Il était tard. Mais Danika se promenait dans les rues de Brisbane. Elle sortait de son boulot. Elle venait de dire au revoir à ses collègues, sa démission avait pris effet ce jour là. Elle avait décidé de suivre les recommandations de Swann et avait finalement quitté le bar mal famé pour aller passé un entretien au Death Before Decaf où travaillait Matt McGrath le frère de Swann. Le contact était bien passé et elle savait que la recommandation de son ami avait grandement joué en sa faveur si bien qu’elle avait été embauchée. Elle n’était toujours pas prête à retourner travailler pour la société familiale ou le dojo bien que son oncle avait essayé de la convaincre en la voyant revenir s’entraîner. Mais elle avait été claire et nette. Il lui était encore difficile de passer la porte, elle faisait du mieux qu’elle pouvait pour retrouver son amour pour l’art martial sans être prisonnière de son deuil et du manque qu’elle ressentait en l’absence de son père.  Elle n’était pas prête à de nouveau entraîner des gens, prendre sa place dans le bureau du père Riley, elle se savait encore trop instable. Aujourd’hui elle rentrait chez elle, le cœur un peu plus léger, consciente que la douleur et la tristesse commençaient à devenir plus supportable et qu’enfin elle pouvait discerner des jours où tout irait mieux.  Danika avait toujours aimé la nuit, s’inquiétait rarement d’être agressée même dans les quartiers peu fréquentables de Brisbane, elle était assez confiante dans ses talents dans les sports de combat pour savoir qu’elle pouvait se défendre. Mais pourtant ce soir-là, elle sentit le danger, mais non pas vis-à-vis d’elle. Non elle avait entendu des voix dans la ruelle d’à côté, une voix féminine un peu plus panniquée qu’une autre.  L’instinct protecteur l’avait tout de suite inscité à faire plus attention.  Et il était clair que la jeune femme « tait en train de faire agresser par un type un peu trop insistant qui l’avait bloquée contre un mur et qui ne semblait pas vouloir la laisser partir. C’est là qu’elle vit le coup partir dans le visage de la jeune femme, coup qui était fait aussi bien pour blesser que pour désorienter, pour qu’elle riposte  moins. La colère était montée, Danika s’était précipitée dans la ruelle, le ton avait été glacial. « Il y a un problème ici ? ». L’homme alcoolisé s’était immédiatement tourné vers elle. « Casse toi connasse c’est une conversation privée. » Un sourire cruel était apparu sur son visage. « Plus maintenant. Je crois qu’on t’a jamais appris les bonnes manières toi. Quand on te dit NON, ça veut dire NON. » Et son poing était parti, précis et violent dans le nez de l’homme qui se brisa sur le coup.  Il poussa un cri de douleur et n’eut pas le temps de réagir que déjà elle enchaînait avec un coup de pied dans ses parties génitales. « Degage. » Il s’était enfui en courant en criant une dernière insulte et Danika s’était tournée vers la jeune femme, inquiète. « Ca va ? Tu saignes du nez. Tiens attend je dois avoir des mouchoirs. » Elle en sortit un de sa poche et lui tendit. Son visage était plus doux, sa voix aussi pour pour tenter de la rassurer. « Tu t’appelles comment ? »

La journée de boulot n'ayant pas été des plus agréables, la brune a besoin de se poser et de boire un verre avant de rentrer chez elle. Perdre un petit bout dans l'ambulance est quelque chose de perturbant. Dylane ne cesse de se remémorer le moment pour voir si elle n'aurait pas pu faire autrement. Dans ces cas là, la brune ne peut s'empêcher de se dire qu'elle a foiré quelque chose. Un soupir sort d'entre ses lèvres alors qu'elle porte enfin son verre à ses lèvres. La chaleur de l'alcool se fait ressentir et elle secoue légèrement la tête. Alors qu'elle veut juste être tranquille, un type s'approche et commence à lui parler. L'ignorer lui semble la meilleure chose à faire, si elle lui répond il va penser qu'elle est intéressée. C'est ce genre de gars hyper lourd qu'on a beau repousser encore et encore mais qui ne lâche pas l'affaire. «  Hey réponds moi » Ho que non, elle ne va pas lui répondre. La brune achève son verre d'une traite pour le reposer brutalement sur le comptoir. «  Fous moi la paix » balance-t-elle alors qu'elle se lève et prend ses affaires. Une fois sortie, elle prend une grande inspiration. L'air frais lui fait du bien. Sa voiture se trouvant plus, elle empreinte la rue à côté du bar non sans se douter que ce mec l'a suivie. D'un coup, elle sent son bras se faire attraper et en un mouvement se retrouve contre le mur. «  Non mais t'es malade ! Lâche moi » Balance-t-elle. Cependant le mec ne l'entend pas de cette oreille. «  Non, j'ai décidé que tu serais à moi ce soir » Dylane cale et se débat pour se retirer de son étreinte quand une coup en plein visage vient la sonner. Par un miracle, une jeune femme a vu toute la scène. Restant contre le mur, elle voit la femme se débarrasser de lui en très peu de temps. Elle n'a pas froid aux yeux et surtout a l'air de savoir se servir de ses mains. Le mec déguerpi en crachant sa haine tandis qu'elle vient vers Dylane. « Ca va ? Tu saignes du nez. Tiens attend je dois avoir des mouchoirs. » A ces mots, la brune vient poser ses doigts sur son nez et grimace. Il l'avait bien eue ce con. «  Merci ... pour tout. Si tu n'avais pas été là, je ne sais pas comment cela aurait terminé. » Elle attrape le mouchoir et le pose sur son nez. « Tu t’appelles comment ? »Elle lève les yeux vers la brune «  Euh je ... Dylane et toi ? » C'est bien la première fois que cela arrive à la brune. Et pourtant c'est une habituée des bars ou boîtes. En tout cas, ça va la refroidir pendant un moment d'y aller seule ou même d'y aller tout court. «  Par contre, je t'ai vu lui donner des coups et c'est pas anodin ? Tu as appris à te défendre ? » Le paternel de Dylane avait toujours voulu qu'elle apprenne un sport défensif mais elle était bien concentrée sur la danse à l'époque que pour se préoccuper de ça et surtout n'en voyait pas l'utilité. Comme quoi ... En tout cas, elle ne remercier jamais assez cette jeune fille de l'avoir sauvée des griffes de ce rustre.

