Ils m'ont dit de rester dans ma chambre, que lui resterait dans la sienne. C'est Jenna en fait, qui semble être la plus stressée de nous deux, quand c'est elle et Ian qui nous ont suivi Ezra et moi dans la folie d'aujourd'hui. Folie aux yeux du reste du monde sûrement, évidence aux nôtres.

Ils m'ont dit de rester dans ma chambre mais ce sont mes pieds nus qui se pressent dans le couloir, ma silhouette qui ralentit au moindre craquement derrière qui serait susceptible d'appartenir à quelqu'un assistant à ma fuite. Ce n'est pas une fuite, en soit, si je ne suis plus dans la pièce qu'on m'a dédiée, si je n'y suis pas restée pour qu'on termine de tenter de maitriser mes mèches hirsutes en tous temps. Si je n'y suis pas non plus restée pour qu'on tente de me convaincre que telle teinte de rouge à lèvres accentuait mon regard ou mon grain de peau.

Ça n'a rien d'une fuite quand j'accélère le rythme en passant tout droit d'une immense baie vitrée donnant sur le jardin en fleurs, les lilas qui sentent bon jusqu'ici à travers les carreaux grands ouverts. Ça n'a rien d'une fuite non plus quand la porte de sortie reste pantoise dans mon sillage, alors que c'est à la porte d'Ezra que finissent par toquer mes doigts délicatement, le plus subtilement du monde. Un coup, deux, puis trois autres. La poignée tourne du plus doux des grincement la seconde qui suit.

J'attends qu'il m'autorise à entrer, je suis polie quand même. J'attends aussi, avant de passer l'entrebâillement, statuant le plus innocemment du monde, le sourire dans ma voix qui trahira le reste même si je suis toujours cachée derrière sa porte, et lui au fond de la pièce. « Ferme les yeux, comme ça tu ne me verras pas et je pourrai t'embrasser avant qu'on y aille. » un rire de plus, un grattement aussi, de mes ongle sur le bois. Je gagne du temps et pas parce que je doute, absolument pas. La vérité, c'est que je n'ai jamais été aussi certaine de toute ma vie.

Il ne saurait dire si c’était du stress, de l’inquiétude ou simplement une dose de bonheur tellement grande que son coeur était en permanence sur le point d’exploser dans sa poitrine. Mais en tous cas, un sourire mangeait le visage d’Ezra depuis le début de la journée, depuis que ses yeux s’étaient ouverts. Aujourd’hui était le grand jour, après des semaines à avoir attendu, après des heures à avoir préparé et répété, aujourd’hui était le grand jour. Il n’en revenait qu’à peine, et pourtant lorsque Ian vint se poster à ses côtés, le neuf papillon bien attaché autour de son cou, le sourire d’Ezra vint s’agrandir encore davantage. « T’as l’air idiot comme ça. » Il vint lever les yeux au ciel, ne se débarrassent pas de son sourire pour autant. « C’est toi l’idiot. » Et les deux frères vinrent s’échanger un sourire complice, un regard de malice.

« Je t’abandonne un instant, Jenna veut encore voir un ou deux détails avec moi. » Tentant pour la dixième fois de mettre son neuf papillon, Ezra vint hausser un sourcil et adresser un regard à son frère. « Tu sais qu’elle est célibataire hein ? » Ian vint lui assener une claque derrière les oreilles, et le petit insolant vint en rire de surcroit. « Ferme là et habille toi petit con. » Mais il le vit, son sourire aux coins des lèvres, lorsqu’il quitta la pièce. Se concentrant de nouveau sur son noeud, Ezra vint soupirer de satisfaction. Cette journée allait être parfaite, il ne voyait aucun élément allant dans l’autre sens. Ou en tous cas, pour une fois, il avait décidé d’ignorer tous les éléments qui pourrait aller dans un autre sens que celui où Ginny et lui se disait lui dans quelques heures, leurs proches à leurs côtés et heureux pour eux.

Ce fut dans un soupire un brin moins heureux et patient cependant qu’il vint jeter le noeud papillon sur la commode - ça semblait si facile lorsque Ian avait fait le sien tout seul. Il n’eut pas cependant le temps d’y penser plus longtemps car quelques coups furent portés doucement sur le bois de la porte de sa chambre. Et, avant même que la petite voix se fasse entendre, il avait deviné de qui il s’agissait. « Ferme les yeux, comme ça tu ne me verras pas et je pourrai t'embrasser avant qu'on y aille. » Ce fut instinctivement un rire qui vint se répercuter sur les murs de la chambre. « T’es la pire Ginny, tu vas nous donner sept ans au moins de malheur. » Il secoua la tête, avant de venir fermer les yeux comme elle lui avait indiqué. « Tu peux entrer, promis juré croix de bois croix de fer je regarde pas. » Même s’il en mourrait d’envie. Et, après un instant d’hésitation, il vint ajouter avec un sourire malicieux aux coins des lèvres. « Et vu que tu auras les yeux ouverts, si tu pouvais en profiter pour m’attacher mon noeud pap’, je t’en serai éternellement reconnaissant. »

« T’es la pire Ginny, tu vas nous donner sept ans au moins de malheur. »
« Il est encore temps d'annuler le mariage si je suis si pire que ça. »

