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 la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael)

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 9 Aoû 2020 - 22:00

Rudy regarde son œuvre avec un léger sourire de satisfaction, une bière dans une main, l’autre fourrée au fond de la poche de son jogging. Il vient de passer l’après-midi entière à nettoyer l’appartement de Raphael : une mission suicide, oui, les kamikazes à côté ne sont que des poules mouillées. Il l’a fait pour lui prouver sa bonne volonté, lui montrer qu’il n’est pas venu chez lui uniquement pour l’embêter, mais surtout parce qu’il n’avait aucune autre solution, et qu’il peut être un invité très agréable – et très utile. Il a d’abord commencé par la salle d’eau, parce que ça lui paraît être l’une des pièces les plus importantes d’une maison, et que ce doit être propre en toutes circonstances ; comment sortir nettoyé d’un endroit lui-même désordonné ? C’est impossible. Il a rangé les flacons, jeté ceux qui étaient vides et mis de l’ordre dans les produits entassés au fil des mois – voire des années, il a reconnu un parfum qu’il avait déjà avant son incarcération. Ensuite, la cuisine : il a enfin mis en place son fameux placard, discuté le soir son arrivée chez Raphael, avec de quoi faire de bons repas pour son hôte et pour lui-même. Pour le reste, il a rangé les verres avec les verres, les assiettes avec les assiettes, en bref, tout ce qui s’assemble et se ressemble dans les mêmes endroits – ce qui, en somme, paraît tout à fait logique. Et puis, il y a eu le salon et tous ces objets entassés pour on ne sait quelle raison. Derrière le bazar, Rudy a trouvé des rangements et a fait de son mieux pour que tout rentre, sans que ça se casse la figure dès qu’on ouvre une porte. Autant dire que ça a été catastrophique et qu’il a recommencé plus d’une fois mais maintenant, tout est en ordre, on peut marcher dans cette pièce : il n’avait jamais vu la vraie couleur du sol, ça l’épate. Et puis, il y a eu la chambre de Raphael et ses merveilles camouflées. Il a rangé tous ses vêtements en prenant soin de ne pas les abîmer car, apparemment, c’est la crainte première du bouclé : cassez-moi la gueule, mais ne touchez pas à mes habits ! Il a refait le lit, puis l’a déplacé pour vérifier que rien ne traînait sous le sommier, et sous le matelas. Il y a fait des découvertes surprenantes et, les magazines retrouvés sont désormais sagement entreposés sur la table, en attendant le retour de Raphael. Il veut le voir à l’œuvre, se défendre face à ces images de femmes dénudées, et celles d’hommes dessinés qui font certaines choses. Ça a bien fait rire Rudy, pas sûr que ça fasse marrer son ancien ami. Adossé contre le réfrigérateur, il ne peut s’empêcher de sourire en entendant la porte d’entrée s’ouvrir, et d’autant plus en voyant Raphael entrer à l’intérieur. C’est l’effet inversé de « oh mon dieu j’ai été cambriolé », t’as vu ? Il accueille le jeune Elly de la sorte, alors qu’il s’approche de lui, assez anxieux quant à sa réaction, même s’il a réussi à se persuader lui-même que ça lui fera plaisir. J’suis un factotum. Devant l’air de Raphael, il enchaîne. Ça veut dire cendrillon version intello, sous-estime pas tout c’qu’on peut apprendre en taule. Un de ses codétenus s’amusait à lire un dictionnaire tous les jours, il a été libéré à la lettre R, il regrette toujours de ne pas avoir pu apprendre les huit dernières. Sur tous les mots entendus et appris, il n’en a retenu que quelques uns, mais quand même, c’était intéressant. Ça t’plaît ou pas ? Il lui pose enfin la question alors qu’il porte la bouteille de bière à ses lèvres.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyLun 10 Aoû 2020 - 2:53

Journée de merde. C’est la première fois qu’une gamine se blessait assez sévèrement lors de l’un de ses cours. Elle a tenté de faire un saut qu’elle n’était pas prête à faire, a glissé et s’est violemment cogné l’arrière du crâne sur le plancher. Raphael a fait de son mieux pour la maintenir éveillée alors que des étoiles tournaient autour de la tête de l’élève blessée. Il lui a parlé sans arrêt alors qu’elle fixait le plafond, les yeux gorgés de larmes. L’ambulance est arrivée en quinze minutes mais ce quart d’heure avait semblé durer l’éternité pour le professeur qui a oublié de respirer pendant tout ce temps. Il avait laissé les autres élèves partir pour ne pas assister plus longtemps à la scène et il a souhaité bonne chance à la blessée quand elle a été portée jusqu’au véhicule de sauvetage à l’extérieur de l’école. Les parents avaient été informés et se rendraient à l’hôpital par leurs propres moyens.

Putain. Il sait que ce n’est pas de sa faute, qu’elle était beaucoup trop agitée ce soir et qu’elle s’est jugée prête à réaliser un saut que même Raphael ne fait plus de peur de se briser les genoux. Mais il va écoper d’une façon ou d’une autre. Son cours est supposé être sécuritaire pour les jeunes. On va le blâmer de lui avoir montré une vidéo dans laquelle un professionnel réalise l’acrobatie, on va le blâmer d’avoir manqué d’attention, d’avoir détourné ses yeux trop longtemps, et il devra s’en sortir sans trop payer. Putain.

Il pédale en direction de chez lui, sa radio bien accroché à l’arrière du vélo. Il pense sans arrêt à l’accident et est incapable de se changer les idées. Il arrive presque à sentir la culpabilité alors qu’il n’a rien à se reprocher – pas vrai ? Il ne peut pas enchaîner les enfants pour les empêcher de faire des conneries. La tête basse, les cheveux plaqués sur son front collant de sueur, il monte jusqu’à son appartement en faisant claquer son trousseau de clés dans sa poche. Il s’arrête juste devant la porte, pose sa main sur la pognée et soupire. Rudy est probablement déjà rentré. Il est dix-neuf heures, il a tardé à l’école. Il n’a qu’à espérer que l’ex taulard ne lui demande pas ce qu’il y a pour dîner dès qu’il met un pied dans le logement. Après avoir pris une grande inspiration, il ouvre la porte. Et ses yeux deviennent aussi ronds que des melons quand il réalise que son appartement ne ressemble plus à… son appartement. « Qu… quoi… » Et Rudy apparaît dans son champ de vision, pour son plus grand plaisir. « C’est l’effet inversé de « oh mon dieu j’ai été cambriolé », t’as vu ? » Déjà agacé, il sert les poings et ferme la porte derrière lui, s’empêchant de tout de suite grogner, bien qu’il en ait envie. Il laisse tomber son sac au sol et pose doucement sa radio sur le banc à l’entrée, s’empêchant de trop regarder les alentours propres. « J’suis un factotum. Ça veut dire cendrillon version intello, sous-estime pas tout c’qu’on peut apprendre en taule. » Croisant enfin le regard du mexicain qui s’est approché de lui, il ne fait que soupirer discrètement en retirer ses chaussures pour les balancer au milieu du salon, brisant déjà le beau travail de sa nouvelle femme de ménage. « Je suis surpris que t’aies pas appris à ne pas toucher aux affaires des autres. » Le regard fatigué, il observe les alentours, détestant de ne déjà pas trouver certains items. « Ça t’plaît ou pas ? » Il contourne le garçon sans le regarder plus longtemps. « J’ai besoin de me doucher et d’oublier ma journée. J’hurlerai demain matin quand je serai assez lucide pour réaliser que t’as foutu le bordel dans mon bordel. » Et il longe la table de la cuisine et… et… euh… Qu’est-ce que ses lectures privées font là ? Son cœur explosant dans sa poitrine, il récupère les deux magazines et le manga pour les rouler et cacher leur page couverture. « T’as touché à ma chambre ?! » Il lance en fusillant Rudy du regard.  
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyLun 10 Aoû 2020 - 16:45

