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 where we belong ( danikeith #6 )

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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyDim 14 Juin 2020 - 17:55



@KEITH WEDDINGTON & DANIKA RILEY
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Il était tôt. Très tôt. Trop tôt pour quelqu’un qui travaillait principalement de nuit. Mais elle s’était réveillée, prise d’une envie qu’elle ne connaissait que trop bien. Plus qu’une envie c’était un besoin, un besoin électrisant d’être sur le tatami, de passer les portes du dojo où elle avait grandi, de retrouver cette partie d’elle. Son corps pour la première fois lui criait qu’elle ne pouvait plus repousser ce moment. Qu’il fallait retrouver le combat pour lequel elle avait été faite, que sa vie avait été trop longtemps mise de côté.  Elle n’avait plus d’attèle, avait débuté la rééducation avec Swann qui lui avait dit d’y aller doucement. Elle ne savait pas ce qui l’avait pris ce dimanche matin-là. Elle s’était réveillée avec une volonté qu’elle n’avait pas vu en elle depuis des mois. Elle s’était habillée de manière mécanique, enfilant des affaires de sport. Puis lorsqu’elle avait pris son sac, elle y avait glissé des clefs, des clefs qu’elle avait laissé dans un tiroir depuis longtemps.  Les clefs d’un endroit dans lequel elle n’avait pas mis les pieds depuis plus de trois mois.

Danika avait pris sa voiture et avait conduit jusque chez Keith, parce qu’elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas le courage de faire ce qu’elle avait l’intention de faire sans lui. Parce qu’elle avait besoin d’une excuse pour y retourner. Parce qu’elle avait décidé ce matin qu’il était temps parce qu’elle voulait l’aider lui. Elle ne connaissait qu’une manière de le pousser vers l’avant, qu’une manière de le faire reprendre possession de ce corps qu’on lui avait pris et c’était sur le tatami où ils étaient devenus les personnes qu’ils étaient.

Elle se gare devant chez lui et hésite un instant parce qu’elle ne l’a pas prévenu et qu’il est tôt, très tôt, le soleil s’étant à peine levé. Elle n’a presque pas dormi pourtant ne ressent pas la fatigue. Son corps est en alerte, prisonnier d’une tension électrisante comme s’il savait pertinemment où la jeune femme allait se diriger. Elle sonne à la porte et piétine sur place en attendant qu’il lui ouvre, incapable de rester en place. Keith lui ouvre la porte, elle n’attend pas qu’il ouvre la bouche pour monopoliser la parole, beaucoup trop énergique pour un dimanche matin.

« Salut. Ouiii je sais qu’il est tôt. » Elle n’en a rien à faire, l’a déjà presque poussé pour entrer dans cet appartement qu’elle connaissait encore par cœur. Elle n’y était pas venue depuis qu’elle lui avait annoncé la mort de son père.  Ils avaient passé plus de temps ensemble ces dernières semaines, apprenant à se retrouver, à se souvenir de leur amitié. Danika s’était assurée que ce ne soit jamais l’un chez l’autre, comme pour éviter un énième dérapage, quand il était déjà difficile pour eux de passer du temps ensemble sans avoir le souvenir de ce qu’ils avaient été, mais aussi de l’appel toujours présent qu’ils semblaient ressentir envers le corps de l’autre. Mais les réflexes commençaient à revenir, comme une habitude qui collait à la peau et cela lui arrivait d’oublier les nouvelles règles qu’elle avait instauré. Comme là, alors qu’elle entre dans l’appartement et que par réflexe elle vient coller un baiser sur sa joue sans même s’en rendre compte, trop concentrée dans la raison de sa présence pour se rendre compte que le contact physique n’avait plus rien de naturel aujourd’hui. Ou plutôt qu’il était un naturel qu’ils tentaient d’éviter le plus possible. Mais plus les semaines passaient, plus elle venait le voir entre ses cours dans la journée pour prendre un café avec lui, plus ils allaient au cinéma, plus ils allaient se manger une glace le long de la plage, plus leur amitié revenait comme une évidence. Ils avaient réussi à ne plus s’engueuler, toutes ces dernières fois où ils s’étaient vus depuis ce séjour au sanctuaire, évitant les sujets sensibles, se concentrant sur le lien qui les avait toujours uni plutôt que sur tout ce qui les séparait aujourd’hui.  Mais elle avait le sentiment qu’aujourd’hui allait être plus difficile. Parce que la conversation n’allait pas lui plaire. Parce qu’elle avait décidé de le pousser vers la rééducation de force. Mais aussi parce que son corps entier appréhendait l’endroit où elle comptait l’emmener, le choix qu’elle était en train de faire pour retrouver la personne qu’elle était.

Elle a ce regard qu’elle avait toujours eu quand elle était incapable de rester en place, quand il fallait qu’elle s’entraîne, que son corps lui criait que c’était un besoin vital, inévitable. Elle est en train de dire bonjour au chien de Keith quand enfin elle se met à le regarder lui et son épaule. « Va t’habiller. En affaires de sports.  Il est temps qu’on fasse bouger ce corps avant que tu te ramollisses complètement. » Un air de défi, une provocation. Alors qu’en réalité elle n’en menait pas large. Elle n’avait pas encore dit qu’elle avait l’intention de l’emmener au dojo. Elle n’était même pas encore sûre d’arriver à  passer la porte. Mais Danika savait qu’il était temps. Mais pour cela il fallait qu’il soit là. Parce qu’elle n’était pas sûre de ne pas s’effondrer quand tout son corps criait au danger tout en la poussant désespérément vers l’endroit où elle était devenue la femme qu’elle était. Cela lui semblait juste pourtant. D’y revenir pour le pousser lui, pour le faire avancer et peut être de la même manière, pour se retrouver.



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Dernière édition par Danika Riley le Sam 20 Juin 2020 - 10:09, édité 1 fois
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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyLun 15 Juin 2020 - 18:39


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Les jours passaient mais ne se ressemblaient pas. Parfois la vie faisait en sorte de vous rappeler que ce que vous pensiez avoir perdu ne s’était en réalité qu’éloigné pendant quelques temps. La simplicité de mon amitié avec Hayden, les cauchemars provoqués par Andréa et l’attractivité ressentie vis-à-vis de Danika. J’aurais préféré que les choses soient plus simples… Comme ces brefs moments partagés avec Hayden autour d’une casserole bouillonnante et de simples spaghettis. Comme si la vie se stoppait, laissant sur place toutes ses peines pour nous permettre de profiter de l’éclairci. C’était ce que nous tentions de faire avec Danika depuis cette fameuse journée passée au sanctuaire. Les choses avaient été mises à plat et j’avais pris pleine conscience de ce qu’elle attendait désormais de moi. Une simple présence. Une épaule sur laquelle s’appuyer. Et une totale abstraction de l’attirance éprouvée. J’avais mis du temps à comprendre qu’une main posée sur son avant-bras était électrisant pour ma part et une véritable torture pour la sienne. J’avais eu du mal à accepter cette distance si néfaste à mes yeux et bénéfique pour les siens. Et nous avions tenté de reprendre le cours de notre amitié là où nous l’avions laissé. Après sept années de silence, de non-dits mis au grand jour il y a peu et de sentiments inavoués. Si pour elle, le fait de m’ouvrir son cœur avait été une déchirure, un saut dans le vide sans avoir attaché son élastique auparavant, pour moi ce n’était qu’un doute supplémentaire, un flot de questions incessantes que je tentais de taire. Par chance, mon esprit fut relativement vite occupé par le guet-apens dans lequel je m’étais retrouvé avec Hayden à cette fameuse soirée au QAGOMA et au retour d’Andréa, me propulsant les deux pieds tout droit en enfer.

J’avais tenté de briser ce silence, de mettre des mots sur les émotions ressenties, mais le trouble provoqué m’avait rendu incapable de l’avouer à quiconque. Je savais que trop bien les réponses que m’apporteraient Hayden, l’inquiétude que je lirais dans son regard et l’émeute qu’elle serait capable de provoquer, barricadant ma porte d’entrée à l’affût de la moindre visite de mon ex-coéquipière. Et que dire de la réaction de Danika ? J’étais en train de prêcher une marche en avant rédemptrice pour nous, pour moi, pour elle, et j’avais la possibilité de nous propulser à la case départ, là où tout avait vaciller comme dans un jeu de société où la case prison était probablement la seule case où nous respirions enfin de cet étau qui nous prenait au cou. J’étais donc en train de cogiter depuis maintenant plus de quatre heures, au fond de mon lit en ce dimanche matin, les yeux éteints par la fatigue des nuits blanches que j’enchainais depuis mon face à face avec Andréa. J’avais tu ma situation, ne voulant inquiéter personne. Même si cette nuit-là, j’avais pris ma voiture, traversé la ville pour me garer devant chez Danika dans l’espoir de ne pas trouver porte close. J’avais besoin de son canapé, de son silence, et simplement de sa présence. J’étais descendu, hésitant quelques instants sur son perron jusqu’à ce que je me retrouve à apercevoir la jeune femme en présence de ce qui me semblait être une vision d’horreur, allongée contre un homme, ce sourire que je pensais m’être exclusivement destiné sur les lèvres et cette sensation de légèreté qu’elle n’avait pas en ma présence. Du moins qu’elle n’avait plus.

J’avais fait demi-tour, roulant sans but dans les rues de Brisbane tout en hésitant à déranger Hayden au beau milieu de la nuit, elle qui avait la faculté de chasser mes craintes d’un revers de main et tant de facilité. Puis en voyant l’heure affichée sur mon tableau de bord, je m’étais résigné à rentrer chez moi pour m’enfoncer au fond des draps, les yeux grands ouverts sans être capable de m’endormir malgré la présence rassurante de Ruby à mes côtés. Les heures du cadran de mon réveil y était toute passée quand mes yeux avaient tenté de se fermer. Le processus fût interrompu par la sonnette de ma porte d’entrée, qui m’arracha un grognement de mécontentement. Qui diable pouvait bien sonner aussi tôt un dimanche matin ? Je me trainais avec difficultés, prenant simplement le temps d’enfiler un short pour ouvrir. Je n’eus même pas le temps de prononcer le moindre mot que je me retrouvais avec ce qui me semblait être une tempête au milieu de mon salon. « Dani… » la suppliais-je presque, mon état étant à l’opposé du sien. Elle était pleine d’énergie quand moi je me retrouvais totalement lessivé. J’étais resté immobile, surpris par ce baiser qu’elle venait de poser sur ma joue alors que je faisais l’effort de ne plus instaurer le moindre contact avec elle, même si cela était contre-nature.  Je baissais la tête à l’approche de Ruby qui semblait heureuse de voir une nouvelle tête dans son domicile, et toute aussi énergique qu’elle d’autant plus. Je soupirais, refermant la porte derrière son entrée forcée, avant de me frotter les yeux, ébouriffant par la suite mes cheveux. « Non mais… Je rêve… » ironisais-je en l’observant de plus près, connaissant parfaitement cette impatience qui transpirait de tout son être. « Attend, que je sache, tu n’as pas repris la compétition n’est-ce pas ? Pourquoi diable tu viens aussi tôt ! » lui demandais-je en traînant des pieds jusqu’à la machine à café, tandis que je faisais couler machinalement mon café en espérant que ce dernier réussisse à me sortir de la brume dans laquelle je semblais parfaitement installé. Puis, je pivotais la tête dans sa direction, surpris de sa réponse. « Plait-il ? Une tenue de sport ? Non je n’ai pas ça en réserve je crois… » ironisais-je en faisant preuve de mauvaise foi. Je n’avais aucune envie de partir faire du sport en ayant passé une nuit totalement blanche. « Je ne te propose pas un café, tu m’as l’air particulièrement surexcitée… Ta soirée a dû être mouvementée… » Je laissais mes mots en suspens, décidant de ne pas attaquer sur ce terrain d’aussi bon matin. Je m’étais appuyé contre le plan de travail, ma tasse entre les mains, tandis que j’haussais un sourcil en apercevant ce regard que je connaissais tant. Elle semblait me provoquer. Non elle ne semblait pas. C’était ce qu’elle était en train de faire en réalité.

Je riais nerveusement, buvant mon café d’une traite, tandis que Ruby se frottait à mes jambes, me suppliant du regard pour lui ouvrir la baie vitrée et la laissait partir se balader, chose que je faisais dans un soupir, restant quelques instants face à ma terrasse en train d’observer ma chienne vivre insouciamment. Puis je reprenais conscience de la présence de Danika – quelques heures trop tard par rapport au moment où j’en aurais eu réellement besoin – et je pivotais vers elle. « Tu me laisses prendre une douche rapide… Mais je te préviens… Je ne ferais pas d’efforts… Je veux bien me balader avec toi mais ne compte pas sur moi pour me bouger. De toute façon ce corps ramolli… » lui dis-je en montrant mon torse du doigt avant de reprendre « est bien décidé à rester ramolli… Puis personne ne le regarde… Et surtout personne ne s’en est plaint… » conclus-je de façon catégorique. Je n’avais pas commencé ma rééducation nécessaire pour me permettre de me faire opérer par la suite, et je portais toujours plus ou moins mon attelle selon la douleur que je ressentais. « En revanche, par pitié, dis-moi que tu vas te fatiguer, je ne supporterais pas de te voir piétiner sur place… » ironisais-je en lui offrant un léger sourire en coin, le premier depuis son arrivée. « J’ai l’impression de te revoir la veille d’une compétition… Tu étais intenable sauf quand je te collais sur le canapé, allongée contre… » et je stoppais mes mots, conscient que raviver ces souvenirs n’étaient pas la solution, et surtout, qu’elle ne le ferait plus avec moi, mais bel et bien avec un autre. Mon visage se referma et je prenais la direction de la salle de bain, laissant ma tasse dans l’évier au passage. J’effleurais son corps sur le trajet, murmurant à sa hauteur. « Je reviens, fais comme chez toi… » qui fût une phrase purement rhétorique car elle savait qu’elle était ici comme chez elle malgré tout.

