| Les chasseurs de frime : la cité interdite - Keith |
| | (#)Lun 10 Aoû 2020, 00:32 | |
| Le canasson de Saül est planté devant le saloon. C'est un fier étalon brun, tracé pour l'endurance. Il appartient au chasseur de prime qui s'avance fièrement dans le bâtiment. Son chapeau sur les yeux, le trentenaire s'approche dans le bar. Il est plutôt vide, le bar de cette maudite ville qu'il déteste. Il n'y traîne habituellement pas, mais là, l'affaire est juteuse. Sur le retour d'une mission fructueuse - plutôt l'inverse, mais ne soulignons pas ce détail - Saül a décroché d'un panneau d'avis de recherche le minois d'une certaine Mira. C'est la fameuse Mira d'Or, celle que tous traquent sans relâche. Avec tant d'argent récoltés, Saül pourrait s'offrir un palace et plus encore. Et puis, il a l'avantage d'en connaître un peu plus sur sa géolocalisation : une vieille sorcière lui a parlé d'une cité interdite au nord de la région, imprenable et insoumise depuis des décennies. La mamie gâteuse parlait certes à son chat juste avant de taper la causette à Saül, mais elle n'en a pas moins été utile à souhait, en matière d'informations glissées entre deux verres.
Le bar est vide, donc. Saül n'a personne à impressionner de son pas lourd sinon la serveuse édentée qui le regarde de travers. D'un regard circulaire, Saül cherche quelqu'un d'autre. Un homme de main, un vrai, le seul qui pourra probablement l'aider dans sa quête : Keith. Où est-il, ce voyou, quand on a besoin de lui ? Toutes les missions qu'ils ont effectuées ensemble se sont révélées être de cuisants éch- réussites, alors cette histoire de cité interdite, Saül compte bien la traverser aux côtés de son bras cass- de son acolyte préféré. Peut-être bien qu'ils se portent malheur l'un et l'autre, au final, voilà ce qui les empêche de réussir de façon optimale, mais qu'importe. Saül sait bien une chose : il n'est pas encore mort. Et il ne compte pas céder sa vie à cette saleté de Mira d'Or. |
| | | | (#)Lun 10 Aoû 2020, 00:47 | |
| C’était donc là que la matinée commençait ? Ce goût de whisky âpre, cette vieille peau qui se réveillait dans mon lit et cette douce amnésie qui m’obligeait à refaire le cours de ma soirée. Chose certaine, j’avais claqué bien plus de billes que ce que je possédais. J’en avais même fini par troquer probablement ma paire de santiag en peau de buffle contre un verre d’œufs de cent ans supplémentaires. Et l’addition s’étant rallongée, mon corps avait servi de dernier paiement avant retrait… Si j’y avais pensé avant… Je ne serais pas face à ce qui ressemble au croisé entre ma mère et l’abbé Pierre…. Et à l’haleine proche de Willy – à ne pas confondre avec Winny l’Ourson et son doux goût de miel – alors que j’aurais préféré jouer avec son pot, plutôt que de lui prêter le mien… J’étais en train de me demander quel moyen serait le plus convenable pour réussir à la faire fuir. Et malgré tout, je ne réussissais pas à réfléchir sans mon fidèle bras droit – ne pensez pas qu’il me serve réellement à sa fonction première – quand la situation était délicate. Qu’est ce qu’aurait bien pu faire Saül dans cette situation ? Et pourquoi les téléphones à clapets n’existaient plus bon sang ?
Je sentais le lit bouger – pourtant je l’avais cloué…. Le lit, pas Andy Capé bien sur… Et automatiquement, tel le cow-boy que j’étais à la réputation qui n’était plus à faire – si tant est qu’elle l’ait déjà été – je pointais mon calibre dans sa direction, prêt à faire feu. Après tout, je n’avais pas le temps de niaiser, il était temps de faire en sorte que mon temps se libère pour que je puisse me rendre au Bart Haba. J’avais encore soif, et j’avais certaines réussites à fêter… Notamment celle d’avoir su trouver le pire morceau depuis des années… Et de l’avoir ramené. Si une palme il y a, me serai-elle destinée ?