Elle a l’air jeune cette fille. Entre vingt et vingt-cinq à tout casser.  Elle a l’air secouée contre le mur comme ça.   Ce genre de situation retournait toujours l’estomac de Danika.   «  Merci ... pour tout. Si tu n'avais pas été là, je ne sais pas comment cela aurait terminé. » Le regard de Danika s’assombrit. Elle pouvait parfaitement imaginer ce qui se serait passé et comment la soirée se serait terminée. Beaucoup de gens venaient la voir au dojo après une agression. Elle avait entendu trop d’histoires pour ne pas se méfier lorsqu’elle sortait dans la rue. « Il n’y a pas de soucis. C’est normal. » Danika n’aurait jamais laissé quelqu’un sans aide lorsqu’elle était capable de la donner. Elle détestait l’injustice et voir un type s’en prendre à une nana était quelque chose qui lui aurait donné envie de fracasser la tête de l’agresseur sans hésitation.  Elle ne devait son contrôle qu’à des années d’entraînements où elle avait appris à blesser comme elle le voulait et sans se laisser emporter par la colère. La jeune femme se touche le nez et Danika grimace avec elle. Cela avait l’air d’être assez douloureux. « Je pense que tu vas avoir une belle marque. » Elle lui tend le mouchoir et finit par lui demander son prénom. «  Euh je ... Dylane et toi ? » Danika lui sourit doucement.  « Danika. »  Dylane semble choquée par ce qui vient d’arriver, comme si elle n’avait pas encore réellement assimilé ce qu’il venait de se passer. «  Par contre, je t'ai vu lui donner des coups et c'est pas anodin ? Tu as appris à te défendre ? »

« Arts martiaux et sports de combats depuis que je suis gamine. Ca aide. Je tiens un dojo de karaté dans Logan City. » Elle réalise après coup qu’elle venait de dire qu’elle tenait un dojo alors qu’elle ne donnait plus de cours depuis des mois, qu’elle venait seulement de commencer à reprendre l’entraînement et qu’elle n’avait en réalité aucune intention pour le moment de reprendre la main sur le management. Tant pis pour les détails. Danika pointe du doigt le nez de la demoiselle. « Ca va ? Il t’a pas loupé. Tu veux qu’on aille à l’hosto ? Ou peut être au poste de police ? » Elle grimace en pensant finalement à la deuxième éventualité. « Merde j’aurais dû l’assommer en fait au lieu de le faire fuir. » Elle disait ça comme si le geste était anodin. Mais cela aurait été plus facile pour porter plainte. Les deux femmes auraient pu appeler la police par la suite. Mais Danika était prudente, ayant l’expérience du combat, cela aurait pu très vite se retourner contre elle si l’homme par la suite décidait à son tour de porter plainte parce qu’elle était allée trop loin dans ses gestes.

Le « on » lui vient facilement. Peut-être parce qu’elle n’avait pas envie de laisser la jeune femme toute seule après ce qui lui ait arrivé.  Elle préfère ajouter « Je peux t’accompagner si tu le souhaites dans tous les cas . » Peut être que la jeune femme ne voulait pas porter plainte, ou ne voulait pas aller à l’hôpital. Peut-être qu’elle voulait simplement rentrer chez elle.  Ou pas. Danika n’en avait aucune idée mais peu importe ce qu’elle décidait, si elle le souhaitait elle n’allait pas la laisser seule.