Je filais rapidement sous l’eau froide, espérant que l’eau qui brûlait mon corps, raviverait mon esprit, et je finissais par enfiler une tenue de sport malgré tout, ne voulant pas la braquer. J’attrapais mon sweat, vissant au passage une casquette sur mon crâne et j’accompagnais le tout de lunettes de soleil pour cacher les cernes qui devaient être bien visibles. Je revenais dans le salon, apercevant Ruby qui avait déjà fini son tour et j’en profitais pour fermer la baie vitrée, caressant ma chienne au passage. « Papa revient, tu es sage, tu gardes la maison… » murmurais-je en caressant avec tendresse ma chienne puis je me relevais en direction de Dani, écartant les bras légèrement. « Madame Riley est satisfaite ? Je te promets que tu as intérêt d’avoir une bonne raison pour venir aussi tôt un dimanche matin… » dis-je en m’avançant vers la sortie, lui ouvrant la porte pour la suivre, clé à la main. J’avais beau ne pas avoir envie d’y mettre du mien, je me retrouvais comme bien souvent incapable de refuser quelque chose à Danika. Et pourtant… L’appréhension me prenait. Car je savais que les surprises de Danika avaient souvent des sources plus sérieuses qu’un simple moment passé à deux à vouloir me faire bouger. Et ses non-dits ne me rassuraient pas, mais par patience et surtout par habitude, je lui emboîtais le pas, lui faisant une confiance malgré tout aveugle.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyLun 15 Juin 2020 - 23:51



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Il avait l’air épuisé, mais elle n’en avait que faire, incapable de contrôler l’énergie imprégnée de panique qui la secouait. Elle ne s’était même pas rendu compte du simple geste qu’elle avait fait et qui pourtant aujourd’hui n’était plus normal entre eux. Elle lève les yeux au ciel quand il mentionne la compétition, le suivant dans la cuisine d’un pas rapide incapable de rester en place. « Évidemment que non  j’ai pas repris. » L’ordre file juste après, celui de s’habiller et de la suivre. Il la connaissait trop bien pour savoir que lorsqu’elle avait ce genre d’idée en tête rien n’arriverait à la faire changer d’avis.  Son regard devient suspicieux quand Keith parle de sa soirée, sentant comme une accusation dans l’air. Elle lui offre son plus beau sourire innocent. « Si tu veux tout savoir j’ai passé une très bonne soirée. » Danika avait passé la soirée dans les bras d’Harley, s’oubliant elle et les sentiments qu’elle avait pour Keith dans les bras de son ami qui lui avait toujours permis de se détendre dans jamais la juger sur son manque d’attachement. Mais ce n’était pas à Keith qu’elle allait dire ça. « Mais ça n’a rien à voir avec pourquoi je suis ici. Tu devrais être content, un entraînement 100% RILEY, marque déposée,  le top du top. » Elle cachait son angoisse derrière son humour comme toujours, mais déjà il était en train de réfuter le fait qu’il allait s’entraîner, lui arrachant un grondement sourd.  Sa manière de parler de lui démontrait encore une fois le peu d’estime qu’il semblait garder pour sa personne et serrait le cœur de Danika chaque fois un peu plus. C’est sans doute pour ça, qu’elle le défie du regard, sa voix prenant un ton faussement désespéré. « Ouais bah moi je m’en plains. Qui aurait cru que t’aurais même pas besoin de donuts pour perdre la moitié de tes muscles. Et en plus il est devenu flemmard.  Si j’essayais de te faire courir tu ne tiendrais pas deux minutes je suis prête à le parier. »

Elle a envie de voir un sourire apparaître sur ce visage, pourtant sait bien qu’elle ne fait que le provoquer et jouer de ses faiblesses dans l’espoir enfin de retrouver le combattant qu’il avait toujours été.  Sa mention du passé lui arrache un sourire mais qui comme le sien disparait vite quand il s’arrête brutalement face à l’allusion qu’il n’a sans doute pas voulu faire, faisant apparaître de nouveau le fossé qui les sépare aujourd’hui. Instinctivement le regard de Danika est venu se poser sur le canapé en question, celui où cette nuit d’il y a sept avait dérapé. Elle ne se souvenait que trop bien de son corps au-dessus du sien, de ses mains sur son corps. Son visage se ferme pourtant, pour se rappeler que ce passé est à enterrer qu’il n’a plus lieu d’être.

Heureusement il part prendre sa douche et elle se contente de tourner en rond dans l’appartement, incapable de s’asseoir, ne souhaitant pas perdre ce besoin d’aller au dojo, tentant de refouler la peur qui lui serre les entrailles.  Lorsque l’homme a terminé de se préparer, ils sortent enfin de l’appartement et sa remarque la fait rouler des yeux. « Je serais satisfaite quand tu seras capable de tenir l’entraînement que je vais t’infliger oui. »

Elle l’entraîne vers la voiture. L’air de défi n’est là que pour lui, dès qu’elle ne le regarde plus son visage devient pale, anxieux. Elle s’installe, heureuse enfin de pouvoir conduire librement depuis qu’elle ne porte plus d’attèle. Son regard se pose de nouveau sur lui et elle fronce les sourcils. « Ca fait combien de temps que t’as pas dormi, t’as une sale gueule. » Danika n’était pas connue pour sa délicatesse. Encore moins avec Keith qu’elle connaissait depuis trop longtemps. Elle se force à démarrer, à ne pas hésiter mais ses mains sont crispées sur le volant, elle n’a toujours pas dit où ils allaient. Mais cette route la trahit vite. Combien de fois ont-ils pris ce chemin ensemble ? Combien de fois l’a-t-elle trainé dans ce dojo pour un entraînement ? Combien de moments complices ont-ils passés sur ce chemin, elle gueulant à tue-tête sur les chansons qui passaient à la radio.  Cette route aujourd’hui lui semble abominable. Comme si elle la menait droit à la mort. A celle de son père. Comme si son cadavre avait été enterré là-bas, que tout lui rappelait. Elle serre les dents et la parole suivante est une supplication exprimée d’une voix aiguë qui trahie déjà la panique qui l’habite. « Ca fait combien de temps que tu as Ruby ? » Danika ne dira pas qu’ils se dirigent vers le dojo elle n’est pas capable d’en parler, préfère détourner le sujet, qu’il lui parle de son chien, qu’il lui raconte le moindre détail de la vie de l’animal, elle a besoin qu’il occupe son esprit avant qu’elle ne fasse demi-tour.

Mais ils arrivent enfin et elle se gare sur le parking vide du dojo fermé. Isaac n’ouvrait plus le dimanche matin, il n’arrivait pas à tout gérer seul, sans son frère décédé, sans sa nièce, avec pour seule aide celle de son fils et celles plus hauts gradés du club. Mais ce n’était pas assez, pas quand il y avait la société à gérer. Elle le savait car son cousin le lui avait dit dans un message qui exprimait clairement la rancune qu’il commençait à ressentir.  C’était exactement pour cela pourtant qu’elle était là. Parce qu’il n’y aurait personne. Elle éteint le moteur de la voiture et reste un long moment à regarder le bâtiment.

Puis, Danika ferme un instant les yeux, tentant de contrôler la panique qui avait pris possession de son corps qui lui criait de partir, qu’il était trop tôt, qu’elle n’en était pas capable. « Ca va. Ca va aller. Juste une minute et on y va. » Elle se dit qu’elle cherche à le rassurer, qu’elle ne va pas s’effondrer, qu’elle va bien, mais en réalité c’est elle qu’elle essaye de convaincre.  Où est la femme forte, incassable et digne ? Il n’y a plus que la gamine terrifiée, celle qui a perdu son père et qui n’arrive toujours pas à l’assumer, comme si on lui avait arraché le cœur, une partie d’elle. Pourtant elle déglutit et enfin trouve le courage de sortir de la voiture, prenant son sac avec elle. Elle puise dans la détermination, la volonté que son père lui a transmise pour avancer vers la porte. La main tremble quand elle sort la clef et elle adresse un sourire tout sauf sincère à Keith, sa voix déraillant de nouveau « Il y a plus qu’à espérer qu’Isaac ait pas changé le code de l’alarme. » Elle ouvre les verrous sur la porte et ses doigts viennent distinctement tapé le code pour désactiver l’alarme une fois entrée, elle le connait encore par cœur, n’aurait pas été capable de l’oublier. Elle a retenu son inspiration dès l’instant où elle a passé la porte, et s’est empressé d’allumer les lumières dévoilant la salle principale. Son regard lentement se lève vers les escaliers qui mènent aux vestiaires, aux douches et aux différents bureaux. Dont celui de son père, qui surplombe la salle principale, lui permettant de tout surveiller.

Danika se force à expirer, à calmer la peine et l’angoisse qui fait trembler son corps. Tout lui crie qu’elle n’a rien à faire là, qu’il faut partir, ne pas revenir. Qu’il n’y avait plus de raison d’être là maintenant qu’il ne l’était plus. Elle n’était pas prête à assumer le rôle qui lui revenait de droit, cet héritage qu’il lui avait laissé, qu’il avait été créé pour elle. Sa main est venue se glisser dans celle de Keith un instant. Il était le seul qu’elle aurait laissé la voir aussi vulnérable. C’était pour ça que c’était lui avec elle aujourd’hui. Parce que sans sa main dans la sienne, elle n’est pas sûre qu’elle serait restée et aurait sûrement pris ses jambes à son cou. Mais ce contact l’ancre au sol, lui rappelle qui elle est, comment ces entraînements les avaient forgés et les avaient fait grandir, construisant en même le lien qui les unissait.

Danika n’est pas capable de supporter cette salle principale, celle qui ne fait que ramener son regard à ce bureau où il n’est plus, alors elle avance, lâchant enfin la main de Keith et se dirigeant vers les salles secondaires, celle où elle avait passé le plus clair de son temps à s’entraîner, loin des regards et loin du bruit des cours collectifs. La jeune femme puise dans cette volonté de fer qui l’avait toujours caractérisée. Elle allume la lumière de la petite salle et vient poser ses affaires sur le banc, enlevant ses baskets et ses chaussettes pour être pieds nus. Le premier pas sur le tapis bleu et rouge est hésitant, le deuxième un peu moins, sa respiration lui semble moins difficile. Elle vient ancrer tout son attention sur Keith car après tout c’était en grande partie pour lui qu’elle avait décidé de revenir dans ce lieu. Son regard devient dur et en une demie seconde elle a retrouvé l’attitude qu’elle avait toujours eu quand elle donnait des cours et qui était un miroir de celle de son père. Danika était intransigeante, perfectionniste et prête à pousser ses élèves plus loin qu’ils ne le pensaient possible. Et aujourd’hui Keith était son élève. « BON. Je vais pas te demander  si tu te souviens encore de tes katas de ceinture noire, parce que clairement je pense que tu ne tiendrais pas la moitié du kata. Alors on va recommencer du début hein Weddington ? Et même avant de commencer du début on va déjà voir si t’es capable de courir cinq minutes sans t’effondrer, pour voir à quel point je dois revoir mon programme. » Son sourire est devenu carnassier, son regard plein de défi. « Et ne te mets pas à pleurnicher, parce que je ne suis pas entrée dans ce dojo pour rien, alors maintenant qu’on y est on va s’entraîner même si Monsieur est fatigué. » Cela faisait des jours qu’elle avait commencé à se renseigner, appelant même son médecin pour savoir ce qu’elle conseillait comme entraînements, prête à tout pour adapter autant que possible le sport aux blessures de Keith et lui montrer qu’il avait encore toute la vie devant lui et un corps à reconquérir.


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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 1 Juil 2020 - 22:23


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Si on m’avait demandé comment j’imaginais mon dimanche matin, j’aurais probablement répondu au chaud, au fond de mon lit, à tenter de rencontrer Morphée qui me fuyait depuis quelques temps. J’étais épuisé, sur les nerfs et pourtant le sommeil ne voulait pas de moi. Ni même l’énergie. J’étais entre deux eaux, entre l’agacement et la lassitude. Entre la colère et l’inquiétude. Et j’étais surtout à contre-courant de l’énergie que libérait Danika en passant le seuil de ma porte. A l’époque, j’aurais pu justifier mon état par une nuit agitée, ayant enchainé les pintes au McTavish après une longue semaine d’enquêtes. Mais aujourd’hui, cette excuse ne fonctionnait pas. J’étais hanté par des souvenirs, par son retour et par notre rencontre. Et surtout, je préférais taire mon appréhension à celle qui suivait chacun de mes mouvements comme pour me replonger des années en arrière. Je grognais à sa réponse sur sa non-reprise alors que ma question avait été purement rhétorique. Et pourtant, je ne comprenais pas comment elle pouvait être si pressée et si impatiente alors qu’elle était attendue nulle part. Je soupirais, mon regard s’assombrissant quand elle m’avoua avoir passé une bonne soirée. Probablement meilleure que la mienne. « Tellement bonne que tu es là aux aurores, chez moi. » lui fis-je remarquer, la voix tranchante sans prendre la peine d’entendre ce qu’elle avait à me répondre à ce sujet, préférant changer de sujet. « Je suis ra-vi. » ironisais-je en appuyant sur chacune des syllabes, faisant encore une fois preuve de mauvaise foi.

Je ne savais pas si c’était mon insomnie ou le fait de savoir qu’elle avait passé sa nuit dans les bras d’autrui qui me rendait la tâche plus compliquée, mais je traînais presque des pieds, fronçant les sourcils en l’entendant parler de ma perte de masse. « Tu ne devrais pas parier Riley… Parce que même si je dois finir en rampant, je le ferais et tu le sais ! Et je ne suis pas flemmard, je ne suis juste pas aussi motivé que toi… Puis… Mon torse plaira à d’autres, s’il ne te plait pas, ne t’inquiètes pas ! » poursuivis-je en quittant la pièce à vivre. J’avais besoin de me réveiller et malheureusement la douche n’y fit pas grand-chose. Je voulais simplement m’allonger, dormir longuement et de façon réparatrice. Mais cette envie ne serait qu’un doux rêve pour les prochaines heures. Je soupirais en la voyant faire les cent pas, ne prenant pas la peine de lui adresser la moindre remarque et je décidais de lui emboîter le pas. « Tu ne peux pas faire comme j’ai envie ? Venir te plaindre sur mon canapé, une bière à la main pour passer le temps ? Toi-même tu sais que je ne tiendrais pas cet entrainement… Alors sois-tu me pousses au suicide… sois tu veux me prouver que je suis un moins que rien… Et dans ce cas-là, navré de t’apprendre que tu perds ton temps, je le sais déjà ! » râlais-je en montant dans le véhicule, croisant les bras contre mon torse comme un enfant faisant son air boudeur. « Je te remercie Danika, toi aussi tu es ravissante, j’avais oublié à quel point tu faisais dans la délicatesse ! » ripostais-je en tournant simplement le regard dans sa direction. « Il était si nul que ça pour que tu le foutes à la porte avant même qu’il n’ait le temps de dormir avec toi ? » lui demandais-je en mettant les deux pieds dans le plat. Je notais une pointe d’amertume et de jalousie dans ma voix que je tentais d’oublier, ne comprenant pas sous quel prétexte je pouvais me montrer jaloux, moi qui ne voulais pas de relation.

