Je ris. « Si j’avais su… Nous aurions pu parler des heures entières de littérature… Que je puisse de démontrer par A plus B que mon cerveau n’est pas une coquille vide… J’ai préféré te préparer physiquement, m’assurer que tu ne perdais pas en souplesse... » Je m’arrête un instant. Je l’observe. Intensément. « Mais tu veux que nous rattrapions le temps perdu… Je suis en train de lire la Divine Comédie de Dante ! » Je scrute sa réaction avant de partir dans un fou rire.
Elle me parle de ses nombreuses conquêtes, celles qu’elle aurait pu m’énumérer au téléphone. Je m’offusque. Réaction d’autodéfense. Elle crois que je suis jaloux. Il n’en est rien. Nous deux, c’est du passé. « Je suis sûr que tu te satisfais de la situation ! Ça t’amuse de faire tourner les hommes en bourrique ? » Voir les réactions, sonder les âmes de chacun, s’assurer de l’affection à son encontre. Elle mène sa barque, tranquillement. Comme si de rien n’était, en jouant de ses charmes. Je ne suis pas dupe.
Nous parlons jeux vidéos, apprentissage. Manettes. Destructions plus ou moins volontaires. Je feins le discernement. Quand je vois la jeune femme, je ne peux croire qu’elle soit une tortionnaire de manettes. Derrière ce voile d’innocence se cache en fin de compte un vrai petit diablotin. Elle en a parfaitement conscience. Elle en rigole. Elle saisit que mes propos étaient ironiques. Je la connais très bien. Derrière son visage qui fleure l’innocence, une démone sommeille, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Loin de là. La preuve lorsqu’elle me raconte l’attitude de ses frères lorsque, par chance, il n’y a pas de doute, elle gagnait. « Si tu es à leur image, je me prépare psychologiquement à ce que tu tires la gueule… Tu ne vas pas toucher terre ma pauvre! » La bonne humeur, la gaîté fuient quelques instants les lieux lorsqu’elle se confie sur son agression. Je n’insiste pas. Je sens qu’elle n’est pas prête. Le mal est encore trop récent. Je ne suis peut-être pas la personne la plus appropriée pour l’écouter. À mon échelle, je tente de la réconforter comme je peux. Par un câlin. Elle pose quelques instants sa tête sur mon torse. Elle s’apaise. C’est ce qui compte. Nos corps finissent par s’éloigner l’un de l’autre. Je lui fais un léger sourire.
Puis le jeu retrouve une place prépondérante dans la conversation. Petites piques par ci, petites par là. Elle se défend. Elle me pousse. « Aïe ! Mais tu es violente ! Tu as oublié que j’étais un petit être fragile ? » Je passe une main sur le côté, avant de me relever, vaillant. J’allume la télévision et la console, je lui tends une manette, la priant d’en faire bon usage, et particulièrement attention. Elle me nargue. La sauvageonne. Je m’accroupis près d’elle, nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Dans un souffle je lui réponds : « Je ne sais pas encore… J’y réfléchis ! » Je ne la quitte pas des yeux. Comme pour la sonder. Avant de reprendre ma place, à côté d’elle.
C’est ce moment là qu’elle choisis pour tenter de pimenter les enjeux. Par des systèmes de gages. Peu enclin à cela, dans un premier temps, je freine des quatre fers. Mais je me ravise rapidement. Je tente une entourloupe. Elle ne prend pas. Hélas. La jeune femme est plus intelligente que ce que je ne l’aurais cru. « KUAAAAAAAAAAAAA, tu n’es pas un kinder bueno ? Croustillante à l’extérieur, fondante à l’intérieur ? Ça ne se voit pas, mais je suis déçu ! » Je la regarde amusé, avant que la partie ne débute. Elle se bat bien. Tellement bien que la première manche se solde par une égalité. Je ne perds pas le nord. Je tente de la déstabiliser. Pour mieux la vaincre. Deuxième manche. Le combat est acharnée. Comme pour la partie précédente, elle ne lâche pas le morceau. Coup de grâce… « WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHOUUUUUUU ! » Emporté par la liesse de l’avoir vaincu, je me lève, sans ménagement, je me positionne devant elle. J’ai un grand sourire aux lèvres. Je fléchis les genoux. Je commence à les taper en rythme, puis les épaules, à nouveau les genoux avant de terminer par un regard menaçant en passant une main, pouce relevé, sous la gorge. C’est à ce moment là que je fis un mauvais mouvement. Que mon regard menaçant se transforma, en une grimace. Je m’étais bloqué le cou. Je souffre. Je me rends compte de la stupidité de mon geste, tandis que, assise sur le sofa, Dylane se gausse. Je lui tire la langue. Comme un papy, je me déplace avec difficulté vers le canapé. Je m’assois. Je ferme les yeux. Je reprends ma respiration. J’attends que Dylane accomplisse sa part du contrat. Je sens enfin ses mains sur mes épaules. Je ferme les yeux. Je profite de l’instant. Elle accomplit cela avec tellement de délicatesse. J’aime ça. C’est tellement bon. « Tu fais ça tellement bien… Continue ! » Je m’allongerais bien de tous mon long pour profiter d’un massage complet. « Bon, on va arrêter là la console… Tu as trouvé une activité tout aussi manuelle... » Et tellement plus agréable… Je signe tout de suite, pour que cet instant ne se termine pas. Mes contractures s’apaisent, peu à peu. À présent, je revis.