Perdue, voilà le terme exact qui définit ce qu'éprouve Dylane en ce moment. Elle réalise pas encore ce qui vient de se passer. Des sorties, elle fait que ça, des gros lourds elle en a déjà recalé mais jamais ils n'avaient été jusqu'à la suivre et essayer de ... Non jamais. Si cette jeune femme n'était pas intervenue, la chute aurait été rude. C'était une chance qu'elle était passée par là, un miracle même. Elle la remercie tout en ne bougeant pas de contre ce mur, un peu comme si son corps était paralysé. La peur sans doute. La brune lui dit qu'elle saigne, automatiquement, elle vient mettre sa main sur son nez et bon sang que ça fait mal. « Je pense que tu vas avoir une belle marque. »  Elle secoue la tête négativement «  Non faut pas que j'en ai une » Déboussolée, elle pense plus à la réaction de ses proches qu'à autre chose. L'envie qu'on lui pose des questions n'est pas du tout présente. Dylane se livre déjà peu alors avouer qu'elle a été agressée, ce sera dur, trop même. Faire semblant, c'est plus facile mais comment faire si son visage est tuméfié. C'est la merde. La jeune femme reste près d'elle, c'est gentil de sa part. Elle aurait pu partir maintenant que ce gars a foutu le camp. Son prénom est demandé, elle le donne tout en posant la question également.  « Danika. » Elle hoche la tête tout répétant le prénom comme pour être certaine de s'en rappeler. Son regard se porte sur elle tout en lui demandant comment elle a fait pour le faire partir comme ça, c'était pas des gestes communs. « Arts martiaux et sports de combats depuis que je suis gamine. Ca aide. Je tiens un dojo de karaté dans Logan City. » Le sport bien entendu. Dylane aurait du écouter son père et en faire un de cette catégorie mais elle est bornée Dylane et n'écoute pas ce qu'on lui dit et ça même quand les conseils sont bons. «  Le sport, c'est bien, oui c'est vital même » Ses réponses sont comme un automate. « Ca va ? Il t’a pas loupé. Tu veux qu’on aille à l’hosto ? Ou peut être au poste de police ? » Le mot hôpital et police ont le don de la réveiller un petit peu. «  Non non je ... je suis ambulancière ça va aller » Oui enfin surtout elle veut pas qu'on la voit dans cet état. Et porter plainte, elle verra peut-être plus tard, demain même. « Merde j’aurais dû l’assommer en fait au lieu de le faire fuir. » Elle hausse les épaules «  C'est pas grave, je sais à quoi il ressemble, il vient souvent ici. C'est un ... habitué » Comme pour appuyer ses dires concernant l'hôpital, elle se décolle du mur et fait un pas mais de suite sa tête lui tourne et elle vient se recoller contre celui-ci. Le coup était fort tout de même, la douleur commence à se faire ressentir. Ca pique ! « Je peux t’accompagner si tu le souhaites dans tous les cas . »  Son regard se lève sur la brune « Je crois que l'hôpital, je peux pas y échapper » Elle ravale et ferme les yeux retenant des larmes de tomber. Elle craque se rendant peu à peu compte de ce qui vient de se passer. «  Mais si t'avais pas été là ... » Elle souffle «  Non je veux pas y penser » Ses yeux s'ouvrent de nouveau «  Merci de pas me laisser seule vraiment ... T'es pas obligée de faire ça. Ma voiture est juste là «  Montrant le bout de la rue du doigt. Conduire, elle en sera pas capable dans cet état aussi bien physique qu'émotionnel. Peut-être que Danika le fera ou qu'elle appellera un taxi. Dans tout les cas, faut qu'elle se fasse soigner la brune. La plainte, elle verra plus tard. Si elle doit le faire, elle voudra parler à un seul flic, le seul qu'elle connaisse ... Même si c'est un chieur, elle le préfère à un inconnu.

«  Non faut pas que j'en ai une » Danika fronce les sourcils. Elle se doute que la jeune femme pense aux réactions des autres, ses collègues, ses proches, sa famille. L’idée de devoir expliquer, raconter, revivre le moment. «  Le sport, c'est bien, oui c'est vital même » Danika hoche la tête doucement. Elle était de celles qui pensaient qu’une femme devait savoir se défendre, trop consciente de toutes les histoires qu’elle avait entendu dans son dojo ou dans les associations où elle avait donné des cours.  Elle a l’air perdu Dylane. Comme si on l’avait assommée. Elle semble figée dans un état de fragilité, choquée, incapable de sortir de sa torpeur. Jusqu’à du moins que les mots hôpital et police soient prononcés. «  Non non je ... je suis ambulancière ça va aller » Même, la jeune femme avait l’air mal en point, son visage était en train de gonfler à vue d’œil là où on l’avait frappé et elle était en train de se dire que le coup avait dû lui claquer violement la tête contre le mur ce qui ne devait pas arranger l’état de choc.

«  C'est pas grave, je sais à quoi il ressemble, il vient souvent ici. C'est un ... habitué »  Elle fait un pas en avant et Danika par réflexe tend les bras en la voyant pâlir et chanceler. La jeune femme retourne s’appuyer contre le mur. « Doucement. » Danika n’a aucune intention de la laisser toute seule. Elle était bien décidée à l’emmener au moins à l’hôpital à moins que la jeune femme ne le veuille vraiment pas. Mais elle ne comptait pas la laisser avant de savoir qu’elle était au moins chez elle saine et sauve. « Je crois que l'hôpital, je peux pas y échapper » Danika hoche lentement la tête en grimaçant. « Je crois aussi malheureusement. » L’australienne voit la voix qui tremble, les larmes qui glissent dans ses yeux, le début de la réalisation. «  Mais si t'avais pas été là ...  Non je veux pas y penser » Danika ne la touche pas alors, de peur de lui faire peur, de peur de faire pire que mieux. Elle se retient de serrer doucement les bras de la jeune femme pour la rassurer. Elle se contente de prendre la voix la plus rassurante qu’elle peut. « J’étais là, et c’est pas arrivé Dylane. Ca va aller. »   «  Merci de pas me laisser seule vraiment ... T'es pas obligée de faire ça. Ma voiture est juste là. »  Danika lui tend son bras si jamais la demoiselle veut un appui. « Vraiment il n’y a pas de souci ». Les deux se dirigent vers la voiture. « Je vais conduire, je pense que ça sera mieux, ça te dérange pas ? » Elle préfère lui demander au cas où mais il est clair que la jeune femme n’est pas en état, encore trop choquée par ce qui est arrivé.  Les deux prennent la voiture et Danika démarre. « Il y a un hôpital que tu préfères éviter ? » Elle avait remarqué la panique dans les yeux de Dylane à l’idée que d’autres soient au courant et au vu de sa profession elle se disait qu’il fallait mieux demander. Elle jette un regard inquiet à la jeune femme. « Il avait déjà essayé de t’emmerder le gars ?  Ca t’est déjà arrivé ? » Elle n’a pas pu s’empêcher de se le demander en l’entendant dire que c’était un habitué.