Dès que la porte s’ouvre et qu’il aperçoit le visage de Raphael, Rudy comprend qu’il n’est pas dans un bon état psychologique. Il peut lire en lui comme dans un livre ouvert, du moins sur ses plus grands ressentis : il n’a pas passé une bonne journée, et ça émane de lui, comme s’il s’était parfumé avec ses regrets de la journée qui vient de s’écouler. Pour autant, il préfère ignorer ce détail et lui présente son œuvre, persuadé que ça va lui plaire et lui changer les idées ; il ne pensait pas que ça allait le mettre en colère, il ne pensait pas que la bizarrerie de Raphael atteignait ce stade-là. Il referme la porte derrière lui et avance dans le salon qui n’est plus le même désormais, qui vient de renaître grâce à l’ancien prisonnier. Raphael retire ses chaussures et les ranges à sa manière : il les jette, comme ça, au milieu du salon. Quand Rudy croise son regard, il peut y lire de la provocation mais surtout de l’amertume, ranger n’était visiblement pas la chose à faire pour mieux se faire accepter chez son ancien ami – au contraire, ça l’a peut-être condamné, peut-être que c’était la dernière chose qu’il fallait à Raphael pour qu’il ait le courage de le virer de chez lui. Je suis surpris que t’aies pas appris à ne pas toucher aux affaires des autres. Il hausse les épaules à cette remarque. Bah, en prison, tes affaires sont mes affaires et mes affaires sont tes affaires. Quand il était là-bas, rien de sa cellule ne lui appartenait réellement, pas même la photo de sa famille qu’il avait sous son oreiller – parce que quand un détenu plus musclé et plus enclin à la bagarre décide que ça lui appartient, ça lui appartient, point final. Il prend le risque de lui demander si ça lui plaît, même s’il n’a pas besoin de verbaliser la réponse pour qu’il sache que non, il déteste. J’ai besoin de me doucher et d’oublier ma journée. J’hurlerai demain matin quand je serai assez lucide pour réaliser que t’as foutu le bordel dans mon bordel. Cette dernière phrase amuse particulièrement Rudy, qui fait de son mieux pour ne pas étirer ses lèvres en un grand sourire. Le bordel dans son bordel, c’est joliment dit. Il le regarde avancer vers sa chambre, peut-être la salle de bain, sauf qu’il s’arrête net quand il arrive à hauteur de la table. Et cette fois-ci, le Mexicain ne peut pas s’empêcher de sourire parce que ces magazines-là, ils sont beaucoup trop drôles à regarder, surtout quand on sait à qui ils appartiennent. T’as touché à ma chambre ?! Il le regarde d’un air mauvais, et ça ne fait qu’accentuer l’amusement de Rudy. T’sais que t’es pas obligé des les enrouler, j’ai déjà tout vu. Et il insiste particulièrement sur le mot « tout », il a tourné les pages les unes après les autres – sans réel intérêt, finalement – pour pouvoir bien être sûr de la trouvaille qu’il avait faite. J’savais pas que t’étais branché années 2000… t’sais quand même que les femmes ont évoluées depuis cette époque-là ? Il s’approche de Raphael et lui arrache les magazines des mains, puis regarde le deuxième. Et surtout… j’savais pas que ça, là, ça t’intéressait. Il lui plante sous les yeux, comme s’il avait fait une grosse bêtise : est-ce qu’il est orienté vers les hommes, maintenant ? Ou depuis toujours ? J’pensais qu’il y avait que c’te meuf dans ta tête là, et aux dernières nouvelles, c’est bien une femme. Il lui rend les deux magazines en les appuyant sur son torse puis avance vers la cuisine pour se servir un verre d’eau, ayant soudainement soif. Viens voir, j’ai fait quelques modifs, ici aussi. Il s’enfonce dans l’idée de son rangement pour énerver encore plus Raphael, comme pour le punir de l’avoir pris sur le fait ; il n’apprécie pas qu’il ait ces lectures-là sous son matelas, ni l’idée qu’il s’y intéresse réellement. Raphael et un homme, est-ce que c’est possible ? Ça lui irait bien, dans le fond, ça expliquerait énormément de choses le concernant.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyJeu 13 Aoû 2020 - 0:12

« Bah, en prison, tes affaires sont mes affaires et mes affaires sont tes affaires. » Le jeune homme hausse un sourcil, déçu de constater que Rudy semble avoir une réponse à tout. C’est probablement un autre talent qu’il a développé en prison au plus grand regret de Raphael qui se contente de détourner son attention en marmonnant plutôt : « M’ouais. Mais on est pas derrière les barreaux ici alors... » Il n’a pas le cœur à argumenter ce soir. Il sent les yeux de son ancien ami rivés vers lui et il est certain que, s’il avait le don de lire dans les pensées, il pourrait entendre son rire monter en crescendo. Il n’a rien fait de mal, au fond, il n’a fait que mettre de l’ordre dans ce qui était désordonné depuis des années. Il y a des gens qui ont fait de cette activité leur métier. Mais le danseur ne se sent plus chez lui tandis que ses yeux analysent ce qui ne ressemble plus à son appartement. Bon, l’avantage c’est que le bol qui était rempli de croûtes séchées a disparu ; c’est presque une victoire pour celui qui l’observait du coin de l’œil en regardant la télévision sans jamais avoir le courage de se lever pour aller le rincer dans l’évier. De toute façon, il n’avait pas espoir de pouvoir récupérer de la porcelaine en dessous des retailles pourris de spaghetti. Miam.

Mais, de retour de travail, Raphael n’a pas envie de confronter Rudy. Il sait que ça ne servirait à rien. Ce serait comme de faire comprendre à une vache de ne pas chier là où le reste du troupeau se couche pour profiter de l’ombre des arbres. Les arguments entrent dans une de ses oreilles et ressortent par l’autre. Alors, le pas mou, le fatigué se dirige vers la salle de bains en faisant part de son intention de se doucher, priant pour que son ancien ami ne s’impose pas une deuxième fois. Il y était presque. Il allait contourner la cuisine, puis la salle à manger, mais son regard s’arrête sur des objets gênants posés au milieu de la table comme s’ils étaient des œuvres d’art exposées. Son premier réflexe est de cacher les preuves alors qu’elles ont déjà été dénichées par la femme de ménage improvisée. Les joues immédiatement rougies par un mélange de haine et de gêne, il se tourne vivement vers le mexicain, en colère. Toucher à sa chambre, il n’aurait pas dû le faire. C’était la limite à ne pas franchir. Son trésor caché, sa boîte à secrets. Une pièce où seul lui a déjà posé les pieds parce qu’il est l’unique propriétaire d’un droit de passage. « T’sais que t’es pas obligé de les enrouler, j’ai déjà tout vu. » Évidemment, ce n’est pas lui qui aurait respecté l’intimité d’un autre. Pour son plaisir, il continue d’ajouter des couches à ses moqueries, lui rappelant que les femmes ont changé depuis vingt ans. Un détail que Raphael connaît déjà. Seulement, il n’a pas ouvert une page de ses ouvrages pornographiques depuis des années et c’est la seule raison pour laquelle les femmes dénudées qui y exhibent leur corps ont aujourd’hui plus de quarante ans. Mais, une tâche impossible que serait de convaincre Rudy de son innocence parce que c’est connu : n’importe qui serait prêt à inventer la pire des excuses pour ne pas admettre qu’il consomme ce genre de contenu. Se permettant encore toujours plus, l’ancien prisonnier lui arrache les magazines des mains et un frisson de fureur traverse l’échine de Raphael qui commence à sentir la rage lui brûler les veines. Il n’explose pas souvent, le danseur, mais quand on gratte au bon endroit, la mèche de la dynamite s’allume et se consume jusqu’à la base de l’explosif. « Et surtout... j’savais pas que ça, là, ça t’intéressait. » Il fixe la page couverture du manga qu’il lui place juste devant les yeux et ses poings se serrent dangereusement. Disparais, Rudy. Dégage. Ne reviens plus ici. Pousse-toi avant que je te casse les dents. Tous des ordres qu’il aurait plus lâcher à voix haute s’il n’était pas trop concentré à contenir la colère naissance dans sa gorge nouée. « Viens voir, j’ai fait quelques modifs, ici aussi. » Les doigts de Raphael se mettent à plier nerveusement les pages des magazines que lui a rendu le mexicain. Il l’observe s’échapper vers la cuisine comme si rien ne s’était passé, continuant innocemment de présenter les modifications qu’il a faites dans la maison du danseur qui n’a rien demandé. Mais, du volcan dans son ventre commence déjà à couler une lave incontrôlable et le jeune homme se rapproche de Rudy, le pas rapide, laissant tomber les magazines sur le sol juste avant de pousser brusquement la silhouette retournée de celui dont il a envie d’arracher les yeux. Il est plus fort qu’il ne le pense, Raphael, mais aucune surprise ne se lit dans son regard quand le corps de Rudy rencontre brutalement le sol comme s’il était aussi léger qu’un sac de plumes, et quand le verre rempli d’eau se fracasse contre le carrelage.

