Diagon Alley est suffocante, aujourd'hui. Pas parce que la température est en hausse, à peine l'air d'automne reste teinté de celui d'été. Mais il y a toujours de l'euphorie à la rentrée, il y a toujours des foules et d'autres qui s'attroupent de tous bords et de toutes envolées.

Des étincelles proviennent d'un côté, de l'autre on sent une fumée étrange, opaque qui se dégage des cheminées. Les couleurs barbouillent le ciel, les baguettes dansent entre elles. Elle est posée en retrait Ginny, la tête dans ses bouquins de potions, les cheveux qui partent d'un sens et de l'autre mais les yeux qui restent diamétralement concentrés sur les pages qu'elle défile en vitesse. Elle n'a pas de temps à perdre, elle qui attend les autres depuis de longues minutes déjà. Si ce n'était que d'elle, on aurait déjà vu sa tête brune sillonner les allées et finir par faire ses propres courses toute seule. Elle n'a besoin de personnes du haut de ses quinze ans fraîchement célébrés. N'en reste que l'été en entier à ne pas les avoir vus suffit comme argument pour rester patiente, à les attendre. Patiente est un grand mot d'ailleurs, à voir ses doigts qui pianotent sur la couverture de son bouquin, son pied qui tape les cailloux à portée sans qu'elle n'en ai la moindre considération.

Autour de son cou reste posée lâchement son écharpe verte et argentée. Elle affiche avec fierté ses couleurs, celles de la maison la plus pointée du doigt pour ses différentes frasques au fil des années. Celles de la maison qui également lui a offert un toit où elle se sent forte et fière, où elle se sent capable d'affronter n'importe qui et n'importe quoi tant sa persévérance y est récompensée, y est mise de l'avant. Ce qui ne sera pas mis de l'avant aujourd'hui, c'est bien sûr son calme et son flegme. D'un soupir elle referme son grimoire, et se redresse d'un bond. Elle a assez attendu, qu'elle pense, presque déçue. Presque, parce que les rires de son amie dévalant à la course la ruelle, immense sourire aux lèvres, rachètent tout en un claquement de doigt.

Elle est à l'écart comme souvent, Ariel, les mains dans les poches et derrière les groupes qui se presse dans Pré-au-Lard, les sourires heureux de se retrouver. Le sien est peu marqué, de sourire, juste teinté de l'anxiété de commencer une nouvelle rentrée. Et pourtant, elle n'y renoncerait pour rien au monde - mais un bruit étrange circule, un bruit qui la parasite depuis la Coupe du Monde de Quidditch et l'incident, un bruit qui la fait serrer les poings dans ses poches. Peut-être que si elle n'était pas passée voir sa mère à Sainte-Mangouste juste avant, elle se serait sentie mieux, mais les yeux vides de Ruby, dans le lit à côté des parents de Neville l'ont fait, comme à chaque fois, se sentir toute petite.

Elle avance dans le village, les rayons du soleil d'automne chauffant son dos ; ses yeux verts questionnent les silhouettes qui se bousculent dans les petites rues: elle cherche quelqu'un en particulier. Ça fait trop longtemps qu'elle ne les a pas vus, trop longtemps qu'ils lui ont manqué et elle n'en pouvait plus de rester dans sa chambre. Sa tante fait de son mieux, mais en son absence Ariel se retrouve coincée dans la campagne anglaise et sans pouvoir encore transporter - et ce n'est pas faute d'essayer - l'ennui est difficilement évitable, même pour quelqu'un comme elle.

Alors, en haut de la rue, lorsqu'elle aperçoit une tête brune déjà studieuses, sourcils froncés, qui referme un gros livre avec un soupir, tout son corps se tend, et un large sourire fend son visage où s'éparpillent quelques taches de rousseur. Sans l'avoir décidé, ses pieds se mettent à courir, à dévaler la pente, à avaler les pavés et son rire s'échappe de sa poitrine sans qu'elle ne puisse ou ne veuille le retenir. "GINNY!" Elle manque de tomber, une fois, deux fois, mais est assez agile pour éviter la chute et se rue sur son amie, la cloue sur place en l'enserrant dans ses bras jusqu'à lui couper le souffle. Elle s'écarte ensuite, passe sa main dans les cheveux de la jeune brune pour les ébouriffer. "Me dis pas que t'étais déjà en train de réviser? Les cours n'ont même pas commencé... et ce truc doit peser au moins une tonne!" Elle exagère un soupir, et, sous la chaleur que lui procurent son sprint et ses émotions, ôte son écharpe dont le rouge et l'or brillent au soleil. "Si tu veux, j'ai des Chocorgrenouilles, ma tante m'en a filé." Et, sort de son manteau deux grenouilles au chocolat. "J'en ai mangé plein pendant l'été, faut que je te montre mes nouvelles cartes!" Et puis, le sourire sur son visage se transforme en une fugace grimace. "T'es toute seule? J'suis quand même pas la première arrivée, si?" Parce-qu'il manque un morceau de leur trio, et on ne saurait pas faire les choses autrement qu'à trois.