J'insiste, j'exagère, j'étire mes mots, alors que ma silhouette elle, trépigne de l'autre côté de la porte. Mon front s'est appuyé sur l'embrasure dans l'attente qu'il autorise que j'entre, même si le simple fait d'entendre sa voix me suffit amplement. J'aurais dû avoir un boule de nerfs qui se serrait au creux de mon ventre, la seule boule s'y agitant est en fait constituée de dizaines de milliers de papillons volant dans tous les sens. C'est aujourd'hui que je lui dis oui pour la vie. « Tu peux entrer, promis juré croix de bois croix de fer je regarde pas. » un soupir de soulagement plus tard et je referme docilement la porte derrière moi. « Je t'aime et encore pardon d'être la plus rebelle de nous deux. » mes rires diminuent la réplique. Si jamais on n'avait pu prévoir que je ferais quoi que ce soit à contre-sens, il fallait avouer que depuis la journée où j'avais refusé l'avenir tout tracé de mes parents pour venir me réfugier chez Ezra avait sommé une nouvelle ère de rébellion et tout son lot de dommages collatéraux dans ma famille. Passons.

« Et vu que tu auras les yeux ouverts, si tu pouvais en profiter pour m’attacher mon noeud pap’, je t’en serai éternellement reconnaissant. » le pauvre noeud trône d'ailleurs, rejeté et délaissé, sur la table basse. Il a abandonné et il souffre Ezra, maintenant que je l'embête gentiment en embrassant son nez, me hissant à hauteur de son visage aux yeux toujours fermés. « C'est une idée de Ian ou de Jenna? » le noeud qui ne vient certainement pas de lui. Mes doigts s'affairent à attraper le bout de tissu, d'une autre main je redresse les pans du col de sa chemise pour l'y glisser sans rien brusquer ensuite. « D'ailleurs je suis pas certaine mais je pense qu'ils se sont rejoints dans le placard, là de suite. » la confidence flotte. Avant, c'était notre duo qui se cachait de la sorte. Les temps changent.

« Il est encore temps d'annuler le mariage si je suis si pire que ça. » La seule chose qu’il vint se contenter de faire, Ezra, ce fut de rire de plus belle. Il n’y avait aucun univers, que ce soit dans ce monde ou dans un alternatif, où il serait prêt à annuler le mariage qui se préparait. Pas lorsqu’il lui permettait de s’unir à celle qu’il considérait comme l’amour de sa vie - tout pouvait se passer, mais il ne mettrait jamais en péril l’événement prêt à se dérouler.

Mais il vint tout de même lui obéir, et fermer les yeux, même si le malheur des superstitions planait au dessus de leur têtes. Ils avaient déjà défié toutes les probabilités, celle ci ne lui faisait en rien peur. « Je t'aime et encore pardon d'être la plus rebelle de nous deux. » « Je t’aime et ne renonces jamais à cette version rebelle de toi-même, s’il te plait. » Parce-qu’il l’aimait de cette façon là et de toutes les autres avant, comme celles à venir. Il l’aimait depuis le premier jour dans le jardin où elle lui avait prêté son vieil argentique, et encore plus depuis le soir où elle l’avait choisi lui plutôt que tous les autres.

Mais si elle voulait risquer leur bonheur et leur durabilité, autant qu’elle vienne mettre un effort pour joindre l’utile à l’agréable - le noeud papillon d’Ezra était en train de se plaindre d’être abandonné dans un coin déjà. « C'est une idée de Ian ou de Jenna? » Ses lèvres sur les siennes, pouvant désormais deviner où la jeune femme se trouvait dans la pièce, il vint attraper son visage une seconde supplémentaire pour prolonger leur baiser. « De Jenna, tu crois quoi. Ian est sa marionnette dans toute cette histoire, mais il sait attacher son noeud parfaitement cet abruti. » Les mains de Ginny vinrent s’activer à mettre le sien en place, et même les yeux fermés il lui faisait davantage confiance qu’il n’avait confiance en ses propres capacités. « D'ailleurs je suis pas certaine mais je pense qu'ils se sont rejoints dans le placard, là de suite. » Bouche-bée, il vint froncer les yeux et plisser le nez davantage pour ne pas être tenté d’ouvrir les paupières et risquer de voir la future jeune mariée habillée. « J’en étais sûr ! Et je suis sûr aussi que c’est pas d’aujourd’hui en plus, ça fait des semaines qu’il est sur la défensive. »

Même s’il grognait, Ezra, dans le fond il était le frère le plus heureux. « Après, ils vont bien ensemble. Deux piles électriques mais je suis sur que c’est Jenna le chef entre eux. » Petit sourire amusé aux coins des lèvres, alors qu’il s’autorisa à venir glisser ses mains sur les hanches de Ginny. « Si je te prends dans mes bras, je risque de froisser ta robe ? » La porte vint alors d’ouvrir à la volée et même les yeux fermés, Ezra sut qu’il se devait de lâcher le corps de sa fiancée. « VIRGINIA MARY ELISABETH MCGRATH ! » Peut-être que le malheur dont tout le monde parlait, de risquer de voir la mariée avant l’union, pour eux apparaissait sous forme d’une Jenna en colère.