Perdue, La réponse de la brune n'est sûrement pas très cohérente avec ce qu'il vient de lui arriver. Elle est perdue ... Et surtout, elle ne réalise pas. C'est encore bien trop frais dans sa mémoire. Tout ce qu'elle sait à cet instant, c'est que personne ne doit voir ces marques. Toujours sonnée, elle dit que le sport c'est bien. Etant née dans une famille de sportive, elle ne peut pas dire le contraire. Son regard se pose sur la jeune femme. Un regard vide comme si elle n'était plus qu'une poupée de porcelaine. Soudain, elle est prise de panique quand elle lui parle d'hôpital. Elle ne veut pas y aller ... Elle pense ne pas en avoir besoin. Et pourtant ... Porter plainte, elle sait pas encore. Peut-être plus tard. Elle est paumée Dylane.

Faut qu'elle rentre chez elle, qu'elle bouge de là mais à peine un pas fait qu'elle vacille. Le coup a été plus fort qu'elle ne pensait. « Doucement. » Elle hoche légèrement la tête mais même ça la fait grimacer. Un soupir sort d'entre ses lèvres alors qu'elle avoue ne pouvoir échapper à l'hôpital. « Je crois aussi malheureusement. »  Tout doucement, Dylane prend conscience que tout ça est bel et bien arrivé et surtout que si Danika n'avait pas été présente ... Elle souffle doucement empêchant les larmes de rouler sur ses joues. Pleurer, elle aime pas ça ... « J’étais là, et c’est pas arrivé Dylane. Ca va aller. »  Heureusement oui ... Dylane ne saura jamais la remercier assez. « Hum hum ... Mais et s'il revient ? » Elle a le réflexe de regarder autour d'elles deux. Rien à l'horizon avant de reprendre la parole pour la remercier encore et lui dire qu'elle n'était pas obligée de rester et de faire tout ça pour elle. Après tout, elle n'est qu'une inconnue. « Vraiment il n’y a pas de souci » Se sentant encore un peu vaseuse du au coup, elle attrape doucement le bras de la jeune femme pour commencer à marcher.  « Je vais conduire, je pense que ça sera mieux, ça te dérange pas ? » Conduire, elle n'en serait pas capable dans tout les cas à moins de vouloir causer un accident. « Non, c'est sûrement mieux » Sa main fouille son sac à main pour y trouver les clés.Mais tremblante, elle a du mal à mettre la main dessus de suite. Enfin ! «  Tiens » Dit-elle en lui tendant. Enfin en voiture, elle s'installe sur le siège passager et la voiture démarre. « Il y a un hôpital que tu préfères éviter ? » Son regard se baisse «  Peu importe lequel, j'ai déjà du aller avec mon boulot. » Dans tout les cas, il y aura une infirmière ou un médecin ou un ambulancier dans le coin qui va la reconnaître bien qu'elle prie pour que non. « Il avait déjà essayé de t’emmerder le gars ?  Ca t’est déjà arrivé ? » Dylane réfléchit quelques secondes «  Et bien je l'avais déjà repoussé une fois il y a peut-être deux semaines et il m'a foutu la paix mais je n'étais pas seule. «  Elle soupire «  Ce soir, j'étais pas d'humeur, donc j'ai juste ignoré ses paroles et le reste tu ... tu sais « Son regard se pose sur la route «  Peut-être que c'est ma faute ... J'ai peut-être fait quelque chose qui lui a montré que ... Je sais pas » Elle essaye de se remémorer la soirée comme elle peut. Demain, elle y verra peut-être plus clair. L'hôpital est devant elle. La brune prend une grande inspiration et sort du véhicule «  Tu veux bien rester avec moi même avec le médecin ? » Elle avait peur de lui en demander de trop mais être seule, elle en est juste pas capable actuellement.

« Hum hum ... Mais et s'il revient ? » Dylane regarde autour d’elle paniquée. Le regard de Danika se fait sombre, il n’y a aucune hésitation dans sa voix. « S’il revient, il ne s’en sortira pas juste avec un nez cassé crois moi. » L’idée que le type ne puisse plus jamais avoir de gosses lui semblait être une bonne option tout comme lui casser les deux genoux accessoirement.

« Non, c'est sûrement mieux. Tiens. » Danika hoche doucement la tête. La jeune femme n’était en aucun état de conduire. Elle attrape les clés de voiture et s’installe au volant, réglant le siège. Danika préfère s’assurer qu’il n’y a pas un hôpital qu’elle préfèrerait éviter, peut être en raison de collègues qui poseraient trop de questions auxquelles Dylane n’avait peut-être pas spécialement envie de répondre.
« Peu importe lequel, j'ai déjà du aller avec mon boulot. » La jeune femme n’a pas de préférence et Danika prend la route du plus proche. Elle ne peut s’empêcher de se demander si l’expérience que Dylane venait de vivre n’était peut-être pas la première. Elle avait précisé qu’elle connaissait l’homme.