Spoiler:

Elle est sélective Ginny. Sélective de ses amis, sélective de ses centres d'intérêts. On la juge facilement en disant qu'elle a une vielle âme dans un corps d'enfant, on a souvent du mal à la cerner elle qui passe la grande majorité de sa vie dans sa tête. C'est probablement pour cela qu'on l'approche peu, la gamine aux grands yeux brillants et au teint de porcelaine. Elle affiche les couleurs de Serpentard, et probablement que ceci amène cela. Au final elle n'a aucune malice en elle. Strictement un besoin de réussir, un besoin viscéral de se dépasser, d'être la meilleure version d'elle-même à ses yeux.

Elle déteste les cours d'histoire, préfère les cours plus concrets. Portions et charmes sont ses préférés, elle passerait des heures à tester recettes et enchantements, le fait pendant ses (trop) nombreuses nuits blanches dans la salle commune. Elle en rêve déjà, d'ailleurs, quand ses prunelles noisettes s'arrêtent sur une ligne en particulier. Ligne qu'elle absorbe, intriguée, avant de se lasser pour une raison et une autre qu'elle a déjà oubliée. "GINNY!" Ariel et sa maladresse ont tôt fait de la faire éclater de rire, rire étouffé par l'étreinte de son amie qui coupe sa respiration dans l'élan.

"Me dis pas que t'étais déjà en train de réviser? Les cours n'ont même pas commencé... et ce truc doit peser au moins une tonne!" « Non du tout, je faisais que regarder les images.  » elle pouffe, moqueuse, sachant très bien que son amie ne doute pas une seule seconde qu'elle jouait encore une fois les nerds de service. "Si tu veux, j'ai des Chocorgrenouilles, ma tante m'en a filé." « Je veux je veux je veuuux! » son appétit ne change pas peu importe les univers et peu importe les décennies. Personne ne s'en étonne. Le tante dans le discours d'Ariel pince, elle redresse d'office la tête vers elle pour lui demander, un peu plus sérieuse que leurs retrouvailles laissaient présager. « Comment va ta maman? »

Les joues tartinées de chocolat sans même l'avoir réalisé, Ginny hoche docilement de la tête dès lors qu'Ariel confirme qu'elles attendent leur troisième mousquetaire, la pièce manquante qui leur manque après autant de temps. "T'es toute seule? J'suis quand même pas la première arrivée, si?" « La prochaine fois on lui donne un autre point de rendez-vous, juste pour que l'attente soit partagée. » elle rigole de plus belle, terreur de bac à sable. Ses rires guident d'ailleurs leurs pas, maintenant qu'elles décident d'errer aux alentours en attendant, comme souvent, comme toujours.

La rentrée avait toujours ce côté un petit peu partiuclier. Les nouvelles têtes que l’on pouvait croiser en venant acheter ses nouvelles fournitures, l’effervescence du village et l’euphorie des plus jeunes faisait toujours du bien après avoir passé deux longs mois loin de l’école. En tous cas, c’était le point de vue d’Ezra. Ne vous méprenez pas, il adorait rentrer chez lui lors des vacances pour voir ses proches restés loin, pour profiter de ses parents et du petit comité qu’offrait les campagnes anglaises. Mais il ne se sentait jamais autant chez lui que lorsqu’il faisait sa valise et que son père le déposait à l’entrée de l’allée. Profite bien, qu’il lui disait toujours avec un petit sourire inquiet. Promis, qu’il lui répondait en systématique. Car l’intention de profiter serait respectée sans aucun doute. Mais il savait aussi que dans ce simple mot, son père s’inquiétait de sa santé et de savoir si l’année allait se passer correctement, sans encombres. Les derniers événements faisaient trembler le monde des sorciers.