« De Jenna, tu crois quoi. Ian est sa marionnette dans toute cette histoire, mais il sait attacher son noeud parfaitement cet abruti. »
« C'est pas beau la jalousie. »

Je pouffe, chassant ses lèvres des miennes, mes doigts occupés à faire des noeuds comme me l'ont appris papa, Matt. L'impression est bizarre et me serre le coeur, je la chasse du revers en suivant la promesse que je me suis faite de ne pas penser à quoique ce soit de malheureux aujourd'hui. Rien ne viendra assombrir cette journée, jamais. Rien ne le pourrait. « J’en étais sûr ! Et je suis sûr aussi que c’est pas d’aujourd’hui en plus, ça fait des semaines qu’il est sur la défensive. » alors on tente les rumeurs, on complote le coeur heureux. « Jenna m'a demandé de te demander ce qu'il pensait de sa robe. Mais de le faire subtilement. Oups. » un nouvel éclat de rire et le noeud me semble être plus beau à droite qu'à gauche. Attentive, j'y retourne donc. « Après, ils vont bien ensemble. Deux piles électriques mais je suis sur que c’est Jenna le chef entre eux. » « Ils feront un parrain et une marraine incroyables par contre. » voilà qui est mieux, pour le noeud. Et qui mérite un nouveau baiser qui l'attrape par surprise, sa silhouette qui sursaute sous mes sourires.

« Si je te prends dans mes bras, je risque de froisser ta robe ? »
« Elle est déjà tachée, si tu la froisses ça fait juste sens. »

Espiègle, j'avance d'un pas d'un seul, mes doigts dans les siens pour le guider autour de ma taille, mes bras remontant pour se caler autour de sa nuque. « VIRGINIA  MARY ELISABETH MCGRATH ! » « Heeeeeeey Jenna. » elle est furieuse, je suis hilare. Mon index pointe les yeux fermés d'Ezra, elle roule des siens à s'en fouler fort probablement le nerf optique. « Tu sors d'ici tout de suite. » sur la pointe des pieds je me hisse à l'oreille d'Ezra, lui chuchotant un « Si tu me cherches, je t'attends à l'autel. » qui n'a rien de secret. Aujourd'hui, on se marie.

« Jolie robe, Gin. » tiens, tiens, Ian une seconde une seule plus tard qui se trouve dans le sillage de Jenna. Comme c'est étonnant. « Tu penses quoi de celle de Jenna? » j'éclate de nouveau de rire, avant d'entraîner mon amie avec moi vers ma chambre pour en finir avec les derniers préparatifs.

« Jenna m'a demandé de te demander ce qu'il pensait de sa robe. Mais de le faire subtilement. Oups. » Un petit rire vint s’échapper d’entre les lèvres d’Ezra, alors qu’il tentait toujours plus fort de ne pas ouvrir les yeux. « Il peut parler alors, quand il se moque de moi, s’il est même pas capable de lui demander ça. » Surtout si leurs soupçons étaient fondés et, qu’effectivement, ils ne fricotaient pas uniquement depuis le matin même. « Ils feront un parrain et une marraine incroyables par contre. » « Les plus insupportables mais les meilleurs, oui. » Les meilleurs pour apprendre à faire les quatre cent coups et pour tourner les parents en bourrique - ils pourraient compter sur eux sans soucis, oh ça Ezra n’en doutait pas un seul instant.

L’instant d’après cependant, l’esprit du jeune homme était détourné de l’idée que Jenna et Ian puissent avoir une relation alors que sa bien aimée était là, à quelques centimètres de lui, et qu’il ne savait si la possibilité de la prendre dans ses bras était accessible. « Elle est déjà tachée, si tu la froisses ça fait juste sens. » Il laissa un petit rire se faire entendre alors que la jeune femme venait prendre ses mains pour les guider à travers l’obscurité, pour être ses yeux lorsqu’il en était privé. Et ça aurait pu être un bon moment, si Jenna n’était pas arrivée et n’avait pas tout gâché - il exagérait à peine en pensant ça. « Heeeeeeey Jenna. » « Tu sors d'ici tout de suite. » « Promis j’ai rien vu ! » « Je suis sur t’es un menteur. » S’il avait pu, il lui en aurait décollé une. « Si tu me cherches, je t'attends à l’autel. » A la volée, étant plutôt étonné de réussir à bien viser alors qu’il ne voyait toujours rien, il réussit à lui décrocher un baiser rapide sur sa joue. « C’est moi qui t’y attendrai. » Elle se déroba à lui la seconde suivante. « Jolie robe, Gin. » « Tu penses quoi de celle de Jenna? » Ezra entendait de loin le rire de Ginny se joindre au sien, alors que les deux jeunes femmes sortaient de la pièce, que la porte fut claquée à leur sortie, et qu’il vint de nouveau ouvrir les yeux - pour tomber sur un Ian au regard noir. « Regarde, j’ai réussi à faire mon noeud ! » Le sourire amusé et moqueur, ce fut en cet instant que Ian vint lui mettre son deuxième taquet derrière les oreilles de la journée. « Menteur. » C’était vrai.

***
Le stress était à son comble - comment était-ce possible ? Il en avait rêve, des semaines durant, de ce moment là. Tout était en ordre et prenait sa place dans leur destinée commune. Et pourtant, il le sentait, la petite montée d’angoisse qui frappait à la porte. « Tu vas vomir ? T’évanouir ? Je dois appeler les pompiers ? » Ezra vint jeter un regard de travers à Ian, qui était celui qui rigolait désormais. « Tu feras moins le malin quand ce sera ton tour, tu verras. » Il vint inspirer, lentement, expirer tout aussi rapidement. « C’est du stress inutile, parce-que j’ai aucun doute quand à mon choix, et que je suis sûr de ce que je veux pour la vie, et - et si elle partait en courant ? » Après tout, c’était une option envisageable. Ca se voyait dans des dizaines de films, à la télévision. « Et si elle prenait peur et qu’elle annulait tout, là, maintenant ? » Ian vint lever les yeux au ciel juste au moment où le piano se mit à jouer.

