Jour de reprise du boulot pour Dylane. Ce n'est pas rien après presque trois semaines d'arrêt. Bien entendu, elle a du suivre le protocole et aller voir ce fameux psy. Elle l'a berné disant que tout allait mieux. Chose facile chez elle que de mentir. Mais elle a une bonne raison de vouloir reprendre le boulot spécialement aujourd'hui. En effet, Isaac vient passer toute la garde avec elle. Une sorte de stage pour voir si être ambulancier à la caserne va lui plaire. Dylane est certaine que oui. C'est tellement différent qu'à l'hôpital. Être infirmier, c'est bien, elle ne dira pas le contraire mais ambulancier à temps plein, il y a l'adrénaline en plus. Le fait d'être les premiers sur place, de sauver des vies ... Bien entendu il y a le côté sombre aussi, celui de perdre des patients ou encore tomber sur des cas où ce n'est pas facile d'intervenir.
La brune est arrivée avec une petit demi-heure d'avance voulant être prête pour accueillir son ami. Les collègues lui sourit et la regarde un peu de façon différente mais elle a de suite mis le hola en disant que rien n'avait changé. Dylane sait se faire entendre et le premier qui émettra un sentiment de pitié à son égard, il sera vite repris. Oui, elle a subi une agression mais si elle veut aller de l'avant, elle a besoin qu'on la considère comme avant et non comme une victime. Son regard se pose sur la grande horloge, Isaac ne devrait pas tarder. Elle se balade dans la caserne et regarde les camions avec leur couleur monochrome .. Du rouge de partout. D'ailleurs, elle se demande comment c'est cette couleur qui a été choisie, sûrement car on la voit au loin. Des pas se font entendre ce qui la fait se retourner. De suite un grand sourire vient orner son visage. «  Hey toi ! «  Dit-elle en allant lui faire la bise. «  Prêt pour cette garde en ma compagnie ? » De suite, elle lui attrape le bras et l'emmène les vestiaires pour qu'il se mette en tenue. La visite de la caserne sera pour après. Autant en profiter tant qu'aucun cas ne se profile à l'horizon. Elle sort et attend près de la porte le temps qu'il se change. Travailler avec Isaac va lui faire du bien. Ce n'est pas un simple collègue, ils sont devenus amis avec le temps et elle a bien l'intention de lui vanter tous les points positifs de la caserne. Bon l'hôpital et son métier actuel en ont aussi mais ce n'est pas comparable en soi. Donc vanter la caserne oui, dénigrer son boulot non du tout. Les deux se valent en quelques sortes et sont honorables.

J'appréhendais tellement cette première journée de stage à la caserne que je n'étais pas parvenu à réellement dénicher les bras de Morphée la veille. A intervalles très réguliers, mes paupières s’entrouvraient afin de découvrir l'heure qu'affichait mon cadran dans l'obscurité de ma chambre. Si le stress, des contrariétés ou une inquiétude me tenaient de la sorte alerte, mes nerfs en auraient assurément pâti mais cette excitation lancinante était positive : je me situais enfin aux portes de concrétiser un projet qui me tenait férocement à cœur depuis des années et qu'à chaque fois, je positionnais sur le carreau pour Autrui. Depuis mon retour de l'aventure de Race of Australia, je m'étais promis de placer le Isaac qui se sacrifiait naturellement pour les autres en veille afin de penser, aussi égoïste cela puisse paraître, à moi et m'épanouir dans mon quotidien. Je chassais les regrets, les remords et les déceptions : pour une fois, je représentais ma priorité.

Lorsque les rayons du soleil dardaient à travers les lamelles de mon store, je capitulais et m'extirpais de mon lit. De toute façon, je n'avais jamais nécessité énormément d'heures de sommeil, j'avais été conditionné ainsi en grandissant sur une ferme, puis en ayant dévolu ma vie à une carrière de sportif professionnel jusqu'à ce qu'une blessure anéantisse cet objectif. Le métier d'infirmier détenait aussi son impact sur mon cycle de sommeil car j'alternais entre des services de jour et de nuit selon ma situation personnelle et les besoins du secteur, en plus de réaliser des périodes de douze heures.

Je filais sous la douche et enfilais des vêtements propres. Je passais une main dans mes cheveux en guise de peigne puis m'orientais vers la cuisine afin de faire discrètement couler du café, Oakley et Love étant probablement encore assoupies. Je n'avais plus qu'à attendre une heure raisonnable pour prendre la route et rejoindre la station.

