Hayden était encore jeune mais, parfois, elle ressentait une immense satisfaction à l’idée que sa vie puisse être toute tracée devant ses yeux. Ce n’était pas une nouveauté, ce besoin presque compulsif d’être le maître de son destin, cette régularité sans failles lorsqu’il s’agissait de prévoir les choses et de ne jamais se détourner du chemin initialement préconçu dans son esprit. Oui, sous bien des aspects, « tout ce qu’elle voulait » représentait une immensité de choses et plus encore, et la comédienne avait fini par se persuader avec le temps qu’elle n’avait laissé aucune chance au hasard ou au destin d’y ajouter son grain de sel pour venir bouleverser son existence. Ce qu’elle voulait, Hayden, c’était se jeter à corps perdu dans le travail, répéter ses textes jusqu’à ce que sa bouche ne s’anesthésie d’elle-même, jusqu’à ce qu’elle connaisse chaque mot aussi bien que si elle les avait elle-même couchés sur le papier. Elle voulait se noyer dans le dur labeur, multiplier les expériences et observer ses aînés jouer chaque jour, à s’en brûler la rétine. Mais si ce feu qui l’animait était difficile à canaliser et à cerner, il l’était plus encore lorsqu’il s’agissait de le verbaliser. La comédienne se contenta donc d’adresser à Jordan son plus beau sourire poli, plus que sincère lorsqu’elle laissa échapper qu’elle aussi, espérait de tout cœur que le musicien poursuive la voie qui lui était chère et qu’il continue de s’y plaire et de s’y épanouir entièrement. Elle ne le connaissait que depuis quelques heures, mais Hayden était certaine d’une chose : Jordan méritait tout ce qu’il lui arrivait de positif, et plus encore. Peut-être était-elle à la fois juge et partie, sans doute se laissait-elle influencer par les vibrations bienveillantes et palpables qui émanaient du jeune homme qui se tenait face à elle ; pour autant, elle n’en demeurait pas moins honnête dans sa façon de voir les choses et de penser.
Le don d’ubiquité, et la pensée même de pouvoir l’obtenir un jour, demeuraient un questionnement plus qu'inédit. Hayden avait toujours vécu l’instant présent, ce n’était plus à prouver, et elle avait toujours été suffisamment organisée pour ne pas regretter de ne pas pouvoir se retrouver à plusieurs endroits à la fois. La jeune femme se demanda vaguement à quoi Jordan semblait faire référence, en évoquant cette faculté, et à quels genres de problèmes il souhaitait échapper par ce moyen. Peut-être réfléchissait-elle trop ; tout n’était pas forcément sujet à analyse chez les autres, et il était plus que probable que Jordan n’ait évoqué le sujet simplement pour souligner l’impossibilité parfois désolante de ne pouvoir se retrouver à Londres et à Brisbane. « Je n’ose pas imaginer le nombre de représentations auxquelles je pourrais assister, s’il m’était possible de me retrouver à plusieurs endroits à la fois. » Il était certain qu’Hayden profiterait de l’occasion pour enchaîner les musicals, tentant de battre son propre record personnel de pièces vues dans le même mois. Bien que, même sans pouvoirs magiques, le score de la jeune femme était plus qu’honorable. « Tu sais ce qu’on dit, à propos de certaines phobies. Il faut parfois combattre le mal par le mal. » La jeune femme laissa échapper un petit rire, approuvant au passage d’un signe de tête l’aveu de Jordan à propos d’un potentiel abus de la téléportation si tant est qu’une telle chose existe un jour. Sur ce point, Hayden ne pouvait qu’acquiescer : ces dernières années, elle avait multiplié les vols pour jouer aux quatre coins du monde, et aurait aisément pu se passer des interminables correspondances, coincée entre les murs d’aéroports. « Je n’ai jamais vu Dragon Ball Z. Je ne sais pas si c’était le bon moment pour l’avouer, mais je tente quand même. » La jeune femme esquissa son plus bel air faussement désolé, comme pour s’excuser d’une trahison particulièrement honteuse. « Avant que tu ne me renies entièrement le jour même de notre rencontre, sache que j’ai un moyen de me faire pardonner. Wait for it. » Se saisissant de son téléphone portable, Hayden ne prit pas longtemps avant de sélectionner un contact visiblement enregistré au préalable dans son répertoire. Après une brève sonnerie, elle prononça quelques phrases teintées d’un fort accent australien, puis raccrocha sans se dépêtre de son sourire malicieux. Quoiqu’elle ait pu avoir arrangé avec la personne se trouvant à l’autre bout du fil, il était certain qu’elle était satisfaite de la tournure que prenait les choses. « Ce ne sont pas des tacos, mais le chef du meilleur restaurant italien du quartier me devait un service. Si vous voulez, vous êtes tous les bienvenus, peu importe l’heure tardive. » Son début de célébrité avait parfois des avantages. Hayden n’obligeait personne à la suivre ce soir, mais elle ne parvenait plus à ignorer son estomac qui la tiraillait quelque peu. Sans parler de l’alcool qui commençait à légèrement lui monter à la tête, elle qui s'amusait à repousser les limites le ventre vide.