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| | | | (#)Lun 10 Aoû 2020, 02:11 | |
| Assurément que la situation est cocasse. D'habitude, Keith est toujours là, prêt à en découdre avec le pianiste parce qu'il n'aura pas joué le morceau qu'il voulait. Pour l'heure, Saül est complètement seul et désœuvré. Au comptoir, il commande une bière. Au bout de quelques minutes, deux grands types rentrent dans le saloon. Ils n'ont rien d'autre à faire que d'échanger quelques mots au sujet de la cité interdite, justement celle que recherche Saül. L'oreille tendue, le chasseur de primes tente de récolter quelques informations à ce sujet. La vielle mégère l'a déjà bien avancé : il sait déjà que cette cité est particulièrement imprenable et que n'y entrent que ceux qui y sont invités. On dit aussi que la cité n'est peuplée que de femmes, et c'est peut-être là tout l'enjeu des tentatives de conquête par les autres hommes. Saül, lui, n'a pas envie de chair féminine. Ce qu'il veut, c'est la tête de Mira d'Or, cette satané voleuse. Elle se planque dans cette cité où les armes ne doivent pas être dégainées. Assurément que là bas ont lieu des sacrifices à tout un tas de démons divers et variés. C'est pourquoi, Mira d'Or doit absolument être éliminée au plus vite.
Lorsque les deux truands s'en vont, Saül commande une autre boisson. Elle fera peut-être venir son ami. L'appât de l'alcool est toujours bénéfique pour rameuter les gens qui travaillent avec Saül. Certains sauraient n'être payés que grâce à cela, ce qui apaise considérablement l'esprit vénal du chasseur de primes. Mais bientôt, le soleil sera trop bas pour que les deux compères ne partent en chasse. A quoi joue-t-il, Keith ? Est-il mort quelque part ? Saül devra-t-il se trouver un nouvel acolyte ? « Et toi. J'aime pas trop ta gueule. » Oh, merveilleux, voilà que les ennuis rappliquent. Alors qu'il était seul jusque là, Saül se retrouve entouré de deux gus prêts à en découdre. « Ferme ta gueule avant que je ne la remplisse de plomb. » Où est-il, Keith, quand on a besoin de lui ? |
| | | | (#)Lun 10 Aoû 2020, 08:06 | |
| Armé jusqu’au phalanges, j’étais en train de pointer du calibre en direction d'Andy qui ne comprenait absolument pas le changement d’ambiance à voir son regard perdu et sa tentative de rattrapage. Bon je devais avouer que je ne savais pas si c’était ma tenue quasi complète – autrement dit ne portant que des chaussettes et ma veste à franges motifs vaches à tâche. Au passage j'avais été surpris d'apprendre que les vaches marrons étaient à l'origine du Nesquick… je divague au flot de mes pensées et menaçant réellement Madame Capé du manche de mon fusil, je reprenais avec ma voix forte. « Veuillez vous draper, Capé ! Un chasseur de prime ne connait aucune résistance ! Mon temps est compté et je vous demanderais de bien vouloir me l’économiser ! Allez répandre la bonne nouvelle : Weddington reprend du service après n'avoir jamais arrêté ! »
Je claquais le talon au sol et je décidais de de finir de m'habiller, ignorant totalement les malédictions que venaient de me prévoir Andy par pure jalousie, évoquant l'esprit de sa Tante Carla Parolédor. Pas le temps, le Bart Haha allait connaître son pic d’affluence et j'enfilais les plus habits qui me tombaient sous la main : une chemise tachée et un pantalon où les pattes d'F ressemblaient plus à des pattes O tant on pouvait y rentrer deux jambes dedans. C’était peut être parce que j'avais essayé d’habiller ma jument la dernière fois. Je décidais de partir, chapeau vissé sur la tête et suivant le soleil couchant