C'était quelques minutes à l'avance que je franchissais les portes de la caserne. Je lorgnais avec envie et félicité le camion d'un rouge étincelant dans le garage puis entendis une voix familière m'accueillir : « Hey toi ! » Mon regard se posa sur Dylane et un large sourire amical apparut sur mes lippes spontanément. J'appréciais énormément la jeune femme avec laquelle j'avais eu le plaisir de travailler d'innombrables heures. Le fait qu'elle effectue également des missions pour la caserne me réjouissait comme me rassurait : c'était vraiment plaisant de démarrer en terre inconnue avec à ses côtés une âme familière. J'enlaçais la vingtenaire pendant qu'elle me faisait la bise. « Salut toi. Comme tu vas ? » « Prêt pour cette garde en ma compagnie ? » Un rire joyeux fila entre mes lippes. « A fond ! » Ni une ni deux, la Bradford me guidait vers les vestiaires afin que je puisse enfiler mon uniforme. La sensation était aussi étrange que satisfaisante d'arborer un habit de travail différent de celui d'infirmier ou d'ambulancier de St Vincent's. J'adorais ceci cependant ; si beaucoup n'était pas friand des uniformes, pour ma part, ils me procuraient un sentiment d'appartenance et je ressentais une certaine fierté à porter les couleurs de ma profession, de mon secteur et j'espérais, prochainement de ma caserne - j'étais après tout encore en stage, même si j'allais tout donner pour être intégré, je savais être sur la sellette.

Je sortais des vestiaires et rejoignais Dylane qui m'attendait à côté de la porte. « Alors, t'approuves ? » Je questionnais avec un clin d’œil complice, prêt à en découdre pour les prochaines étapes de ce stage. « Ça fait longtemps que tu accompagnes les stagiaires ? » Je demandais, curieux. J'étais pour ma part souvent désigné maître de stage à l'hôpital car peu de collègues appréciaient encadrer des jeunes étudiants. Ce n'était pas vraiment une pratique qui intéressait tout le monde.

 C'est avec un sourire que Dylane est arrivée à la caserne ce matin. Pourtant ce jour de reprise aurait du la faire stresser vis-à-vis de ses collègues mais non car elle les connaît et elle sait qu'ils ne feront aucune remarque et ne changeront pas avec elle. Et puis, Isaac doit venir et ça, ça lui met du baume au coeur. Il s'est enfin décidé à franchir le cap et elle est certaine que tout va bien se placer. En parlant de lui, elle pose ses affaires dans son casier et se dirige vers l'entrée. Dés qu'elle l'entend, elle se tourne, et va de suite l'accueillir.  « Salut toi. Comme tu vas ? » Après l'étreinte amicale, elle le regarde. «  Ca va et toi ? Pas stressé ? » Demande-t-elle pour ensuite lui demander s'il est prêt à entamer cette première garde avec elle. « A fond ! » Cette réponse la fait sourire et elle l'emmène aux vestiaires. Pendant qu'il se change, elle attende devant la porte tout en se perdant dans ses pensées. Elle espère que tout va bien se passer aujourd'hui et qu'ils n'auront pas de gros cas non plus. Et surtout elle espère que rien ne la fera chavirer. Non hors de question, elle se doit d'être en forme pour Isaac. Il a beaucoup à jouer dans cette journée et tout ce qu'elle veut c'est qu'il réussisse. Ses pensées sont stoppés en l'entendant sortir. Son regard se tourne vers lui. « Alors, t'approuves ? » Elle penche son visage sur le côté. « Cette tenue est faite pour toi » Mais elle ne blague pas, ça lui va vraiment bien. Et puis cela change de sa tenue d'infirmer dans laquelle, elle a l'habitude de le voir.  « Ça fait longtemps que tu accompagnes les stagiaires ? » Un sourire en coin vient se poser sur ses lèvres. «  Non du tout. Tu es le premier ! En fait j'ai demandé à pouvoir le faire avec toi » Avoue-t-elle. Son chef avait émis des réservers au début vu qu'elle n'est là que depuis un an mais avait fini par accéder à sa demande vu qu'elle fait bien son job. «  Viens je vais te présenter aux autres » Dit-elle en se rendant vers la salle commune. «  Hey les gars je vous présente Isaac, un futur ambulancier en or »Tout le monde vient le saluer et lui quelques mots d'encouragements. Faut dire que cette caserne, ils sont tous comme une famille et ça fait du bien de pouvoir bosser avec des personnes comme ça. «  Tu veux un café ? » Dit-elle en se rendant vers la cafetière et s'en servant un. Le café est sûrement ce qu'ils ingurgitent le plus sur un journée n'ayant pas toujours le temps de manger mais Isaac doit s'en douter avec son métier actuel.