Le RP prend place en 2017, à Londres. Jordan a 26 ans.
« Je n’ose pas imaginer le nombre de représentations auxquelles je pourrais assister, s’il m’était possible de me retrouver à plusieurs endroits à la fois. » La vie serait bien différente et tu aimes bien partir dans ce genre de pensées un peu trop poussées de temps à autre. Est-ce que tout le monde aurait accès à ce genre de pouvoir ? Est-ce qu’il y aurait une limitation ? Un permis comme pour les voitures ? Est-ce que ça existe déjà et c’est comme ça que certains ont des alibi en béton quand ils sont accusés d’un crime ? Tu ne sais pas mais tu te plaît à imaginer une réalité alternative où c’est possible. Dans tous les cas tu n’as pas accès à cette magie et il faut donc continuer à vivre le mieux possible avec ce que tu as. « Tu sais ce qu’on dit, à propos de certaines phobies. Il faut parfois combattre le mal par le mal. » Tu fais une petite grimace à ses mots. Si tu peux esquiver de prendre l’avion tu le fais. Bien évidemment pour faire un Brisbane/Londres t’as pas pu faire autrement. « Me faudrait des rues désertes pour pas avoir peur en voiture. » Tu ris après cet aveux même si c’est la pure vérité. Car c’est des autres dont tu n’as pas confiance. Les bus, les voitures, t’as pas trop le choix de ce côté là. T’es pas fan du métro londonien non plus, y’a trop de monde, t’aimes pas être enfermé comme ça sous terre avec tout ce monde.
« Je n’ai jamais vu Dragon Ball Z. Je ne sais pas si c’était le bon moment pour l’avouer, mais je tente quand même. » Elle a l’air d’avoir peur que tu la juges mais elle ose quand même t’avouer cette info là qui te fait surtout rire. « Avant que tu ne me renies entièrement le jour même de notre rencontre, sache que j’ai un moyen de me faire pardonner. Wait for it. » Est-ce qu'elle va chanter un bout d'Hamilton ? I'm willing to wait for it. Mais nope. Et t’allais enter dans son jeu à lui répondre à propos du Manga mais elle t’intrigue d’un coup et tu attends de voir de quoi il en retourne. Tu ne la quittes pas des yeux, amusé de la voir comme ça. Tu la découvres un peu plus à chaque minutes et c’est toujours une bonne surprise. « Ce ne sont pas des tacos, mais le chef du meilleur restaurant italien du quartier me devait un service. Si vous voulez, vous êtes tous les bienvenus, peu importe l’heure tardive. » Tu hausses les sourcils après ses mots, appréciant la faveur qu’elle a utilisé pour que vous puissiez continuer de passer une bonne soirée tous ensemble. Tu jettes un coup d’oeil à ton pote qui est déjà en train d’hocher la tête vivement. « Je dis let’s go. » Tu sais qu’il serait bien de manger un truc car tu n’es pas le meilleur pour te nourrir correctement. Si t’es en magnifique compagnie, dans un bon resto qui vous fait une fleur, encore plus de raisons de manger pour toutes ces bonnes causes. Tu fais un nouveau sourire à Hayden même si tu n’as pas été avare avant. « Merci. » Parce que t’es pas avare de ça non plus et t’es réellement très reconnaissant. Tu te souviendras de Hamilton à Londres et la rencontre avec Hayden Siede.
How do you write like you need it to survive? Hayden&Jor