Il n’y a que les femmes qui attirent son regard. Il n’avait pas le droit d’affirmer le contraire. Il n’avait pas le droit de s’immiscer dans sa vie privée ; une autorisation qu’il a perdue depuis longtemps.
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyVen 14 Aoû 2020 - 3:06

M’ouais. Mais on est pas derrière les barreaux ici alors… Et sa phrase se termine, là, sur ce dernier mot auquel il pourrait ajouter tout un tas d’arguments et de justifications. Raphael n’a pas l’air d’humeur à le faire, Rudy est pourtant d’humeur à l’entendre. Alors quoi ? Là-bas, il a appris à vivre différemment, à survivre parmi les autres ; c’est dans sa peau, désormais, ça s’écoule dans ses veines. Et quand Raphael l’a accepté chez lui – a contre cœur ou non – il a indirectement accepté sa différence, son statut de rapatrié. Car quand on sort d’entre ces murs-là, on ne peut pas prétendre être la même personne. C’est comme s’il était revenu d’un lointain pays et qu’il y avait adopté toutes les coutumes et que partout ailleurs, dans le monde, il allait à jamais se sentir étranger. Lui qui n’était déjà pas un grand adepte du savoir-vivre est un véritable calvaire, aujourd’hui, et c’est le bouclé qui en paie les frais. Parce que au-delà de la violation d’intimité, il y a une véritable volonté de se moquer de lui et de le comprendre, au fond : la preuve avec ses magazines déposés sur la table, mis en évidence pour qu’il tombe dessus. Et il tombe dans le panneau, Raphael, il aurait pu les ignorer et les récupérer au milieu de la nuit – bien que ça n’aurait pas empêché à Rudy de lui en faire la remarque le lendemain – il tombe dans le panneau et les récupère, accuse son ancien ami d’avoir touché à sa chambre, avec un regard mauvais qu’il porte assez mal. Et cette fois-ci, c’est le Mexicain qui tombe dans le piège et en ajoute une couche ; il ne sent pas que Raphael est prêt à exploser, qu’il n’attend que d’y être poussé. Il l’accuse d’avoir un goût retardé sur les femmes, de plus d’une vingtaine d’années. Et le pire, dans ses accusations, ce sont sûrement les dernières : il ne cherche pas à justifier son magazine autrement que par son orientation sexuelle, il lui met sur le dos une homosexualité refoulée. Aux yeux de Rudy, ça expliquerait tout un tas de choses sur son ancien ami, comme son métier. Est-ce qu’il y a vraiment des danseurs hétérosexuels, au monde ? Peut-être que oui, mais Rudy en doute sincèrement. Le fait qu’il n’ait jamais réussi à conclure avec Diana, aussi, s’il avait été un peu plus masculin et un peu plus soucieux de sa virilité, il l’aurait eue depuis longtemps. Et tant d’autres choses, finalement, que ça chamboule le brun et l’oblige à aller boire un verre d’eau, à y réfléchir différemment. Il lui indique ses changements faits dans la cuisine également en espérant passer outre ce sujet-là, finalement, parce qu’il n’est peut-être pas prêt à l’aborder de son côté non plus – il n’est pas homophobe, soucieux serait un terme plus exact. Dans son dos, il entend les magazines s’écrouler au sol mais ne s’attendait pas à cette suite-là : que lui aussi, il s’écroule au sol, poussé par une force insoupçonnée. Raphael en a finalement dans les bras et dans le pantalon, car il vient de s’attaquer à plus fort que lui, car il vient de déclarer la guerre à un homme qui n’a plus rien à perdre – ou trop à perdre, et les deux cas sont terrifiants. C’est d’abord son torse qui heurte le sol, puis son visage, son menton assez violemment. Il entend le fracas du verre à côté de lui, le fracas de ses pensées à l’intérieur de son crâne : il lui cherche toutes les excuses du monde pour ne pas répondre, pour ne pas riposter. Sauf qu’il se retourne, au sol, et lit dans le regard de Raphael que ce n’était pas un accident. J’vois qu’il y a des sujets tabous, qu’il dit, doucement, alors qu’il se relève. Aucune difficulté dans ses gestes, bien que sa mâchoire lui fasse un peu mal. Si Rudy avait été un homme sensé, il en serait resté là et l’aurait charrié en lui disant qu’il a plus de forces qu’il ne le pensait. Mais Rudy est impulsif, il ne lui faut qu’un à-coup pour répondre à ses pulsions. Il ne faut qu’une seconde pour qu’il se rapproche de Raphael, l’attrape par le col d’une main et lui encastre la deuxième, poing fermé, en plein visage. Et s’il a décidé de l’attraper par cet endroit précisément, c’est pour le retenir d’une éventuelle chute et pouvoir réitérer le mouvement une seconde fois : un deuxième coup, toujours aussi puissant, très peu visé tant que ça touche à son visage. Et cette fois-ci il le lâche au moment de l’impact pour le laisser s’écrouler au sol, comme lui il y a quelques secondes. T’es vraiment qu’un gros connard, qu’il susurre entre ses lèvres, alors qu’il passe une main sur son visage et voit du sang, il ignore encore s’il provient de sa main ou de Raphael mais peu importe, dans les deux cas, il agit comme un requin : ça lui donne envie d’y retourner, il n’a pas eu sa dose, pas encore.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyVen 14 Aoû 2020 - 3:51

C’était la goutte de trop. Il aurait pu laisser couler entre ses doigts la première faute qu’avait commise Rudy en décidant de faire de son appartement son nouveau refuge, ainsi que la deuxième qui avait consisté à un ménage du sol au plafond sans jamais demander l’autorisation. Mais, s’il y a quelque chose que Raphael a compris avec le temps, c’est que le mexicain ne demande pas : il prend ce qu’il désire et lutte avec les poings s’il le faut pour préserver le peu qu’il possède. Il aurait dû se douter que leur « amitié » n’était pas terminée lorsqu’ils se sont vus une dernière fois en prison. Évidemment qu’il allait revenir comme un cheveu sur la soupe, l’air innocent, le pas fier, comme si jamais il n’y avait eu de rupture entre les deux garçons. Il s’attache à la seule bouée qui flotte au-dessus de l’eau et cette dernière n’est plus sa mère ni sa copine. C’est Raphael, parce qu’il n’a jamais eu son mot à dire. Il n’a jamais su confronter Rudy parce qu’il savait qu’il n’en tirerait qu’une lèvre ouverte et ruisselante. Et, la violence, il l’a toujours évité parce que ça ne se termine jamais bien pour lui.

Seulement, ce soir, Rudy a abordé le sujet qu’il devait taire. Un tabou qui ne sortira jamais de la bouche de Raphael parce qu’il refuse d’accepter d’avoir perdu vingt années de sa vie à courir derrière la mauvaise. Il refuse de croire que cela fait trop longtemps qu’il lutte contre son instinct simplement pour se prouver qu’il est comme les autres garçons. Les magazines ont ramassé la poussière sous son lit en attendant d’être réutilisés, en vain. Et la vérité commence à rattraper Raphael qui ne court plus aussi vite qu’avant. Il trébuche dans les racines, s’écroule et ramasse la poussière comme les lectures érotiques auxquelles il n’a pas touché depuis des années. Bientôt, ce sera lui qui disparaîtra sous le lit parce qu’il aura tant lutté que la vie ne redeviendra plus jamais une partie de plaisir.

Il va tomber, il le sait. Comme le corps de Rudy qui rencontre brusquement le carrelage de la cuisine. Ses bras sont encore tendus vers l’avant et les tremblements dans ses doigts sont évidents. Il a l’habitude de sentir l’impulsivité lui hérisser les poils mais c’est la première fois de sa vie que de cette dernière découle un véritable acte de violence physique. Il est le gentil garçon, Raphael. Celui qui se tient le dos droit parce qu’il a appris à le faire en tendant le bras vers le haut. Celui qui rougit à la moindre maladresse et qui s’excuse de frôler la chaussure d’un autre. « J’vois qu’il y a des sujets tabous. » Son cœur bat dans sa poitrine, tente de s’enfuir pour ne pas assister à la suite. Il sait ce qu’il a déclenché : il s’en rend compte maintenant que ses bras se reposent le long de son corps alors qu’il réalise la connerie qu’il vient de faire. C’est Rudy. Ce n’est pas le gentil garçon. Et, tandis que le mexicain se relève lentement en résistant à ses pulsions du mieux qu’il le peut, Raphael serre la mâchoire et recule d’un pas comme si ce nouveau mètre pouvait lui permettre de ne rien écoper. Il est coincé dans la cage d’un lion. Il est obligé de jeter un coup d’œil à l’ensemble de couteaux posé sur le comptoir nouvellement propre. Mais il est trop loin pour s’emparer d’une arme et ce n’est pas sa force qui sauvera son visage.