Je tournais la tête vers la fenêtre, observant la route que je reconnaissais rapidement, dès le premier virage. En silence, je pivotais mon visage vers la jeune femme, cherchant une réponse à ma question silencieuse et je compris en voyant sa mâchoire se serrer que mon intuition était la bonne. Nous étions en train de prendre le trajet du dojo. Celui qu’elle fuyait depuis des mois et qu’elle avait décidé de rejoindre aujourd’hui sans me l’annoncer clairement. Je connaissais chacune de ses mimiques et je compris rapidement qu’elle avait besoin que je lui change les esprits. Et malgré ma mauvaise humeur, je décidais d’accéder à ses besoins sans trop poser de question. « Ca va faire sept mois que je l’ai récupéré. Je l’ai adopté au refuge. J’ai eu un coup de cœur pour elle. Elle est pleine d’énergie. Parfois trop pour moi, mais ça m’évite de me laisser aller. Puis ça fait une présence. Je ne peux plus imaginer ma vie sans elle… et toi Pepsi ? On évitera de les faire se rencontrer… Sait-on jamais s’ils tiennent de nous, ils risqueraient de passer la vie à se chamailler. » tentais-je d’une pointe d’humour tandis qu’elle garait le véhicule sur le parking que nous connaissions parfaitement. J’étais surpris de voir le dojo fermé, et je tournais le regard vers elle, la main sur la poignée de la portière. « Prends le temps qu’il te faudra Dani… » murmurais-je en hésitant à lui caresser la nuque avant de me rétracter. J’observais les alentours, sentant mon rythme cardiaque s’accélérait tandis qu’elle bougeait enfin du véhicule, m’obligeant à la suivre, m’adaptant à son rythme. Je souriais tendrement à sa remarque, haussant les épaules. « Je ne pense pas qu’ils aient réellement pensé à changer le code » dis-je en posant ma main sur la sienne qui tenait les clés, l’aidant à déverrouiller la porte.

Le dojo était vide de toute vie, me replongeant dans nos moments où nous venions nous entrainer à deux, comme nous le faisions aujourd’hui. Je restais à ses côtés, observant les alentours tandis que j’attrapais sa main au même moment où elle avait tenté d’attraper la mienne. Je serrais ses doigts entre les miens, lui offrant un sourire que je voulais rassurant. « Ça va aller… Tu es chez toi ici, ne l’oublie pas… » lui dis-je tendrement, tandis qu’elle se retirait de mon étreinte, se rendant dans la salle annexe, m’arrachant un soupir tandis que je la suivais. Mon regard se portait sur chaque recoin que je connaissais pourtant par cœur, et j’arrivais dans la salle qu’elle venait d’allumer, retirant ma casquette comme par habitude, refermant la porte derrière moi. Je restais en silence dans l’entrée de la salle, observant les pas hésitant de Danika tandis que je posais mes affaires à proximité des siennes, me mettant en tenue aussi pour venir derrière elle par la suite, le souffle presque court d’inquiétude. « Tu me refais une démonstration ? » lui demandais-je avant qu’elle ne me demande de courir pendant cinq minutes. Je grognais entre mes lèvres, le regard s’assombrissant. « Tu remets en doute mes connaissances ou mes capacités ? Dois-je te rappeler que je te mettais au tapis sans trop de difficultés ? » lui demandais-je en m’approchant, mon regard se posant sur son sourire. Elle me défiait. Elle tentait de me faire réagir. Je retirais mon t-shirt, allant le poser avec mes affaires en prenant soin de le plier auparavant, et je décidais de commencer à courir autour du tatami, bien décidé de la faire mentir. « Montre l’exemple plutôt que d’user ta salive en vain. On verra qui de nous deux s’arrêtera pour pleurnicher… » lui demandais-je en passant à sa hauteur. Elle n’avait pas forcément tort, mon inactivité totale semblait avoir laissé des traces et au bout de deux minutes qui m’avaient semblé cinq, je commençais à m’essouffler, sentant mes poumons brûler de plein fouet, m’obligeant à m’arrêter, les mains posées sur mes genoux, replié sur moi-même pour tenter de reprendre mon souffle.


Je décidais de me laisser tomber en arrière, m’allongeant de tout mon long tout en me concentrant sur ma respiration. J’étais incapable de me bouger et je m’en voulais de m’être vu plus fort que ce que je n’étais réellement. Mon poing se serra et vint taper le tatami de fureur. Je me redressais, fusillant Danika du regard. « T’es ravie ? C’est du temps perdu. Fais ce que tu as à faire ici, je te regarde » dis-je sans lui laisser la moindre chance de riposter, allant m’adosser contre le mur, les jambes rabattues contre moi. La réalité était dure à admettre mais je n’étais plus capable de rien. Mon regard était plongé dans le vide, mes poings toujours serrés tandis que mon souffle se ralentissait. Je n’étais pas du genre à abandonner et pourtant je n’avais pas la force ni physique, ni mentale, de dépasser mes limites. Pas aujourd’hui. Pas en ayant l’esprit si occupé par Andréa. Là où à l’époque le sport me servait d’exutoire, ce n’était qu’une torture aujourd’hui. « J’y arriverais pas… J’ai essayé… J’ai voulu faire le malin lors d’une journée porte ouverte à la caserne… Une course d’obstacle… j’ai fini les pieds en l’air après un malaise… Je ne tiendrais pas la distance… Je ne te suivrais pas. Tu as gagné. » lâchais-je en lui faisant un signe de main pour la faire reculer, détournant le regard. Mon égo en prenait un coup et le sentiment de ne plus faire honneur à son père me prenait aux tripes. Alors je décidais de me relever, m’avançant vers elle lentement. « Désolé de te décevoir Danika. Mais tu m’as surestimé. De toute façon, tu vas forcément me dire que tu as l’habitude que je te déçoive, et c’est pour ça que tu avais ce mec sur ton canapé hier. » lâchais-je amèrement en lui tournant le dos, prêt à reprendre mes affaires.

Je ne voyais pas l’intérêt de lui infliger le supplice de rester plus longtemps dans ces lieux qu’elle avait éviter depuis des mois. « On peut partir, je ne veux pas que tu te sentes obliger de rester ici si tu n’en as pas envie. Tu aurais du me le dire je t’aurais évité ce mauvais moment à passer. » avouais-je en hésitant face à mon t-shirt. Etais-je en train de fuir une fois de plus ?



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 1 Juil 2020 - 22:28



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Elle aurait pu être plus délicate, mais est incapable de réellement voir l’état dans lequel il est, trop concentrée sur le combat intérieur qu’elle mène contre son envie de fuir et de ne jamais remettre un pied au dojo. Bien sûr elle a vu les cernes et son visage pale, mais elle a deviné que cela faisait en réalité des mois qu’il dormait mal, aujourd’hui semble juste pire que les autres. Mais la remarque suivante la fait froncer les sourcils et confirme ses soupçons. Ses mains se serrent sur le volant et elle tourne lentement la tête vers lui. La réplique froide claque sans qu’elle n’ait le temps de la retenir, trop à fleur de peau pour pouvoir se contrôler. « Oh au contraire, c’est probablement un de mes meilleurs coups, c’est pour ça qu’on se voit régulièrement. On ne s’offusque pas si l’un de nous a d’autres trucs de prévu pour rester. »  Il a voulu savoir, il en subira les conséquences. Elle ne dit pas qu’elle aurait voulu que ce soit lui. Ne dit pas qu’Harley n’avait pas réussi à lui faire oublier l’homme à côté d’elle.  « T’as voulu passer hier c’est ça ? » Danika essayait de passer outre le ton qu’il avait employé empreint d’une jalousie qu’elle ne comprenait pas. Elle avait décidé de ne plus aborder ces sujets où Keith devenait un puzzle qu’elle n’arrivait pas à résoudre. Un instant il la considérait comme sa sœur pour l’instant d’après l’embrasser passionnément quand elle lui annonçait qu’elle voulait moins de contact physique. Keith se disait incapable de l’aimer comme elle l’aurait voulu, pourtant il la désirait ouvertement.  Elle se force à secouer la tête et à changer de sujet. Cela ne servait à rien.  Elle faisait ce qu’elle voulait de ses nuits. Et en l’occurrence Harley comme toujours savait lui changer les idées. La seule raison pour laquelle il n’était pas resté dormir était la compétition qui l’attendait ce matin aux aurores. Et le fait que le plus souvent il savait que Danika refusait tout ce qui aurait pu se rapprocher d’une relation.

La jeune femme se concentre sur la route, l’angoisse serrant son cœur devenant de plus lourde. Elle a besoin de penser à autres choses, lutte contre la panique qui lui crie qu’il est trop tôt, qu’elle n’est pas prête. Elle jette un regard reconnaissant à Keith quand il parle de son chien et s’accroche à ses paroles. « J’ai adopté Pepsi il y a trois ans. Quand j’ai arrêté la compétition. C’était dur et j’avais besoin… » De quelqu’un ? Elle ne dit pas qu’elle aurait eu besoin de lui, plus que d’autres, pas quand il y avait déjà eu trop de reproches. Elle reformule sa phrase : « Il était ce dont j’avais besoin. Je ne regrette pas. » Danika adorait son chien et encore aujourd’hui il l’aidait au quotidien. Elle aurait presque aimé qu’il soit là alors qu’ils arrivaient sur ce parking.

Son corps entier était sous tension, son cœur battant à la chamade, lui rappelant qu’elle n’était pas prête, que la peine ne serait pas supportable, qu’elle n’avait plus aucune raison d’être là. Mais sa main sur la sienne alors qu’elle déverrouille la porte lui donne un peu de courage, assez pour oser enfin passer cette entrée. Elle était chez elle et pourtant cette maison était devenue étrangère comme si elle ne lui appartenait plus. Danika ressentait avec force la culpabilité d’avoir refusé d’y revenir. L’idée de monter dans ce bureau où il n’était plus la terrifiait. Aussi elle se dirige vers l’endroit où elle s’était toujours sentie le plus en sécurité, cette salle où elle s’était entraîné encore et encore.  Elle ne ferait pas de démonstration, ne se sentait pas encore prête. Non elle était là pour lui. Pour qu’enfin il décide de se battre.  Sa remarque lui arrache un sourire et l’espoir nait avec simplicité, peut être que finalement cela ne serait pas si difficile. Elle se met à courir, s’adaptant à son rythme, mais très vite, trop vite il s’essouffle et à la première difficulté choisit de s’arrêter.

Le regard de Danika est dur, son corps ne sursaute pas lorsqu’il frappe sur le tatami avec fureur. Elle se contente de rester plantée face à lui, ne pas laisser apparaître à quel point son cœur s’était serré en le voyant essoufflé après deux minutes de course et prêt à abandonner aussi rapidement.  Faire ce qu’elle avait à faire ici ? Mais il était la raison de sa présence. Danika voulait qu’il aille mieux. Elle voulait désespérément qu’il retrouve son envie de vivre, la force de se battre. Et elle ne connaissait qu’un moyen de l’aider et c’était sur ce tatamis. C’était en partie pour lui qu’elle s’était décidée, qu’elle s’était enfin forcée à passer la porte de ce dojo. Elle avait simplement attendu cette braise de détermination pour pouvoir l’attiser et tenter de retrouver la flamme qui avait toujours brûler en elle. Elle n’avait aucune intention de bouger.  Il n’avait jamais abandonné facilement pourtant aujourd’hui plus qu’un autre jour, il semblait avoir été mis à terre avant même d’entrer dans ce dojo.


Sa mâchoire se serre à sa remarque sur la façon dont elle passait ses nuits. Il n’avait aucun droit de faire des réflexions et encore moins de ce ton qui respirait la jalousie. Pas quand il savait pertinemment qu’elle aurait voulu que ce soit lui. « La ferme Keith. » Elle a craché ça entre ses dents fermées, se forçant à contrôler une fois de plus une colère qui ne semblait jamais bien loin. Il lui tourne déjà le dos pourtant, semble prêt à partir. En trois pas elle la rejoint, ses doigts agrippent son poignet avec fermeté, elle le force à plonger son regard dans le sien. « Tu crois que je suis ravie ? Tu crois que c’est un jeu que j’ai envie de gagner ? » Sa voix est dure, glaciale. « J’en ai rien à foutre que tu t’écroules au bout de deux minutes de course Keith. J’en ai rien à foutre que t’ais envie d’abandonner. »  Elle a envie de le secouer de le sortir de cette torpeur. « Me raconte pas de conneries, je sais très bien que t’aurais pu tenir plus longtemps que ça. Je ne sais pas ce que c’est, si t’as peur, si c’est ton égo, si c’est la raison pour laquelle tu ne dors pas qui t’empêche de te continuer. Mais ça n’a pas d’importance. » Il n’y a pas de tendresse sur son visage, juste la détermination qui l’avait toujours caractérisée.