A mon arrivée à la caserne dans le cadre de ma première journée de stage, je fus promptement et chaleureusement accueilli par mon amie et collègue Dylane. J'enlaçais amicalement l'ambulancière et laissais échapper un petit rire nerveux lorsqu'elle me questionnait : « Ca va et toi ? Pas stressé ? » Ma nuit avait été courte. J'étais à la fois excité et nerveux par ce premier chapitre existentiel que j'avais retardé à de multiples reprises. J'avais pour projet de devenir infirmier-sapeur pompier depuis plus de trois ans et si j'avais réussi mes examens pratiques, je n'avais jamais su me dégager pour compléter ma formation. Avec mon retour de Race of Australia, j'étais bien décidé de porter un terme à mon objectif. J'avais pris comme décision de consacrer davantage de temps pour moi et cesser de repousser constamment les rares perspectives qui me faisaient vibrer. Je désirais sortir de ma zone de confort et quitte à échouer lamentablement, j'aurais annihilé toute notion de regret.

Ainsi, c'est muni d'un franc enthousiasme que je répliquais « A fond ! » à mon interlocutrice qui me demandait si j'étais prêt. Elle me conduisait aux vestiaires et je revêtais rapidement mon nouvel uniforme, qui changeait bien de mes habits blancs d'infirmier. Taquin, je sollicitais l'avis de l'ambulancière sur ce nouveau style.  « Cette tenue est faite pour toi » Je souris largement, une certaine fierté m'étreignant inavouablement. Il était indispensable que je donne tout ce que j'ai pour passer ce stage.

Curieux, je demandais à mon amie si elle avait l'habitude d'encadrer les nouveaux arrivants. « Non du tout. Tu es le premier ! En fait j'ai demandé à pouvoir le faire avec toi » Je haussais les sourcils, agréablement surpris. «  Oh, j'ai un traitement de faveur ? » Je commentais avec complicité. « Je suis super content que tu ce soit toi qui m'encadre, » je formulais avec sincérité et reconnaissance. La brune entreprit ensuite de me présenter au reste de la brigade. Mon sourire s'élargit devant les mots qu'elle utilisait pour me décrire. « Bonjour, » j'adressais en serrant les quelques mains qui se tendaient vers moi. J'acquiesçais ensuite à l'offre de café de Dylane. « Avec plaisir, » la caféine composait, selon moi, un effet secondaire de ma profession, et je n'en doutais pas qu'il en allait de même pour une majorité des secouristes. « Merci, » je prononçais poliment lorsque la vingtenaire me tendit le gobelet chaud. « Tu fais quoi, généralement, au début de ta garde ? » J'interrogeais après quelques minutes, intéressé.

Pouvoir aider Isaac a réalisé son rêve est une source de joie pour Dylane. Il n'est pas qu'un collègue. Au fil du temps, il est devenu un ami et dans la vie de la brune, ils sont rares. Il est une personne en qui elle a une entière confiance et pourtant, on ne peut pas dire qu'ils se soient vu beaucoup en dehors du boulot mais avec certaines personnes peu suffit et il fait partie de ce cercle fermé. Alors à son arrivée, c'est tout naturellement qu'elle va l'accueillir et s'empresse de lui demander s'il n'est pas stressé. Il faut dire que cela va beaucoup le changer de son métier d'infirmier. Les bases sont plus ou moins pareilles mais le stress est bien plus présent sur le terrain car ils n'ont pas toujours à disposition le matériel adéquat et ils doivent réfléchir très bien. Mais à vrai dire, elle ne s'en fait pas trop pour Isaac vu qu'il a bossé aux urgences et que le stress du boulot, il connaît et mine de rien cela lui fait un bel atout. « A fond ! » Le voir aussi motivé et heureux fait sourire la brune qui l'emmène alors vers les vestiaires. Celui-ci changé, elle ne peut qu'approuver sa tenue et elle est sincère en lui disant que celle-ci lui va comme un gant ! A croire qu'elle était faite pour lui et qu'elle l'attendait de pied ferme.