Mais de tout ça, Ezra avait décidé de ne pas s’en mêler ni s’en préoccuper alors qu’il descendait l’allée, le regard à la recherche de deux petites têtes avec qui il avait hâte d’être réuni. Car si les années à Poudlard se passaient aussi bien et qu’il avait toujours aussi hâte d’y retourner, c’était parce-qu’il s’était créé une nouvelle famille sur place. Et cette nouvelle famille, il l’apercevait au loin, l’entendait déjà de là. Les rires des deux gamines lui donnèrent le sourire instantanément, alors qu’il enjambait les quelques mètres restant pour les retrouver. « La prochaine fois on lui donne un autre point de rendez-vous, juste pour que l'attente soit partagée. » Il vint hausser un sourcil, se faufilant entre deux inconnus parés de leurs plus belles tenues noires et bleues. « J’espère que c’est pas de moi que tu parles. » L’effet de surprise était toujours la meilleure de choses, et Ezra en abusait surement toujours un petit peu trop. Mais il était quasiment sur que Ginny parlait de lui, car il était vrai que la ponctualité n’était pas réellement son fort. « Surtout si c’est pour en profiter et te goinfrer en secret, Gin. » Son rire qui vint se mêler à la discussion, comme si la séparation n’avait été composée de seulement quelques heures et non quelques semaines.

Ça va tout de suite mieux, avec Ginny, un peu comme si tous ses soucis s'envolaient. Elles n'ont pourtant pas grand chose en commun, à première vue, appartenant à des maisons traditionnellement rivales, le visage sérieux et innocent de Ginny contrastant avec l'air malicieux et nonchalant d'Ariel. Et pourtant - et pourtant, depuis leurs premiers pas à Poudlard, elles marchent ensemble bras dessus bras dessous, s'affranchissant des clivages et des préjugés. Elles défient tous les stéréotypes en s'asseyant côte à côte en cours, en s'entraînant ensemble au Quidditch - et bien qu'elles jouant à des postes similaires dans deux équipes différentes, rien ne semble entamer leur lien.

Elle rit à la réponse de son amie - regarder des images, comme si c'était seulement possible: dès qu'elle a un truc sous le nez, Ginny doit le lire. Ariel se contente d'une moue peu convaincue, se retient encore de lui faire une blague sur le fait qu'elle aurait été une excellente Serdaigle à l'esprit studieux. À la place elle lui tend de bon coeur les friandises - elle en a gardé quelques unes pour le troisième mousquetaire. Sharing is caring, comme on dit. Le sourire d'Ariel s'efface pourtant une seconde sous la question, et, habituée, elle hausse les épaules. "Comme d'hab. Les médicomages ne sont pas très optimistes. Ils disent qu'elle ne guérira pas. Mais elle est dans la même unité que les parents de Neville, alors ça lui fait de la compagnie, au moins." De fait les deux Gryffondor ont été amenés à se croiser plus souvent qu'ils ne l'aimeraient dans l'hôpital magique. "Enfin, ça, je ne suis même pas censée le savoir. Qu'elle ne guérira pas. Je l'ai su parce-que j'ai écouté aux portes - je sais, je sais, c'est une mauvaise habitude. Mais ma tante discutait avec le médecin et ils ne voulaient pas que je reste... donc je suis restée, je me suis cachée dans une alcôve dans le couloir et j'ai tout entendu. Et... Et je les ai même vus s'embrasser. C'était dégueu! Ils l'ont fait hyper longtemps, ugh. Non mais ma tante sort avec le médecin qui s'occupe de ma mère, t'y crois toi? J'lui en ai pas parlé, évidemment, je crois qu'elle veut me protéger. Surtout qu'elle pleurait, à la fin de leur... embrassade? J'suis pas sûre de savoir comment je me sens à propos de ça, c'est quand même super bizarre." Elle soupire, met les mains dans les poches de son long manteau. "Mais bon, j'ai fait ma visite, j'ai plus besoin de le faire avant l'été prochain, c'est un soulagement." Elle a réduit les visites à une fois par an, les visites Noël lui étant insupportable. Après le décès de son frère dans un accident de potions, et le renoncement de son père au monde magique, Ariel n'avait plus eu goût à prétendre jouer au bonheur familial. Heureusement, elle avait toujours pu compter sur ses amis pour lui mettre du baume au coeur.

Des marques de chocolat autour des lèvres et sur la joue, Ginny lui confie d'un air espiègle qu'Ezra est bel et bien en retard, ce qui lui tire un petit rire. "Décidément, il y a des choses qui ne changent p...-" "Surtout si c’est pour en profiter et te goinfrer en secret, Gin." "EZRA!" D'un cri de joie similaire au premier, Ariel s'illumine. "Mais elle se goinfre toujours en secret... Enfin, si les traces de chocolat sur les joues c'est secret.", dit-elle en adressant un clin d'oeil à son amie.

"Bon, la dream team est au complet! Hâte de voir ce que va nous réserver l'année." Mais les perspectives n'ont jamais été aussi douces, avec Ginny et Ezra à ses côtés.