mais à l’opposé, je rejoignais à petit pas le saloon, racine de cactus à la bouche à défaut d’avoir un épi de maïs. Et au loin, j'apercevais le canasson de mon alcoolyte. Petite accélération de ma jument – comprenez bien ici passage de quatre pas de la minutes à six – et je venais l'attacher aux portes du saloon. Pas grand monde à l'horizon et pourtant des voix s’élevèrent : Saül serait-il en danger ? Pas de temps à perdre, un coup de pied dans la porte battante, prêt à faire le spectacle : « Saül qui peut ! Le jeu est … » j'aurais du anticiper le retour de la porte dans ma face. |
| | | | (#)Lun 10 Aoû 2020, 15:35 | |
| Les truands semblent bien décidés à lui faire la peau. Qu'est-ce qu'ils ont tous, à vouloir Saül mort ? Il a un grand cœur, pourtant, le chasseur de primes. Pour ne vivre que pour traquer les bandits, il faut avoir un cœur immense. C'est vrai, quoi ! Au péril de sa vie, Saül attrape tous les bandits possibles et imaginables. Oui, même les faussaires et les non-violents - surtout les faussaires et les non-violents, en fait - et Keith fait de même. Après tout, s'ils fonctionnent si bien ensemble, c'est parce qu'ils ont la même philosophie : à vaincre sans périls, on triomphe avec gloire. Moins de périls, plus pérenne est la vie, voilà ce qui les maintient à flots.
« Saül qui peut ! Le jeu est … » Elle est catastrophique, cette entrée en fanfare. Saül est déjà en train de dégainer son pistolet, quand l'un des truands se met à rire de son ami - certes un peu maladroit. « Si ça ça t'fait rire, attends que je te dessine un sourire un peu plus grand. On va faire de la place sur tes joues. » La première balle part, ripe sur la joue du brigand et finit sa course dans le cadre d'un tableau derrière le petit groupe. Ni une ni deux, la bagarre s'engage. Saül est désarmé, parvient pourtant à pousser l'un des assaillants par dessus une table. Son pistolet a glissé loin de sa main, sur le parquet ciré du saloon. Evidemment, Keith doit encore être sonné par le coup de porte qu'il vient de se prendre. L'acolyte du truand qui vient de passer par dessus la table court d'ailleurs s'en prendre au jeune homme. « KEITH ! » D'un mouvement désespéré, Saül lance une chaise dans la direction de son ami, en priant pour qu'il l'attrape en se relevant, histoire d'assommer son assaillant.
Réussite - Keith attrape la chaise au vol : ouf. Mitigé - Keith n'attrape pas la chaise, mais elle atterrit sur la tête du brigand, l'assommant au passage. Échec - La chaise termine sa course à côté du bandit. Dommage. |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Lun 10 Aoû 2020, 15:35 | |
| Le membre ' Saül Williams' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Lun 10 Aoû 2020, 18:01 | |
| C’est qu’elle me paraissait plus simple à réaliser cette entrée auparavant. Face à mon miroir, ma jambe brassant de l’air… Je n’avais pas envisagé le retour non pas du Jedi mais de la porte. Le choc en fît frémir ma moustache inexistante. « Riri. Fifi. Loulou. Donald. Picsou… » Ce n’était donc pas des cloches que l’on voyait lorsque l’on était sonné mais des petits poussins s’en allant gaiement à l’abattoir… J’entendais de façon lointaine la voix de Saül. Puis une détonation. Il aurait osé tirer sans moi ? Mon cœur se serra et toutes nos missions impossibles me revinrent en tête. Rien ne nous prédestinait à travailler ensemble. Et en y regardant de plus près, nous avions trouvé un terrain d’entente. Il était le pouce, j’étais l’index. En pince de primes, nous les attrapions… Et parfois comme aujourd’hui, ils nous mettaient la main dessus.
