| (#)Ven 21 Aoû 2020 - 13:55 | |
| Je rêvais juste de troquer ma robe pour des joggings et un grand hoodie, des vêtements amples dans lesquels je serais presque aussi confortable que dans ses bras. À la place, ce sont des tissus qui serrent et qui se froissent, qui m'empêchent de bouger quand bien même j'arrive à danser avec un Ezra duquel je n'arrive pas à détacher ni mes yeux ni mes lèvres de toute la soirée. Il est beau et il l'est encore plus quand je l'attrape à sourire, quand ses prunelles disent bien plus qu'il ne dira lui-même ici et ce soir. J'ai l'impression qu'à la seconde où on s'enfuira en lune de miel les dizaines de milliers de secrets qui nous animent prendront enfin vie, qu'on serait enfin autorisés à leur laisser toute la place qu'ils auraient dû avoir depuis le tout début.
Parlant de secrets. Ma coupe que je refuse, Ian qui s'offusque, et Jenna, oh Jenna, qui comprend de suite. Mes prunelles lui chuchotent un je suis désolée de pas te l'avoir dit avant qu'elle balaie du revers de la paume, me prenant aussi brusquement dans ses bras que le coup sur l'épaule de Ian quand il ne capte absolument pas le problème. Lui, il était presque prêt à me faire boire à même la bouteille de champagne au goulot, lui qui s'arrête dans son élan lorsqu'Ezra lui confirme d'un « Et puis… Tu vas être tonton, abruti. » la situation.
Sa réaction est instantanée. Ian laisse tout remonter, entre le bonheur et l'émotion, entre la surprise et les larmes qui prennent toute la place. Ses joues en sont recouvertes, lui qui maintenant est secoué de grands soubresauts alternant entre les sanglots bruyants et les rires niais. Non seulement il va être tonton, mais aussi « Parrain. » que je corrige, le doigt haussé de la bonne élève, le baiser qui se niche sur la joue d'un grand frère si fier qu'il en échappe bruyamment la bouteille de bulles au sol. Elle éclate à nos pieds et il n'en a rien à faire, quand il passe un bras autour de moi et un autre d'Ezra. Jenna aussi pleure à chaudes larmes, lorsque je chuchote à son oreille « Et c'est toi, la marraine. ». Le quatuor qui a survécu à tout et qui survivra au reste, jour après jour c'est nous. Ce soir, comme demain, comme toujours. |
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