Cette action au sein du bâtiment scolaire enflammé m'a paru certes étrange, mais je ne me suis pas permis de poser de question, Dylane étant tout de même la professionnelle et ma maîtresse de stage pour ce jour. De plus, nous sommes parvenus à extraire une lycéenne du danger, ce qui constitue une réelle récompense et fierté. «  En réalité, on avait pas le feu vert. Je nous ai fait prendre un sacré risque mais je pouvais pas rester sans rien faire. Ne fais jamais comme moi. » Je considère, interloqué, la brune, qui reconnaît nous avoir fait prendre un énorme risque - bien que payant - tout en fixant avec embarras le sol. Je me promets de ne pas en toucher le moindre mot à qui que ce soit car je suis conscient que l'audace de la vingtenaire coûterait cher à sa carrière. Toutefois, son côté téméraire m'inquiète vis-à-vis de son propre bien : je redoute sincèrement que Dylane se mette de nouveau en danger et qu'un drame en découle. Je compte bien lui en toucher un mot en qualité d'ami, une fois cette intervention achevée.

Je m'enquiers par la suite sur le déroulé de la prise en charge de l'incendie et la Bradford m'indique qu'il doit probablement rester des élèves à l'intérieur de l'établissement vu les allers et venus des soldats du feu. J'ai une pensée pour Kane, me demandant s'il a aussi été sommé sur ces lieux ou s'il est dévolu à une autre sortie. Au même moment, le chef de la caserne prie l'ambulancière d'amener un certain nombre de blessés à l'hôpital. En effet, il est estimé judicieux d'évacuer ceux qui peuvent l'être de la zone assez périlleuse. « Tu t'occupes d'eux à l'arrière et je conduis, » dirige Dylane et j'opine.

Une fois les infortunés installés dans l'ambulance, j'indique à mon amie qu'elle peut démarrer le véhicule. Ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans un véhicule d'urgence avec une quantité assez importante de patients, néanmoins, rares fut celles où j'étais complètement seul dans la cabine. Si le contrôle venait à être perdu, la vingtenaire devrait arrêter l'ambulance pour me prêter main forte. J'ai conscience qu'elle s'applique pour arriver rapidement au centre hospitalier, usant de la sirène et multipliant les manœuvres, mais il n'en demeure qu'à cette heure-là de la journée, la circulation est très dense.

Si certains blessés sont relativement mineurs et silencieux, deux autres s'avèrent rapidement problématiques. Mes compétences d'infirmier aux urgences me permettent, non sans peine, de garder stable les deux malades, toutefois, je perçois qu'un jeune garçon panique de plus en plus dès que les machines se mettent à biper en alerte. Je tente de le rassurer comme je peux mais il finit par créer une véritable panique à l'arrière. « Dylane, je vais avoir besoin de ton aide » j'adresse à la conductrice alors que l'enfant commence à devenir violent et qu'une des plaies de mon patient s'aggrave. Mes deux mains sont priorisés sur ce patient et si j'arrête de le prendre en charge, son pronostic vital sera engagé. Quant aux autres blessés, ce n'est pas leur rôle de maîtriser leur camarade. Je continue de parler au lycéen pour tenter de le calmer, en même temps que j'œuvre pour stopper la forte hémorragie de mon patient.

dé win : Le jeune homme est maîtrisé. Il est installé sur le siège passager de l'ambulance, de sorte à être hors de la situation qui le fait angoisser.
dé so close : Le lycéen s'évanouit. Il est installé en sécurité dans l'ambulance et Dylane peut reprendre la route.
dé fail : Le blessé redouble de violence et devient agressif envers Dylane et Isaac.

