors que les parents McGrath pourraient monter vers la chambre bien plus rapidement que prévu s’ils continuent à faire autant de bruits.

Bailey a le vertige, et elle sait qu’il ne passe jamais par les fenêtres. Il est arrivé des fois où tout ça n’était vraiment pas pratique. “Le mieux c’est d’attendre ici.” Et de ne pas faire de bruit. Jill est surprise par l’arrivée des lèvres de Louisa sur les siennes. Oh ça ne va pas plaire à Bailey. Et elle a hâte de le voir changer de visage, de le voir jaloux. Elle aime quand il est dans cet état le Fitzgerald. Et elle sait exactement comment s’y prendre en général. Ce n’est qu’un jeu, qu’ils mettent en place tous les deux depuis déjà bien trop longtemps. Mais elle s’en fiche Jill, ça l’amuse. Elle a envie de sourire mais elle se retient en se rapprochant de Louisa pour s’asseoir sur genoux et manger elle aussi dans les sachets qu’elle a ramené. Elle a allumé l’eau de la douche pour faire croire qu’elle utilisait la salle de bain. Ses parents ne devraient pas les déranger pour le moment. Ils trouveront une solution plus tard. “Pour l’instant j’ai faim.” Alors elle pique tout ce qu’elle peut dans les sacs. “Tu veux quelque chose ?” Elle ouvre de grands yeux amusés et fixe Bailey alors qu’il est toujours de son côté de la salle de bain, il boude, comme c’est étonnant.

Il aurait dû prévoir que Jill allait finir par revenir de sa petite balade nocturne. Ce n’était pas si compliqué, le fish and chips fétiche de la brunette, se situait à quelques rues plus loin lorsque l’on se dirigeait vers la Tamise. En rien, cela n’allait lui prendre un temps fou. Pourtant, il n’avait pas prévu de se retrouver coincé dans une salle de bain qui semblait soudainement si minuscule pour trois personnes. Directement, elle laissait sous-entendre sa place dans la vie de Jill, la jeune brunette qu’il avait rencontré une poignée de minutes plus tôt. Voilà qu’elle imposait ses lèvres sur celle carmin de la McGrath. Le geste de trop. La limite venait tout juste d’être franchi. S’en était déjà trop pour Bailey. Il voulait bien accepter la non-exclusivité de sa relation avec la McGrath, mais de là a ce qu’on lui expose sous son nez. Merci bien.

Le geste ne cessait de se répéter dans un coin de son esprit. Tant et si bien qu’il en oubliait complètement la présence des géniteurs un étage plus bas. Rien d’autre ne comptait que la femme qui lui faisait face et celle qui se prenait pour son amante. Donneuse de leçon depuis le départ, Louisa lui tapait désormais littéralement sur le système alors que les deux jeunes femmes semblaient vouloir continuer leur soirée comme si de rien était. « Ça va on vous dérange pas trop. » La panique avait complètement disparu, désormais le jeune homme n’était que colère et jalousie. Il s’était juré de ne jamais le laisser transparaître en face de Jill, mais il faut croire que cela passait bien trop rapidement aux oubliettes. Elle jouait avec le feu la McGrath en lui lançant des regards de braise tout en ne cessant de se rapprocher de Lou. Et il se sent complètement bouillir le Fitzgerald. Il ne pensait plus aux faits qu’on pourrait l’attraper ici, en présence de Jill durant l’absence de Ginny. Tout ce qui comptait désormais, ce sont les mains baladeuses des deux jeunes filles et les regards qu’elles ne cessaient de se lancer. Et il est en train de bouillir comme jamais le jeune Fitzgerald. La colère pouvait se lire sur son visage. « En fait, ton père avait raison, tu couches vraiment avec la moitié de Londres. » Il faisait clairement parti de l’équation, mais c’était la colère qui parlait pour lui en cet instant. Et la jalousie surtout même s’il refusera de l’admettre. « Je devrais peut-être sortir au final, personne ne va croire que l’on pourrait se fréquenter quand on voit tes préférences. » Et c’est la jeune Lou qu’il toisait du regard. Il se laissait aveugler par sa jalousie débordante.

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Assise sur les toilettes, piochant dans les différents sachets de nourriture qui se présentent à moi, j’accepte très volontiers la présence de Jill sur mes genoux. Me redressant, je passe un bras autour de sa taille et allait poser ma main sur son sein, lorsque Bailey reprend la parole. Et j’entends à son ton qu’il fulmine, la jalousie éclatant finalement. Un sourire narquois étire finalement mes lèvres, alors que je pose mon regard sur lui  «Un peu si » répondais-je, effrontée, lorsqu’il demande s’il ne nous dérange pas trop   « Mais on fera avec hein»  je lève mon regard sur Jill et dépose un baiser dans son cou, ma main venant finalement se poser sur sa poitrine. Oh que ça m’amuse, de voir l’inconnu entrain de bouillir de rage et de jalousie.