« Jenna m'a demandé de te demander ce qu'il pensait de sa robe. Mais de le faire subtilement. Oups. » Un petit rire vint s’échapper d’entre les lèvres d’Ezra, alors qu’il tentait toujours plus fort de ne pas ouvrir les yeux. « Il peut parler alors, quand il se moque de moi, s’il est même pas capable de lui demander ça. » Surtout si leurs soupçons étaient fondés et, qu’effectivement, ils ne fricotaient pas uniquement depuis le matin même. « Ils feront un parrain et une marraine incroyables par contre. » « Les plus insupportables mais les meilleurs, oui. » Les meilleurs pour apprendre à faire les quatre cent coups et pour tourner les parents en bourrique - ils pourraient compter sur eux sans soucis, oh ça Ezra n’en doutait pas un seul instant.

L’instant d’après cependant, l’esprit du jeune homme était détourné de l’idée que Jenna et Ian puissent avoir une relation alors que sa bien aimée était là, à quelques centimètres de lui, et qu’il ne savait si la possibilité de la prendre dans ses bras était accessible. « Elle est déjà tachée, si tu la froisses ça fait juste sens. » Il laissa un petit rire se faire entendre alors que la jeune femme venait prendre ses mains pour les guider à travers l’obscurité, pour être ses yeux lorsqu’il en était privé. Et ça aurait pu être un bon moment, si Jenna n’était pas arrivée et n’avait pas tout gâché - il exagérait à peine en pensant ça. « Heeeeeeey Jenna. » « Tu sors d'ici tout de suite. » « Promis j’ai rien vu ! » « Je suis sur t’es un menteur. » S’il avait pu, il lui en aurait décollé une. « Si tu me cherches, je t'attends à l’autel. » A la volée, étant plutôt étonné de réussir à bien viser alors qu’il ne voyait toujours rien, il réussit à lui décrocher un baiser rapide sur sa joue. « C’est moi qui t’y attendrai. » Elle se déroba à lui la seconde suivante. « Jolie robe, Gin. » « Tu penses quoi de celle de Jenna? » Ezra entendait de loin le rire de Ginny se joindre au sien, alors que les deux jeunes femmes sortaient de la pièce, que la porte fut claquée à leur sortie, et qu’il vint de nouveau ouvrir les yeux - pour tomber sur un Ian au regard noir. « Regarde, j’ai réussi à faire mon noeud ! » Le sourire amusé et moqueur, ce fut en cet instant que Ian vint lui mettre son deuxième taquet derrière les oreilles de la journée. « Menteur. » C’était vrai.

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Le stress était à son comble - comment était-ce possible ? Il en avait rêve, des semaines durant, de ce moment là. Tout était en ordre et prenait sa place dans leur destinée commune. Et pourtant, il le sentait, la petite montée d’angoisse qui frappait à la porte. « Tu vas vomir ? T’évanouir ? Je dois appeler les pompiers ? » Ezra vint jeter un regard de travers à Ian, qui était celui qui rigolait désormais. « Tu feras moins le malin quand ce sera ton tour, tu verras. » Il vint inspirer, lentement, expirer tout aussi rapidement. « C’est du stress inutile, parce-que j’ai aucun doute quand à mon choix, et que je suis sûr de ce que je veux pour la vie, et - et si elle partait en courant ? » Après tout, c’était une option envisageable. Ca se voyait dans des dizaines de films, à la télévision. « Et si elle prenait peur et qu’elle annulait tout, là, maintenant ? » Ian vint lever les yeux au ciel juste au moment où le piano se mit à jouer.

« C’est moi qui t’y attendrai. »
« Ça c'est si t'es pas en retaa-aaard! »

Mes rires se suffisent à eux seuls quand finalement les doigts aux ongles vernis et acérés de Jenna se resserrent sur mon bras m'entraînant vers l'arrière et ultimement vers la sortie, m'empêchant la moindre marge de manoeuvre. Finalement elle rage à peine la blonde, ses joues encore rosies du secret de polichinelle qui la relie à Ian, ses lèvres traîtresses barbouillées de leurs baisers. « T'as du rouge à lèvres sur le menton. » je pouffe de plus belle, nettoie avec aisance les preuves sans une remarque de plus. Désormais ce n'est pas moi qui me cache, ce n'est pas Ezra non plus. Enfin.

***

La robe est tachée, la rose est froissée, la robe est si belle pourtant. Elle ne s'accorde absolument pas à mes Converse que j'ai bien évidemment gardées, qu'on voit dépasser de sous les pièces de tissus alors que je suis docilement dans les couloirs vers la chapelle les pas de mon amie, de mon alliée, de celle qui a été de notre côté depuis le premier jour. Matt ne sera pas là, pour m'amener à l'autel. Jill ne sera pas là pour pouffer en voyant les traits d'eyeliner que Jenna a appliqués sur mes paupières, pas parce qu'elle les a ratés mais bien parce que je n'ai jamais l'air d'une femme, comme ça, habituellement. Papa ne sera pas là pour offrir un cigare à Ezra après qu'il ait dit I do, maman ne sera pas là pour replacer son noeud papillon à la dernière minute avant la cérémonie en lui disant que c'était moins une. Ma famille s'en est allée pour m'en léguer une autre, bien plus minimaliste. Pourtant, si c'est ça le sacrifice à faire pour épouser l'homme que j'aime, il m'apparaît vraiment minuscule.

