Le son de la porte qui claque fait encore trembler les murs lorsque je rejoins ma fratrie autour du lit d’hôpital. L’inconnu parti, il ne reste plus que nous et nos piques plus sanglantes les unes que les autres. L’affront dans toute son élégance quand on ne supporte en rien ce genre de situation où la famille semble flancher. Le tout s’enchaîne tel des coups sur un boxe de ring, ce sera à celui qui frappera le plus fort. « J'apprends du meilleur. Comment va Emma? » « A merveille, elle irait parfaitement avec Saül. » Elle le connaît le point faible, celui qu’il ne faudrait jamais aborder en ma présence, mais qui revient tel un boomerang pour toujours frapper plus fort. Le sourire satisfait qu’elle affiche me donne littéralement envie de lui en coller une. Juste pour la forme. Je me contente d’un regard noir ceux dont j’ai le secret rien que pour les deux êtres qui me font face. Et bien entendu, l’un ne va pas sans l’autre. « T’as appris à parler ou la seule chose que tu sais faire, c’est casser la gueule du monde entier ? Au moins il est riche. » Au moins il est riche. L’argument est si bas, mais si Parker que je pourrais l’applaudir pour cela. Mon sale caractère en décide clairement autrement. « Un jour t’apprendra ce que c’est de défendre sa famille. » Il vendrait son cul pour de l’attention et du fric. Et la gamine qui est fière de lui. Il m’exaspère et pourtant, je reste là, sans broncher d’un millimètre.

« Dégagez faut que je dorme. »
« Dans tes rêves. »

Elle sait parfaitement que l’on ne bougera pas de là et alors qu’elle râle encore un peu pour la forme, je pousse Yele du chemin pour prendre la place sur le fauteuil vraiment confortable. Personne ne me fera bouger de cet endroit quoiqu’il arrive, fin des visites ou non. Je peux devenir le dernier des cons lorsque le mode pitbull est enclenché.