J’avoue que je me délecte sincèrement de ses expressions faciales et je roule théâtralement des yeux lorsqu’il dirige les paroles de papa McGrath contre notre amante.   « T’sais que quand tu dis ‘tout londres’ tu t’inclus toi-même là-dedans ?» j’incline légèrement la tête sur le côté, ma main libre brisant un bout de poisson pané pour le croquer allègrement   «Donc t’es pas beaucoup mieux en vrai » je lui adresse un clin d’oeil puis prend une autre boucher avant de pousser un lourd soupire en l’entendant lui et son attaque personnel   « Et ça joue la victime en plus» je secoue la tête   «T’as sérieusement baisé ce type là, Jill ? » demandais en relevant mon regard sur la jeune femme, mes doigts délaissant sa poitrine pour venir se passer sous son t-shirt   « J’espère que le sexe est meilleur que l’esprit qui est derrière tout ça parce que putain ...» je lance un coup d’oeil à Bailey alors que le bout de mes doigts effleurent la peau du ventre de Jill   «Si tu veux sortir c’est pas moi qui vais te retenir en tout cas » haussais-je les épaules   «Mais j’ai l’impression que Jill tient quand même un minimum à toi ou au moins à ton pénis.» je tourne mon visage vers le sale riche   «ce serait dommage qu’elle ne puisse plus profiter de ton corps si papa Mcgrath te tue» haussais-je les épaules, jetant délibérément de l’huile sur le feu.

Les mains de Louisa se perdent sur le corps de Jill, ses lèvres se retrouvent dans son cou et Jill ne quitte pas Bailey des yeux. Il ne fera rien pour la garder auprès de lui, il n’a jamais rien fait pour ça. Il a toujours eu bien trop peur le Fitzgerald. Il est terrifié par tout ce qui l’entoure, les parents et tout le monde dans lequel ils ont grandi. Ils sont différents sur beaucoup de points, et pourtant, ce soir, ils se retrouvent au même endroit. Jill n’a pas pu demander pourquoi il était là, pourquoi il a fait le chemin jusqu’à chez les McGrath alors que Ginny n’est pas là ?

Elle ne répond pas Jill, elle fronce les sourcils et elle les laisse parler. Elle n’a pas besoin de Louisa pour la défendre, et elle n’a pas besoin de plus de mots de Bailey pour bouillir de l’intérieur. Il reprend les mots d’Isaïah, et il sait qu’il n’aurait jamais dû faire ça. Il n’est pas près de la revoir, il dormira seul dans un lit froid tant que la gamine des McGrath ne sera pas rentrée. Il ne retrouvera plus Jill pendant de nombreuses semaines après tout ça. Elle penche la tête sur le côté, son regard mauvais toujours ancré dans celui de Bailey. Elle se relève lentement des genoux de Louisa pour se rapprocher de l’homme au fond de la pièce. “Merci Louisa, quelqu’un de censé dans cette pièce.” Oh que oui elle va en jouer, et bien sûr qu’elle finira sa soirée avec Louisa parce que Bailey est allé bien trop loin. “Je savais pas que mon père était devenu un exemple.” Elle hausse un sourcil. Elle ne criera pas, il y a bien trop de risques pour qu’ils les retrouvent ici. “Quoique, lui aussi il s’est toujours caché derrière son nom de famille. Jamais capable de prendre une seule décision.” C’est la définition même de Bailey ça. “Vas y sors, qu’est ce qui te retient ?” Et il n’en parlera pas de la raison pour laquelle il est là et complètement enragé.
 

Elle m’avait pourtant parlé de la nature de leur relation, Lou. Du plaisir charnel entre deux femmes. Sur le papier, en rien, cela ne me dérange. Au contraire, on ne va pas se le cacher. Pourtant, lorsque Lou se rapproche un peu trop de Jill, c’est la jalousie qui prend le dessus. L’émotion pure celle qui prime de manière animale. Et la rage aussi, sa fidèle compagne. Tout ne se joue plus que dans le regard avec Jill tant elle cherche à me rendre dingue. En rien, cela n’est nouveau. La pièce rapportée elle, s’impose plus que de raison lorsqu’elle se lance dans des grands discours qui se veulent moralisateurs alors qu’en rien, elle ne connaît notre relation. Je sais que Jill ne lui aurait jamais parlé de cela. « Tu ferais mieux de fermer ta gueule. » que j’assène aveugler par les émotions négatives qui s’accumulent en pagaille. Elle me rend dingue l’inconnue, celle qui s’immisce au milieu. Je serais tenté de lui envoyer tous les objets de la pièce à la figure, mais ce serait bien trop attiré l’attention sur nous. Elle est surtout le dernier de mes soucis quand Jill entre dans le jeu. Les propos sur son père étaient de trop, j’en prendrais conscience plus tard. Pour l’instant, c’est à celui qui se jettera le regard le plus noir. Elle me reproche mon nom de famille et la docilité dont je fais preuve envers mon paternel. Elle touche tous les points sensibles, elle marque juste alors que son amie me donne envie de hurler. Qu’est-ce qui me retient ? Elle a cent balles cette question quand en réalité, je ne sais plus vraiment. Je pourrais prétexter une visite à Ginny. Je suis persuadé qu’ils seraient ravis d’apprendre que l’on devient si proche avec la benjamine. C’est bien le but de leur manœuvre après tout. « Tu sais très bien ce qui se passera si on me prend avec toi. » J’en oublie Louisa et ses manières de roquets, lorsque mon regard plonge dans celui de Jill. Elle sera tenue à l’écart, envoyer directement dans un nouvel hôpital psychiatrique. Qu’importent ses fréquentations, je ne laisserai pas cela arriver. « Arrête de me fixer toi ! » que je crache contre la frisée qui me donne envie de hurler. « Ne te pense pas privilégiée. » que j’ajoute toujours aussi en rage.