La pression à son col l’étouffe bien avant que le premier poing ne s’écrase en plein milieu de la cible. La douleur électrisante paralyse son nez juste assez longtemps pour qu’il sente un peu moins le second choc cette fois localisé un peu plus haut, sous son œil, sur sa pommette. Il réussit à maintenir son équilibre quelques secondes mais il s’écrase inévitablement contre le sol, le visage étiré en une grimace de douleur. Il reprend son souffle, se redressant avec ses mains, ses yeux noirs de haine se reportant rapidement vers Rudy qui se permet de glisser une insulte pour couronner sa riposte. « Va te faire foutre. » Il souffle après avoir repris son souffle, le sang bouillonnant de plus bel dans ses veines. Il est chez lui, il n’a pas le droit, il doit partir, il va le faire partir, il ne veut plus le voir, il ne veut plus jamais le voir. Mais il n’est pas en position favorable et il sait que le moindre mouvement agressif lui vaudrait un coup de pied dans la mâchoire. Alors il doit utiliser la seule chose qu’il possède : les mots. « Vas-y, défoule-toi pendant que je suis dans cette position. Déforme-moi le visage, je m'en fiche. Parce que moi, contrairement à toi, je sais qu’il y aura des gens prêts à panser mes blessures. » Il esquisse un sourire malsain, une coulée de sang traçant son chemin le long de sa joue jusqu’à son menton. « Ta propre mère prendrait soin de moi bien plus qu’elle ne prend soin de toi. » Et s’en suit un rire tout aussi malsain que le sourire, parce que l’un ne vient pas sans l’autre.
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 0:22

Il ferme les yeux et des images lui reviennent en tête, comme un flash. Comme dans ces films où les scénaristes veulent expliquer aux téléspectateurs pourquoi l’histoire prend une telle tournure, avec des scènes où ils retournent dans le passé des héros. Il se revoit de longues années en arrière, dans la cour de récréation. Il a les poings fermés et ensanglantés, de nombreux écoliers sont autour de lui et l’encouragent tandis que Raphael est étendu, à ses pieds. Un professeur est en train de courir vers eux, et lui, il ne songe plus à rien : il se demande pourquoi il n’a pas pu se retenir. Il ouvre les yeux et regarde Raphael qui se redresse à l’aide de ses deux mains, et il se demande pourquoi il n’a pas pu se retenir. Va te faire foutre. Ces quelques mots sortent de la bouche de Raphael mais le Mexicain ne les entend pas réellement, trop aveuglé par sa haine, assourdi par son envie d’y retourner. De le frapper, encore et encore, pour extérioriser une rage qu’il contient en lui-même depuis trop longtemps. Cette haine, il se la représente comme un lion que l’on a enfermé et affamé et qu’on libère dans un enclos de gazelles. Il a goûté au sang, et évidemment qu’il va en redemander. Pourtant, il y a une autre partie de lui-même qui lui dit de ne pas continuer. De retourner dans cette cage et de jeter la clé, une bonne fois pour toutes. Que Raphael ne mérite pas un tel traitement, même s’il l’a bousculé, ce soir, même s’il ne veut pas de lui depuis qu’il est sorti de prison. Une véritable lutte entre son petit ange et son petit démon éclate, mais Raphael réplique, et Rudy n’a plus le loisir de réfléchir, de penser, il ne peut que l’écouter. Vas-y, défoule toi pendant que je suis dans cette position. Déforme-moi le visage, je m’en fiche. Parce que moi, contrairement à toi, je sais qu’il y aura des gens prêts à panser mes blessures. Il serre les dents. Il l’invite à continuer, est-ce qu’il est réellement conscient de ce qu’il dit ou est-ce qu’il l’a déjà cogné trop fort ? Ta propre mère prendrait soin de moi bien plus qu’elle ne prend soin de toi. Et en prononçant ces quelques mots, il vient de signer son arrêt de mort. À entendre son rire, à en voir son sourire grandissant, il semble déjà être au courant de la suite : il a attiré la bête, et il ne va pas pouvoir s’en défaire d’aussitôt. Rudy voulait lutter, mais Rudy ne peut plus rien y faire, désormais. Son cerveau s’est éteint, ses poings se sont allumés. J’t’ai déjà dit d’pas parler d’elle, qu’il dit, tandis qu’il se rapproche à nouveau de Raphael pour l’attraper une seconde fois par le col et le relever de son mieux pour le frapper de la même manière. Un coup, mais la colère ne désemplit pas, et ce sera dur de s’en défaire maintenant qu’il a utilisé ces mots-là pour l’ancrer en lui. Un deuxième coup, toujours désordonné, toujours aussi puissant. Il aimerait que son poing ne rencontre pas le visage de Raphael, pourtant, il aimerait que ce soit quelqu’un d’autre. Il aimerait ne pas ressentir ses propres coups au fond de son être, de son esprit et de son cœur. Car quand il le frappe, il a l’impression d’en ressentir les échos, de créer en lui de violentes tornades. Un troisième coup, et il commence à doucement relâcher son col : est-ce la raison qui revient à lui ou est-ce qu’il fatigue d’user autant de son énergie ? Il ne sait pas, et il est incapable de s’arrêter pour répondre à ses questionnements. Un quatrième coup, peut-être le plus puissant jusqu’alors puisqu’il lâche en même temps le col de Raphael et le laisse retomber au sol, comme un vulgaire pantin. Il desserre doucement sa main et se force à reculer jusqu’au mur, se cognant le crâne contre celui-ci comme pour se punir lui-même, se faire réagir lui-même. Putain d’merde Raph ! Il crie, maintenant, parce qu’il ne voulait pas en arriver là, parce que à la base, il avait simplement fait le ménage chez son ancien ami dans l’espoir qu’il puisse enlever le mot « ancien » et enfin reprendre leur amitié. Il ferme les yeux et se revoit dans la cour, sa mère à ses côtés, lui expliquant qu’il ne faut pas être le bourreau, jamais. Mais quand il ouvre les yeux, il se rappelle qu’à une époque, il aimait dire qu’il ne faut jamais dire jamais, et qu’il a encore merdé. Il se décolle du mur et se dirige vers la salle d’eau, là où il y a trousse de premiers secours – il le sait, ça aussi, il a tout remis en ordre. Car même s’il fait des bêtises, avec le temps, il a appris à les réparer. J’ai nettoyé, ici aussi… Qu’il souffle simplement en regardant la pièce, avant de revenir dans le salon avec tout ce qu’il faut pour soigner les blessures, il balance le tout sur la table et va s’installer dans le canapé, son visage entre ses mains. T’es vraiment qu’un gros con. Et ces quelques mots, balancés à qui veut l’entendre encore une fois, il ne sait pas s’il les adresse à Raphael ou à lui-même.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 1:33

« J’t’ai déjà dit d’pas parler d’elle. » Et c’est exactement pour cette raison que Raphael a évoqué le sujet de sa mère. Parce qu’elle est le symbole de la paix qui s’est lentement formée entre eux et, aujourd’hui, il est celui de la guerre. Raphael n’aurait pas la force de rivaliser contre son protecteur et il en est conscient : il a vu le sang couler des plaies de ses adversaires. Il ne pouvait choisir qu’entre le silence et les mots. S’il a choisi la seconde option, c’est bien parce qu’il voulait prouver qu’il est comme les autres garçons. Impulsif, arrogant, persistant. Des défauts qu’on retrouve chez ceux dont il a toujours essayé de puiser son inspiration même si cela allait contre sa nature. Mais il faut savoir que la seule chose qu’il a envie de faire, à cet instant même, c’est de se recroqueviller dans sa carapace pour ne plus avoir à subir les coups d’un homme qui n’a jamais eu besoin de convaincre son instinct de serrer les poings. Il est né machine de guerre, a grandi machine de guerre et est sorti de prison sans y laisser les balles de son revolver. Le plus faible savait que les deux premiers coups n’étaient que promesse d’un second volet. Mais il ne pouvait pas pleurer. Seulement se défendre comme un vrai homme le ferait.

Et ce qui devait arriver arriva. Le lion sort à nouveau les griffes, incapable de contenir les hormones bouillant dans sa tête rouge flamme. Raphael aurait aimé garder ce sourire de fou sur ses lèvres pour montrer qu’il ne craquerait jamais mais il n’y arrive pas : dès l’instant ou les doigts de Rudy se serrent à nouveau autour de son col pour mieux le soulever, son visage se décompose, s’étire en une grimace de frayeur. Il voit ses phalanges arriver à mille à l’heure au milieu de ses yeux mais il n’arrive pas à soulever ses bras à temps. Les  trois prochains coups, il les absorbe aussi mal qu’une éponge déjà gonflée d’eau et le dernier lui fait perdre le contrôle sur ses jambes qui deviennent aussi molles que des spaghettis cuits. Il s’écrase une seconde fois au sol mais il ne sent pas son dos se broyer contre le plancher qui semble avoir disparu. La tête cambrée vers l’arrière, les yeux fermés par la douleur, un cri silencieux s’échappant de ses lèvres entrouvertes, il respire bruyamment. Treize ans. Cela faisait treize ans qu’il n’avait pas goûté le sang roulant dans le fond de sa gorge. L’expérience est tout aussi désagréable. « Putain d’merde Raph ! » Le cri de colère de Rudy lui martèle les tympans mais il n’a pas le courage de le regarder. Ou, alors, il a perdu une partie de sa tête et n’arrive pas à contrôler ses mouvements, gardant donc ses iris humides rivés vers le plafond. Il s’étouffe, plaque le revers de sa main sur sa bouche et pivote son corps sur le côté pour mieux cracher son sang. Putain, ça chatouille un peu. Et c’est étrange de sentir les battements de son cœur dans ses tempes.

