It's give-annd-take - Birdie

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It’s give-and-take

Feat @Birdie Cadburry et les incrustes @Saül Williams et @Auden Williams

Ana a paniqué, ok ? Elle n’a aucune envie de parler à son frère, à ses frères. Elle voulait simplement faire sa connerie tranquille, gagner une nuit dans le van de Birdie et laisser la voiture juste un peu sale ou légèrement rayée pour que Saül sache… Mais elle n’est pas prête à le voir maintenant. Alors, oui, elle panique. Elle crie sur Birdie, elle ignore ses protestations, elle prend le contrôle du levier de vitesse et elle la force à appuyer sur l’accélérateur. La panique d’Ana a contaminé Birdie apparemment car elle se précipite et manque totalement sa manœuvre. Ana voit le cul de voiture d’Auden se rapprocher et c’est l’accident. Encore. Ana n’a pas de ceinture, son corps est projeté en avant puis l’airbag se déploie et la renvoie violemment contre le fauteuil. Elle est sonnée, à moitié assommée. Apparemment Birdie est dans un meilleur état car elle s’acharne sur son bras et lui gueule dessus : « T’es vraiment qu’une conne, tu pouvais pas me laisser faire au lieu de paniquer comme une imbécile ? Je te préviens, c’est tes frères, tu t’occupes d’eux et je m’en contrefous si connard te tue. Tu l’auras bien mérité. Mais hors de question d’être impliquée dans ton merdier, c’est clair ? Tout ça pour un putain de van ! » Ana reprend un peu ses esprits au son de la voix criarde de Birdie et elle répond : « Va chier, t’avais qu’à tourner le volant, merde ! » Ana est énervée car elle sait qu’elle ne peut plus fuir ses frères maintenant. Birdie sort de la voiture et Ana reste là profitant d’une seconde de répit. Elle entend Saül s’en prendre à Birdie et elle espère pendant un instant qu’il va oublier son existence.

Mais non, la portière s’ouvre et Ana est violemment extirpée de la voiture. Elle trébuche à moitié contre le rebord de la portière et réussit à rétablir son équilibre de justesse. « Folle ou stupide, pour toi je ne sais dire. Qu'est-ce qui t'as pris ? Ce n'est pas un jouet. Ta vie n'est pas un jouet. » « Depuis quand t’en as quelque chose à foutre de ma vie, putain ? ». Elle n’a pas oublié. Le regard dur de son frère, sa menace de la tuer alors qu’elle essayait de l’aider, lui et sa rousse, lors de l’accident. Puis ses reproches encore, comme toujours tout avait été de sa faute à elle, encore une fois. Alors elle était partie de l’hôpital sans se retourner, cette nuit-là elle avait pris tout ce qu’elle avait trouvé et avait failli se faire embarquer par trois mecs louches alors qu’elle était au bord de l’overdose. Si elle était morte ce soir-là, ça lui aurait fait les pieds à ce connard de Saül. « N'as-tu pas compris la dernière fois ? Est-ce la dope que tu prends qui te rend débile ? Ou alors est-ce elle qui t'a demandé de voler la voiture ? » Il lui broie littéralement le bras. « Lâche-moi, putain ! Tu me fais mal ! » Elle se débat comme une sauvage et elle ignore ses questions mais il insiste à vouloir lui faire la morale, il est très fort pour ça Saül. « Combien de fois faudra-t-il que tu te retrouves impliquée dans des accidents pour arrêter d'en être l'actrice ? Réponds moi, petite idiote. » Ana lui crie au visage : « Tout est de ma faute, j’ai compris ! Fous-moi la paix et va donc plutôt vérifier comment va ta précieuse voiture ! »

Puis la voix d’Auden s’élève, il est toujours au volant de sa voiture emboutie “Ana, tu montes avec Saül ou avec moi. Choisis. On s’en va.” Le choix est vite fait. Ana pousse Saül de son bras libre de toutes ses forces et il la lâche enfin. Elle s’éloigne de lui à grands pas et sans un regard ni pour lui, ni pour Birdie, elle s’engouffre à l’arrière de la voiture d’Auden. “La fête est finie pour ce soir.” « Ouais, ouais… Roule. Et m’emmène pas chez lui... » Ana se cale contre la vitre arrière de la voiture et fixe rageusement un point fixe devant elle. Elle n’aurait jamais cru choisir Auden plutôt que Saül, quelque soit la situation, mais il y a des premières à tout. Elle reste silencieuse pendant tout le trajet qui l’emmène elle ne sait où, est-ce qu’il va aller l’abandonner sur une aire d’autoroute comme un vulgaire chaton dont on ne veut plus ? Elle envisage sérieusement cette possibilité.

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Il y a un drame familial en plein devant ses yeux et Birdie se tient à l’écart, la clope au bec, spectatrice imperturbable devant la scène qui se joue. A en juger par les voitures, par les airs, les tronches et les habits, Ana a une famille qui gagne bien son argent – si la Tasla et la villa ne furent pas déjà de bons indicateurs. Elle aurait presque de la peine pour la fille du trio si cette dernière ne se montrait pas aussi sauvage, avec son tempérament aussi indomptable qu’agaçant. Certes, Birdie s’est laissée entrainer mais si sa famille avait été là pour elle en premier lieu, tout ceci ne serait sûrement pas arrivé. Il n’y aura pas deux voitures emboitées, aucun propriétaire agacé des lesdites voitures (dont un qu’elle peut aisément voir la veine sur la tempe se colorer tellement qu’il a l’air hors de lui, mais il a le mérite de réussir à se contrôler. plus ou moins.) et elle, elle serait sûrement en train de faire autre chose au lieu d’être ici. Qu’est–ce qu’elle fout là, de toute façon ? Birdie n’en sait rien, elle est juste blasée, et sûrement un peu sonnée, avant de soupirer face au boucan, que ce soit d’Ana et son frère ou les klaxons qui s’agitent et se font entendre. Dire que les Australiens ont une réputation d’être accueillants, faut croire que même eux ont leur limite.

Sans qu’elle ne sache comme ils en sont arrivés là, les prunelles bleutées de Cadburry voient l’apparence d’une Ana furibonde et qui gueule – elle ne cherche pas à entendre ce qu’elle raconte – tout en se dirigeant vers l’autre voiture, celle avec le frère qui n’a pas hésité une minute à foutre sa bagnole en barrage. La même bagnole qui disparait alors qu’elle soupire de nouveau, se masse l’arête du nez et se décide à bouger. « Envoyez la note aux studios d’ABC. » Birdie peut toujours trouver moyen à ce que la chaîne paie pour elle, qui sait. Elle tapote l’épaule du frère d’Ana avant un air (faussement) compatissant. « Pour qu’elle préfère aller avec son ‘pire qu’un connard’ de frère’, c’est qu’elle doit vraiment vous détester. » Mais ce n’est pas ses affaires. Elle ne connait rien d’eux comme l’inverse est réel mais Birdie se sent chanceuse de ne pas avoir ce genre de relation avec sa fratrie.

C’est avec sa cigarette presque finie et ses simples petits pieds qu’elle finit par s’éloigner à son tour de la scène du crime. Après tout, vu son costume et sa bagnole, le frère doit bien avoir un téléphone pour appeler une dépanneuse, il n’a pas besoin d’assistance pour ça.