Il n’avait pas de temps à perdre mon comparse. A peine le temps de poser un godillot sur le parquet qu’il se retrouvait au milieu d’une bagarre ! Je me redressais, conscient que ma tête avait assez tourné pour me permettre de me regarder l’arrière-train au passage. J’étais face à la porte et… dos à Saül qui venait de s’époumoner dans ma direction. Il avait vraiment une belle voix… Et je me tournais une fraction de secondes plus tard dans sa direction, apercevant en réalité un homme prêt à me mettre le grappin dessus et… une chaise qui retomba sur sa tête. Allez savoir pourquoi je baissais moi aussi la tête, me retrouvant avec un poids mort affalé sur moi. Je le lâchais au sol, venant buter dans son ventre du bout de ma santiag crantée. « IL EST AU SAÜL ! » dis-je presque fier sans avoir rien fait. Mais je me rendais compte que si l’un des deux était déjà hors concours, le second faisait de la résistance. Une lumière scintillante attira mon regard sur ce beau parquet. L’arme de Williams ! Je m’avançais vers cette dernière et la brandit en direction du duo. « HAUT LES MAINS PEAU DE LAPIN ! » dans l’espoir de créer l’effet de surprise vers le truand pour offrir une porte de secours à Saül. Mais quitte à lui faire un cadeau, autant rendre à César ce qui appartient à César. Je lui jetais l’arme dans sa direction, cherchant la mienne d’un mouvement de mains. A deux on ira plus loin.
Réussite : L’arme de Saül est indemne par chance ! Mitigée : Quelques balles sont tombées, C’est le jeu de la roulette Russe ! Echec : Le cran s’est cassé la rendant inutilisable |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Lun 10 Aoû 2020, 18:01 | |
| Le membre ' Keith Weddington' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Mar 11 Aoû 2020, 13:13 | |
| « IL EST AU SAÜL ! » Le calembour fait, assurément, retentir le rire de Saül. « Elle est excellente Keith ! Tu m'avais manqué. » Même s'ils se sont quittés la veille, même s'ils se voient souvent, même si l'on conspire contre eux - attendez, non, personne ne fait ça - ils savent se manquer. Ce que c'est beau, l'amitié. La chaise lancée par Saül a manqué sa cible, mais en a touché une encore meilleure. « HAUT LES MAINS PEAU DE LAPIN ! » Au tour de Keith de se montrer plus malin que tout le monde, quand il ramasse l'arme de son acolyte et l'envoie dans sa direction. Les truands n'ont pas vu le coup venir - si - et se jettent pourtant sur Saül qui, arme à la main, les met tous en joug.
Malheureusement, certaines balles sont tombées du barillets. Le temps que Saül trouve la cartouche, le truand lui a bondi dessus. S'engage alors un combat à mains nues. Pieds, bras et autres morceaux de chair se débattent dans la pièce. Saül finit par mordre son adversaire, lui arrachant un cri digne des cochons que l'on égorge à la demi-saison. Quand le chasseur de primes est installé sur le dos de l'animal, il ne reste plus qu'un truand gringalet. Ce dernier file à l'anglaise en hurlant après les jupes de sa mère. « Chapeau l'artiste. On a vidé ton bar de ses mauvaises fréquentations, l'ami ! Offre nous une tournée ! » Le vieux Bill, occupé à faire le service, lève les yeux au ciel avant de leur faire le service. Saül a définitivement élu domicile sur le dos du confortable truand, qui est assez sonné pour ne plus gigoter. « J'nous ai trouvé notre prochain coup, Keith. » De sa poche, Saül sort un morceau de papier sur lequel il est écrit quelques indications, à la va-vite. « La cité interdite. » |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 13:02 | |
| C’est que j’avais oublié à quel point l’humour de Saül était proche du mien. Fin et qui se mange sans fin. Tel un buffet à volonté, on ne demande qu’à y retourner. « Tu m’as manqué aussi ! Trois heures sans toi c’est comme une nuit noire sans soleil… » lui répondis-je simplement avant de lui offrir un clin d’œil. Nous étions Bonnie et Clyde. Laurel et Hardy. Dupont et Dupond. Tic et Tac. Le petit doigt de pieds et le coin du buffet. Nous étions liés d’une attractivité incroyable à tel point que sauver Saül était la normalité. Tout comme cela l’était de me sauver.
