Cody ferma les yeux au moment où Elizabeth décida de se saisir de sa fermeture, seule barrière restante à la fusion de leur corps, lui étant déjà torse nu. L’attente était interminable, allait-il à nouveau interrompre cet échange pulsionnel ? Allait-il plonger à corps perdu dans le sien, se noyant l’un à l’autre ?
Il décida finalement de lui ôter sa robe. Le ton était donné, plus moyen de revenir en arrière…Elizabeth se tortilla pour retirer le vêtement. Cody souleva Elizabeth avec une facilité déconcertante. Elle savait qu’il l’amenait dans la chambre, c’est toujours dans ce lieu qu’ils avaient fait l’amour. Jamais dans la cuisine, dans la salle de bain ou sur le canapé…toujours dans la chambre. Ils avaient toujours procédé ainsi.
La chambre était toujours la même. Ils n’étaient plus ensemble depuis plusieurs années et pourtant, rien n’avait changé. Ni dans cette chambre, ni dans leurs échanges. Mais Elizabeth se sentait bien, elle avait le sentiment d’être chez elle et les bras de Cody incarnaient la sécurité. La belle n’avait le goût du risque que dans son travail, jamais dans sa vie privée, équilibrant ainsi son niveau d’audace. Et de toute façon, quand elle essayait des choses différentes, comme avec Connor, cela la menait droit à l’échec. La sécurité c’était très bien.
Cody et elle avaient unis leur force pour retirer chacun les tissus qui les recouvraient encore. Ils étaient à présent face à face, nus. Si la scène avait déjà été vécue, la tension n’était pas diminuée pour autant. Ils se désiraient tout de même fortement. Cody s’allongea de nouveau vers elle dans une étreinte douce et chaleureuse. Il partait à la découverte des parties du corps de la belle avec prévenance et attention. Il n’était pas hésitant dans son toucher mais très délicat, comme s’il avait peur de la briser. Peut-être était-ce l’image qu’elle renvoyait en cet instant, une femme blessée et vulnérable. Pourtant, c’est être secouée qu’elle voulait. Elle mourrait d’envie qu’on la repousse dans ses limites, qu’on la fasse se sentir vivante, qu’on lui offre énergie et enthousiasme. Elle sentit Cody se saisir de sa poitrine, réceptive à cet explorateur déjà connu. Ses seins étaient satisfaits mais en attente de plus de stimulation, tout comme l’était le reste de son corps. L’échange corporel était très loin d’être désagréable mais c’était comme s’il manquait quelque chose…Le plaisir n’atteignait pas les cieux attendus.
Cody la regardait avec beaucoup de tendresse, il dégageait beaucoup d’affection à laquelle elle se raccrochait. Elle se remplissait de cet épanchement de bienveillance et de douceur. Lorsqu’il la pénétra, elle se mit à gémir car la sensation était divine mais elle le fit également pour les encourager à s’abandonner, que ce soit lui ou elle-même. Mais elle n’y arriva pas entièrement. Avec Cody, elle était cérébrale, elle ne déconnectait pas tous les câbles, il y en avait toujours un qui faisait le rebelle.
Lorsque Cody atteignit son paroxysme de plaisir organique, Elizabeth ne put s’empêcher de faire semblant. Peut-être le verrait-il, peut-être le sentirait-il mais à ce moment-là, cette décision lui semblait évidente. Ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait avec lui et elle n’avait jamais réellement su s’il savait faire la différence. Sa raison aimait trop cet homme pour lui faire de la peine, d’où le prétendu orgasme, mais son corps ne se détendait pas assez pour s’abandonner totalement à lui, d’où le manque de jouissance.
Ils s’allongèrent l’un à côté de l’autre après avoir séparés leurs corps brûlants et ils ne purent s'empêcher de garder un fort contact, s'alignant pour une étreinte sincère. Tout était machinal mais beau et authentique. Cody était probablement fatigué car il s’endormit rapidement. Il avait sûrement fait une grosse séance de sport. Elizabeth ferma les yeux également aussi vite qu’une voiture de course sous les effets de l’alcool qui l’achevèrent.
Le matin, elle se réveilla la première, la tête plus lourde qu’une enclume, avec à l'intérieur d'elle un pivert vicieux qui ne s’arrêtait pas de taper. Elle avait l’impression de revenir du plus bas fond de la Terre, la honte l’envahissait davantage à chaque seconde. Elle était complètement perdue, observant Cody à côté d’elle et ne sachant comment réagir. Allaient-ils devoir discuter lorsqu’il ouvrirait les yeux ? Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait même pas ce qu’elle ressentait. D’un côté elle avait apprécié ce beau moment de tendresse et d’un autre une petite voix lui soufflait que ce n’était pas la passion qu’elle attendait. Devaient-ils se laisser une chance de chercher cette passion ? Devaient-ils rester amis, surtout après avoir mis autant de temps à trouver leur équilibre ? Les pensées l’envahissaient et soudain, ce fut une évidence : la fuite était la meilleure des solutions pour le moment. Elle récupéra ses affaires et s’éclipsa de l’appartement de Cody, écrivant très rapidement un « Merci » sur un papier qu’elle laissa dans le salon, à côté de la poche de sushis, malheureusement bons à jeter, tout comme son estime d’elle-même.
@Cody Shephard