« Je te demande pas de me suivre, je te demande juste d’essayer. Il y a personne ici Keith. Personne à part toi et moi et ce tatami où on a grandi. Lui fait pas l’insulte de ne pas essayer. Pas maintenant qu’on est ici. » Elle parle bien sûr de la présence qui est là sans être là. Celle qui hante ses murs et leurs pensées depuis qu’ils ont entré dans ce dojo. Elle pourrait presque l’imaginer adossé contre le mur à les regarder silencieusement, à attendre qu’ils se raisonnent avant d’intervenir. Elle pourrait imaginer ce regard qu’il poserait sur elle, où la colère disparaîtrait pour lui dire « enfin tu es là ». Danika n’était pas sûre d’y revenir, elle était là aujourd’hui pour Keith et pour elle. Le reste n’avait pas d’importance, pas aujourd’hui du moins.  Ses mains sont venues agripper son visage pour le forcer à ne pas se détourner à tenir son regard. « Tes excuses, tes « ca sert plus à rien » tu te les gardes. J’en veux pas. On va s’entraîner. Et on va reprendre depuis le début. Ca va être dur, ça va pas être agréable et la prochaine fois ça ira déjà un peu mieux. »

Parce qu’il y aurait une prochaine fois. Parce que cet entraînement n’était que le premier d’une longue série. Parce qu’il allait faire cette rééducation elle ne comptait pas lui laissait le choix.  Son regard, sa voix se font plus douce et son pouce vient tracer un cercle sur sa joue. « Et s’il faut que je me batte à ta place, je le ferais. Aussi longtemps qu’il faudra. » Malgré tout. Malgré l’absence, malgré ses sentiments écrasés encore et encore, malgré la déception et l’abandon. Malgré elle véritablement.  De nombreuses promesses avaient été faites. Mais il y avait toujours eu celle qui n’avait jamais eu besoin d’être prononcée. Celle qui les avait liés à chaque combat, à chaque entraînement sur ce tatami. La promesse de se faire avancer toujours,  de se battre l’un pour l’autre et pas l’un contre l’autre. Cette amitié n’aurait pas pu être effacée malgré la peine et la colère, malgré son cœur qui lui criait que rester avec lui était accepté une torture lente et douloureuse qui n’aurait jamais de fin. Parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir passer à autre chose peu importe le nombre d’hommes qui passaient dans son lit. Parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir supporter cette amitié en acier qui les liait depuis trop longtemps. Mais le choix n’existait pas, elle le réalisait aujourd’hui face à lui. Il n’y avait pas de choix pour deux personnes liées par une même loyauté. Il n’y avait pas de choix, parce qu’il aurait beau être à terre à refuser de bouger, sa main se tendrait pour attraper la sienne et le forcer à continuer. Ses mains se détachent de son visage enfin et elle recule de quelques pas comme s’il n’y avait pas eu d’interruption, comme si ils allaient continuer l’entraînement comme si de rien n’était.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 1 Juil 2020 - 23:39


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Il y avait bien une chose que j’avais probablement oublié à mes dépends concernant Danika. Elle avait cette capacité à me renvoyer mes remarques sanglantes aussi aisément et avec moins de temps qu’il m’en fallait pour les prononcer. Un combat incessant, de tous les jours, et sous tous les moyens. J’avais remarqué ses mains se serrer alors que j’avais à peine évoqué sa nuit passée dans les bras d’un étranger. J’aurais aimé lui faire ressentir cette même peine que j’avais ressenti face à sa fenêtre et à cette vision que je préférais oublier. Mais l’entendre me dire que ce que je pensais être une exception était en réalité régulière me donnait la nausée. Je préférais détourner le regard, sentant ma mâchoire se serrer tandis qu’un soupir que je ne pouvais contrôler m’échappa. J’aurais dû m’en douter qu’un jour ou l’autre cette situation se produirait. Ce que je n’avais pas envisager était que je puisse ressentir la moindre des émotions. Je pris le temps avant de répondre à sa question, ne voulant pas répondre sur un coup de tête. Puis sans même prendre la peine de poser mon regard sur elle, je répondais d’une voix que je voulais détachée. « Non, pas du tout, j’ai mes sources… » Je m’arrêtais un instant, conscient que ma réponse n’avait ni queue ni tête puis reprenais. « Mais oui… Je n’arrivais pas à dormir, j’ai voulu venir te voir… Mais je suis heureux de savoir que l’un de nous deux au moins aura passé une bonne soirée. » conclus-je en décidant de garder le silence sur le reste du trajet. Je ne prenais même pas la peine de répondre à ses remarques sur l’adoption de son chien. Je savais pourtant qu’elle avait besoin de s’occuper l’esprit. Mais je n’en étais pas capable. Pas sur l’instant présent.

Pourtant il y avait des choses que je ne gérais pas, étant quasiment instinctives. Comme lorsque ma main vint accompagner la sienne pour ouvrir cette porte qui représentait bien plus que ce moyen de fermer des locaux pour elle. C’était comme rouvrir une plaie béante. Donner la possibilité à ses peurs, ses peines et ses souvenirs de ressurgir. Et sans forcément être capable de trouver les mots qui pourraient la soulager, mes gestes parlaient bien plus que mes mots à ce moment-là. Elle avait toujours été forte et je savais pertinemment que ce ne serait pas aujourd’hui qu’elle s’écroulerait. Pas quand dans son regard j’avais pu noter cette pointe de détermination qui faisait sa force. Je ne savais pas encore qu’elle avait fait de ma rééducation son objectif du jour. Je le compris quand elle refusa d’accéder à ma demande de démonstration. Nous n’étions pas entre ces murs pour préparer une de ces nombreuses compétitions comme à l’époque, nous n’étions pas ici pour nous battre l’un contre l’autre comme nous le faisions si aisément auparavant. Non. Elle voulait que je me batte. Que je décide de repartir de l’avant. Je voulais bien lui prouver qu’elle avait probablement tort de mettre la barre aussi haute. Elle était en train de placer des espoirs là où je n’aurais même pas placé une pièce. Pourtant je l’aperçus à mes côtés, s’adaptant à ma foulée alors qu’elle aurait très bien pu me dépasser si aisément. Adieu l’égocentrisme. Je n’étais que l’ombre de moi-même et décidais de rester sur place, m’effondrant bien plus moralement que physiquement.

Elle n’avait pas cillé tandis que je laissais s’exprimer toute ma colère. Elle était restée impassible, me renvoyant soudainement au calme et à la dureté que dégageait son père dans ce même lieu. Elle était décidément sa digne héritière. Je ne pouvais continuer à me ridiculiser de la sorte et je décidais de claquer la porte. Fuir. Encore et toujours. Et même si elle m’avait intimé de me taire après une énième remarque sur sa nuit précédente, je n’avais même pas été surpris de la froideur de ses mots, comme si ceux-ci étaient devenus notre normalité. Pourtant mon regard se baissa sur sa main qui venait de me stopper dans mon mouvement, m’obligeant à lui faire face. Je n’étais pas prêt à encaisser ses mots, sa déception. Et pourtant les salves fusaient sans que je ne puisse réellement y faire quelque chose. J’aurais voulu lui dire que tout dans cette matinée ressemblait à une soudaine envie de m’humilier, de me rendre la monnaie de ma pièce. Pourtant j’avais envie de la croire sur parole quand elle me disait que ce n’était pas son but. Et intimement je le savais. Je revoyais en elle la combattante. Et sa détermination me fendait le cœur, moi qui n’avais plus la moindre pointe d’espoir et d’envie en moi.  « Qu’est ce que tu en sais de ce que je peux faire ou non ? Même moi je ne le sais pas regarde… » murmurais-je avant de déglutir les yeux clos, ne supportant plus de soutenir son regard. « Je n’ai pas peur… Du moins pas de ça… J’ai fais mon deuil sur celui que j’étais… Il n’y a que toi qui n’accepte pas le fait que je ne pourrais plus faire… » et je me stoppais dans mes mots lorsqu’elle évoqua le souvenir de son père entre ces murs.

James Riley n’aurait jamais accepté de me laisser partir lui non plus. Et son souvenir m’arracha un frisson et je décidais de rouvrir les yeux lorsque je sentais les mains de Danika autour de mon visage. Je ne pouvais retenir les larmes naissantes, de cette peine bien trop présente, appuyant ma joue contre la paume de sa main comme pour me rassurer de cette douceur qui contrastait avec la fermeté de ses mots. J’étais incapable de prononcer le moindre mot. Mon cœur pensait oui, mon esprit était perdu et mes mots voulaient dire non. « Pourquoi tu fais ça… » lui demandais-je simplement. « Je ne veux pas Danika. Je ne suis pas prêt… Pas depuis que… » Je m’arrêtais encore, l’entendant me promettre une fois de plus sa présence à mes côtés malgré tout. C’était nous. Nous ne faisions qu’un lorsque nous étions l’un avec l’autre. Nous nous battions pour l’autre, et même si une parenthèse qui se présentait en années nous avait éloigné l’un de l’autre, l’évidence était la même : nous ne pouvions pas nous empêcher de le faire pour l’autre. Mais ses promesses tiendraient elles toujours quand elle apprendra qu’Andréa était de retour à Brisbane ? Je la sentais se reculer de mon corps, sentant mon cœur se calmer comme si ce dernier s’était arrêté après ce rapprochement qu’elle avait provoqué.

Je respirais longuement, reposant mes affaires sur le banc, avant de reprendre sans un mot pour la prévenir son échauffement de deux minutes. J’étais bien décidé de tenir pour lui rendre son engagement sans faille et pour faire honneur à son père. Je modérais ma foulée, le regard concentré sur mon objectif que j’atteignais sans trop de difficultés réellement. Je m’arrêtais à ses côtés, levant les bras pour m’étirer, conscient que je ne savais pas ce qu’elle avait préparé derrière. « Je te préviens Dani… Je ne suis pas parti… Mais je ne te garantis pas qu’il y ait d’autres séances… Ce n’est plus pour moi… » lui dis-je en me mettant face à elle. « Je ne me battrais pas non plus… Vu comment cela a fini la dernière fois… » lui fis-je remarquer tout en m’approchant d’elle, réduisant la distance. « Mais avant qu’on ne continue… Je dois te dire quelque chose… » avouais-je en laissant ma phrase en suspens. « Hier soir… Si je suis venu te voir c’était pour une raison… Ou deux peut-être même si la seconde semble avoir été utilisée par un autre… » lui rappelais-je d’un murmure, ne lui laissant pas le temps de riposter avant d’enchainer. « Laisse tomber… Tu as prévu quoi à la suite ? » lui demandais-je en croisant les bras contre mon torse. « Il y a des activités physiques qui lient l’utile à l’agréable tu sais… Je reste persuadé que de ce côté-là, je n’ai aucune baisse de mes capacités… » riais-je en venant percuter son épaule de la mienne tout en lâchant naturellement et avec ma maladresse habituelle « Andréa est ici. Elle est venue à l’université me voir. » Je me reculais du corps de Danika, décidant de me mettre en position de gainage, tentant de mobiliser mon épaule pour voir comment cette dernière réagissait au poids. Je tournais volontairement le dos à Danika, ne voulant pas voir sa réaction que j’appréhendais. « J’ai eu de la chance, elle n’était pas armée cette fois ci… » ironisais-je avant de me laisser tomber à plat ventre, trop peu de temps après. « Tu comptes venir le faire avec moi ? C'est pratique le gainage pour certaines situations... » lui demandais-je en tournant simplement la tête vers elle. « Je t’ai connu plus endurante… » lui fis-je remarquer sans arrières pensées.

J’espérais simplement qu’elle n’explose pas face à cette nouvelle. Car si j’étais venu la voir hier c’était à ce sujet. Et si je venais de lui en parler c’est que plus que tout aujourd’hui, j’avais besoin d’elle pour affronter ce passé. Bien plus que pour m’aider à faire ma rééducation.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 8 Juil 2020 - 8:14



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Il avait le don de la mettre en colère en quelques paroles. Il était bien passé chez elle la veille, avait vu l’homme présent dans son appartement à travers la fenêtre. Keith voulait fait des remarques sur la façon dont elle passait ses nuits elle était prête à lui donner les détails. Ses paroles sont faites pour blesser,  pour lui signifier qu’elle est en train de passer à autre chose et qu’il n’a plus le droit de faire des remarques comme celles-ci, qu’il n’en avait jamais eu le droit.

Face à sa colère, face à la facilité avec laquelle il abandonnait, elle aurait voulu crier  qu’il n’était pas mort, que la personne qu’il était n’avait pas disparu. Qu’il pouvait la retrouver, qu’il fallait juste qu’il se batte. Elle le savait au plus profond de son être, il en était capable. La détermination, la volonté, ces qualités étaient toujours présentes chez Keith, il semblait juste les avoir oubliées. Son cœur se serre quand elle voit les larmes dans ses yeux et l’envie de le serrer dans ses bras devient presque insupportable. Elle se force pourtant à maintenir ses mains sur ses joues, à ne pas lâcher son regard. Son pouce lentement trace un cercle sur sa tempe, comme pour apaiser la peine.  Pourquoi faisait-elle ça  ?  Parce qu’elle le connaissait depuis qu’elle était née. Parce que leur amitié était aussi dure à supporter qu’elle était ce qui l’avait fait grandir. Parce qu’ils s ‘étaient poussés plus loin, qu’ils étaient devenus les personnes qu’ils étaient en partie grâce à l’influence que l’autre avait eu sur eux. Parce que peu importe la déception, la peine, l’amour non réciproque, cela n’importait pas sur ce tatami. S’il fallait se battre, Danika serait toujours prête. Et sa détermination avait toujours été sans failles quand il s’agissait de se battre pour quelqu’un d’autre. Surtout quand il s’agissait de Keith.

Keith n’était pas prêt. Elle ne l’était pas non plus. Elle sentait encore l’envie de fuir qui la tiraillait, insinuant qu’elle n’était plus à sa place dans ce dojo, que les souvenirs étaient trop douloureux, qu’elle n’était pas capable de les supporter. Pourtant elle faisait le choix de rester. Rester pour elle. Rester pour lui. Rester pour qu’ils aillent mieux tous les deux. Il était temps d’affronter le passé.

Danika ne le lâche pas des yeux alors qu’il repose ses affaires sur le banc et une vague de soulagement la traverse quand il se met à courir. Il semble prêt à essayer et c’est tout ce qui importe. Elle court à côté de lui, calquant sa foulée sur la sienne et ne réplique rien quand il mentionne qu’il n’y aurait peut-être pas d’autres séances, sachant d’avance qu’elle ne comptait pas lui laisser le choix.  La karatéka lève les yeux au ciel en l’entendant mentionner le combat, elle n’avait pas l’intention de le forcer à se battre. Elle comptait de toute façon reprendre les bases, ce qui ne ferait pas plaisir à l’égo de l’ancien lieutenant, mais elle n’en avait que faire.

Danika ignore l’énième remarque sur le fait qu’il aurait préféré être celui dans son lit à la place d’un autre. Avec le temps, peut-être qu’il arrêterait. Peut-être que la remarque arrêterait d’être un coup de poignard dans son cœur.  Non elle choisit de se concentrer sur les mots qui suivent,  sur la peur qui la prend soudain. Il n’était pas venu pour rien hier soir. Il avait quelque chose à lui dire. C’était certainement la raison de ce visage trop pale, de ces cernes trop prononcés.