Suite à cela, elle l'emmène dans la salle de garde pour faire les présentations avec les collègues présents. Sur le chemin, il lui demande s'il a déjà formé une personne et elle doit avouer que non mais qu'elle a demandé à le faire pour lui malgré qu'elle ne soit là que depuis moins de trois ans. Ce n'est pas beaucoup dans un sens mais bien assez pour lui montrer ce qu'elle connaît déjà du métier. C'est le genre de boulot où on apprend beaucoup plus en pratiquant que pendant les cours. Certes sans les cours, elle ne serait pas là mais sans ses coéquipiers expérimentés non plus. C'est grâce à eux qu'elle a réussi à gérer son stress, du moins comme elle le peut. Et aussi, à ne pas trop s'attacher aux patients choses dont elle a encore du mal avec certains, surtout les enfants. «  Oh, j'ai un traitement de faveur ? »  Un sourire en coin se pose sur ses lèvres. « On peut dire ça ainsi » Dit-elle sans plus car dans l'autre sens, il aurait peut-être été mieux avec une personne plus expérimentée. « Je suis super content que tu ce soit toi qui m'encadre, » Il lui arrache un autre sourire et elle le regarde. «  Je ferais de mon mieux, c'est promis. » Les présentations faites, elle lui propose une tasse de café qui n'est jamais de refus dans ces corps de métier où il faut être en alerte à tout bout de champ. « Tu fais quoi, généralement, au début de ta garde ? » Bonne question qu'il pose là car Dylane ne fait jamais la même chose à vrai dire.  «  Après avoir fait le tour et le café, j'essaye de voir s'il ne manque rien dans l'ambulance mais des fois les appels vont si vite que je n'ai pas le temps donc je dirais que cela est aléatoire » Répond-elle pour être la plus franche possible. Et à peine a-t-elle dit ça que l'alarme retentit. Elle écoute le message et se tourne vers Isaac. «  C'est pour nous ! Tu vas entrer dans le bain de suite on dirait » Lance-t-elle tout en se dirigeant vers l'ambulance. « C'est une overdose et malheureusement c'est ce que l'on voit le plus » Dit-elle alors qu'elle s'installe sur le siège conducteur et attend qu'Isaac soit prêt pour enfin démarrer.

Mon cœur continue de battre la chamade bien que de nombreux éléments me sourient allégrement pour cette première journée de stage à la caserne de pompiers : Dylane s'avère être mon guide et je n'aurais assurément pas pu espérer mieux que mon amie pour endosser ce rôle. Je me sens particulièrement comblé qu'elle me prenne sous son aile, notamment puisqu'un lien amical nous unit et que nous formons un excellent duo dans le cadre de nos interventions professionnelles. La jeune femme me montre les vestiaires et je troque mes habits de civil pour ceux de sapeur-pompier, ressentant une certaine fierté d'être parvenu à ce stade de mon rêve. Cela faisait en effet plusieurs années maintenant que j'ambitionnais d'ajouter les compétences d'infirmier sapeur-pompier à mon arc mais les aléas de la vie avaient imposé un regrettable frein à cet objectif. Aujourd'hui, je sentais mon but plus prêt que jamais et une ténacité hors norme me saisissait pour qu'enfin, je teinte cette aspiration de réel.

Dylane me présente aux collègues que je salue chaleureusement, l'enthousiasme et l'excitation suivant une courbe exponentielle en mon être. Curieux, je demande à mon amie si elle a encadré plusieurs stagiaires avant moi et découvre être son premier, ce que je qualifie, en plaisantant, de traitement de faveur. « On peut dire ça ainsi » Je conserve mon sourire et lui communique mon ravissement quant au fait que je me trouve sous sa supervision. Elle promet faire de son mieux, ce dont je ne doute absolument pas et le lui fais savoir d'un hochement de tête complice. Puis, intéressé, je l'interroge sur son planning. « Après avoir fait le tour et le café, j'essaye de voir s'il ne manque rien dans l'ambulance mais des fois les appels vont si vite que je n'ai pas le temps donc je dirais que cela est aléatoire » J'acquiesce, assimilant bien les situations d'urgence et le fait de souvent devoir se précipiter sans disposer d'une impeccable organisation au préalable. Tout se joue alors au bon sens et au sang-froid.

L'alarme retentit aussitôt que Dylane eut finit sa phrase, provoquant l'effervescence dans la caserne. « C'est pour nous ! Tu vas entrer dans le bain de suite on dirait. » Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer et l'adrénaline embraser mes veines. « C'est une overdose et malheureusement c'est ce que l'on voit le plus » Je hoche la tête, rejoignant la brune sur ses propos. En deux temps trois mouvements, nous nous retrouvons dans le véhicule d'urgence en direction de la scène inquiétante.