« Et bien je l'avais déjà repoussé une fois il y a peut-être deux semaines et il m'a foutu la paix mais je n'étais pas seule. Ce soir, j'étais pas d'humeur, donc j'ai juste ignoré ses paroles et le reste tu ... tu sais. »

Danika hoche doucement la tête lui jetant un regard tout en conduisant. Le pauvre type en avait eu marre de se faire refuser et avait décidé d’obtenir ce qu’il voulait par la force à défaut de consentement.
« Peut-être que c'est ma faute ... J'ai peut-être fait quelque chose qui lui a montré que ... Je sais pas. »

La mâchoire de Danika se serre. Ces paroles elle les a entendues trop de fois de la part de femmes agressées d’une manière ou d’une autre. Ma robe était peut-être trop courte. Je l’avais dragué un peu au début. Je n’ai pas été assez claire. J’étais terrifiée et je n’ai pas su dire non. C’est de ma faute. Un classique qui était même parfois prononcé par les victimes qui se mettaient à culpabiliser d’être victimes. « Crois moi Dylane, ce n’est pas de ta faute. Des pauvres types comme lui malheureusement il y en a plein, j’en vois tous les soirs dans le bar où je travaille. Et jamais c’est la faute de l’autre personne. Tu n’as pas à te reprocher de lui avoir dit non et que ce pauvre con ait décidé de passer outre. C’est entièrement sa faute. »

Elles finissent par arriver à l’hôpital. « « Tu veux bien rester avec moi même avec le médecin ? » Danika lui sourit et hoche doucement la tête. « Il y a pas de soucis. » Le médecin va probablement poser des questions qui fâchent mais au moins ils pourront en plus de soigner la jeune femme prendre les premières photos, récolter les premières preuves si jamais la jeune femme souhaite porter plainte.

Dylane ne peut s'empêcher de regarder autour d'elle, si le type n'est pas encore dans les environs. Danika n'a pas l'air d'avoir peur du tout et menace même de lui faire pire.  « S’il revient, il ne s’en sortira pas juste avec un nez cassé crois moi. » Elle la regarde et hoche la tête. Faut qu'elle arrête d'avoir peur comme ça, elle n'est pas seule dans cette ruelle. Elles partent enfin de là. Dylane prend appui sur le bras de la jeune femme pour marcher. Une fois arrivée à la voiture, elle se pose dans le siège passager. Conduire n'était pas du tout une option pour elle dans son état. Un hôpital de préférence, elle n'en a pas donc elle laisse Danika décider et elle voit qu'elle prend la route du plus proche. Celle-ci lui demande si elle a déjà vu ce mec et malheureusement oui. Bien qu'elle n'aurait pas pensé qu'il serait capable de ça. Dylane émets le fait qu'elle ait fait quelque chose de mal. « Crois moi Dylane, ce n’est pas de ta faute. Des pauvres types comme lui malheureusement il y en a plein, j’en vois tous les soirs dans le bar où je travaille. Et jamais c’est la faute de l’autre personne. Tu n’as pas à te reprocher de lui avoir dit non et que ce pauvre con ait décidé de passer outre. C’est entièrement sa faute. » Elle soupire tout en baissant le regard. «  D'accord c'est juste que je comprends pas pourquoi cette fois-ci et pas avant ? » Non. Mais ça elle ne le saura sûrement jamais. Arrivées, à l'hôpital, elles y entrent mais d'abord la brune s'assure que Danika va rester avec elle. Une infirmière les emmène dans une salle et un médecin arrive peu de temps après. Il ausculte la demoiselle tout en posant les questions d'usages. Dylane ravale à chacune d'entre elles. Heureusement qu'elle évite l'examen physique vu qu'il n'a pas eu le temps d'arriver à ses fins. C'est tellement gênant ce genre de situation. Le médecin finit par dire qu'elle a une commotion et qu'elle doit se reposer mais qu'elle peut rentrer et qu'il a fait un dossier au cas où elle veut porter plainte. Il repart et laisse les femmes entre elles le temps de signer les papiers. «  Je pense que je veux juste rentrer chez moi pour ce soir » Porter plainte, elle le fera mais plus tard ... Elle ne se voit pas encore raconter ce qu'il s'est passé la de suite.

« D'accord c'est juste que je comprends pas pourquoi cette fois-ci et pas avant ? » Danika hausse les épaules. Elle n’a pas de réponses à cette question. Pas d’explications au comportement animal de l’homme qui n’a cherché qu’à prendre face au non répété, n’ayant que faire du consentement de la Dylane. « Parce qu’il t’a vue seule ce soir là. Parce qu’il s’est décidé ce soir là. Parce que ce soir il a décidé que tu étais qu’une proie. Tout ça c’était lui. Pas toi. » Sa main vient se poser un instant sur son avant-bras, pour la rassurer. Sa voix se fait plus douce. « En tant qu’ambulancière tu as dû en voir non des agressions ? Est-ce qu’il y avait une raison ? » Elle essaye de la forcer à se détacher de la situation, à voir l’agression d’un œil plus neutre pour comprendre qu’elle n’en est en rien responsable. Elles arrivent à l’hôpital et sont rapidement pris en charge. Danika reste avec Dylane à sa demande, le médecin l’examine, crée un dossier dans le cas où elle souhaiterait porter plainte. La jeune femme a une commotion, ce n’est pas étonnant au son qui a retenti quand sa tête a claqué contre le mur sous le coup de poing. Les derniers papiers sont signés. « Je pense que je veux juste rentrer chez moi pour ce soir » Danika hoche doucement la tête. La femme faisait ce qu’elle voulait et ce n’était pas à elle de l’inciter à porter plainte immédiatement quand elle était clairement secouée. « Je comprends. Je peux te raccompagner. Tu habites avec quelqu’un ? » Les deux femmes prennent lentement la route de la sortie et retournent à la voiture pour prendre la direction du logement. « Tu habites vers où ? » Elle ne savait pas pourquoi ele ne voulait pas laisser seule la jeune femme. Elle aurait pu rentrer chez elle, la laisser se débrouiller. Mais en l’aidant, elle avait créé un besoin de la protéger au moins jusqu’à ce qu’elle soit saine et sauve chez elle. Peut être qu’elle devrait lui proposer d’appeler quelqu’un. Peut être avait-elle des proches qu’elle aurait préféré voir à une inconnue.