Mais bon, il fallait bien ne pas oublier le karma – et pas le kamasutra – qui jouait en notre défaveur. J’avais vu les balles rouler tandis que Saül lui sortait les crocs. « Ben alors, on n’a pas mangé à midi ? » lui demandais-je tandis que je m’amusais à fouetter l’arrière-train du truand sur lequel était monté Saül. « Hue cannabis, hue ! » dis-je en levant mon chapeau à l’attention du dernier qui venait de quitter le bar. « Bon Saül, repose le pied à terre, ta monture n’a pas fière allure ! » répondis-je en accrochant une corde à son cou et la nouant à l’un des anneaux présents sur le comptoir. « Bill un Gin s’il te plait ! » dis-je en me déplaçant en moonwalk jusqu’à l’un des tabourets, venant taper l’épaule de Saül. « Sérieux ? Mais attend… » je m’arrêtais en attrapant le papier, le tenant à l’envers. « Ytic Neddibrof ? C’est où ça ? » lui demandais-je en lui montrant le papier, niant d’un signe de tête. « Non regarde ce que tu as marqué ! C’est pas du tout ça, t’as mis, La cité interdite » Je passais mon doigt sur chacun des mots, et releva subitement le regard vers lui. « Mais… On n’est pas fournis pour y aller là ! SAÜL C’EST UNE SUPER IDEE, on va pouvoir… » et je m’arrêtais sur ces mots, dansant quelques pas de salsa – danser étant un bien grand mot – tout en attrapant mon verre pour venir trinquer avec lui. « A NOTRE FEMINITE ! » |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 14:39 | |
| « Ben alors, on n’a pas mangé à midi ? » « Tu m'as filé un flingue déchargé ! » Ce n'est peut-être pas la version tout à fait vraie de l'histoire, mais Saül ne retient que celle-là alors que son adversaire gît sous son postérieur. « Bon Saül, repose le pied à terre, ta monture n’a pas fière allure ! » Saül se lève quand Keith se charge d'attacher leur prise. Ces brigands là ne doivent pas valoir beaucoup, mais ils leur permettront au moins de se faire offrir un verre par le vieux Bill, gérant du bar - et accessoirement très proche de ses sous. Son acolyte commande un verre, Saül lui fait la leçon sur la prochaine prise, papier à la main. La récompense est grande, la tâche ardue. Keith pose une tonne de questions auxquelles Saül ne saurait répondre. « Ytic Neddibrof ? C’est où ça ? » « De quoi ? Mais non espèce de manche à balais... » « Non regarde ce que tu as marqué ! C’est pas du tout ça, t’as mis, La cité interdite » « Mais oui gros bêta, tu lis à l'envers..! » Saül se dépêche de lui retourner le papier entre les mains.
Keith doit savoir autant que lui ce que cela veut dire, de se lancer dans un tel périple. Aucune erreur ne sera permise. « Mais… On n’est pas fournis pour y aller là ! SAÜL C’EST UNE SUPER IDEE, on va pouvoir… » Bien évidemment que Keith est partant. Saül peut compter sur son ami pour qu'il se fourre avec lui dans les pires plans qui existent - les pires mais surtout les plus juteux, en somme. Ni une ni deux, les compères trinquent. « A NOTRE FEMINITE ! » « AUX RIVIÈRES D'OR ! » Parce que c'est ça qu'il promet ce maudit papier, non ? Des rivières d'or, de quoi se couvrir littéralement de lumière dorée. Une cité interdite, oui, mais uniquement interdite pour les hommes. Il suffirait de passer outre cette interdiction encombrante et tout irait parfaitement bien. « On va aller s'acheter des robes. Parce que, comme tu le sais, la cité est interdite aux armes et aux hommes. Cette filoute de Mira d'Or se planque là-bas parce qu'elle sait que ça réduit ses chances de se faire attraper. » Mais les chasseurs ont plus d'un tour dans leur sac.