Elle secoue la tête à sa phrase ne le prenant pas du tout au sérieux. « Désolée mon cher je n'y crois point. « Bien entendu elle le taquine. Elle sait très bien qu'il peut avoir de la discussion et qu'il est loin d'être con. C'est juste qu'entre temps, ça a été physique et c'est bien pour cela que cela n'a pas tenu. Pas de regrets en soi. Ils ont passé de bons moments et ont réussi à garder leur amitié intacte. « Je l'ai lu pour les cours » Dit-elle en haussant les épaules loin d'être impressionnée bien que lire cela pour le plaisir faut le faire. C'est pas son genre à Dylane.
Un léger soupire sort d'entre ses lèvres. « Et bien pas plus que ça en vrai ... Et je ne cherche pas ça non plus. Il ne faut pas croire que j'ai un tableau de chasse. Je sors juste d'une relation donc ... Non. « Elle aime plaire oui, mais n'en joue pas plus que cela. Elle n'en voit pas l'interêt et les plans d'un soir, elle n'est pas plus intéressée que cela. Parler jeux vidéos est mieux que le reste qui passe vite à la trappe pour la joie de la brune. Elle a pas envie d'avoir des questions sur sa relation éclair avec Adam. « Hey je fais pas la gueule pour rien » Elle prend un faux air vexé puis rigole. Le petit aparté sur son agression passe vite et le match peut enfin commencer. Première partie à égalité. Elle se laisse pas faire la petite ambulancière. Deuxième partie, elle se bats mais il gagne. Une moue boudeuse vient sur ses lèvres qu'elle pose la manette sans la caser sur la table. Si elle avait sur, elle aurait pas parler de gages la brune. Elle s'est fait avoir à son propre piège. Tant pis, elle se pose derrière Byron et lui masse les épaules en bonne perdante pas comme quand elle était gamine, là non, elle aurait taper la manette au sol et râler comme jamais. « Comment ça on arrête la console ? Ha mais non non rêve pas » Elle se bouge de là et se remet à ses côtés. « J'ai fait mon gage c'est tout ! Tu croyais quand même pas que j'allais te masser toute le reste de l'après-midi ! Profiteur va ! » Elle reprend la manette. « On se fait un Mario kart ? » Dit elle les yeux rivés vers l'écran et prête à dégainer mais sans gages cette fois-ci, elle se fera pas avoir deux fois.
Nous parlons littérature. Dante Allighieri et sa Divine Comédie. Elle m’annonce qu’elle l’a étudié dans le cadre de ses cours. Beaucoup de courage. L’œuvre est complexe. Difficile à cerner. Je crois que je n’aurais pas pu l’étudier à l’école. Avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête, être dans l’obligation de la lire. Très peu pour moi.Je préfère découvrir les chefs d’œuvre de la littérature étrangère en dilettante. Sans pression. Sans craindre une interrogation écrite le lendemain. Il s’agit juste d’une question de point de vue. Toujours est-il que cela occupe bien mon temps. Et je n’ai pas envie de lui faire perdre le sien, en partant dans les pérégrinations d’auteur au sein des différents cercles de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis.
Je l’aperçois que le sujet délicat des garçons, pourtant lancé par elle, la pousse dans ses retranchements. Elle botte en touche lorsque je fais une remarque amusée sur elle et les garçons. Je n’insiste pas.