Il va partir, là, Rudy, pas vrai ? Il n’a que ça à faire. Fuir le lieu du crime et se trouver un nouveau mauvais pote à squatter. Le blessé tend l’oreille quand le son des pas du mexicain s’éloignent dans la mauvaise direction. Il semble se diriger vers sa chambre, ou vers la salle d’eau. S’il y a une chose que Raphael sait à propos de son appartement, c’est qu’il n’y a pas de sortie dans cette direction. À moins que Rudy en ait découvert une en la débarrassant d’une montagne d’objets encombrants. Quelques secondes plus tard, une trousse tombe lourdement sur la table basse. Craintif, le jeune homme ouvre un œil pour découvrir la trousse de premiers soins. Quoi ? « T’es vraiment qu’un gros con. » Muet, il observe son ancien ami se prendre la tête entre les mains, figurativement, et il fait le moins de bruits possible en se redressant pour s’adosser au mur. Il attend que les aiguilles des horloges tournent un peu avant de tendre mollement la main vers la trousse blanche pour en extirper des lingettes humides. Il s’essuie les lèvres sans jamais poser les yeux sur Rudy. Il remarque le tremblement dans ses mains seulement quand il les approche de sa bouche. Ce n’est que ce signe qui lui fait réaliser qu’il a peur. « Tu te souviens quand on avait quinze piges ? » Il demande en murmurant, épongeant doucement son menton en grimaçant de douleur au moindre mouvement. Il pourrait lui préciser la date et l’événement. Mais il veut savoir s’il s’en souciait assez pour se souvenir aujourd’hui, presque quinze ans plus tard. Il veut s’avoir s’il n’a pas oublié ce sauvage qui s’était incrusté au premier party auquel Raphael avait été « invité ». S’il n’a pas oublié que son protégé avait été soulevé à plusieurs centimètres du sol pour être mieux étranglé puis relâché. Quand sa cheville s’est broyée et qu’il n’a pas pu pleurer avant de s’évanouir et quand il a passé plusieurs semaines à l’hôpital en réalisant que son avenir en tant que danseur était complètement foutu. Il n’y a que les flamands qui arrivent à marcher avec une seule jambe. « Le type qu'on a jamais retrouvé. Celui à qui tu voulais arracher les dents. »               
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 2:17

Le visage entre ses mains, Rudy s’en veut. Il s’en veut car il sait que c’était un test et qu’il a échoué. Raphael a parlé de sa mère dans l’unique but de vérifier s’il allait se mettre d’autant plus en rogne ou s’il allait réussir à se calmer et à réfréner ses pulsions. Il a échoué, lamentablement, et il s’en veut. C’est à noter dans un calendrier, à marquer d’une croix rouge, à notifier en gros dans les journaux : Rudy se sent coupable, il culpabilise face à l’une de ses erreurs. C’est peut-être la première fois de sa vie. Il a passé deux ans derrière les barreaux pour avoir agressé un innocent et n’a jamais ressenti le moindre remord. Il vient de frapper jusqu’au sang l’un de ses anciens amis et en ressent déjà les effets néfastes dans son esprit. Pourquoi ? C’est la question qu’il se pose, ainsi camouflé entre ses doigts, comme si plus personne ne pouvait le voir, à présent. Comme s’il s’était effacé de la surface de la terre le temps de quelques secondes, peut-être minutes, pour se remettre, pour trouver comment se racheter de tout ce mal. Il y a encore du sang qui coule de ses phalanges, à la fois le sien et celui de Raphael, il a cogné suffisamment fort pour se faire une petite plaie ; qu’est-ce qu’il peut bien vouloir rattraper, désormais ? Il devrait fuir. Il devrait quitter cet appartement comme il l’a rejoint, rassembler quelques affaires chez sa mère et s’enfuir. C’est ce qu’il rêvait de faire il y a deux ans, déjà, pour ne pas passer autant de mois derrière les barreaux. À cette époque-là, il voulait rendre fière sa mère et être responsable, une fois dans sa vie, alors il s’est laissé menotter tout en sachant pertinemment ce qui l’attendait. Là, il ne sait pas réellement. Quand Raphael aura terminé ses premiers soins, est-ce qu’il ira au commissariat pour déposer une plainte contre lui et le renvoyer directement en cellule ? Il n’oserait quand même pas. À moins qu’il le haïsse réellement, que toute la haine qu’il semble lui porter n’est pas qu’une façade mais une vérité, fondée, sincère. Il se redresse finalement, relâche son visage pour revoir un peu ce qui se passe dans la pièce. Raphael n’est plus allongé mais s’est redressé, et il fait de son mieux pour se nettoyer le visage, réparer les dégâts causés par Rudy. Le brun le regarde faire avec un certain dégoût, pour lui-même, pour le sang, pour cette haine qu’il vient de lui inspirer. Tu te souviens quand on avait quinze piges ? Il hausse ses épaules alors qu’il détourne le regard vers le mur. Il se souvient quand ils avaient quinze, seize, dix-sept, oui. Il se souvient de tout, les trous dans son cerveau concernent des périodes de sa vie plus sombres, et la plupart des souvenirs effacés par la drogue sont des moments avec des personnes insignifiantes. Avec Raphael, il se souvient avec exactitude du premier comme du dernier jour. Le type qu’on a jamais retrouvé. Celui à qui tu voulais arracher les dents. Il reporte son attention sur le bouclé, évidemment qu’il se souvient. Dans sa vie, Rudy a voulu arracher les dents de beaucoup de personnes. Concernant Raphael, ça n’a pas été très souvent le cas, car il était toujours là pour le protéger. Presque toujours. Ouais, hé ben ? Il espère qu’il ne sera pas comparé à celui-ci. Et pour ne pas l’être, il se lève du canapé et se rapproche de lui, s’accroupissant pour pouvoir lui faire face. Laisse moi t’aider, qu’il dit doucement tandis qu’il attrape les lingettes. Il voit bien dans le regard de Raphael qu’il ne veut pas d’aide, mais Rudy en a que faire de ce qu’il souhaite ou non. Si tu bouges, j’vais t’faire encore plus mal. Il attrape son menton doucement et éponge là où ça saigne, essayant de comprimer la plaie pour que le sang cesse de couler. Il se sent comme un enfant qui a renversé un verre d’eau et qui vient éponger par la suite, il répare ses erreurs, tout en ayant la culpabilité de les avoir faite. Car si l’eau se retrouve épongée, le verre, lui, reste brisé. Comme le visage et les espérances de Raphael en Rudy : son ancien ami ne changera jamais, il vient de le lui prouver. Ou alors, par ces gestes soigneux, il lui prouve qu’il fait des efforts sur lui-même, pour lui, parce qu’il ne veut pas être une menace mais quelqu’un sur qui il peut compter. Il voit bien que ses mains tremblent, il lit bien la peur au fond de ses yeux. Il n’a plus envie de lui inspirer ces émotions-là, il veut qu’il se sente à l’aise et en sécurité en sa compagnie, peu importe le prix à payer.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 2:54

« Ouais, hé ben ? » Il se souvient. Il n’a pas effacé une partie de leur passé partagé, contrairement à Raphael qui a préféré fermer les yeux sur certains événements assez longtemps pour les oublier. Seulement les moments positifs dans lesquels les deux garçons tellement différents s’assemblaient comme deux amis qui ont été faits pour se rencontrer. Leurs fous rires chez Rudy quand ils parlaient du professeur à l’haleine fétide, leurs confidences, les moments où Raphael, vulnérable, allait murmurer des secrets à Rudy en espérant qu’il fasse comme il a toujours fait pour le protéger. Pour venger ceux qui lui faisaient du mal.

Il a tout oublié. Il ne se souvient que des premiers coups que son ami a porté à son visage quand il était trop jeune pour avoir commis la moindre faute. Seulement, ses t-shirts colorés agissaient comme le rouge présenté aux yeux enragés d’un taureau. Il se souvient les disputes dans lesquelles le mexicain gagnait toujours parce qu’il est plus fort. Les échanges qui se sont terminés en larmes cachées. Et, aujourd’hui. Le poing de Rudy encore couvert de sang. Mais ce dernier se souvient de lorsqu’ils avaient quinze piges. Et ça veut dire quelque chose. Quelque chose de puissant. « Je l’ai retrouvé. J’ai son nom. Son adresse. » Il répond, incapable de croiser le regard de celui à qui il veut proposer un marché dégoûtant. Il sait qu’il regrettera. Mais ce connard lui a volé sa vie en lui brisant la jambe dont il avait besoin pour auditionner une première fois dans l’école de ses rêves. Celle qui lui permettrait de devenir ce qu’il a toujours voulu devenir. Pas un professeur de danse, pas un minable figurant dans des publicités alimentaires ni un clown mal payé pour les anniversaires d’enfants. Une vedette qui n’a plus besoin d’avoir peur des autres.  Un danseur que les foules admirent et applaudissent. Il n’a rien obtenu de tout ça.