« EZRA ! » Le cri de joie de la part de Ariel vint réchauffer le coeur d’Ezra. Il vint également souligner les choses dont il était absolument certain avant de remettre les pieds ici en cette journée: les personnes qu’il avait rencontré à Poudlard durant ses premières années de scolarité étaient réellement devenues sa nouvelle famille. La façon dont Ariel avait réagi de manière si spontanée le prouvait, encore et encore. « Mais elle se goinfre toujours en secret... Enfin, si les traces de chocolat sur les joues c'est secret. » Délaissant son petit rire insupportable l’espace d’un instant, et haussant un sourcil, Ezra vint examiner avec davantage d’attention les joues de la jeune Serpentard. « J’avais pas vu, mais oui, zéro secret dans cette affaire en réalité. » Attrapant un mouchoir en tissu - mais propre, promis - dans la poche de sa roche de sorcier, Ezra vint essayer les traces du crime sur le visage de Ginny. « Je voudrais pas être accusé d’un crime que je n’aurais pas commis, ce qui serait impossible avec de telles évidences. » Il pouffait de rire alors que sa blague n’était même pas drôle.

« Bon, la dream team est au complet! Hâte de voir ce que va nous réserver l’année. » Cette fois ci, ce fut un sourire empli de fierté et d’ambition qui vint se dessiner sur le visage d’Ezra. « De belles aventures, j’espère ! Je sais que Dumbledore aura toujours un tour dans son sac pour nous surprendre. » Le vieil homme était des plus surprenant, et tous les ans à l’école avec lui en tant que directeur garantissait des années aussi diverses et variées les unes que les autres. « On verra si Potter arrive encore à nous voler la coupe par un tour de magie que personne ne connait - no offense, Ariel. » Il savait qu’elle faisait partie de la même maison que le grand et le célèbre Harry Potter, mais il ne pouvait tout de même s’empêcher de faire un petit commentaire. Ce fameux Potter lui sortait par les yeux, au bout d’à peine trois ans à le côtoyer à l’école. « Vous avez toutes vos fournitures, déjà ? Ou il vous faut autre chose ? J’ai encore deux ou trois trucs à acheter de mon côté, j’avais pas fini mes emplettes quand je vous ai croisé. »

"Comme d'hab. Les médicomages ne sont pas très optimistes. Ils disent qu'elle ne guérira pas. Mais elle est dans la même unité que les parents de Neville, alors ça lui fait de la compagnie, au moins." son coeur se serre inévitablement d'entendre les quelques retours d'Ariel qui, à l'instar des médecins, ne sont pas optimistes. Elle n'a personne Ginny à qui se rattacher, orpheline depuis la toute première guerre des sorciers. Aucun parent, aucun frère, aucune soeur, rien ni personne à qui s'associer si ce n'est Ariel qui est devenue au fil des années sa plus proche alliée, bien au-delà d'une simple meilleure amie. Ezra est aussi devenu au fil du temps l'une des personnes en qui elle a le plus confiance. « Je l'ai vu Neville tout à l'heure, il est allé chez Olivander je pense. » elle tente d'adoucir, elle tente de parler du brun qui n'a aucune malice, qui a dû au moins aider Ariel à passer un moment un peu plus doux en temps si sombres.

L'histoire que confesse Ariel l'instant d'après lui arrache un « Ewwwww. » bien senti et en canon avec son amie, elle-même imaginant la scène avec tant de détails qu'un rire apeuré ou kinda du moins ne suffit qu'à la faire relancer. "Mais bon, j'ai fait ma visite, j'ai plus besoin de le faire avant l'été prochain, c'est un soulagement." « Tu vas quand même pouvoir lui envoyer un hibou ou deux pendant l'année? » le moindre contact pouvant aider à faire passer les heures, à alléger les mois. Jusqu'à la prochaine fois.

L'instant d'après, c'est le prodige qui arrive, Ezra et son sourire de gagnant en toutes circonstances, surtout quand il a réussi si tôt à embêter les filles.