Dylane se pose vraiment trop de questions sur le pourquoi du comment alors qu'en soi, il n'y a pas de réponses toute faite et il n'y en aura jamais.  « Parce qu’il t’a vue seule ce soir là. Parce qu’il s’est décidé ce soir là. Parce que ce soir il a décidé que tu étais qu’une proie. Tout ça c’était lui. Pas toi. » Elle la regarde et hoche la tête en soupirant légèrement. « En tant qu’ambulancière tu as dû en voir non des agressions ? Est-ce qu’il y avait une raison ? » Cette phrase la fait réfléchir quelques secondes. «  Oui j'avoue en avoir vu et non, elles n'en pouvaient jamais rien ... Tu as raison » Elle le sait au fond d'elle mais il va lui falloir du temps avant de réellement l'assimiler. Arrivé l'hôpital, le médecin pose des questions, fait quelques examens et le résultat est là une commotion. Au moins, ce n'est pas grave en soi, juste du repos et physiquement elle ira mieux. Les hématomes disparaîtront aussi. Faudra juste qu'elle évite de voir du monde pendant quelques jours voire un peu plus. Tout ce qu'elle souhaite la brune, c'est de rentrer chez elle, rien de plus. « Je comprends. Je peux te raccompagner. Tu habites avec quelqu’un ? » Son regard se lève sur Danika. «  Non je vis seule mais toi, tu vas faire comment pour rentrer après ? » Elles sont venus avec la voiture de Dylane et la brune n'aime pas le fait de la laisser comme ça en pleine nuit non plus. Si ça lui est arrivé, ça peut lui arriver aussi bien qu'elle ait l'air de savoir se défendre mais ce n'est pas une raison. Dylane se pose à nouveau sur le siège passager. « Tu habites vers où ? » Alors qu'elle met sa ceinture, elle se tourne vers la jeune femme. «  A Bayside «  La voiture démarre en direction de chez elle ce qui n'est pas de refus. Même si elle arrivera sûrement pas à dormir, au moins, elle sera en sécurité du moins elle l'espère. « J'irais porter plainte mais ce soir je pouvais pas ... J'aurais pas pu » Et puis, si elle doit le faire, elle veut être prête à parler et pas voir n'importe quel flic. Non, elle sait déjà qu'elle voudra voir Sanders. Pourtant il a pas été agréable avec elle quand elle l'a rencontré mais les circonstances seront pas pareilles et lui, il la regardera pas différement au moins. «  Ca fait longtemps que tu fais du sport en fait ? » Demande-t-elle. Ses gestes étaient précis dans son souvenir et elle est quasi certaine que cela ne peut pas être récent, non du tout même.

« «  Oui j'avoue en avoir vu et non, elles n'en pouvaient jamais rien ... Tu as raison » Danika a l’impression que cela a marché. Que le regard que porte Dylane est un peu plus objectif. Mais il est encore tôt et elle est encore sonnée et choquée par la situation.  «  Non je vis seule mais toi, tu vas faire comment pour rentrer après ? » Un geste de main désinvolte. « J’appellerais un uber de chez toi au pire, t’inquiètes pas pour ça. »  La brune s’installe au volant et lui demande vers quel quartier elle doit se diriger.

« A Bayside. » Danika hoche la tête et prend la direction de son quartier. Au pire elle aurait pu se rendre chez Jessian qui habitait dans le quartier. Jessian ne serait peut-être pas la plus heureuse de la voir débarquer à cette heure mais son amie serait toujours prête à l’accueillir s’il y avait un pépin. En l’occurrence, elle avait plutôt l’intention de prendre un uber histoire de pouvoir retrouver les bras de Keith. Les rues défilent.  « J'irais porter plainte mais ce soir je pouvais pas ... J'aurais pas pu » Danika lui jette un regard compréhensif. « Je pense que c’est important que tu le fasses oui, parce que ce type pourrait recommencer. Mais ca peut attendre demain. » Un sourire rassurant étire ses lèvres.  Elle s’arrête au feu rouge. «  Ca fait longtemps que tu fais du sport en fait ? » Elle ouvre un peu la fenêtre, laisse ses doigts pianoter sur le volant. « Depuis que je sais marcher. » elle rit. « Mon père a été champion du monde de karaté, il a un dojo à Logan City. » Elle se reprend « Enfin il avait. Disons que s’il était encore vivant il dirait qu’il m’a appris à combattre avant de m’apprendre à marcher. » Son regard est tendre et triste, il se perd dans la nuit. Le feu passe au vert, elle reprend la route. « T’as jamais pensé à faire un peu de self defense ? Ca peut toujours servir. Je ne comprends même pas que ce soit pas obligatoire dans les écoles. »