Dix minutes plus tard, les voilà plantés devant cette fameuse boutique pour femmes. Au stock peu fourni, elle permet cependant de se pourvoir en maquillage autant qu'en habits, non sans oublier les perruques. « Et n'oublie pas hein ! On vient pour nos épouses. T'estimes ta taille à l’œil, tant pis si c'est trop petit. Et pas des couleurs trop extravagantes hein ! » Et sur ces mots, Saül rentre dans la boutique. |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 15:07 | |
| S’il y avait bien une chose que j’appréciais, c’était l’idée même de braver l’interdit aux côtés de Saül. Et même si parfois, il était rude – minute drama queen – et que ses échecs retombaient souvent sur moi… Je ne pouvais pas le laisser s’aventurer dans cette dangereuse cité… Puis l’idée de l’or coulant à foison, de ces nombres incalculables de verres que nous pourrions commander sans devoir partir en courant… Et de cette aura que nous aurons auprès de nos pairs. Le vrai paradis. Je finissais mon verre d’une traite, manquant de m’étouffer et recrachant l’intégralité sur le truand attaché quand Saül me confirma que nous allions devoir refaire notre garde-robe. « DES ROBES ? VRAIMENT ? MAIS LES FEMMES ELLES NE METTENT PAS DES PANTALONS ? » lui demandais-je avant de le suivre à la trace, remerciant Bill d’un signe de main tout en hurlant sur Saül qui s’avançait sans moi. « MAIS JE N’AI PAS DE FEMMES ! JE TE L’AI DEJA DIT ! » lui dis-je en le rattrapant tandis que je me regardais des pieds aux mains. « Le rouge c’est extravagant ? » demandais-je en rentrant dans le magasin à mon tour.
Estimer à l’œil. Pas de choses extravagantes. Et pour nos épouses… Je me répétais sans cesse ces mots dans mon esprit, ramassant une jupe par ci, un chemisier par là et allant chercher des talons aiguilles rouges sur les étagères, me faisant de l’œil. J’empilais les affaires sur mon avant-bras, récupérant des bas résilles, une perruque, des palettes de maquillages de toutes les couleurs ne sachant trop quoi prendre. La vendeuse nous observait du coin de l’œil, surprise, et je tentais de ne pas me faire repérer, la saluant d’un signe de main qui n’avait rien de naturel, faisant tomber quelques uns de mes objets en même temps. J’avais perdu Saül du regard, me contentant de me rendre en caisse. « Bonjour Monsieur, vous avez trouvé tout ce que vous désiriez ? » « C’est pour mon extravagance j’ai fait estimé ma femme et ce ne sont pas des choses pour vos yeux ! » répondis-je conscient d’avoir parlé bien trop vite. Elle me fusillait du regard, tandis que le mien alternait entre les affaires prêtes à être encaissées et la vendeuse. Ni une, ni deux, je reprenais les affaires, courant à vive allure vers la sortie en laissant s’échapper des palettes de maquillages malencontreusement, créant une espèce de fumée de poudre colorée et pailletée. « SAÜL ONS NOUS !!! JE T’ATTENDS DEHOOOOOORS » hurlais je en prenant la fuite, à bout de souffle ! |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 15:41 | |
| Non, les femmes ne mettent pas de pantalons. Enfin, pas officiellement. Les chasseuses comme eux ne montent pas en robe, mais elles sont rares - ou bien cachées sous un chapeau et des cheveux courts. Saül ce souvient de cette amazone qu'il appelait Kid. Un garçon haut comme trois pommes, l'aventure dans le sang et la gâchette plus que facile. Kid s'est avéré être une jeune fille de dix-huit ans, qui rivalisait largement avec tous les plus grands chasseurs de primes de leur génération. Bref, Keith et Saül se retrouvent devant cette boutique de prêt à porter pour femmes. Saül s'y sent toujours mal à l'aise. Rien que devant la porte, il est pris d'une soudaine envie de fuir, comme si les fards et les tissus colorés pouvaient l'attaquer plus rudement que tous les pistolets des shérifs de la région. « MAIS JE N’AI PAS DE FEMMES ! JE TE L’AI DEJA DIT ! » « Mais si, elle s'appelle Melody ! Bonjour, mon brave. » Le marchand de robes les regarde tous les deux, les deux imbéciles. Keith parle de rouge, Saül pense déjà à une robe noire à dentelle. Il adore la dentelle, le chasseur de primes, aussi idiot que celui puisse paraître. Les jolies choses ont toujours attiré son regard. La fille qui s'occupe de la boutique avec le marchand, par exemple, attire largement le bleu de ses yeux.