Le jeu prend le dessus. Je tente de prendre l’ascendant. En la provoquant. Afin qu’elle fasse des erreurs. Qu’elle perde. Tout simplement. Mais elle ne lâche pas l’affaire. Loin de là. Elle résiste. Ses frères lui ont inculqué la gagne. Elle ne lâche rien. Tellement qu’il y eut statu quo lors de la première manche. Egalité. Ni gagnant. Ni perdant. L’espoir d’un massage s’éloigne. Un instant. Revanche. Là, le combat est acharné. Aucun de nous deux ne veut lâcher du terrain. La partie est âpre. La partie est serrée. Le coup de grâce arrive. Je gagne. Emporté par mon émotion, je jubile. Je commence à chorégraphier un un haka afin d’impressionner la jeune femme, en oubliant mon état physique loin d’être optimal. Je me bloque le dos… Penaud, je perds mon sourire. Je grimace. « Je crois que j’ai vraiment besoin d’un massage... » Même avant cet évènement. J’installe, à ses côté. Et j’attends, qu’elle réalise son gage, qu’elle pose avec délicatesse ses mains sur mes épaules. Quel soulagement. Elle a des mains expertes. C’est tellement bon, que je ne souhaite pas qu’elle s’arrête. Je suis même prêt à mettre un terme à notre confrontation sur manette. Hélas pour moi, elle n’a pas dit son dernier mot. Elle veut continuer. Le plus triste ? L’arrêt du massage. Comme un gamin qui réclame une nouvelle friandise, d’une petite voix, je quémande… « Non. Encore ! » Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. C’est tellement agréable. Mais, dans un sens, je la comprends. Elle ne veut pas s’arrêter sur une défaite. « Tu veux vraiment que je te mette aussi la pâtée à Mario Kart… ? Autant que tu continues le massage ! On gagnera du temps... » Je lui présente, à nouveau mon dos. Pas sûr que cela suffise. « Et toi, c’est quoi ton gage ? ». Quelque chose de croustillant j’espère.
C'est pas que ça l'ennuie de parler bouquins mais c'est tout comme. Surtout que ce livre qu'il mentionne, Dylane a été obligée de se le farcir au lycée, en terminale précisément. Et à l'époque, c'était pas réellement ce qu'elle avait envie de lire. Non, elle préférait les magazines ou les romans à l'eau de rose et à vrai dire c'est toujours le cas. Mais ça, elle ne s'en vantera pas.
Les voilà occupés de jouer à Smash Bros et même si elle arrive à faire une égalité à la première manche, voilà qu'elle perd la deuxième. Un soupir sort d'entre ses lèvres et une moue boudeuse prend place sur ses lèvres. Son regard se pose sur Byron qui fait un pas de danse. Et voilà, il se fait mal mais quelle idée aussi de faire ça alors qu'il n'est pas encore rétabli. Les mecs, tous pareil quand on titille leur fierté. « T'as de la chance que ce soit mon gage car autrement tu n'y aurais pas eu droit » Dit-elle en haussant les épaules. La brune se place derrière lui et lui masse les épaules comme convenu. Pas question qu'elle aille plus loin. Non. Elle sait très bien comment un bête massage peut terminer et elle n'a pas envie de cela avec Byron. Il est son ami maintenant et cela lui convient très bien comme ça. Et puis, elle a surtout d'autres choses en tête voire même peut-être une personne. Bien que cette personne l'agace et qu'elle n'a pas de raison d'y penser. Faut croire que sa petite tête en pense autrement et ça la fait chier l'ambulancière. Alors qu'elle stoppe voilà que le brun en réclame encore. « Ha non non, j'ai fait mon gage ! « Dit-elle en se positionnant à nouveau sur le canapé à ses côtés et reprenant la manette en main. « Non mais lance le jeu toi à la place de dire des conneries » Elle lui tire la langue bien prête à gagner cette fois-ci. « Humm si je gagne, tu devras prendre un sushis et l'inonder de Wazabi et tout manger « Un sourire en coin se pose sur ses lèvres sachant très bien que c'est très fort et qu'une forte quantité, c'est hyper difficile à la manger. Et non, c'est pas Dylane qui allait réclamer un massage. Elle ne souhaite pas qu'il interprète des choses qui ne le sont pas. Le jeu se lance et ils sont au coude à coude pour la première place. Mais elle ne lâche rien la brune, elle tient à gagner et même pas pour le gage juste pour dire de l'avoir vaincu alors qu'il n'arrête pas de se la péter clairement. Maintenant, ça reste bonne enfant et elle ne va pas râler pour un jeu.