Le malade se trouve dans un studio au cinquième étage d'un immeuble de logements. Sa voisine a alerté le gardien, inquiète de ne pas revoir son voisin, ce dernier initialement dans des dispositions peu rassurantes. Le concierge a alors appelé les secours en constatant le locataire gisant à terre, inconscient et livide, des régurgitations parsemant son corps et quelques zones de l'appartement avant qu'il ne tombe prétendument dans le salon. Une plaie figure également à l'arrière de son crâne, laissant deviner un impact contre le mobilier avant qu'il ne se soit écroulé au sol.

J'entends le capitaine de la brigade donner des ordres et positionner les secouristes stratégiquement. Pour ma part, je m'applique à délivrer le matériel aussi promptement que possible sous ses fortes demandes. Je rassure la voisine paniquée en parallèle puis recueille le maximum d'informations qu'elle délivre en boucle au cas où ces dernières s'avèrent pour la suite utiles au traitement de l'intoxiqué. Un secouriste contacte le service d'urgence le plus proche afin d'y conduire l'infortuné. Je tiens la porte lorsque ce dernier est sécurisé sur un brancard et aide à la descente des escaliers jusqu'à l'aménagement de la civière dans le véhicule. Je reprends ensuite place auprès de Dylane, observant méticuleusement le patient de mon œil infirmier.

dé win : le véhicule arrive sans encombre au service hospitalier le plus proche. néanmoins, le patient à peine récupéré par les soignants sur place, l'équipe est de nouveau appelée pour un accident de voiture à une quinzaine de minutes de distance.
dé so close : le véhicule se déplace rapidement vers les urgences. le patient scopé entre en détresse respiratoire et un nouvel appel d'urgence retentit par la radio.
dé fail : le véhicule fait une halte promptement, plusieurs matériels basculant dangereusement sous l'impact : un pneu crevé.

Être présente pour le premier jour d'Isaac à la caserne était très important pour Dylane car il est son ami mais quand elle a appris qu'elle pouvait en plus être celle qui allait le superviser toute la journée, elle fût sur un petit nuage et a tout fait pour être là, pour que la psy l'autorise à reprendre du service ce jour précis. Ce fût une longue bataille mais la Bradford savait ce qu'elle voulait entendre et même si elle a menti sur plusieurs choses, elle s'en fiche royalement, son but étant atteint. De toute façon, ce n'est pas en restant cloîtrer chez elle qu'elle irait mieux. Le boulot est le seul endroit où elle peut tout oublier le temps d'une garde. A partir du moment où elle passe les portes de la caserne, tout ses problèmes restent à l'entrée et elle les récupère le soir. Et même si elle ne le faisait pas d'elle-même, elle y serait obligée car les patients ont besoin de toute son attention du cas le moins grave au plus grave.

Isaac arrive assez vite. Le tour du propriétaire fait, elle lui explique sa petite routine qui consiste en peu d'étapes mais toutes bien importantes. Seulement, elle n'a pas le temps de développer ce qu'elle expliquait que la sonnette retentit. Ils doivent partir en intervention sur une overdose, un cas courant mais pas pour autant plus facile, il n'est pas rare que cela concerne des personnes jeunes voire des adolescents. Dylane n'est pas beaucoup plus âgée qu'eux en soi et c'est sans doute pour cela que ça la touche plus qu'outre mesure. Au volant de l'ambulance, elle jette quelques regards à Isaac. «  Je suis désolée que tu sois embarqué si tôt, j'aurais bien voulu te montrer où tout le matériel était rangé avant » Seulement les interventions, ils n'en décident rien. Une fois que la sonnerie retentit, ils doivent être prêt et partir de suite peu importe ce qu'ils étaient occupés de faire. Combien de fois, elle n'a pas laissé son plat à peine servi sur la table.

