Le suppôt de Satan a enfin lâché son emprise sur Jordan après avoir été aspergé d'eau bénite et de sel. J'incite le musicien à se relever : il ne vaut pas bon de demeurer au sol dans ce genre de situation, surtout vu la multitude de verre et de débris qui y réside et considérant le fait que le garçon soit encore en boxer. Je tente de nous protéger un maximum, nous créer un petit havre de protection grâce au sel qu'il me reste. Le Fisher, lui, milite pour retrouver ses esprits tout en conservant son équilibre en s'appuyant sur une pièce de mobilier.  "Tu crois qu'il va finir par mourir ?" Je lui demande en observant l'entité malveillante qui continue à se consumer doucement.  « Vide lui tout le truc sur la gueule. » Un rire nerveux file entre mes lippes. Je pense qu'en effet, ceci pourrait aider mais je suis réticent à utiliser autant d'eau bénite alors que pour l'instant, nous sommes relativement épargnés. C'est sans doute très facile à dire de ma part : ce n'est pas moi qui ait faillit finir égorgé par le démon, mais je crains que si nous utilisons nos dernières réserves d'eau bénite, on s'en morde les doigts plus tard.

L'ennemi débute une incantation dans sa barbe. « Ça sent pas bon ça… »  Je hoche la tête en signe de dénégation et mon hésitation à lui jeter l'eau bénite à la tranche suit une courbe exponentielle. Appelle-t-il du secours ? Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter autant d'acharnement ? Ou alors, est-ce qu'il s'agit de l'autre esprit de la pièce qui est visé et nous ne sommes que de vulgaires dommages collatéraux au cœur de cette tourmente. « Tu crois qu’on devrait partir ? » formule le jeune homme. « Je pense... » Ça me fait suer d'abandonner le squat, toutefois. « Plus ça va, plus j'ai l'impression qu'on est des dommages collatéraux, ici. Tu connais pas un truc pour faire apparaître des esprits ? » Question de s'assurer si on est vraiment que trois ou davantage. « Tu devrais peut-être t'habiller, » je conseille. Pas que la vue me déplaise mais si nous devons sortir, Jordan serait plus à l'aise avec davantage de vêtements sur le dos. « Tu crois que tu peux faire de la route ? T'es pas trop sonné ? » Je l'examine sans vergogne. Il n'a pas l'air au sommet de sa forme, encore un peu affaibli par l'attaque précédente. « Sinon je nous protège ici. Il va peut-être finir par partir. » Je suggère pendant que ce fichu démon continue de marmonner. Il peut pas ficher le camp, lui ? « Attends, j'ai une idée. » Beaucoup plus dangereuse que l'eau bénite, mais que je considérais aussi moins coûteuse. Je pars dans l'armoire et en sors du briquet ainsi que du papier. J'attrape un morceau d'encadrement de fenêtre et me voilà en train de concocter une torche.

dé win : Isaac lance sa torche improvisée sur le démon qui s'embrase en hurlant et fuit enfin les lieux.
dé so close : Un esprit s'interpose avant qu'Isaac ne puisse jeter sa torche et celle-ci s'éteint comme par magie. Cependant, une aura bienveillante s'émane de ce nouvel arrivant, comme s'il voulait protéger Jordan et Isaac.
dé fail : Des squatteurs débarquent en trombe.

Les attaques ne font que se succéder depuis le réveil de Jordan et sous le constat de la nature de celles-ci, je commence sérieusement à songer que nous ne sommes pas les entités visées par cet esprit malveillant. Plutôt, il m'apparaît que nous pouvons simplement être situés au mauvais endroit, au mauvais moment. Cependant, l'optique de quitter le squat afin de donner le champs libre à ces êtres pour qu'ils puissent potentiellement régler leur compte ne me satisfait pas. Nous avions assez traversé Brisbane et essuyé d'épreuves pour se retrouver de nouveau à découvert. Néanmoins, il n'en demeure que notre refuge n'est pas des plus sain ni serein actuellement... Peut-être que valider cette hypothèse pourrait nous éclairer quant à notre future décision ? Je demande ainsi au Fisher s'il connaît un moyen de faire apparaître les fantômes qui ruinent notre calme. « Je connais un truc mais je suis pas sûr de ce que ça fait. » Je considère le garçon, jugeant cette réplique comme peu encourageante et procédant par étape. Déjà, il faudrait peut-être que le blond vêtisse davantage de vêtements question de risquer moins de blessures si une nouvelle attaque survenait. Ensuite, je tiens à m'assurer de l'état du musicien : s'il est beaucoup trop sonné par la tentative de meurtre du précédent esprit, il sera plus sage de rester ici le temps qu'il récupère.

Jordan enfile un un hoodie, un short et des baskets et je décide de concocter une torche afin de repousser une bonne fois pour toutes le démon qui nous tiraille. Cependant, un esprit s'interpose et après une altercation des plus glaciales, la flamme de la torche s'éteint tragiquement. Le corps glacé, je tente de la rallumer en tremblotant mais il n'y a rien à faire, la torche est fichue. A côté, Jordan émet des sons des plus étranges et je crains qu'il ne soit possédé. Bien vite, le démon déguerpit et la porte du squat ainsi que les fenêtres se ferment violemment dans véritable un branle-bas de combat. Je pose mon regard sur le Fisher et questionne, inquiet : « Ça va ? » C'est bien toi ? brûle mes lèvres. Je redoute férocement devoir improviser un exorcisme à l'encontre de ma compagnie. L'artiste acquiesce et je referme mon blouson tout en inspectant les lieux. Je soupçonne qu'un esprit soit toujours parmi nous mais au moins, nous sommes protégés par le résultat des étranges paroles de Jordan qui ont scellé toutes les issues du squat. J'espère que nous pourrions en sortir si nous en ressentons le désir ou le besoin impérieux mais pour l'instant, j'adhère totalement à l'idée de rester ici et se reposer au moins un peu. « Je pense qu'on est safe, grâce à ton... monologue ? Bien joué. » Je risque à articuler à voix haute, entreprenant de dégager les débris dans un recoin du squat pour rendre l'endroit un peu plus habitable. De plus, rester en mouvement me réchauffe après ce combat avec le démon qui m'a frigorifié les os comme l'âme. « Je te propose qu'on reste ici le temps que ça se calme et de récupérer, » je suggère, bienveillant, examinant la porte et les fenêtres désormais parfaitement étanches.