Win : Dylane termine première et il doit faire son gage. So close : Elle termine deuxième et lui troisième. C'est quand même gagné non ? Fail : Byron l'emporte et elle boude un peu la brune. « J'ai plus envie de jouer «
(c) princessecapricieuse
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
Les minutes passent. Le jeu, peu à peu, prend toute sa place. Ni mes passe-temps littéraires, ni les soucis de Dylane ne semblent nous détourner de la fée ‘jeu’. Nous sommes deux compétiteurs dans l’âme. Elle, comme moi, ne lâchons rien. C’est une question de fierté, d’ascendance sur l’autre. Smatch bros. Première partie. Match nul. Elle est coriace. Elle me donne plus de fil à retordre que ce que j’imaginais. Deuxième partie. La lutte est acharnée. L’un et l’autre nous ne lâchons rien, comme si notre vie en dépendait. Nous sommes sur un fil. L’un ou l’autre peut tomber à tout moment. Le destin est de mon côté. Je gagne. Moment de fierté. Je lui ai montré de quel bois je me chauffe. Moment d’inconscience. J’effectue un haka de la victoire, oubliant mon état physique. Patatras. Et mon gage à son encontre arrive à point nommé. Un massage. Je me suis allongé sur le canapé. Elle a effectué son gage. J’aurais préféré que tout s’arrête présentement. Qu’elle continue le massage encore et encore. C’est bien mal connaître la jeune femme. Aucune pitié pour l’éclopé. Je la regarde, mimant la déception, au bord des larmes… « Encore » insiste-je. Sans réellement y croire. La jeune femme est passée à autre chose.
À une partie de Mario Kart. Je la mets en garde. Je la menace de lui mettre à nouveau la pâtée. C’est à ses risques et périls. Je ne veux pas qu’elle chouine en cas de défaite. Encore. Elle ne se laisse pas démonter. Au contraire. Elle me pousse à lancer le jeu. Rapidement. Et c’est là qu’elle m’annonce son gage, en cas de victoire. Un sushi recouvert de wasabi… Je ris. Je la provoque. « Tu n’as rien de mieux ? Ça c’est un gage pour les gonzesses ! » Je vais quand même tout faire pour ne pas l’exécuter. Je n’ai pas envie de ne plus avoir de papilles gustatives. La guerre est déclarée. Pour le meilleur et pour le pire. « Tu es prête à mordre la poussière… Car ne crois que je vais te laisser gagner... » Le partie commence. La course est extrêmement serrée. Je la dépasse, elle me dépasse. Je coupe un virage et je lui grille la priorité. Et ainsi de suite… Pendant trois tours. Et la ligne d’arrivée apparaît à quelques encâblures de nos bolides… Nous nous acharnons respectivement sur nos manettes. Je serre les dents. La victoire va se jouer à rien du tout. Un cheveu… Le temps s’arrête. La ligne se rapproche. Victoire… Pour Dylane. « KUAAAAAAAAA ! » Dis-je, outré. « Impossible… Il y a eu manigance... » Je regarde l’assiette de sushis et la sauce wasabi avant de me tourber vers la jeune femme. « Tu as triché ! C’est sûr ! Je le vois dans ton œil ! » Même si je sais que c’est faux. Je me redresse. Je fais face à mon destin. Je prends un sushi dans une main, la sauce wasabi dans la seconde. Un dernier regard. « Tu es certaine de ton choix ? Je n’ai pas envie que tu regrettes... » Comme un ultime appel au secours qui n’aura sans doute aucun effet sur la détermination de la jeune femme à me faire payer sa victoire.
Doucement, je rapproche le sushi de la sauce. Le dernier repas du condamné. Jusqu’au dernier moment j’ai l’espoir de fou qu’elle se ravise. La sauce au dessus du sushi, je l’inonde abondamment. Est-ce du sushi au wasabi ? Ou du wasabi au sushi ? Grande question. Au ralenti, je rapproche le met de ma bouche. Je redoute l’instant où mes papilles se sentiront agressées par le piment. Je l’enfourne dans ma bouche. Je mâche. Je mâche. Je mâche. Je mâche. Je mâche. La sensation de brûlure ne se fait pas attendre. J’ai l’impression d’avoir subi un retour de flamme. La chaleur se diffuse sur tout mon visage. J’ai l’impression de commencer à suer. J’avale. Sans ménagement. Un morceau a du mal à passer. Il me brûle l’œsophage. J’ai la sensation que des larmes s’échappe de mes glandes lacrymales. J’ouvre la bouche. J’expire l’air. Je passe mes mains sur mon visage. Je meurs de chaud. Je me tourne vers Dylane… Et difficilement, j’arrive à formuler une phrase sortie des méandres de ma voix cassée par le wasabi : « Ce sushi est excellent... » Silence. « Si j’ai une crise hémorroïdaire… Je saurais pourquoi ! Merci ! ». Je me lève difficilement. Il faut que j’atténue la puissance du wasabi. Je vais jusqu’au frigidaire. J’ouvre. J’attrape une bouteille de lait entamée. J’ignore depuis quand elle est ouverte. Quelques jours peut-être. Qu’importe. Je la bois d’une traite. Je cherche aussi du pain. Il paraît que ça limite l’intensité du piment. J’en ingurgite suffisamment. J’ignore si cela marchera. J’ai l’impression de souffler des flammes, tel un dragon. Horrible sensation. « Je suis sûr que tu es fière de toi ? » Demande-je en continuant d’ingurgiter du pain.