Keith fait ses petites emplettes alors que Saül discute en caisse avec la fille du vendeur. Ce dernier a laissé sa place à une autre vendeuse. Le chasseur de primes n'a pas encore beaucoup d'articles en main, mais il s'est choisi une robe noire, quelques colliers et une perruque brune, pas trop tape à l’œil. Ses chaussures seront planquées sous la longueur de sa robe, de toute façon. Pourquoi en changer ? Quand il s'éloigne pour aller attraper une paire de boucles d'oreille, Keith passe en caisse. Visiblement, cela ne se passe pas comme prévu... et voilà que son compère prend la fuite. « SAÜL ONS NOUS !!! JE T’ATTENDS DEHOOOOOORS » « Qu'est-ce que- » Et voilà que la marchande est partie derrière Keith. Le vendeur sort de derrière la boutique, sa fille fait de même. Ni une ni deux, Saül attrape les articles qu'il n'a pas payé non plus et file à travers l'échoppe. « PARDON MES BRAVES, NOUS REVIENDRONS VOUS RENDRE VOTRE ARGENT ! » La vendeuse court visiblement moins vite que Keith. Elle est tombée dans la boue devant la boutique, en s'emberlificotant dans les volants de sa robe. Saül se notifie à lui-même de ne pas essayer de courir avec la sienne.
Quelques minutes plus tard, Saül parvient à rattraper son compère. Les deux fuyards se planquent derrière une maison, le temps de reprendre leur souffle. « C'était moins une ! Bon... On planque tout ça dans un sac que j'ai planqué dans ma piaule et puis on prend les chevaux et... direction la cité interdite ! » La chevauchée ne sera pas très longue. Quand leur sac est fait, les deux hommes se mettent à cheval. « On va s'inventer une nouvelle identité. Moi, je serai... heu... Ophelia. Je suis.. une fille de marchand et je viens présenter mes colliers à la vente dans la cité interdite. Invente toi une histoire, toi aussi. Et par pitié, tiens toi y. » L'instant d'après, Saül donne un coup de talons à son canasson. Les voilà en route pour la fameuse cité interdite. |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 16:19 | |
| M’inventer une histoire… C’est bien ce qu’il venait de me dire non ? Le souffle encore court de ce sprint imprévu, je me retrouvais assis sur Kahn-Asson – mon étalon – en train de fixer l’horizon. On avait récupéré les affaires – du moins volé – pris la fuite, récupéré le sac de Saül et mis le cap sur La Cité Interdite. Je restais silencieux – non pas parce que je réfléchissais – mais parce que je ne réussissais pas à retrouver mon souffle. Parce que mon histoire elle était toute trouvée… Je me trouvais aux côtés de Saül, nos deux chevaux avançant à la même allure. « Ophélia ? Ce n’est pas super beau comme prénom… Dieu t’a pas donné la foi à toi ! Avec ce que tu as pris, je te verrais plutôt t’appeler… Inna ! C’est sympa Inna ! Et si tu vends des colliers, tu as de quoi présenter ? » lui demandais-je tandis que je m’accrochais un peu plus à Kahn. « Je ne sais pas… Si Mélodie c’est ma femme, je ne peux pas être Lady Mélodie en entrant là-bas, il le saurait non ? » demandais-je inquiet tout en continuant de réfléchir. « Je serais donc Carla… Carla Parolédor, danseuse de saloon… Ca doit pas être compliqué de danser si ? » l’interrogeais-je tandis que mon cheval s’arrêtait pour faire ses besoins au bord de route.