Rudy décolle ses fesses du canapé pour s’approcher de lui. Son premier réflexe est de se crisper en le fusillant du regard. Il agit comme une souris devant un chat ; il observe le moindre de ses mouvements pour s’assurer qu’il n’a pas ressorti ses griffes. « Laisse moi t’aider. » Sa poitrine se gonfle et se dégonfle au rythme de sa respiration accélérée. Il ne lui fait pas confiance. Il n’y arrive pas. Le mexicain s’empare du menton de Raphael et il s’immobilise complètement, gardant ses yeux noirs rivés dans les siens. Il ne bronche pas d’un centimètre quand il se met à éponger doucement sa peau. Puis, c’est le silence total. Sa gorge se noue, son cœur se met à s’affoler dans sa poitrine. Mais ce n’est pas la peur qui envoie autant de chocs électriques dans sa cervelle. C’est cette proximité que Rudy a instauré entre eux et il a besoin de fermer les paupières pour ne pas trop y penser. Recule, recule, recule. Il pense, sans arrêt, ses ongles se mettant à gratter le plancher. Il tente de penser à la douleur physique mais ce n’est que la mentale qui arrive à faire perler une première larme à la commissure de ses paupières closes. Cette dernière glisse le long de sa joue, la première. Ses lèvres se mettent à trembler et il pivote vivement la tête sur le côté pour que Rudy relâche sa prise autour de son menton. Il tente de se concentrer sur sa respiration mais elle est toujours aussi irrégulière et saccadée. Putain de merde, Rudy. T’as rien dans le crâne. La tête posée sur le mur, il effectue une légère pression pour ranimer la douleur dans ses plaies dans l’espoir de chasser ses pensées.
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 3:38

Je l’ai retrouvé. J’ai son nom. Son adresse. Il entend ces quelques mots. Il préfère pourtant les ignorer, comme s’ils n’avaient jamais existé. Parce que s’il prend le temps de les écouter, avec une attention un peu plus particulière et pointilleuse, il comprendra qu’il peut avoir ces informations, lui aussi. Qu’il peut savoir qui était cette personne, où elle vit. Où elle vivait, car si Rudy s’y rend, elle n’y mettra plus jamais les pieds. Un hôpital, un cimetière peut-être. Il a rêvé d’une vengeance pour Raphael durant des nuits entières, se maudissant lui-même de ne pas avoir été à ses côtés ce soir-là pour le protéger, pour empêcher qui que ce soit de l’approcher. Après ce jour-là, il ne l’a jamais lâché d’une semelle, trop préoccupé par sa santé pour se le permettre – et pourtant, il vivait une autre vie à côté où il était le malfaiteur, où il était celui qui frappait, qui faisait du mal. Peut-être que ailleurs dans Brisbane, à l’heure actuelle, un homme se promet de venger son ami de Rudy. Il veut le nom et l’adresse de ce connard qui a défiguré son pote, à une certaine époque. Rudy blâme un homme qui a pris la même route que lui, qui a fait les mêmes choix que lui. Rudy a pour pire ennemi son ombre, peut-être son reflet dans le miroir – car ce soir, c’est lui qui a fait tous ces dégâts sur le visage de Raphael. Il se rapproche de son ancien ami et lui dit de le laisser faire, de le laisser l’aider. Après la tempête vient le calme, et Rudy a envie d’être les deux. Le beau temps après la pluie, et toutes ces métaphores-là : sauf qu’il n’y a rien de beau, chez Rudy. Rien à l’intérieur de lui-même, en tout cas, il n’y a que toxicité et besoin de bien faire les choses. Pour se prouver à lui-même, peut-être à sa mère, à Raphael, à tout le monde qu’il n’est pas celui qu’ils croient, tous. Pourtant, il l’est. Il éponge le sang de Raphael, celui qu’il a lui-même fait couler.  Il voit la larme couler le long de sa joue mais ne dit rien, il suppose que c’est une réaction face à la douleur qu’il ressent. Tu as des médocs quelque part ? Il n’en a pas trouvé dans la trousse et il n’a pas non plus fouillé tous les placards durant son rangement, certains sont restés en l’état et peut-être qu’il range ses antidouleurs dans ceux-là. Parce que selon le Mexicain, il a besoin de ça, pour aller mieux. Rudy relâche le visage du bouclé, enfin, et repose la compresse pleine de sang à côté d’eux, sur le parquet. Il regarde dans la trousse de premiers soins s’il a de quoi lui faire un pansement qui ne lui prendra pas toute la tête, parce que même si ça ne saigne plus, il ne vaut mieux pas que ça reste à découvert. Pendant qu’il fouille, il se décide enfin à lui répondre. C’est quoi ? Il demande, d’abord, en attrapant ce qui ressemble à du scotch. Son nom, c’est quoi ? Il déroule un peu le rouleau pour voir si ça pourrait faire l’affaire et hausse ses épaules, avant de reprendre ses recherches vers ce qui ressemble le plus à un bandage puisque les pansements semblent être trop petits. Et son adresse, c’est où ? Il pose sa question d’une voix qui se veut douce, posée, pourtant il siffle les mots entre ses dents. Il a retenu au moins dix insultes entre ces cinq derniers mots. Une chose est sûre, s’il s’en veut lui-même pour ce qu’il vient de lui faire, à ce gars-là, il lui en veut davantage. Car Rudy a réussi à s’arrêter, à faire marche arrière, à se contrôler lui-même. L’autre l’a laissé en l’état, l’a abandonné à son sort, l’a laissé se remettre seul de ses blessures – et c’était quand ils avaient quinze piges, comme dit Raphael, mais aujourd’hui il semblerait qu’il ne s’en soit toujours pas remis mentalement, qu’il ne s’en remettra jamais physiquement. Professeur au lieu de professionnel, à tout jamais, il a entendu plus d’une fois les regrets du jeune Elly. Il attrape une compresse et le ciseau à côté pour le couper à la juste taille de la blessure de Raphael, avant de reporter son regard vers lui. T’as pas b’soin de points, c’est d’jà ça. Il n’aurait pas aimé l’accompagner aux urgences et le voir se faire recoudre pour un crime qu’il a lui-même commis. En plus, ça se voit que ça vient de coups, il aurait dû faire une déposition et le dénoncer, forcément.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 4:15

Heureusement, cette larme qui coule sur sa joue ne trahit pas les sentiments qui explosent dans son ventre, puis dans sa poitrine, puis dans sa cervelle. Car ce n’est pas la douleur qui le fait couiner de la sorte – et ça n’aurait pas pu, les doigts de Rudy sont étrangement doux sur ses plaies – mais bien son envie de détendre ses muscles et de cesser de lutter contre ses instincts. Non. Il n’a jamais aimé Rudy. Mais son ancien ami représente ce qu’il craint depuis vingt ans. Le sexe qui n’est pas opposé au sien, celui pour lequel il ne veut pas sentir d’attirance mais, en vain. La nature finit toujours par reprendre le dessus un jour ou l’autre. Mais pas aujourd’hui. Ce n’est pas le moment, Raphael. Reprends-toi et arrête d’arborer cet air de chien battu. « Tu as des médocs quelque part ? » Gardant le regard rivé vers ailleurs, il se contente d’hocher doucement la tête en se pinçant les lèvres dans le but de ravaler ce nœud qui s’est formé dans sa gorge. Qu’est-ce que ça fait mal de retenir ses émotions. C’est bien plus douloureux que les plaies parsemant de part et d’autre son visage couvert de futures ecchymoses. « C’est quoi ? Son nom, c’est quoi ? » Il inspire doucement : c’est sa façon de le remercier de relancer ce sujet bien moins difficile à aborder. «Et son adresse, c’est où ? » Il entend la rage dans la voix de son ancien ami et qu’est-ce que ça fait du bien. Il a l’impression de le retrouver pendant une seconde. Ce Rudy qui ferait tout pour lui simplement pour qu’il puisse dormir sans craintes le soir. Et ça fonctionnait. Parce que, quand il est arrivé dans sa vie, Raphael a senti un énorme poids déserter ses épaules et il se sentait soudainement grand. Il n’était plus le petit garçon aux fringues rigolotes qui mérite tous les regards moqueurs dans la cours de récréation. Il n’avait plus besoin de se cacher pendant la pause du dîner. Rudy, c’était tout simplement son ange gardien avant qu’il ne devienne un démon pour le danseur qui, en prenant de la maturité, commençait à se rendre compte des méfaits qu’il commettait. Pourtant, à cet instant, il a l’impression de tout oublier les leçons qu’il a apprises. Le bien, le mal. Tout ça. C’est mélangé dans sa tête et il n’a pas envie de reconstruire le puzzle. « Auden Williams. » Il souffle enfin entre ses dents en reposant ses yeux luisants sur le mexicain. Une lueur de malice traverse sa pupille parce qu’il sait qu’il a capté l’intérêt d’un garçon qui n’a jamais eu la revanche qu’il désirait. « Bayside. Wellington Street. Mais il habite avec quelqu’un d’autre. » Ginny, son amie qu’il ne voudra jamais blesser mais qui se trouvera au mauvais endroit, au mauvais moment. S’il n’était pas aussi aveuglé par la haine, jamais il ne serait envahi par la folie en ce moment-même : il ne pourra regretter que plus tard. « Une jeune femme, deux années plus vieille que nous. Ginny McGrath, si tu te souviens. » Il ajoute après avoir difficilement avalé sa salive. Ginny et lui étaient de bons amis à l’école, Rudy les a probablement déjà vus ensemble. « Je ne veux pas qu’elle soit là. » Puis, il réalise qu’il n’a pas formulé à voix haute sa demande. Il expire doucement en se redressant, observant les doigts de Rudy autour de la paire de ciseau. « Voilà ce que je te propose. » Il recommence, la voix sérieuse. « Cet appartement deviendra aussi le tien si tu fais subir à Auden ce qu’il m’a fait. Il m’a pourri la vie. Je veux qu’il souffre à son tour. » Ça n’aura jamais le même impact s’il perd l’usage de sa jambe alors il précise : « Le bras droit. » Parce que c’est un artiste. Il a besoin de ce bras pour peindre et pour vendre ses œuvres. Tétanisé par ses propres pensées, le jeune homme ne fait que fixer Rudy dans les yeux, attendant sa réponse.