Ils arrivent assez vite sur les lieux du drame où une voisine les accueille toute en détresse. Isaac gère très bien la situation et prépare tout ce qu'il faut pour qu'elle puisse donner les premiers soins. Malheureusement, ils ne peuvent pas faire plus que de le garder en vie, son sort sera entre les mains des médecins des urgences. Qui plus est l'homme s'est blessé à la tête. L'entaille a l'air profonde et cela ne dit rien qui vaille. L'homme installé dans l'ambulance, c'est un autre collègue qui prend le volant alors que la brune reste à l'arrière avec Isaac. «  Tu t'en es bien sorti vraiment » Dit-elle avec un petit sourire tout en gardant un oeil sur l'état général de l'homme. Pour le moment son coeur tient mais sa tension laisse à désirer, elle espère qu'ils seront bientôt à destination. La vie d'une urgence se joue principalement dans ces moments là et donc entre leurs mains alors perdre un patient n'est jamais une tâche aisée. Dylane ne compte plus les fois où elle a versé des larmes pour de totaux inconnus. Il est impossible d'être de marbre dans ce métier et pourtant, il le faut dans un sens. Son chef lui dit qu'avec le temps, elle va se blinder. Seulement, elle l'est déjà tellement dans sa vie personnelle qu'elle ne veut pas spécialement l'être ici aussi. Se lâcher lui fait du bien et même si cela ne dure quelques secondes. Alors que l'ambulance roule vite, Dylane hausse un sourcil en entendant le bip de la machine cardiaque retentir. «  Et merde ! Fais les palettes » Qu'elle lance à Isaac sans perdre une seule seconde vu qu'il est plus près qu'elle et mieux mis. Un coup, deux coups, trois coups et son coeur repart mais reste très fébrile. Enfin, ils arrivent aux urgences où il est pris en charge par des médecins. Pas le temps de faire un rapport complet car ils ont déjà été appelés plus loin. Un soupir sort d'entre ses lèvres alors que le véhicule repart et cette fois-ci sur un incendie. «  Alors sur place, c'est totalement différent, il va falloir trier les blessés. La carte noire pour ceux qui sont déjà décédés ou n'ont aucune chance de s'en sortir, la rouge pour les cas critiques, la jaune pour les cas moyens et la verte pour les cas minimes » Faire du tri n'est pas simple car il faut juger en quelques secondes à peine si le patient vaut la peine d'être secouru ou non. Et là, le pire est que l'incendie a été déclaré dans une école secondaire ... Il va leur falloir pas mal de courage.

« Tu t'en es bien sorti vraiment. » Dylane me complimente tandis que nous sommes installés de part et d'autre du patient. Je lui souris sincèrement, avant de la remercier, reconnaissant : « Merci. » Tout ceci était aussi grandement grâce à elle, je n'aurais pas pu souhaiter mieux comme modèle pour ce premier jour de stage. J'étais satisfait que cette première intervention se déroule pour l'instant en étant sous contrôle. L'état de l'infortuné était certes instable, je jugeais qu'il avait tout de même des chances d'atteindre le centre hospitalier et donc obtenir les soins plus précis et efficaces qu'offraient l'établissement de santé. Le rôle de paramedics était primordial, sa mission me semblait reposer aussi sur ce relai crucial.

Comme si l'univers lisait sournoisement dans mes pensées, le rythme cardiaque du jeune homme chute drastiquement. « Et merde ! Fais les palettes » Ni une ni deux, je m'oriente vers le matériel et charge les palettes. « Ok... Un, deux, trois, choc, » j'explique tout en prévenant Dylane de retirer ses mains du patient quand je le choque avec les palettes pour faire repartir son cœur. C'est au bout du troisième essai et une dose d'adrénaline fournie au patient que celui-ci retrouve une pseudo-stabilité. « Ok... Bien joué, » je félicite tout en reprenant place auprès du malade et m'assurant que le pansement autour de sa tête freinait bien une éventuelle hémorragie. Dans ces moments-là, je m'estimais chanceux d'avoir mes compétences d'infirmier en service d'urgences.

Le garçon est confié au personnel qui nous attend sur le parking. Les informations données sur celui-ci sont succinctes car un autre appel nous presse sur les lieux d'une école secondaire. « Alors sur place, c'est totalement différent, il va falloir trier les blessés. La carte noire pour ceux qui sont déjà décédés ou n'ont aucune chance de s'en sortir, la rouge pour les cas critiques, la jaune pour les cas moyens et la verte pour les cas minimes. » Je hoche la tête, ayant déjà lu ce procédé. Cela faisait des années que je me préparais pour endosser ce nouveau rôle, j'avais vraiment à cœur de me présenter aussi prêt que possible. « Noté, » je lui assure et le véhicule accélère jusqu'au stationnement de la dite école. La cohue se tient devant l'établissement scolaire, des élèves sont en état de choc dans les alentours. Des familles sont déjà sur place, recherchant leur(s) enfant(s). « On rentre ? » Je demande à Dylane, incertain sur notre positionnement. Une brigade était déjà à l'extérieur, mais qu'en était-il des élèves encore au proie aux flammes dans l'école ?