« J’espère que c’est pas de moi que tu parles. »
« Je parle tou-jours de toi voyons Ezra tu me prends pour qui. »
« Surtout si c’est pour en profiter et te goinfrer en secret, Gin. »
« Mais elle se goinfre toujours en secret... Enfin, si les traces de chocolat sur les joues c'est secret. »
« J’avais pas vu, mais oui, zéro secret dans cette affaire en réalité. »
« Vous exagérez - »
« Je voudrais pas être accusé d’un crime que je n’aurais pas commis, ce qui serait impossible avec de telles évidences. »
« - un peu. »

Ses joues nettoyées, elle en profite pour se hisser sur la pointe des pieds et dégager poussières et brins de foin dans les cheveux blonds dorés du garçon. Il trouve toujours une excellente raison pour expliquer les situations les plus loufoques, celle-ci ne faisait pas exception à la règle quand elle n'arrive pas à justifier le pourquoi du comment il se retrouve avec cette cargaison-là dans les cheveux. « Bon, la dream team est au complet! Hâte de voir ce que va nous réserver l’année. » « De belles aventures, j’espère ! Je sais que Dumbledore aura toujours un tour dans son sac pour nous surprendre. » l'entrain du duo déteignait sur l'humour parfois nostalgique de la brunette, même si pour l'heure elle avait le coeur à la fête. « On verra si Potter arrive encore à nous voler la coupe par un tour de magie que personne ne connait - no offense, Ariel. » « Vous pensez que les rumeurs sont vraies? Parlant de coupe. » les fameuses rumeurs entendues durant l'été sur le sort réservé à Poudlard cette année, la Coupe de Quidditch les ayant relatées. Puis, toutes les justifications étaient bonnes pour bifurquer et éviter le sujet Potter qui entre eux trois finissait toujours en joute d'arguments à savoir s'il était quelqu'un en qui on pouvait avoir confiance ou non. Ginny doutait de lui un jour sur deux depuis qu'il avait usurpé l'apparence de deux des siens pour s'infiltrer avec Ron dans leur quartier général.

« Vous avez toutes vos fournitures, déjà ? Ou il vous faut autre chose ? J’ai encore deux ou trois trucs à acheter de mon côté, j’avais pas fini mes emplettes quand je vous ai croisé. » « J'ai tous mes livres maaaaaaais je manque cruellement de bonbons. » son sourire de gamine fraîchement nettoyé ne méritait que d'être à nouveau sali. Elle lance innocemment la marche, les guidant au fil de la foule non sans multiplier les croche-pieds à un Ezra hilare, et les blagues chuchotées à l'oreille d'un Ariel distraite, rêveuse.

WINWINWIN : les jumeaux Weasley font une promo 2 pour 1 sur TOUS leurs bonbons
SOSOSOCLOSE : Hermione s'est mis en tête de charmer Ezra
FAILYOUFAIL : Draco et Harry se disputent sur la place publique

Ils font une belle brochette, les enfants du monde magique. Les ravages de la première guerre sont inscrits partout dans leur entourage, sur leurs visages, sur les murs ; dans l'amnésie qui efface les parents des souvenirs des enfants, dans le vide qui emplit leur coeur. Elle sait que Ginny comprend, aussi, même si ce n'est pas tout à fait pareil. "Ah oui? Il est gentil, Nev. J'espère que cette année il ne passera pas la moitié du temps pétrifié, accroché à une tour ou frappé par un maléfice absurde," et elle ne peut s'empêcher de rire doucement. Le jeune homme est la mascotte des Gryffondor, en quelque sorte, et ne manque jamais de les surprendre par sa maladresse. Quant aux hiboux... Elle hausse de nouveau les épaules. "Non, je n'y compte pas. Je serai bien au Château, avec Ez et toi." Elle lui sourit, même si le coin de ses yeux verts ne se plisse pas tout à fait comme il devrait.

Mais dès qu'Ezra arrive, tout change, et elle se sent à nouveau complète, entourée de ses meilleurs amis. Ils se retrouvent, la conversation s'enchaîne, et personne ne se demande même si ça va, ou s'ils ont passé de bonnes vacances: les dizaines de lettres échangées durant les mois d'été répondent à leur place à ces questions trop ordinaires pour être partagées entre eux. "Ouais, bon, niveau tours de Dumbledore je me méfie un peu..." Et elle ne dit pas ça simplement pour la gestion un peu aléatoire du Château, même si pour elle, plus il y a d'ambiance, mieux c'est. "Offense taken, on en a déjà parlé, vous êtes juste deg de ne jamais avoir la coupe," sifflote la jeune femme d'un air faussement innocent. Sujet de (fausse) discorde s'il en est, elle attrape volontiers la perche tendue par Ginny au sujet de la Coupe. "Moi, j'y crois. Bon, j'y étais pas, mais j'y crois." Pourtant pas du genre naïf, Ariel, au contraire, mais l'enjeu est trop gros pour ne pas faire fonctionner le peu de bon sens qu'il lui reste. "Et vous voulez mon avis?" Non, évidemment. "Ça n'annonce rien de bon." Merci Ariel pour cette prophétie digne de la professeur Trelawney, on reviendra te voir pour d'autres conseils du genre.