« Andréa est ici. »

La jeune femme recule instinctivement. Pendant un instant le temps s’arrête. Elle le regarde se mettre en position de gainage. Il n’a pas l’occasion de voir son visage, l’éclat de panique dans son regard et la colère, violente et prête à s’embraser.  Andréa était venue le voir et c’était comme ça que l’ancien lieutenant lui annonçait. Comme si ce n’était rien. Comme si c’était un simple voisin qui lui avait rendu visite et pas la personne qui avait failli le mettre six pieds sous terre. Derrière la colère il y a la peur, la peur d’avoir failli le perdre une deuxième fois. Andréa aurait pu venir finir le travail. Elle aurait pu le tuer. Pourquoi maintenant ? Pourquoi était-elle revenue ? Pourquoi Keith ne lui disait que maintenant ?

« La femme qui a failli te tuer est venue te voir et toi tu m’annonces ça comme une fleur ? »

La voix est pleine de retenue, elle tente tant bien que mal de contrôler la colère qu’elle sent monter en elle. Elle lui tend la main pour l’aider à se relever, son visage est trop neutre, trop froid, comme le calme avant la tempête. « Pas de gainage, pas d’appui sur ton épaule. On va faire des circuits. Chaise, Squats, fentes, sprint jusque-là bas. Et on recommence, 5 séries en tout. Après on passera au karaté. » Elle vient s’appuyer contre le mur en position. Danika est trop calme alors que son sang bouillonne, qu’elle aimerait pouvoir frapper le mur de toutes ses forces. Elle attend qu’il la rejoigne et la longue minute de chaise commence. « T’as appelé les flics ? Non je suppose ? » Derrière chaque mot prononcé avec froideur il y a une colère venimeuse et brûlante qu’elle tente comme elle peut de contrôler, pour lui, pour eux.  « De toute façon qu’est-ce que tu leur dirais, vu que tu ne leur as jamais dit que c’était elle qui t’avait tiré dessus. » Danika ne l’a toujours pas accepté. Pour elle le fait qu’il n’ait jamais dénoncé Andréa Wheaton est une preuve de plus qu’il l’aimait au plus profond de son cœur et qu’il l’aime encore aujourd’hui. Elle ne voit que ça, ne comprend que ça et son cœur se serre alors que l’envie de fuir la prend. Pourtant elle continue l’exercice comme si de rien n’était, s’accroche à la tension dans ses quadriceps, puis à son souffle qui s’accélère alors qu’elle enchaîne une vingtaine de squats, puis réitère l’effort en fentes, ses yeux ne quittant pas l’ancien lieutenant, s’assurant qu’il suive le rythme qu’elle imposait. Le sprint est le moyen pour elle de relâcher un peu de sa colère. Le tatami sous ses pieds l’apaise. Une pause avant d’enchaîner la série suivante. Elle en profite pour enlever le pull qu’elle a gardé sur elle, dévoilant la musculature tracée de ses bras, de ses épaules, la ligne dessinée de ses abdos. « Bois de l’eau je n’ai pas envie que tu t’évanouisses au bout de la première série. » Elle fait de même et se force enfin à demander : « Qu’est ce qu’elle voulait ? » Une pause. Sa mâchoire se serre, sa voix se fait plus tremblante, laissant transparaître la tempête qu’elle tente de contrôler.  « Pourquoi tu l’as laissée partir ? » Pourquoi aujourd’hui et pourquoi deux ans auparavant ? Il aurait pu tout avouer à la police. Il ne l’avait pas fait. Elle ne lui avait jamais posé la question. N’avait jamais eu l’occasion ne faisant plus partie de sa vie. Avait-elle vraiment envie d’entendre la réponse quand elle était persuadée qu’elle la connaissait déjà ?



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMar 28 Juil 2020 - 18:25


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J’avais l’impression d’être dans un combat perpétuel où à chaque fois que je m’approchais de la victoire, le coup fatal m’était porté. Au tapis. Knockout. Et je me relevais toujours sur le dernier temps du compte. Groggys par le choc mais prêt à repartir à l’affront. Encore et encore. Les jours s’étaient transformés en années, puis les années s’étaient arrêtées. Le néant. Comme si le dernier combat m’avait anéanti alors qu’il était probablement le seul où j’en étais sorti victorieux sans que je ne m’en rende compte réellement. Tel un sportif à la retraite, remonter sur le tapis avait été compliqué. Et en y réfléchissant bien, je n’avais jamais quitté ce combat que je menais face à Danika. Car il était intrinsèque. C’était celui qui faisait pulser mon sang, battre mon cœur et celle qui me restait encore de mon enfance. L’un des derniers remparts. La seule qui aujourd’hui, enfermé dans ce dojo, n’avait pas claqué la porte à sa moindre remarque. Et pourtant, l’envie ne me manquait pas de poursuivre de façon acerbe notre discussion. De lui dire que cette vision n’était pour moi qu’une trahison. Qu’elle n’avait pas mis longtemps à oublier ses sentiments reclus depuis dix ans. Mais à quoi bon ? Car à priori aujourd’hui, le combat qu’elle voulait mener n’était pas contre ma capacité à transformer chaque mot comme une lame de couteau non. Elle voulait repousser mes limites. Et à sentir ses mains contre mon visage, son regard impassible et empli de force, je n’avais pas d’autres choix que d’accepter. Pour elle. Pas pour moi. Car si je ne lui montrais pas un minimum de bonnes volontés, comment pourrais-je un jour lui demander de quitter son bar et de reprendre ce qui lui était destiné de droit. Car il n’y avait pas photos : Danika n’était jamais pleinement elle sans ce Dojo.

Je sentais son regard qui était maintenu sur moi comme si le fait de reposer mes affaires n’était pas une preuve suffisante pour elle. Pourtant je sentis son soupir de soulagement quand je m’étais mis à courir et qu’elle m’avait rejoint. Je n’avais jamais douté de sa capacité à faire une excellente professeure. Et elle me le prouvait encore aujourd’hui, adaptant son rythme au mien sans le moindre commentaire. Et toutes les remarques que j’avais pu lui lancer pour tenter de la déstabiliser étaient restées sans réponses. Toutes sauf la plus importante à priori. Je n’avais jamais réellement compris pourquoi Danika était si méfiante et distante quand j’évoquais le prénom d’Andréa. Et même si aujourd’hui, cela pouvait s’expliquer, il restait des parts d’ombres que je n’avais pas la force de soulever pour autant. Comme pour se protéger, elle s’était reculée et je m’étais détourné d’elle, ne pouvant accepter d’affronter cette situation. « Parce que tu crois qu’il y a de bonnes manières pour t’annoncer ça ? Et tu penses vraiment que moi, on me l’a annoncé ? » lui demandais-je en me laissant tomber à plat ventre, quand j’apercevais sa main que je ne saisissais pas pour me relever. « Sinon on peut arrêter, aller prendre un verre et discuter tranquillement non ? Ou une soirée pizza canapé ?» lui demandais-je en soupirant d’avance face au programme qu’elle venait de m’énoncer. « En fait… c’est mon fessier qui te manque c’est ça ? Tu as tâté dernièrement pour être sûr qu’il nécessitait un traitement si drastique ? Non parce que je reste persuadé que sa courbe reste parfaite ! » ironisais-je alors qu’elle était déjà contre le mur tandis que j’étais resté sur place.

J’hésitais longuement, puis voyant qu’elle ne bougerait pas du mur, je finissais par m’appuyer à ses côtés, sans pour autant me mettre en position. Mon regard se posait sur elle, et j’aurais presque deviné la ligne de sa mâchoire qui se serrait alors qu’elle n’était devenue que froideur. « La dame de Glace est de retour… Comme si tu pouvais tenter de me tromper avec ces apparences… » lui fis-je remarquer alors que je décidais enfin à fléchir les jambes et me mettre en position, la rejoignant bien trente secondes après elle. « J’étais à la fac… En plein cours Danika… J’ai déjà eu l’instinct d’évacuer la salle, ne m’en demande pas trop… » Ma voix était calme et je me surprenais à ne pas ressentir de douleur à ce souvenir. « C’est comme ça qu’on est reçu quand on annonce ce genre de chose ? Me rappeler mes choix passés ? J’aurais peut-être dû mieux choisir la première personne à qui je l’annonçais… » lui balançais-je dans une grimace, sentant mes jambes se contracter. Danika marquait des points et elle le savait. Je n’avais jamais su réellement expliquer pourquoi je l’avais couverte. Peut-être qu’intérieurement à ce moment-là, j’avais encore de l’espoir. Je me redressais, l’observant faire les exercices sans s’arrêter tandis que j’avais du mal à suivre le rythme mais que je tentais de faire tout mon possible. Mon regard était posé dans le sien et j’avais arrêté de parler, préférant consacrer mon souffle à ma respiration. J’accélérais jusqu’au mur en face, surpris de réussir cette accélération sans douleur particulière. Puis posant mes mains sur mes genoux à la recherche d’un nouveau souffle, je fus surpris de détailler de nouveau du regard les courbes de Danika. « Je ne savais pas qu’on faisait dans le strip-tease… » dis-je alors avant d’attraper la bouteille d’eau et d’en boire une longue gorgée. « Tu gères la réanimation ? Bouche-à-bouche, massage cardiaque ? » lui demandais-je pour tenter d’apaiser la situation, sentant que je venais de poser une bombe dans cette pièce et que nous étions les deux seuls à pouvoir la désamorcer.

Je m’approchais d’elle, profitant de ce moment de répit avant de poser ma main sur son avant-bras comme pour la rassurer. « Rien de bien intéressant… Regarde-moi » je relevais délicatement son menton dans ma direction pour que son regard vienne croiser le mien. « Je n’ai pas de coups, pas de blessures… Alors s’il te plait, redescend… » tentais-je de l’apaiser. Je me surprenais moi-même à vouloir jouer la carte de la raison face à la jeune femme alors qu’une partie de moi me criait de ne pas céder et de la faire craquer. Mais j’avais besoin de son soutien. Et depuis la visite du sanctuaire, je faisais l’effort de ne pas trop la pousser à bout. Pourtant j’avais l’impression qu’au sujet d’Andréa, je pouvais garder le calme le plus stoïque, je marchais en permanence sur des œufs avec Danika. « Elle voulait prendre des nouvelles… Je ne sais même pas par quel moyen elle a pu me retrouver à l’université… Et elle voulait s’expliquer… » lui dis-je en me remettant contre le mur en position gainage. « Allez mamie, on a une seconde série à faire… Plus vite on a fini, plus vite tu pourras m’offrir un massage pour m’avoir torturé de la sorte… A part si tu comptais retourner masser ton petit copain ! » dis-je pour tenter de détourner la conversation du sujet initial. Mon regard resta planté contre le mur en face, comptant dans ma tête les secondes qui me séparaient de la fin du gainage. J’avais ignoré volontairement la question de Danika, n’ayant moi-même pas de réponses à lui apporter.

Je l’avais couverte sans réfléchir à l’époque et il était trop tard aujourd’hui pur revenir en arrière.  « Tu veux vraiment savoir ? » demandais-je subitement en tournant le regard vers elle. « Parce qu’en réalité, je n’en ai aucune idée. Je lui avais demandé d’attendre les renforts. Notre boss nous avait demandé de ne pas intervenir… Nous nous sommes garés et elle a quitté directement le véhicule… On ne laisse jamais un coéquipier seul. Je l’ai suivi. Mais je ne pensais pas tomber dans la gueule du loup… » lui dis-je pour la première fois. Je me reculais enfin du mur, commençant les squats face à elle. « Elle m’a confirmé quelque chose que j’imaginais depuis deux ans… Andréa savait tirer… Si elle avait voulu me tuer… Elle n’aurait pas tiré là… » lui dis-je en posant mon doigt successivement sur mes trois cicatrices. « C’est peut-être pour cela que je ne l’ai jamais avoué… » fis-je remarquer en enchaînant les fentes. Mon souffle court brûlait de nouveau mes poumons m’arrachant un grognement tandis que je repartais en sprint, laissant Danika partir devant. Le mur m’arrêta bien plus que je ne m’étais arrêté, et je restais contre ce dernier, reprenant mon souffle en levant les bras. « Dani… Pourquoi tu ne l’as jamais apprécié ? Vous avez bien plus en commun que ce que tu peux croire… » lui fis-je remarquer avant de lever une main dans sa direction. « Et ne va pas te faire un plan sur la comète en imaginant déjà que je vais la revoir ou que je te demanderais de m’accompagner… J’aurais trop peur qu’elle t’abime… » avouais-je en retournant boire une fois de plus. « Imagine-toi à ma place… Et moi tenant l’arme. Tu l’aurais avoué à la police ? » lui demandais-je subitement pour tenter de lui faire comprendre la situation dans laquelle je m’étais retrouvé. « Il faut vraiment en faire trois de plus ? Parce que je pense que le dernier m’achève et tu vas devoir me porter jusqu’à mon lit… » lui dis-je en me laissant glisser contre le mur pour m’asseoir au lieu de me mettre en position. « Tu es rude avec moi… C’est ça l’amour ? » dis-je dans un léger rire en lui offrant un regard presque suppliant. Je voulais avant tout voir un sourire s’esquisser sur son visage. Car je détestais la voir si froide quand je savais que cela n’était que le rempart d’une colère dont j’étais l’initiateur.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMar 28 Juil 2020 - 21:39



@KEITH WEDDINGTON & DANIKA RILEY
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Le nom d’Andréa était un coup fatal. Le rappel de toutes les blessures de Keith. Le rappel pour Danika de sentiments non réciproques et jamais partagés.  Et lorsque son nom était prononcé elle se souvenait trop bien de la gamine qu’elle avait été, amoureuse de l’homme en face d’elle et consciente qu’il était en train de tomber amoureux de sa coéquipière. Elle en avait vu les signes dès le départ dans la façon dont il parlait d’elle. Elle le connaissait par cœur, lisait en lui comme dans un livre ouvert. Et Danika n’avait rien dit car cela n’aurait servi à rien, car elle ne lui avait pas dit non plus pour les sentiments, pour l’amour chaque jour plus fort qui se développait et qui surpassait leur amitié. Il n’était plus son frère depuis longtemps. Et encore aujourd’hui le nom d’Andréa était un rappel de ce qu’ils n’étaient pas et un rappel de ce que Keith n’était plus. Et la jalousie était devenue une haine sans nom avec le sentiment terrible que si elle s’était retrouvée face à cette femme elle aurait utilisé ses talents pour le combat avec une toute autre intention.