Pour un premier jour, on peut largement dire qu'Isaac a son baptême du feu. Une première intervention sur une overdose qui a failli mal se finir vu l'arrêt cardiaque qu'il a fait dans l'ambulance. Cependant, le jeune homme a gardé son sang froid et a géré comme jamais. Dylane en est presque étonnée, presque car elle sait que celui-ci est, de base, infirmier aux urgences et que donc il ne connaît que trop bien le stress de ce genre de choses. Bien que sur le terrain, tout cela soit encore différent. Heureusement le patient arrive vivant à l'hôpital et ils ne peuvent plus rien faire pour lui à part espérer que ça aille même si ils ne le sauront jamais. Ce n'est pas dans leur métier de pouvoir demander des nouvelles après, même si Dylane a déjà enfreint cette régle maintes et maintes fois.

Normalement, ils auraient du rentrés à la caserne mais un appel retentit de suite. Pas le temps de niaiser qu'ils sont en route vers une école en flamme. Dylane déteste les cas de cette ampleur et encore moins quand cela concerne des gosses ou des adolescents. Un incendie règne dans un lycée et elle n'ose pas imaginer le nombre de cas qu'ils ne pourront pas traiter. Dans ces moments-là, ils doivent se focaliser sur ceux pouvant être sauvés et ce n'est pas facilement mentalement parlant. L'ambulance arrive assez vite sur les lieux du drame et la brune ne peut que constater l'ampleur des dégâts. Les parents sont affolés et crient après leur progéniture comme ils le peuvent. « On rentre ? »  Isaac la sort de ses pensées, elle se tourne vers lui. «  Je vais demander pour être certaine qu'on ne risque rien » Dit-elle cherchant le chef des pompiers du regard mais elle ne le voit pas. Un soupir sort d'entre ses lèvres sachant bien qu'ils ne peuvent pas attendre plus longtemps car des vies sont en jeu. «  On y va «  Dit-elle alors et tant pis s'ils mettent leurs vies en danger car c'est la base de ce métier de toute façon. Suivie d'Isaac, elle entre dans l'enceinte de l'établissement et commence à crier après des survivants qui seraient coincés quelque part. Une voix se fait assez vite entendre. » Par là écoute » Lance-t-elle à son ami et collègue se dirigeant vers une salle où la fumée est assez dense mais que les flammes n'ont pas encore atteintes. Son bras devant sa bouche, elle entre dans la pièce et s'approche de la gamine qui est tétanisée et a l'air d'être brûlée au bras ce qui veut qu'elle a couru jusqu'ici. «  Calme toi, on est là pour t'aider » A part qu'en soi, c'est le rôle des pompiers et qu'ils n'ont rien à faire à l'intérieur. Elle jete un coup d'oeil à Isaac en vitesse quand tout d'un coup elle entend un bruit étrange. «  Couche toi » Le plafond s'effrite et commence à s'effrondrer.

Win : Plus de peur que de mal. Ils peuvent faire sortir la jeune fille et ne se font pas voir par leurs supérieurs.
So close : Le plafond tombe mais ils ont réussi à s'en sortir avec la jeune fille. Néanmoins, ils ont trop à une remontrance vu les risques pris.
Fail : Le plafond s'effondre et ils sont bloqués ... Et merde ... Va falloir trouver une solution et vite s'ils veulent tous s'en sortir et c'est sans compter sur le stresse de la jeune fille.

Après avoir confié leur premier patient au service des urgences de St Vincent's, la radio du camion de pompier les somme de se rendre sur les lieux d'un lycée en proie aux flammes. Le véhicule se précipite à l'adresse indiquée et bien vite, l'équipe à laquelle j'appartiens se déploie parmi d'autres dans une scène des plus chaotiques. Certains élèves se trouvent déjà sur le parking, au niveau d'une zone sécurisée par les secouristes par des bandes jaunes. Des parents affolés cherchent désespérément leurs progénitures tandis que des gendarmes tentent de faire régner un minimum d'ordre dans cette cohue infernale.