Avant de monter dans la voiture, la brune s'interroge sur comment Danika va rentrer chez elle. C'est vraiment gentil tout ce qu'elle fait mais elle doit aussi penser à elle. Dylane ne voudrait pas qu'elle se retrouve à pied loin de chez elle. Et encore moins avec ce qu'elle vient de vivre.  « J’appellerais un uber de chez toi au pire, t’inquiètes pas pour ça. »   Elle hoche la tête et monte dans la voiture à son tour. Sur le trajet, elles parlent un peu les demoiselles. La brune lui signale qu'elle ira porter plainte. Hors de question qu'elle laisse cet homme s'en tirer de cette façon bien qu'elle ne fait pas plus confiance ça aux forces de l'ordre. Tout criminel n'est pas arrêté malheureusement. Des fois, ils n'en peuvent rien et des fois ils font mal leur boulot ou s'en foutent carrément. « Je pense que c’est important que tu le fasses oui, parce que ce type pourrait recommencer. Mais ca peut attendre demain. » Son regard vacille entre la route et la jeune femme n'arrivant pas à garder un point fixe. « J'irais sûrement vers un flic que je connais » Connaître est un grand mot en soi mais elle sait que c'est vers lui qu'elle ira et si pas, elle ne portera pas plainte mais ça elle se garde bien de le dire à Danika. Curieuse, Dylane ne peut s'empêcher de demander si cela fait longtemps qu'elle fait du sport.  « Depuis que je sais marcher. » Bizarrement ça lui rappelle sa famille. « Mon père a été champion du monde de karaté, il a un dojo à Logan City.  Enfin il avait. Disons que s’il était encore vivant il dirait qu’il m’a appris à combattre avant de m’apprendre à marcher. «  Ho ... Elle comprend de suite vu ses paroles et son regard que le sujet est sensible. «  Je suis désolée » Dit-elle simplement. Il n'y a rien à dire de plus dans ces cas-là, du moins si c'est bien ce qu'elle pense. Perdre un proche, c'est la chose la plus difficile dans ce monde et personne ne peut y échapper malheureusement. « T’as jamais pensé à faire un peu de self defense ? Ca peut toujours servir. Je ne comprends même pas que ce soit pas obligatoire dans les écoles. » Une légère grimace se fait voir sur son visage. « Mon père a toujours voulu que j'en fasse et je n'ai pas arrêté de décliner. Là je t'avoue que je regrette bien que je n'aurais pas imaginé que cela me soit utile un jour. « Son bras vient s'appuyer sur le rebord de la vitre et elle appuie son visage dessus. «  J'étais bien trop dans la danse à ce moment-là que pour vouloir faire autre chose » La voiture arrive à destination sa villa se dressant devant ses yeux. «  Est ce que tu veux entrer un peu ? Au moins le temps de savoir comment tu vas rentrer ? »

« Je suis désolée » Danika hausse les épaules, un air désinvolte. La tristesse est chassée rapidement de son regard. Il lui était plus facile aujourd’hui de parler de lui, elle n’avait plus l’impression que son cœur se brisait à chaque fois qu’elle le mentionnait. Il ne la hantait plus. C’était déjà ça. « T’as pas à être désolée, c’est la vie. » La vie des enfants de voir leurs parents mourir. Danika n’aurait juste jamais pensé que ça serait aussi tôt.

« Mon père a toujours voulu que j'en fasse et je n'ai pas arrêté de décliner. Là je t'avoue que je regrette bien que je n'aurais pas imaginé que cela me soit utile un jour. J'étais bien trop dans la danse à ce moment-là que pour vouloir faire autre chose » Tout le monde ne pouvait pas avoir les mêmes passions, et les arts martiaux n’étaient pas quelque chose que tout le monde aimait. Danika l’observe un instant, elle a le bras appuyé sur le rebord de la vitre, sa tête posée sur la glace. « Tu dis ça comme si tu n’en faisais plus ? » La danse, avait-elle arrêté ? Cela avait-il été sa passion ? La voiture arrive enfin à destination et elle se gare.

« Pfiouf. Sacrée villa. » Elle regarde Dylane de haut en bas. « T’as quoi 23 ans, 24 ans ? Et t’habites toute seule là dedans ? »Elle avait dû mal à croire qu’une ambulancière de son âge pouvait se payer une telle maison. « Est ce que tu veux entrer un peu ? Au moins le temps de savoir comment tu vas rentrer ? » Danika hésite puis finalement hôche la tête. « Si ça te dérange pas je veux bien, le temps que j’appelle un uber. » Elles entrent dans la villa. La jeune femme ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour Dylane qui va se retrouver seule dans cette maison. « Tu veux pas appeler quelqu’un pour ce soir ? Ca va aller toute seule ici ? » Ce n’était pas ses affaires, la brune avait peut être envie d’être seule, de ne voir personne. Elle sort son téléphone, regarde son application et commande un uber. « 15 minutes d’attente, tout le monde est parti faire la fête au même moment ou quoi ! » Elle sourit à la brune. Elle n’allait pas tarder à partir mais voulait s’assurer que la jeune femme se sente bien avant de la laisser.

Perdre un être cher, Dylane sait ce que ça fait et donc elle peut comprendre ce que Danika ressent. Il n'y a rien à faire, à dire ... « T’as pas à être désolée, c’est la vie. »  Elle hoche la tête «  Je sais ce que c'est malheureusement » Dit-elle en pensant à son frère et sa mère, même si elle ne l' a pas connue.

Les arts martiaux, elle aurait du écouter son père et en faire mais à l'époque, elle ne trouvait pas que ça allait lui servir et surtout était bien trop concentrée sur la danse. « Tu dis ça comme si tu n’en faisais plus ? »  Elle hausse les épaules d'un d'air blasée. » Non j'ai du arrêté à cause d'une blessure au genoux. Ca fait deux ans que je dois voir pour une opération mais j'arrive pas à me décider » Perdre le seul espoir qu'elle avait de renouer avec sa passion lui fait peur donc elle le garde sous le coude en attendant le bon moment, celui où elle se sentira prête à jouer le quitte ou double.