Ezra s'enquiert de l'état des fournitures, et Ariel esquisse une petite moue. "J'ai tout ce qu'il me faut, ou presque, mais je comptais de toute façon emprunter ses bouquins à Hermione et piquer deux-trois trucs aux autres, donc on peut considérer que c'est bon." Peut-être qu'à y regarder de plus prêt, niveau fourberie, Ariel aurait fait une excellente camarade de maison pour ses deux amis. "Maaaais je n'ai rien contre les bonbons. En plus les Weasley ont sorti plusieurs nouveautés, je le sais, Ron m'en a parlé!" Il ne leur en faut pas plus pour se mettre en route, rentrer chez Weasley's Wizard Wheezes et ouvrir des yeux ronds devant les merveilles étalées devant eux.

Et tandis que ses amis se perdent dans les couloirs de la boutique à la recherche de bonbons (en promotion inespérée) pour Ginny, Ariel laisse ses mains indiscrètes se perdre sur les rayonnages et glisser une ou deux babioles dans son manteau, avant de rejoindre ses copains parés de vert et d'argent.

Citation :

WIN : Ariel ne se fait pas attraper en train de voler et s'en sort sans encombres
SO CLOSE : Ariel se fait attraper mais Ezra et Ginny ne sont pas mis en cause
FAIL : les trois se font remarquer et Hermione est publiquement déçue par l'attitude d'Ezra

« Vous pensez que les rumeurs sont vraies? Parlant de coupe. » La question était intéressante, il n’y avait pas à dire. Il était vrai que des rumeurs ne cessaient de circuler dernièrement, et même jusqu’à chez son père, Ezra en avait entendu parler. « Moi, j'y crois. Bon, j'y étais pas, mais j'y crois. Et vous voulez mon avis? Ça n'annonce rien de bon. » Ezra vint penser ses lèvres en une ligne fine, un brin partagé sur la question. « Franchement ? J’en sais trop rien en vrai. » Il  vint dégager du bout du pied un caillou sur son chemin. « Le fait que ce soit sous forme de rumeurs, ça, ça annonce rien de bon. Mais… » Il vint soupirer quelque peu, haussant les épaules de façon nonchalante. Parce-qu’il y avait toujours un mais. « Si les rumeurs sont vraies, on parle là du Tournoi des Trois Sorciers. C’est pas rien les filles ! Imaginez si ça se passe vraiment cette année. Chez nous. Ce serait extraordinaire ! » Parce-que ses yeux étaient réellement emplis d’étoiles et de toute la galaxie. Il avait tellement lu d’articles et de récits à propos de ce fameux tournoi qu’il ne rêvait que d’une chose: pouvoir le vivre une fois dans sa vie.

« J'ai tous mes livres maaaaaaais je manque cruellement de bonbons. » Et elle vint en rire, la gamine, alors qu’il attendait en réalité une réponse plus sérieuse que ça. « J'ai tout ce qu'il me faut, ou presque, mais je comptais de toute façon emprunter ses bouquins à Hermione et piquer deux-trois trucs aux autres, donc on peut considérer que c'est bon. Maaaais je n'ai rien contre les bonbons. En plus les Weasley ont sorti plusieurs nouveautés, je le sais, Ron m'en a parlé! » Ezra vint lever les yeux au ciel lorsqu’Ariel vint parler de ses autres amis, les deux petits protégés de Potter - mais il ne vint faire aucun commentaire désobligeant, il ne désirait pas lui faire de tord. « On va faire un tour là-bas alors, et vous avez dans l’obligation de m’acheter une portion chacune de bonbons ou de chocolats pour compenser cette perte de temps. » Il tentait comme il pouvait de cacher le sourire malicieux qui menaçait de se frayer un chemin jusque ses lèvres, alors qu’il était tout autant content qu’elles d’aller y faire un saut.