« T’as pas b’soin de points, c’est d’jà ça. » Grimaçant, il secoue la tête de droite à gauche, les yeux lourds de fatigue et les neurones étourdis. « Ça restera entre nous. » il réussit à marmonner en reposant l’arrière de son crâne contre le mur pour se reposer un peu. Ça restera entre eux, comme toutes les autres conneries qu'ils feront dans un futur proche. Épuisé, Raphael préfère fermer les yeux avant que Rudy ne continue le travail.
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 4:53

Il hoche la tête pour lui confirmer qu’il y a des médicaments quelque part, sans pour autant lui indiquer l’endroit. Pratique. Il n’insiste pas pour avoir une réponse, il ira fouiller les tiroirs encore inconnus tout à l’heure, quand il aura terminé de lui nettoyer et de lui panser le visage. La discussion dans laquelle le mène Raphael fait comprendre au Mexicain que ses plaies ne sont pas physiques et qu’il y en a une, particulièrement, qui n’a jamais pu se refermer mentalement. Il s’est fait agresser quand il avait quinze ans et ça ne l’a jamais quitté. Ni lui, ni Rudy qui ne s’est jamais remis de ne pas avoir été là au bon moment. Il lui avait promis de le protéger, envers et contre tous, et il a fait de son mieux durant de longues années. Il était là pour montrer les dents et grogner quand quelqu’un s’approchait trop près de lui, comme un chien de garde, mais il n’a pas été là la seule fois où il en aurait réellement eu besoin. Il a le nom de son agresseur, enfin. Son adresse aussi, enfin. Et Rudy veut le savoir à son tour. Pourtant, il a lutté contre lui-même pour ne pas lui poser la question. Parce qu’il sait que quand il aura ces informations-là, elles ne quitteront plus sa tête. Il pourra s’en délester uniquement quand il aura accompli sa mission, quand il aura rendu la pareille à cette ordure. Auden Williams. De nouvelles pièces s’ajoutent au puzzle et viennent combler les trous manquants, des années plus tard. Car après l’incident, Rudy avait mené son enquête et n’avait pas réussi à mettre la main sur suffisamment d’information. On lui avait donné que très peu de détails, tous plus inutiles les uns que les autres et, au fil du temps, il avait été obligé d’abandonner ses recherches. Bayside. Wellington Street. Mais il habite avec quelqu’un d’autre. Il y a une précision chirurgicale dans les mots de Raphael, comme s’il avait travaillé son texte auparavant. Depuis quand est-ce qu’il est au courant de tout cela ? Il se le demande, alors que ses yeux fixent ceux de Raphael. Une jeune femme, deux années plus vieille que nous. Ginny McGrath, si tu te souviens. Il fouille au fond de sa mémoire et remet un visage sur ce nom-là, car il avait vu Raphael traîner avec elle de temps en temps. Il ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole une seule fois, par contre. Les rares amis de Raphael n’étaient pas ceux de Rudy, bien au contraire, le Mexicain n’aimait généralement pas ces gens-là – tout comme, à la base, il détestait le bouclé. Je ne veux pas qu’elle soit là. Il n’a pas eu besoin de dire qu’il allait refaire le portrait de ce fameux Auden pour que Raphael mette des conditions sur cette visite. Il le savait en lui donnant ses premières informations, et il semble lui présenter un plan qu’il a élaboré lui-même. Voilà ce que je te propose. Cet appartement deviendra aussi le tien si tu fais subir à Auden ce qu’il m’a fait. Il m’a pourri la vie. Je veux qu’il souffre à son tour. Et c’est dans les cordes de Rudy, bien qu’il serait préférable qu’il ne s’embourbe pas dans ces histoires-là. Il ne peut pas retourner en prison. Il a besoin de rester en liberté et de rapporter de l’argent à sa mère. Il ne peut pas non, mais il est malgré tout prêt à prendre le risque. Pour Raphael, pour une vengeance vieille de treize ans. Le bras droit. Il jette un coup d’œil à la jambe amochée de Raphael et comprend parfaitement où il veut en venir. On dit œil pour œil, dent pour dent, ce sera jambe pour bras, cette fois-ci. Il reporte ses yeux dans les siens alors qu’il lui affirme qu’il n’aura pas besoin de points. Raphael repose sa tête contre le mur et ferme ses yeux. Ça restera entre nous. Et de ces mots, il ne sait pas s’il lui parle de l’agression programmée d’Auden ou de ce qu’il vient de se passer ici, ce soir. Sûrement des deux. Rudy le regarde un instant – ou plusieurs minutes – avant de soupirer longuement. Que cet appart devienne le mien ou non, ce sera fait. Il n’a pas besoin d’une récompense pour accomplir cette tâche-là. Au contraire, il serait même prêt à payer pour pouvoir le faire souffrir de ses propres mains et enfin venger l’honneur de Raphael, son honneur à lui de ne pas avoir été à ses côtés au bon moment. J’me rappelle vaguement de Ginny, il faudra que tu l’occupes pendant ce temps-là. J’sais pas trop quand, j’sais pas trop comment, mais ça va s’faire. Il va avoir besoin d’y réfléchir, sauf si Raphael a déjà prévu le coup. À moins que tu saches déjà ? Il le questionne alors qu’il applique du désinfectant sur la compresse, avant de la déposer sur la plaie de Raphael pour ensuite la scotcher vulgairement avec le ruban adhésif. Ça tiendra pas très longtemps mais ça fera l’affaire le temps qu’tu te remettes. Il attrape son menton et tourne légèrement son visage pour vérifier ses dires, puis le relâche et se relève afin d’aller fouiller les tiroirs de la cuisine qu’il n’a pas encore visité. J’vais t’donner un truc pour la douleur, qu’il dit doucement, alors qu’il regarde sans gêne le contenu de ceux-là. Des couverts éparpillés, de vieilles épices qui doivent être là depuis des années, quelques paquets vides de chewing-gum mais pas de médicaments pour le moment. Tu l’sais depuis combien de temps ? Il ne le regarde pas. Pour Auden, t’as su quand ? Comment ? Il trouve finalement une boîte d’antidouleurs qui traînait et l’attrape après avoir rempli un verre d’eau – tout en esquivant le verre encore éparpillé partout dans la cuisine. Il emmène ensuite le tout à Raphael. Avale ça, qu’il dit en ramassant les lingettes pleines de sang pour aller les jeter à la poubelle.

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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 5:34