« T'es pas croyable. » qu'elle souffle Jenna, hilare maintenant, ma silhouette se cale contre l'entrebâillement de la porte pour voir si Ezra est arrivé à l'avant, s'il m'attend. Le piano joue et lui et Ian s'embêtent, j'éclate de rire de voir leurs rictus si similaires qu'ils détestent probablement parce qu'en effet, ils sont grillés de suite d'être frères. Quand mes prunelles croisent celles d'Ezra et quand je vois qu'il est là aussi bien que je le suis, c'est l'univers entier qui se met en pause, en arrêt même. Jenna a replacé mon voile, mon sourire n'en finit plus de grandir, et au signal - qui l'aurait cru, sans même tomber une seule fois - j'entame ma marche nuptiale.

La mélodie qui vint retentir dans toute la salle, et Ezra qui tentait de prendre une grande inspiration - ce qui était clairement impossible. Même s’il savait qu’il ne servait à rien, le stress était bien présent en son sein. Il le sentait, là, comme un vieil ami. Pourtant aujourd’hui, tout était en règle. Aujourd’hui, les secrets n’existaient plus. Leur seule mission, à Ginny et lui, était de profiter, de promettre de s’aimer jusqu’à ce que la morte les sépare et s’appliquer pendant les cent années à venir à garder cette promesse intacte. Peut-être que c’était finalement pour tout ça qu’il stressait, Ezra - mais il n’avait plus le temps de tergiverser et de se perdre en pensées inutiles car, de l’autre côté de la salle, Ginny le regardait.

Elle était belle. Non, elle était parfaite. Si bien que lorsque leurs regards vinrent se croiser, il était sur que son coeur loupa un battement. Un vrai, pas de ceux qu’on semble perdre lorsqu’un petit quelque-chose était un brin davantage extraordinaire. Non, là, il vint en avoir le souffler coupé et les jambes flageolantes, le palpitant faisant des montagnes russes et la chair de poule. Le piano qui faisait résonner la musique contre tous les murs et à travers tous les corps, qui venait rajouter la note juste à la vision qui se déroulait sous les yeux d’Ezra: Ginny, toute de blanche vêtue, qui s’avançait vers lui afin qu’ils puissent unir leurs destinées.

Jenna, à ses côtés, venant accorder la main de son amie à Ezra après l’avoir aidé à remonter l’allée. Le petit échange de regards qui fut si simple et pourtant tant chargé de sens. « Ezra. » Il esquissa le seul sourire qu’il était capable d’avoir sans fondre sur place. « Jenna. » Et alors, enfin, son regard vint s’ancrer dans celui de Ginny. Il eut du mal à déglutir, Ezra, alors qu’une vague de chaleur et d’émotions s’emparait de lui et de l’air ambiant, alors que son monde sembla s’accélérer et arrêter de tourner à la fois. « Wahou. » Furent les seules syllabes qu’il put laisser échapper d’entre ses lèvres en étant sur que ses yeux puissent juste restés humides et ne vinrent pas être désormais mouillés - ce n’était pas le moment de baisser la garde, il lui fallait enregistrer le moindre moment et le moindre instant dans sa mémoire.

« Wahou. » Ian roule des yeux, Jenna lâche son plus beau awwwwww, le prêtre toussote et à mes rires s'ajoutent mes pieds qui se hissent inévitablement et mes lèvres qui trouvent celles d'Ezra sans même attendre que ce soit le moment. « Oups. » qu'on me réprimande et qu'on me dise que je dois patienter, qu'on soupire et qu'on tente de me calmer, je n'en ai absolument rien à faire quand au final mes prunelles sont depuis aussi longtemps que possible ancrées à celles d'Ezra. Dès la seconde où j'ai capté ses iris jusqu'à l'arrivée à l'autel, il n'y a pas eu une seule seconde où j'ai pu baisser la tête, où j'en ai eu envie.

Le prêtre baratine et lit ses passages précis et précieux d'une bible que j'ai arrêtée de dénoter parce que ses enseignements ne me rejoignaient pas. Les seules paroles où je me retrouvais étaient celles d'aimer son prochain, ma famille que j'ai aimée de tout mon coeur, que j'aime même encore, malgré tout. Eux ont tout renié, eux sont partis sans même regarder par-dessus leur épaule, eux ont décidé que rien ni personne ici ne valait la peine qu'ils restent et qu'ils y assistent. Mes doigts ont depuis désormais trouvé ceux d'Ezra lui qui, de toute façon, représente ma famille maintenant. Il représente tout ce dont j'ai toujours rêvé, notre futur avec. Ian et Jenna rageraient de m'entendre, un sourire leur est donc dédié.

« Si quelqu'un souhaite s'opposer à ce mariage, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais. » la question précédant les voeux, la question que je redoute encore un peu malgré toutes les promesses qu'on a bien pu se faire, malgré tout ce qu'on a bien pu se dire à demi-mots depuis que c'est lui que j'ai choisi en tirant un trait sur tout le reste. Il les sentira Ezra, mes paumes qui se tendent, qui se contractent contre les siennes. Le moindre bruit étranger a le potentiel de me faire sursauter.