Elles arrivent devant la villa de la brune qui est assez imposante et la remarque de Danika la fait légèrement sourire. « Pfiouf. Sacrée villa. » Son regard sur elle ne la choque pas du tout. « T’as quoi 23 ans, 24 ans ? Et t’habites toute seule là dedans ? » Sa main se glisse dans ses cheveux. «  Et bien, disons que mon père est connu. Il est ancien basketteur pro et maintenant il entraîne l'équipe nationale. Mes frères sont aussi des sportifs renommés ... Et à l'époque avec la danse, je gagnais aussi très bien ma vie. «  Avouer venir d'une famille riche n'est pas ce qu'elle préfère car elle a toujours cette peur d'être jugée sur son argent et pas sur sa personne mais ici, c'est différent. Danika vient de la sauver sans même la connaître donc elle ne l'imagine pas la juger sur un bien matériel. De suite, elle lui propose de rentrer. « Si ça te dérange pas je veux bien, le temps que j’appelle un uber. » Elle sort de la voiture et se diriger vers la villa et ouvre la porte de celle-ci. « Tu veux pas appeler quelqu’un pour ce soir ? Ca va aller toute seule ici ? » Elle fait de suite non de la tête. « Non ça va aller je pense et puis je mettrais l'alarme en route de toute façon et je suis pas seule » Ses deux chiens arrivent. Un dog allemand déjà âgé et un berger allemand tout fou. De suite ils vont faire la fête à Danika. «  Doucement vous deux » Son regard se pose sur la demoiselle occupée de commander un uber. « 15 minutes d’attente, tout le monde est parti faire la fête au même moment ou quoi ! » Elle se dirige vers la cuisine et prend deux bouteilles d'eau au frais et revient pour en tendre une à la jeune brune. «  Peu importe le temps que ça prends, installe toi » Dit-elle en se rendant sur le divan. «  Dis ... Hum ... Je pourrais avoir ton numéro ? Enfin si tu veux bien. Je me dis que je passerait bien voir les cours qui se donnent à ton dojo « 

« Je sais ce que c’est malheureusement. » Dans son ton elle ressent une peine similaire à la sienne. Une compréhension. Elle lui offre un demi sourire triste. Il n’y avait rien à dire. C’était la vie malheureusement. Elle ne souhaitait pas être trop intrusive sur ce sujet, elle-même n’aimant pas les questions concernant le décès de son père.

« Non j'ai du arrêté à cause d'une blessure au genoux. Ca fait deux ans que je dois voir pour une opération mais j'arrive pas à me décider » La surprise apparaît sur son visage. Comme quoi les deux femmes semblaient avoir beaucoup de choses en commun. La carrière sportive de Danika avait été arrêtée par une blessure quelques années auparavant. Et son opération au genou, si elle n’avait pas permis de lui faire continuer la compétition.

Danika ne peut s’empêcher d’être surprise face à la taille de la maison dans laquelle la demoiselle vit et le fait remarquer. « Et bien, disons que mon père est connu. Il est ancien basketteur pro et maintenant il entraîne l'équipe nationale. Mes frères sont aussi des sportifs renommés ... Et à l'époque avec la danse, je gagnais aussi très bien ma vie. » Elle hoche la tête comprenant mieux. Elle-même venait d’une famille assez aisée et elle n’aurait jugé qui que ce soit sur ça.

« Non ça va aller je pense et puis je mettrais l'alarme en route de toute façon et je suis pas seule » Les deux chiens arrivent pour prouver en effet qu’elle n’est pas toute seule et Danika, un grand sourire aux lèvres s’abaisse pour les caresser. « Hello. » « Doucement vous deux » Elle rit, gratouillant les deux chiens avec affection. « T’inquiètes pas j’ai l’habitude, j’ai un berger australien un peu fou à la maison. » Danika commande un uber il y aura un peu d’attente. Les deux femmes vont s’assoir sur le canapé après que Dylane ait ramené deux bouteilles d‘eau. « Dis ... Hum ... Je pourrais avoir ton numéro ? Enfin si tu veux bien. Je me dis que je passerait bien voir les cours qui se donnent à ton dojo. » Elle la regarde un instant puis lui sourit. « Bien sûr. » Elle lui donne son numéro, boit une gorgée d’eau puis ajoute « Tu m’appelles quand tu veux. » Elle se disait même que pour elle, elle serait prête à lui donner des cours personnels si c’était son choix. La jeune femme lui avait fait bonne impression, et la confiance avait été rapide. Le uber est bientôt là et la jeune femme commence à se relever, remettant la veste qu’elle a enlevé un instant. Elle se tourne vers Dylane. » Je vais sortir, il est au coin de la rue. Fait attention à toi. Et si tu as besoin de quelqu’un pour témoigner, je suis là. » Elle lui sourit doucement. Avant de sortir de la villa elle ne peut s’empêcher de se tourner une dernière fois hésitante. Elle relève doucement son pantalon fluide pour lui montrer la longue cicatrice qui traverse son genou. « Pour ton opération, je ne sais pas ce que c’est exactement. Mais moi ça m’a permis de continuer à m’entraîner. Il y avait un risque. Je l’ai pas regretté. Ca m’a peut être arrêté ma carrière sportive mais ça m’a rendu ma passion » Elle lui sourit avec le regret de celle qui connaissait trop bien le prix payé face au corps qui abandonne quand on aurait voulu le pousser bien plus. Elle laisse retomber son pantalon autour de sa cheville. Il était temps de partir, le uber était là.