Danika ne pouvait s’empêchait de lui en vouloir de lui annoncer ça comme ça maintenant. Elle était venue le voir et encore une fois il ne l’avait pas dénoncé. Comme s’il ne pouvait s’empêcher de la protéger encore. De l’aimer peut-être ? Sûrement. Son visage est trop calme, trop froid.  Il parle d’un verre et de soirée pizza, elle ignore ses commentaires, encore plus celui qui respire toujours de ce flirt incessant qu’il ne souhaitait pas arrêter. Elle l’attend sans rien dire, en position de chaise sur le mur.  Il l’appelle la Dame de glace mais rien ne casse le visage dur qu’elle lui offre. Elle avait toujours réagi ainsi, c’était une façon pour elle de se protéger, de contrôler sa colère.  

Elle est la première personne à qui il l’a annoncé, la réplique claque sèche et distance. « Oui peut être que la première personne ça aurait dû être la police. » Pourtant elle continue l’entraînement, se force à maintenir ce semblant de normalité quand elle savait pertinemment qu’à n’importe quel moment elle allait exploser comme s’ils étaient voués à s’engueuler encore et encore. Se rendait-il compte que ses tentatives d’apaisement d’une situation déjà tendue ne faisaient que renforcer sa colère, son agacement. Ses poings se serrent et elle retient l’envie de lui foutre une gifle pour ses commentaires sur son corps qu’il n’avait plus le droit de faire.  Aujourd’hui cela ne faisait que l’irriter un peu plus.  Danika se contente de lui jeter un regard noir,  toujours dans le contrôle de ses émotions. Mais l’instant d’après il est près d’elle, sa main est sur son avant-bras et elle sent sa peau se hérisser, son cœur rater un battement.  Il est trop près, la main qui lui relève le visage, le ton qu’il emploie sont faits pour l’apaiser mais pourtant cela n’aide en rien.  Elle se détache du contact de ses mains,  retourne en position.

« Elle voulait prendre de mes nouvelles » Danika manque de s’étouffer. « Prendre de tes nouvelles ? T’as oublié qu’elle t’avait tiré dessus dès que t’as vu son regard de biche ou quoi ? S’expliquer ? Expliquer qu’elle a failli te tuer dans le plus grand des calmes, qu’elle a ruiné ta carrière oh et puis après vous serez allez boire un petit café pourquoi pas ? Histoire de se donner des nouvelles, de rattraper le temps perdu.  Non mais tu t’entends ?  Au point où t’en es tu pourras lui demander à elle de te faire un massage d’accord ! » Elle avait ignoré sa tentative de détourner le sujet, choisissant d’utiliser ses mots pour l’attaquer à la place, pendant qu’ils continuaient l’entraînement comme si de rien n’était, comme s’ils n’étaient pas en train de marcher sur un terrain miné.

Mais soudain le ton enfin redevient sérieux et Keith mentionne la nuit qui a tout changé. Danika se fige en entendant le raisonnement de l’ancien lieutenant. Il ne l’avait pas dénoncée parce qu’il savait qu’elle n’avait pas cherché à le tuer. Comme si cela excusait tout. Comme si c’était une raison suffisante. La brune serre les dents, accélérant dans le sprint pour tenter de réduire la colère devenue omniprésente.   Danika était incapable de comprendre.  Mais lorsque la question est posée son cœur se serre. S’il lui avait tiré dessus, l’aurait-elle dénoncé ? Elle aurait aimé prétendre que oui. Qu’il aurait été facile le faire mais elle savait pertinemment ce qu’il insinuait. On ne choisit pas les gens qu’on n’aime ni nos réactions face à ces sentiments. La trahison aurait été ultime mais il était probable qu’elle l’aurait laissé s’enfuir tout comme il avait laissé s’enfuir Andréa. Mais ça elle ne l’aurait jamais admis. Elle allait répliquer mais déjà il utilise de nouveau l’humour pour détourner son attention, pour demander la fin du supplice.

« C’est ça l’amour ? »

Sa remarque est faite pour la faire rire, elle le voit à son regard suppliant. Pourtant c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.  Elle la fait reculer comme s’il l’avait frappée. Comme si ces remarques n’étaient que des coups qu’il ne cessait de lui lancer au visage sans s’en rendre compte. Et elle était fatiguée de se les prendre, fatiguée de lui faire remarquer. Fatiguée qu’il ne sache pas les arrêter quand son égo et sa fierté en étaient chaque jour un peu plus attaqués. « Arrête. » La voix est pleine d’une colère contenue. Pourtant ses yeux eux expriment un peu plus de la douleur qu’elle ressent encore face à lui.  Elle a arrêté de bouger. « Arrête avec tes remarques. Tu crois que tu es drôle Keith ? Tu crois que c’est drôle de faire des remarques sur des sentiments qui ne sont pas partagés ? Parce que vraiment là on arrive à un stade où je ne sais même plus quoi te dire. »

Elle aimerait retourner à un stade de l’enfance, au temps lointain où tout était plus simple, où ils regardaient des cassettes VHS dans la maison de leurs parents. Où elle lui piquait son walkman pour écouter de la musique.  Le temps simple des jeux de la cour de récrée, de l’échange de cartes et de billes , des feuilles Deedle et des tamagotchis.  Elle se revoit avec un grand sourire lui demander de lui prêter sa game boy. Il fut un temps où ils passaient des dimanches après-midi à faire du patin à roulette et où elle venait lui montrer fièrement tous les scoubidous qu’elle avait fait.  Il avait toujours été son refuge, son rock, l’autre face d’une même pièce. Elle l’avait toujours appelé quand cela n’allait pas, parfois de la cabine téléphonique quand elle était en vacances et que cela faisait des semaines qu’elle ne l’avait pas vu. Elle se souvenait d’avoir supplié son père pour un nokia 3310 parce que Keith en avait eu un et qu’elle en voulait un aussi. Enfant il avait été son modèle, sa famille, elle avait tout fait pour le rattraper et rester à sa hauteur. Aujourd’hui, l’homme en face d’elle était loin de la personne qu’elle avait toujours admiré. Et elle en avait assez.  

« Tu me demandes pourquoi je ne l’ai jamais appréciée vraiment ? Putain Keith je ne comprends pas comment tu peux continuer à être aussi aveugle. J’avais dix-neuf piges et j’étais folle amoureuse de toi. A ton avis pourquoi je ne l’appréciais pas ? » Ses poings se sont fermés, elle s’est rapprochée de lui et son regard lui est triste, acceptant la défaite. « Je te connaissais par cœur. Tu crois qu’à l’époque j’avais pas compris que t’étais en train de tomber amoureux d’elle, que c’était elle que t’aimais et pas moi la petite sœur qui tu trainais derrière toi. J’étais pas idiote ! » Elle n’avait jamais pu gagner contre Andréa.  Mais il était temps qu’elle se batte pour elle-même et pas que pour lui.  La colère n’est plus contenue, elle la laisse s’échapper, sa voix de plus en plus cassante.   « Tu vas continuer longtemps de te moquer, de faire des réflexions, de me draguer ouvertement quand tu veux rien de plus que ça ? De me faire des remarques sur les gens avec qui je couche comme si t’étais jaloux. » Elle crache les derniers mots comme si cela n’était pas possible, comme si encore une fois il se moquait simplement.

Elle recule, prenant une grande inspiration pour se calmer.  « J’essaye Keith. J’essaye comme je peux de passer à autre chose. D’ignorer tes remarques à la con, de retrouver ce qu’on avait. Mais putain si t’arrêtais de rendre ça aussi difficile ça m’arrangerait. » Elle soupire, passe une main sur son visage et laisse de côté la froideur et le ton cassant un instant pour une phrase aussi douce que douloureuse : « Tu crois que c’est facile d’être ici avec toi ? Tu crois que c’est facile de te regarder dans les yeux après tout ça ? » Elle secoue la tête, se rendant compte qu’elle en a assez, que cette conversation était déjà de trop, qu’il était temps d’y mettre fin.

« Tu sais quoi, t’as raison c’était une mauvaise idée. J’ai pas envie d’être ici avec toi si c’est pour me prendre des réflexions à la con sur le fait que oui j’ai des sentiments pour toi. C’est bon j’ai ma dose de tes conneries. Tiens ce sont les clés du dojo, tu fermeras derrière toi » Elle lui a balancé les clés sur le torse sans un regard en arrière. Elle attrape ton t-shirt, sa bouteille d’eau, son sac. Elle est prête à partir, parce que la fuite est plus facile. Parce qu’il était temps d’accepter qu’elle ne supportait plus ses remarques.

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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyJeu 30 Juil 2020 - 21:51


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Le combat était incessant. Je me battais contre mes propres démons intérieurs. Contre ces entraves qui se trouvaient sur mon chemin. Contre mon passé, mon présent et mon futur. Du matin jusqu’au soir. Durant mes nuits d’insomnies ou bercées par des cauchemars. Les cernes n’étaient pas seulement la marque de contrariétés non. Elles étaient aussi la trace de la fatigue que j’accumulais dans ce combat. Je le menais de front, armes en main et seul. Parce que j’avais tout fait pour me retrouver seul. J’avais coupé les ponts, je m’étais comporté comme l’homme le plus lâche au monde et je me complaignais dans cette situation. Puis de toute façon, j’avais l’impression qu’un pas en avant dans ce monde revenait à trois pas en arrière dans mes abysses. C’était ce qu’illustrait ma matinée avec Danika. Un coup, le doux mélange de l’engouement de Danika pour ma rééducation et de son dynamisme au matin se substituait à la violence de ses regards et la douleur de ses silences. J’étais épuisé de faire le funambule à dix mille pieds au-dessus du vide, prêt à se laisser tomber dans ce néant. Le poids de ses sentiments me semblait bien trop lourd à porter tandis que je ne savais toujours pas si je les partageais. C’était compliqué de remettre plus de dix ans de relation en question. Et mon cerveau analysait tout. Mais mes mots eux sortaient bien avant. C’est là que je compris qu’évoquait Andréa avec cette dernière n’était que maladresse. C’était quand sa voix se transforma et son regard devint de marbre. Que son souffle semblait me transpercer telle une lame. Et que son silence était aussi long qu’un condamné à mort attendant son injection.

Et cette injection ne tarda pas à arriver. Aussi rapidement que mes mots étaient sortis pour parler de celle qui semblait constituer une bombe quand je me trouvais avec Danika. « Tu comptes me le répéter combien de fois Danika ? Autant de fois où je te dirais que je ne le ferais pas ? » lui demandais-je alors qu’elle continuait comme si de rien n’était à s’entraîner, tel un robot programmé à respecter les étapes sans y déroger. Je soupirais, las d’avoir toujours cette impression d’avoir déjà eu cette conversation. Nous étions au point mort. Nous et notre relation. J’avais une cocotte-minute à mes côtés, prête à exploser. J’avais vu ses poings se serrer car j’avais des années d’expérience pour retranscrire chacun de ses gestes qu’elle retenait ou non, ses silences et ses expressions faciales. Et j’avais pour une fois de plus échoué à la calmer. Elle s’était retirée sans se faire prier de mon contact, m’arrachant un soupir. J’étais têtu, j’essayerais jusqu’à ce que je réussisse. Pourtant même en voulant minimiser les raisons de la venue d’Andréa, cela ne passait pas. « Tu crois vraiment que j’ai oublié ? » ripostais-je avant de rire face à l’absurdité de ses propos. « Tu t’entends Dani ? C’est ridicule… » soufflais-je tandis que je continuais les exercices. « Et pour le massage, ce n’est pas à elle que j’ai demandé... Elle ne m'a jamais massé contrairement à toi… Mais si tu veux réellement me repousser dans ses bras, continue de te comporter ainsi… » Et je partais courir, décidant de conclure le sujet sur cette phrase. S’en était trop pour moi. Trop de l’entendre me reprocher de ne pas avoir agi alors que son silence lorsque la question lui était retournée me conforta sur l’idée qu’elle aurait agi de la même façon si la situation s’était présentée entre elle et moi. J’aurais eu envie de lui faire une morale digne de ce nom, mais cela n’aurait été qu’une façon de mettre de l’huile sur le feu. Comme ma tentative d’humour finalement.

Je restais ébahi par son geste, étant incapable de ne pas bouger face à la force qu’elle venait d’employer tout comme celle de ses mots. Je restais la bouche entrouverte, tel un boxeur qui venait de prendre un coup au sternum, incapable de respirer, incapable de bouger. Comme si j’étais dans un mauvais rêve et que la scène ne se produisait pas. A chacun de ses mots je reculais d’un pas, venant percuter le mur à la fin de sa phrase. Et malheureusement pour elle, je ne savais quoi dire. Parce que ses paroles sonnaient comme le dernier avertissement. Celui de trop. Ceux qui venaient après avoir franchi la ligne rouge. Je déglutissais et pourtant je restais les yeux braqués dans les siens à la recherche de cette corde à attraper pour me ramener ici, au moment présent. « Je… » … Ne pus rien dire… Elle venait de continuer me remettant face à l’évidence. Elle m’aimait. Et pour la première fois, ce que je prenais pour une lubie d’adolescente prenait réellement de l’importance. Elle m’aimait et malgré tout ce que je lui avais fait vivre, ces sentiments semblaient encrés encore aujourd’hui. « Tu as fait pareil avec Helena ? » demandais-je en sautant du coq à l’âne absolu, décidant de ne pas garder mes interrogations pour moi. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant… Avant que l’on ne couche ensemble… Avant que je ne te mette dans cet état-là Danika ? » lui demandais-je, presque désolé. « Je ne l’ai pas vu… Je l’ai pris pour une lubie de passage… Comme toutes les adolescentes… » avouais-je enfin tandis que je tendais mon index vers ses poings fermés. « Et moi aussi je te connais… Calme toi… Je n’ai jamais regretté de t’avoir à mes côtés… » Mais je n’avais jamais pu voir qu’elle était là, cachée derrière l’aura qu’Andréa avait à mes yeux. Et les fêlures craquèrent, sa voix s’emportant, tandis que le mot était dit : j’étais jaloux oui. « Pourquoi il aurait le droit… Et qu’est-ce que ça peut bien faire que je sois jaloux ? Je n’ai pas frappé à ta porte que je sache hier ! Pourtant t’avais l’air bien sur ses genoux. A lui dire des mots doux, à lui faire… » je m’arrêtais, m’apercevant que moi aussi, en guise de réponse j’étais en train de monter dans les tours, alors que je n’étais clairement pas en position de m’énerver. « C’est peut être impossible de réussir… » dis-je d’un murmure presque suppliant. Je ne supporterais pas qu’elle admette que j’avais raison sur ce point. Pas qu’on me dise que ce soit terminé. Qu’il n’y aurait plus rien à faire pour nous en réalité. Parce que nous étions des autodestructeurs en série. Et tel l’ouragan emportant tout sur son passage, chaque victoire est balayée par une défaite un peu plus douloureuse que la précédente.