Époustouflé était le meilleur adjectif pour décrire Ezra présentement. Les yeux humides et la bouche bée - il n’y avait aucun étonnement à ce que Ian vienne pouffer quelque peu derrière son frère. S’il avait été dans son état normal, il serait sûrement venu lui mettre un taquet derrière les oreilles, pour le faire arrêter de se moquer. Mais son attention était bien loin de là, toute focalisée sur Ginny qui arrivait à sa hauteur, qui venait se mettre sur la pointe des pieds pour venir lui dérober un baiser. « Oups. » Et ce simple geste vint arracher un petit sourire bien niais au jeune homme, avant que le prêtre ne vienne les regarder de côté, sourcil haussé, attendant que les amoureux ne daignent se concentrer sur la cérémonie qui leur était dédiée.

Les discours qui vinrent s’enchaîner et les paroles furent à peine écoutées. Il aurait pu dire ce qu’il voulait, le prêtre, Ezra n’en avait que faire. Du moment que ses yeux pouvaient se plonger dans ceux de sa bien aimée, tout le reste n’avait que peu d’importance. « Si quelqu'un souhaite s'opposer à ce mariage, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais. » L’assemblée qui devint silencieuse, a l’affût du moindre bruit ou du moindre signe allant à l’encontre de cette union. Les mains d’Ezra qui serraient celles de sa douce avec une ardeur affectueuse. Pour rien au monde il ne changerait le stress qui l’animait, pour tout il recommencerait ses choix pour arriver jusque là. Le petit sourire du prêtre était de bonne augure. « Je vous laisse prononcer vos vœux. »

Ian en vint d’ailleurs à lui donner un coup de coude dans les côtés pour le sortir de la contemplation des yeux de Ginny - il lui répondit par un petit sourire timide alors que l’assemblée se fendait d’un rire attendri. « Si on m’avait dit y’a quelques mois que je serai là aujourd’hui, je crois que j’y aurais pas cru. » Il vint exprimer un petit rire, nerveux il était vrai. « Ginny... Oh, Virginia. Si tu savais à quel point j’ai rêvé de ce moment. » Leurs mains se serraient l’une contre l’autre et contre les deux autres. « J’ai su dès la première fois que je t’ai vu que quelque-chose avait changé en moi. J’ai mis longtemps à comprendre qu’en réalité, j’étais déjà tombé amoureux. » Ses prunelles accrochaient celles de la jeune femme comme si sa vie en dépendait. « Je sais que c’est en grande partie à cause de mes sentiments pour toi que d’autres choses ont changé aussi par la suite. » Ses mains vinrent se resserrer autour de celles de Ginny, une petite moue désolée accrochée à ses lèvres. L’histoire McGrath était quelque chose de délicat et Ezra savait qu’il n’était pas tout à fait innocent dans cette histoire - et ce depuis le début. S’il n’était pas tombé amoureux de la jeune femme, aucun d’eux ne serait dans cette situation délicate. « Mais honnêtement, si c’était à refaire, je retomberais amoureux de toi des millions de fois. Je retombe déjà amoureux de toi tous les jours, Ginny. De ton rire, de ton sourire et de toutes tes taches de peinture sur tes joues. » Un rire tant attendri qu’il ne devrait pas être autorisé vint s’échapper entre ses lèvres alors qu’il venait caresser délicatement la joue de la jeune femme. « Je retombe amoureux de tous les matins quand je me réveille à tes côtés et tous les soirs lorsque tu fermes les yeux. Je retombe amoureux de toi lorsque tu prononces mon prénom et que tu me dis que tu m’aimes. » Promis c’est une poussière qu’il a dans l’oeil. « Mais surtout, je te promets de continuer de tomber amoureux de toi tout le reste de ma vie, et de te faire sentir aussi chanceuse que je peux l’être moi à tes côtés. Et de te laisser les dernières parts de dessert, aussi, je te le promets. » Parce-qu’il n’aurait su terminer autrement que sur une blague, Ezra, base fondamental du duo qu’ils formaient depuis la huit des temps.

Il n'y a absolument rien d'autre qui monte à mes oreilles que la voix d'Ezra. Absolument aucun bruit, pas même les rires de Ian qu'il étouffe dans ses sourires aussi fiers qu'un grand frère puisse-t-il être, pas même les reniflements d'une Jenna complètement sous le coup de l'émotion. La voix du prêtre aurait pu nous envoyer les pires malédictions en latin démoniaque tirées de sa Bible qu'il tient si fort contre lui que je n'en aurais même pas eu connaissance tant il n'y a que nous deux qui comptent en l'instant. Mes doigts se resserrent si fort à ceux d'Ezra, ils le font juste pour m'assurer qu'il est bel et bien là et l'inverse est toute aussi vraie j'ai l'impression. Deux idiots, deux amoureux transis qui risquent de finir avec les jointures blanchies et des courbatures dans les phalanges tant on n'arrive pas à se lâcher ni hier, ni aujourd'hui et encore moins demain.
On va se marier.