« Que cet appart devienne le mien ou non, ce sera fait. » Peut-être répond-il de cette façon parce qu’il culpabilise. Peut-être veut-il se racheter après avoir percé certains arcs de son visage. Peut-être, oui. Ou, alors, c’est bien plus simple que ça : son cœur n’a jamais cessé d’aimer ce petit garçon tellement différent de lui qu’il a appris à comprendre malgré ses manières tellement différentes. Il l’a traité comme un vase de porcelaine fragile et, à force de passer du temps avec lui, il a fini par réellement s’attacher. C’est l’explication qui plaît le plus à Raphael même s’il ne peut s’empêcher de douter encore et encore. Son précieux vase, il vient de le briser à coups de phalanges. Il préfère lui laisser le bénéfice du doute parce qu’il se souvient avoir aperçu son grand cœur à travers la prison que forme sa cage thoracique. Il n’est pas un mauvais garçon : il ne sait simplement pas comment agir dans les situations où tout pourrait tout péter au moindre faux pas. C’est pour cette raison que Raphael était là pour lui, à son tour. Une tache rose dans un lac d’encre noire. Alors il sourit légèrement, le danseur, après avoir entendu la réponse du mexicain. Il ne sourit pas parce qu’il aura enfin sa revanche mais parce que Rudy avait raison : il n’a pas changé depuis toutes ces années. C’est Raphael qui s’est renfermé dans sa carapace encore plus profondément, ne laissant personne frôler cette protection mentale qu’il s’est construite. Trois ans plus tôt, il aurait invité Rudy chez lui sans poser de questions parce qu’il avait besoin d’aide. Et c’est ce que font les amis : ils se serrent les coudes même quand le bateau est en train de couler. « J’me rappelle vaguement de Ginny, il faudra que tu l’occupes pendant ce temps-là. J’sais pas trop quand, j’sais pas trop comment, mais ça va s’faire. » Il se sent traître et ses dents se serrent jusqu’à craquer sous la pression mais il ravale ce sentiment et hoche la tête, s’humectant les lèvres. Il ne veut pas faire souffrir Ginny. Elle a toujours été là pour lui et son sourire est contagieux. Mais il a toujours existé une part sombre en Raphael, une part qui s’est nourri de toutes les moqueries qu’il a subit, ainsi que tous les coups qu’il s’est pris simplement parce qu’il était différent des autres petit garçons. Il ne jouait pas avec des camions dans les carrés de sable. Il sautait de rocher en rocher pour pratiquer son équilibre, les deux bras tendus à l’horizontale pour voler comme l’oiseau. « Je trouverai. Ginny accepterait n’importe quelle sortie. » Il affirme, n’ayant pas songé au plan jusqu’à cette étape. À la base, il ne pensait pas proposer une telle offre à Rudy parce qu’il a toujours refusé de laisser la colère prendre le dessus sur lui. Mais ces coups de poing qu’il a reçus ont rallumé la lumière rouge dans ses yeux, lui ont rappelé cette injustice qu’il a subit treize ans plus tôt.

« Ça tiendra pas très longtemps mais ça fera l’affaire le temps qu’tu te remettes. » Le soigné grimace lorsque l’alcool entre en contact avec sa peau fissurée mais aucun son ne s’échappe de ses lèvres. « J’oublie la douche, alors. » Cette fameuse douche dont il voulait profiter pour oublier cette mauvaise journée interminable. Une seconde fois, Rudy serre son menton entre ses doigts et, première réflexe, Raphael ferme les paupières pour ne plus voir la moindre trace de lumière. Il retient même son souffle. « J’vais t’donner un truc pour la douleur. » Il lance en fouinant dans les tiroirs. « Je ne peux pas t’aider. Je ne sais plus où j’ai mis les cachets, la dernière fois. » Il hausse les épaules en soupirant, son mal de crâne se faisant de plus en plus insistant. « Tu l’sais depuis combien de temps ? » Il se mord la lèvre inférieure, préférant ne pas offrir la réponse la plus détaillée. « Je l’ai croisé, je l’ai reconnu. Lui, non. » Il ricane faussement devant l’ironie. Il ne se souvient pas du visage de celui dont il a ruiné la vie. Il pourrait en dire beaucoup plus, préciser que ce connard est le copain de Ginny, qu’ils vivent ensemble depuis longtemps, qu’ils sont heureux… Mais il ne vaut mieux pas briser le mythe. Pas vrai ? « Avale ça » Surpris de constater que Rudy a finalement réussi à mettre la main sur des antidouleurs, il hausse un sourcil, impressionné. « On dirait que t’es né dans cet appart. Tu t’y retrouves mieux que moi. » Il marmonne en tendant le bras pour récupérer le verre d’eau et le contenant de pilules blanches. Il remarque les jointures ouvertes du garçon. « T’es certain que tu ne veux pas en prendre toi aussi ? » Il plaisante mollement en désignant du menton le sang sur sa main. En une seule gorgée il avale deux cachets, remerciant l’univers pour cette eau qui lave immédiatement le goût amer dans sa bouche. Observant les pas de Rudy dans le salon, puis ses mains s’enroulant autour des lingettes humectées de sang, il finit par souffler un « merci » à peine perceptible. Il n’a pas perdu son énorme ego pour autant.  
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Message(#)la vie une belle soirée, mais quand t'as festoyé, faut nettoyer (raphael) EmptyDim 16 Aoû 2020 - 16:44

Il ne pensait pas qu’un jour, ils remettraient ce sujet sur le tapis. Ils avaient décidé de ne plus jamais en parler, de l’interdire totalement : s’il faut confirmer les dires de Rudy d’il y a quelques minutes, oui, il y avait bien un sujet tabou entre eux et c’était celui-ci. Une homosexualité refoulée, pour le Mexicain, ce n’est rien à côté de cette affaire-là. Il ne pensait vraiment pas qu’un jour, l’un des deux aurait accès à toutes ces informations-là et qu’ils se les partageraient. Auden Williams. Il cherche au plus profond de son esprit pour retrouver des traces de ce nom-là, mais il n’arrive à voir aucun visage, à n’entendre aucune voix. C’est un inconnu, un fantôme, une ombre. Il a laissé des traces indélébiles, pourtant, il a fait plus de dégâts en une seule soirée que n’en fera jamais Rudy au cours de toute sa vie. Le bouclé lui précise qu’il ne vit pas seul et qu’il ne veut pas que l’autre personne – Ginny – se trouve là au moment des faits. Les faits, c’est qu’il va lui briser les os, la mâchoire et tous ses rêves en une seule frappe. Comme il l’a fait avec Raphael il y a de cela treize ans. La vengeance est un plat qui se mange froid et Rudy a eu des années pour apprendre à le détester et rêver que ce jour arrive, silencieusement. Je trouverai. Ginny accepterait n’importe quelle sortie. La docilité et la naïveté se veulent utiles, parfois. Bien, il susurre entre ses lèvres alors qu’il termine de réparer les dégâts sur le visage de Raphael. J’oublie la douche, alors. Un léger sourire s’installe sur les lèvres de Rudy alors qu’il hoche son visage de haut en bas. Vaut mieux. S’il n’avait pas voulu fuir dans sa salle d’eau pour se relaxer de cette journée, il n’aurait pas directement retrouvé les magazines et la bagarre n’aurait jamais éclaté entre eux. Cette douche semble être maudite, il mieux vaut qu’il y aille un peu plus tard – en plus de s’arracher le pansement, il risquerait de glisser et de se fracturer une côte. Il se relève et part à la recherche de médicaments, en fouillant les seuls tiroirs qu’il n’a pas pris le temps de ranger à sa convenance. Je ne peux pas t’aider. Je ne sais plus où j’ai mis les cachets, la dernière fois. Cette réponse n’étonne pas vraiment Rudy car, même s’il semblait vivre dans un bordel organisé, il est sûr que Raphael a perdu une multitude d’éléments à lui entre les murs de son appartement. Parce que quand rien n’a une place définie, tout est voué à disparaître. Pendant ses recherches, le brun lui demande comment il a obtenu ces informations-là. C’est étonnant de ressortir un aussi gros dossier après treize longues années. Bien sûr qu’il n’avait pas oublié, Raphael, mais pourquoi maintenant ? Comment ? Je l’ai croisé, je l’ai reconnu. Lui, non. Il s’arrête un instant dans ses recherches pour réfléchir à cette situation-là. Il ne se souvient pas de toutes les personnes avec qui il s’est battu au cours de son existence, pourtant il est sûr que le contraire n’est pas réciproque, que chaque personne à qui il en a collé un ou deux se souvient de lui. La victime se souvient toujours, il lui dit ces mots-là en attrapant la boîte d’antidouleurs perdue dans l’un des tiroirs. On dirait que t’es né dans cet appart. Tu t’y retrouves mieux que moi. Il lui donne les cachets et le verre d’eau. J’squattais souvent ici à une époque, j’te rappelle. Quand ils étaient encore de proches amis, bien avant la prison, il passait beaucoup de ses soirées avec lui – ils discutaient de tout et de rien, il faut croire que Rudy avait une part d’humanité à ce moment-là. Aujourd’hui, il se sent encore capable d’aborder une multitude de sujets mais il semblerait que son ancien ami ne l’en croit pas capable, ou ne le veuille plus, tout simplement. T’es certain que tu ne veux pas en prendre toi aussi ? Il voit le regard de Raphael se porter sur sa main, et Rudy la remonte vers son visage pour constater les dégâts. Il était trop occupé à prendre soin de lui pour se rendre compte de ses propres contusions, pour voir que son propre sang coulait également. Il hausse ses épaules et attrape la trousse pour fouiller une fois de plus à l’intérieur, à la recherche d’une quelconque bande. Nan, ça va aller. J’me débrouille. Ce n’est pas la première fois qu’il doit se soigner seul, et il le fait seulement car il ne veut pas en mettre partout. Il n’arrive pas à ressentir la douleur, trop préoccupé par toutes les sensations et sentiments qui l’assaillent depuis tout à l’heure. Il y a de la culpabilité, de la colère, un esprit de rédemption. Il veut bien faire les choses Rudy, pour une fois dans sa vie. Quand ? Il regarde le bouclé une seconde puis reporte son attention sur la trousse qu’il commence déjà à connaître par cœur à force de la retourner dans tous les sens. Quand est-ce qu’il veut mettre sa vengeance à exécution ?

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