Il y avait de ces cicatrices qui étaient impossibles à soigner. Et Danika constituait ma plus grande cicatrice. Et même si je niais à ses questions d’un signe de tête pour lui montrer ma compréhension face à sa peine, je n’étais pas sûr d’être réellement capable de la comprendre. Et sans que je n’ai le temps de riposter, le froid du fer des clés vint fouetter mon torse, les rattrapant in extremis à contrario de Danika qui était déjà en train de partir. Le temps que ses mots fassent leur chemin dans mon esprit, que je comprenne qu’elle était en train de me laisser ici, elle avait déjà quitté la salle d’entrainement. Je jetais les clés sur mes affaires, lui emboîtant le pas en courant. « DANIKA BROOKE RILEY RESTE ICI ! » lui demandais-je presque à bout de souffle alors que j’étais en train de courir, m’arrêtant de justesse entre elle et la porte d’entrée du dojo, le souffle court. Mon corps faisait barrage, l’empêchant de passer tandis que je me penchais en avant à la recherche d’une longue inspiration. Ce n’était clairement pas le moment de flancher. « Je.. Tu sais… » je m’embourbais dans mes réflexions, ne réussissant pas à retranscrire des idées claires. « Il y a des personnes qui… sont pas doués pour communiquer. Enfin tu vois quoi… » lui demandais-je en espérant qu’elle finisse mes phrases, qu’elle m’aide et qu’elle comprenne. « Et si ce n’était pas des réflexions que je jetais en l’air… » lui demandais-je en me redressant. « Je ne veux pas que tu partes… Je ne veux pas que tu continues à voir d’autres hommes… Parce que… je n’aime pas te savoir avec d’autres… Alors que je me demande ce que tu peux bien faire de tes soirées seule le soir… » commençais-je à lui avouer. « Mais malgré tout cela je ne peux pas te dire que je… » et les mots ne sortirent pas. Parce qu’ils avaient trop de poids pour moi. Trop d’importance. Et pourtant dieu seul savait à quel point Danika était chère à ma vie. « Je ne veux pas te décevoir… Alors j’essaie maladroitement de te montrer à quel point je tiens à toi… Au final, je réussis toujours à … foirer tout… Alors que la seule chose que je veux réellement… C’est ça… » et je m’approchais d’elle, venant l’embrasser avec une tendresse que je n’avais jamais eu auparavant. Ce mélange de passion et d’amour que je ne savais réellement expliquer se transformer dans ce baiser. Je me reculais, pour observer son regard, prêt à me prendre une baffe. « Je ne le fais pas pour me jouer de toi Danika. Je ne prendrais pas le risque de me faire refaire le portrait pour jouer… Parce que si tu attends réellement les trois mots en guise de soulagement, je devrais peut-être te laisser partir… Je ne l’ai jamais réellement dit… Et j’ai toujours cru que les gestes valent mieux que des mots… Crois moi…» la suppliais-je. Je me retirais même de la porte, restant face à elle pour la laisser choisir. J’avais ouvert un peu plus mon cœur, sans forcément la satisfaire… Mais le premier pas était là. Dans l’espoir qu’elle ne fasse pas trois pas en arrière maintenant.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyVen 31 Juil 2020 - 23:52



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Ils étaient là ses sentiments. Étalés sur ce tatamis. Mis à nus sur le lieu où leur relation avait été construite, où ils s’étaient construits ensemble envers et contre tout. Elle avait eu beau lui montrer à quel point il les avait piétinés c’était la première fois qu’il semblait réellement en prendre conscience. Et sa remarque sur Helena la fit détourner les yeux, immédiatement consciente de son comportement déplorable. « C’était une de mes meilleures amies Keith. Évidemment que j’étais jalouse. Malgré l’absence, malgré tout. Elle me racontait comment tu étais parfait et comment elle se sentait bien avec toi et tout ce que j’avais envie c’était de la faire taire ! »  Pourquoi ne lui avait-t-elle jamais dit avant ? Parce que Danika avait été terrifiée à l’idée de lui dire et qu’il l’abandonne. Parce que sa plus grande peur était d’aimer et d’être laissée sur le bas-côté, oubliée, rejetée. Et lui finalement l’avait fait sans même qu’elle ait besoin d’avouer ses sentiments. Lui confirmant finalement qu’elle avait fait le bon choix en ne lui avouant jamais. Après tout ne l’avait-il pas fui une nouvelle fois en apprenant l’étendue de ce qu'elle ressentait pour lui un mois auparavant ?

La jeune femme était fatiguée de se battre pour une relation dans laquelle elle finirait perdante. Fatiguée d’entendre des remarques qu’il n’a toujours pas expliqué et qu’elle ne comprend plus. Alors elle décide de partir, lui lançant ses clés sur le torse, quittant ce lieu où leur déchirure n’en était que plus violente. Car finalement il n’y avait eu qu’ici où ils s’étaient toujours parfaitement compris.  Son nom raisonne et elle ne s’arrête pas. Mais soudain il se trouve entre elle et la porte, barrage qui l’empêche de fuir.  Il semble à bout de souffle et malgré la colère elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Elle était prête à partir. Elle n’était pas sûre qu’il puisse dire quoique ce soit pour la retenir cette fois. Les mots qui sortent de sa bouche ne prennent pas tout de suite leur sens. Elle ne finit pas ses phrases pourtant, parce qu’elle ne sait pas ce qu’il va dire. Il n’était pas doué pour communiquer, ça elle l’avait toujours su. Mais enfin il se redresse, prêt à aligner une phrase. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il ne voulait pas qu’elle voit d’autres hommes. Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas réellement où il voulait en venir mais sentant pourtant une pointe d’espoir naître dans la colère.

Soudain ses lèvres sont sur les siennes et cette fois, elle ne le repousse pas, incapable de bouger. Car son cœur bat à la chamade, parce que les mots lui ont coupé sa respiration. Parce qu’elle réalise soudain qu’il n’était pas en train de jouer. Que s’il n’était pas capable de lui dire qu’il l’aimait, il la voulait, elle, la choisissait elle. La colère disparait. Complètement, soudainement, sans qu’elle ne s’en rende réellement compte. Parce que pour la première fois il ne se cachait pas derrière son humour, ne lui lançait pas provocations sur provocations. Il semblait sincère et elle l’accepte. Il ne la fuit pas mais la retient. Le baiser plein d’un amour dont elle n’arrive pas à douter.  Il se recule et son corps lui crie de le retenir. Elle ne voulait pas que le baiser s’arrête. Keith n’’était pas capable de lui dire les trois mots mais elle ne lui avait jamais demandé. Et le simple fait qu’il ne soit pas en train de jouer, le simple fait qu’il soit sincère enfin arrive à la convaincre.

Un sourire apparait. Lumineux, sincère, le premier à l’image de ceux qu’elle lui avait toujours adressés.  La froideur a disparu, la colère aussi. Comme si ses paroles avaient réussi à tout effacer. Comme si sans s’en rendre compte elle avait continué à les attendre malgré tout. Elle murmure « Non me laisse pas partir. » Et sa main doucement vient caresser sa joue avec une tendresse presque hésitante comme si elle n’était pas sûre d’avoir réellement entendu. Comme si elle n’était pas sûre des sentiments qu’il venait d’avouer, de l’absence de jeu, enfin.  Elle se hausse sur la pointe des pieds et ses lèvres viennent se poser sur les siennes, hésitante d’abord comme si elle l’embrassait pour la première fois. Il suffit de peu pourtant pour que l’évidence soit là, présente et violente. Elle n’avait envie d’embrasser que lui. Elle ne voulait que lui. Elle n’avait jamais été capable de l’oublier. Leur amitié l’avait marquée au fer rouge. Parce que malgré la colère, la peine, la déception, il y avait toujours eu un lien qu’elle n’était pas capable d’expliquer. Comme une évidence. Parce qu’enfin à présent qu’ils s’embrassaient elle se sentait à nouveau complète comme si son absence avait arraché un petit bout de ce qu’elle était. Et qu’il venait de lui rendre.  Ses mains viennent s’agripper à sa nuque, son corps se rapproche du sien, elle vient coller son bassin au sien. Elle réalise soudain que sa peau sous ses doigts lui a manqué, qu’elle veut plus, maintenant tout de suite. Qu’elle n’était pas sûre de pouvoir s’arrêter tant le contact lui a manqué. Elle se force pourtant à se détacher un instant de lui, collant son front contre le sien. « Je m’en fiche des trois mots Keith. Je ne les ai jamais dit non plus. » Elle ne dit pas qu’elle les aura dits une seule fois. A lui. Et qu’il n’avait juste pas été réveillé pour les entendre. Sa main lentement glisse sur son torse vient se poser au niveau de son cœur. Ses talons touchent de nouveau le sol et elle relève la tête vers lui, un petit sourire sur le visage. « Je ne pensais juste pas que c’était moi que tu voulais. Mais moi c’est toi que je veux. Personne d’autre. » Elle avait passé ses dix dernières années à penser qu’il ne la verrait jamais comme ça. Qu’il l’avait certes désirée mais qu’il ne la choisirait jamais. Pourtant il l’avait empêchée de partir. Pour la première fois elle l’avait cru quand il lui avait dit ne pas vouloir jouer avec ses sentiments. Ses yeux à présent ne cachent même plus la passion qu’elle ressentait pour lui. Son regard s’attarde sur ses lèvres, prête à les reconquérir.

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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMar 4 Aoû 2020 - 11:36


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La jalousie était une des émotions que je gérais le moins bien je devais l’avouer. Cette sensation d’insécurité, de perte et d’anxiété quand il s’agissait de ma relation avec Danika me prenait aux tripes. Et elle ne se justifiait pas par une relation amicale il était vrai. Pourquoi m’avait-il fallu me retrouver face au fait accompli, face à cette dernière porte qui se refermait pour que je réussisse à enfin réagir ? De surcroît, je l’avais vu se jeter dans le vide me laissant une dernière occasion de la rattraper avant qu’il ne soit trop tard. Avant que le nous ne disparaisse définitivement. In extremis en quelque sorte. J’avais tenté de comprendre les propres sentiments de jalousie de Danika vis-à-vis d’Helena, espérant pouvoir en déduire les miens. Mais en vain. Sur le moment, tout me semblait absurde. Pourquoi ne voulait-elle pas comprendre ? N’avais-je pas été assez clair depuis tout ce temps ? A priori non.

Je la rattrapais, conscient que j’y étais parvenu mais de justesse. Tout comme je réussissais à tenter de m’ouvrir à elle. C’était laborieux et maladroit, mais le cœur y était. Et je me sentis me détendre quand pour la première fois, je n’apercevais plus de colère et de dégoût dans son regard. Comme si mes mots avaient réussi leur mission. Et que la froideur de son visage laissait place à un sourire radieux. Je ne me rendais pas compte du fait que je venais de soupirer, rassuré. Comme si son murmure enlevait le poids d’un trop long combat. Je laissais ma joue se blottir contre sa main, lui adressant un sourire soulagé. Puis je la soutenais par la taille, m’abaissant pour lui rendre ce baiser qui avait le goût d’une nouvelle évidence. Mes mains s’agrippaient à sa taille, blottissant son corps au mien comme un énième appel à la tentation. Et chacun de ses gestes, je me devais de lui rendre avec bien plus de tendresse, de passion. Je récupérais mon souffle en la sentant se décoller de mon visage. Je ne perdais pas son regard du mien. Et j’acquiesçais à sa remarque. « Non pas que je ne veuille pas… Mais je préfère… Prendre notre temps… Parce que… c’est nouveau aussi… » dis-je en détournant le regard, conscient que j’étais encore plus en train de me mélanger les pinceaux, ne sachant décoder ce flot d’émotions qui me subjuguaient. Ma main vint se poser sur la sienne, caressant le dos de cette dernière dans un sourire. « Pourtant… Tu as essayé de m’oublier Dani… » dit-il sans une pointe de reproche mais plutôt comme un constat. « Et je comprends parfaitement… Mais… » Mon pouce vint caresser ses lèvres, comme pour être sûr que je ne rêvais pas. « Je ne le supportais pas voilà tout… » lui avouais-je en venant de nouveau l’embrasser ardemment. Ma main venait attraper sa nuque pour l’empêcher de se reculer, et j’inversais nos places, la plaquant contre le mur. Je m’étais retenu tellement de fois de m’empêcher de la toucher avec ses règles que j’avais trouvé stupide. Puis quelques instants plus tard, je finissais par me reculer moi-même, le regard espiègle. « Par contre… Je ne suis pas venu ici pour rien… Alors tiens ton rôle de coach… Et finissons cet entraînement ! » riais-je en me reculant en direction de la salle, les bras écartés. Je voulais le faire pour elle, pour lui montrer ma bonne foi.

Revenant dans la salle, je me remettais en position contre le mur, fléchissant sur mes jambes, le regard concentré. Pourtant je ne manquais pas de l’apercevoir me rejoindre, esquissant un léger sourire satisfait. Comptant dans ma tête, je me reculais du mur, enchaînant sur la suite des exercices qu’elle avait décrété. C’était fou comme cela me paraissait moins dur à supporter. Puis je partais en courant contre l’autre mur, m’arrêtant de justesse à l’aide de mes bras, avant de me tourner vers elle, le souffle court. « Satisfaite ? » lui demandais-je en la défiant du regard. « C’était quoi la suite ? Te battre à plat de couture ? » ironisais-je. « Ou alors tu me rappelles que je suis un novice, et que je ne tiendrais même pas le rythme sur les katas de base… Mais pour ça, j’ai besoin d’un exemple tu sais ? » lui demandais-je en me laissant tomber assis contre le mur. « Tu sais que j’adore te voir pratiquer… tu peux faire ça pour moi non ? A défaut de m'épargner... » la suppliais-je du regard tel un chien battu. Car après tout, je n’avais plus besoin de faire attention à ce que je disais non ? Et j’avais bien l’intention de taire les sujets fâcheux pour l’instant.