« Je retombe amoureux de tous les matins quand je me réveille à tes côtés et tous les soirs lorsque tu fermes les yeux. Je retombe amoureux de toi lorsque tu prononces mon prénom et que tu me dis que tu m’aimes. » je t'aime Ezra, je t'aime tellement. « Mais surtout, je te promets de continuer de tomber amoureux de toi tout le reste de ma vie, et de te faire sentir aussi chanceuse que je peux l’être moi à tes côtés. Et de te laisser les dernières parts de dessert, aussi, je te le promets. » « J'allais dire que c'était avec ton frère que je voulais me marier finalement, mais la dernière part de dessert t'as sauvée mon gars, j'espère que tu sais. Désolée Ian. » ils vont et ils viennent, mes mots comme les siens. S'il termine sur une blague c'est le signal pour que je débute de la même manière, embrassant à la volée chacune de ses joues là où ses allergies ont été les pires. « C'est toi Ezra, ça a toujours été toi. » même quand ma famille n'approuvait pas le choix, même quand Matt s'est mis en travers de nous de toutes les façons possibles, la grande majorité du temps sans même le savoir. « J'avais pensé à un discours hyper émouvant et j'avais préparé des notes et c'était beau, je te jure, j'ai fait du super bon boulot. » mais? « Mais j'ai renversé mon café dessus et c'était la catastrophe y'a même une tache sur ma robe tu la vois pas parce que Jenna a tenté de la masquer mais elle est bien là. » je pouffe, souris de plus belle, espère que son coeur suive aussi naturellement les battements du mien que moi-même je m'adapte aux siens.  « Ça disait à quel point je t'aimais. Pas juste un "je t'aime" d'amoureux, pas juste un "je t'aime" de j'ai-envie-de-t'embrasser-même-quand-tu-te-moques-de-moi-qui-perds-à-Mario-Kart. » j'inspire, repense à tous les petits moments, à tous les détails où ce n'était qu'une suite de confirmations qui montaient les unes après les autres. « J'aime la personne que tu es. J'aime toutes tes qualités, celles qui font de toi le garçon le plus gentil, le plus généreux, le plus avenant, le plus présent que j'ai pu rencontrer dans ma vie. » des confirmations qui ont menées à ici, à maintenant. « Et j'aime tous tes défauts, ta mauvaise humeur le matin qui part aussi vite qu'elle est arrivée. J'aime à quel point tu es toujours en retard même quand t'essaies vraiment fort de pas l'être. J'aime comment tu peux être borné, comme tu peux être casse-cou aussi. » et surtout, surtout. « J'aime tout Ezra. Je t'aime toi. »

Toutes les personnes présentes dans la pièce et assistant à la cérémonie pouvaient voir à quel point Ezra débordait d’amour présentement. Il détestait ça, d’ordinaire, toute cette attention portée sur lui alors qu’il se trouvait dans un moment rempli d’émotions. Si c’était pour gagner au bière-pong, il n’y avait aucun soucis mais lorsque la larme menaçait de couler, il n’aimait en rien cette attention. Aujourd’hui, il faisait abstraction de tout ça. Aujourd’hui était un jour différent de tous les autres d’avant. « J'allais dire que c'était avec ton frère que je voulais me marier finalement, mais la dernière part de dessert t'as sauvée mon gars, j'espère que tu sais. Désolée Ian. » Il vint lever les yeux au ciel, il vint tenter de faire comme s’il était choqué et déçu - mais bien sur, le sourire sur ses lèvres et dans ses yeux gâchait l’effet. La blague l’emportait toujours sur tout le reste. « C'est toi Ezra, ça a toujours été toi. » Son coeur manqua un battement à cet instant. « J'avais pensé à un discours hyper émouvant et j'avais préparé des notes et c'était beau, je te jure, j'ai fait du super bon boulot. Mais j'ai renversé mon café dessus et c'était la catastrophe y'a même une tache sur ma robe tu la vois pas parce que Jenna a tenté de la masquer mais elle est bien là. » Même Jenna vint pouffer d’un petit rire entre deux slaves de larmes. « Ça disait à quel point je t'aimais. Pas juste un "je t'aime" d'amoureux, pas juste un "je t'aime" de j’ai-envie-de-t'embrasser-même-quand-tu-te-moques-de-moi-qui-perds-à-Mario-Kart. » Leurs doigts qui ne lâcheraient pour rien au monde, à l’image de leurs coeurs s’accrochant l’un à l’autre depuis tant de temps. « J'aime la personne que tu es. J'aime toutes tes qualités, celles qui font de toi le garçon le plus gentil, le plus généreux, le plus avenant, le plus présent que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Et j'aime tous tes défauts, ta mauvaise humeur le matin qui part aussi vite qu'elle est arrivée. J'aime à quel point tu es toujours en retard même quand t'essaies vraiment fort de pas l'être. J'aime comment tu peux être borné, comme tu peux être casse-cou aussi. » Un soupire pour lui, un sourire pour elle. « J’aime tout Ezra. Je t'aime toi. » Oh, elle ne fut perceptible qu’un bref instant, la larme rebelle, alors qu’il venait attraper le visage de la jeune femme entre ses mains pour lui donner le plus tendre des baisers… jusqu’à temps que le prêtre se racle la gorge. « Et on va échanger les alliances après et vous prononcer mari et femme de suite, dans ce cas. » Il ne lâchait en rien ses lèvres, Ezra. Son éternité entre ses mains, son coeur cavalant vers l’avenir dont il avait toujours rêvé.