Rapidement, je rive mes yeux vers la bâtisse enflammée, demandant à Dylane si nous devions nous y engouffrer. Je suis persuadé, au vu de la taille de l'établissement et des jeunes à l'extérieur, qu'il reste des infortunés dans les murs. « Je vais demander pour être certaine qu'on ne risque rien, » je hoche la tête et observe les lycéens blessés, songeant à venir appuyer les agents paramédicaux le temps que la Bradford revienne avec un possible feu vert. Je n'aime pas rester sans rien faire dans des situations pareilles. Néanmoins, la vingtenaire m'indique très rapidement : « On y va. » Je suis un peu surpris par la vitesse à laquelle elle a obtenu cet accord mais je la suis jusque dans l'enceinte dans l'établissement.

Nous nous frayons un chemin dans la bâtisse à la recherche de blessés, appelant quiconque à se manifester. « Par là écoute » perçoit Dylane et je tends l'oreille. « Calme toi, on est là pour t'aider, » rassure mon amie à la jeune fille brûlée au bras. De mon côté, je lance un regard alerté au-dessus de nous, constatant la fumée s'extirper périlleusement entre les failles du plafond. Je devine que l'étage supérieur brûle ardemment et menace de s'effondrer sur nous. « Couche toi ! » Le plafond commence à s'effondrer et je protège comme je peux la gamine de potentiels débris. Une fois le plus gros tombé, nous décidons de sortir de l'établissement avec la fillette. Celle-ci est rapidement confiée aux agents de la zone de triage et au prénom que j'entends articulé par une quarantenaire, je devine que son apparition a soulagé une possible maman. « Est-ce qu'ils savent si tout le monde a pu sortir ? » Je demande à Dylane alors qu'un supérieur nous aborde, probablement pour nous confier une mission.

dé win : Dylane et Isaac ont pour mission de déposer à l'hôpital cinq blessés dans l'ambulance surchargée.
dé so close : Dylane et Isaac ont pour mission d'assumer une tente de premiers secours.
dé fail : Dylane et Isaac ont pour mission de trier les blessés. Ils sont prévenus qu'un groupe sortira bientôt du lycée, escorté par les pompiers.

Entrer dans un bâtiment en flamme sans la permission du chef des pompiers est un acte grave et Dylane le sait pertinnement. Seulement, elle est ici pour sauver des vies et non pour attendre en regardant que ça se passe. Alors, elle ment ouvertement à Isaac en disant avoir eu la permission. Ils foncent tous deux dans le lycée encerclée par le feu et vont secourir une jeune fille étant coincée dans une salle de classe. Seulement, le feu n'est pas de cet avis et le plafond menace de s'effondrer. La brune crie de faire attention alors qu'Isaac protège la gamine de son corps. Ils ont eu une chance inouie de s'en sortir avec quelques bleus et rien d'autre. La jeune fille sortie, elle tousse doucement et regarde son ami. «  En réalité, on avait pas le feu vert. Je nous ai fait prendre un sacré risque mais je pouvais pas rester sans rien faire » Isaac se doute bien que depuis l'accident de son frère et sa voiture qui s'est enflammée sous ses yeux qu'elle ne peut pas rester inerte face à une telle situation. «  Ne fais jamais comme moi «  Dit-elle en regardant le sol quelques instants gênée de lui avoir fait ça même si dans le fond, elle ne regrette pas vu que la fille a été sauvée grâce à eux autrement elle y serait restée, c'est certain.  « Est-ce qu'ils savent si tout le monde a pu sortir ? » Son regard se porte sur le bâtiment et un soupir sort d'entre ses lèvres. «  Je ne pense pas vu les aller et retour des pompiers. » Elle a envie d'y retourner mais elle est stoppée dans son élan par le chef qui leur demande d'amener des blessés à l'hôpital de toute urgence. « Tu t'occupes d'eux à l'arrière et je conduis «  Dit-elle en se demandant comment ils vont faire pour que tout le monde tiennent mais ce ne sont que des blessés légers donc ça devrait aller, du moins, elle l'espère. Quand Isaac lui donne le feu vert, elle démarre vers l'hôpital le plus proche. La circulation est catastrophique entre les personnes rentrant du boulot et les parents affluant vers l'école. Dylane fait de son mieux pour que les voitures se poussent mettant la sirène en fonction.

Win : Ils arrivent à l'hôpital en un seul morceau et ils peuvent repartir vers l'école pour continuer d'aider.
So close : Elle percute une voiture n'ayant pas voulu céder le passage. Elle sort et s'engueule avec le chauffard pour qu'il se bouge au plus vite et refuse de faire un constat vu les blessés entassés à l'arrière.
Fail : Un des blessés fait une crise de panique et ils doivent s'arrêter pour le calmer avant qu'il ne casse tout à l'arrière et s'en prenne aux autres.