Jamais, elle n'aurait du faire entrer Isaac dans ce batîment en flamme et elle le sait pertinemment. C'est pour cela qu'elle lui avoue à l'abri des oreilles indiscrètes. Dylane n'est pas fier d'elle mais c'est plus fort que tout, elle ne peut pas rester sans rien faire et attendre alors que des vies sont en jeu. Là encore, elle aurait bien envie d'y retourner mais le chef leur donne l'ordre de conduire des patients vers l'hôpital. C'est sûrement mieux et plus prudent pour eux tous. De suite, elle dit à Isaac de se mettre à l'arrière et prend le volant. Elle tente d'aller le plus vite possible ce qui n'est pas une chose aisée dans les rues de Brisbane. Transporter autant de personnes n'est pas très approprié mais dans des cas tel que celui-ci, ils n'ont pas le choix. Toutes les ambulances ont été réquisitionnées et elles ne sont pas assez nombreuses vu le tas de blessés qu'il y a. Si encore, il n'y avait que des blessés légers mais ce n'est pas le cas et c'est pour cela que la brune doit agir au plus vite. « Dylane, je vais avoir besoin de ton aide »  La voix d'Isaac atteint assez vite ses oreilles et elle se gare sur la bande d'arrêt d'urgence. Un des gamins fait une crise de panique et rien ne le calme. Sans réfléchir, la brune lui dit de s'installer à ses côtés pour qu'elle puisse reprendre la route au plus vite et laisser Isaac s'occuper des autres qui ont besoin de toute son attention. La route se termine enfin et ils peuvent déléguer les blessés aux médecins des urgences. De retour vers l'ambulance, la brune pousse un long soupir alors que son regard se lève vers son ami. «  Tu tiens le coup ? «  Ce n'est pas une première journée de tout repos. Elle espère qu'Isaac ne fera pas demi-tour après avoir vu tout ça. C'est assez exceptionnel en soi mais ce sont des cas qui peuvent malheureusement arriver. Dans un sens, il vaut mieux qu'il en soit averti de suite.

Win : Ils peuvent rentrer à la base, tout est sous contrôle.
So close : Ils peuvent rentrer mais Dylane veut faire un crochet par le lycée tout de même juste au cas où.
Fail : On a encore besoin d'eux. Ils doivent repartir au front.

La situation devient tendue de mon côté de l'ambulance. Un des jeunes blessés panique ardemment à la vue de ses camarades de classe sévèrement blessés et ordonne des agissements incohérents tout en devenant exponentiellement menaçant. Mon ton ferme et fort ne suffisant pas à l'apaiser ainsi que mon attention nécessitée à prendre en charge une patiente qui chute drastiquement, je sollicite l'aide de l'ambulancière, prenant conscience qu'il est favorable que le véhicule s'arrête quelques instants à ce que le lycéen cause davantage de dégâts.

Dylane maîtrise rapidement la situation, extrayant le jeune des circonstances qui l'angoissent pour l'installer sur le siège passager du véhicule d'urgence. Une dizaine de minutes plus tard, elle se gare sur le stationnement du centre hospitalier St Vincent et je fais les transmissions avec les équipes qui prennent le relai des patients transportés. Un soupir de soulagement file entre mes lèvres, mes muscles se décontractent, heureux de ce devoir accompli. « Tu tiens le coup ? » J'entends me questionner mon amie et j'acquiesce avec un sourire honnête. Je vivais pour les situations d'urgences, ma vocation était le secours à personnes. Même si nous faisons face à des drames et des scènes très ardues, parfois choquantes, il n'en demeurait pas que je me trouvais à ma place muni de cette capacité à aider des infortunés à traverser des épreuves éprouvantes.

Je prenais place à côté de Dylane dans l'ambulance et l'entendait informer son chef que nous reprenions la route. Celui-ci nous indiquait que le renfort était arrivé et donc que nous pouvions rentrer afin de nous reposer, question d'être en forme si jamais nous avions à être rappelés pour une urgence majeure. Mon interlocutrice insista toutefois pour faire un crochet par le lycée. « Allons-y, » je concédais, compréhensif.

Une fois de retour sur les lieux, la totalité des patients étaient pris en charge et le feu était contrôlé. J'entendais quelques pompiers assurer, après plusieurs vérifications des listings d'élèves et explorations dans l'établissement, que tous les scolaires avaient été évacués. Les derniers patients étaient installés dans les ambulances d'une autre brigade et les policiers entamaient leur enquête de terrain. « Merci beaucoup pour ton encadrement cette journée, Dylane, » je remerciais la brune avec sincérité. « J'espère te revoir bientôt, » je souhaitais. « Prends bien soin de toi, à la prochaine, » je la saluais après avoir pressé affectueusement son épaule. Cette première journée de stage avait été mémorable grâce à la Bradford, je m'estimais chanceux d'avoir eu cette expérience à ses côtés.