A l’intérieur de la boutique, l’effervescence était à son comble. Tous les enfants du monde magique avaient du se donner rendez-vous dans cet endroit tellement ils en arrivaient de partout. Les promotions pleuvaient et donnaient d’autant plus envie de venir piocher une poignée des derniers bonbons créés et en vogue. Il n’avait d’ailleurs même pas vu que le premier réflexe de Ariel avait été de venir piocher et de mettre de façon illégale dans ses poches des friandises - en espérant qu’elle en donne à ses copains une fois arrivés au château. « Regardez, ceux là font allonger le nez. » Il vint en attraper un et le tendre en direction des filles. « L’une de vous veut tenter ? » Il vint hausser un sourcil, provocateur. Lui même n’irait pas gouter sans avoir vu les effets, mais il ne pouvait s’empêcher de voir si l’une d’elles était prête à tenter. « Tu n’as qu’à tenter, si ça te fait tant rire. » Surpris de cette intervention, Ezra vint tourner son regard vers la jeune femme qui lui avait adressé la parole. Hermione Granger. « Toi qui sait tout sur tout, je parie que tu connais déjà les effets ? »

Citation :

WIN : Hermione est de bonne humeur et fait une simple blague sur les longs nez
SO CLOSE : Elle vint lever les yeux au ciel et propose à l'autre Ginny, la rousse, de partir d'ici vite
FAIL : elle se moque de lui pendant une long monologue pendant lequel Ezra est à deux doigts de s'endormir

"Et vous voulez mon avis? Ça n'annonce rien de bon."
« Si les rumeurs sont vraies, on parle là du Tournoi des Trois Sorciers. C’est pas rien les filles ! Imaginez si ça se passe vraiment cette année. Chez nous. Ce serait extraordinaire ! »
« C'est vrai que d'autres écoles viendraient à Poudlard? Ou alors c'est nous qui allons devoir nous déplacer? »

Ils étaient là, les trois pièces d'un puzzle qu'ils avaient appris à maîtriser depuis déjà plusieurs rentrées. Ariel touchait toujours du côté mélancolique, tragique. Ezra se suffisait dès lors qu'il pouvait accéder à une fibre bien plus heureuse, bien plus optimiste. Ginny elle, tanguait éternellement vers le concret, le réalisme. À trois, ils se complétaient la majorité du temps, se mettaient au défi bien souvent.  

Les discussions pleuvent et les mots s'entrechoquent. Lorsque les doigts de Ginny quittent les mèches d'Ezra, ce n'est que pour aller embêter un peu plus Ariel en la chatouillant à travers ses pronostics de shopping auxquels elle n'ajoute qu'une envie commune de mettre la main sur des denrées sucrées censées leur permettre de survivre pendant tout l'allée en train vers Poudlard. « Maaaais je n'ai rien contre les bonbons. En plus les Weasley ont sorti plusieurs nouveautés, je le sais, Ron m'en a parlé! » à la mention de Ron, elle redresse la nuque Ginny, attentive, un peu trop à son goût pour qu'on ne l'embête pas à ce sujet. La seconde qui suit, elle détourne le regard, laisse ses prunelles dériver au-delà des vitrines qu'ils croisent sur leur passage. « On va faire un tour là-bas alors, et vous avez dans l’obligation de m’acheter une portion chacune de bonbons ou de chocolats pour compenser cette perte de temps. » son bras passe sous celui d'Ezra rien que pour fouiller dans les poche de sa cape au cas où il y cache déjà des friandises qu'il n'a pas partagées avec elles, le goujat. « Tu sais qu'on a 100% de chances de piquer dans ta portion en plus de la nôtre, n'est-ce pas? »

« Regardez, ceux là font allonger le nez. L’une de vous veut tenter ? » Ariel dérive dans les allées, Ginny a jeté son dévolu sur l'immense étal de dragées et Ezra a supposémement trouvé la révélation acidulée de l'année. « Tu n’as qu’à tenter, si ça te fait tant rire. » brrr, Hermione. Au seul son de sa voix, les doigts de Ginny se resserrent sur l'emballage qu'elle tenait au passage, excédée que Madame Je-Sais-Tout se soit incrustée encore dans leur journée. Elle a le don de rôder à chaque fois qu'Ezra est impliqué, aujourd'hui n'est qu'une autre preuve qu'elle a des yeux tout le tour de la tête et qu'elle ne se gêne pas pour se greffer même là où elle n'est pas la bienvenue. « Toi qui sait tout sur tout, je parie que tu connais déjà les effets ? » un bref sourire en coin naît sur les lèvres de la brunette qui redresse les yeux pour attraper ceux d'un Ezra espiègle bien comme elle l'aime. « Ahhh mais BIEN SÛR. C'est un sort tiré d'un des plus vieux grimoires que l'on puisse connaître. Il est apparu avant l'âge de Merlin et à l'époque on s'en servait comme élixir de vérité camouflé. Les sorciers susceptibles de commettre un affront contre le grand mage devaient gober des cachets enchantés qui leur faisaient allonger le nez, un peu à la façon de Pinocchio. Lorsqu'ils disaient un mensonge leur traitrise était connue et leur nez prenait des proportions gi-gan-tes-ques.  »

La tirade dure mille ans, ou juste assez de temps pour que Ginny attrape un des bonbons au creux de la paume de son blond d'ami, qu'elle le fasse rouler entre ses doigts. « Hey Hermione? » Hermione redresse la tête, hausse hautaine les sourcils. « Est-ce que tu as un crush sur Ezra? » la bouche de la pauvre sorcière aux notes parfaites s'ouvre en un O parfait, symétrique au possible, un O qui sert de cible à Ginny le temps de lui lancer le bonbon sur la langue en visant parfaitement. La voilà qui attend que le nez d'Hermione allonge, pour prouver sa théorie.