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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 5 Aoû 2020 - 0:30



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Elle est soulagée enfin. Comme si elle était à bout souffle d’un combat qui n’en finissait pas et dont elle ne voyait pas la fin. Car enfin ils ont arrêté de se battre.  La joue de Keith est collée contre sa main, ses mains sont sur sa taille et enfin ses lèvres sont sur les siennes. Elle ne pensait pas pouvoir supporter des remarques de plus. Elle ne pensait pas pouvoir supporter une énième déchirure. Elle était fatiguée de se battre contre lui quand tout lui semblait contre nature. Bien sûr ils s’étaient toujours chamaillés, mais jamais ils ne s’étaient parlé ainsi. Jamais ils n’étaient allés aussi loin dans les coups de poignards échangés, sachant pertinemment où blesser l’autre.

C’est seulement en arrêtant de se battre qu’elle se rend compte à quel point cela l’a épuisée. Elle s’en rend compte lorsque son corps se détend sous les doigts de Keith sans qu’elle ne le repousse. Car le contact lui a manqué. Tout lui a manqué.  Il essaye encore de parler, d‘expliquer.

Il caresse ses lèvres et elles s’entrouvrent légèrement au contact. « Crois moi Keith je pense que je suis pas très douée à essayer de t’oublier. » Ce n’était pas comme si cela faisait dix ans que les sentiments étaient là. Elle s’était contentée de les mettre de côté à son absence pour se les reprendre à la figure dès qu’il était revenu dans sa vie.  Il l’embrasse une nouvelle fois, cette fois avec beaucoup plus de passion et en quelques secondes leurs places sont inversées et elle se retrouve plaquée contre le mur. Ses mains viennent s’agripper au bas de son dos pour rapprocher leurs corps. Ses lèvres ne veulent pas lâcher les siennes et elle a presque envie de protester quand il se recule et lui rappelle son rôle de coach et pourquoi ils étaient là.  

Elle se force à calmer le désir qui est né, l’envie de l’embrasser de nouveau, dans ce dojo où ils avaient grandi. L’endroit aura finalement était témoin de leurs retrouvailles. Comme une nouvelle étape franchie, là encore sur le tatami. Ils retournent dans la salle qu’ils viennent de quitter et finissent les séries qu’elle a décrété. Son sourire s’agrandit en le voyant courir plus vite, la respiration moins essoufflée, comme si enfin il avait retrouvé un peu de la détermination qu’il avait toujours possédé.

Pourtant à sa supplication de la voir réaliser les katas, le sourire disparait, le deuil revient de plein fouet. Comme si pendant un moment elle avait réussi à l’oublier. Elle hésite. « Je… » C’est elle qui cherche ses mots, son cœur s’accélère et sa respiration aussi, elle détourne le regard. « J’en ai pas fait…J’en ait pas fait depuis avant. » Avant sa mort, avant l’hôpital. Mais son regard va se perdre vers la porte, vers ce bout de mur où son père avait passé des heures à l’observer encore et encore. C’est pour la fierté qu’elle a lu dans ses yeux pendant des années qu’elle se force à puiser au fond d’elle, à trouver cette volonté et cette détermination qui lui a transmises. Si elle ne le fait pas ici, pas maintenant, elle risque de ne plus jamais le refaire. Alors elle redresse la tête, le regard un peu plus déterminé, la voix un moins hésitante. « Je te préviens je fais ceux des débutants. Je te les remontre et après c’est ton tour, même si tu dois faire que les jambes si ton épaule te fait trop mal.  ».  Elle retourne au centre du tatami. La peur lui serre le ventre. Peut-être qu’elle a oublié ?   Elle essaye de se le remémorer dans son esprit et reste un long moment silencieuse sans bouger, les yeux fermés. Lorsqu’enfin elle a la forme entière. Elle commence. Heian Shodan. La premier, le plus simple, là où la technique devait être parfaite car la moindre erreur était mise en évidence dans le mouvement. La technique n’est pas parfaite, elle n’a pas fait de katas depuis des mois. Mais elle s’en souvient et gagne en confiance à chaque mouvement. Elle ne se rend même pas compte qu’elle a les larmes aux yeux à la moitié du kata. Et lorsqu’il est fini, elle reste un long moment sans bouger, tentant de ravaler les larmes qui rendent ses yeux humides. Sa gorge est serrée. Elle n’a jamais été aussi triste et pourtant elle n’a jamais été aussi heureuse. Car pour la première fois depuis des mois elle a réalisé un kata. Et enfin elle a l’impression de se retrouver.


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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyMer 5 Aoû 2020 - 13:26


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Elle m’avait rejoint. Pour mon plus grand soulagement, même si je n’avais eu réellement aucun doute sur le fait qu’elle vienne mais bien plus sur celui qu’elle veuille poursuivre l’entrainement. J’avais beau lui montré ma bonne foi, l’exercice était entaché de ces pensées qui m’avaient traversé l’esprit au contact de sa peau. L’écho de ses propos. Elle ne réussissait pas à m’oublier. Et si seulement elle pouvait savoir que ces sept années passées à tenter de rester loin d’elle avaient été probablement les plus compliquées… Mais je ne lui dirais pas. Pas par honte non. Par fierté. Car elle existait encore cette fierté mal placée qui faisait que j’aurais pu fuir au lieu de la rattraper. Elle était bien trop ancrée pour disparaître d’un seul et unique baiser aussi passionné soit-il. Je me plongeais entièrement dans la fin de ces exercices, le cœur léger, le souffle moins court, avant de finir par me laisser tomber contre le mur. J’aurais préféré voir le sourire de Danika s’inscrire un peu plus longtemps sur ses lèvres… et pourtant il ne m’a suffit que d’une simple demande pour le voir s’effacer. Je m’en voulais presque de lui infliger cela. Je m’apprêtais à me lever pour la rejoindre, en entendant l’hésitation dans sa voix. « Dani… Tu n’es pas obligée si tu ne t’en sens pas prête… » voulais-je la rassurer. « Mais… T’avancer ici, et l’exécuter, c’est un signe prodromique de l’avancée de ton deuil… » lui dis-je simplement en rapprochant mes jambes contre mon torse, le regard braqué sur elle.

Je savais pertinemment que je n’y échapperais pas, je n’étais même plus sûr de m’en souvenir, et le lui avouer serait presque une faille pour moi. Pourtant je me contentais d’acquiescer. Si elle prenait son courage à deux mains pour le faire là, face à moi, je ne pouvais pas fuir une fois de plus. Il n’y avait pas de facilité quand quelqu’un affrontait les souvenirs d’un passé maintenant envolé. Je l’observais, un regard tendre et bienveillant comme si je pouvais lui donner la pointe de courage qui lui manquait pour réaliser ce qui me semblait être un défi pour elle. Elle n’avait pas perdu de son charisme même si la précision n’était plus là. J’étais absorbé par chacun de ses mouvements, un sourire fier s’étirant petit à petit avant de disparaître entièrement en apercevant ses larmes couler. Je me redressais, attendant la fin du kata pour m’approcher d’elle, conscient de ne pas vouloir l’interrompre. Lors du dernier mouvement, j’attendais quelques instants pour la laisser seule au milieu du tatami, avec l’espoir de la voir réagir… Puis voyant qu’elle ne bougeait pas, je décidais de m’approcher derrière elle, glissant mes bras autour de ses épaules pour venir la blottir contre moi. Mes lèvres vinrent se poser sur le haut de son crâne, et je la fis pivoter dans mes bras pour lui offrir l’étreinte réconfortante que j’estimais nécessaire. Je ne voulais pas verbaliser ses larmes, ni même lui confirmer ma présence à ses côtés par des mots. Je préférais lui offrir mes bras et le silence qu’elle estimait nécessaire pour lui permettre d’expulser toute cette tristesse qu’elle accumulait depuis bien trop longtemps. Puis dans un murmure alors que mes bras se resserraient contre ses épaules, je lui soufflais à l’oreille. « Il aurait été fier de toi… Vraiment… » lui dis-je avant de me reculer, venant chasser ses larmes de mes deux pouces tout en posant mon regard sur elle. « Moi je le suis en tout cas… » lui confirmais avant de venir sceller un baiser sur son front et de reprendre mon étreinte. « C’est que tu n’as rien perdu à ton aura… Comment va ton genou ? » lui demandais-je inquiet avant de me reculer. « Il faut vraiment que je passe après toi ? » repris-je conscient que je risquais de me ridiculiser. « Je vais essayer… Le médecin t’a dit que c’était faisable ? » m’inquiétais-je en commençant à me masser l’épaule, pris d’une douleur invisible. « Et ne te moque pas… » lui demandais-je d’avance, en me mettant en place, les yeux fermés. C’était fou comme la mémoire pouvait jouer des tours. Je l’avais connu. Répété des centaines de fois de façon précise et régulière. Je tentais de le visualiser, rassemblant mes souvenirs à la démonstration que venait de faire Danika. Puis je pris une grande inspiration. C’était le moment de me lancer dans le grand bain. Après plus de trois années d’absence totale de pratique. Je ne voulais pas la décevoir. Et c’est avec cet objectif là que je le débutais, concentré. Mais il y avait tant de choses à penser. Le mouvement suivant, la précision, la rapidité, la perfection en quelque sorte. Et mon épaule. Sentir la douleur venir avant qu’il ne soit trop tard. Et je ne pouvais me concentrer sur tout, laissant de côté la précision, ce qui m’arrachait presque un rictus mécontent à chaque fois. Je serrais les dents, voulant absolument le terminer. Pour elle. Et le dernier mouvement lancé, je fermais les yeux pour chasser la douleur qui était là depuis le départ, venant baisser la tête pour tenter de la faire partir. « Alors… Je vais me faire détruire par la professionnelle que tu es ? » lui demandais-je en me tournant enfin vers elle, une main fermement maintenue sur mon épaule, sans pour autant lui dire l’état de cette dernière. Car je ne voulais pas l’inquiéter. Je l’étais déjà pour elle.


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Message(#)where we belong ( danikeith #6 ) EmptyJeu 6 Aoû 2020 - 14:07



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Elle termine le mouvement et a l’impression que son cœur se brise. Il se brise face au deuil et pourtant il se brise parce que le bonheur d’avoir retrouvé l’art martial est au tout aussi important. Et elle reste là un long moment, incapable de bouger, sa gorge se serre, elle sent les larmes qui viennent humidifier ces yeux. Elle ne l’a pas vu s’approcher et lorsqu’il glisse ses bras autour de ses épaules, ses mains viennent s’accrocher à son dos, elle vient enfouir sa tête dans son cou. S’accrochant à lui désespérément comme pour ne pas se perdre complètement. Comme s’il était la dernière bouée de sauvetage. Elle ne craque pas, n’éclate pas en sanglots mais les larmes coulent silencieuses. Le baiser sur son front la calme, l’apaise. Il chasse ses larmes et lorsqu’il lui dit que son père aurait été fier, elle ne le croit qu’à moitié. Persuadée qu’elle a trop attendu. Que cela fait des mois qu’elle aurait dû affronter ses démons. Mais elle ne dit rien, garde cette peur pour elle et se laisse réconforter par son étreinte. Il se recule inquiet pour son genou et elle ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire, essuyant les dernières larmes sur ses joues. « Ca va mon genou. T’inquiètes pas pour ça. » Elle lui laisse la place sur le tatami mais il semble inquiet, touchant son épaule. « Tu y vas doucement. Si ça te fait trop mal on s’arrête. Je ne me moquerais pas. » Elle lui dit doucement.

Danika l’observe s’exécuter. Cela fait combien de temps qu’il ne s’était pas entraîné. Elle savait par son père qu’il avait continué l’entraînement, l’avait croisé à plusieurs reprises au dojo mais avait fait de son mieux pour l’éviter pendant sept ans. Il essaye de se concentrer sur d’autres de choses en même temps elle le voit, elle voit aussi son visage qui se tend marqué par la douleur de son épaule alors qu’il s’exécute malgré tout, pour elle, elle en est persuadée. Pourtant elle est fière de le voir reprendre possession de ce corps dont il avait aujourd’hui si peu d’estimes.

« Ca aurait pu être pire. C’était presque pas horrible. » Elle lui lance un sourire provocateur. Mais en réalité elle est inquiète. Elle le voit maintenir sa main sur son épaule. Mais il avait essayé et suivait sans rechigner l’entrainement qu’elle imposait malgré son absence de pratique sportive, malgré la douleur qui devait être de plus en plus forte dans son épaule. « On fait une pause. Assieds-toi sur le banc. » Elle lui ordonne doucement, l’attrapant par la main, l’amenant vers le banc. « Je reviens. Repose-toi un peu. » Elle sort de la pièce, monte les escaliers qui mène à l’étage où se trouvent les bureaux, va chercher dans la trousse de secours dans ce qui servait de mini infirmerie. Un gel de massage antidouleur qu’ils utilisaient principalement pour les compétiteurs qui se blessaient. Elle revient et se rapproche vers lui, passant son doigt sous son menton pour qu’il la regarde dans les yeux. « A quel point tu as mal ? Sur dix. Honnêtement. Me dit pas un nombre par fierté. » Elle contourne le banc et vient poser derrière lui. Danika ne peut s’empêcher de venir caresser sa nuque, venant murmurer à son oreille : « T’as de la chance toi qui voulait un massage. » Elle vient appliquer le gel sur son épaule endolorie, ses mains massant sa peau de manière prudente mais tout de même assez ferme. Le but était de le soulager. Elle était habituée. Combien de fois s’en étaient-ils faits mutuellement après des longs entraînements, des compétitions où ils avaient un peu trop forcé. « On va s’arrêter là pour aujourd’hui Keith. Ca sert à rien de trop forcer. » Sa voix est douce, ses doigts passent sur sa peau lentement, s’attardant sur les endroits plus tendus. Elle est concentrée à sa tâche, passe de son épaule à sa nuque, le haut de son dos. « Tu vois que tu as tenu tout l’entraînement Keith. T’en es tout à fait capable. » Il y a de la fierté dans sa voix. Fierté de ne pas l’avoir vu abandonner. Fierté qu’il ait continué jusqu’au bout malgré la douleur.

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