« Sa… Ophélia ! Et… on se change où ? Parce qu’il faut que l’on se maquille… Je sais qu’Andy Capé passe plusieurs couches comme quand on peint un mur… J’ai retenu plusieurs choses mais je n’ai pas le bon coup de main… Du moins, pas celui-ci ! » lui dis-je en riant à gorge déployée. « Et on cherche qui ? Parce que… une fois dedans, on en sort comment ! Tu y as pensé bien sûr ! Tu es le roi des plans farfelus… Dis moi que tu sais comment l’on s’en échappe ! » le suppliais-je presque du regard. Parce que nous étions du genre à tenter d’improviser… En vain. Et même quand nous nous en tenions au plan, nos tentatives étaient souvent vaines… |
| | | | (#)Dim 16 Aoû 2020, 17:10 | |
| « Ophélia ? Ce n’est pas super beau comme prénom… Dieu t’a pas donné la foi à toi ! Avec ce que tu as pris, je te verrais plutôt t’appeler… Inna ! C’est sympa Inna ! Et si tu vends des colliers, tu as de quoi présenter ? » « Retiens Ophélia ! J'aime bien Ophélia. J'ai mes mains, pour présenter, bougre de tanche trop cuite. » Les colliers qu'il vient de voler chez le marchand de robes - ne cherchez pas à comprendre - lui serviront admirablement, au final. Ils font un bruit d'enfer, dans son sac. « Je ne sais pas… Si Mélodie c’est ma femme, je ne peux pas être Lady Mélodie en entrant là-bas, il le saurait non ? » « T'en fais pas, ils sauront pas que c'est ta femme là-bas. On l'a juste inventée pour le marchand de robes. » Lady Mélodie - elle est daaaaans ma tête - cela sonne bien. Saül approuve, mais Keith se décide encore à en changer. Leurs chevaux, déjà épuisés, marchent au ralenti. « Je serais donc Carla… Carla Parolédor, danseuse de saloon… Ca doit pas être compliqué de danser si ? » « Non, c'est facile. T'en fais pas, on fait la pair. Tu pourras les distraire pendant que moi je me chargerai de repérer Mira. » C'est un plan qui marchera à coup sûr - ou peut-être pas.
Il en pose des questions, les Keith. Saül réfléchit à haute voix en se massant la barbe du pouce et de l'index. Derrière lui, Keith s'est arrêté. Le chasseur de prime fait de même, tournant la tête vers son partenaire. « On se changera aux portes de la ville, t'en fais pas. » Ils n'auront qu'à se balader avec leurs affaires dans le sac, se changeront après avoir attrapé Mira d'Or. « Et on cherche qui ? Parce que… une fois dedans, on en sort comment ! Tu y as pensé bien sûr ! Tu es le roi des plans farfelus… Dis moi que tu sais comment l’on s’en échappe ! » « T'inquiète, cette fois-ci j'ai un plan. » Le temps que Keith revienne à sa hauteur, Saül reprend la route. « On va attraper Mira d'Or. D'après mes informateurs, elle traîne beaucoup dans la maison bleue de la ville. » La maison bleue, ou le plus grand casino illégal de l'endroit. « On s'habille, on l'assomme et on l'emporte avec nous. On fera croire qu'elle est ivre et on la portera contre notre épaule. Et puis on l'amène au shérif de la ville d'à côté. »
Au loin, tel un mirage, on aperçoit déjà la cité. Son image vacille à cause de la chaleur, mais elle est bien là. Cependant, entre eux et la cité se dresse aussi une tour probablement tenue par des brigands. Il faudra la contourner ou prendre le risque de passer par dessous... et les chevaux de nos protagonistes ne sont pas de première jeunesse... « On s'y risque, ou on contourne ? On ne sera à la cité qu'au matin, mais ça vaut peut-être le coup de prendre notre temps. » |
| | | | | | | | Les chasseurs de frime : la cité interdite - Keith |
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