Sacré Byron qui réclame que le massage dure plus longtemps que prévu. Mais Dylane n'est pas de cet avis et se positionne pour recommencer à jouer. Elle tient à sa revanche la demoiselle et tant pis si elle perd encore, au moins, elle aura essayé. Et puis là, ce n'est pas le même jeu vu qu'ils passent sur Mario Kart. Byron lui demande le gage qu'elle lui donnerait et elle réfléchit quelques petites secondes pour ensuite lâcher qu'il devrait manger du un sushi avec plein de wazabi. « On verra si c'est toujours pour les filles quand j'aurais gagné » Dit-elle avec un sourire espiègle. Elle lève les yeux au ciel à sa remarque et prend sa manette pour se mettre en position bien décidée à ne pas se laisser faire. Le jeu se met en route et la course commence. Ils sont au coude à coude et ce n'est pas facile mais la brune n'a pas dit son dernier mot et c'est avec fierté et brio qu'elle passe la ligne d'arrivée. « ET BAMMMM » Dit-elle tout en se levant et dansant un peu pour fêter cette victoire qu'elle n'a pas démérité. « Regarde les bien mais c'est dans ta bouche qu'ils vont finir mon chère » Elle est fier la demoiselle. Une moue vient à apparaître sur ses lèvres. « Je n'ai pas triché et tu le sais très bien » Elle secoue la tête. « Certaine allez hop hop hop on mange » Son regard suit tous les gestes du brun avec un franc sourire. Le sushi est rempli de sauce si bien qu'on ne le voit quasi plus. La main de Byron se dirige vers ses lèvres qu'il ouvre pour avaler cette nourriture plus qu'épicée. Elle jubile la demoiselle mais plus pour le gage que d'avoir gagné. Est-elle cruelle ? Non enfin un peu peut-être. Ses lèvres se pincent pour ne pas rire à la voix cassée de son ami. « T'es sur qu'il était si bon que ça ? » A sa place, elle serait déjà occupée de sautiller sur place et de chercher de quoi éteindre le feu dans sa bouche mais il reste calme. Fierté de mec bien entendu, elle en est certaine. Néanmoins, il va vite vers la cuisine pour boire du lait et se prendre un morceau de pain. Donc cela veut bien dire que la douleur de l'épice s'éparpille dans sa bouche. « Hummm totalement oui » Admet-elle tout en prenant un sushi sans mettre de sauce de son côté. « Il y a encore si tu veux » ricane-t-elle en lui montrant la sauce du menton comme pour le narguer. « Sans rancune hein » Elle termine son sushi et regarde l'heure. L'après-midi a filé à une vitesse monstre et elle n'a pas vu le temps passé. « Ho il est déjà si tard » Soupire-t-elle. Bossant tôt le lendemain, elle ne peut pas se permettre de faire des folies et de rester encore des heures près de Byron. « En tout cas, c'était une chouette après-midi mais je vais pas devoir tarder, je commence à 6h demain et il est déjà 18h, le temps de rentrer et de faire ce que j'ai à faire à la maison, j'aurais pas le temps de dire ouf que je devrais être sous la couette » Ca l'emballe pas tout ça dans le sens où elle préfère largement bosser de nuit mais ça, c'est quand elle est à la caserne, demain elle bosse à l'hôpital. La journée risque d'être longue. Elle finit par se lever et attraper sa veste qu'elle enfile. « Mais j'ai passé un bon moment à tes côtés » Elle s'approche de lui et lui fait un bisous sur la joue. « Promis la prochaine fois je reste plus longtemps et j'attendrais pas autant de temps avant de venir te voir » Ce n'est pas ce qu'elle veut voir ses amis que de temps en temps mais ce n'est pas toujours facile avec le boulot et ces dernières semaines ont été compliquées mais tout devrait aller maintenant ... Elle se dirige vers la porte et pose sa main sur la poignée qu'elle ouvre doucement en attendant que son ami vienne la raccompagner pour enfin filer.
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