Ses lèvres sur les miennes auxquelles j'additionne mes paumes contre sa nuque tant l'instant n'est qu'à nous, juste à nous. Je parierais tout ce qu'il me reste comme maigres dollars qu'il pleurait à nouveau Ezra, éternel sensible, douce âme romantique que j'embrasse de plus belle, ma silhouette arquée contre la sienne comme s'il s'agissait du tout premier baiser comme du dernier. Il inspire au même rythme que moi, il expire tout autant en symbiose, et si mes rires se mélangent aux siens, c'est qu'on est exactement là où on devait l'être, dans les bras l'un de l'autre, envers et contre tous.

« Et on va échanger les alliances après et vous prononcer mari et femme de suite, dans ce cas. » un nouvel éclat de rire se casse sur ses lèvres quand mon visage finit à regret par se dégager du sien. Rien n'a changé mais tout est différent, une fois ses mains dégagées de mon visage et mes pieds qui ont rejoint la terre ferme. Mon annulaire se retrouve serti d'une nouvelle alliance, le sien reçoit une bague qui est son homologue. Pas une seule fois mes prunelles ne se sont dégagées des siennes, tant mes lèvres murmuraient des je t'aime silencieux que j'aurai toute la vie pour lui répéter à voix haute.

Ian passe son bras autour des épaules de son frère, lui ébouriffe les cheveux. Jenna est inconsolable d'émotion quand elle nous entraîne hors de la chapelle. Des pétales de jonquille volent dans les airs, de lilas, de rose, de pivoine. Des fleurs par dizaine et de toutes les couleurs se mélangent à nos cheveux et à la brise. Mes doigts eux, n'ont pas lâché ceux d'Ezra une seule seconde. Même quand le petit groupe passe des escaliers décorés vers la salle où la cérémonie est censée se poursuivre jusqu'aux petites heures de la nuit. La première danse lui appartient et celles d'après aussi, celles de toute ma vie au final. « Un cheers! » « À l'amour! » le champagne coule à flots, et mes prunelles elles, viennent avec complicité se lover dans celles de mon mari. « Je peux avoir de l'eau, dans ma coupe à moi? »

Mari et femme - il peinait à intégrer l’information. Ils étaient officiellement liés par les liens sacrés du mariage, pour le meilleur et pour le pire et tout ce qui s’en suivait. C’était fou comment un si petit quelque-chose pouvait venir emplir le coeur d’Ezra de joie. Après tout, rien n’avait changé depuis le matin même. Ils étaient toujours uniquement Ginny et Ezra, amoureux comme au premier jour - et pourtant, tout autour d’eux, tout semblait différent désormais.

Les embrassades s’en suivirent pendant une éternité une fois qu’ils furent sortis de la chapelle et qu’ils embarquèrent avec eux les invités dans la salle dédiée à la soirée. Jenna avait fait un boulot monstre sur la décoration, et Ezra vint lui déposé un baiser sur la joue lorsqu’elle passa à ses côtés. « T’es la meilleure. » « Je le savais déjà mais merci de le préciser. » Elle lui claqua à son tour un baiser sur la joue, mais lui s’en sortit avec une vilaine trace de rouge à lèvres - il savait d’avance que ça ferait rire Ginny. Que ça ferait rire sa femme - le terme, rien qu’à y penser, lui faisait étirer un sourire de fierté.

Il vint d’ailleurs la rejoindre alors qu’elle discutait avec des amis à elle de l’académie, en venant passer une main dans son dos, en venant étirer un sourire poli et en embrassant du bout des lèvres son front. « Je vous emprunte madame pour la danse. » Ils avaient répété, promis, ce ne serait pas qu’un carnage. Quelques pas à travers la foule et finalement, Jenna les arrêta dans leur lancée. Ezra haussa un sourcil, et il jurait avoir entendu Ginny pouffer légèrement un petit rire. « Un cheers! » Et même s’il la soupçonnait de faire ça pour les énerver - elle savait très bien qu’ils finiraient la soirée tous les deux sur une terrasse isolés à regarder les étoiles -, Ezra vint se plier aux exigences de la maitre de cérémonie.

« A l’amour ! » Que vint dire Ian, alors qu’il - enfin - venait passer son propre bras autour de la taille de Jenna, qui vint avoir le feu aux joues la seconde immédiatement après. Le serveur vint avancer un plateau de coupes de champagne, duquel Ezra vint en prendre une et une seule. Le regard complice qu’ils s’échangèrent par la suite, les amoureux, voulait tout dire. Parce-que si ce mariage n’était plus un secret pour personne, il cachait autre chose que tout le monde ici ignorait - étant donné que les seules autres personnes au courant n’avaient dénié se présenter en ces lieux aujourd’hui. « Je peux avoir de l'eau, dans ma coupe à moi? » Ian vint avoir un petit rire moqueur. « Pas aujourd’hui Gin, tu pourras pas te dé… » Et la seconde d’après, Jenna vint lui assener un coup de poing sur l’épaule avant de venir attraper Ginny dans ses bras, de venir la serrer si fort qu’elle faillit perdre l’équilibre et le souffle allant avec. « Le but c’est qu’elle survive, hein. »

L’assemblée toute émue aux larmes, les murmures qui se firent entendre de suite alors que Ian, lui, était complètement perdu et surtout douloureux du coup que la jeune femme lui avait porté. « Elle a quoi celle là ? » Ezra vint lui faire la seconde épaule. « De un, tu parles pas comme ça. » Il aurait bien ajouté petit con mais ils étaient en public. « Et puis… Tu vas être tonton, abruti. » Parce-qu’il n’avait pas su lire entre les lignes et qu’il fallait lui expliquer en détails.