WINWINWIN : le nez d'Hermione allonge, son crush est confirmé
SOSOSOCLOSE : Hermione s'étouffe, Ezra doit la sauver
FAILYOUFAIL : pas de nez allongé, pas d'asphyxie, Hermione jure de se venger en classe de sortilèges

"Je sais, je sais... En fait, c'est super excitant, c'est juste vu les évènements de l'été, à la place de Dumbledore, j'suis pas sure que je laisserais faire." Elle fronce les sourcils. "Nan, normalement c'est les autres qui viennent, sinon, on aurait déjà été prévenus, tu ne penses pas?" Un sourire malicieux vient illuminer son visage. "Je me demande quelles sont les conditions de participation... tu crois qu'ils nous laisseraient nous inscrire? On pourrait être... Champions de Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers!" Elle éclate de rire, la perspective d'un défi plus amusante que celle de rumeurs sur fond de danger - chaque édition du Tournoi, des candidats disparaissent dans ce mystérieuses circonstances, sont gravement blessés, ou pire, morts. Mais ça n'empêchera pas Ariel d'y soumettre son nom, au moins pour l'aventure.

"On va faire un tour là-bas alors, et vous avez dans l’obligation de m’acheter une portion chacune de bonbons ou de chocolats pour compenser cette perte de temps" Ariel adresse une mine faussement outrée à Ezra. "Après t'avoir gracieusement offert le tiers de mes chocogrenouilles? Je ne crois pas, jeune homme!" "Tu sais qu'on a 100% de chances de piquer dans ta portion en plus de la nôtre, n'est-ce pas?" "Cent pour cent!", répond Ariel en écho à Ginny. Surtout qu'elle, la moitié de ses sucreries, elle ne compte pas les payer. Simplement, elle glisse un regard étonné à Ginny lorsque celle-ci redresse la tête au détour de sa phrase: et elle n'est pas sur quoi, ou qui, des jumeaux, de Ron ou des nouveautés pique l'intérêt de la Serpentard.

Enfin, les voilà tous les trois devant une grosse jarre de bonbons roses, et Ezra qui tend la friandise à leurs minois ravis: "Regardez, ceux là font allonger le nez. L’une de vous veut tenter ?" Ariel pouffe, déjà prête à dire oui et à tenter l'expérience. C'est le bon côté d'être à Gryffondor: elle n'a qu'à justifier chaque décision idiote par son besoin de prouver sa bravoure. Mais la rouge et or n'a pas le temps d'approcher ses doigts de la paume du blondinet que se fait entendre une voix un peu trop familière. Ils se retournent d'un seul ensemble pour faire face à Hermione Granger, première du nom. Ariel ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel, et d'échanger un regard entendu avec Ginny. Ce n'est un secret pour personne que les trois filles ne s'entendent pas, et sa présence indésirable à leurs côtés quand Ezra les accompagne n'est pas pour apaiser les tensions. En ce qui la concerne, Ariel a plus d'affinités avec les deux acolytes Ron et Harry qu'avec Miss Je-Sais-Tout: elle supporte difficilement sa rigidité, son arrogance, et son impérieux besoin de contrôle. Alors, bras, croisés, l'adolescente n'écoute qu'à moitié la tirade de leur interlocutrice, se contente plutôt d'observer ce qui se trame dans le petit groupe: le calme olympien du blondinet, l'égoïsme d'Hermione qui ne s'intéresse qu'à sa propre intervention, et Ginny qui... prépare un mauvais coup?

Un battement de cils (et un magnifique lancé de dragée) plus tard, c'est le chaos. Les yeux d'Hermione s'écarquillent, sa respiration se coupe: elle porte les mains à son cou et s'agite dans tout les sens, un râle rauque s'échappant de ses lèvres roses.  

"Euh... elle s'étouffe là, non?!" Une grimace déforme les jolis traits d'Ariel, qui se rapproche de son amie pour lui murmurer à l'oreille: "Mais du coup, ça veut dire qu'elle a un crush?"